Consommation du «Kitoko»: l’incroyable autorisation des autorités

Par le parti politique « Croire au Cameroun » (CRAC)

«Kitoko», «Lion d’or», «Fighter», «King Arthur».Voilà quelques marques de whisky en sachets les plus vendus et consommés au Cameroun. En ville comme en campagne, il y’en a à tous les pas: dans les petits ou grands marchés, chez le boutiquier du quartier, ou «call box», sur les lieux de funérailles et autres cérémonies. Une pièce de 100frs Cfa suffit pour se procurer un sachet de 5cl. De quoi faire courir la grande majorité de populations jeune et vieille. Paysans, commerçants, moto taximens, gardiens de nuit, transporteurs et autres acteurs du secteur informel sont de fidèles consommateurs de cette boisson alcoolisée. Ils lui attribuent le pouvoir de noyer les soucis, réchauffer le corps et le maintenir en éveil, donner force et courage. «Papa bonheur» pour les consommateurs, mais tueur silencieux pour les spécialistes de la santé. Le «Kitoko» contiendrait nettement plus de 45% de taux d’alcool, de l’Ethanol et du Méthanol en grande quantité, et serait plus nocif qu’on ne l’imagine du fait de ses impuretés. Cette boisson affaiblit le système immunitaire, rendant le consommateur vulnérable aux maladies comme la tuberculeuse. Elle accélère également le vieillissement, cause des cécités et parfois même des morts subites.

Pour la petite histoire, la problématique de la consommation du kitoko au Cameroun date d’une réunion présidée par le Premier Ministre en 2004, au cours de laquelle se sont retrouvées les administrations concernées notamment: le ministère de la Santé, le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, le ministère du Commerce, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, et autres collaborateurs de la Primature.

Il a été demandé aux uns et aux autres, de tout mettre en uvre pour trouver une solution durable au fléau de la consommation abusive des whiskies en sachet, et de procéder sans délai à la révision et l’homologation de la norme camerounaise y relative.Toute chose qui permettra de résoudre un certain nombre de problèmes auxquels fait face la société, à l’instar de la recrudescence de la criminalité dans nos villes et villages, où l’on rencontre de plus en plus des jeunes de moins de 25 ans qui posent des actes répréhensibles tels que viols, agressions physiques, cambriolages, à la suite de la consommation de ces whiskies. La consommation de ces produits a également des conséquences sociales, notamment dans les ménages où certains hommes n’assument plus pleinement leur rôle de chef de famille.

C’est ainsi qu’en avril 2014, le Sous-comité Technique SCT 489 des boissons spiritueuses, s’est réuni et a planché sur la norme NC 210: 2003-03, précisant la norme, les définitions claires et précises de la matière première et des produits finis, le conditionnement, l’étiquetage et le type d’alcool que l’on peut y avoir. Les producteurs locaux sont appelés à revoir leur processus de fabrication, et se mettre en conformité avec la norme qui sera rendue d’application obligatoire. Il est précisé que dans plusieurs pays du continent africain, la production et vente de Kitoko sont interdites. Ce qui a pour conséquence d’attirer tous les producteurs de ces produits au Cameroun.

Plus tard en septembre 2014, Trois ministres signeront cet arrêté conjoint N° 006011 qui en son article 4 stipule: «Les importateurs et les producteurs locaux concernés disposent d’un délai de vingt quatre (24) mois à compter de la date de signature du présent arrêté pour écouler leurs stocks de produits finis». Curieuse décision, sans aucune précision ni sur la quantité des stocks à écouler et encore moins sur la rupture effective de la chaine et production ou d’importation. D’ici septembre 2016, date supposée d’entrée en vigueur de l’interdiction du Kitoko, combien de familles aura-t-on diminué ? Combien de famille aura t- on endeuillé?

Autant de questions qui ne peuvent que renforcer notre détermination à demander l’annulation de cet «arrêté assassin», pour un autre interdisant la distribution de ce tord Boyaux qu’est le «Kitoko».


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Arrêté ministériel autorisant la distribution du Kitoko
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Arrêté ministériel autorisant la distribution du Kitoko (Suite)
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