Droits de l’Homme: François Zimeray achève sa visite au Cameroun

L’Ambassadeur Français a terminé sa visite de travail au cours de laquelle il a rencontré Michel Thierry Atangana, un français d’origine camerounaise, incarcéré à Yaoundé

L’ambassadeur Français des droits de l’Homme, a achevé mercredi 28 novembre 2012, sa visite de travail au Cameroun. Comme le prévoyait son agenda, il a rencontré Thierry Michel Atangana, un camerounais d’origine aujourd’hui naturalisé français, et qui a été condamné à 20 ans de prison pour son implication dans des détournements de fonds publics, selon la justice. Monsieur Zimeray qui aurait sollicité de visiter la cellule de son compatriote, s’en est vu interdire l’accès. « «Je n’ai pu voir de mes yeux la cellule de M. Atangana. Des éléments de la gendarmerie m’en ont fermement empêché. Et pourtant je suis au Cameroun dans le cadre d’une mission d’assistance consulaire à mes compatriotes en détention. Je souhaite que Mme la consule ait plus de chance pour accéder à cette cellule. Car, notre mission d’assistance consiste à s’assurer des conditions de détention, de la régularité des procédures et du respect des droits de la défense. Ce que je viens de voir ne me laisse pas intact. Il s’agit bien de l’enfer vécu. Il faut comprendre pourquoi Michel Thierry Atangana m’a dit, je suis ici pour mourir», a-t-il indiqué, selon des propos rapportés par le quotidien Mutations. « C’est une affaire qui est très suivie en France, ne serait-ce que parce qu’elle concerne un compatriote. Je pense que ma présence ici a valeur de message », a ajouté l’ambassadeur.

Mais l’ambassadeur français a tenu aussi à mettre de l’eau dans son vin. Il a précisé les contours de sa mission. «Je ne suis pas venu au Cameroun donner des leçons, mais je suis venu partager notre expérience, sans condescendance et sans complaisance», a-t-il déclaré, alors qu’il échangeait avec des journalistes. Il a aussi fait passer le message qui est celui de privilégier la resocialisation des coupables plutôt que le tout carcéral. Prenant exemple sur d’autres visites qu’il a effectuées dans différents pays, il a fait savoir que le défi de respect des droits de l’homme et surtout des prisonniers, était celui de tous les pays aujourd’hui. Pour les proches de monsieur Atangana et au-delà de la symbolique politique, l’arrivée d’un ambassadeur français est un signe d’espoir : «Pour mon père et moi, c’est vraiment une très bonne nouvelle. C’est le premier signe que la politique française va s’impliquer dans cette affaire » a indiqué Eric Atangana, le fils du détenu, selon des propos rapportés par Radio France Internationale. « Il s’est senti vraiment délaissé par la France. Or, le fait que François Zimeray soit venu au Cameroun, ça lui a fait chaud au c ur et il se sent un peu plus accompagné dans cette situation » a ajouté le jeune Atangana, toujours selon le même média. Le gouvernement camerounais subirait-il des pressions de la part de la France ? Cette position semble partagée par de nombreux médias au Cameroun. Depuis les déclarations de l’ambassadeur de France sur la condamnation de Thierry Atangana en passant par la rencontre Hollande-Biya à Kinshasa lors du sommet de la francophonie, ils sont plusieurs à penser que la France souhaite obtenir la libération de son citoyen, ou au pire, son transfert en France. Pour le gouvernement de Biya, c’est un charbon ardent.

François Zimeray, ambassadeur Français des droits de l’Homme était au Cameroun
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Conférence de lancement de l’Association Internationale des Droits de l’Homme

La franco – camerounaise Françoise Traverso, présidente de l’AIDH, a accepté de nous en parler

Présentez nous l’Association Internationale des Droits de l’Homme
L’Association Internationale des Droits de l’Homme – A.I.D.H – est née en 1998 en Haute-Savoie près de Genève. Elle est régie par la loi de 1901

Quel est l’objectif de votre association?
L’ A.I.D.H. a pour objectifs essentiels la Formation, l’Education et la Promotion des Droits de l’Homme. Cette Formation implique des actions auprès des Associations, des Centres de Formation, du grand public, des Institutionnels afin que les Droits de l’Homme soient l’affaire de tous et de chacun en particulier.

Il existe déjà plusieurs associations africaines qui uvrent dans la promotion et la défense des droits de l’homme, quelle sera la particularité de la vôtre?
L’A.I.D.H se singularise par sa stratégie de formation et d’éducation aux Droits de l’Homme. Elle se double également d’un volet humanitaire à savoir la mise en place d’un plan d’action au profit des personnes et des groupes de populations en détresse.

Quelles sont vos ambitions à moyen et long termes?
A court terme, l’ A.I.D.H, se propose d’organiser des cycles de conférence sur les droits des jeunes filles mères et des femmes en Afrique notamment au Cameroun. Des séminaires de sensibilisation sont également prévus en partenariat avec des associations et le grand public dans le but de rendre la femme autonome économiquement. Un réseau d’ambassadeur de l’A.I.D.H sera constitué afin de célébrer chaque année, la journée de l’A.I.D.H contre la faim, ce sera chaque 26 Novembre. A long terme, un observatoire sera institué afin de dénoncer les dysfonctionnements des institutions. Le traitement réservé par certaines administrations aux personnes d’origine, les demandeurs d’asile et même les sans papiers sera dénoncé dans un rapport périodique afin d’y remédier. La dignité humaine devant être préservée quelque soit le statut de la personne. Des actions seront menées pour un partenariat avec les pouvoirs publics afin que les Droits de l’Homme soient vulgarisés dans tous les milieux de la société et bien sûr à l’école et au sein même des familles.

Quels sont vos moyens de financement lorsqu’on sait que beaucoup d’associations ne font pas long feu à cause du financement?
En effet, les petites associations à l’instar de l’A.I.D.H survivent difficilement sans les subventions des institutionnels et des mécènes. Nous ne sommes donc pas l’exception, mais la cause est si juste que nous saurons trouver écho chaque fois que cela sera nécessaire malgré la morosité de l’économie mondiale.

Vous organisez la conférence de lancement dans quelques jours. Un mot sur les panélistes
J’ai la chance d’avoir un panel aussi prestigieux pour cette première à Paris. Messieurs les Ministres Jacques GODFRAIN et Olivier STIRN sont deux anciens Ministres français de la Coopération, tous les deux connaissent bien l’Afrique, les Africains et les difficultés que rencontre ce continent. Le professeur émérite Kapet DE BANA, humaniste et président d’honneur de l’Union Inter africaine des Droits de l’Homme, chargé de la gestion des Conflits en Afrique, est le parrain de la conférence et j’en suis honorée. Monsieur Franklin NYAMSI, Professeur agrégé de philosophie à l’Université de Rouen ; il fait partie du monde associatif et aussi un défenseur des Droits de l’Homme – France. Madame Micheline MAKOU NDJOUMA, Présidente d’Ocaproce International, ONG Suisse pour la défense des Droits économiques, Sociaux et Culturels des Femmes. Monsieur Christophe LOKOSSOU, Professeur de Droits de l’Homme à Lyon – France. Et l’un des membres fondateurs de l’A.I.D.H. Dr Mathieu MBARGA-ABEGA, journaliste politique et écrivain, participera à l’évènement et jouera le rôle de modérateur.

Nous allons terminer par une question sur vous. Pouvez – vous vous présenter à nos lecteurs?
Je suis Françoise TRAVERSO, née GUENA EBODE, Juriste de Droit Privé, spécialisée en Droit de l’Homme et Présidente Fondatrice de l’A.I.D.H. depuis 1998, je suis mariée et mère de 3 enfants.

Françoise Traverso, présidente de l’AIDH
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