Tchad: une marche spontanée après le viol d’une jeune fille

Manifestation spontanée, ce lundi matin à Ndjamena au Tchad, de près de 500 jeunes après le viol d’une lycéenne séquestrée la semaine dernière par des fils de dignitaires du pouvoir

Manifestation spontanée, ce lundi matin à Ndjamena au Tchad, de près de 500 jeunes après le viol d’une lycéenne. La jeune fille a été enlevée, séquestrée et violée la semaine dernière, et cela par des fils de dignitaires du pouvoir. Malgré le tabou autour du viol dans le pays, ses proches et des militants d’associations de femmes ont donc battu le pavé ce matin du 15 février 2016, mais ils ont été dispersés par la police.

Ce lundi matin, c’est à l’appel de l’Association des femmes osant la réussite et le combat pour l’équité (Force), un regroupement de jeunes femmes cadres, qu’une manifestation devait avoir lieu devant le domicile familial de la jeune fille. Mais très vite, le groupe, qui portait des pancartes « Justice pour Zouhoura », « Je suis Zouhoura », a été pris d’assaut par des élèves qui manifestaient déjà depuis ce week-end leur mécontentement sur les réseaux sociaux. Ce sont ces élèves qui ont décidé, plutôt que de faire un regroupement, de se lancer dans une marche.

La marche a duré plusieurs kilomètres allant du domicile familial de la jeune fille jusqu’aux abords du palais de Justice, avant d’être dispersée à coup de grenades. Un groupe d’élèves en s’enfuyant est tombé sur un véhicule de police et a attaqué le véhicule en question. La police a riposté faisant un blessé.

C’est la première mobilisation de ce genre de mobilisation pour telle affaire au Tchad. Et selon plusieurs témoignages de gens qui étaient dans la manifestation, c’est le fait que les violeurs ou les présumés violeurs aient diffusé les images sur les réseaux sociaux qui a poussé à ce ras-le-bol. Dans les rangs de la manifestation, on entendait : « Il faut mettre fin à cette impunité ». C’est peut-être pour cela que spontanément les organisateurs de la marche se sont dirigés en direction du palais de justice, ce qui voudrait dire que c’est un symbole fort.

La mairie Ndjamena au Tchad.
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