Théophile Kouamouo: Le journalisme, une passion !

Installé en Côte d’ivoire depuis 10 ans, Théophile Kouamouo est devenu le fils du pays et y a développé de nombreux projets

Théophile Kouamouo, 2e d’une fratrie de 4 est né à Charleville-Mézières, une commune française située dans le département des Ardennes, ses parents étaient alors étudiants. Lorsqu’il a 3 ans, la famille retourne au Cameroun et s’installe à Yaoundé et plus tard à Bagangté dans la région de l’Ouest Cameroun. Théophile Kouamouo dit avoir toujours aimé lire et écrire. C’est d’ailleurs dans l’écriture qu’il espérait faire carrière. Les années de braise au Cameroun correspondent aux années où il s’intéresse aux médias et notamment à la presse. Il pense aussi devenir réalisateur un temps, mais ses choix s’affinent lorsqu’il débarque à l’université de Nancy en France en 1994. Il trouve alors les études de cinéma très techniques et décide de faire journalisme, spécialisation presse écrite. Après une licence pluridisciplinaire de Lettres et Sciences Humaines option communication, c’est à l’école supérieure de journalisme de Lille qu’il fourbit ses armes pendant 2 ans, pour en sortir avec un bac +5. Avant la fin de son cursus professionnel, il signe un contrat de reporter avec L’autre Afrique de Jean Baptiste Placca basé à Paris et il travaille sur l’Afrique de L’ouest. La Côte d’ivoire fait vendre et est donc un gros morceau, notamment pour les médias français. Le pays traverse la crise de l’Ivoirité qu’il va couvrir sur place. Le magazine ne fait malheureusement pas long feu et le jeune jorunaliste se retrouve free lance en Afrique de l’Ouest et se spécialise sur la région. Il signe alors des articles pour l’Humanité, France Soir, Le Point et devient correspondant du quotidien Le Monde et de l’hebdomadaire Le Point jusqu’en octobre 2002. J’ai arrêté de travailler avec Le Monde pour divergences sur la façon de travailler sur place. En plus, confie t-il C’est très difficile de couvrir l’actualité africaine pour la presse française, qui à l’exception de quelques titres ne s’intéressent qu’à ce qui est négatif et aux scandales, c’est frustrant.

Etabli à Abidjan, il se tourne vers la presse locale et sa première expérience de cette nouvelle vie sera le journal Le Temps qu’il aura mis sur pied pour le compte d’une entreprise. Plus tard, avec Sylvestre Konin, il crée le Courrier d’Abidjan et prend la tête de la rédaction. L’aventure va durer de 2003 à 2007 et tourner court à cause d’un conflit éditorial et juridique. Poussé à la sortie par son associé – avec qui il a fait la paix depuis – et au terme d’une lutte médiatisée et politisée, Théophile Kouamouo jette l’éponge et fait sa première incursion dans les blogs avec son premier blog sur la plate forme d’Afrik blog (après avoir animé le blog de Kouamouo dans le Courrier d’Abidjan). En 2007, il crée une plate forme de blogs ivoire-blog. Outil de médiatisation aussi puisqu’il réussit à populariser le genre et héberger de nombreux blogs.

Theophile Kouamouo
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Le Nouveau Courrier d’Abidjan, le nouveau départ
L’amour du quotidien m’a fait revenir sur mes traces. En mai 2010, les lecteurs d’Abidjan découvrent le Nouveau Courrier d’Abidjan, quotidien national. Le titre fait penser à un projet ancien, le courrier d’Abidjan et Théophile Kouamouo de répondre dans une interview donnée à avenue www.225.com Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Le modèle et la trame éditoriale ne changeront pas. Bien entendu, autres temps, autres m urs. Les choses anciennes sont passées. Le Courrier d’Abidjan est né et s’est fait connaître dans une période différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. Ce qui restera, c’est cette culture de l’analyse en profondeur, des scoops et des prises de position affirmées mais argumentées et refusant la « déification » des leaders politiques, y compris ceux que nous pouvons apprécier. Edité par avenir Médias, société dont il est l’associé-gérant et qui a lancé Objectifs hebdo à tendance économique, projet aujourd’hui en veilleuse. Le Nouveau Courrier d’Abidjan qui a par ailleurs défrayé la chronique il y’a quelques mois lorsque les journalistes du quotidien (Théophile Kouamouo, Stéphane Guédé Bahi et Saint Claver Oula étaient els 3 accusés) ont publié les résultats d’une enquête sur les détournements de fonds dans la filière Caco-Café. Le procureur de la république qui avait rédigé ce document pour le compte du président de la république Laurent Gbagbo a exigé des journalistes de dévoiler leurs sources. Motus. Commence alors de menaces – maison d’arrêt correctionnelle d’Abidjan où les journalistes dormirons pendant 2 semaines – qui iront jusqu’au procès qui va les innocenter pour la charge de vols de documents administratifs mais les condamner pour divulgation d’informations judiciaires en cours, délit spécifique à la Côte d’Ivoire. Les trois journalistes ont été condamnés à payer la somme de cinq (5) millions de Fcfa. Le quotidien « Le Nouveau Courrier » a été suspendu pour 15 jours, à compter de la notification de la décision de condamnation réquisitoire du Parquet. La décision avait été rendue le 27 juillet 2010.

Des projets pleins la tête
Mon séjour en prison m’a fait prendre conscience de la nécessité d’avoir dans un pays ce que j’appelle la presse d’utilité publique. Il existe des endroits où les gens souffrent sans aucun respect de leurs droits élémentaires. Et le pire, ils ne se rendent pas compte. Si on parlait des droits des prisonniers, divulguait les procédures pénales, évoquaient ce qui se passe par exemple dans les prisons, les choses changeraient. Il faut un journalisme d’utilité publique en Afrique pour faire avancer les choses. Ses rêves d’écrivains aussi ne l’ont jamais quitté même s’il estime que le journalisme tue son imagination et éloigne du calme et de la concentration nécessaires à une écriture. Et le Cameroun dans tout ça ? Les deux pays sont assez proches. Mais les Camerounais ont une rage de réussir que les ivoiriens ne développent pas. Ces derniers émigrent moins car ils semblent plus satisfaits de leurs conditions et je les trouve plus patriotiques. En réalité, la Côte d’ivoire, il a adopté !

Le numéro à l’origine du procès
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Côte d’ivoire: Théophile Kouamouo et ses collègues ont été relaxés car déclarés non coupables

Ils ont écopé d’une amende de 5 millions de Fcfa et la suspension de 15 jours du journal « nouveau courrier »

Après 4 jours passés à la police criminelle et 10 jours passés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), les trois journalistes du quotidien  »Le Nouveau Courrier », Théophile Kouamouo, Stéphane Guédé Bahi et Saint Claver Oula ont été relaxés après plusieurs heures d’audition au Palais de Justice d’Abidjan. Il en a été de même pour Patrice Pohé, conseiller en communication du Procureur de la République, Tchimou Raymond. De 14 heures 21 minutes à 18h45 mn, le débat a été très houleux entre les avocats des prévenus et le parquet. A plusieurs reprises, tous les témoins cités dans cette affaire, ont rejoint les prévenus à la barre. Le président du Tribunal, Koné Brama et ses collègues ont enfin fini par donner le verdict. Ainsi, Théophile Kouamo, Stéphane Guédé Bahi, Saint Claver Oula et Patrice Pohé ont été déclarés non coupables pour  »vol de document de justice. Ils ont été également déclarés par la Justice, non coupables de révélation d’un document de justice couvert par le secret. Ils ont été donc relâchés pour ces délits. En revanche, le tribunal a déclaré Théophile Kouamouo, Saint Claver Oula et Stéphane Guédé Bahi coupables de diffusion d’informations relatives au contenu d’un dossier de justice non encore évoqué en audience publique. Ainsi, selon le président du Tribunal Koné Brama, ils ont violé les dispositions de l’article 73 de la loi sur la presse. Alors, il a été convenu de les déclarer coupables de ce délit et de leur faire appliquer les sanctions prévues par l’article 77 de la loi n°2004-643 du 14 décembre 2004. Les trois journalistes, en répression, ont été condamnés à payer la somme de cinq (5) millions de Fcfa. Le tribunal a ordonné la suspension du quotidien  »Le Nouveau Courrier » pou 15 jours, à compter de la notification de la décision de condamnation et ordonne la publication de la décision dans un journal d’annonce légale et la confiscation de l’ordinateur contenant le réquisitoire du Parquet. Ainsi qu’à payer un franc symbolique à Henri Kassi Amouzou, à titre de dommage et intérêt.

La victoire de la presse
Ils étaient nombreux, les journalistes de la presse privée comme publique à s’être rendue hier au Palais de Justice au Plateau. Ils y étaient très tôt le matin pour être témoins du verdict que devait rendre la Justice concernant les trois journalistes du quotidien  »Le Nouveau Courrier » incarcérés à la Maca pour vol de document de justice. Mais avant, le vendredi 23 juillet dernier, les journalistes de Côte d’Ivoire, soutenus par certains de leurs confrères de l’étranger ont tenu un sit-in devant le Palais de Justice malgré la bastonnade que leur ont infligée les Forces de l’ordre sur l’ordre du Préfet de police adjoint, Youssouf Kouyaté, qui aurait reçu à son tour l’ordre du Procureur de la République. L’ensemble des journalistes a tenu à dire à Raymond Tchimou de libérer leurs confrères à cause de la loi de la presse qui interdit l’incarcération des journalistes. Toutes les structures en charge de la presse (l’UNJCI, l’Ojpci, Gepci, Synappci) son entrées en action pour condamner cette décision du Procureur Raymond Tchimou. Hier, le combat des journalistes a porté ses fruits. Et cela, dans l’intérêt de tous. Théophile Kouamouo, Saint Claver Oula et Stéphane Guédé Bahi ont été relaxés car déclarés non coupables pour vol de document de justice.

Les 3 journalistes ont été relaxés car déclarés non coupables
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