Cameroun: le HCR condamne les attaques insensées contre des sites de déplacés internes à l’Extrême-Nord

Par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR)

 

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, condamne fermement l’attaque qui a tué sept civils et en a blessé 14 autres dans le village de Koyapé qui accueille des déplacés internes, dans la région de l’Extrême-Nord au Cameroun, le 1er septembre.

L’attaque suicide a eu lieu près de Kolofata, à proximité de la frontière avec le Nigéria où près de 18 000 déplacés internes sont arrivés en quête de sécurité ces sept dernières années. Elle survient un mois après que 18 personnes ont été tuées et 15 autres blessées par un groupe armé lors d’une attaque contre le site de déplacés internes de Nguétchéwé, le 2 août dernier.

« Nous sommes horrifiés par ces attaques insensées contre des populations qui ont été arrachées à leurs villages, fuyant la violence des bandes armées qui sévissent dans la région, et sont de nouveau frappées en plein cœur, là où elles pensaient avoir trouvé refuge », a déclaré Olivier Guillaume Beer, représentant du HCR au Cameroun. « Le massacre de civils innocents doit cesser. C’est contraire au droit international humanitaire et aux droits humains. Nous appelons les groupes armés à respecter les droits et la vie des populations civiles. »

Plus de 7000 Camerounais des villages de Kordo et de Guérédou, près de la frontière avec le Nigéria, ont fui leur foyer depuis le 11 août, en quête de sécurité dans les régions voisines.

La population déplacée est la cible d’attaques incessantes de groupes armés, les obligeant à fuir.

Ces attaques récentes illustrent une augmentation importante du nombre d’incidents violents dans l’Extrême-Nord au Cameroun, tels que des pillages et des enlèvements par Boko Haram et d’autres groupes armés opérant dans la région. Des violences brutales ont eu lieu dans l’ensemble du bassin du lac Tchad, causant la mort de plus de 30 000 personnes et en forçant plus de trois millions d’autres à fuir.

Quelque 2,7 millions de personnes sont devenues des déplacés internes dans le nord-est du Nigéria, au Cameroun, au Tchad et au Niger. De plus, 300 000 réfugiés nigérians ont fui vers les pays voisins.