Cameroun : mise en place d’une approche ludique dans l’enseignement de la littérature

Le Programme « j’écris au Cameroun » initié par Sara Augustine Timb, lauréate du diplôme d’honneur du prix international de poésie Léopold Sédar Senghor 2021, propose la mise en place d’une approche ludique dans l’enseignement de la littérature au Cameroun.

Des élèves des classes de 3è, 2nde, 1ère et terminale, toutes séries confondues expérimentent depuis le 05 février  2024, une autre approche d’apprentissage de la littérature. Le programme qui inclut le jeu et la pédagogie consiste à organiser des ateliers d’écriture et de lecture dans les établissements scolaires du secondaire. Cette étape est suivie de l’organisation d’un championnat de poésie interscolaire. La première édition de cette initiative a eu lieu du 05 au 08 février 2024 avec pour marraine Evelyne Mpoudi Ngole, écrivaine, pédagogue et première vice-présidente du Conseil régional du Littoral.

Le Programme j’écris au Cameroun porté par Sara Augustine Laurence TIMB a rassemblé quatre établissements dont le collège bilingue Adonaï, le lycée de Logpom 2, le lycée de Makepe et le collège bilingue Le Phénix. Dans chacun de ces établissements, cinq élèves sélectionnés de la 3è en terminale ont bénéficié des ateliers d’écriture avec des écrivains et poètes de renom dont Espoir Mvele, Emile Arsèle Nguetcheu, Arnaud Bamougam et Arnaud Lonla. Le championnat interscolaire qui a bouclé le programme a eu lieu le 08 février dernier au complexe scolaire les Basson. Le collège bilingue Adonaï classé premier a raflé la mise, suivi du lycée de Makepe.

L’initiative qui cible les élèves vise à expliciter les mécanismes d’écriture, élargir les compétences rédactionnelles et communicationnelles orales des élèves, renforcer l’estime de soi des élèves en tant qu’orateurs, susciter les talents et les vocations en littérature. Le programme permet d’ouvrir les élèves au patrimoine culturel de la langue française à l’ère où les jeunes se détournent de l’écriture et de la lecture.

La Camerounaise Ernis remporte le prix littéraire « Voix d’Afriques » 2022

Le prix littéraire « Voix d’Afriques », co-fondé par RFI et les éditions JC Lattès en partenariat avec la Cité Internationale des Arts a révélé le nom de l’auteur qui remporte cette troisième édition.

La Camerounaise Ernis a remporté, ce mercredi 21 septembre 2022, la troisième édition du prix littéraire « Voix d’Afrique » avec son premier roman « Comme une reine ».

À l’image de son texte intitulé « Comme une reine », où Ernis met en scène une jeune Camerounaise dont l’existence se dilue à Douala et qui revient dans son village natal ; un retour aux sources qui s’accompagne d’une redécouverte des coutumes ancestrales et d’une histoire d’amour avec le roi du territoire.

Son roman est tendu entre modernité et tradition, avec au cœur la liberté des femmes. Par exemple, Ernis pose la question de la polygamie, de l’avortement, de la sorcellerie, de la maternité, du sida. Autant de thèmes sensibles abordés ici sans détour, la marque d’une écrivaine qui fait ses premiers pas en littérature.

Ernis, c’est son nom d’artiste. Celui sous lequel elle slame et publie son premier roman aujourd’hui. Née au Cameroun à Bafoussam en 1994. Clémence, de son prénom d’origine, a été élevée par une mère célibataire avec trois enfants. Une expérience qui a nourri la jeune auteure d’abord pour ses poèmes puis ses textes de slameuse jusqu’au concours du prix « Voix d’Afrique » dont elle est la troisième lauréate et la première voix féminine.

Écrivaine (poétesse et dramaturge) et slameuse, Ernis (Clémence Lontsi à l’état civil) n’en est pas à sa première récompense. En 2017, elle a remporté le concours littéraire national jeunes auteurs, organisé par le ministère des Arts et de la Culture (Minac. Ce concours a été créé afin d’inciter et de favoriser la création chez les jeunes et à renforcer la production nationale en qualité et en quantité. Elle est déjà l’auteure de « L’héritage des autres », une pièce de théâtre publiée l’année dernière.

Initié par les éditions JC Lattès et RFI, en partenariat avec la Cité internationale des arts, « Voix d’Afrique » est un prix littéraire destiné à faire émerger les jeunes auteurs et auteures de langue française du continent africain, âgés de moins de 30 ans.

Une Camerounaise parmi les 6 finalistes du Prix Orange du Livre

Lorance-K a été retenue parmi les finalistes de ce sacre édition 2022 avec son roman, « Maguia ou le prix de la liberté ».

 

Le prix Orange du Livre en Afrique a révélé, la liste des six finalistes de l’édition 2022.  Le ou la lauréat/e sera désigné(e) fin juin. La récompense littéraire est dotée de 10000 euros, soit plus de 6 500 000 de F.

Lorance-K est une jeune professeure d’espagnol camerounaise. Son premier roman, « Maguia ou le prix de la liberté », raconte l’histoire d’une femme qui, de son enfance à l’âge adulte, au fil des années, des avanies et des déceptions, apprend à ses dépens que la liberté, le sexe et les hommes ne sont pas les pierres angulaires du bonheur.

Loraine-K est en finale avec en face, le Béninois Destin Akpo avec le roman « Colorant Felix ». Le Mauritanien Byerouk pour « Le silence des Horizons ». Le Malien Chab vient avec « Le livre d’Elias ». La Tunisie est doublement représentée avec respectivement Khaoula Hosni et Yamen Manî pour les œuvres » Le prix du cinquième jour » et « Ben abîme ».

Pour cette 4e édition du Prix Orange du Livre en Afrique, 41 éditeurs issus des 4 coins du continent africain ont présenté 57 livres.

Retro

En 2021, lors de la dernière édition, Loubna Serraj était le vainqueur avec « Pourvu qu’il soit de bonne humeur », des éditions La croisée des chemins. En 2020, Youssouf Amine Elalamy, l’a emporté avec « C’est beau, la guerre », éditions Le Fennec.

En 2019, la Camerounaise Djailï Amadou Amal, Munyal fut sacrée premier Prix de ce concept avec son ouvrage, « Les larmes de la patience », éditions Proximité.

Initié en 2019, le Prix Orange du Livre promeut les plumes d’Afrique francophone et encourage les maisons d’édition africaines. Depuis 2019, il permet à un large public en Afrique et en France de découvrir de nouvelles pépites de la littérature africaine.

Mené en partenariat avec l’Institut Français, le Prix Orange du Livre en Afrique s’appuie sur des comités de lecture composés de professionnels du livre et de lecteurs africains.

Cameroun : un journaliste lance un courant littéraire, le Maképisme

Défini comme un courant littéraire et artistique fondé par Majêk Makép pour scruter de nouveaux horizons, vivifier et tenir plus allumée la flamme de la littérature et de l’art, le Maképisme est en plus un mouvement, une école, une philosophie, une idéologie et une discipline qui ambitionnent de marquer le 21è siècle où d’énormes défis nous interpellent.

«Précis du Mapékisme» est le titre du l’ouvrage, dont le sous-titre «Essai de théorisation d’un courant littéraire» apporte la lumière et la précision sur l’offre originale et révolutionnaire dans l’univers littéraire, artistique et philosophique. Le chapitre 1 est une plongée dans le contexte de l’apparition du Maképisme : le XXIè S, siècle de la mondialisation et de la primauté des Technologies de l’information et de la communication dans les sphères de la vie.

Il invite les auteurs et créateurs à ancrer leurs œuvres sur la mouvance du siècle en cours. D’où la définition maképiste qui fait de la littérature «un océan sur lequel sont jetés des navires, qui sont des genres littéraires, dont la boussole est le courant littéraire». Par cette vision, le Maképisme entend orchestrer une rupture dans la manière de faire la littérature, l’art et la philosophie marquée par une carence épistémologique depuis la fin du XXè siècle. Il repose sur trois exigences fondamentales : la restauration des courants et écoles littéraires, artistiques et philosophiques. Ce qui permet de comprendre le projet, l’orientation ou la vision du monde de l’auteur, son apport et son impact dans la société, l’esthétique employée et les thématiques abordées ; la contribution de la littérature, de l’art et de la philosophie à l’édification d’une société mondiale à visage humain ; donner à la littérature, à l’art et à la philosophie leur vocation transcendante de l’humaine condition.

Le chapitre 2 élabore les fondements technologiques et littéraires du Maképisme. Les fondements technologiques présentent comment, à l’instar d’une tablette multimédia, les genres littéraires et artistiques s’imbriquent à l’intérieur d’une œuvre de l’esprit comme les applications s’imbriquent dans une tablette multimédia. Les fondements littéraires et artistiques sont la matérialisation de ce fonctionnement d’imbrication des différents genres.

Le chapitre 3 présente le côté philosophique du Maképisme, dont le concept est l’Universalité. Le chapitre 4 est consacré aux caractéristiques de l’école littéraire et artistique qui constituent le Maképisme.  Le chapitre 5, enfin, révèle les implications du Maképisme dans l’univers littéraire et artistique à la lumière de l’école de la Pléiade.

Précis du Maképisme/Essai de théorisation d’un courant littéraire (88 pages) paru aux Editions Universitaires Européennes, en Allemagne, le 7 septembre 2020, et classé dans la catégorie Langue et science littéraire, est disponible à Amazon.fr

De son patronyme André Théophile Essomé Essomé, l’auteur est Camerounais originaire de Ndobian, dans l’arrondissement du Nord-Makombé, département du Nkam, région du Littoral. Il est journaliste de formation (37ème promotion) de l’ESSTIC. Son 2è livre (poésie) paraît bientôt.

Cameroun: les candidats au Gce level recomposent l’épreuve de littérature ce lundi

La décision de reprendre des épreuves de géographie et de littérature vient du conseil d’administration du Gce board.

Les candidats au Gce advanced level – l’équivalent du baccalauréat dans le sous-système anglophone – affrontent de nouveau l’épreuve de littérature ce lundi.  Vendredi, 15 juin, dès 13h, ils vont recomposer en géographie.

Ainsi en a décidé le conseil d’administration du Gce board et c’est le directeur du lycée de Ndop qui en avait fait l’annonce officielle le 08 juin.

Les raisons précises pour lesquelles ces épreuves ont été annulées restent inconnues. Le proviseur du lycée de Ndop a juste fait savoir que des problèmes avaient été notées au niveau des questions.

Au Cameroun, les épreuves du GCE advanced level en sont à leur troisième et dernière semaine. Les élèves avaient composé les deux épreuves de littérature les 29 mai et 4 juin, tandis que celles de géographie s’étaient déroulées les 30 mai et 4 juin 2018.

 

 

Littérature : Alain Mabanckou rentre dans le dictionnaire français

Le Petit Larousse 2018 compte l’écrivain d’origine congolaise parmi les personnalités de référence.

L’écrivain Alain Mabanckou a désormais sa place dans Le Petit Larousse. Il y fait son entrée dans l’édition 2018 qui vient de paraître. Il est l’une des rares personnalités d’origine africaine à rentrer dans ce document cette année, au milieu des célébrités comme l’acteur Morgan Freeman ou encore Emmanuel Macron, le nouveau président de la France.

Alain Mabanckou est l’une des fiertés africaines de la Littérature. Il passe son enfance dans la ville côtière de Pointe-Noire au Congo, où il obtient un baccalauréat en Lettres et Philosophie au lycée Karl-Marx. Il s’oriente alors vers le droit, sa mère souhaitant qu’il devienne magistrat ou avocat. Après un premier cycle de droit privé à l’université Marien-Ngouabi à Brazzaville, il obtient une bourse d’études et s’envole pour la France à l’âge de 22 ans, avec déjà quelques manuscrits dans ses affaires, des recueils de poèmes pour la plupart, qu’il commencera à publier trois ans plus tard.

Après un DEA de droit à l’Université de Paris-Dauphine, il travaille une dizaine d’années dans le groupe Suez-Lyonnaise des Eaux, mais se consacre de plus en plus à l’écriture avec la parution en 1998 de son premier roman Bleu-Blanc-Rouge qui lui vaut le Grand Prix Littéraire de l’Afrique noire. À partir de cette date, il ne cessera de publier avec régularité, aussi bien de la prose que de la poésie. C’est surtout le roman qui le révèle au grand public, avec notamment Verre cassé, unanimement salué par la presse, la critique et les lecteurs ; puis Mémoires de porc-épic qui lui vaut en 2006 l’obtention du Prix Renaudot.

 

Quand le génie et le talent africains sont piétinés sans réserve

Par Man Bene

Il est difficile, pour un défenseur des valeurs, de garder le silence devant le théâtre infâme actuel de ce qu’il convient d’appeler la mascarade hédoniste d’une femme libidineuse improvisée dans le rôle d’ « auteure » sans scrupule.

L’écriture (et donc la littérature) est un art de la pensée qui se met en route pour décrire, non seulement l’esthétique scripturaire, mais aussi l’utile quête de libération de l’homme de toutes les formes de contraintes qui entraveraient son épanouissement. C’est dire qu’écrire est une qualité, un devoir et une responsabilité pour celui qui prend la plume car son entreprise est d’utilité publique. En effet, comme le souligne Denis Diderot, on écrit pour rendre la vertu aimable et le vice odieux.

Victor Hugo, dans ce sens, a donc raison de voir en la littérature sa qualité instrumentale, mais surtout d’assigner à l’écrivain son titre de prophète d’une divinité éprise de morale. La fonction de l’écrivain revêt ainsi un caractère sacré.

Dès lors, d’où vient-il donc que ces derniers jours au Cameroun, on assiste à une profanation de l’acte d’écrire qui, de l’avis de l’homme raisonnable, doit s’abstenir de quelque forme d’excuse de médiocrité ? Une parfaite inconnue, brillant dans l’immoralité et l’instinct de facilité, plume tenue par des nègres de service tapis dans l’ombre, tente d’écorner la célébrité avérée de Samuel Eto’o, icône africaine. Ce que cette pseudo écrivaine raconte dans ce « livret » d’insanités est tout simplement nauséabond. Non seulement, elle ne fait pas honneur à elle-même (car les faits rapportés gagneraient à rester dans la confidence de sa mémoire dépenaillée d’éthique), mais aussi elle met en mal toute la considération que l’on a pour la gent féminine. La dignité et l’intimité des femmes sont banalisées dans cet amas de mots pouilleux. La pertinence de la production verbiagée de cet anonyme personnage mérite interrogation.

Dans un pays où on ne lit pas déjà assez (si ce n’est pratiquement pas), comment tolérer que l’une des rares occasions où cela s’opère ne se fasse que dans le cadre d’un livret cachectique et infecte ? La jeunesse camerounaise mérite-elle d’être ainsi sacrifiée sous la coupole d’un voyeurisme sans bornes d’une adulte insoucieuse ?

Tout ce qu’on peut regretter, c’est qu’aucune autorité politico-administrative au Cameroun ne se décide à lever le petit doigt pour protéger la jeunesse camerounaise, encore une fois mal servie par des aînés friands d’excentrismes sexuels. Personne ne met un terme à cette vulgate triviale où foisonne déjà une musique porno sans limite et où on invite les jeunes à avoir « envie de faire », en libérant « ça là » parce qu’il faut « coller la petite » ; quitte à ce que ce soit même ta s ur ou ta cousine. Voilà qu’on n’a pas terminé de souffrir des dérives de tels « artistes » de pacotille que subitement l’enchaînement de la perversion est entonné en littérature avec cette écriture pornographique sans scrupule.

Son auteure (encore qu’elle n’en est pas une) peut-elle disposer du moindre état d’âme d’avoir non seulement le devoir de réserve car elle n’a été rien d’autre qu’une amante qui ne s’assume pas (plus ?) comme tel ? Peut-elle (enfin !) se taire à jamais et se contenter au moins des misérables intérêts que lui auront valu ses actes abjects aux côtés d’un homme qui, du haut de sa légendaire carrière faite d’abnégation à l’effort continu, a tout de même l’excuse (tout le monde a ses excès) d’avoir ses fantasmes ?

On ne peut pas continuer de voir le Cameroun laisser l’amateurisme et l’arrivisme diluer le mérite de ceux qui se battent pour élever la conscience nationale au rang des consciences internationales. A bas quelque indélicate inconnue qui étalerait son irresponsabilité et son insouciance sans que rien ne soit fait pour l’obliger au silence résolu.

Ce livret, qui n’a rien d’un livre, et cette auteure (dont la puissance morbide de l’anonymat n’a d’égale que l’inconsistance du propos) imposent qu’on ne les identifie point. La vacuité de ce livret et l’aspiration manifeste de son auteure à la médisance gratuite exigent la loi du silence et du non-dit propre à la « littérature de circonstance » dont l’achèvement dans le temps est toujours sans appel.

La jeunesse a besoin de repères. Ce n’est donc pas un recul que d’imposer l’outil de la censure dans nos contextes bantous où le droit à la liberté d’expression est rapidement confondu au libertinage. La Chine contrôle les discours en circulation à l’intérieur de son territoire. Mais cela ne l’empêche pas d’être le maître actuel du monde dans l’économie réelle.

Tout dire n’est donc pas synonyme de liberté. La liberté ne dit pas tout.


Droits réservés)/n

Kama Sywor Kamanda, un amoureux de l’Afrique et des Lettres

Auteur africain, il a été lauréat du prix Paul Verlaine de l’Académie française, Grand prix littéraire d’Afrique noire, lauréat du prix Louise-Labé. Entretien avec Kama Sywor Kamanda

Ce grand homme, né à Luebo, au Congo RDC, est l’un des auteurs africains les plus connus et reconnus, sur la sphère internationale. Ses uvres sont traduites en plusieurs langues. Il est très souvent invité à donner des conférences de part le monde. C’est un amoureux de l’Afrique et des Lettres. Lauréat du prix Paul Verlaine de l’Académie française, Grand prix littéraire d’Afrique noire, lauréat du prix Louise-Labé, du prix Heredia de l’Académie française, lauréat du prix Melina Mercouri, du prix Théophile-Gautier de l’Académie française, etc.

En octobre, il était de passage à Paris pour des dates exceptionnelles: le 29 à la librairie Tamery, le 30 à la Maison des Auteurs-Sacd et le 31 au festival Afrodiaspor’arts.

Entretien exclusif avec Kama Sywor Kamanda

En dehors de cette personne que vous êtes et que nous connaissons tous, qui êtes vous réellement?
Je suis un écrivain Congolais désireux d’apporter sa contribution à une meilleure connaissance de l’Afrique, de son peuple et de son patrimoine culturel. Je suis une personne engagée dans la libération de l’homme noir, du racisme, de l’esclavage et du néocolonialisme, en proposant des solutions concrètes aux problèmes spécifiques de la communauté noire universelle et des pays africains, notamment. Parmi les pistes que je propose pour stopper définitivement le racisme et en finir avec la colonisation, je propose la création de banques publiques et privées, d’investissement et d’épargne, dans chaque pays d’Afrique, afin de garantir l’épargne et l’investissement de peuples africains pour leur indépendance financière, qui sera la source solide de tout progrès économique et social. Sans indépendance financière, l’Afrique ne pourra jamais retrouver ni sa dignité ni son identité. Il en va de même de la communauté noire mondiale qui doit s’approprier le commerce à travers des mécanismes financiers propres. Il n’est pas normal qu’au 21ème siècle, que la communauté noire, soit la seule à ne pas disposer de système financier pour la sauvegarde de ses intérêts et l’accomplissement de ses aspirations profondes et légitimes.

Qu’est-ce qui vous inspire le plus quand vous écrivez, et pourquoi? Qu’aimez-vous partager avec vos lecteurs?
Ce qui m’inspire d’abord c’est la vie de l’homme dans toutes ses implications, ses expériences et ses problématiques identitaires. L’homme où qu’il vive est face à un univers brutal auquel il doit faire face. J aime observer la confrontation entre l’individu et son environnement, parce que c’est une source d’informations, de connaissances et d’apprentissages pour un écrivain. L’amour est aussi une souche d’inspiration, parce que l’amour donne aux êtres doués d’émotion et d’intelligence, le pouvoir de créer des n uds de survie, de complémentarité et de succès mutuels. J’écris pour échanger des connaissances, partager les rêves et les visions.

Quand on s’appelle Kama Sywor Kamanda, qu’est-ce qu’on ressent devant tant d’amour, de la part de vos lecteurs et admirateurs?
Je me sens honoré et profondément touché de leur amour qui est partage.

Quel regard portez-vous sur l’avenir du livre en Afrique?
Le livre a un grand avenir en Afrique. Il faudrait que les états africains donnent les moyens aux éditeurs pour faire de plus en plus de livres. Tant des livres de fiction que des livres scolaires pour promouvoir le savoir et donner à l’éducation l’importance qu’elle mérite pour les générations futures. Le livre en Afrique doit être aussi une porte de découverte pour les écrivains africains.

Kama Sywor Kamanda.
Journalducameroun.com)/n

Comment l’écriture est-elle entrée dans votre vie?
J’ai commencé à écrire très jeune par passion, par vocation et par amour de la littérature.

Selon vous, à quoi servent les écrivains?
Les écrivains servent à éveiller la conscience, à créer des modèles pour la jeunesse, à diffuser les idées et les connaissances, et à témoigner des faits sociaux de leur temps.

Lorsque l’on a reçu autant de prix et de reconnaissance, que peut-on vous souhaiter de plus?
Que mes livres soient le plus lus possible par les générations successives.

Quel message, voulez-vous partager avec ceux qui vous liront?
Les messages que je voudrais partager sont les suivants: l’autonomie financière pour le peuple noir, l’amour, la liberté, et la paix.

Avec Aimé Césaire.
Journalducameroun.com)/n

« La littérature camerounaise d’expression anglaise: heurs et malheurs d’un champ culturel en constitution »

Par Pierre Fandio, professeur de littérature, université de Buéa

La littérature camerounaise d’expression anglaise est née en exil. En effet, I Am Vindicated est publié chez Ibadan University Press au Nigeria alors que Sankie Maimo, l’un des rares ressortissants du Southern Cameroon à avoir fait des études supérieures à cette époque, est étudiant à l’université d’Ibadan. Si elle n’est pas nécessairement celle de l’exil, sa thématique initiale est bien plus proche de celle-ci que de la préoccupation des congénères des créateurs alors « sous mandat » britannique. Coloniale ou postcoloniale, la littérature camerounaise est, comme on le sait, généralement réputée engagée. Cependant, les premiers textes de la littérature camerounaise d’expression anglaise ne semblent point briller par leur encrage dans les préoccupations des populations qui les ont suscités. On pourrait même effectivement dire que cette dernière est plutôt déconnectée de la réalité ambiante. En effet, alors que René Philombe, Mongo Beti ou Daniel Ewandé connaissent la prison ou l’exil parce que leurs écrits heurtent de front le pouvoir de Yaoundé au lendemain de l’indépendance, alors que les accords de Foumban qui créent deux Républiques Fédérées du Cameroun et garantissent les libertés fondamentales aux citoyens des deux territoires sont mis hors-jeu par une série d’ordonnances et de lois d’exception anticonstitutionnelles (1961, 1963, 1966, etc.), alors que le régime du président Ahidjo exclue systématiquement l’héritage britannique pourtant déclaré officiellement comme faisant partie intégrante du patrimoine national de la vie publique, alors que sous prétexte de « pacification » du pays, la soldatesque du même Ahidjo, « assistée » par l’armée française, assassine à tour de bras les patriotes camerounais (plus de 400 000 morts dans les seuls Mungo, la Sanaga Maritime ou l’Ouest), bref, pendant que « Rome brûle », nombre de créateurs de la minorité anglophone semblent chanter, comme la cigale de la fable. Adventuring with Jaja (1962) de Sankie Maimo, A Few Days and Nights (1966) ou Because of Women (1968), Black and White in Love (1972) de Mbella Sonne Dipoko, Taboo Love (1980), de Joseph Ngongwikuo, par exemple, célèbrent la romance. Et, quand quelques écrits se départissent de l’amour et de ses déclinaisons, ils semblent se préoccuper essentiellement des thèmes « omnibus » qui, ainsi que les définit Pierre Bourdieu « intéressent tout le monde mais sur un mode tel qu’ils ne touchent à rien d’important[8]. » I Am Vindicated (1958), Sov Mbang the Soothsayer (1968) et The Succession in Sarkov (1980) de Sankie Maimo, The White Man of God (1980) et Lukong and the Leopard (1975) de Kenjo Jumbam, The Taboo Kingdom (1986) de Joseph Ngongwikuo, The Good Food (1977) de Nsanda Eba ouThe Footprints of Destiny (1985) de Azanwi Nchami traitent invariablement de l’éternel conflit entre la tradition et la modernité qui, ici, se termine à l’avantage de la première. Si sur le plan esthétique on peut relever que Bella Sone Dipoko ou Kenjo Jumban par exemple, font montre d’une maîtrise incontestable de la langue d’écriture ou de l’art de la poésie ou du roman et de la nouvelle, tandis que les autres ne brillent guère par la qualité intrinsèque de leurs textes, il reste que cette thématique éculée éloigne l’élite écrivante anglophone autant de leurs congénères de langue française que de la communauté anglophone avec qui elle partage la culture (coloniale) britannique.

Il a fallu donc attendre la fin des années 70, voire le milieu des années 80 pour que la littérature camerounaise d’expression anglaise devienne effectivement nationale au sens où l’entendent les promoteurs de la Harlem Renaissance ou même de la Négritude, dans la mesure où elle semble vouloir, enfin, traduire des préoccupations de nombre de ceux que Stephen Arnold appelle des « orphelins à la recherche de leur identité. » Il est vrai que cette période coïncide avec l’avènement d’un régime politique qui se veut plutôt libéral au Cameroun. En réalité, ce temps aura été surtout nécessaire pour que la politique volontariste que le premier gouvernement du Cameroun indépendant mène dans cette partie du territoire, en matière d’éducation et de formation, porte ses premiers fruits. En fait, en deux décennies d’indépendance, a pu enfin émerger une élite intellectuelle originaire de l’ex-Southern Cameroon, une population suffisante de producteurs et de consommateurs potentiels de la littérature écrite. Le corrélation entre le nombre de la population écrivante et la population lisante potentielles d’une part et la formation des producteurs et celles des consommateurs du livre est d’une importance capitale comme le montre bien Robert Escarpit. En effet, affirme l’auteur de La Révolution du livre. Ainsi, en dehors du nombre jamais atteint de lettrés en la langue de Shakespeare que connaît le Cameroun, la revue Abbia publiée par la Faculté des Arts, Lettres et Sciences humaines de l’Université Fédérale du Cameroun, aura permis à de nombreux Camerounais autant d’expression française que d’expression anglaise, de faire leurs premières armes, soit comme critiques, soit comme créateurs ou les deux à la fois, sous la direction clairvoyante de Bernard Fonlon. Nombre des ex-collaborateurs de Abbia sont d’ailleurs aujourd’hui des références incontestées de la critique littéraire camerounaise: Ambroise Kom, Nalova Lyonga, Bole Butake, etc. En effet, ce féru des lettres anglaises et françaises, et passionné de la littérature camerounaise originaire de l’ex-Cameroun Occidental et qui manie avec une aisance exceptionnelle la langue de la reine d’Angleterre et celle de Molière, a dirigé pendant 20 ans (1962-1982) la revue Abbia qui peut à juste titre être considérée comme l’une des toutes premières pierres de l’édifice de toute l’institution littéraire camerounaise.

Par delà les nouvelles thématiques qui pourraient caractériser cette « nouvelle littérature », se remarquent sur le plan de l’institution même de la littérature, des tentatives plus ou moins heureuses de mettre en place les instances qui permettent d’instituer la littérature anglophone. L’une des premières instances notables est celle de l’édition qui se rapatrie effectivement et se professionnalise plus ou moins. On sait que les premiers textes de la communauté anglophone sont le fait d’éditeurs étrangers, comme ceux de nombreux auteurs de la littérature francophone d’ailleurs. Mais après les premiers textes de Maimo et Dipoko notamment, la littérature anglophone est généralement le fait d’éditeurs locaux de fortune ou de publications à compte d’auteurs qui ne disent pas leur nom. J’ai d’ailleurs montré dans le chapitre quatre de mon essai La Littérature camerounaise dans le champ social. Grandeurs, misères et défis, comment les éditions Nouremac à l’origine de près du quart de la production avant le milieu des années 80 sont, en réalité, une modeste imprimerie basée à Limbe qui n’a aucune ambition éditoriale au sens où on entend habituellement ce mot. The Past Tense of Shit ou A Time of Hope, par exemple (qui ont en plus en commun d’être écrits en anglais), sont en réalité, seulement imprimés et non édités chez Nouremac, tadis que Rotcod Gobata et Tita Julius Che exploitent tous simplement le label de la maison qui jouit d’une notoriété certaine dans la région anglophone du Cameroun, pour vendre leurs textes. George Ngwane et ses collègues perpétuent ainsi tout simplement, avec une meilleure technologie, la tradition du « Shoesting Publishers », cheville ouvrière de la « Onitsha Market Literature ». C’est ce qui explique que la qualité technique de certains ouvrages ainsi mis sur le marché autant que la qualité esthétique propre des autres, laisse parfois franchement à désirer. Nombre de textes ainsi publiés ne connaissent d’ailleurs qu’une diffusion confidentielle : ils sont introuvables à Buea, capitale intellectuelle du Cameroun anglophone depuis l’avènement de l’université du même nom, située à 20 minutes de route de leur ville supposée d’édition.

La fin des années 80 et surtout les années 90 voient, quant à eux, émerger des éditeurs professionnels : Buma Kor, Patron Publishing House, Cosmos Educationnal Publishers, etc. qui font de l’édition un véritable métier ; tandis que les Editions CLE de Yaoundé, après une hibernation de près d’une décennie, inscrivent quelques titres dans leur catalogue : Lake God and Other Plays (CLE, 1999) de Bole Butake,Change Waka and His Man Sawa Boy (CLE, 2001) et Three Plays (CLE 2003) de Bate Besong, The Death Cerificate (CLE, 2005) de Alobwed’Epie, etc. L’activité éditoriale professionnelle remarquée est appuyée par une presse littéraire qui, pour être modeste, ne manque pas, dès la fin des années 80, « d’apporter un soutien à la cause.» Des émissions de radio comme Literary Half Hour du poste national de la radio d’Etat, non seulement présentent des ?uvres d’auteurs camerounais anglophones, mais aussi invitent très régulièrement ces mêmes auteurs et parfois des acteurs de théâtre qui discutent de leur art, de leurs ?uvres ou des performances des autres. Dans le même ordre d’idées, Cameroon Report qui est rebaptisée plus tard Cameroon Calling, l’émission de la radio d’Etat la plus écoutée par la communauté anglophone, ne manque pas, à l’occasion, d’inviter des intellectuels anglophones dont des écrivains qui parlent des publications ou des auteurs du champ : Bole Butake, Bate Besong, Epie Ngome, Eyoh, George Ngwane, etc. A la télévision nationale, en dépit d’une programmation de plus hasardeuses et des plus irrégulières (qui ne sont d’ailleurs pas l’apanage des seules dites tranches d’antenne), en plus de la présentation des textes, des acteurs ou des auteurs comme Literary Half Hour, Focus on Arts diffuse régulièrement des extraits de pièces jouées par des troupes locales qui sont commentés à l’occasion par des dramaturges, des critiques ou des metteurs en scène et acteurs divers : Hansel Ndumbe Eyoh, Bole Butake, Gilbert Doho, Victor Epie Ngome, Bate Besong etc. La presse privée d’expression anglaise qui a fleuri depuis le début des années 90 accorde, elle aussi, une certaine audience aux écrivains qui par ailleurs sont généralement des leaders d’opinion. Bate Besong est ainsi, depuis le milieu des années 90 jusqu’à sa mort en 2007, l’écrivain anglophone le plus présent dansCameroon Post, The Herald ou même Cameroon Life, il est vrai, pas seulement pour des raisons littéraires. La librairie Cosmopen Booshop a, elle aussi, été de tous les combats pour la connaissance et la reconnaissance de la littérature camerounaise d’expression anglaise dans la capitale culturelle et intellectuelle camerounaise, Yaoundé, avant l’avènement d’autres universités à l’intérieur du pays. Tirant partie de toute l’exposition médiatique des acteurs de la littérature anglophone camerounaise, elle aura ainsi, et très efficacement, jusqu’à la fin des années 80 au moins, apporté solution à l’essentiel de la demande des consommateurs de la littérature anglophone, notamment aux étudiants et aux enseignants de l’université de Yaoundé avec lesquels elle a longtemps entretenu d’excellentes relations de complémentarité.

Cette vitalité est parachevée par une critique universitaire endogène qui s’exprime dans des revues qui, malheureusement, comme de nombreux enfants du Tiers-monde, disparaissent avant d’avoir fêté leur premier anniversaire. Après la disparition de la revue Abbia, nombre de critiques et d’universitaires qui, pour la plupart, ont fait leurs premières armes dans le support irremplaçable de Bernard Fonlon, n’ont cessé d’essayer de (re)donner vie à la critique littéraire et à la littérature camerounaises exprimées dans la langue de Shakespeare. Toutefois, siThe Mould, African Theatre Review, Cameroon Literay Journal, New Horizons, Fako,Sosongho, Weka, etc. ont rarement dépassé le cap de 5 numéros, chacune aura, à la manière de Légitime Défense ou L’Etudiant noir, en leur temps (toute proportion gardée), marqué la vie intellectuelle de la communauté des créateurs et des critiques camerounaise.


crocodegalbert)/n

Le Goethe Institut fête ses 50 ans au Cameroun

L’institut lance un concours de mise en scène de théâtre sur la pièce «Iphigènie en Tauride» de Johann Wolfgang von Goethe

Placée sous le signe d’une réflexion sur les 50 ans de dialogue interculturel entre le Cameroun et l’Allemagne, le Goethe-Institut lance un concours de mise en scène « Goethe in Kamerun » pour les professionnels et amateurs de théâtre. Concernant la participation, chaque compagnie désireuse de concourir doit envoyer une présentation (Curriculum-Vitae de la compagnie, noms de membres, etc.) et une note de mise en scène jusqu’au vendredi 27 mai 2011 au Goethe-Institut. L’équipe ne doit pas dépasser cinq personnes, y compris le metteur en scène et le régisseur. Les tâches sont les suivantes : chacune des compagnies présentera la même séquence, le Goethe-Institut choisira la séquence à mettre en scène et elle sera communiquée le 01 juin 2011. Les raccourcissements de textes et les improvisations sont permis. Les pièces à présenter ne doivent pas dépasser douze minutes. Toutes les mini-pièces seront présentées pendant la journée porte ouverte du Goethe-Institut prévue le 07 juillet 2011 entre 10 h et 16 h. Les trois compagnies gagnantes rejoueront leur pièce le même soir à 18 h. Pour des questions techniques, le Goethe-Institut ne peut mettre à disposition des salles de répétition et il ne soutient pas financièrement les participants du concours. Chaque groupe aura la scène du Goethe-Institut pour un filage et l’installation technique pendant une heure, le Mercredi 06 Juillet 2011. Chaque équipe a le droit d’utiliser trois projecteurs du Goethe-Institut. Chaque équipe est responsable de sa scénographie. Pendant la représentation, chaque compagnie doit avoir un régisseur qui assure la technique. Une présélection de 12 compagnies sera effectuée sur la base de la note de mise en scène. Un jury indépendant sélectionnera les trois meilleures propositions de mise en scène.

Historique du Goethe-Institut Kamerun
En janvier 1961, le Dr F. Th. Schnitzler a dispensé le premier cours d’allemand à Yaoundé. Il venait de Douala et avait emprunté le pont de la Sanaga qui relie les capitales économique et politique. En automne de la même année, une succursale du Goethe-Institut a ouvert ses portes à Yaoundé. Depuis sa mise en place au Cameroun, 50 années se sont écoulées. Le large éventail des activités menées par le Goethe-Institut pourrait être symbolisé par un pont. En tant qu’institution allemande et européenne, le Goethe-Institut agit dans le sens d’un échange et d’un dialogue dans les domaines de la langue, de l’éducation et de la coopération culturelle internationale. La richesse culturelle, les multiples expériences du « vivre ensemble » et la diversité linguistique offrent de nouveaux défis dans la perspective du dialogue culturel entre le Cameroun et l’Allemagne, l’Afrique et l’Europe aussi bien par le passé que pour l’avenir. Ces défis constituent une rencontre créative et critique, et proposent en même temps des questions et des réponses. En 2011, le programme du Goethe-Institut Kamerun est placé sous le signe de la perpétuation de ce pont.

Affiche concours
Institut Goethe Cameroun)/n

Lancement d’une plateforme de littérature au Goethe institut de Yaoundé

L’objectif est de favoriser les liens de culture entre le Cameroun et l’Allemagne

Ce mercredi 16 février 2011 a eu lieu au Goethe-Institut de Yaoundé la lecture performative. Dans le cadre du café de la littérature, le Goethe-Institut Kamerun en collaboration avec l’artiste performeur Christian Etongo lance une plate-forme dédiée la littérature contemporaine allemande. Pour les organisateurs il est question de favoriser les liens de culture entre le Cameroun et l’Allemagne mais aussi communiquer une image de l’Allemagne en informant sur la vie culturelle, sociale et politique du pays Dans ce cadre nous invitons des artistes camerounais à présenter une uvre allemande et son auteur en langue française. affirme Raphaël Mouchangou, animateur culturel au Goethe-Institut Kamerun. Pour cette 1ère édition, Christian Etongo présentait l’auteure allemande Katja Lange-Müller (née en le 13 Février 1951, auteure de 11 livres et titulaire de 09 prix littéraire ndlr) et son roman Böse Schafe Vilains Moutons-liaison dangereuse à Berlin.Le roman raconte l’histoire d’un amour à Berlin avant la chute du mur. En effet, Soja, 39 ans, a fui Berlin-Est depuis peu et survit grâce à des petits boulots. Dans le métro, elle rencontre Harry jeune homme paumé et taciturne. Le jour où elle apprend qu’il sort de prison et qu’il se drogue à l’héroïne, c’est déjà trop tard: elle l’a dans la peau. Christian ETONGO artiste performeur né en 1972 au Cameroun, rastafricain, vit et travaille à Yaoundé (Cameroun) artiste engagé et révolutionnaire veut faire connaître la performance dans son pays comme art à part entière.

Le Goethe-Institut est au niveau international, la plus importante institution culturelle de la République Fédérale d’Allemagne. Il a pour mission de promouvoir la langue allemande à l’étranger, d’encourager la coopération culturelle internationale. Par l’intermédiaire de son réseau mondial, il joue depuis plus de cinquante ans un rôle central dans la politique culturelle de l’Allemagne à l’étranger. Il entretient des partenariats au niveau des différents Länder et communes, ainsi que dans le domaine culturel qu’il soit privé ou public et le domaine économique. Son travail repose en grande partie sur le dynamisme culturel et le caractère ouvert et diversifié de la société allemande. Mais il s’inspire également des compétences et des idées de ses partenaires et les met en relation avec ses propres expériences interculturelles et professionnelles. Il est à la fois un partenaire et un prestataire de services pour tous ceux qui uvrent pour l’Allemagne, sa langue et sa culture. Il est autonome et sans étiquette politique. Son action se confronte aux défis politico-culturels de la mondialisation et développe des concepts novateurs pour un monde dans lequel la compréhension mutuelle est facteur d’humanité et la diversité culturelle synonyme de richesses. Au cameroun, l’institut soutient de nombreuses initiatives culturelles telles que le cinéma, la musique et l’art. Pour la fête de la jeunesse, il avait organisé un concert scolaire. Notre but était de mette sur pied un concept qui permettra aux jeunes musicien camerounais de pouvoir s’exprimer et d’être suivi, avait déclaré Raphaël Mouchangou, le responsable du concept.


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« Mila Assouté le caméléon »: Le livre de Régine Mfoumou sur l’imposture des hommes politiques

Dans cet ouvrage, l’auteur analyse la vie et les déclarations de Mila Assouté pour démontrer son manque de sincérité politique

Pour une politique franche
Ce jeudi 02 décembre, la camerounaise Régine Mfoumou a présenté à la fondation Muna à Yaoundé, son dernier ouvrage, Pierre Mila Assouté, le Caméléon. Le livre analyse dans le fond, les discours de cet homme politique, qui a montré des ambitions à accéder à la magistrature suprême au Cameroun. Par cette uvre l’auteur dit vouloir permettre d’explorer, mais surtout de dénoncer l’usage du mensonge politique afin d’inviter les lecteurs africains animés d’une certaine passion de la démocratie, à la vigilance et à l’exigence. L’ouvrage permet également de rappeler aux politiciens que l’indulgence et la confiance qui leur sont accordées par le peuple, notamment lors des campagnes électorales, nécessitent en retour un respect qui ne laisse pas de place au mensonge. Le projet de mon livre je l’ai eu lorsque j’ai commencé à lire les discours de Mila Assouté et que j’ai relevé quelques incohérences entre ses dires et certains faits pertinents que les lecteurs rapportaient. Alors j’ai débuté par une analyse sémiotique de ses déclarations puis à une véritable critique politique a déclaré Régine Mfoumou en s’adressant à la presse. Le livre débute par une interrogation, celle de savoir qui est Mila Assouté. Il a été édité par les éditions Ccinia en France, qui avaient déjà mis sur le marché, un livre parlant de la prostitution africaine en Europe. L’éditeur présent à la cérémonie de dédicace a fait savoir qu’il avait été marqué par la franchise de l’ouvrage ce n’est pas une question d’argent, lorsque j’ai lu l’essai, j’ai trouvé le discours franc et je me suis dit c’est un bon risque à prendre a déclaré le pasteur Shébuel Mowhou.

Déjà la controverse
Le style de l’ouvrage est simple et facile de lecture. Présents dans la salle, des partisans favorables à l’homme politique concerné ont émis de profondes réserves sur l’objectivité des faits annoncés dans l’ouvrage. Aucune critique de forme cependant, tout sur le fond. Certains ont fait remarquer que l’auteur a étrangement choisi de communiquer sur son livre au lendemain de l’annonce par la justice française d’ouvrir une enquête sur la fortune du chef de l’état camerounais. Le message ne serait pas «faites attentions aux gens de la diaspora et méfiez-vous des nouveaux médias qu’ils utilisent pour vous informer?» a demandé un des journalistes présent dans la salle. Non! a répondu l’auteur. Mon objectif n’est pas vraiment politique. C’est un hasard a rajouté l’éditeur, nous ne produisons pas un livre avec un plan visant à le sortir à l’occasion de tel ou tel évènement puisque nous n’avons pas la capacité de les prévoir. Plusieurs personnes critiquent aussi certaines contradictions contenues dans l’ouvrage. L’auteur qui invite à se méfier des informations issues d’Internet, annonce pourtant avoir basé l’essentiel de ses recherches par ce moyen de communication, avec quelques appels parfois passés. Je n’ai presque pas bougé de chez moi, j’ai tout collecté par Internet, a affirmé Régine M. L’auteur a démenti vouloir détruire politiquement Mila Assouté dont elle apprécie d’ailleurs certains points de son projet politique. Mais en même temps elle revient sur certaines accusations, rapportant qu’il a menti à des russes sur ses titres académiques et sur certains de ses voyages et statuts. Le livre est déjà disponible au Cameroun aux éditions l’Harmattan au prix de 7500 Fcfa. Régine Mfoumou est une littéraire camerounaise qu’on présente angliciste, africaniste, écrivain, spécialiste de l’univers afro-américain. Elle est par ailleurs titulaire d’un doctorat en littérature anglaise du 18e siècle, chercheur en histoire de la littérature africaine.

Régine Mfoumou
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Ecrans noirs: Quelle adaptation cinématographique de la littérature en Afrique

La question est au centre d’un colloque animé par des cinéastes et écrivains. Ils ont donné leur sentiment au terme de la 1ere journée.

Il s’agit de travailler les modèles qui existent et les rendre modernes, voire futuristes
Je pense que le travail qui est le nôtre est d’abord un travail de recherche, c’est-à-dire que nous devons chercher et retrouver les formes de narration que nous avons déjà en nous-même et que nous utilisons au quotidien sous un autre format dans la conversation. Il s’agit de travailler les modèles qui existent et les rendre modernes, voire futuristes. Nous pouvons innover pour être à la tête d’une manière de faire et de raconter les histoires. Et je vais prendre un exemple, lorsque vous voyez des films avec des flash-back, dans les récits de tous les jours on a recours à cette forme de présentation du réel. Donc je ne crois pas qu’il s’agit d’être dans un modèle qui consiste à suivre le chemin tracé par les occidentaux, même si c’est pour nous ; chez eux cela est conforme à leur histoire. Il y a d’abord eu le théâtre, puis la littérature et enfin le cinéma. Chez nous, tout cela est arrivé en même temps et sous une forme définitive pour nous et en construction chez les occidentaux. Nous ne devons pas essayer de suivre leurs processus, nous devons créer notre modèle dans ce domaine. Pour moi il y a un concept qui m’amuse toujours ; lorsqu’on dit cinéma africain, c’est un concept qui est proposé par les européens. En musique moi j’aime bien lorsque parlant d’un rythme africain, on dit par exemple que ça c’est du Ndombolo. Vous voyez on ne dit pas danse africaine, on dit le Ndombolo. Alors c’est la même chose si on donne une identité à notre cinéma voilà comment on peut arriver à créer un cinéma spécifiquement africain.

Jean pierre bekolo, réalisateur et professeur de cinéma
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Mon sentiment au départ est celui d’une très grande tristesse
Le cinéma dans un pays comme le Cameroun ne devait pas être dans cet état. Que le Cameroun n’ait pas de salle de cinéma c’est à ne rien comprendre. Quand j’étais jeune à douala, il y’avait de nombreuses salles de cinéma. Qu’on ne nous dise pas que c’est la télévision qui a tué le cinéma, ce n’est pas vrai sinon pourquoi seulement au Cameroun et pas ailleurs? Et puis cela me fait penser à ce qu’on se disait ce matin, on nous dit que c’est parce qu’il y a la télévision qu’on ne peut pas lire je dis ce n’est pas vrai; il n’y a aucune raison pour qu’on ne puisse pas lire. Je crois qu’il y a un vrai besoin de politique littéraire et cinématographique dans ce pays. Regardez par exemple un colloque comme celui-ci sur le thème cinéma et littérature, je suis présent, Jean pierre Bekolo est présent et d’autres personnalités majeures du cinéma et de la littérature en Afrique, mais il y’a peu d’étudiants. Et plus grave, les universités ne nous contactent pas pour profiter de notre présence, alors qu’il y a des départements de cinéma et de littérature. D’un autre côté, il y a un sentiment d’espoir. Qu’on en soit à la 14ème édition des écrans noirs, ce n’est pas rien. Au départ, personne n’aurait parié sur les écrans noirs. Il a survécu et il s’améliore. On est passé d’une simple rencontre à un festival primé et on y organise des colloques d’un tel niveau et ça, c’est absolument à féliciter. De même je me rends compte que le cinéma avance au Cameroun. Il y a des jeunes gens créatifs et qui se battent avec peu de moyens et on sent qu’ils veulent que ça marche.

Gaston Kelman, écrivain
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Je suis absolument pour un cinéma libre par rapport à la littérature
Si je lis un livre qui me fait rêver et que je vois que je peux y parvenir en faisant rêver les autres je dis ça c’est un livre adaptable. mais les cinéastes ont le droit de se donner des libertés. Le cinéaste est cinéaste déjà, musicien, peintre, danseur, costumier, donc lorsqu’un cinéaste entre dans un livre, il y va en pensant à tous ces métiers et à tous ces aspects-là. La conséquence est que je prends des libertés pour pouvoir emmener celui qui va voir le film à cerner ce que j’ai envie qu’il comprenne. Parce que la description littéraire d’une couleur par exemple n’est pas palpable. C’est le cinéaste qui lui donne une forme, une intensité et une orientation pour le cinéphile et pour ça il doit être libre. D’un autre coté le cinéaste c’est quelqu’un qui aborde un livre avec ses expériences personnelles. Une de ces expériences peut se retrouver dans ces livres là ; alors le cinéaste en tant qu’artiste doit pouvoir faire ressortir tous ces éléments subjectifs de la perception qu’il se fait d’une uvre littéraire. Je suis absolument pour un cinéma libre par rapport à la littérature. Je veux être compris. La littérature même si elle peut inspirer le cinéma est très différente. La littérature est un art solitaire ; on peut être dans son univers imaginaire et écrire un roman. Mais avec le cinéma il va falloir compter avec les autres (acteurs, machinistes, ingénieurs de son et tous ceux qui interviennent dans la production), le cinéma est art collectif.

Mansour Sara Wade, cinéaste sénégalais
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La bonne adaptation est celle qui tient compte de l’ouvrage littéraire dans son entièreté
Selon moi, il faut que l’auteur fasse une distanciation entre lui et son uvre. Cela permettra au scénariste de pouvoir s’en approprier. D’un autre côté, il faudrait que le scénariste ou le réalisateur sente l’ouvrage qu’il est en train de vouloir adapter. S’il ne le sent pas il ne pourra pas en décoder les sens profond. Troisième point, il faudrait qu’il y ait une vision complémentaire entre le scénariste et l’écrivain. On a besoin de savoir ce qui a motivé sa décision d’écrire son uvre. Alors pour moi je maintiens que si on ne peut pas faire un effort de restituer avec une certaine fidélité la pensée d’un écrivain alors on laisse son oeuvre. J’ai par exemple aimé «le prix du pardon», ce n’est pas parce que Mansour est là, mais j’ai lu l’histoire et j’ai vu le film, je pense que pour ce qui est du Sénégal c’est la meilleure adaptation au cinéma d’une uvre littéraire. Je ne connais malheureusement pas des films camerounais, j’ai beaucoup aimé le grand Blanc de Lambaréné, mais bien évidement cela fait trop longtemps.

Sohkna Benga, littéraire sénégalaise et scénariste
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Je suis heureux de voir tous ces participants
Je suis très heureux pour ce qui est des participants, voir réunis comme ça autour d’une table Jean pierre bekolo, Gaston Kelman et des grands cinéaste et littéraire sénégalais, et surtout de pouvoir discuter avec eux, c’est quelque chose que je n’imaginais pas pouvoir faire un jour. Ils ont chacun, son point de vue défendant, apporté des éclairages sur un certain nombre de concepts qui jusque-là pour nous relevaient plus de la théorie. C’était un bonheur pour moi. Je déplore malheureusement une participation presque nulle des étudiant en cinéma et je dis c’est déplorable. Ils ont raté quelque chose de part ce que nous avons pu apprendre aujourd’hui. Je suis aussi interrogateur sur la suite à donner au colloque. Après ce colloque s’il n’y a pas de suivi le problème reste entier. Jean pierre Bekolo l’a dit: il est important qu’on puisse s’approcher de ceux qui connaissent déjà afin d’apprendre. Un apprentissage qui se fera par la pratique. Donc il faudrait je pense que soit mis un cadre qui puise permettre aux étudiants en cinéma de pouvoir pratiquer l’art du cinéma.

Henock Arcene Raoul, étudiant
Journalducameroun.com)/n

Des Camerounais lancent un concours panafricain de la littérature africaine pour promouvoir la diversité culturelle

Lydie Seuleu, coordinatrice du projet en donne les contours

Dites nous pourquoi un tel concours?
Au-delà de la promotion de la diversité culturelle et linguistique en Afrique, il est question à travers ce concours de langues de faire émerger les littératures en langues de l’Afrique aux problématiques de la littérature générale; développer au niveau local les capacités de création, d’une part de logiciels dans les langues locales, et d’autre part des contenus adaptés aux différentes catégories de populations, y compris les analphabètes, les handicapé(e)s, les groupes défavorisés ou vulnérables, etc. Mais aussi, de coopérer avec les peuples autochtones et les communautés traditionnelles en vue de leur donner les moyens d’utiliser leur savoir traditionnel de façon plus efficace et d’en faire bénéficier au plus grand nombre; d’encourager des centres d’apprentissage des langues maternelles africaines; voire d’organiser des séances de lecture en nos langues maternelles en Afrique et hors d’Afrique.

Quelle est la planification de ce concours?
Nous commençons cette année avec le Cameroun afin de faire émerger nos langues nationales parlées et écrites. Puis ce concours prendra une envergure régionale (Zone CEMAC). Ensuite une envergure continentale et enfin une envergure mondiale (Toutes les six régions de l’Union africaine)

Où se déroule exactement le concours?
Le concours a lieu en terre Camerounaise. Le management du concours a lieu en Allemagne en interaction avez les différents jurys présents au Cameroun.

Lydie Seuleu, promotrice du concours de langues
Journalducameroun.com)/n

Qui peut y participer?
Pour le prix national de littérature en langues nationales camerounaises avec une écriture existante: les élèves (primaire jusqu’au secondaire); les étudiant(e)s et toute autre personne s’intéressant aux langues nationales camerounaises

Quelles en sont les récompenses?
1) Pour chaque langue camerounaise avec une écriture existante, un jury.
2) Tous/toutes élèves envoient leur rédaction sous forme de manuscrit ou électronique au jury spécialisé
3a) Le meilleur texte des élèves (par langue) sera récompensé par un fort prix
3b) Les meilleurs textes des élèves, étudiant(e)s et autres personnes avec leurs auteurs et jurys figureront dans le livre d´or des langues camerounaises

Quelles autres exigences pour la rédaction du texte?
Des textes identiques seront d´office éliminés. Le texte doit remplir au minimum trois pages de format A4. Le thème de rédaction peut-être d’ordre social, économique, culturel, sanitaire, technologique, etc. Le texte doit être envoyé au plus tard le 31 juillet 2010. Le texte doit être numérique ou manuscrit (bien lisible): en cas de manuscrit, scanner et les envoyer en fichier joint; Faire preuve de créativité dans sa rédaction

Quelles sont les dates pour cette année?
01 mai 2010 – 31 mai 2010: Annonce et enregistrement
01 Juin 2010 – 30 juin 2010: Formation des jury par langue au Cameroun
31 Mai 2010 – 31 Juillet 2010 (voir jusqu’au 30 Septembre 2010): Envoi des textes en langue nationale à l’adresse (pplawr@googlemail.com)
19 Décembre 2010: Remise des prix au Cameroun par les différents Jurys

À qui s’adresser pour plus de renseignements?
Lydie Seuleu (LSEULEUN@yahoo.DE) et Edy Guevara Komgang: pplawr@googlemail.com

Affiche du concours
Lydie Seuleu et Wamy Francis)/n

Prix Nobel: Voici les 13 lauréats des récompenses 2009

Le prix Nobel de l’économie a été remis lundi dernier clôturant l’édition 2009 de ces prestigieuses distinctions

Médecine: Honneur aux solutions du vieillissement
Premier de cette édition, le prix Nobel de médecine 2009 a été attribué à l’Australo-Américaine Elizabeth Blackburn et aux Américains Carol Greider et Jack Szostak pour leurs travaux qui ont principalement porté sur l’enzyme Télomérase. Naturellement présente dans l’organisme, cette dernière sert à réparer les télomères, qui sont présents à l’extrémité des chromosomes humains et dont le raccourcissement, au fil des cycles de divisions cellulaires, entraîne le vieillissement de nos cellules. Si elles sont absentes, la survie et la reproduction des cellules sont en péril. Les travaux de ces trois chercheurs peuvent donc contribuer à mieux faire comprendre, voire combattre, les causes et les effets du vieillissement chez la personne normale ou bien dans le cas de la Progeria, cette maladie qui fait vieillir prématurément des enfants. Dans une société occidentale de plus en plus vielle, la finalisation de ces travaux serait trop important pour le maintient d’un certain équilibre.

Elizabeth Blackburn, Carol Greider et Jack Szostak
Chloé Durand-Parenti/ Montage lepoint.fr)/n

Physique: Les maitres de la lumière primés
Le prix Nobel de physique 2009 a été décerné en double, à l’Américano-britannique Charles Kao d’une part, et à l’Américano-canadien Willard Boyle et à l’Américain George Smith d’autre part pour des travaux sur les applications liées à la lumière. Charles Kao est récompensé pour une avancée dans le domaine de la transmission de la lumière dans les fibres pour la communication optique. Willard Sterling Boyle et George Elwood Smith se partagent tous les deux le reste du prix pour la réalisation des premiers capteurs CCD qui sont aujourd’hui omniprésents en photographie numérique. En 1969, ils travaillaient ensemble dans les mythiques laboratoires Bell, déjà à l’origine d’un prix Nobel de physique avec l’invention du transistor. C’est là que les deux hommes ont concrétisé les idées à l’origine de nos caméras vidéo et de nos appareils photos modernes.

Charles Kao, Willard Boyle et George Smith
Chloé Durand-Parenti/ Montage lepoint.fr)/n

Chimie: Soutien prononcé pour la Biomédecine
Le Nobel de chimie 2009 à été décerné aux Américains Venkatraman Ramakrishnan et Thomas Steitz ainsi qu’à l’Israélienne Ada Yonath pour leurs travaux sur le ribosome. Les ribosomes dans le corps humain ont pour fonction de lire le code génétique pour produire les protéines nécessaires à la constitution et au fonctionnement des organismes. Hémoglobine, hormone, enzyme digestive, composant des cellules, anticorps. sont tous synthétisés par les ribosomes. C’est le cas pour l’Homme, mais aussi pour les bactéries responsables de maladies. Ces travaux ont ouvert la voie à de nouveaux antibiotiques. C’est en bloquant le fonctionnement de ces ribosomes que les antibiotiques luttent contre les bactéries. Mieux les comprendre, c’est donc mieux lutter contre les maladies. Ces résultats sont utilisés depuis 2000 pour mettre au point de nouveaux antibiotiques.

Venkatraman Ramakrishnan, Thomas Steitz et Ada Yonath
Chloé Durand-Parenti/ Montage lepoint.fr)/n

Littérature: Hertha meilleure que le reste
Le prix Nobel de Littérature a récompensé la romancière allemande d’origine roumaine Herta Müller qui, par sa prose empreinte de poésie, a élevé sa voix contre la dictature communiste de Nicolae Ceausescu tombée il y a tout juste vingt ans en 1989. Des observateurs y ont vu une volonté pour le comité du Prix de faire un clin d’ il à l’anniversaire de la chute du mur de Berlin. Hertha a été la surprise de ce prix Nobel. Le dernier ouvrage de Herta Müller, raconte l’épisode méconnu des camps soviétiques situés en Ukraine, où ont été déportés des dizaines de milliers de civils roumains d’origine allemande, en 1945. Ces civils raflés dès l’entrée de l’armée Rouge en janvier 1945 ont passé près de cinq ans dans les geôles soviétiques. Ils étaient issus des deux principales communautés allemandes de Roumanie, les Saxons et les Souabes.

Herta Müller
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Paix: Et encore Barack Obama
Autre surprise, Le prix Nobel de la paix a été décerné au président américain Barack Obama pour « ses efforts à renforcer la diplomatie et la coopération entre les peuples ». Campagne médiatique recherchée, opération réussie. La nouvelle a fait le tour du monde, le tour des média. « Le comité a attaché beaucoup d’importance à la vision et aux efforts d’Obama en vue d’un monde sans armes nucléaires », a déclaré le président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland. Déjà en campagne Barack Obama avait déjà émis l’idée de tendre la main aux pays  »hostiles ». « En tant que président, Obama a créé un nouveau climat dans la politique internationale. La diplomatie multilatérale a retrouvé une position centrale, avec un accent mis sur le rôle que les Nations unies et d’autres institutions internationales peuvent jouer », a ajouté Thorbjoern Jagland.

Barack Obama
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Economie: Pour une économie participative
Le dernier prix Nobel attribué, le prix d’économie, a été décerné à Elinor Ostrom, « pour son analyse de la gouvernance économique, notamment de la gestion des biens publics », et à Olivier Williamson, «pour son analyse de la gouvernance économique, notamment des frontières de la firme ». Elinor Ostrom travaille sur les Communs, cette forme spécifique de propriété et de gouvernance qui place les décisions collectives des « communautés » au centre du jeu socio-économique. Quant à Olivier Williamson, il a poursuivie et développé les travaux de Ronald H. Coase, qui avait attiré l’attention dès l’avant-guerre sur l’importance des coûts de transaction. Il propose une vision de l’économie qui tranche avec la théorie néoclassique.

Elinor Ostrom et Oliver Williamson
Chloé Durand-Parenti/ Montage lepoint.fr)/n

Prix Nobel 2009: Des distinctions pas comme les autres

Avec un nombre record de femmes, d’Américains, et de nombreuses surprises les prix 2009 posent d’énormes réflexions

Les femmes à l’honneur
Cinq femmes ont été récompensées à cette occasion: l’Allemande d’origine roumaine Herta Müller (Littérature), l’Américano-australienne Elizabeth H. Blackburn et l’Américaine Carol W. Greider (Physiologie-Médecine), l’Américaine Elinor Ostrom (Economie), et l’Israélienne Ada E. Yonath (Chimie). Depuis sa création, le Prix Nobel a été décerné 36 fois à des femmes. La française Marie Curie est la seule femme à l’avoir reçu deux fois : il n’y a donc, pour l’instant, que 35 femmes qui aient reçu le Prix Nobel. Les prix de la paix et de la littérature ont les meilleures statistiques, au total 23 prix remis à des femmes. Parmi les lauréates de la paix la Kenyane Wangari Maathai, première femme africaine à recevoir le prix.

Les américains plus forts que le reste
11 des 13 lauréats des prix Nobel 2009 sont des Américains, un record sans précédent, le prix de la paix au président Barack Obama étant venu conforter la domination habituelle des Etats-Unis et de leurs puissantes universités en sciences. Seule la littérature et un tiers du prix de chimie ont échappé cette année aux Etats unis, même si plusieurs de ces lauréats sont nés à l’étranger ou ont une double nationalité. Le précédent record de lauréats américains était de 8 (1972, 1990 et 2001). Au total, les Etats-Unis ont déjà fourni, en comptant les doubles nationalités, 93 lauréats en médecine (sur 195 lauréats au total), 82 en physique (sur 186), 61 en chimie (sur 156) et 45 en économie (sur 64). Dans les disciplines scientifiques, le poids des Etats-Unis est assez marqué, surtout depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : 89 lauréats en médecine, 74 en physique et 58 en chimie. Dans les autres matières, cette domination est moins écrasante, avec 21 lauréats sur 120 pour la paix depuis le premier prix en 1901, et seulement 11 lauréats sur 106 pour la littérature.

Herta Müller (Littérature)
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Barack Obama, l’invité surprise
L’édition 2009 des prix Nobel a fait sensation lorsque vendredi 09 octobre dernier, le comité Nobel norvégien a couronné le président américain Barack Obama, moins de neuf mois après son entrée en fonction,  » pour ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples. » Le nom du président américain avait été mentionné mais beaucoup d’experts considéraient qu’il était trop tôt pour le récompenser. Si la nouvelle a réjouit les nombreux supporters du président Américain, à Washington les proches collaborateurs ont légèrement grincé les dents. Depuis son accession au pouvoir, Barack Obama a certes mené de nombreuses initiatives et obtenu beaucoup de gage, mais le plus dur reste à venir. Cette récompense est considérée par certains proches de son administration comme une pression supplémentaire.

L’Afrique non présente
Si on met de coté les origine Kenyanes et Afro américaines du président des Etats-Unis qui est d’ailleurs aussi un peu de plusieurs partie du monde en raison de son histoire culturelle personnelle, l’Afrique n’a pas fourni de Prix Nobel cette année. Depuis sa création très peux d’africains ont eu la prestigieuse récompense. Les quelques rares prix Nobel que le continent a fourni ont toujours été des prix Nobel de paix. Les observateurs y voient un signal fort. Dans l’histoire culturelle contemporaine, l’Afrique produit peu de scientifique, de littéraire. C’est le microbiologue sud-africain MAX THEILER qui ouvre la liste des africains distingués. Le succès est arrivé avec la découverte du vaccin contre la fièvre, faune. Des travaux qui lui avaient valu le prix Nobel de Physiologie et Médecine (1952). Il avait vécu beaucoup d’années aux Etats-Unis et était blanc. Le dernier africain prix Nobel a été Koffi Annan ancien secrétaire général des nations unies, pour ses efforts en faveur de la paix.
Les prix Nobels sont décernés chaque année à des personnes « ayant apporté le plus grand bénéfice à l’humanité », par leurs inventions, découvertes et améliorations dans différents domaines de la connaissance, par l’ uvre littéraire la plus impressionnante, ou par leur travail en faveur de la paix, suivant ainsi les derniers v ux d’Alfred Nobel, inventeur de la dynamite. La cérémonie de remise des prix aura lieu le 10 décembre prochain, jour anniversaire de la mort d’Alfred Nobel.

Barack Obama (paix)
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