L’indépendance de l’Afrique grâce à Le Pen?

Par Jean De Dieu Momo

[Ce texte fut écrit le 21 avril 2002, j’allais dire sous maquis, alors que nous subissions la dictature de la pensée unique et la répression des idées. Il ne fallait surtout pas avoir de la sympathie pour le Front National de Jean-Marie Le Pen] et la télévision occidentale se chargeait de le diaboliser. Nous avons été longtemps abusés par la télévision du nouvel ordre mondial occidental tant au sujet du Front National qu’à celui de la Russie de Poutine présentés comme étant les pires dictateurs au monde dit libre. Heureusement que nous sommes désormais affranchis et pouvons afficher notre soutien à Marine Le Pen et au Front National en toute liberté, en uvrant pour qu’elle gagne l’élection présidentielle en France, comme Trump aux USA, afin de donner un coup de massue à l’ordre mondial régnant, ainsi qu’à la françafrique.

Je vais penser bête et oser tout haut ce que certains pensent tout bas au risque de subir une volée de bois verts qu’ils ne manqueront pas de recevoir de la part de ceux qui ont toujours raison et même de la part de certains frères. C’est un avis que beaucoup répugne à donner à visage découvert. Donc sus à l’hypocrisie.

J’ai suivi pendant un moment la foule et vomi à l’unisson Jean-Marie Le Pen qui a l’outrecuidance de vouloir rapatrier nos frères installés sur le sol Français et empêcher ceux qui se planquent dans les maquis de franchir nuitamment la frontière s’il était élu président.

Mais si j’essaie de prendre la chose par l’autre bout et n’ayant d’autre objectif que l’intérêt de l’Afrique et des Africains, je dois admettre qu’une analyse à contrario ne manque pas du piquant.

L’unanimité faite contre sieur Le Pen, arrivé deuxième à la course à la présidentielle Française, m’apparaît antidémocratique. Le peuple souverain Français a exprimé librement son suffrage en faveur de Le Pen et des idées qu’il défend. D’où vient-il qu’il soit contesté à ce peuple son droit à l’auto détermination ? Son droit à maintenir la voie qu’il a librement choisie ?

Tout le monde multiplie des arguments contre lui et agite le spectre d’Hitler pour décourager ceux qui le suivent. On soutient qu’il est fasciste, raciste et xénophobe, qu’il va renvoyer chez eux tous les étrangers s’il est élu. Soit.

Mais si l’Afrique Francophone est unanime sur le fait qu’avant et après les  » indépendances « , la France (et par la suite la banque mondiale et le FMI) a joué un rôle néfaste dans son développement politique et économique, je crois qu’elle devrait saluer l’opportunité qui se présente avec l’avènement de Le Pen en France qui affirme vouloir rompre avec cette relation incestueuse que dénonce son compatriote François Xavier Verschave dans ses livres, aussi bien dans NOIR SILENCE que dans La Françafrique.

De tout temps nous nous sommes plaints de la fuite de cerveaux vers l’occident, de la fuite des capitaux vers l’occident, de la fuite des personnes et de nos biens pour développer l’occident.

Le Pen nous offre l’occasion de nous renvoyer nos cerveaux, nos investisseurs, nos joueurs, nos concitoyens chez nous et de nous aider à rester chez nous, dans un confort à moyen terme égal à celui que nous recherchons chez eux.

Toutes ces compétences viendront nous aider de leurs lumières à développer nos pays comme ils aident l’occident à être toujours devant nous, à nous exploiter à l’occasion et à bien vivre de nos misères.

Imaginez que tous les impôts qu’un Manu Dibango, un Yannick Noah, une Calixte Beyala ou un Sokana (homme d’affaires) paient à l’Etat français et pensez que tout cet argent servira à construire des écoles pour nos enfants, à faire des routes pour désenclaver nos différentes villes disséminées à travers la brousse, à développer le tourisme sur l’île de Djebala ou de Manoka etc.

Imaginez tout cet argent qu’apporteront les investisseurs africains de la France pour le réinvestir chez nous et songez aux emplois nouveaux dont nos chômeurs vont bénéficier.

‘Afrique n’a-t-elle pas là une chance de briser les liens maffieux qui se sont tissés depuis les indépendances  » octroyés  » par les puissances coloniales ?

Le Nazisme et le Fascisme sont des philosophies développées en occident entre les deux guerres  » mondiales « . Il s’agissait pour Hitler en Allemagne comme pour Mussolini en Italie, de protéger la race pure contre la souillure des races intermédiaires et notamment juive. En quoi l’Afrique est-elle concernée puisqu’elle ne compte même pas au regard de ceux-là ?

Je soutiens qu’il n’y a jamais eu de  » guerre mondiale  » mais qu’il y a eu deux guerres occidentales. Quelle était la place de l’Afrique dans les deux guerres occidentales ? Celle de réservoir à chair à canon, celle des tirailleurs  » Sénégalais  » !

C’est comme il y trois cents ans quoi, pour développer leurs pays ou couper leur canne à sucre, ils venaient tout naturellement dans leurs réservoirs à main d’ uvre prendre ce qu’il leur était nécessaire. Pour lutter contre leurs voisins, ils ont eu besoin d’africains pour  » économiser  » leurs soldats.

L’Afrique n’a pas fait la guerre occidentale, on lui a juste pris ses fils pour prêter main forte à l’armée occidentale. Pendant la première guerre, le Cameroun sous protectorat allemand a envoyé ses fils combattre aux côtés de l ‘Allemagne contre les alliés. Ils ont perdu la guerre. Pendant le seconde, le Cameroun sous mandat français, les a naturellement laissés aux français et alliés pour combattre l’Allemagne.

Avons-nous eu le choix dans l’un comme dans l’autre cas ?
Et aujourd’hui ils agitent le spectre du nazisme et du fascisme dont ils ont gardés quelques frayeurs depuis leurs guerres pour nous convaincre de ce que Le Pen est un diable pour avoir ressuscité Hitler!

Je ne suis pas sûr que nous perdions au change si la France venait à renvoyer nos concitoyens qui travaillent pour sa prospérité, sa renommée et son développement, pour nous aider à repartir d’un nouveau départ. Nous avons là une chance incroyable de parvenir à une indépendance véritable de l’Afrique, de nous prendre en main et de vaincre les réseaux de la françafrique. Est-ce fasciste de prôner ou d’envisager le développement de l’Afrique sans les serres de la France ?

Au lieu de pleurnicher au motif que Le Pen va nous renvoyer chez nous, soyons plutôt positifs et contents de pouvoir enfin rentrer chez nous pour rendre notre chez nous aussi agréable que le chez eux !

Pourquoi les gens sont-ils effrayés par la perspective Le Pen ? Parce que nos Etats sont des prisons aussi bien politiques que de droit commun, les gens y meurent de misère lorsqu’ils ne sont pas tués au coin de la rue par les forces de l’ordre, par des bandits et autres coupeurs de route. La formation scolaire comme professionnelle est approximative, les élites elles même qui sont fortunés envoient leurs progénitures loin des misères nationales. Les autres partent à travers champs pour tenter une aventure occidentale qui dans tous les cas leur sera plus profitable que s’ils étaient restés là avec pour seul horizon le chômage, la prison et la mort. Songez que le SMIG est de 700.000Fcfa en France alors qu’un magistrat africain gagne à peine 200.000Fcfa et vous comprendrez pourquoi les gens s’évadent et combien rude sera la tâche de Le Pen.

Si tous les autres gouvernants pouvaient nous permettre d’atteindre un SMIG de 700.000Fcfa par mois, nous n’y verrons aucun inconvénient à rester chez nous.

Non, Le Pen ne sent pas mauvais pour l’Afrique, c’est pour la France qu’il empeste. Désolé pour Emmanuel De Solère Stinzy et tous nos amis français, la France n’a que les dirigeants qu’elle mérite.

Mais ce n’est qu’un rêve, Le Pen ne sera pas élu demain dimanche. La coalition contre lui est trop grande, mais il a déjà gagné à nous montrer qu’il est risqué voire dangereux pour nous de circuler en France comme nous le ferions chez nous en Afrique, dans notre belle forêt équatoriale ou dans notre jungle sauvage. On court le risque d’être pendu par des Lepenistes dont la couleur de la peau ne diffère guère de celle d’un français de gauche ou de droite. Prudence chers amis Africains de France, vous courrez un grave danger.

Post Scriptum
Lors des dernières élections présidentielles françaises, les camerounais ont été impressionnés par le nombre élevé des partisans du Front National, tant à Douala qu’à Yaoundé.

La France comprendra-t-elle enfin que l’Afrique et les peuples africains ont besoin d’un toilettage de leurs accords de coopération pour un nouveau partenariat gagnant-gagnant? Comprend elle que jusqu’à maintenant elle a régulièrement donné l’impression qu’elle n’a que ses intérêts à protéger au détriment de ceux des africains? Une grande majorité d’amis français s’étonne du soutien français aux dictateurs et dénonce ce que François Xavier Verschave appelle la Françafrique sans que la France officielle daigne s’émouvoir. Tout se passe comme si les diplomates français accrédités en Afrique ne souhaitaient pas déplaire au prince hôte, mieux comme s’ils lui donnaient un concours actif pour terroriser, tromper, vilipender, appauvrir, spolier et mépriser les peuples africains.

L’exemple le plus éloquent est celui d’un ancien ambassadeur de France au Cameroun devenu depuis sa retraite dorée, conseiller spécial du président Paul Biya. On se souvient avec rage et amertume que pendant l’exercice des hautes fonctions de cet ambassadeur, les droits de l’homme ont été le plus violés au Cameroun. On peut imaginer quels genres de conseils Ivon Omnes, puisqu’il s’agit de lui, peut donner au prince d’Etoudi. « Il faut tirer dans le tas » doit-il lui répéter lorsque le peuple manifeste dans la rue!

J’ai appris récemment d’une bouche française parmi les plus autorisée, que nous (les Noirs) sommes très indisciplinés ! Comment ne pas penser que la France n’est pas complice lorsqu’un de ses représentants parmi les plus illustres a pu conseiller au chef de l’état la création du Commandement Opérationnel et faire partager à la France amie la responsabilité d’un crime fratricide et parricide?
Même si on est réjoui que le parlement européen ait condamné cette organisation militaro criminelle, on reste perplexe lorsque la France officielle dispose d’autant de conseillers diplomatiques, militaires, politiques etc. aux côtés des dictatures africaines, depuis plus de quarante ans sans que l’Afrique évolue vers la démocratie, mais au contraire on a l’impression qu’elle recule plus qu’elle n’avance.

Sommes-nous donc les seuls à entrevoir cette sanglante explosion populaire due aux nombreuses frustrations qui se profile chaque jour d’avantage à l’horizon, ou est-ce volontairement que l’on pousse ce peuple stoïque jusqu’à ses derniers retranchements dans la perspective prochaine de son génocide?


Droits réservés)/n

L’indépendance de l’Afrique grâce à Le Pen?

Par Jean De Dieu Momo

[Ce texte fut écrit le 21 avril 2002, j’allais dire sous maquis, alors que nous subissions la dictature de la pensée unique et la répression des idées. Il ne fallait surtout pas avoir de la sympathie pour le Front National de Jean-Marie Le Pen] et la télévision occidentale se chargeait de le diaboliser. Nous avons été longtemps abusés par la télévision du nouvel ordre mondial occidental tant au sujet du Front National qu’à celui de la Russie de Poutine présentés comme étant les pires dictateurs au monde dit libre. Heureusement que nous sommes désormais affranchis et pouvons afficher notre soutien à Marine Le Pen et au Front National en toute liberté, en uvrant pour qu’elle gagne l’élection présidentielle en France, comme Trump aux USA, afin de donner un coup de massue à l’ordre mondial régnant, ainsi qu’à la françafrique.

Je vais penser bête et oser tout haut ce que certains pensent tout bas au risque de subir une volée de bois verts qu’ils ne manqueront pas de recevoir de la part de ceux qui ont toujours raison et même de la part de certains frères. C’est un avis que beaucoup répugne à donner à visage découvert. Donc sus à l’hypocrisie.

J’ai suivi pendant un moment la foule et vomi à l’unisson Jean-Marie Le Pen qui a l’outrecuidance de vouloir rapatrier nos frères installés sur le sol Français et empêcher ceux qui se planquent dans les maquis de franchir nuitamment la frontière s’il était élu président.

Mais si j’essaie de prendre la chose par l’autre bout et n’ayant d’autre objectif que l’intérêt de l’Afrique et des Africains, je dois admettre qu’une analyse à contrario ne manque pas du piquant.

L’unanimité faite contre sieur Le Pen, arrivé deuxième à la course à la présidentielle Française, m’apparaît antidémocratique. Le peuple souverain Français a exprimé librement son suffrage en faveur de Le Pen et des idées qu’il défend. D’où vient-il qu’il soit contesté à ce peuple son droit à l’auto détermination ? Son droit à maintenir la voie qu’il a librement choisie ?

Tout le monde multiplie des arguments contre lui et agite le spectre d’Hitler pour décourager ceux qui le suivent. On soutient qu’il est fasciste, raciste et xénophobe, qu’il va renvoyer chez eux tous les étrangers s’il est élu. Soit.

Mais si l’Afrique Francophone est unanime sur le fait qu’avant et après les  » indépendances « , la France (et par la suite la banque mondiale et le FMI) a joué un rôle néfaste dans son développement politique et économique, je crois qu’elle devrait saluer l’opportunité qui se présente avec l’avènement de Le Pen en France qui affirme vouloir rompre avec cette relation incestueuse que dénonce son compatriote François Xavier Verschave dans ses livres, aussi bien dans NOIR SILENCE que dans La Françafrique.

De tout temps nous nous sommes plaints de la fuite de cerveaux vers l’occident, de la fuite des capitaux vers l’occident, de la fuite des personnes et de nos biens pour développer l’occident.

Le Pen nous offre l’occasion de nous renvoyer nos cerveaux, nos investisseurs, nos joueurs, nos concitoyens chez nous et de nous aider à rester chez nous, dans un confort à moyen terme égal à celui que nous recherchons chez eux.

Toutes ces compétences viendront nous aider de leurs lumières à développer nos pays comme ils aident l’occident à être toujours devant nous, à nous exploiter à l’occasion et à bien vivre de nos misères.

Imaginez que tous les impôts qu’un Manu Dibango, un Yannick Noah, une Calixte Beyala ou un Sokana (homme d’affaires) paient à l’Etat français et pensez que tout cet argent servira à construire des écoles pour nos enfants, à faire des routes pour désenclaver nos différentes villes disséminées à travers la brousse, à développer le tourisme sur l’île de Djebala ou de Manoka etc.

Imaginez tout cet argent qu’apporteront les investisseurs africains de la France pour le réinvestir chez nous et songez aux emplois nouveaux dont nos chômeurs vont bénéficier.

‘Afrique n’a-t-elle pas là une chance de briser les liens maffieux qui se sont tissés depuis les indépendances  » octroyés  » par les puissances coloniales ?

Le Nazisme et le Fascisme sont des philosophies développées en occident entre les deux guerres  » mondiales « . Il s’agissait pour Hitler en Allemagne comme pour Mussolini en Italie, de protéger la race pure contre la souillure des races intermédiaires et notamment juive. En quoi l’Afrique est-elle concernée puisqu’elle ne compte même pas au regard de ceux-là ?

Je soutiens qu’il n’y a jamais eu de  » guerre mondiale  » mais qu’il y a eu deux guerres occidentales. Quelle était la place de l’Afrique dans les deux guerres occidentales ? Celle de réservoir à chair à canon, celle des tirailleurs  » Sénégalais  » !

C’est comme il y trois cents ans quoi, pour développer leurs pays ou couper leur canne à sucre, ils venaient tout naturellement dans leurs réservoirs à main d’ uvre prendre ce qu’il leur était nécessaire. Pour lutter contre leurs voisins, ils ont eu besoin d’africains pour  » économiser  » leurs soldats.

L’Afrique n’a pas fait la guerre occidentale, on lui a juste pris ses fils pour prêter main forte à l’armée occidentale. Pendant la première guerre, le Cameroun sous protectorat allemand a envoyé ses fils combattre aux côtés de l ‘Allemagne contre les alliés. Ils ont perdu la guerre. Pendant le seconde, le Cameroun sous mandat français, les a naturellement laissés aux français et alliés pour combattre l’Allemagne.

Avons-nous eu le choix dans l’un comme dans l’autre cas ?
Et aujourd’hui ils agitent le spectre du nazisme et du fascisme dont ils ont gardés quelques frayeurs depuis leurs guerres pour nous convaincre de ce que Le Pen est un diable pour avoir ressuscité Hitler!

Je ne suis pas sûr que nous perdions au change si la France venait à renvoyer nos concitoyens qui travaillent pour sa prospérité, sa renommée et son développement, pour nous aider à repartir d’un nouveau départ. Nous avons là une chance incroyable de parvenir à une indépendance véritable de l’Afrique, de nous prendre en main et de vaincre les réseaux de la françafrique. Est-ce fasciste de prôner ou d’envisager le développement de l’Afrique sans les serres de la France ?

Au lieu de pleurnicher au motif que Le Pen va nous renvoyer chez nous, soyons plutôt positifs et contents de pouvoir enfin rentrer chez nous pour rendre notre chez nous aussi agréable que le chez eux !

Pourquoi les gens sont-ils effrayés par la perspective Le Pen ? Parce que nos Etats sont des prisons aussi bien politiques que de droit commun, les gens y meurent de misère lorsqu’ils ne sont pas tués au coin de la rue par les forces de l’ordre, par des bandits et autres coupeurs de route. La formation scolaire comme professionnelle est approximative, les élites elles même qui sont fortunés envoient leurs progénitures loin des misères nationales. Les autres partent à travers champs pour tenter une aventure occidentale qui dans tous les cas leur sera plus profitable que s’ils étaient restés là avec pour seul horizon le chômage, la prison et la mort. Songez que le SMIG est de 700.000Fcfa en France alors qu’un magistrat africain gagne à peine 200.000Fcfa et vous comprendrez pourquoi les gens s’évadent et combien rude sera la tâche de Le Pen.

Si tous les autres gouvernants pouvaient nous permettre d’atteindre un SMIG de 700.000Fcfa par mois, nous n’y verrons aucun inconvénient à rester chez nous.

Non, Le Pen ne sent pas mauvais pour l’Afrique, c’est pour la France qu’il empeste. Désolé pour Emmanuel De Solère Stinzy et tous nos amis français, la France n’a que les dirigeants qu’elle mérite.

Mais ce n’est qu’un rêve, Le Pen ne sera pas élu demain dimanche. La coalition contre lui est trop grande, mais il a déjà gagné à nous montrer qu’il est risqué voire dangereux pour nous de circuler en France comme nous le ferions chez nous en Afrique, dans notre belle forêt équatoriale ou dans notre jungle sauvage. On court le risque d’être pendu par des Lepenistes dont la couleur de la peau ne diffère guère de celle d’un français de gauche ou de droite. Prudence chers amis Africains de France, vous courrez un grave danger.

Post Scriptum
Lors des dernières élections présidentielles françaises, les camerounais ont été impressionnés par le nombre élevé des partisans du Front National, tant à Douala qu’à Yaoundé.

La France comprendra-t-elle enfin que l’Afrique et les peuples africains ont besoin d’un toilettage de leurs accords de coopération pour un nouveau partenariat gagnant-gagnant? Comprend elle que jusqu’à maintenant elle a régulièrement donné l’impression qu’elle n’a que ses intérêts à protéger au détriment de ceux des africains? Une grande majorité d’amis français s’étonne du soutien français aux dictateurs et dénonce ce que François Xavier Verschave appelle la Françafrique sans que la France officielle daigne s’émouvoir. Tout se passe comme si les diplomates français accrédités en Afrique ne souhaitaient pas déplaire au prince hôte, mieux comme s’ils lui donnaient un concours actif pour terroriser, tromper, vilipender, appauvrir, spolier et mépriser les peuples africains.

L’exemple le plus éloquent est celui d’un ancien ambassadeur de France au Cameroun devenu depuis sa retraite dorée, conseiller spécial du président Paul Biya. On se souvient avec rage et amertume que pendant l’exercice des hautes fonctions de cet ambassadeur, les droits de l’homme ont été le plus violés au Cameroun. On peut imaginer quels genres de conseils Ivon Omnes, puisqu’il s’agit de lui, peut donner au prince d’Etoudi. « Il faut tirer dans le tas » doit-il lui répéter lorsque le peuple manifeste dans la rue!

J’ai appris récemment d’une bouche française parmi les plus autorisée, que nous (les Noirs) sommes très indisciplinés ! Comment ne pas penser que la France n’est pas complice lorsqu’un de ses représentants parmi les plus illustres a pu conseiller au chef de l’état la création du Commandement Opérationnel et faire partager à la France amie la responsabilité d’un crime fratricide et parricide?
Même si on est réjoui que le parlement européen ait condamné cette organisation militaro criminelle, on reste perplexe lorsque la France officielle dispose d’autant de conseillers diplomatiques, militaires, politiques etc. aux côtés des dictatures africaines, depuis plus de quarante ans sans que l’Afrique évolue vers la démocratie, mais au contraire on a l’impression qu’elle recule plus qu’elle n’avance.

Sommes-nous donc les seuls à entrevoir cette sanglante explosion populaire due aux nombreuses frustrations qui se profile chaque jour d’avantage à l’horizon, ou est-ce volontairement que l’on pousse ce peuple stoïque jusqu’à ses derniers retranchements dans la perspective prochaine de son génocide?


Droits réservés)/n

Législatives françaises: Exit le scénario de cohabitation?

Au lendemain du 1er tour des législatives, la gauche peut souffler. Avec 29,4% des suffrages, elle est en passe d’obtenir la majorité au Parlement

Selon des résultats partiels du ministère de l’Intérieur, la gauche arrive en tête à l’issue du premier tour des législatives avec 29,4% des voix. Avec ce score, le Président français et ses alliés peuvent espérer asseoir leur légitimité et travailler dans la quiétude. Des projections hier soir leur donnaient 283 à 329 sièges à l’Assemblée Nationale, où la majorité absolue est de 289 sièges. Ils peuvent déjà comptabiliser 20 sièges gagnés à l’issue du premier tour de ce 10 juin. Autre motif de satisfaction, en particulier pour le Premier Ministre, aucun ministre ne semble en difficulté pour l’emporter, pas même ceux qui se présentaient dans des circonscriptions difficiles, comme Stéphane Le Fol dans la Sarthe ou Aurélie Filippetti en Moselle. Au moins cinq ministres ainsi que le Premier ministre lui-même s’offrent le luxe d’être élus dès le premier tour. Jean-Marc Ayrault a appelé «les Françaises et les Français à se mobiliser dimanche prochain pour donner au président de la République une majorité large». La gauche craignait un sursaut des électeurs de droite qui s’ils donnaient cette majorité à l’UMP, imposeraient à François Hollande de cohabiter avec une Assemblée Nationale hostile.

La gifle de Mélenchon
Pour définitivement prendre le contrôle de l’Hémicycle, le Parti socialiste devra certainement s’allier avec Europe-Ecologie-Les-Verts qui pourraient obtenir 12 à 18 députés (il en faut 15 pour constituer un groupe parlementaire). Mais au sein de la gauche, il y a également eu des échecs cuisants. Comme le Front de gauche qui avec 6,6% des voix et un 13 à 19 députés (contre 20 actuellement) ne réalise pas un score à la hauteur de ses espoirs. Son leader charismatique Jean-Luc Mélenchon a été battu à Hénin-Beaumont où il était allé défier la présidente du Front National, Martine Lepen. Un Front National qui réalise aussi un bon score lors de ces législatives. Il y a cinq ans, le parti d’extrême droite était au bord du gouffre, avec moins de 5% au plan national. Avec 13,6 %, il se rapproche de son meilleur niveau – 15% en 1997. « Le Rassemblement bleu marine résiste remarquablement bien (…). Nous confirmons ce soir notre position de 3e force politique de France », a déclaré Marine Le Pen depuis Hénin-Beaumont. Quand au parti du président sortant, Nicolas Sarkozy, l’Union pour un Mouvement Populaire limite la casse. Avec 27,1% des suffrages, l’UMP et ses alliés peuvent obtenir entre 210 et 263 sièges. A l’issue du premier tour, il comptabilise au moins six élus et peut encore espérer préserver 250 sièges. Signe de ce maintien: d’anciens ministres du gouvernement Fillon qui étaient en difficulté sur le papier, comme Xavier Bertrand dans l’Aisne, se retrouvent en ballottage favorable

Grosse abstention
Si la présidentielle avait fortement mobilisé, les français ont boudé ces législatives. L’abstention s’élèverait ainsi à 57%, un record dans l’histoire des législatives françaises. Les électeurs ont surtout fait faux bond au Front National dont plusieurs élus se retrouvent en difficulté. En attendant le second tour dimanche 17 juin, les tractations ont commencé pour garantir les résultats du premier tour, voire inverser la tendance dans certaines circonscriptions. L’UMP a d’ores et déjà prévenu qu’elle ne ferait pas d’alliance avec le FN en cas de triangulaire.

Avec 29,4% des suffrages, la gauche est en passe d’obtenir la majorité au Parlement
Jeune Afrique)/n

Présidentielle française: Marine le Pen en arbitre?

3e performance du premier tour avec un peu plus de 18%, la candidate de l’extrême droite soulève à nouveau les inquiétudes françaises

Stratégie politique ou heureux concours de circonstance, il est difficile d’expliquer la troisième place occupée aujourd’hui, par Marine le Pen, fille de Jean Marie le Pen, le sulfureux président du Front national. Au soir du premier tour de l’élection présidentielle en France, c’est pourtant cette dame au fort tempérament qui a occupé la troisième place, mettant sur la touche Bayrou et Mélenchon, ce dernier présenté parfois comme le 3e homme. Pourtant ce n’est que le dernier jour, aux dernières heures que la candidate du Front National a déposé sa candidature. Les commentateurs du parti socialiste ont essayé de minimiser l’affaire, laissant entendre que ce vote massif de la candidate du FN était un refuge de la population française. Un argument utilisé en 2002, lorsque Jean Marie le Pen avait fait ses 15%. « Le peuple français (…) s’est, contre toute attente, invité à la table des élites», s’est réjoui dimanche soir Marine Le Pen devant son succès. « Ce premier tour n’est pas une fin en soi mais le commencement d’un vaste rassemblement des patriotes de droite comme de gauche, des défenseurs de l’identité française», a ajouté la candidate antisystème, qui n’a pas manqué de railler « les mensonges et sondages du système », qui la plaçaient entre 14 % et 17 %. Il est désormais clair que la stratégie de Nicolas Sarkozy de puiser dans les voix de l’extrême droite n’a pas marché, d’autant que Marine Le Pen lance un nouvel appel à mobilisation. « La France des clochers, les petits commerçants, fonctionnaires, pêcheurs, ouvriers, agriculteurs, ceux qui souffrent (…) ont fait monter la vague bleu marine qui fait ce soir trembler le système », a-t-elle lâché.

Le score de madame Le Pen est d’autant plus confortable (pour elle) et inquiétant, que les contextes ont changé. Avec un taux de participation de 80 % environ, on estime à 7 millions le nombre de français qui ont choisi l’extrême droite, des français vivant principalement dans les zones rurales, donc peu au fait des mutations de real économie mondiale. François Hollande du Parti Socialiste (PS) arrive en première position avec un peu plus de 28% des suffrages exprimés. Mais cela ne lui garantit pas la victoire finale. Mais dans un contexte de crise économique et financière persistante dans le monde, l’arrivée de cet homme dont on ignore les stratégies claires pour faire face à ces problèmes pose problème même au niveau des partenaires européens. « Quel échec pour un chef d’Etat sortant de faire si mauvaise figure face à un adversaire comme François Hollande, dont la campagne a consisté avant tout à esquiver et qui n’a jamais vraiment réussi à enthousiasmer ses partisans », estime le Financial Times Deutschland. Pour sa part, le président Sarkozy a cessé de séduire et pourtant rien n’est perdu. Le candidat de l’UMP reste d’ailleurs très combatif et annonce trois débats plutôt que deux. Il espère par ce fait, faire ressortir les limites de son rival du PS à conduire une stratégie face à la crise européenne. La bataille du deuxième tour risque d’être serrée, avec en fond l’idée que sept millions de français au moins, sont séduit par le discours du Front national, crédible pour les classes modestes françaises qui souffrent. « Sa candidate parle leur langage avec ses tirades contre les immigrés et les élites », fait remarquer une presse allemande. Et dans ce chaos, les scores risquent d’être serrés, avec à la fin un président légalement choisi, mais qui devra faire face à un grand défi de quête de légitimité auprès de plusieurs millions de ses compatriotes.

Marine Le Pen arrive en 3e position au 1er tour de l’élection présidentielle en France
AFP)/n

Affaire Bourgi: Jean Eyeghe Ndong confirme l’implication d’Omar Bongo

M. Bourgi avait cité Omar Bongo parmi les présidents africains à l’origine de ces fonds

L’ancien premier Ministre confirme que l’envoi de «valises d’argent» était une pratique courante entre l’ex-président Omar Bongo et «certaines autorités françaises», citant des versements au responsable d’extrême droite Jean-Marie Le Pen. Ces déclarations font suite aux accusations de l’avocat franco-libanais Robert Bourgi, ancien conseiller de l’Elysée pour les affaires africaines. J’en ai entendu parler comme beaucoup mais je n’en ai pas vu personnellement. Mais je sais qu’il a été question de valises d’argent entre le Gabon et la France. C’était une pratique courante, entre le président de la République gabonaise et certaines autorités françaises, a déclaré Jean Eyeghe Ndong, lors d’un entretien à la radio RFI. S’agissait-il de l’argent personnel d’Omar Bongo, de l’Etat gabonais, de l’argent du pétrole? Je n’en sais rien. Mais les pratiques de valises, c’est réel, a-t-il insisté. Omar Bongo m’a dit un jour qu’il a eu quelques gentillesses avec le président de l’extrême droite française. Il me l’a confirmé (…) en disant «ce Monsieur, pourtant il est raciste mais il n’empêche que je lui ai fait cette gentillesse des valises d’argent», a-t-il ajouté. Selon Jean Eyeghe Ndong, Premier ministre de 2006 à 2009, qui fait aujourd’hui partie de l’opposition, il serait étonnant que ces pratiques aient cessé. La justice française a ouvert le 13 septembre une enquête préliminaire après les propos de Robert Bourgi parus dans la presse qui accusait l’ex-président français Jacques Chirac et son ancien Premier ministre Dominique de Villepin d’avoir reçu près de 20 millions de dollars de chefs d’Etat africains entre 1997 et 2005. M. Bourgi avait cité Omar Bongo parmi les présidents africains à l’origine de ces fonds. Il avait aussi accusé l’ex-dirigeant d’extrême droite Jean-Marie Le Pen d’avoir reçu des fonds occultes de M. Bongo pour financer sa campagne présidentielle de 1988.

L’ancien patron du Front national avait démenti. Ridicules! Voilà comment Jean-Marie Le Pen avait qualifié les accusations portées à son encontre par Robert Bourgi. Sur BFM TV, l’ancien «Monsieur Afrique» a affirmé que l’ancien leader du FN avait financé sa campagne présidentielle de 1998 avec de l’argent «offert» par Omar Bongo, l’ancien président du Gabon. Selon celui qui se proclame « repenti», Omar Bongo lui aurait confié que Le Pen était content de partir avec l’argent d’un nègre. Ce 28 septembre c’est un haut dirigeant africain qui confirme cette information. Et ce n’est pas Jean-Marie Le Pen qui le contredira, lui qui assure que ce transport de valises est une pratique connue témoignant d’un système profondément corrompu. Et l’ancien leader nationaliste de détailler le procédé utilisé: la méthode est de donner par hypothèse dix milliards de subvention à un pays, étant convenu que comme dans toute affaire il y a 15% de remise. Ces 15% reviennent par des détours plus ou moins astucieux ou secrets vers ceux qui ont pris la décision de faire cadeau notre argent à ces pays. Cependant, Robert Bourgi a reconnu qu’il n’avait «aucune preuve» pour étayer ses accusations. Pour autant, cela ne l’arrête pas et il est allé plus loin encore en détaillant les cadeaux reçus selon lui par l’ancien premier ministre. Comme le président Bongo (Omar Bongo, défunt président gabonais) et les dirigeants africains savaient qu’il aimait l’art africain et qu’il était un admirateur de l’empereur, Dominique de Villepin recevait des bustes de l’empereur, des pièces rares qui concernent l’empereur Napoléon et des masques africains. Je souhaite qu’on les retrouve et d’ailleurs, il y a deux ans, il me semble que Dominique de Villepin a fait procéder à une vente, a-t-il confié.

L’ex PM gabonais Jean Eyeghe Ndong confirme
www.lexpress.fr)/n