Les autorités craignent une vague d’attentats kamikazes qui pourrait survenir bientôt dans le département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord.
Bien qu’affaibli, Boko Haram garde une considérable capacité de nuisance. Dans le Logone et Chari, département de la région de l’Extrême-Nord le plus touchée par la guerre contre Boko Haram, les autorités craignent une vague d’attentats kamikazes qui pourrait survenir bientôt.
Le préfet de ce département a, dans une lettre du 23 mars dernier aux sous-préfets, alerté sur des attaques à venir. « Nous avons été alertés que des kamikazes en provenance du Nigeria se sont infiltrés dans certains villages des localités voisines et apparemment projetteraient à placer les engins explosifs », écrit le préfet Fombele Mathias Tayem.
Le département du Logone et Chari partage une frontière d’environ 400 km avec le Nigeria. De fait, les assaillants de Boko Haram mènent régulièrement des incursions en territoire camerounais. Ils attaquent des villages ou encore des postes de l’armée. Il y a un peu plus d’une semaine, des sources dans le département du Mayo Sava rapportaient qu’au moins 7 kamikazes s’étaient infiltrés dans des villages. À cela, il faut ajouter une attaque à l’engin explosif improvisé (EEI) le 21 mars dernier sur un véhicule du Bataillon d’intervention rapide. Une attaque qui a fait 4 blessés.
Comme mesure pour contrer ces attaques, le préfet demande aux sous-préfets d’« accentuer les réunions de sensibilisation et de rappeler aux populations de rester vigilantes, de réactiver les comités de vigilance et de multiplier les réunions de sécurité, intensifier les patrouilles et un renseignement prévisionnel pour un meilleur encadrement des populations ».
« Au Sahel et dans le bassin du lac Tchad, l’État islamique du Grand Sahara, Boko Haram et sa faction dissidente islamique dite Etat islamique dans la province de l’Afrique de l’Ouest continuent de terroriser les populations locales et d’attaquer les forces de sécurité », a rappelé récemment Mme DiCarlo, un responsable de l’Onu.
Deux terroristes ont été repérées par des vigiles de Homaka, localité située à une dizaine de kilomètres de la ville de Mora.
Lundi 03 juillet, aux environs de 20h30, un vigile du village Homaka dans l’Extrême-nord Cameroun, remarque deux femmes qui ne lui sont pas familières. Celui-ci se rapproche d’elles afin de les identifier. Pour ce faire, le vigile leur pose quelques questions auxquelles les femmes répondent maladroitement. Voyant leur hésitation, le membre du comité de vigilance se méfie. Un autre vigile rentre dans l’échange et somme son collègue de tirer sur les étrangères.
Paniquée, l’une des terroristes court se réfugier dans une case située non loin de là. L’autre active sa charge explosive, se tue et blesse les deux membres du comité de vigilance. La kamikaze, s’étant enfuie, décide alors de sortir de sa cachette pour ameuter les populations. Elle crie à la bombe. Curieux, les habitants du village du Cameroun se rapprochent d’elle pour découvrir ce qui s’est passé, ne sachant pas qu’elle est une terroriste. Celle-ci attend d’avoir le plus de personnes autour d’elle pour déclencher sa charge explosive. La deuxième explosion tue la kamikaze, en plus de deux habitants de cette localité, venue s’enquérir de la situation après la première détonation. Dix-neuf personnes ont été blessées. Quatre d’entre elles sont gravement touchées.
Infiltrées tôt ce lundi au village Homaka-Blabline, elles ont trouvé la mort sans faire de victime grâce à l’intervention d’un membre du comité de vigilance de la localité
L’information a été communiquée ce lundi, 09 mai 2016, par le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, Midjiyawa Bakari. Deux kamikazes de sexe féminin, âgées d’une vingtaine d’années, se sont infiltrées tôt ce matin à Homaka-Blabine, dans le département du Mayo Sava.
Selon le gouverneur Midjiyawa Bakari, il était 05h40 lorsqu’un membre du comité de vigilance de la localité, Aleka Ngadou, a aperçu « deux jeunes dames d’environ 25 ans, parties de Madawaya au Nigeria pour venir commettre leur forfait au Cameroun ».
« Après sommation », c’est à l’aide de son arme traditionnelle que le jeune homme a neutralisé la première kamikaze tandis que la seconde a fait exploser sa ceinture. Ce membre du comité de vigilance local a aussitôt fait appel aux éléments de la force mixte multinationale. Ces derniers sont venus « désactionner » la deuxième ceinture qui n’avait pas été activée. C’est ainsi que les deux kamikazes ont perdu la vie sans faire de victime autour d’elles.
Midjiyawa Bakari a profité de l’occasion pour appeler la population à plus de vigilance au moment où le Cameroun s’apprête à célébrer sa fête nationale le 20 mai prochain.
Arrêtées à Limani, dans l’Extrême-Nord le 25 mars dernier, elles ont été remises à l’armée nigériane mercredi soir. On en sait un peu plus sur Maryam Alhaji Wakeel (12 ans) et Aishatu Usman (35 ans)
Le Cameroun a transféré au Nigéria les deux filles kamikazes arrêtées par un comité de vigilance à Limani, dans l’Extrême-Nord, le 25 mars dernier, et qui prétendaient être parmi les 219 disparues de Chibok enlevées au Nigéria en 2014, rapporte le site d’informations en ligne Naija247News.
Les deux kamikazes, dont on sait qu’elles ne font pas partie des filles enlevées à Chibok dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, ont été identifiées comme étant Maryam Alhaji Wakil (12 ans) et Aishatu Usman (35 ans), mère de deux enfants.
Selon un communiqué publié par le directeur de la fondation Murtala Muhammed (MMF) – une association nigériane de soutien aux parents des jeunes otages – Aisha Muhammed-Oyebode, trois représentants autorisés des parents des 219 filles enlevées à Chibok ont identifié les suspects et confirmé que la jeune fille et la femme ne correspondent pas à la description de l’une des disparues de Chibok.
Le trio qui a identifié les photos des suspects était composé de: M. Yakubu Kaki, président; M. Lawan Zana, secrétaire et Mme Yana Galang, leader du Mouvement des filles de Chibok.
Dans le communiqué de la MMF, il est indiqué que la Fondation a été informée par le gouvernement nigérian que les deux personnes ont été remises à l’armée nigériane mercredi soir.
La plus jeune s’est elle-même présentée comme étant Maryam Alhaji Wakil, 12 ans, originaire de Maiduguri, mais enlevée dans la ville de Bama, au nord-est du Nigéria, quand la ville avait été envahie par Boko Haram, il y a un an.
La femme la plus âgée s’est présentée comme Aishatu Usman, 35 ans et mère de deux enfants.
Une patrouille de l’armée camerounaise dans la localité de Mabass, dans l’Extrême-Nord. Photo pour illustrationAFP)/n
Une association nigériane de soutien aux parents des jeunes otages l’a affirmé mercredi, après avoir vérifié l’identité de la jeune fille appréhendée par un comité de vigilance au Cameroun
L’adolescente arrêtée vendredi au Cameroun alors qu’elle s’apprêtait manifestement à commettre un attentat-suicide n’est pas une des lycéennes enlevées en avril 2014 à Chibok par la secte islamiste Boko Haram, a dit mercredi une association de soutien aux parents des jeunes otages.
La Fondation Murtala Muhammed (MMF), une association qui a noué un partenariat avec le gouvernement nigérian, dit avoir vérifié l’identité de la jeune fille et être parvenue à la conclusion qu’elle n’appartenait pas au groupe de lycéennes kidnappées il y a deux ans.
Sa directrice, Aicha Muhammed-Oyebode a expliqué que des représentants de parents des jeunes filles ont consulté des photographie de l’adolescente et de la femme en compagnie de laquelle elle a été arrêtée et que ni l’une ni l’autre n’ont été reconnues.
Samedi, 26 mars, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, Midjiyawa Bakari, avait souligné qu’il fallait être très prudent sur les déclarations de ces jeunes filles.
Les deux kamikazes ont été appréhendées vendredi dernier par des membres du comité local de vigilance de Limani, localité de la région de l’Extrême-Nord, frontalière du Nigeria. « Chacune d’elle portait 12 kg d’explosifs » et « cherchait où se faire exploser », avait expliqué aux médias le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord.
« L’une d’elles a dit qu’elle faisait partie des filles enlevées (à Chibok) au Nigeria, mais il faut prendre cette déclaration avec beaucoup de prudence (…) elles sont souvent droguées et peuvent raconter n’importe quoi », avait cependant fait remarquer le responsable
Elles « ne correspondent à aucune des descriptions faites des filles enlevées à Chibok », ajoute MMF. Toutes deux ont été remises aux autorités militaires nigérianes, a indiqué la fondation nigériane, hier.
Quelque 270 lycéennes ont été enlevées en avril 2014 lors d’un raid mené par des islamistes du mouvement Boko Haram à Chibok, dans le nord-ouest du Nigeria, non loin de la frontière camerounaise. Une cinquantaine d’entre elles ont réussi à s’évader.
Le rapt des lycéennes a suscité l’indignation au Nigeria et à travers la planète, où des personnalités influentes ont tenté de mobiliser les autorités pour les retrouver.
Membres de Boko Haram, ces personnes ont trouvé la mort jeudi matin après avoir déclenché leurs charges explosives à Kerawa dans l’Extrême-Nord
Deux kamikazes, présumés membres de la secte islamiste Boko Haram, ont trouvé la mort jeudi matin, 28 janvier 2016, après avoir déclenché leurs charges explosives dans une école tenant lieu de camp aux réfugiés nigérians dans la localité camerounaise de Kerawa (Extrême-Nord), apprend-t-on de sources concordantes.
Au cours de ce double attentat, quatre civils ont également été tués et 19 blessés dont 5 cas présentés comme «graves» chez leurs cibles, en même temps que l’armée, alertée, continuait de rechercher activement un quatrième terroriste ayant pris la poudre d’escampette.
« Ce sont deux femmes qui sont à l’origine de cette attaque », a précisé un membre du comité de vigilance de Kerawa qui fait état de six morts au total, comptant pour le bilan provisoire.
Kerawa avait déjà été l’objet d’un double attentat-suicide le 3 septembre 2015 ayant fait une vingtaine de morts.
Les attentats terroristes attribués à Boko Haram, note-t-on, sont devenus quasi-quotidiens dans les localités camerounaises frontalières avec le Nigeria.
Mercredi, c’est une soute à munitions de la Force multinationale mixte qui a sauté dans le secteur n°1 situé dans la ville de Mora et, depuis lors, les autorités se sont employées à invoquer la piste du court-circuit pour justifier cette explosion qui n’a pas fait de victimes humaines.
Selon le gouvernement, 1.098 civils, 67 militaires et 3 policiers ont perdu la vie entre 2013 et début 2016 à la suite de 315 incursions, 12 accidents sur mines et 32 attentats-suicide de Boko Haram.
Des soldats de l’armée camerounaise au front contre Boko Haram.Droits réservés)/n
De nombreuses personnes ont été tuées et 86 blessées lundi, 25 janvier, dans un marché de la localité de Bodo à l’Extrême-nord ciblé par les islamistes nigérians de Boko Haram
Quatre kamikazes ont fait au moins 32 morts et 86 blessés lundi, 25 janvier 2016, dans un marché de la localité de Bodo, dans la région de l’Extrême-nord du Cameroun, ciblé par les islamistes nigérians de Boko Haram, confirme la radio nationale, après source sécuritaire et un responsable local. Il s’agit d’un bilan provisoire.
« Il y a eu quatre attentats-suicide à Bodo ce matin. Deux attentats se sont déroulés au marché. Un autre à la sortie de la ville et un autre kamikaze s’est fait exploser à l’entrée de la ville », a déclaré le responsable cité par Reuteurs. « Pour l’instant il y a 25 morts et plusieurs blessés. Il n’y a pas encore de bilan définitif », a-t-il ajouté.
Ce n’est pas la première fois que Bodo, situé sur la frontière avec le Nigéria d’où opèrent régulièrement les militants de Boko Haram pour lancer leurs attaques, est visée par la violence. Fin décembre, deux femmes kamikazes avaient actionné leur bombe à l’entrée de la ville, sans faire apparemment d’autres victimes.
Depuis que les islamistes nigérians ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, près de 1.200 personnes ont été tuées dans des attaques et des attentats dans la région de l’Extrême-Nord, selon un bilan publié début janvier par le porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.
Le Cameroun a renforcé sa présence militaire en 2013 à la frontière nigériane pour endiguer la montée en puissance des islamistes après avoir laissé passer, pendant des années, les combattants de Boko Haram actifs dans le nord-est du Nigeria et qui se servaient du nord du Cameroun voisin comme base arrière et lieu d’approvisionnement en armes, véhicules et marchandises.
Le Cameroun est ensuite passé à l’offensive dans le cadre de la coalition régionale militaire qui formée avec le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Bénin pour combattre les islamistes.
La localité affiche un air de sérénité que seule trahit la présence de militaires armés de mitraillettes prêtes à l’usage
Un immense nuage de poussière ocre m’accueille à l’entrée de Maroua, à l’extrême nord du Cameroun. Nous sommes à plus de mille kilomètres de la capitale, Yaoundé. Des motos-taxis de fabrication indienne circulent dans tous les sens. Les étals des commerçants bordent la rue qui donne sur la gare routière. Un enfant aux yeux hagards passe près de moi et me sourit. La ville a un air de sérénité, bien loin du danger et de la violence que j’imaginais.
Nuançons : ce calme cache les profondes tensions qui traversent la région. A Maroua, où vivent près de 400 000 âmes, il est impossible de faire dix mètres sans tomber sur des hommes en uniforme militaire, mitraillette prête à l’usage. Les contrôles sont spontanés et courants.
Alidou, mon guide, est membre d’un comité de vigilance de quartier contre les fillettes « kamikazes » de Boko Haram. Selon des témoignages, les membres de la secte islamiste nigériane enlèvent ces jeunes filles, leur font porter une bombe, parfois à leur insu, qu’ils activent à distance. Le guide Alidou raconte que la ville est encore sous le choc des attentats-suicides perpétrés les 22 et 25 juillet 2015 au marché central et dans un bar du quartier dit Pont-Vert, au c ur de la ville. Une vingtaine de personnes y ont perdu la vie.
Comment repérer une fillette « kamikaze » ?
Malgré les sourires, la vigilance, la suspicion sont donc de mise. Toute silhouette étrange, tout comportement et langue inhabituels sont suspects. Mais comment repérer une « kamikaze » potentielle ? Narquois, Alidou répond par une question : « Est-il écrit sur le front d’un terroriste qu’il l’est ? ». Pour le guide, tout est dans la routine, dans le « feeling ». Au moindre soupçon, un numéro de téléphone permet d’informer les forces de l’ordre qui prennent alors le relais. Mais l’homme assure qu’aucun climat de délation ne s’est installé pour autant.
Les mosquées et autres lieux de culte, dans cette ville composée majoritairement de musulmans, restent sous haute surveillance. Les bars et les motos-taxis, eux, s’autorisent à déroger progressivement à l’arrêt des activités après 18 heures instauré par les autorités camerounaises.
En début d’après-midi, Alidou propose de me montrer le plus inquiétant à ses yeux : le camp de réfugiés de Minawao, en pleine zone désertique à plus de 70 km de Maroua et qui abrite 60 000 personnes, selon les dernières estimations. Des habitations à perte de vue, des dispensaires tenus par l’organisation non gouvernementale Médecins sans frontières (MSF), des écoles, des plantations, des marchés, des quartiers entiers où vivent non seulement des réfugiés venus du Nigeria voisin, mais également des Camerounais ayant fui les villages reculés où la protection l’Etat est quasiment absente.
Dans ces villages, des « kamikazes » agiraient sans que personne n’en parle. Les enlèvements et les tueries attribués aux islamistes de Boko Haram y seraient monnaie courante. Soit on trouve refuge chez un proche à Maroua, très protégée par l’armée, soit on va à Minawao, où une coalition de donateurs occidentaux, dont la France et la Suisse, financent l’action de grandes ONG.
Porosité de la frontière avec le Nigeria
Le plus frappant est l’absence totale de contrôle par rapport à Maroua. Comment expliquer que nous ayons pu entrer dans cette ville-camp avec autant de facilité ? Comment expliquer que nous l’ayons traversée en voiture sur plusieurs kilomètres sans jamais être inquiétés ? Et même si nous avions été interpellés, assure Alidou, il aurait suffi de quelques billets de francs CFA pour que l’affaire soit réglée. Plusieurs habitants de Maroua font le même constat de corruption : « Vous saluez bien le militaire et il vous fout la paix ».
Une situation propice aux trafics et à l’infiltration d’éléments de Boko Haram dans le camp. Qu’adviendra-t-il, à long terme, de ces milliers d’habitants de Minawao ? L’Etat va-t-il délivrer aux Nigérians la citoyenneté camerounaise ? Tous ceux à qui je pose ces questions me conseillent d’attendre la prochaine élection présidentielle, théoriquement prévue en 2018, pour avoir des réponses. Une carte d’identité délivrée dans ce contexte est toujours une voix potentielle de plus.
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Les populations de Fotokol sont toujours sous le choc après les attentats survenus samedi, ayant fait dix morts
Les populations de Fotokol sont toujours sous le choc dimanche après les attentats survenus la veille dans cette localité de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, proche de la frontière nigériane, tuant quatre enfants et deux autres membres de la famille d’un chef coutumier. Sur un total de dix morts, les quatre autres sont les auteurs des attaques.
« Hier (samedi 21 novembre 2015, ndlr), on a eu quatre kamikazes, qui étaient des femmes. Trois de ces femmes, poursuivies par les membres du comité de vigilance, ont fui vers la frontière. La quatrième s’est rendue au village Nigué et est allée directement à la maison du blama (chef coutumier) », a témoigné dans un entretien téléphonique dimanche, Ousseini Abounassi, vice-président du comité de vigilance.
C’était le matin aux environs de 9H (8H GMT), alors que les habitants de Fotokol, malgré deux attentats meurtriers ayant causé respectivement une quinzaine de morts le 13 juillet et au moins cinq tués le 9 novembre, semblaient vivre une journée ordinaire.
En tentant d’échapper à ce groupe d’autodéfense mis sur pied dans cette ville comme ailleurs dans l’Extrême-Nord en appui à la guerre que les forces de défense et de sécurité camerounaises mènent à Boko Haram, l’une des kamikazes en fuite vers la frontière nigériane a glissé, une chute accompagnée de l’explosion de la ceinture d’explosifs en sa possession, d’après Abounassi.
Cette détonation a fait réagir l’armée camerounaise qui déploie dans cette zone un important dispositif de surveillance et de protection du territoire. Sous l’effet des tirs d’armes, les deux autres kamikazes ont aussi sauté avec leurs charges respectives, se faisant tuer sur le coup, informe en outre le jeune camerounais.
La quatrième femme rendue au domicile de Malloum Kachalla, le « blama » ou chef coutumier de Nigué, village situé à l’entrée de Fotokol, a quant à elle réussi à activer sa bombe, causant la mort de cinq personnes et huit blessés.
Selon Ousseini Abounassi, les victimes de cette attaque suicide sont trois enfants du chef âgés respectivement de 5, 7 et 9 ans, puis une cousine et un neveu de l’autorité traditionnelle qui habitaient dans la maison.
Au moment des faits, apprend-on, environ une douzaine de personnes se trouvaient dans la concession, à l’exception du « blama », sorti peu avant pour se rendre au marché, a-t-il expliqué en foufouldé, la langue locale traduite en français par le vice-président du comité de vigilance de Fotokol, présent à ses côtés.
Le dignitaire traditionnel, qui a dit être « sous le choc » face à cet « épisode extrêmement douloureux », a perdu un quatrième enfant parmi les huit blessés transportés d’urgence au centre de santé communautaire de la ville.
Comme le veut la tradition musulmane, religion pratiquée par Malloum Kachalla, les six corps ont été enterrés aussitôt après, avec le concours du comité de vigilance, un regroupement de 48 personnes, et l’appui des autorités administratives ainsi que des forces de défense et de sécurité.
Parmi les sept autres blessés de l’attaque, deux ont été déclarés hors de danger.
« Grâce à l’assistance du sous-préfet, je suis en train de transporter les cinq autres blessés à l’hôpital de Mada (localité voisine de Fotokol). Le centre de santé de Fotokol n’a pas les capacités nécessaires pour les soigner, car il n’est pas équipé », a confié dimanche en mi-journée Ousseini Abounassi.
La prise en charge médicale est offerte par les autorités administratives, de plus en plus sollicitées face aux attentats-suicides multipliés qui endeuillent depuis quatre mois la région de l’Extrême-Nord, des actes terroristes jamais revendiqués mais que les services de sécurité camerounais attribuent à la secte islamiste nigériane Boko Haram.
Depuis 2013, ce groupe terroriste affilié à l’organisation Etat islamique (EI) qui sévit au Moyen-Orient tente d’étendre son influence dans cette partie du territoire camerounais. Et depuis juillet, en plus des attaques à l’arme lourde, il fait parler de lui à travers des attentats kamikazes faisant intervenir pour la plupart des jeunes filles et des femmes.
A ce jour, plus d’une vingtaine de ces attentats sont enregistrés. Les autorités ont encouragé la mise en place de comités de vigilance communautaires, en appui des efforts des forces de défense et de sécurité, pour la sécurisation d’un territoire partageant avec le Nigeria une longue frontière terrestre connue pour être poreuse.
Le totalitarisme meurtrier du XXIème siècle a un nouveau visage, un nouveau nom, le terrorisme islamiste. Il se nourrit de sang comme un vampire, frappe à l’aveugle tout ce qui respire, et veut, par explosion de ses adeptes qui explosent la société, faire une boucherie de ceux qui tiennent à la vie et à leur liberté.
Les Kamikazes nous visent tous musulmans et non musulmans, Européens et Américains, Africains, Occidentaux et Asiatiques car nous aurions tous pu être au stade de France, en train de prendre un café dans un coin de rue parisien ou de danser dans un concert. Ce totalitarisme veut éradiquer tous ceux qui ne sont pas du même bord politique et religieux que les hommes-bombes et leurs commanditaires, ceux-là qui disent aimer Dieu en étant la négation par excellence de la vie humaine.
Au moment où ce nouveau totalitarisme meurtrier menace les libertés individuelles et collectives ainsi que le modèle de vie y afférent, la communauté belgo-africaine du Benelux condamne avec la dernière énergie de tels actes et adresse son soutien indéfectible à toutes les familles françaises et non françaises durement éprouvées par les attentats lâches de Paris.
Le France est attaquée, mieux, l’humanité toute entière par un obscurantisme dont le c ur atomique est la négation de la démocratie.
Le pays des Droits de l’Homme est la cible de ceux-là mêmes qui sont par essence l’antithèse des Droits de l’Homme, de la raison, de la laïcité, de la connaissance séculière et de l’égalité civique entre hommes et femmes. La France est en fait l’antonyme par excellence de l’Etat islamique.
C’est pourquoi la communauté belgo-africaine du Benelux tient à marquer son soutien total et granitique à la continuité de la France en tant que pays qui incarne l’idéal républicaine à travers le monde.
La république française est un projet de Liberté, d’Egalité et de Fraternité entre les Hommes quand l’Etat islamique incarne l’avènement du totalitarisme meurtrier, de la haine institutionnalisée, d’une théocratie moyenâgeuse, de la culture du sang et de la terreur comme mode de gouvernance. Le choix du monde est vite fait entre ces deux projets car les Kamikazes tueront autant de personnes qu’ils le voudront sans jamais atteindre en son c ur l’idée et l’idéal qu’incarne la France.
Plus l’Etat islamique tuera plus il aggravera son cas au sein de l’opinion publique mondiale où il incarne désormais l’empire de la barbarie, le royaume de la négation de la vie, le véritable axe du Mal car faire le Mal à l’autre est ce qui lui fait du bien à lui et aucun humain n’a cela pour projet de vie.
L’Afrique a rendu possible la France libre sous occupation, la communauté belgo-africaine du Benelux se déclare totalement solidaire de la défense des valeurs de Fraternité, de Liberté et d’Egalité qu’incarnent la France. Ce sont les valeurs de l’avenir du monde, des valeurs porteuses de vie et d’espoir face à la culture de la mort tous azimuts. Le venin que crache l’Etat islamique contient le poison qui viendra à bout de lui car en semant la mort autour de lui, il la récoltera automatiquement comme seul fruit de son uvre au service de la rationalité du mal.
Chaque vie qui tombe à Kolofata au Cameroun, chaque famille endeuillée en France et chaque enfant passé de vie à trépas au Mali, au Nigeria, en Somalie et au Sahel sont autant d’hymnes à la liberté bafouée à la vie humaine qu’il faut respecter.
Chaque femme, enfant et homme qu’on arrache à la vie est pour nous un rappel de l’importance de la démocratie car elle autorise la vie de tous et de chacun dans toute sa diversité.
Chaque déflagration et chaque stakato du fusil mitrailleur est le feu qui ravive notre envie d’une démocratie libératrice des obscurantismes, des savoirs révélés, des idéologies totalitaires et de la haine de soi-même que traîne les terroristes de l’Etat islamique.
Chaque Kamikaze qui explose le monde explose aussi notre envie de continuer à défendre les libertés individuelles et collectives.
Chaque attaque terroriste contre nous rappelle l’urgence de notre combat pour la démocratie.
Paix aux âmes de ceux qui sont tombés à Paris. Ils nous rappellent les sacrifices et le combat permanents à mener pour continuer à vivre en démocratie.
Une tentative d’attentat terroriste a été déjouée jeudi 29 octobre à Waza, une localité de la région de l’Extrême-Nord où l’armée affirme avoir appréhendé trois kamikazes présumés
Une tentative d’attentat terroriste a été déjouée jeudi, 29 octobre 2015, à Waza, une localité de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, proche de la frontière avec le Nigeria où l’armée affirme avoir appréhendé trois kamikazes présumés, une femme et deux jeunes garçons d’origine nigériane.
Le coup de filet a été mené aux environs de midi par le Bataillon d’intervention rapide (BIR), une force spéciale de l’armée camerounaise connue pour ses actions de lutte contre la grande criminalité et la piraterie maritime, en première ligne dans l’offensive contre la secte islamiste nigériane Boko Haram dans l’Extrême-Nord et dotée d’une unité d’infiltration concernant cette organisation terroriste.
D’après les premiers éléments d’enquête révélés par une source militaire, le groupe des trois kamikazes présumés nigérians conduit par une femme dont l’âge n’a pas été dévoilé, ni non plus celui des deux jeunes garçons en sa compagnie, se trouvait à Waza pour la préparation d’attentats dans cette ville camerounaise.
« Ils ne possédaient pas de bombes, mais ces suspects ont eux-mêmes avoué qu’ils sont venus faire le repérage pour commettre des attentats-suicides », a confié cette source.
En plus des attaques armées en recrudescence ces derniers temps, c’est par ce mode opératoire que Boko Haram s’illustre aussi de plus en plus au Cameroun. Depuis juillet, plus d’une centaine de personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans une quinzaine de ces attentats dans la région de l’Extrême-Nord.
Depuis lors, les forces de défense et de sécurité ont relevé le niveau d’alerte à propos de la surveillance du territoire.
L’armée camerounaise en patrouille.Droits réservés)/n
Le pays a subi une vague de treize attentats suicide au cours des trois derniers mois dans des localités le long de la frontière avec le Nigeria, à l’Extrême-Nord. Une région sous tension depuis 2013
Le Cameroun a subi une vague de treize attentats suicide au cours des trois derniers mois dans des localités le long de la frontière avec le Nigeria. Une région sous tension depuis 2013, dans laquelle s’est rendu l’envoyé spécial de RFI. Les combattants du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (connus sous le nom de Boko Haram) y ont attaqué les postes avancés de l’armée, organisé des embuscades et posé des bombes artisanales. Mis en échec par l’armée nigériane dans l’Etat de Borno, ils privilégient désormais les actions de types asymétriques, que s’efforcent d’affronter les forces de sécurité avec l’aide des comités de vigilance.
C’est une région du Cameroun où l’arrivée de deux jeunes filles inconnues et d’un âne dans un village suffit pour semer la panique et déclencher, en urgence, une patrouille. Les hommes sous les ordres de l’adjudant-chef Marcel Amougou ont traqué les jeunes filles dans la soirée aux abords de Gouzoudou à quatre kilomètres de Mora. Les recherches ont repris le lendemain dès quatre heures du matin.
[i «Le marché de Gouzoudou est fermé en raison des risques d’attentat], mais il y avait un petit marché dans une bourgade voisine, et c’était sûrement leur cible», explique le sous-officier. Les deux jeunes filles seront finalement repérées en milieu de matinée. «Nous étions à cent cinquante mètres, de l’autre côté du cours d’eau, mais l’âne dont nous avaient parlé les villageois avait disparu, donc je n’étais pas sûr que c’était les suspects que nous recherchions», ajoute l’adjudant, père de quatre enfants, dont une adolescente à peine plus âgée que les deux jeunes filles.
«Rien n’indiquait qu’elles étaient kamikazes, elles avaient des seaux sur la tête comme si elles revenaient des champs, et c’était au moment de la récolte du mil et du sorgo, donc il y avait beaucoup de monde», précise le sous-officier, qui ne s’attendait sans doute pas à devoir un jour mettre en joue des adolescentes lorsqu’il a effectué sa préparation militaire il y a trente ans. Les deux jeunes filles se trouvaient dans un champ de mil.
«J’ai crié halte, halte! Elles se sont retournées, ont vu que nous étions militaires, et tout de suite, il y a eu un gros boum. La première a déclenché la charge d’explosifs dans son seau, et quelques secondes plus tard l’autre a déclenché la sienne à son tour». Une jeune fille a perdu sa tête et ses deux bras, le corps de l’autre kamikaze était complètement déchiqueté, les soldats ont ramassé les dents et les cheveux épars. «J’ai vingt-huit ans de service, c’est l’événement le plus marquant de ma carrière», a reconnu le sous-officier au visage rond.
Les kamikazes, plan B d’un Boko Haram affaibli
Au cours des trois derniers mois, la région de l’extrême-nord du Cameroun a été secouée par cinq double attentats-suicide et un triple attentat à Maroua, pour un bilan de 100 morts, 250 blessés. L’offensive menée depuis le mois de mars par l’armée nigériane dans les Etats de Borno et de l’Adamawa a affaibli les Boko Haram.
Il y a un an, la nébuleuse contrôlait l’équivalent de 22 districts administratifs au Nigeria, des territoires où vivaient près de dix millions de personnes, selon une estimation du Bataillon d’intervention rapide, l’unité d’élite du Cameroun largement déployée dans la région. L’armée régulière a repris du terrain aux insurgés. En septembre, elle a chassé les combattants islamistes de Gambaru et Banki, deux villes à la frontière du Cameroun que les insurgés occupaient depuis environ un an.
«Cette perte de terrain de Boko Haram au Nigeria représente une menace pour le Cameroun. D’attaques frontales de grande envergure, Boko Haram est passé aux actes terroristes. Lorsque quelqu’un est affaibli, il passe à d’autres méthodes susceptibles de lui permettre d’avoir un ascendant moral», décrypte Jacob Odi, commandant de la quatrième région inter-armée. Les combattants de Boko Haram, mis en déroute au Nigeria, choisissent en effet de se disloquer en petits groupes pour traverser clandestinement la frontière avec le Cameroun. Les autorités militaires ont identifié huit couloirs d’infiltration, soit au niveau des plaines, soit à travers les monts Mandara, qui s’étendent sur 100 kilomètres le long de la frontière.
Attentats-suicide: des préparatifs élaborés
Les kamikazes empruntent un itinéraire aux multiples étapes et passent entre les mains de plusieurs passeurs. Les forces de sécurité sont parvenues à interpeller plusieurs kamikazes avant qu’ils ne passent à l’acte, dont deux jeunes filles interceptées dans la commune de Makalongay le 29 juillet. Le BIR assure que les renseignements, recueillis notamment lors d’interrogatoires, ont permis de reconstituer l’itinéraire aux multiples étapes des deux jeunes filles, à partir de la forêt de Sambisa, le QG des insurgés au Nigeria.
Un premier passeur les a prises à Sambisa et elles ont emprunté des sentiers et des pistes qui longent la forêt vers le Nord. Il les a conduites vers un deuxième passeur qui les attendait le long de la frontière, et les a confiées à un autre qui, lui, les a acheminées sur le lieu où les planificateurs avaient décidé d’un attentat. «C’est une importante chaîne logistique, un travail en amont avec plusieurs équipes», a expliqué un officier du BIR à Maroua lors d’une présentation devant des journalistes camerounais.
Les bombes utilisées font appel à des connaissances d’artificiers. Les études balistiques sur différents sites d’attentats, et l’examen des bombes confisquées lors d’attentats déjoués, font état d’un recours de plus en plus fréquent aux bombes à fragmentations, dont disposent encore certaines armées de l’air. «Il faut avoir des connaissances assez pointues pour savoir quelle excitation donner à cette bombe pour qu’elle puisse exploser. Il faut un bon circuit électrique, un bon interrupteur pour faire détonner les sous-munitions qui elles aussi ont dû être préalablement trafiquées», explique un officier du BIR.
Poste avancé de l’armée camerounaise à Mabass.Droits réservés)/n
Le rôle des comités populaires
La recrudescence des attentats meurtriers a conduit la population civile à collaborer de façon plus étroite avec les forces de sécurité. Fin juillet, quelques jours après le triple attentat-suicide de Maroua, un moto-taxi a ainsi élaboré un scénario astucieux pour permettre à la police de cueillir trois kamikazes. «Trois hommes, tous étrangers, lui ont proposé une forte somme, 5 000 francs CFA, pour une course sur une toute petite distance, ce qui a éveillé ses soupçons», explique le capitaine Ndongo à la gendarmerie de Maroua.
«Il leur a dit qu’il était interdit de prendre trois personnes à la fois sur sa moto, et a donc proposé de transporter un premier homme, mais en chemin il a eu le temps d’avertir la gendarmerie. Il a donc conduit son passager aux abords du poste, a simulé une chute, et les gendarmes ont interpellé son passager, un homme maigre, presque indigent et visiblement sous psychotropes, qui a supplié plusieurs fois les gendarmes de l’achever pour qu’il puisse rejoindre Allah».
Quatre-vingts pour cent des arrestations liées à la lutte contre les insurgés ont été effectuées grâce au renseignement fourni par des comités de vigilance, avancent les autorités locales. Malgré ces résultats, ces comités lancés sous la houlette du chef de l’Etat, ne font pas l’unanimité. A la gendarmerie de Maroua, deux hommes menottés l’un à l’autre sont assis en tailleur à même le sol. A quelques mètres, six gros bidons jaunes de fuel sont alignés juste devant le bureau du capitaine Ndongo. «Ce sont des ravitailleurs de Boko Haram, ils savent très bien avec qui ils dealent», assure le capitaine. Il est alerté lorsqu’un villageois écoule un volume suspect de fuel, d’eau ou de riz, et garantit que des enquêtes sont ensuite menées dans le respect de la procédure.
Le mandat de ces comités, qui comportent tous un chef, est vaporeux. Seyni Nérima Shétima, un gendarme retraité, est membre du comité de vigilance de Kolofata formé il y a tout juste un mois pour aider les soldats. Il estime être habilité à se mesurer directement aux hommes de Boko Haram, et attend des autorités qu’elles lui procurent plus d’armes. «Lorsque les soldats sortent en patrouille, ils viennent nous voir et nous leur détachons trois ou cinq hommes, devant, pour les guider. Nous leur disons, dans tel village, il y a tel nombre d’infiltrés, parce que nous connaissons très bien notre population ici. Et nous sommes prêts à passer à l’action. Nous avons nos flèches, nos machettes. Même nos flèches ce sont les soldats qui nous les ont données», indique Seyni Shétima, tandis qu’un sous-officier du BIR, qui écoutait l’entretien, fait la grimace.
Des membres d’un comité de vigilance dans le sud d’Amchidé.Droits réservés)/n
La réponse populaire et les risques de dérives
Ces propos mettent mal à l’aise le gouverneur de Maroua, Midjiyawa Bakari. «On va vérifier. Mais vous savez, les membres des comités de vigilance sont des paysans, des éleveurs, et avoir une machette, ce n’est pas avoir une arme en tant que telle», rétorque le gouverneur, qui précise que les membres des comités de vigilance sont recensés au niveau des sous-préfectures.
Sur place, sous le sceau de l’anonymat, un bon connaisseur de la région a émis des réserves sur la moralité des membres de certains comités. «Il s’agit souvent de repris de justice qui se paient sur la bête, ils sont mal encadrés et nous sommes peut-être en train d’encourager des caïds qui seront ingérables demain», met en garde notre source. Le Bataillon d’intervention rapide assure avoir remis à la justice plusieurs membres de comités qui ont agi en dehors du cadre de la loi, mais selon le BIR, ils ne doivent pas salir la réputation, l’honneur et le sens du sacrifice de ces hommes qui s’exposent souvent en première ligne face aux insurgés.
L’arsenal de mesures pour contrer cette menace semble avoir porté ses fruits, notamment au marché de Maroua, visé par un attentat fin juillet. «Les gendarmes sont ici, les femmes n’ont plus le droit de venir au marché avec un seau, les mendiants sont refoulés, et nous avons réduit le nombre d’entrées du marché», se réjouit Yaya qui tient une quincaillerie juste en face du marché. Pour les officiers en charge de la région de l’extrême-nord, la partie est loin d’être gagnée. «Nous nous sommes adaptés à la nouvelle menace des attentats», soupire un officier, avant d’ajouter: «Boko Haram vient de changer de moyen opératif avec les actes terroristes, mais rien ne l’empêche de passer de nouveau demain à un autre mode opératoire au niveau tactique».
Ces posters affichés dans les lieux publics encouragent les citoyens à la plus grande vigilance. Droits réservés)/n
Deux kamikazes allaient se faire exploser mardi matin dans la localité du Mayo Sava quand ils ont été repérés par des membres d’un comité de vigilance. Aucune perte en vie humaine
Des comités de vigilance mis en place dans la région de l’Extrême-Nord ont évité de «justesse» un double attentat, ce mardi matin, à Gouzoudou, localité située dans le département du Mayo Sava, proche de Kolofata.
Selon les premières informations relayées par la radio nationale, c’est très tôt, ce 22 septembre 2015, que deux kamikazes, envoyés par le groupe islamiste Boko Haram, ont été repérés par des comités de vigilance. Ceux-ci ont aussitôt informé les éléments du 42e bataillon d’infanterie motorisé qui patrouillait dans la zone.
Un quadrillage du terrain par ces forces de défense a ainsi permis d’encercler et d’acculer les deux personnes suspectées d’être des bombes humaines et qui tentaient de s’infiltrer parmi les habitations. Pris au piège et tenu en respect par les militaires à bonne distance de la bourgade, «les deux kamikazes n’ont eu d’autres ressources que de se faire exploser», relate-t-on à la radio nationale. Elles sont ainsi les deux seuls à avoir perdu la vie même si l’on déplore quelques blessés parmi les membres du comité de vigilance. Trois au total, ils ont immédiatement été pris en charge par le personnel médical.
A en croire le reporter, ces attentats «visaient certainement le jour de marché de qui connait généralement une forte affluence».
Hier déjà, des affrontements ont eu lieu sur l’une des positions de l’armée camerounaise à Amchidé. Bilan, 11 assaillants tués par les forces de défense en dehors des corps emportés.
A l’Extrême-Nord, les forces de défense camerounaises redoublent de vigilance face à l’ennemi.Droits réservés)/n
Le terme «Boko» n’est pas originellement haoussa. Contrairement à ce que l’opinion commune veut l’entendre, «Boko» vient de l’anglais «book» (livre). C’est l’appropriation par la langue haoussa du mot anglais pour désigner l’école laïque et par extension la culture du colon anglais. «Boko» est donc devenu la «culture» des Blancs. «Haram» signifie ce qui est illicite selon la religion islamique. La thèse de Boko Haram est donc vite trouvée: «L’éducation occidentale est un péché».
Mouvement salafiste, Boko Haram surgit en 2002 dans l’Etat de Borno au Nord-Est du Nigéria, dans un contexte social marqué par le désoeuvrement de la jeunesse et un fort ressenti d’injustice. Issue de l’islam sunnite, la secte va nettement se démarquer en puisant dans une lecture rigoriste et fondamentaliste du Coran, les ressources nécessaires pour s’émanciper des réalités socio-économiques décevantes.
C’est ainsi que l’idée d’appliquer la Charia – Loi islamique – sur tous les territoires majoritairement musulmans du pays apparaît comme la panacée. Des accointances internes avec le politique, des arrangements et financements intérieurs et extérieurs ont progressivement fait de ce mouvement fondamentaliste une machine incontrôlable.
L’avènement d’Aboubakar Shekau, à la mort controversée du fondateur Mohamed Yusuf en 2009, ancien étudiant en théologie, va augurer des lendemains plus incisifs. Le mouvement se profilera autrement, passant de la phase d’endoctrinement à la terreur. Ce modus operandi va davantage s’imposer. D’abord actif au Nigéria, son terrain d’émergence, ses propensions vont toucher le Cameroun, le Tchad et le Niger.
Boko Haram est une secte islamiste ayant pour visée tardive d’instaurer un califat. Ses leaders le croient-ils vraiment? Pas si sûr. Comme le souligne le philosophe allemand Jürgen Habermas, un des aspects du terrorisme c’est qu’il pousse à l’absence de buts réalistes. Mon analyse ne consiste pas simplement à dénoncer le barbarisme de ce mouvement, mais à mettre surtout en lumière ce magma de contradictions.
Visiblement, Boko Haram affiche un complexe d’infériorité qui se traduit par le paradoxe d’une allégeance à l’Etat Islamique. A titre de rappel, ce dernier a vu le jour longtemps après le premier. Jusqu’à ce jour, il n’y a pas à proprement parler une acceptation officielle de Boko Haram par cette mouvance qui s’est installée au Proche-Orient (EI).
Dans son article publié à Breitbart News le 19 janvier 2015, Mary Chastain faisait écho d’une absence de certitude de rapports étroits entre les deux mouvements. Pire, l’idée selon laquelle les courants salafistes arabes seraient profondément racistes et ne traiteraient pas d’égal à égal avec un mouvement noir ne semble pas absurde.
Et si l’Etat islamique ne veut pas d’adeptes noirs dans ses rangs au motif que ces derniers sont maudits autant dans la Bible que dans le Coran? Pour l’instant, aucune action terroriste de Boko Haram n’a été à proprement parler revendiquée par l’Etat islamique.
Certes, ce dernier partage théoriquement, avec la secte africaine, une vision rigoriste de l’islam. Cependant, force est de constater que Boko Haram procède par imitation en revendiquant bruyamment le projet de créer un califat pour toute l’Afrique de l’Ouest par exemple.
Outre cette subordination hâtive dont la secte fait montre, tout le monde s’accorde à employer le terme «Kamikaze» pour désigner les bombes humaines de Boko Haram. L’usage du vocable japonais «Kamikaze» conforte l’idée que la secte ait convaincu des individus au point que ces derniers aient à leur tour offert leur vie pour une cause assumée.
A la vérité, l’usage du terme «Kamikaze» est très discutable sinon absurde dans ce contexte si complexe. Ces jeunes filles et garçons qui explosent dans de nombreuses localités du Nigéria, à Ndjamena, à Fotokol ou à Maroua et ailleurs au Cameroun sont les premières victimes de cette organisation.
Ce sont des bombes humaines, des torches humaines dont se sert Boko Haram pour semer la terreur à tout va. Or, dans son acception originelle, le Kamikaze est un «homme libre», «vent divin» en japonais, qui choisit la mort comme tactique militaire jusqu’au-boutiste pour réduire à néant l’ennemi. Finalement, on dirait que dans le contexte de l’insurrection islamiste de Boko Haram, l’ennemi est indistinct.
Revenons aux procédés de recrutement: l’endoctrinement, l’argent et la coercition. Le premier est basé sur un enseignement prétendument rigoriste de l’islam dans un environnement clos. Chaque disciple en arrive à être un martyr potentiel. Des mariages forcés y sont pratiqués avec des filles arrachées à leurs propres familles et des veuves de martyrs affectées à de nouveaux époux.
L’argent est aussi l’appât idéal pour de nombreux jeunes désoeuvrés et sans instruction qui croient avoir trouvé une voie «salutaire». Outre l’enseignement et l’argent, la secte use de la coercition pour investir définitivement les individus et les vider de leur humanité.
Des témoignages insoutenables font état d’une catégorie de jeunes à qui ont imposerait le devoir de tuer leurs propres parents, d’en boire le sang et d’embarquer manu militari avec les geôliers du mouvement. Ils sont donc physiquement et psychologiquement transformés au point d’agir comme des bêtes sauvages en furie.
Dans cet univers austère, se dessine un autre paradoxe: l’enseignement islamique salafiste qui se veut originel cohabite avec la magie noire et l’usage de gris-gris. La consommation de la drogue dure y est non seulement fréquente mais obligatoire. Tout le contraire de ce que prescrivent le Coran (5:90) et la Sunna (paroles et gestes).
A l’inverse des valeurs humanistes de l’islam, Boko Haram endoctrine, brutalise et tue au nom d’une guerre contre l’Occident. Cependant, pour y arriver, la secte s’acharne sur les populations autochtones, donc africaines. L’école, le symbole de cette occidentalisation tant redoutée et haïe en fait les frais. Les églises considérées comme vitrines de la religion des Blancs vont subir de plein fouet et de façon continue cette oppression.
Mais la cible c’est aussi sinon davantage les pratiquants de la foi islamique. Les musulmans sont massacrés alors même qu’ils sont des fois en pleine séance de prière dans les mosquées. Les murs sont maculés de sang. Les villages entiers, où vivent en majorité des populations analphabètes, passent aussi au crible de ces attaques tous azimuts. Au juste, où est l’Occident tant haï par l’idéologie de ces Salafistes dans toute cette man uvre? Boko Haram ne s’est pas simplement contenté de se ruer contre les symboles de la culture européenne.
Il s’est inscrit dans la logique de détruire l’autochtone, modifier durablement son anthropologie en y inscrivant la peur permanente, semer la terreur en banalisant la mort. C’est ainsi que l’exaltation de la pulsion de mort est devenue un habitus de Boko Haram. Le parcours est hérissé de nombreux autres paradoxes comme l’armement utilisé. L’anti-occidentalisme militant de Boko Haram est mise à rude épreuve. Idéologiquement, l’usage des armes de guerre par le mouvement terroriste parle de lui-même.
Comment peut-on à la fois s’inscrire en faux contre l’Occident et faire si habilement usage de son arsenal technologique? Certes, des usines de fabrication de bombes ont été démantelées à Dikwa. Mais l’essentiel de l’armement n’est-il pas occidental? Les statistiques de l’arsenal militaire de Boko Haram révèlent que deux armes sur cinq seraient de fabrication française!
Les ennemis jurés de la culture européenne se servent de l’outil occidental pour éradiquer les populations noires. Aussi, les otages occidentaux ne font que l’objet de chantage mais jamais de mort. Tant mieux. Quelle personne sensée leur voudrait une fin si tragique. La famille Moulin-Fournier, dont l’image des enfants sereins a ému le monde, le Père Georges Vandenbeusch, ses confrères italiens Giampaolo Marta et Gianantonio Allegri, la religieuse canadienne Gilberte Bussière ont été enlevés au Cameroun. On peut citer aussi les dix otages chinois dont un a brutalement trouvé la mort à Waza ainsi qu’un allemand, Nitsch Eberhard Robert, enlevé en territoire nigérian.
Boko Haram a besoin d’argent et oublierait momentanément – comme par hasard – sa cible première qu’est la culture occidentale. On peut considérer le kidnapping de l’épouse du Vice-Premier ministre camerounais Amadou Ali ainsi que le chef traditionnel de la localité de Kolofata et sa famille, comme participant de cette logique de cupidité de la secte militaro-religieuse.
Au final, c’est le contribuable camerounais qui a monnayé indistinctement ces libérations à coup de millions. Le Cameroun a-t-il été soutenu dans sa démarche? Un omerta pèse sur cette question aux allures de secret de polichinelle.
Les pays de la sous-région s’organisent avec le Nigéria à la tête du commandement militaire qui sera basé à Ndjamena. Seulement, comment interpréter le refus américain de fournir de l’armement à Abuja alors que le besoin est si crucial ? C’est pourtant depuis les Etats-Unis que le slogan «Bring back our girls» s’était véritablement externalisé et suscité une émotion vive dans le monde.
Au final ce n’était pas plus qu’un épouvantail qui a produit du vent. Le mouvement s’est essoufflé et la hargne a fini par s’éteindre. Le président Muhammadu Buhari, démocratiquement élu dans un pays respectant l’alternance, n’obtiendra pas la matérialisation de l’aide du pays de l’Oncle Sam. Les arguments de Washington restent inflexibles : les droits de l’homme et la corruption, deux maux auxquels est sérieusement confronté le Nigéria.
Le souvenir des bavures militaires dans ce géant d’Afrique de l’Ouest reste vivace. D’ailleurs des arrestations outrées à l’égard de nombreuses personnes avaient fait leur lit dans les Etats du Nord du Nigéria, dans la ville de Maiduguri notamment.
Pour l’instant, tous les efforts du Nigéria en la matière n’ont pu convaincre; même pas la nomination de nouveaux responsables au sein du commandement militaire. Vu d’Afrique pourtant, la situation des droits de l’homme aux Etats-Unis est loin d’être exemplaire.
La banalisation du racisme anti-noir au sein de la police qui exécute de jeunes afro-descendants pour des motifs souvent ridicules, soulève de nombreuses indignations et montre devant la face du monde les contradictions intimes de cette société de «rêve». La prolifération des armes sur son territoire est quasiment devenu un ersatz de religion.
Ainsi, l’Amérique paraît impuissante face au drame qui se produit fréquemment sur son propre territoire contre ses propres citoyens. En sera-t-elle capable au Nigéria ou ailleurs? Certes, les Etats-Unis opèrent par de frappes aériennes ciblées mais le terrorisme gagne du terrain en Syrie et en Irak.
La Turquie en fait les frais; elle qui s’est longtemps murée dans la réserve. Qu’à cela ne tienne, aujourd’hui, en refusant de l’aide au Nigéria, les Etats Unis fournissent des armes aux pays du Golfe dont on mesure amplement le niveau peu édifiant de respect des droits de l’homme. Sans doute, il faut chercher les raisons de ce refus de soutenir militairement Abuja dans les méandres géostratégiques.
Indiscutablement, le sentiment d’abandon qui affecte le Nigéria fait apparaître un autre aspect du terrorisme global dont parle Jürgen Habermas: «la capacité à tirer son profit de la vulnérabilité des systèmes complexes». Autrement dit, il existe un ventre mou résumant l’ensemble des facteurs qui laisse encore prospérer Boko Haram. Les contradictions dans lesquelles baigne le mouvement font de lui une nébuleuse encore plus dangereuse qu’imprévisible.
Il n’appartient ni aux seuls pays directement concernés, ni aux seuls Africains, de combattre ce fléau. Il y a un principe d’une rare universalité: ce qui est imprévisible est capable de nuire à tous, sans distinction aucune. Boko Haram n’est-il pas l’illustration limpide du nihilisme dont personne ne peut en mesurer les conséquences ultimes? Le monde a ceci de particulier: il fonctionne sous le mode de fragmentations de frontières. Sortons de nos fausses murailles pour le constater et agir.
Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a tenu une conférence de presse mardi, 04 août 2015, à Yaoundé afin de faire le point sur les opérations de lutte contre le groupe terroriste.
«Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Chers Invités,
Mesdames, Messieurs,
Je vous souhaite une chaleureuse bienvenue à ce rendez-vous auquel je vous ai conviés, et je voudrais vous remercier pour votre prompte réaction.
Notre échange de ce jour porte sur la situation relative aux opérations de riposte de nos Forces de Défense et de Sécurité, suite aux attentats-kamikazes perpétrés par l’organisation terroriste Boko Haram les 12, 22 et 25 juillet derniers dans la région de l’Extrême-nord.
Vous vous souvenez en effet que deux kamikazes s’étaient fait exploser le dimanche 12 juillet 2015 vers 19 heures dans la localité de Fotokol à la frontière avec le Nigéria faisant 13 morts dont les deux kamikazes et 10 blessés. Le mercredi 22 juillet 2015 aux environs de 14 h 30 minutes, deux autres kamikazes se faisaient exploser à leur tour au quartier Bamaré et à l’entrée du marché central de la ville de Maroua, faisant 13 morts, dont les deux kamikazes et 32 blessés.
Trois jours plus tard, le samedi 25 juillet 2015, un autre attentat-suicide survenait au quartier Pont vert, toujours dans la ville de Maroua, avec pour bilan, 21 morts et 85 blessés.
À la suite de ces tragédies successives à la cruauté à nulle autre pareille, qui ont créé l’émoi et la stupeur au sein de nos populations, le Chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, a prescrit des mesures énergiques, pour traquer et débusquer ces criminels et les mettre hors d’état de nuire.
Pour la période allant du 25 juillet au 1er août 2015, le bilan des opérations spéciales menées par nos Forces de Défense et de Sécurité sous la supervision des autorités administratives, se présente ainsi qu’il suit:
Deux jeunes filles âgées respectivement de 19 et de 21 ans, ont été interpellées en possession de deux sacs à main contenant des engins explosifs dont je vous montre les photos.
À Maroua, trois individus ont également été interpellés avec en leur possession, un sac en plastique contenant des engins explosifs. Leur objectif était de se faire exploser dans une mosquée.
Les Forces de Sécurité ont bénéficié dans cette opération du concours précieux d’un conducteur de moto-taxi, qui au péril de sa vie, a détourné un des kamikazes de sa destination et l’a conduit dans un commissariat de police de la ville, avec ses explosifs.
Je voudrais à ce stade, au nom du Chef de l’État, saluer le comportement exemplaire et la bravoure de ce citoyen qui, grâce à sa collaboration avec les Forces de Sécurité, a permis de sauver plusieurs vies humaines et de préserver d’importants biens matériels.
Incontestablement, ce citoyen occupe une place de choix dans le c ur du Chef de notre nation.
À Bogo dans le département du Diamaré, une opération de la brigade de Gendarmerie locale, a permis de neutraliser un terroriste Boko Haram et de récupérer un fusil AK 47, 17 cartouches de 7,56 millimètres, une boîte de chargeur de fusil AK 47 et deux motos.
Au camp des réfugiés de Minawao, quatre suspects Boko Haram ont été interpellés et sont en exploitation.
Plusieurs opérations de ratissage et de blocage ont été effectués ici et là. Elles ont permis d’interpeller de nombreux suspects qui sont en exploitation.
Il faut dire que ces opérations, menées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ont également permis d’interpeller plusieurs catégories de criminels, y compris des évadés de prison.
En marge de ces opérations, plus de 3 000 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés et remis au service Emi-immigration de la Sûreté nationale pour leur refoulement.
Les enquêtes spécifiques ouvertes sur les Très Hautes Instructions de Son Excellence, Monsieur le Président de la République, se poursuivent.
Les premières conclusions font ressortir ce qui suit notamment:
Sur les auteurs, les identités des deux kamikazes des attentats du 22 juillet 2015 ne sont pas encore révélées. Mais on sait déjà que la terroriste de Barmaré se faisait passer pour une mendiante. Quant à celle du marché central de Maroua, des témoignages concordants indiquent qu’elle se livrait également à la mendicité, en compagnie de sa mère. Les témoins font en outre savoir que l’intéressée présentait en apparence des signes de démence.
Pour ce qui est de la kamikaze du 25 juillet 2015 au quartier Pont vert de Maroua, il s’agit d’une jeune fille de 13 ans environ.
S’agissant de la nature des explosifs, les premières investigations tendent à révéler que les charges utilisées par les terroristes sont de nature militaire, vraisemblablement récupérées lors des attaques menées par Boko Haram sur des cibles militaires, ou alors, acquis dans certains pays en proie à des conflits armés et à des situations d’instabilité.
L’exploitation des lots d’explosifs saisis lors des opérations spéciales conduites par les Forces de Défense et de Sécurité, permettront de donner de plus amples explications quant à l’origine exacte de ce matériel de guerre.
Pour l’instant, les constats effectués sur les différentes scènes des attentats ont permis de collecter un matériel diversifié, constitué de ceintures servant de support et de transport des charges, de micro-plaques électroniques, de câbles électriques et de piles servant à la fourniture d’énergie de mise à feu.
Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Comme vous pouvez donc le constater, le Gouvernement a parfaitement pris la mesure de la menace terroriste dans notre pays en général, et particulièrement dans la région de l’Extrême-nord où elle se fait le plus sentir.
Les opérations spéciales décidées par le Chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya, et menées sur le terrain par les Forces de Défense et de Sécurité, sous la Coordination des autorités administratives, sont en train de porter des fruits. Cette lutte va continuer en s’intensifiant, jusqu’à l’éradication totale du péril Boko Haram dans notre pays.
Au nom du Chef de l’État, je demande une fois de plus à tous les Camerounais en général, et aux populations de la région de l’Extrême-Nord en particulier-qu’il s’agisse des élites politiques et intellectuelles, des prédicateurs, des ministres du culte, des chefs traditionnels, des chefs de blocs ou de quartiers, des commerçants, des transporteurs publics, des leaders d’associations, et autres organisations sociales-de redoubler de vigilance, de ne ménager aucun effort pour une collaboration totale, loyale et sincère avec les autorités administratives et les forces de défense et de sécurité, de leur communiquer toute information susceptible de débusquer Boko Haram et ses complices partout où ils pourraient se trouver sur notre territoire.
Je voudrais, au nom du Gouvernement, exprimer ma satisfaction face à l’écho favorable que cet appel trouve auprès des populations. De nombreux résultats obtenus à ce jour dans les opérations menées par nos Forces de Défense et de Sécurité, le sont en effet, grâce à la collaboration de ces populations.
Car, ne l’oublions pas: c’est en pure lâcheté que les criminels de Boko Haram agissent, en se rendant invisibles et opérant à chaque fois par surprise. Et c’est donc grâce à l’information que seules peuvent procurer les populations, que ces barbares peuvent être démasqués et appréhendés par les Forces de Défense et de Sécurité.
Toujours au nom du Chef de l’État, je les exhorte à ne jamais céder à la panique, et à opposer une résistance inébranlable à cette campagne de psychose et de peur que la horde barbare et criminelle de Boko Haram, tente de mener en direction de nos populations.
J’en appelle également à la responsabilité des médias, pour qu’ils s’abstiennent de manière absolue, d’exposer au public, sous le prétexte de la couverture de ces tragiques évènements, des images insoutenables, faites de corps déchiquetés ou en décomposition, ainsi que des bains de sang.
Je voudrais qu’il soit bien compris qu’en le faisant, nous ne faisons que faire à notre insu, le jeu de Boko Haram, dont le but, à travers ces attentats lâches et criminels, est de semer la terreur et d’installer les populations dans la peur et la psychose.
Je compte donc une fois de plus sur votre engagement citoyen et sur votre sens de responsabilité, tel que vous le prescrivent d’ailleurs l’éthique et la déontologie de votre métier.
« Une peau claire de la partie inférieure du visage prouvant un rasage récent » ou encore « très concentré et vigilant, se parlant à lui-même.. » peut-on lire dans un avis remis au personnel du SNU
«Une peau claire de la partie inférieure du visage prouvant un rasage récent » ou encore « très concentré et vigilant, se parlant à lui-même (peut-être en train de faire sa dernière prière)»: l’ONU a dispensé des conseils au personnel du Système des Nations unies (SNU) au Tchad pour permettre d’identifier un kamikaze.
Cet avis de sécurité a été publié par le département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies au Tchad le 13 juillet, soit deux jours après un attentat suicide qui a fait au moins 15 morts sur le marché central de N’Djamena. Son but est de donner «des indications aidant à la détection d’individus suspects dont l’attitude suggère qu’ils sont porteurs d’engins explosifs artisanaux». Contacté par Le Monde Afrique, l’UNDSS Tchad n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
Pour identifier un kamikaze, l’ONU préconise de faire attention au «port de vêtements lourds et épais, quelle que soit la saison, ou très amples pour dissimuler des explosifs». Et la note de poursuivre: «Par conséquent, le suspect transpire abondamment à cause de la tension, le stress et le port de vêtements inappropriés au climat.»
«L’attitude détachée de quelqu’un se sachant condamné»
Le kamikaze peut aussi «dégager un parfum inhabituel aux notes fleuries ou végétales» pour l’ONU, qui y voit «la volonté de sentir bon en entrant au paradis».«Toujours sur le qui-vive», le kamikaze «marche avec détermination», et peut être identifié grâce à un «port de sac ou sac à dos» dont «les fils [de son engin explosif] partent du sac.»
Pour identifier un «candidat au suicide», il est donc recommandé de veiller à «l’attitude détachée de quelqu’un se sachant condamné». Il peut par exemple «ne pas réclamer sa marchandise ou son dû après achat.»
L’avis stipule que ces «indications» sont fournies par l’ONU «dans le contexte de la récurrence d’attentats suicides à N’Djamena et probablement sur l’ensemble du territoire». Depuis le début du mois de juin, trois attentats suicides ont été perpétrés dans la capitale tchadienne. Le 11 juillet, un homme dissimulé sous un voile intégral avait fait exploser une charge explosive, tuant au moins 15 personnes.
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Le Tchad, avec le Cameroun et le Nigeria, est à la tête des opérations militaires contre les islamistes nigérians de Boko Haram, qui ont fait allégeance à l’Etat Islamique en mars devenant ainsi «l’Etat islamique (EI)-wilaya d’Afrique de l’Ouest». Le Cameroun a renforcé le 28 juillet le nombre de soldats déployés dans la région de l’Extrême-Nord du pays, frontalière avec les territoires contrôlés par les djihadistes.
Le quartier Barnaré et le marché central de Maroua ont été la cible de deux attentats suicides menés par des kamikazes mercredi après-midi. Bilan officiel: 13 morts et 32 blessés
Le quartier Barnaré et l’entrée du marché central de Maroua, dans le chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord, ont été la cible de deux attentats ce mercredi, 22 juillet. Le double attentat suicide a été perpétré par deux femmes kamikazes vers 14h30min, a appris Journalducameroun.com auprès d’un confrère de la télévision publique nationale en poste dans la ville.
Approché, le ministère camerounais de la Défense a également confirmé les attentats.
D’après un communiqué du secrétaire général de la présidence de la République, lu au journal de 17h00, sur la radio publique nationale, le bilan officiel est de 13 morts, dont les deux kamikazes, et 32 blessés.
Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakary, s’est immédiatement rendu sur les lieux.
Le chef de l’Etat camerounais a « condamné avec la plus grande fermeté ces attentats lâches ignobles perpétrés contre des populations innocentes ».
Dans le communiqué lu sur la CRTV, Paul Biya appelle les populations à la « vigilance » et à la « collaboration étroite avec les forces de sécurité. » Le président de la République indique également qu’il a prescrit des « mesures énergiques »« qui sont déjà en cours », et qui « aboutiront inéluctablement à la mise hors d’état de nuire de ces criminels sanguinaires ».
La région de l’Extrême-Nord abrite un important dispositif militaire déployé dans le cadre de la guerre contre la secte d’essence nigériane Boko Haram. Le Cameroun, qui y a installé une quatrième région militaire interarmées et une quatrième région de gendarmerie, est officiellement en guerre depuis le 17 mai 2014.
Le Cameroun a connu ses premiers attentats le 12 juillet dernier. A cette date, deux femmes kamikazes se sont faites exploser à Fotokol, localité frontalière avec le Nigéria, faisant 13 morts et sept blessés. Le gouverneur avait aussitôt annoncé le renforcement des mesures sécuritaires, au niveau des contrôles en interdisant, entre autres, le port du voile intégral.
Seuls trois des six départements de l’Extrême-Nord étaient jusqu’à présents concernés par les incursions du groupe terroriste: Logone et Chari, Mayo Sava et Mayo Tsanaga.
Avec l’entrée en guerre du Tchad aux côtés du Cameroun, le 17 janvier 2015, la secte a subi d’importants revers. Depuis quelques mois, elle procède aux attentats, évitant les confrontations directes de ses combattants avec les militaires.