Assises de Douala pour sauver le lac Tchad

Le Cameroun abrite un colloque organisé par la Commission du bassin du Lac Tchad, pour la survie de cet espace vital

Organisées par la Commission du bassin du Lac Tchad (CBLT), les assises de Douala ont pour principal thème « Diplomatie scientifique et culturelle : synthèse sur les ressources transfrontalières en Afrique, cas d’étude du Lac Tchad ». La finalité étant de trouver les voies et les moyens pour sauver le lac qui est passé de 25 000 km2 en l’espace de cinquante ans à 2500 km2 seulement actuellement et dont la disparition totale constituerait « un véritable drame humain ». Parmi les solutions avancées pour sauver le Lac Tchad, les experts ont longuement débattu sur le « projet majeur », celui d’un transfert des eaux du fleuve Oubangui (Centrafrique) pour renforcer l’offre hydraulique du lac. Un programme à la fois ambitieux et coûteux, et dont la communauté internationale devrait participer également à son financement.

La Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) a été créée en 1964 pour réguler et planifier les usages de l’eau et des autres ressources naturelles du bassin conventionnel du lac Tchad. La plupart des activités de cette organisation se sont focalisées au début sur la lutte contre la sécheresse qui a sévi au sahel entre 1973 et 1983/84. La persistance de la sécheresse et la désertification ont causé la réduction des écoulements d’eau dans le lac Tchad. A la fin des années 80, la CBLT a mené une étude sur le diagnostic de la dégradation de l’environnement du bassin conventionnel du lac Tchad avec le concours du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Suite à cette étude, un plan directeur et le projet du plan d’action étaient développés avec l’appui de la FAO, du PNUE et de L’UNSO. Le plan directeur présente l’état général du bassin du lac Tchad, y compris une vue d’ensemble des problèmes, des contraintes et des opportunités qui ont été identifiés pour la conservation et le développement. Il présente aussi le plan d’actions assorti de 36 projets en incluant le transfert d’eau de l’Oubangui au lac Tchad. Pour relever ces défis, une Vision 2025 a été adoptée par le 7ème Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CBLT tenu en 1994 à Abuja au Nigéria. La vision du bassin du lac Tchad tel que décliné dans ce document stipule que: « La région du lac Tchad voudrait voir le lac Tchad – patrimoine commun- d’ici 2025 et d’autres zones humides, maintenus à un niveau durable pour assurer la sécurité économique de l’écosystème des ressources en eau douce, la biodiversité et les ressources aquatiques du bassin dont l’utilisation doit être équitable pour répondre aux besoins de la population du bassin tout en réduisant la pauvreté « .

La CBLT a pour mandat, la gestion durable et équitable du Lac Tchad et des autres ressources en eaux partagées du bassin éponyme, la préservation des écosystèmes du Bassin Conventionnel du Lac Tchad, la promotion de l’intégration et la préservation de la paix et de la sécurité transfrontalières dans le Bassin du Lac Tchad. la CBLT une organisation de bassin membre du réseau africain des organisations de bassin (RAOB) et du Réseau International des Organisations de bassin (RIOB). La Commission est financée par les contributions des Etats membres, mais une réflexion de financement autonome est en cours.

La commission du bassin du Lac Tchad tient des assises à Douala au Cameroun

Lac Nyos: Lorsque le provisoire devient définitif…

26 ans après la catastrophe, le retour à la maison pour les survivants n’est pas pour demain

Répondant aux questions du quotidien Cameroon-Tribune à propos du retour des survivants de Nyos, le ministre René Sadi en charge de l’aménagement du territoire a fait savoir que: « les pouvoirs publics ont évacué les survivants dans les campements et y ont construit des habitations pour ces derniers, loin de la zone à risque. S’agissant de leur retour au terroir, celui-ci est envisagé lorsque la zone sera entièrement sécurisée. Il s’agira de leur assurer en plus de la sécurité du site et de sa viabilisation, un accompagnement minimal en termes d’infrastructures sociales de base. Mais il convient de signaler que le moment de ce retour n’est pas encore arrivé. Le gouvernement avisera les populations, une fois le processus de sécurisation du lac conduit à son terme ». le ministre fait aussi savoir que ces populations n’ont pas été abandonnées. Il annonce l’existence d’un « Programme National de Sécurisation et de Réhabilitation du lac Nyos » qui est doté « d’un budget de près de 24 milliards de Fcfa» et qui « cristallise bien la ferme volonté du gouvernement de transformer cette catastrophe en une entreprise humanitaire gigantesque ».

26 ans après la survenance du drame, on en est toujours au dégazage du lac. Depuis janvier 2001, une équipe française mène une opération de dégazage du CO2 (gaz carbonique) piégé au fond du lac, afin d’éviter que la catastrophe de 1986 ne se reproduise. L’opération, dénommée « Les orgues de Nyos », utilise un tuyau vertical en polyéthylène reliant les eaux profondes du lac saturées en CO2 à la surface. La solution avait été contestée car de nombreux scientifiques estimaient qu’on ne pouvait trouver de solution efficace sans avoir compris la cause exacte de l’explosion de gaz. L’entreprise attributaire de la prestation parlait d’une opération qui serait fini en 5 ans. 11 ans après le début de cette opération, on est loin du compte. Le ministre Sadi qui est aussi en charge de la protection civile a avancé le chiffre de 50% de gaz déjà extrait du lac. « A ce jour, je puis vous affirmer que près de 50 % du gaz contenu dans le lac a été évacué grâce aux nouvelles colonnes. Le dégazage se poursuit de manière satisfaisante sous le contrôle de l’Institut de Recherches Géologiques et Minières (IRGM) », a fait savoir le ministre. Le Cameroun est soutenu dans ce processus par des partenaires bi et multilatéraux. Un reportage de la célèbre chaîne scientifique de télévision National Geographic, parlant des lacs mortels, laissaient entendre que le danger persistait dans la région de Nyos. Des scientifiques interrogés dans ce reportage ont fait savoir que les digues naturelles qui entourent le lacs sont toujours fragiles. « Leur rupture entraînerait un mélange brusque des eaux et donc une nouvelle catastrophe » commentait un des experts interrogés dans le reportage. Pour les victimes, mis à part les parents proches, c’est désormais l’oubli.

Les opérations de dégazage continuent sur le lac Nyos (image)
Journalducameroun.com)/n

Catastrophe de Nyos, la tragédie oubliée

Elle représente l’une des plus grandes catastrophes naturelles du Cameroun, pourtant elle semble aujourd’hui oubliée

En ce 22 août 2011, pas de cérémonie particulière, pas de commémoration pour les 1746 victimes de la localité de Nyos et ses alentours, située dans l’actuelle région Nord-ouest du Cameroun. Il y a 25 ans, le 21 août 1986 précisément, une quantité inhabituelle de gaz Carbonique (CO2), s’est échappée du Lac Lwi, qu’on surnomme aujourd’hui le lac Nyos. La localité de Nyos revient très souvent, parce qu’elle a connu le plus de victimes. On y évalue à 915 le nombre de tués. À Su-Bum, situé à 14 km du lac, malgré une plus forte population, les pertes ont été moins lourdes avec 700 morts. Pour le village de Cha, la catastrophe n’a laissé aucun survivant. Les 70 personnes qui vivaient à cet endroit sont toutes mortes. A l’époque, les images sont saisissantes. Les victimes sont retrouvées dans un paysage presque intact, portant seulement, à certains endroits, les traces d’un violent coup de vent. A la suite de la catastrophe, plus de 3 000 personnes ont dû quitter leurs maisons et ont été regroupées dans des camps. « le Cameroun dispose au niveau de la prévention, d’un observatoire national des risques regroupant tous les partenaires du secteur au niveau de la réponse aux catastrophes, d’un plan national de contingence destiné à assurer la couverture efficiente des catastrophes. Au plan de la réhabilitation, le gouvernement a formulé de nombreux projets destinés à la restauration et la prise en charge des victimes à l’instar du projet IRCOSIF (Initiative pour la réhabilitation et la reconstruction des communes sinistrées et frontalières). En outre de nombreux projets intégrés ont vu le jour avec divers partenaires. Il s’agit sans être exhaustif, du projet GRINP (Gestion des risques naturels et protection civile) avec la France, du Programme national de prévention et de gestion des catastrophes (PNPGC) avec le PNUD, du projet de construction au Cameroun d’un centre sous-régional de la protection civile (CSRPC) sous l’égide de l’Organisation internationale de protection civile (OIPC) » avait indiqué le ministre Marafa Hamidou de l’administration du territoire, dont dépend la protection civile, lors d’une interview accordée au quotidien bilingue Cameroon-tribune en 2007.

Mais sur le terrain, le flou règne encore 25 années après. Il y a quatre années, le gouvernement faisait savoir qu’avec des partenaires internationaux notamment le PNUD et l’Union européenne, un programme national de sécurisation et de réhabilitation du Lac Nyos avait été mis sur pied. Programme qui s’articule autour de quatre composantes. La sécurisation du lac, la réinsertion des populations déplacées et l’appui au secteur productif, la gestion durable des ressources naturelles et la protection de l’environnement et l’amélioration et le développement des infrastructures structurantes. Pour y faire, il fallait mobiliser près de 232 milliards de FCFA, aucun rapport ne confirme que cette somme ait déjà été collectée. En outre, le gouvernement a du mal à accorder les différentes parties, en raison d’une divergence d’opinion sur les causes de la catastrophe. Selon la thèse officiellement admise et retenue, cette catastrophe a été causée par la chute d’un pan de la falaise qui surplombe le lac. Cette chute de roches a entraîné un mélange rapide et inhabituel des eaux. Les eaux de profondeur contenant le gaz carbonique se sont ainsi retrouvées en surface, ce qui a favorisé les émanations gazeuses. Une expérience de dégazage est entreprise sur les eaux du Lac depuis 2001. Mais elle est aussi limitée que critiquée. Son principe est de faire échapper de façon provoquée, une quantité non dangereuse de gaz afin d’en vider complètement le lac. Depuis qu’elle a débuté, l’opération a déjà permis d’extraire 70 millions de mètres cube de gaz carbonique. Mais il en reste encore 230 millions, suffisamment pour tuer les populations de toute la région. De même, il est rapporté par certains observateurs, que les digues naturelles qui entourent le lacs sont assez fragiles. Leur rupture entrainerait un mélange brusque des eaux et donc une nouvelle catastrophe. Sur la méthode elle-même, le pompage du gaz se heurte à la théorie qui fait du Lac de Nyos un lac de cratère. Enfin sur le plan infrastructurel, la localité, malgré le danger potentiel qu’elle représente, reste enclavée. Selon des observateurs, une des causes de l’aggravation de la situation est que l’accès aux centres de santé pour certains survivants était difficile. Une situation qui n’a pas beaucoup évolué depuis la survenance de la catastrophe. 25 ans après, le Lac Lwi reste un danger et il semble difficile de pouvoir y faire face.

Le lac Nyos est en phase de dégazage
Journalducameroun.com)/n

Cameroun: Visite dans le village Bua-bua

C’est l’un des 6 villages où ont été recasés les rescapés de Nyos. Le souvenir reste douloureux et, pour certains, visible

Date funèbre
Le 21 Août 1986 restera à jamais dans les mémoires à la suite de l’éruption massive et brutale de gaz toxiques ayant provoqué la mort par asphyxie 1746 personnes au lac Nyos. Cette nuit fatidique, les eaux profondes du lac atteignirent leur point de saturation de dioxyde de carbone et sans avertissement, un brusque mouvement de terrain dû à l’activité sismique provoqua une éruption violente et écumeuse de l’eau carbonatée qui monta jusqu’à 120 mètres dans le ciel. Les 845 survivants souffrirent des maux de poumons ( dèmes) et des yeux (conjonctivite).

Les populations ont été recasé par le Gouvernement camerounais dans six villages aux alentours du lac Nyos notamment Kimbi, Esu, Yemgeh, Bua-bua, Kumfutu et Ippalim. A Bua-bua localité situé à seize kilomètres du lac Nyos, les populations vivent paisiblement mais dans leurs mémoires reste le triste et douloureux souvenir de la catastrophe. Originaire du village Sum-bum, Wandia Sylvanuis, planteur raconte comment sa famille et lui ont vécu le drame : « Quand la catastrophe a eu lieu je n’avais que deux ans c’est mon père qui m’a raconté comment cela s’est passé. Mon père a perdu quatre enfants, ses parents et plusieurs membres de notre famille. L’hélicoptère nous a transporté à Bua-bua : les 06 femmes de mon père et ses 22 enfants et nous y sommes depuis 25 ans. Mon frère aîné, Wandia Mathias (né en 1981 ndlr) a été paralysé pendant trois ans suite à la tragédie. Je suis marié, père d’un enfant de trois semaines et tous nous vivons dans la case familiale ».

La vie a repris son cours depuis lors à Bua-Bua
Journalducameroun.com)/n

L’installation des trois colonnes de dégazage vient redonner espoir aux habitants des différentes localités touchées par ce sinistre « J’ai appris qu’une solution a été trouvée pour le lac. Je souhaite que le Gouvernement camerounais autorise les populations à renter chez eux parce qu’ici n’est pas mon village. Je profite également pour les remercier pour leur travail » affirme Sylvanuis. Si pour les uns l’installation des colonnes de dégazage est un ouf de soulagement, pour d’autres, cela ne l’est pas. C’est le cas de Festus Ndong Ndong, garçon âgé de dix-sept ans et élève au CES de Fundong « Je ne crois pas, car le gaz est naturel il sort du sol et ne saurait être maîtrisé. Malgré que l’on ait installé les colonnes, le lac Nyos reste pour moi une zone à risque. Malheureusement, si ma famille (tante) décide de retourner à Sum-bum je serais obligé d’y aller puisque je n’aurais nulle part où aller ». Rappelons que le village Bua-bua a été reconstruit avec l’aide d’un prête allemand (qui vit à Bamenda actuellement), la condition étant de fournir des parpaings afin de bâtir des maisons du fait que le budget octroyé par l’Etat pour ce projet de recasement était défectueux.

Wandia Mathias, resÑ apé du laÑ Nyos
Journalducameroun.com)/n

21 août 1986: L’éruption volcanique du lac Nyos au Cameroun tuait près de 1750 personnes

Cela fait 24 ans que s’est produit le drame

21 août 1986 – 21 août 2010, cela a fait exactement 24 ans samedi, que s’est produit l’une des plus grandes catastrophes naturelles de l’humanité, principalement en matière d’asphyxie des êtres humains. Cette nuit là, les populations riveraines du lac Nyos, environ 1746 personnes, avaient trouvé la mort par asphyxie dans leur sommeil, ainsi que de nombreux troupeaux. Des dégâts inévitables, en raison de la violence de l’éruption massive de gaz toxique arrivé à saturation. Selon des témoignages, un mouvement brusque du sol faisant peut-être suite à l’activité sismique, avait provoqué l’éruption de l’eau contenant le gaz. Celle-ci était montée à près de 120 mètres dans le ciel. Puis, l’eau prit la coloration rouge au moment où les molécules de fer sortaient de terre. L’explosion provoqua au même instant, cent millions de mètres de cubes de gaz qui sortirent du lac, traversant à grande vitesse les zones environnantes et envahirent les populations qui habitaient au dessous du lac. Ceux-ci en quelques secondes, trouvèrent la mort par asphyxie dans leur lit. De même, les troupeaux n’échappèrent pas à l’intoxication, puisqu’ils s’écroulèrent également sur place, après avoir aspiré le gaz carbonique qui s’étala sur 8 km environ du lac. Dans cette zone, plus de 800 personnes ont réussi à survivre, mais elles souffrirent cruellement des yeux et au niveau de leurs poumons, où s’était logé le nuage toxique.

24 ans après.
La catastrophe du lac Nyos, survint deux ans après des émissions de gaz similaires, issus des profondeurs du lac Monoun qui avaient également tué près de 37 personnes. Les raisons de cette explosion ne furent pas immédiatement indiquées, mais plus tard, les scientifiques ont estimé que ce phénomène devrait être lié au mouvement tectonique des plaques. D’après ceux-ci, le Mont Cameroun en activité basé à Buéa dans la région du sud-ouest, résulte de la faille produite par les continents sud-américain et africain au moment de leur rupture voilà plusieurs millions d’années. Et l’on estime justement que les lacs Nyos et Monoun sont vieux de cette même époque. Seulement, 24 ans après le drame, les populations qui furent délocalisées, n’ont toujours pas regagné leurs terres.


www.futura-sciences.com)/n

Lac Nyos: Les japonais au chevet du Cameroun pour prévenir d’autres éruptions

Ce nouveau partenariat s’étend sur 5 ans

La gestion de la catastrophe du lac Nyos survenue dans la nuit du 21 août 1986, ne semble pas satisfaire les camerounais jusqu’à nos jours. Certains interrogés estiment que l’Etat « a fait ce qu’il pouvait », mais « jusqu’aujourd’hui, les personnes qui avaient été délocalisées, ne sont toujours retournées sur leur terre », poursuivent d’autres. En effet, après plusieurs essais, il avait fallu attendre fin janvier 2001, soit 15 ans après, pour qu’un groupe de scientifiques démarrent effectivement l’opération de dégazage du lac Nyos. Ces scientifiques de nationalité camerounaise, française, américaine et japonaise, avaient mis sur pied, un dispositif visant à extraire le gaz, en enfonçant les tuyaux à plus de 200 mètres sous le lac. L’opération devait durer plusieurs années, les spécialistes espérant venir à bout des 300 millions de mètres cubes de gaz toxique enfouis sous le lac Nyos. Le dégazage du lac Monoun quant à lui, avait démarré en 2003 et les experts internationaux devaient éliminer environ 100 millions de mètres cubes de gaz, dont le taux de saturation était de 97% selon ces scientifiques.

Prévenir d’éventuelles catastrophe
Que ce soit le lac Nyos ou encore le lac Monoun, l’on n’a pas fini d’en entendre parler. Il y’a environ une semaine, le ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation, avait reçu en audience à Yaoundé, une délégation de scientifiques japonais pour cogiter autour du projet baptisé : Mécanisme de recharge des lacs Nyos et Monoun en fluide d’origine magmatique et atténuation des séismes naturels au Cameroun. Projet qui vise à prévenir les éventuelles émissions de gaz des lacs de notre pays. Ce qui pourrait faciliter le retour des populations sur leur terre. Experts camerounais et japonais vont s’atteler à trouver les stratégies relatives au renforcement des efforts déjà fournis par le gouvernement et son partenaire international sur place, pour poursuivre et renforcer le barrage établi pour retenir le gaz. Ce nouveau partenariat s’étale sur 5 ans, et le gouvernement japonais va injecter la somme de deux milliards de F CFA dans la réalisation dudit projet.

Image d’illustration
Journalducameroun.com)/n

Sommet de Copenhague : Sauver le lac Tchad !

2e réservoir d’eau douce de la planète il y’a quelques années, il est aujourd’hui menacé de disparition.

Le lac Tchad disparait à l’ il nu
Alors que de nombreux leaders du monde sont réunis à Copenhague pour sauver la planète, le lac Tchad lui continue de subir une disparition déjà programmée. Dans son documentaire « une vérité qui dérange », Al Gore ancien vice président des Etats unis sous Bill Clinton cite le lac Tchad en exemple, comme une des manifestations les plus alarmistes du réchauffement de la planète. Entre 1910 et cette année 2009, la lac Tchad aurait perdu près de 80% de sa superficie. Sur les cartes, le lac qui constituait une large tache bleu caractéristique des points d’eau de grande envergure, est aujourd’hui une simple tache, où se distingues de minces filets de bleu. En vrai, le spectacle est plus désolant. Le lac est envahi par une légère végétation et les pirogues se frayent difficilement un passage dans un chenal pour atteindre des eaux libres. Sur les rives, on retrouve parfois des centaines de poissons morts et des pêcheurs visiblement dépassé par les évènements. « Il n’y a pas de poisson, ça devient trop bizarre ici ! » affirme l’un d’eux. Le lac Tchad est un lac peu profond mais de taille importante, limitrophe à 4 pays qui sont le Tchad, le Nigeria, le Nigeria et le Cameroun, son bassin hydrographique représente 2 380 000 km².

Le climat et l’action humaine responsables
Le Lac Tchad est d’un intérêt stratégique immense pour toute la région. Si rien n’est fait, le lac pourrait disparaître d’ici 2020 selon les experts. Une catastrophe pour près de 20 millions de personnes des quatre pays limitrophes qui dépendent des eaux de ce lac pour leur survie. Au réchauffement accentué du climat, s’ajoute l’activité humaine, parmi les causes de cette dégradation. L’avancée du désert, le déboisement sauvage et quasi permanent des espaces verts au profit du bois de chauffe et à diverses autres actions de l’homme ont multiplié l’assèchement du lac. Certains experts réunis lors de la Commission du bassin du lac Tchad (Cblt) en janvier dernier à Maroua dans la région de l’extrême nord du Cameroun ont également pointé du doigt l’action des différents Etats riverains dans la dégradation du lit du lac, du fait de nombreuses interventions de projets camerounais et nigérians dans sa périphérie. On cite à ce propos, la retenue d’eau causée par la digue de Maga au Nord du Cameroun. Elle prive en effet, le Lac Tchad d’une partie importante de ses eaux. Des opérations de ce genre sont multipliées par quatre ou cinq du côté du Nigeria. Outre la faible pluviométrie, le lac est aujourd’hui la victime d’une utilisation intensive des eaux pour l’irrigation et du doublement des populations riveraine, justement parce qu’elles fuient la poussé désertique du Sahara. en 1960, le lac couvrait une surface de plus de 26 000 km², en 2000 il ne couvrait plus que 1 500 km².

Le fleuve Oubangui au secours du lac
Un autre projet d’envergure mené par la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) pour ralentir cet assèchement du lac, mais qui n’a pas encore démarré est celui du transfert des eaux du fleuve Oubangui partant de la Centrafrique par un « pipeline » pour renflouer le lac en eau. Lancé en 1994 au Nigeria lors du 8ème Sommet de la CBLT, ce projet de transfert d’eau porte sur deux bassins : l’Oubangui (sous bassin du Congo, avec une superficie de 643 900 Km²) qui est le bassin donneur, et le Lac Tchad, bassin récepteur. Comme retombées socio-économiques, ce transfert d’eau permettra l’extension du réseau électrique des deux Congo, la construction de barrages à buts multiples, l’augmentation des capacités hydroélectrique et le réglage des problèmes d’étiage de l’Oubangui, ainsi que l’éventualité de la construction d’un port à Garoua au Cameroun qui va relier Port Harcourt au Nigeria. Une réelle opportunité selon les pays du bassin du Lac Tchad dont les experts se sont encore réunis le 10 septembre 2009 à Douala au Cameroun afin d’accélérer le processus de la réalisation de ce projet qui s’annonce difficile. Une ONG Tchadienne, Tchad- Agir Pour l’Environnement (TCHAPE) a également élaboré un vaste projet de reboisement, mais les financements tardent à arriver.
Pour les experts ces mesures même si elles venaient à être effective avec un appui confirmé de l’union européenne, n’aurait que peu de résultat. Une action intégré du type aide alimentaire aux populations riveraines et renflouement du lac sur 5 ans serait un début de solution. Une solution qui irait au-delà des 20 milliards prévus. A cette analyse, les observateurs ajoutent que l’Afrique tient avec le lac Tchad, une carte franche de discussion à Copenhague. Mais une fois de plus les africains sont en train de briller par leur absence et même un peu de stupidité, préférant poursuivre des objectifs de financement généraux, qui comme à l’accoutumée iront remplir des poches privées.

Lac Tchad
photos-b.ak)/n