«Life !» En avant – première ce 18 mars au Centre Culturel Français de Douala

Un film sur la vie des danseuses. Entretien avec le réalisateur Patrick Epape

Patrick Epape pouvez vous nous faire un petit résumé de votre film «Life»?
Life! C’est un film qui retrace le quotidien de quatre jeunes filles qui, de nuit travaillent dans des cabarets, et le jour elles dansent dans des vidéogrammes. Ce sont de jeunes filles que j’ai rencontré de mon retour de France, je me suis intéressé à leur quotidien et j’ai décidé de le documenter. C’est ainsi que nous avons travaillé pendant environ 20 mois pour avoir le produit qui sera présenté au public camerounais.

Si l’on comprend bien, il est basé sur des faits réels?
Oui! C’est un film qu’on va dire réel, parce qu’effectivement il est construit sur des situations essentiellement captées en direct. Donc un cinéma un peu instantané que j’ai voulu présenter au public.

Et pourquoi des danseuses?
Mon objectif premier c’est de les faire connaître. Ensuite faire connaître ce métier de danseuse qu’on connaît mal. Nous avons l’habitude de regarder des vidéogrammes, mais en réalité, on ne cherche pas souvent à savoir comment vivent ces jeunes dames. Je me suis donc rapproché de leur quotidien pour savoir et rendre compte de tout cela, de la complexité des épreuves qu’elles surmontent au quotidien.

Ne pensez vous pas que l’image de la femme africaine que vous voulez mettre en avant soit un peu mal cernée à travers des danseuses?
C’est vrai que j’ai réfléchi à cela, moi je filme la jeune femme pas comme un objet, pas comme une prostituée, mais en fait, je montre une autre facette de a femme. Cette femme qui se bat pour s’en sortir et pas celle qui attend qu’on lui donne tout. Ce sont celles qui se lèvent le matin en se disant, il faut que je me batte pour m’en sortir. En même temps, je les filme pendant les tournages de vidéogrammes, les moments de chant et de danse. Par là, j’essaie de montrer le rêve et la possibilité d’espérer pour un avenir meilleur.

Parlez nous un peu des conditions de réalisations de ce film
Là, c’est une question très ouverte, les conditions financières, il y avait pas mal de difficultés, conditions esthétiques aussi parce que nous avons tourné essentiellement dans la nuit, puisqu’elles travaillent de nuit. Je les ai également suivies en association, dans les hôpitaux, dans des cas de maladie, etc.

L’avant-première, c’est ce jeudi au CCF de Douala, un moment très attendu pour vous
Oui! Parce que pour moi, c’est un véritable challenge, un véritable défi. Je souhaite montrer à mon peuple, le peuple camerounais un autre cinéma. Que beaucoup ne connaissent pas encore, mais que j’espère sera bien accueilli par mes frères.

Alors, peut être qu’on aurait dû commencer par là, qui est Patrick Epape?
Patrick Epape, c’est un jeune homme qui à la base a une formation d’ingénieur informaticien et qui a longtemps bossé dans les métiers de l’audiovisuel. J’ai travaillé dans des entreprises au Cameroun. J’ai participé à la création de beaucoup de médias privés qui existent actuellement au pays. J’ai formé pas mal de jeunes camerounais. Grâce au ministère français des Affaires étrangères, j’ai obtenu une bourse pour aller améliorer mes études dans une école supérieure de cinéma. Après ces hautes études, j’ai décidé de rentrer pour montrer ce cinéma là et éventuellement voir comment avec d’autres jeunes, l’on peut s’associer et travailler ce cinéma du réel.

C’est votre première uvre!
En fait c’est la seconde. C’est vrai que j’ai fait un film d’école qui est sorti en France et qui a très bien marché en salle, mais c’est mon premier long métrage.

Les danseuses dans le films
www.ccfdouala.com)/n