Cameroun-Café littéraire : hommage rendu à Christian Wangue

Gaston Kelman va saluer la mémoire du journaliste disparu lors d’une conférence-débat qu’il va animer ce 18 novembre 2022 à la Fondation Tandeng Muna à Yaoundé dès 16H.

 

Le 24 octobre dernier, le Cameroun perdait l’un de ses plus illustres journalistes. Christian Wangue cassait alors sa plume du côté de Brest en France de suite de longue maladie. Le journaliste tout au long de sa carrière a tiré sa renommée au travers de l’émission ‘Lecture‘ qu’il présentait sur les antennes de la CRTV.

Aujourd’hui, pour saluer la mémoire de celui qui fût par ailleurs chargé de mission au Secrétariat général de la présidence de la République, l’espace culturel Kaba Ngondo lui rend hommage.

Ce sera lors d’un café littéraire prévu pour  le vendredi 18 novembre 2022 à partir de 16h. Et c’est la salle de conférence la Fondation Tandeng Muna (en face de la direction générale des Impôts) qui va servir de cadre à cet effet.

L’évènement va également servir de lieu pour un débat autour de l’œuvre de Gaston Kelman. L’écrivain camerounais dont les extraits des livres sont dans des manuels scolaires français va revenir sur son parcours et expliquer certaines positions jugées polémiques et qui suscitent bon nombre de débats.

« Je suis noir et je n’aome pas le manioc »

Il sera également question de balayer les suspicions autour de son ouvrage, « Je suis noir mais je n’aime pas le manioc ».

L’initiative que porte l’espace culturel Kaba Ngondo est un concept autour du livre et des auteurs.

 

Cameroun : Yaoundé et Douala accueillent la Foire humanitaire du livre

La 16è édition de la Foire humanitaire du livre (Fhl) se déroule à Yaoundé et à Douala jusqu’au 12 mars 2022 sur le thème « le livre pour un monde de partage ».

Au Cameroun comme dans d’autres pays en Afrique, il est communément admis que les jeunes ne lisent pas. Comme réplique à cette formule, les concernés avancent qu’il n’y a pas de bons livres à moindre coût, et certaines bibliothèques ne le sont que de nom. Pour répondre à cette préoccupation, des actions sont en cours. Parmi elles, la Foire humanitaire du livre qui se tient chaque année au cours de la période comprise entre février et mars.

La Fhl le fruit d’un partenariat  entre l’Organisation non gouvernementale l’Ecole sous l’arbre humanitaire internationale basée en France et l’association jeunesse active pour le développement et le progrès.

Cette exposition-vente est placée sous le patronage du ministère des Arts et de la Culture. Elle a pour objectif de faciliter l’accès des Camerounais en général et des couches les plus défavorisées en particulier à la connaissance livresque. Et pour ce faire, les deux structures partenaires vont collectionner les livres neufs recyclés qui ne servent plus dans les bibliothèques en Europe avant de les acheminer au Cameroun.

Ainsi, Des livres de la prématernelle à l’enseignement supérieur sont offerts aux élèves, étudiants et amoureux du livre au prix « du Camerounais le plus modeste », indique Olivier Essomba, co-organisateur de la Fhl.  L’objectif n’étant pas de se faire de l’argent, les documents qui restent au terme d’une session de la foire « sont offerts gracieusement aux écoles et universités », explique le co-organisateur sur la radio d’Etat Crtv.

Lors des 15 éditions antérieures de la foire, certains établissements scolaires et universitaires en ont bénéficié. Il s’agit entre autres de l’Université de Dschang, de l’Université des Montagnes, l’annexe de l’université de Yaoundé 2 à Bertoua, le lycée bilingue de Yaoundé, le lycée de Ngousso Ngoulemakong.

Le défi de la Fhl est de se déployer au-delà de Yaoundé et Douala, de s’étendre dans les dix régions du Cameroun qui comptent désormais chacune une université. Pour cela, les organisateurs déplorent le manque d’accompagnement des partenaires. Ils sollicitent que les collectivités territoriales décentralisées mettent à leur disposition des salles aménagées qu’ils envisagent remplir de livres.

Biaga Chienku Magnus: « La polygamie a forgé ma personnalité »

Journaliste de formation et auteur d’un premier roman, « wisdom of polygamy », il nous en parle dans un entretien exclusif.

Vous faites, avec ce premier roman, votre entrée dans le cercle des écrivains. Qu’est-ce qui vous à poussé à l’écriture?
Mon enfance a été marquée par un contexte polygame assez particulier. J’ai été très affecté par les conflits d’intérêt au sein de ma famille. J ai écrit ce roman pour partager mon expérience avec d’autres personnes.

Vous avez maintenant 35 ans, pourquoi n’avez-vous pas écrit plus tôt?
C est vrai que j’aurai pu écrire plus tôt, mais je n’avais pas assez de temps et d’inspiration. Le fait d’avoir renoué avec les études (de journalisme après un tour dans le monde des affaires, Ndlr) m’a donné l’opportunité et les conditions pour écrire.

Pourquoi ce titre « wisdom of polygamy »?
J’ai choisi ce titre parce que dans la polygamie tout n’est pas toujours mauvais. C’est vrai qu’il y a des conflits d intérêts, la calomnie, la jalousie, et la haine mais, à quelque chose malheur est bon. La polygamie a forgé ma personnalité. La polygamie m’a donné du courage très tôt dans ma vie. J’ai appris à me prendre en charge et à lutter pour me faire entendre et respecter. Honnêtement, si je n’étais pas d’une famille polygame je ne serai peut-être pas l’Homme que je suis aujourd’hui. Ma vie au quotidien dans un foyer polygame était une école de sagesse (wisdom). C’est ce qui justifie le choix de wisdom of polygamy.

Pouvez-vous nous résumer l’histoire que vous racontez dans ce roman?
C’est l’histoire d’un petit garçon très précoce et parfois mal compris par son entourage. Un enfant né après une longue attente de 5 ans par sa mère au grand plaisir de sa rivale. Je décris l’ambiance qui règne au quotidien dans notre famille. J’insiste sur les intrigues de la calomnie et la jalousie de mes mères. Mon père, faible de caractère, qui essaie tant bien que mal de faire régner de l’ordre, la paix, et l’harmonie dans sa maison. Mon père, intellectuel qu’il était, essaye de donner la meilleure éducation possible à ses enfants. En fait, mon roman est une sorte de photographie des réalités qui prévalent dans les foyers polygame dans nos sociétés.

En général, les premiers romans des écrivains reflètent un peu leurs propres vies. « Wisdom of polygamy » est-il donc strictement votre histoire personnelle?
Oui, c’est une réminiscence de mon enfance, une forme d’autobiographie.

Certains couples polygames s’en sortent très bien. Est-ce que ce n’est pas par égoïsme de certains époux ou épouses que les problèmes se posent dans les foyers polygames?
En effet, dans la polygamie le père est plus considéré comme une vache à lait par ses épouses. Les femmes se préoccupent plus de leurs enfants au détriment du père. Je prends l’exemple de mes mères qui faisaient tout pour tirer le maximum de ressources de mon père pour positionner autant que possible leurs enfants respectifs. Ce n est pas une question d’égoïsme mais, une question de réalisme parce qu’il y a toujours la peur des femmes de voir leur mari prendre une autre épouse. Ce qui diminuera d’avantage les ressources dont elles peuvent bénéficier. Pour être franc c’est « le sauve qui peut ». Elles se focalisent sur leurs enfants sachant que leur bonheur plus tard viendra d’eux.

« Wisdom of polygamy « 
Journalducameroun.com)/n

Vous avez choisi de publier votre roman aux éditions CLE. Qu’est-ce qui justifie ce choix?
J ai choisi CLE premièrement, parce que dans le domaine de l’édition, ils ont fait leurs preuves. C’est la plus ancienne maison sur notre territoire, connue pour son professionnalisme et son sérieux. Deuxièmement, CLE est une maison de DIEU. C’est un centre évangélique et, en tant que enfant de DIEU, je me suis naturellement senti proche de CLE. Notre père nous a inculqué la crainte de DIEU.

La dédicace de votre roman a lieu ce jeudi 12 novembre 2009 à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Quelle signification accordez-vous à cette cérémonie?
C’est une cérémonie importante. Vous savez, c’est mon premier livre. C’est l’occasion pour moi de remercier tous ceux qui ont contribué à ce que cette idée prenne forme. C’est aussi l’opportunité de faire connaitre le livre par les médias d’ici et d’ailleurs dans un échange que je veux fraternel.

Votre roman est écrit en anglais. Avez-vous conscience du handicap que cela constitue dans un pays largement francophone comme le Cameroun ? Que comptez-vous faire pour atteindre le lectorat francophone?
Nous sommes conscient de ce fait et l’éditeur a déjà commencé la traduction en langue française. Si tout se passe bien, nous l’aurons avant la fin de l’année.

Où et à quel prix peut-on se procurer votre roman?
Les lecteurs pourront acheter ce livre à la librairie des éditions CLE ou dans d’autres librairies à travers le territoire national. En ce qui concerne le prix, nous avons pris en compte le faible pouvoir d’achat des camerounais. Le livre sera vendu à 2500 Francs CFA.

Biaga Chienku Magnus
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