Des véhicules ayant pour destination la capitale tchadienne ne quittent pas le Cameroun. Arnaques et règlements de comptes meurtriers au menu
Incroyable mais vrai. Le transit des véhicules en direction du Tchad se porte très mal. « Aucune opération n’est permise depuis plus d’un mois» laisse entendre une source. En effet, depuis le mois de février, six véhicules non- identifiés provenant de l’Europe sont arrivés au port de Douala, dans un conteneur. En Afrique centrale, le port autonome de Douala représente une ouverture portuaire pour certains pays de la sous- région Afrique centrale. Pour la petite histoire, deux tchadiens se seraient enfuis avec les six grosses cylindrées qui suivaient l’acheminement quittant du port autonome de Douala pour N’djamena. Selon notre informateur, aucun des six véhicules de luxes déchargés au Cameroun n’est arrivé à la frontière Cameroun – Tchad. C’est-à-dire à Kousseri où les services douaniers camerounais disposent de tous les moyens de vérification. A ce niveau – là en effet, les agents de douanes s’assurent que les plombs et les marques de colis n’ont pas été rompus ou altérés. Bien plus, ils vérifient que les numéros sont identiques à ceux portés sur le titre de transit d’accompagnement. Après cette opération, les services des douanes confirment leurs visas sur le titre de transit avec mention « vu au passage scellés » ou « plombs intacts ». Ils indiquent ensuite le nombre de colis présentés. Pour l’instant, personne ne veut se prononcer officiellement sur la disparition de ces véhicules de peur d’exposer les initiateurs de cette mafia.Une autre source informe que ces véhicules seraient restés au Cameroun et surement déjà vendus. Car ils sont introuvables. On apprend aussi que l’un des détourneurs de ces véhicules serait assassiné par des tueurs à gages. Quant à son compagnon, il est toujours introuvable et la police judiciaire serait à ses trousses.
L’ambassadeur du Tchad siffle la fin de la récréation
L’histoire inculpe également le monde diplomatique car depuis ces événements, l’ambassadeur du Tchad au Cameroun n’a plus le sommeil tranquille. Ceci se faisait encore ressentir lors de son passage le 11 mars derniers à Douala. Venu deux jours après l’enterrement du jeune tchadien assassiné et logé à l’hôtel Somatel au quartier Bali, le chef de la diplomatie tchadienne avait toujours l’air soucieux. Cela se remarquait par des traces sur son visage. Plongé dans une colère noire, il a interrompu toute action de transit de véhicule en direction de N’djamena. Actuellement, les marchandises sont destinées à être importées. La leçon est retenue, car dans les bureaux de transit parcourus ces derniers temps, l’on n’entend plus parler de transferts des véhicules en direction de N’djamena ou d’une autre ville du Tchad. Ceci se justifie par les soucis de ne pas mettre en cause les relations entre le Tchad et le Cameroun. Pour cette affaire, l’ambassadeur a ordonné que lumière soit faite le vite possible. Les enquêtes sont en cours.
Caution de 2.700.000 pour retirer son véhicule
C’est la somme qu’il faut désormais laisser aux services de transit à Douala pour être en possession de son véhicule. Le 23 mars dernier, plusieurs propriétaires des véhicules tchadiens se sont rendus au port autonome de Douala pour le retrait de leur véhicule. Ignorant ce qui se passe depuis plus d’un mois, ils sont émus par la nouvelle situation qui se présente à eux. Furieux, l’un d’eux estime qu’au Cameroun, il y a des importateurs qui dominent sur les autres en imposant une ligne de conduite. Toutefois, un de ces bénéficiaires a pu récupérer son véhicule grâce à la caution versée. Dans les prochains jours, il sera sur le chemin de retour au pays après avoir été « escroqué ». « On m’a arnaqué plus de 500.000F CFA en me faisant croire que c’est parce que je suis tchadien.» Ces arnaqueurs, selon la victime, appartiennent aux services douaniers camerounais. « Je ne connais pas le nom du monsieur, mais il a les grades du capitaine de douane. C’est un méchant, il n’a pas de sentiments. Il y a un qui m’a demandé 50.000 F (cinquante mille) pour traiter mon dossier » explique une victime. Car, le plus important pour lui, était de récupérer son véhicule de marque SAVIEM.
