Après le rejet de sa candidature à la présidentielle, Bertin Kisob avait revendiqué la fusillade sur le pont du Wouri ainsi que l’attaque à Isanguele
Agé de 36 ans, le Pasteur Bertin Kisob, fondateur de l’Eglise Maatiste à Bamenda est tout sauf un enfant de c ur, lui qui avait revendiqué le 29 septembre 2011, la fusillade sur le pont du Wouri ainsi que l’attaque à Isanguele, le 9 octobre 2011, jour de l’élection présidentielle, au cours de laquelle deux gendarmes ont été tués. 38e nom sur la liste des candidats à l’élection présidentielle du 9 octobre 2011 pour le compte du Cameroon Party for Social Justice, sa candidature déposée à Bamenda avait été rejetée par Elecam. Selon une source proche des forces de défense et de sécurité, le pasteur Bertin Kisob a été arrêté en fin de semaine dernière et détenu en ce moment dans un lieu gardé secret.
« Nous avons l’honneur de revendiquer publiquement ce jour la première attaque faite par nous, éléments de Alpc ces dernières 24 heures sur le pont du Wouri. Nous avons évidemment perdu certains éléments, mais le but ultime a été atteint. Car le régime dictatorial de Biya vient d’apprendre que le mur de la peur est brisé », écrivait Bertin sur son blog, quelques heures après les événements du pont du Wouri qui ont semé la panique dans la ville de Douala et même au-delà. Plusieurs jours après sa revendication de l’incident sur le pont du Wouri, le téléphone de Bertin Kisob était resté ouvert. L’homme n’est pas non plus resté inactif, annonçant d’autres actes que son organisation comptait poser. A la suite de la fusillade sur le pont du Wouri, des hauts responsables de la sécurité, dont le Directeur général de la recherche extérieure (Dgre) s’étaient pourtant retrouvés autour du gouverneur de la région du Littoral, Faï Yengo Francis, pour évaluer la situation.
Jusque-là peu connu, malgré sa candidature (rejetée) à l’élection présidentielle du 9 octobre 2011, l’homme de 36 ans va désormais être au c ur de plusieurs interrogations. Est-il un opportuniste qui a juste voulu profiter de cet événement pour se faire voir ? Est-il vraiment à l’origine de l’incident sur le pont du Wouri ? Est-il en possession de tous ses moyens ?
Bertin Kisob interpellé, il avait revendiqué la fusillade sur le pont du Wouri ainsi que l’attaque à IsangueleFacebook)/n
L’homme d’église, fils du colonel à la retraite Kisob John déclare que son père a été brutalement interpellé ce samedi 1er octobre
L’arme d’un pasteur?
Bertin Kisob un révérend de 36 ans aurait revendiqué l’incident provoqué sur le pont du Wouri à Douala la capitale économique camerounaise. Nous avons l’honneur de revendiquer publiquement ce jour, la première attaque faite par nous éléments de ALPC (Armée de libération du peuple camerounais), ces derniers 24 heures sur le pont du Wouri. Nous avons évidemment perdu certains éléments mais, le but ultime a été atteint car le régime dictatorial de Biya vient d’apprendre, le mur de la peur vient d’être brisé peut on lire dans un communiqué sur un blog internet, supposé être celui des assaillants de Douala. Le communiqué précise aussi que les attaques vont se poursuivre. Il faut s’attendre dans les jours à venir à plus d’attaques ciblées, surtout dans les bureaux et matériels électoraux, poursuit le communiqué daté du 29 septembre 2011. Contrairement à ce qu’annoncent les médias, la revendication de l’attentat n’a pas eu lieu après la déclaration du gouverneur de Douala, mais bien avant (7 heures 30), sur un blog attribué aux membres du mouvement. Dans un autre communiqué daté du 30 septembre et toujours publié sur le même blog, on apprend que l’attaque du pont de Douala n’avait pas pour but de tuer des personnes, raison pour laquelle ils ont tiré en l’air, mais pas sur les personnes ou l’armée. Le communiqué fait aussi annonce de ce qu’un des membres de ce mouvement aurait été tué, et qu’il sera vengé. Le dictateur Biya, son premier ministre Yang et le gouverneur de la région de littoral Yengo, qui ont donné l’ordre de tuer notre élément et leurs familles son désormais des cibles légitimes pour l’ALPC.
Le gouvernement minimise mais reste très concerné
Il reste difficile d’apporter une réelle crédibilité à ces différentes annonces, qui sont postées sur un blog par internet. Mais depuis hier que l’information circule au sujet de la revendication par cet homme d’église, ce dernier n’est pas apparu pour apporter un démenti. Dans un autre communiqué publié ce samedi 1er octobre, Bertin Kisob demanderait à la communauté internationale de lui venir en aide. Faute de pouvoir mettre la main sur le Rev Bertin Kisob, commandant en chef de l’Armée de Libération du Peuple Camerounais responsable de l’attaque sur le fleuve Wouri il y’a de cela quelques jours, le régime du dictateur Biya a ce matin (1er octobre) brutalement interpellé à son domicile à Bamenda dans la Région du Nord West, son père, le colonel à la retraite Kisob John et l’a conduit dans un lieu inconnu. Nous demandons l’intervention immédiate de la communauté internationale, fait transparaitre le communiqué. Au niveau de l’administration la position reste la même. Le gouverneur de la région du Littoral porte à la connaissance du public de la ville de Douala et de l’ensemble de la région que ce jour, 29 septembre 2011, autour de 6 heures, un individu non identifié, armé et arborant un uniforme militaire, a interrompu la circulation sur le pont du Wouri. Grâce à la prompte réaction des forces de maintien de l’ordre, sous l’encadrement des autorités administratives, l’assaillant a été repoussé et la circulation rétablie. Aucune perte en vies humaines n’est à déplorer, a fait savoir le Ministre Issa Tchiroma de la communication, revenu précipitamment de la campagne électorale dans le grand nord.
Identifier les balles pour avoir les vrais responsables
Toutes ces informations restent bien évidement à confirmer, Bertin Kisob n’ayant pas communiqué avec un média qui puisse permettre de l’identifier sans aucun doute, hormis sur un Profil Facebook qui devrait être normalement le sien. Jusqu’à récemment, Bertin Kisob qui est certainement devenu l’homme le plus recherché du Cameroun était un parfait inconnu du grand public. Un regard sur son profil Facebook présente une âme révolutionnaire. Ses musiciens préférés sont Bob Marley et Tiken jah Fakoly. Autre passion affichée par Kisob fils, ses préférences pour des films de Malcom X, le célèbre révolutionnaire afro américain qui voulait faire prévaloir le droit des noirs par la force, dans une société américaine ségrégationniste. Autres films préférés, Lumumba et Sankara, du nom de deux dirigeants africains assassinés, en raison de leurs positions politiques qui prônaient une Afrique véritablement libre de toute forme de colonisation. Interrogé par la presse, il avait une fois déclaré qu’on entendrait parler de lui et expliquait qu’il était un « démo-rebelle », mi-démocrate, mi-rebelle. Dans l’opposition et même chez certains observateurs, on reste cependant sceptique. Plusieurs d’entre eux ne manquent pas de pointer du doigt, une man uvre du gouvernement, pour renforcer le dispositif sécuritaire autour du matériel électoral et priver les observateurs d’un droit de contrôle.
Bertin Kisob réclame sur un blog l’attaque du pont du Wouri Journalducameroun.com)/n