Le transport routier entre le Nord et le Sud du Cameroun devient difficile

Le pont sur le fleuve Mbamti Katarko servait de trait d’union entre le Djerem et le Mayo Banyo d’une part et entre la partie septentrionale et la partie méridionale du pays d’autre part

Le temps a donc fini par avoir raison de ce pont vieux de plusieurs décennies construit à l’époque coloniale et qui supportait chaque jour des tonnes de marchandises en provenance du sud ou en partance pour la partie méridionale du pays. Produits manufacturés, carburant, planches, fer à béton, denrées alimentaires telles que les avocats, du plantain, du maïs, des oignons, des arachides.sans toutefois oublier des cargaisons de b ufs, de porcs, de petits ruminants.qui empruntaient ce chemin et qui franchissaient ce pont de jour comme de nuit.

L’on se souvient qu’il y a de cela quelques mois que le gouverneur de la région de l’Adamaoua avait pris un arrêté interdisant la circulation sur cet axe routier aux gros porteurs, à cause justement de la vétusté de cet ouvrage d’art. Malgré cette interdiction, certains usagers de la route s’étaient illustrés par l’incivisme avec la complicité de certains agents véreux. Il a donc fallu que l’une des trois travées s’écroule avec un camion fortement chargé dans les eaux du fleuve Mbamti Katarko pour que les uns et les autres se rendent à l’évidence. Nous avons appris qu’un camion est tombé dans le cours d’eau Mbamti suite à une surcharge de ce véhicule qui est parti de Kousséri pour Bafoussam transportant du maïs et de l’ail. Il se trouve que la travée intermédiaire qui est là, une partie de la poutre s’est effondrée du fait de la défaillance et de la dégradation très avancée de l’ouvrage. Donc, le camion est resté dans l’eau, on a pu évacuer le conducteur et son convoyeur, a déclaré Charles Azola, délégué régional des travaux publics pour l’Adamaoua.

La situation est donc déplorable pour les usagers de la nationale numéro six qui ne pourront plus aisément effectuer le trajet entre l’ouest et la partie septentrionale du pays. Selon Mohaman Gabdo Yaya, lamido de Banyo et maire de la même localité, le gouvernement a pris des mesures pour nous construire un pont neuf et celui là n’a pas attendu l’inauguration de l’autre pont pour s’effondrer. Nous sommes véritablement en difficultés parce que Banyo n’est plus ravitaillé, ni du côté nord avec le riz, les oignons, les arachides et les denrées alimentaires habituelles à l’approche de la période du ramadan, ni du côté sud avec du sucre et d’autres denrées manufacturées. Il va falloir organiser des transbordements en attendant que la saison sèche arrive pour que les travaux de construction du nouveau pont démarrent. Mais le préfet du département m’a rassuré que d’ici deux semaines, des mesures conservatoires vont être prises, notamment la mise à l’eau des pirogues, le rafistolage de ce qui reste du pont pour permettre quand même aux véhicules légers de circuler.

S’il est vrai que l’effondrement de ce pont va faire tourner l’économie au ralenti pendant un bon bout de temps, des solutions de secours ont rapidement été imaginées, notamment une déviation pour favoriser les transactions. Pour le cas d’espèce on a aussitôt mobilisé les deux délégués départementaux des travaux publics qui sont allés sur les lieux parce qu’ils sont très rapprochés de l’ouvrage, celui de Tibati et celui de Banyo. Le procès verbal qui a été établi ressortait que l’ouvrage devait être soit restauré ou alors on devait faire une déviation. La solution qui a été retenue c’est celle de la déviation en amont de l’ouvrage à peu près à une centaine de mètres, en mettant des moellons de part et d’autre et en entreposant des poutres pour qu’au moins, la circulation se rétablisse. Ça c’est ce qui a été fait au niveau de Tibati avec l’entreprise et la mission de contrôle, a déclaré Charles Azola, délégué régional des travaux publics pour l’Adamaoua.


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