Deux entreprises tchadiennes vont réhabiliter des digues au Cameroun

Les ouvrages concernés sont situés sur le lac artificiel de Maga et le fleuve Logone. Ils permettront d’optimiser la lutte contre les inondations dans la région de l’Extrême-Nord

Les entreprises tchadiennes Geyser et Sotcocog ont été retenues pour la réalisation des travaux de réhabilitation des digues sur le lac artificiel de Maga et sur le fleuve Logone, situés à l’Extrême-Nord du Cameroun, financés par la Banque mondiale pour un coût total de 62,13 milliards FCFA, a-t-on appris de source officielle.

Ce chantier, placé sous la supervision du Projet d’urgence de lutte contre les inondations dans la région de l’Extrême-Nord (PULCI), dureront deux ans pour les deux digues, d’une longueur totale de 97 kilomètres et comprennent également la remise en état de 7500 hectares de périmètres rizicoles.

Au plus fort des crues d’il y a quatre ans, l’Etat avait, avec l’appui du Génie militaire, entrepris des travaux d’urgence de colmatage de ces digues qui se sont avérés inopérants, la menace de rupture des ouvrages restant entière avec de forts risques d’engloutissement d’une bonne partie de la région et même du Nigeria et du Tchad voisins.

En prévision de ces travaux de Maga et du Logone, le gouvernement a procédé, pour 1,5 milliard FCFA, au déplacement des populations vivant sur l’emprise des digues ainsi qu’à la réparation des ouvrages hydrauliques endommagés par les graves inondations de 2012.

Dans le droit fil dudit projet, les pouvoirs publics annoncent aussi la construction d’une digue-route longue de 330 kilomètres sur le fleuve Logone qui devrait désenclaver la zone jusqu’à la localité tchadienne de Bongor.

Digue de Magua
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Extrême-Nord: affrontements entre militaires de la marine et populations à Maga

Des heurts ont opposé ces deux camps mercredi soir à Maga, localité du département du Mayo-Danay, dans la région frontalière avec le Nigéria. Bilan, un civil tué et du matériel incendié

Une base de l’armée camerounaise a été incendiée lors de heurts survenus mercredi soir, 21 octobre 2015, à Maga, localité du département du Mayo-Danay dans la région de l’Extrême-Nord, entre des soldats de la marine et les populations locales opposées à des mesures de sécurité jugées abusivement restrictives pour leurs déplacements, dans un contexte de lutte contre l’insécurité due à Boko Haram, révèle un constat établi par les autorités administratives.

Depuis mercredi soir, aux environs de 22H00 (21H00 GMT) jusqu’à jeudi matin, de fortes explosions ont secoué la caserne du Bataillon d’intervention rapide (BIR, force spéciale de l’armée camerounaise) implantée dans cette localité frontalière avec le Tchad, causant la destruction par le feu mis d’une tente contenant des grenades et des munitions, selon des sources proches de ces autorités.

C’est la conséquence d’un incendie perpétré par une foule de manifestants en colère, après un accrochage où un conducteur de moto de 33 ans a été tué et un autre grièvement blessé par des tirs d’armes de soldats en service dans cette unité des forces de défense, suite à une tentative d’application d’une mesure d’interdiction de circuler imposée à ces engins tard le soir.

Le bilan provisoire de cet incident, qui a très vite dégénéré en mouvement d’humeur populaire généralisé, fait en outre état d’un militaire blessé, des motos incendiées, y compris des véhicules de l’armée et deux hors-bords appartenant à la marine nationale.

Un retour au calme relatif est annoncé, mais les forces de défense et sécurité restent en état d’alerte.


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