Cameroun : premiers hommages au magistrat Dagobert Bisseck décédé à 74 ans

Le magistrat hors hiérarchie à la retraite a été retrouvé mort le samedi 26 août 2023 à Yaoundé.

La nouvelle fait le tour de la toile depuis samedi soir. Le sujet est aussi en débat dans les points chauds de la capitale ce lundi. Le magistrat à la retraite Dagobert Bisseck est mort. Mais des zones d’ombre entourent son décès.

Une première version indiquant la cause de sa mort, celle qui provient des lanceurs d’alerte, indique que l’ancien président de la cour d’appel du Centre est décédé alors qu’il se trouvait dans un hôtel du côté du quartier Nkolbisson. Cette version ne prospérera pas lorsque la famille l’apprend. Elle brise le silence.

Que non ! « M. Dagobert Bisseck, magistrat hors hiérarchie à la retraite, est décédé hier en fin d’après -midi, des suites d’un arrêt cardiaque dans son véhicule, non loin du carrefour MEEC à Yaoundé. Merci à tous de respecter la mémoire de ce haut serviteur de l’État », a dénoncé la fille du défunt, la journaliste Mireille Bisseck Eyouck. Les autorités ont ouvert une enquête pour déterminer les causes et circonstances de son décès.

Dans le même temps, en jetant un coup d’œil dans le rétroviseur, il apparait que Dagobert Bisseck a rendu un grand service à l’Etat du Cameroun. Selon son portrait peint par nos confrères de 234online en 2014, le magistrat du siège qu’il a été durant son parcours, laisse un long parcours professionnel dans cumulé au fil de son travail au sein des juridictions camerounaises. Il commence sa carrière en 1975 à Garoua dans la capitale régionale du Nord.

Jusqu’à sa nomination comme président de la Chambre judiciaire de la Cour suprême en décembre 2014, il n’a été que magistrat du siège. C’est le juge, chargé de dire le droit, d’appliquer la loi, d’assurer le bon déroulement des procès, de rendre des décisions. En dehors du poste de substitut du procureur occupé à Douala pendant huit mois, le magistrat a exercé à Yokadouma et à Abong-Mbang à l’Est, à Nkongsamba dans le Littoral, à Maroua dans l’Extrême-Nord, à Ebolowa dans la région du Sud.

Dans ce parcours élogieux, le camarade de promotion de l’ancien Premier ministre Philémon Yang, est nommé président de la Cour d’appel du Centre en 1991, puis, conseiller à la Cour suprême en 1998. En 2006 il est élevé au grade de magistrat hors-hiérarchie, avant d’occuper le poste de président de la Chambre judiciaire de la plus haute juridiction en matière judiciaire, administrative et des comptes.

Au regard de ce parcours, des hommages affluent en faveur du natif du village Lindoï, arrondissement de Bondjock, Nyong et Kelle, région du Centre. Pour ce greffier anonyme qui s’exprime, Dagobert Bisseck fut « une intelligence exceptionnelle, une simplicité à nul pareil, une sagesse hellénique et, the last but not the least, une intégrité établie. J’ai eu l’avantage de travailler et d’apprendre auprès de ce humble serviteur de l’État, pendant mes sept années passées, comme Greffier et Chef de la Section Civile, Commerciale et de Droit Local au Greffe de la Cour suprême du Cameroun », reconnait-il.

Décideurs : un magistrat camerounais élu juge à la Cour d’appel de l’ONU

Le camerounais Leslie Formine Forbang a été porté à ce poste le mardi 15 novembre 2022.

« L’Assemblée générale a élu aujourd’hui des juges au Tribunal d’appel et au Tribunal du contentieux administratif des Nations Unies ainsi que des membres nommés de huit organes subsidiaires, examinant plusieurs rapports de sa Cinquième Commission (administrative et budgétaire) sur la question », a indiqué sur son site l’ONU hier 15 novembre.

Selon l’organisme international, l’Assemblée a voté au scrutin secret l’élection des juges aux Tribunaux d’appel et du contentieux en remplacement des juges dont le mandat expire le 30 juin 2023.

L’assemblée a à cet effet élu, Nassib Ziadé (Liban/Chili), Abdelmohsen Ahmed Sheha (Égypte), Katharine Savage (Afrique du Sud) et Leslie Formine Forbang (Cameroun) pour un mandat prenant effet le 1er juillet 2023 et se terminant le 30 juin 2030.

Le Tribunal d’appel des Nations unies est une instance d’appel de l’Organisation des Nations unies mis en place depuis le 1er juillet 2009, à la suite de la refonte du système juridique interne de l’ONU.

Le tribunal est « saisi des appels formés contre les jugements du Tribunal du contentieux administratif », et « connaît également des appels formés contre les décisions rendues par le Comité permanent, au nom du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations unies, par les organismes et entités qui reconnaissent sa compétence ».

Il s’agit d’un tribunal principalement en charge des questions relatives au personnel des Nations Unies. Leslie Formine Forbang, Magistrat de 2ème classe est un magistrat camerounais diplômé de l’Enam. Ancien Procureur au Parquet du Tribunal de Première Instance de Muyuka.

Cameroun : quand la Cour suprême critique les audits des inspecteurs d’Etat

Pendant la prestation de serment de la dernière cuvée des inspecteurs et Contrôleurs d’Etat devant la Cour suprême, le président de la chambre judiciaire, qui présidait l’audience, a fustigé la mauvaise qualité de certains rapports de contrôle et de vérification.

Le compte rendu est du journal Kalara. Dix-neuf jours après leurs nominations par le président de la République, les 12 inspecteurs et 35 contrôleurs de l’Etat ont prêté serment devant la Cour suprême le 25 novembre dernier. C’était au cours d’une audience solennelle par M. Fonkwe Fongang, le président de la Chambre judiciaire de la haute juridiction entouré par ses homologues des Chambres et des Comptes.

Dans son allocution prononcée dans les deux langues officielles, M. Fonkwe Fongang a entretenu le maigre public qui assistait à la cérémonie sur deux aspects des missions des inspecteurs et contrôleurs d’Etat, notamment «l’objectivité » et le « conflit d’intérêt ». Deux aspects «édulcorés de nos jours», déclare-t-il.

 « Vous devez prendre l’engagement solennel de remplir les missions que vous confèrent vos nouvelles fonctions avec probité, abnégation et objectivité. Le serment renvoie à la grandeur mais aussi à la délicatesse de vos fonctions ».

Fonkwe affirme que les inspecteurs et contrôleurs d’État sont en réalité des « experts publics chargés du contrôle de la gestion des comptes publics ».En tant qu’expert, les rapports que les concernés auront à « confectionner doivent être de qualité, empreints d’objectivité ». Même si toute œuvre humaine est perfectible, a reconnu le haut magistrat, il estime qu’ « une expertise bien conduite résiste aux critiques », car « un expert est un savant et ses conclusions ne doivent être remises en cause qu’exceptionnellement ».

Achat de conscience

«On est parfois étonné de voir au cours d’un procès pénal les rapports de vos experts être démontés point par point et s’effondrer comme un véritable château de cartes », commente le haut magistrat. Il a poursuivi : « Il est souvent difficile d’expliquer pourquoi un rapport qui conclut à un détournement de milliards de francs est remis en question après des débats contradictoires et les montants réels ramenés à des dizaines de millions de francs seulement»

 « Vous devez véritablement éclairer la lanterne des juges par la qualité de vos services et la pertinence de vos rapports de contrôles », a-t- il insisté. M. Fonkwe a demandé aux nouveaux inspecteurs et contrôleurs d’Etat de « redonner à l’expertise publique ses lettres de noblesse ».

Pour ce faire, les intéressés doivent se former et s’informer en permanence. « Vous devez résister à toute hantise financière ayant pour but d’acheter vos consciences », a prévenu le haut magistrat. Avant de commenter : « En effet, pour avoir une mission d’expertise de qualité, il est indiqué d’éviter les conflits d’intérêt dans les missions qui vous seront confiées. Cela fait partir des fondamentaux de l’éthique financière ».

Le président de la Chambre judiciaire a rappelé que : «les sources des conflits d’intérêt entre le contrôleur et le contrôlé sont constitués des liens familiaux, des liens amicaux, des relations financières, de la rancune vis-à-vis de la personne contrôlée ». Il a poursuivi en disant qu’ « On ne doit cesser de marteler que les intérêts personnels ne doivent jamais interférer avec l’intérêt général dans l’accomplissement du service public ».

Bien avant, M. Luc Ndjodo, le procureur général près de la Cour suprême, est de son côté revenu abondamment sur les devoirs, les obligations et les exigences qu’imposent les fonctions des inspecteurs et contrôleurs d’Etat. « Ces hauts fonctionnaires effectuent, entre autres, un contrôle de régularité ; de la conformité, financier, de performance la vérification au niveau le plus élevé des services publics. Ils sont ainsi chargés de s’assurer de la bonne utilisation du patrimoine public « en vue de garantir l’utilisation efficace et rationnelle des ressources de l’Etat ».

« L’importance de la mission de contrôle et d’investigation n’est plus à démontrer pour les jeunes Etats comme les nôtres qui ont besoin de rationaliser l’utilisation de leurs ressources », affirme le procureur général.

Délinquance économique

Ndjodo a rappelé aux impétrants que leur serment intervient :« à un moment crucial de notre Histoire »,notamment parce que l’Etat fait face aux défis sécuritaire et sanitaire depuis quelques années. Une situation qui impacte inévitablement sa trésorerie et « doit par conséquent combattre avec la dernière énergie la délinquance économique ».

Pour le procureur général : « la sauvegarde de la fortune publique devrait constituer le cheval de bataille des inspecteurs d’Etat avec en toile de fond la lutte contre la faute de gestion qu’ils contribueront à faire traduire devant la juridiction financière. Et les détournements des biens publics ont la répression incombe aux juridictions pénales et notamment le Tribunal criminel spécial ».

L’entrée en fonction des nouveaux inspecteurs et contrôleurs d’Etat intervient au moment où la Chambre des comptes s’est aussi lancée dans l’audit de la fortune publique. La haute juridiction a elle-même audité la gestion des fonds déboursés par l’Etat pour lutter contre la pandémie du coronavirus.

Révocation d’un magistrat : ce que prévoit la loi camerounaise

Le décret du 08 mars 1995 portant statut de la magistrature dispose que seul le président de la République peut révoquer un magistrat qui aurait commis des actes contraires à ses serments ou tout manquement à l’honneur, à la dignité et aux bonnes mœurs.

Le président de la République du Cameroun, Paul Biya, a révoqué jeudi, 06 juillet, le juge Pascal Magnaguemabé aux motifs de «extorsion de procurations à des dames héritières d’une succession, appropriation d’une partie des fonds et vente d’une partie de caféière de ladite succession». Dans le détail, la sanction disciplinaire dont fait l’objet ce juge d’instruction près le Tribunal de grande instance du Mfoundi est une «révocation sans suspension des droits à pension».

Journal du Cameroun revient sur cette actualité et vous propose de découvrir les dispositions légales en vigueur au Cameroun relatives aux sanctions disciplinaires applicables aux magistrats, notamment le décret présidentiel du 08 mars 1995 portant statut de la Magistrature. Celui-ci s’applique aux magistrats du siège et du parquet en service dans les juridictions, ceux en service au ministère de la Justice ; les magistrats en détachement et les attachés de justice.

Selon ledit texte, dix types de sanctions sont applicables aux magistrats. Ce sont : l’avertissement, la réprimande, la radiation du tableau d’avancement, le retard à l’avancement d’échelon pour une durée maximum de deux ans, l’abaissement d’un ou plusieurs échelons, le retrait de la fonction, la rétrogradation d’un groupe ou d’un grade, l’exclusion temporaire du service pour une durée maximum de six mois et la révocation avec ou sans suspension ou déchéance de droits à pension.

Seul le président de la République peut prononcer la révocation d’un magistrat, selon l’article 47 du décret de 1995. Mais pour en arriver là, il faudrait qu’un membre du corps judiciaire se soit rendu coupable d’actes contraire au serment «non renouvelable» des magistrats : «Moi ………………, je jure devant Dieu et devant les hommes de servir honnêtement le peuple de la République du Cameroun en ma qualité de magistrat, de rendre justice avec impartialité à toute personne, conformément aux lois, règlements et coutumes du peuple camerounais, sans crainte ni faveur, ni rancune, de garder le secret des délibérations et de me conduire en tout, partout et toujours en digne et loyal magistrat».

D’autres infractions comme des manquements à l’honneur, à la dignité et aux bonnes mœurs et au devoir de son état ainsi que des manquements résultant de l’insuffisance professionnelle sont passibles d’une sanction.

Sur la procédure à mettre en œuvre, l’article 50 du décret susmentionné indique que le ministre de la Justice, saisi d’une plainte ou informé d’un fait de nature à entraîner une sanction disciplinaire contre un magistrat, après vérification, transmet le dossier au président de la République, s’il s’agit d’un magistrat du siège, ou met en mouvement l’action disciplinaire en saisissant la Commission permanente de discipline, s’il s’agit d’un magistrat du parquet. Dans le deuxième cas, le magistrat concerné sera entendu par le président de la Cour suprême, le procureur général de cette instance, le secrétaire général du ministère de la Justice, un inspecteur général désigné par le Minjustice, deux magistrats du 4ème grade exerçant au siège et par deux magistrats du 4ème grade exerçant au parquet.

 

Cameroun: le magistrat Moïse Mba Asseko est décédé!

Le président du Tribunal de grande instance du Moungo a été victime d’une mort subite survenue dans la nuit de samedi à dimanche, alors qu’il se rendait à l’hôpital

Le magistrat de 4e grade, Moïse Mba Asseko n’est plus. Il est décédé dans la nuit du 06 au 07 janvier 2017 de mort subite.

Le drame est survenu alors que ce dernier se dirigeait à l’hôpital à bord de sa voiture après un premier malaise. Le défunt laisse plusieurs enfants éplorés.

En décembre 2014, Moïse Mba Asseko est nommé président du Tribunal de grande instance (TGI) du Moungo, dans la région du Littoral, sur une décision du président de la République, Paul Biya.

Avant sa nomination, il assumait les fonctions de président des tribunaux de première et grande instance à Bafang, dans la région de l’Ouest.

En 2010, alors qu’il était encore magistrat de 3e grade, Moïse Mba Asseko a occupé le poste de chef de service des notaires, à la Direction des professions judiciaires du ministère de la justice à Yaoundé.

Une enquête est ouverte pour déterminer les causes de son malaise.


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Me Jean De Dieu Momo: L’avocat qui veut devenir 1er magistrat du pays

Cet homme en robe noire qui s’est lancé dans la course à la présidentielle s’est aussi découvert des talents de musicien

Du haut de son mètre 90 et ses 110 kilogrammes, la cinquantaine bien remplie, Me Jean de Dieu Momo respire visiblement la pleine forme. Un trop plein d’énergie qu’il sait partager entre ses multiples occupations (professionnelle, politique et musicale) et sa grande famille. Originaire de Bafou dans la région de l’ouest du Cameroun, il est marié à deux femmes donc une tanzanienne – rencontrée lors de son séjour à Arusha en tant qu’avocat au Tribunal pénal international (Tpi) – qui ont fait de lui l’heureux père de ses 10 enfants. Vigoureux défenseur des droits de l’homme, ce fils de deux artisans tailleurs est avant tout avocat au barreau du Cameroun puis au Tpi pour les nations unies au Rwanda depuis 2006. C’est d’ailleurs dans ce pays qu’il a convolé en 2e noce. Au Cameroun sa notoriété s’est davantage agrandit avec l’affaire des 9 disparus de Bépenda à douala dans laquelle il s’est révélé être un activiste et virulent dénonciateur de la violation des droits de l’homme, il n’est de ce fait pas le moins connu des candidats à la prochaine élection présidentielle au Cameroun. Mais où se situe la cassure entre sa robe de juriste et le profil de chef de l’état auquel il aspire ?

De la barre à la présidence en chantant
Je voudrais préciser que je n’ai pas retourné ma robe d’avocat, je la porte toujours mais je veux désormais agir autrement, la robe de l’avocat c’est pour la défense des opprimés. C’est pour cela et il faut comprendre que je parle de la défense des opprimés dans un contexte normal en justice, maintenant j’arbore toujours cette robe pour aller en politique parce qu’il s’agit toujours de la continuité de mon action mais cette fois – ci dans un autre domaine visant néanmoins le même objectif. L’avantage ici est que c’est moi qui donne des orientations et par conséquent la sentence sous forme de décision déclare celui qui se voit déjà chef de l’état. Depuis le 09 du mois de juillet dernier, Me Jean De Dieu Momo est officiellement le candidat des Patriotes démocrates pour le développement Cameroun (Paddec), ses maîtres mots armée et agriculture : l’armée camerounaise qui existe aujourd’hui doit être reformée pour en faire une armée patriotique au service du peuple, nous savons qu’elle est profondément divisée, il y a dedans les pauvres de l’armée et les riches de l’armée. Nous allons également reformer les missions de cette armée par exemple le génie militaire va contribuer à la construction et à la réhabilitation des routes, à mettre les ponts pour accéder aux plantations. J’entends aussi créer le génie agricole qui devra faire des grandes plantations dans le noun, dans l’est, dans le nord. Un programme politique que l’avocat défend bec et ongles. Et pour joindre la parole à l’acte l’aspirant président de la république s’est doté d’un matériel impressionnant pour battre campagne. Depuis le début de ces hostilités Me Jean De Dieu Momo se sert aussi de sa guitare pour ventiler son message car il faut le dire cet avocat devenu homme politique est aussi musicien ; d’ailleurs son unique album distille des messages qui condamnent le régime en place. Il espère de ce fait sensibiliser la majorité d’électeurs.

Me Jean De Dieu Momo, candidat à la présidentielle camerounaise
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Nouvelle tentative d’assassinat sur une prostituée camerounaise en France

Les actes subis rappellent ceux qui avaient entrainé la mort de Dorothée Nnomo-Rey en mars dernier

Une attaque similaire à celle il y a quelque temps de Dorothée Nnomo Rey
Une autre camerounaise a été victime d’une agression au couteau dans la localité de Chalon en France, a-t-on appris des médias français. L’agression a eu lieu samedi 2 avril et la victime est présentée comme étant une prostituée. le parquet de Chalon a ouvert lundi une information judiciaire (enquête) pour tentative d’assassinat contre X. La victime qui a échappé de peu à la mort en recevant un coup de couteau au thorax est toujours hospitalisée. Un juge d’instruction chalonnais a été saisi et l’enquête des gendarmes se poursuit. Selon les médias français, les enquêteurs semblent trouver des similitudes troublantes avec le crime de Dorothée Nnomo-Rey, tuée de 30 coups de couteau. Comme la nouvelle victime, Dorothée n’avait pas subi d’acte sexuel et sa camionnette n’avait pas été forcée. L’affaire préoccupe aujourd’hui d’autant plus que les enquêtes ne débouchent encore sur aucune piste. Pour l’instant, la police de la localité semble ne négliger aucune piste. Le 10 février un important réseau de prostitution animé par des camerounais avait été démantelé dans la même région de Chalon. « Il peut y avoir des liens entre ces affaires, faisait remarquer Bénédicte Masson, substitut du procureur à Chalon. Ce qui peut faire pencher vers cette hypothèse, ce sont les origines de la victime, et le fait qu’elle se prostituait ». Même si jamais Dorothée Nnomo-Rey n’a été citée dans l’affaire du réseau démantelé à Chalon, ni même entendue comme témoin.

L’enquête cependant n’exclut aucune piste et procède à de nombreuses vérifications, « Nous étudions précisément les faits et beaucoup de témoignages, poursuit-elle. Nous voulons savoir ce qui s’est passé dans les heures et les jours précédant le crime, et élucider certaines questions, comme la raison pour laquelle Dorothée Nnomo-Rey avait récemment changé d’emplacement de travail », a insisté Bénédicte Masson. Aux dernières nouvelles, aucune interpellation n’a été réalisée. Les investigations des gendarmes se poursuivent activement avec les vérifications techniques qui succèdent aux auditions de l’environnement de la victime. Plusieurs téléphones portables appartenant vraisemblablement à la camerounaise ont été saisis par les enquêteurs dans le fourgon qui n’a donc pas été « nettoyé » par l’auteur ou les auteurs du crime. Les camerounaises agressées sont elles la victime d’un client psychopathe, d’un règlement de comptes d’un « gang » de prostituées africaines ou d’une concurrence mal vécue ? Les questions demeurent sur le mobile de ces crimes dont les coups de couteau mortels témoignent d’un acharnement synonyme d’une vengeance. Le fait que la nouvelle victime ait survécu pourra apporter une voie de solution aux enquêteurs. Les traces d’ADN laissés sur la victime et même son témoignage pourront aider à faire avancer les choses.

C’est dans le village de Uchizy que cette camerounaise a été poignardée
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Assassinat du magistrat Jeannot Biakan à Ngon, quatre suspects arrêtés

Selon le quotidien officiel bilingue, des sources proches du dossier ont fait état de la présence de sérieux indices

Selon des sources médiatiques, qui révèlent des sources proches de l’enquête, les assassins du magistrat Jeannot Biakan à Ngon auraient été appréhendés. Le mystère plane toujours sur la mort de ce magistrat qui exerçait à la Cour des Comptes. Le drame est survenu dans la nuit du 17 février aux environs de 21h. Selon le témoignage de l’une des filles du magistrat, la victime était dans son salon lorsque quatre personnes ont fait irruption. Une fois dedans, ils auraient demandé au magistrat de leur donner la clé de son véhicule de service, menaçant de tuer une de ses filles s’il ne s’exécutait pas. Le magistrat aurait opposé une résistance et un des assaillants a ouvert le feu, avec une arme munie d’un silencieux. Ses agresseurs se seraient enfuis à bord de son propre véhicule. Ils ont pour cela obligé son épouse à leur remettre la clef du véhicule en plus de tout l’argent disponible dans la maison, soit environ 350 000 francs CFA.

Dans les médias on parle déjà de règlement de compte. Selon une information rapportée par le quotidien Cameroon-tribune, la veuve dans sa présentation des faits aurait fait savoir que son mari semblait savoir les motifs de l’agression. J’ai pensé qu’elle s’amusait avec sa s ur et j’ai voulu sortir leur dire qu’il était trop tard pour faire autant de bruit. Mais quand je me suis approchée de la porte, j’ai entendu des voix bizarres, puis mon mari qui disait : « ne lui faites pas de mal. C’est moi que vous voulez, je suis là » a-t-elle déclaré. Le magistrat hors hiérarchie Jeannot Biakan à Ngon est mort à 59 ans, laissant une veuve Simone Biakan à Ngon, huit enfants et plusieurs petits fils. Au moment où il décède, il était avocat général auprès la Cour des Comptes, poste qu’il occupait depuis près de six ans. Une enquête a été ouverte. Pour l’heure aucun recoupement ne permet de penser à un assassinat. Et sans doute l’arrestation des premiers présumés coupables donnera une piste sur le mobile de l’assassinat.

Le magistrat Jeannot Biakan à Ngon est décédé le 17 février
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Rencontre avec Maître Armand Dongmo, avocat sur « deux fronts »

Il est avocat aux barreaux du Cameroun et de Paris. Il parle de son parcours et des réalités de son métier

Maître Dongmo, vous êtes avocat aux barreaux de Paris et du Cameroun. Comment fait-on pour devenir avocat à deux barreaux ?
C’est lié à la culture juridique des deux pays. Il y a des accords de coopération judiciaire entre le Cameroun et la France qui font que les avocats camerounais peuvent s’installer en France et réciproquement, mais sous réserve des conditions édictées par chaque barreau auquel on souhaiterait appartenir.

Comment fait-on pour devenir avocat ? Racontez nous votre parcours, notamment académique ?
D’une manière générale, ici en France, il faut avoir un master 2 ou un niveau de BAC plus 5 comme on dit vulgairement et, présenter un concours d’entrée à l’école de formation du Barreau qu’on appelle l’EFB et ensuite suivre une formation qui dure environ deux ans, soit un an de formation de type universitaire, un an de stage dans un cabinet d’avocat et ensuite auprès d’un magistrat soit du siège soit du parquet. A la fin, on rédige un projet professionnel personnalisé. On présente au bout de tout cela l’examen de sortie qui s’appelle CAPA (certificat d’aptitude à l’exercice de la profession d’avocat). Après avoir réussi à cet examen, on remplit un certain nombre de conditions qui sont d’ordre administratives dont notamment le dossier pour prêter serment et on choisit pour ce qui est de la France un barreau (parmi les 180 que compte le territoire) auquel on souhaiterait s’affilier. Le bâtonnier de concert avec la Cour d’appel dont son barreau dépend fixe une date d’audience et à l’issue de laquelle vous appartenez officiellement à un barreau, parce qu’il ne suffit pas d’être avocat, il faut appartenir à un barreau.

Vos études vous les avez faites en France ou au Cameroun ?
Les deux (rires). Je suis originaire de Dschang (Région de l’ouest) et j’ai fait une partie de mon secondaire dans cette ville, puis j’ai continué sur Douala. Je suis revenu à Yaoundé (capitale) et puis je suis reparti sur Nkongsamba (140 km au nord de Douala) où j’ai obtenu mon Bac et après je suis reparti à Yaoundé pour m’inscrire à l’université de Yaoundé en 1990 et j’ai obtenu une licence en 1993. Après notre licence, il y’a eu un problème. Des universités d’Etat ont été créées et le second cycle est tombé en berne pendant deux ans et puis ça a repris et j’ai donc pu obtenir une maîtrise en droit privé. Ensuite, j’ai eu le concours d’entrée à un stage d’avocat, c’était en 1999. J’ai fait deux années de formation et puis j’ai réussi à mon examen de CAPA en 2001. En septembre en 2001, j’ai prêté serment pour entrer comme avocat au barreau du Cameroun. J’ai exercé d’abord avec mes parrains jusqu’à l’obtention de mon CAPA. Ensuite, je me suis mis à mon compte, j’ai travaillé pendant deux ans, puis j’ai rencontré deux amis, nous avons travaillé ensemble deux ans et chacun a pris ses libertés après et, je me suis installé une deuxième fois au carrefour Elig Essono (Yaoundé) j’ai exercé là bas jusqu’en août 2006 quand, je suis venu en France ou j’ai obtenu un DEA de droit à l’université de Nantes puis grâce aux accords entre la France et le Cameroun, j’ai pu faire le concours et suivre la formation adéquate, enfin j’ai prêté serment en mai 2008 et voilà !

Vous avez fait l’université pendant les années de braise, quels souvenirs en gardez-vous ?
C’est assez douloureux de penser à cette époque. J’ai à la fois avec un pincement au c ur et beaucoup de regret pour le gâchis qu’il y’a eu. Nous arrivions à l’université à l’époque assez jeune et avec tous mes camarades on avait 18, 19 ans et on avait la fougue d’apprendre et le modèle c’était l’université. Il n’y avait pas mieux à cette époque-là ; donc on avait la bourse à l’université qui était ce qu’elle était. Nous avons eu une très bonne première année, mais dès la deuxième année, il y a eu des petites rumeurs, qui disaient qu’on va supprimer la bourse d’une part et que d’autre part, l’on allait payer des droits universitaires. Imaginez un peu un bébé qui, le jour où on le sèvre on lui apprend qu’il va manger du maïs grillé or il n’a pas de dents et est habitué au lait. Il doit passer d’un extrême à un autre. Je dis c’est dommage parce que l’université de Yaoundé à l’époque s’appelait le quartier latin, vous imaginez ce que représente le quartier latin ici à paris. Aujourd’hui tout le monde paie le prix, celui du refus de comprendre. Nous, on nous disait « vous avez la bourse et les chambres vous voulez encore quoi et vous voyez où nous en sommes.

On revient sur votre profession, s’il fallait mettre sur la balance l’exercice de la profession d’avocat en France et au Cameroun, quel parallèle établiriez-vous ?
Euh… l’environnement. sur un plan purement général, la procédure s’exerce de la même manière. On est pratiquement au contact des mêmes cas, des mêmes procédures sur la pratique professionnelle, il faut dire qu’en France la profession est mieux organisée. Nous bénéficions d’un système de protection sociale, qui se démarque du mécanisme de protection sociale en France. Nous avons un statut de protection particulier parce que logiquement pour être un bon avocat, il faut être en santé. Deuxièmement sur les manipulations de fonds, il y’a un système de gestion collective qui évite les risques de manipulation frauduleuse et garantisse la fiabilité des avocats.

Toute chose qui n’existe pas au Cameroun. c’est toujours du gré à gré ?
Voilà et certains confrères se sont souvent retrouvés dans situations malencontreuses. La troisième chose qui pour moi est fondamentale est relative à la formation. En France, on a une véritable école de formation des avocats, alors qu’au Cameroun la formation se fait encore sous forme de conférences éparses, il n’y a pas une harmonisation réelle. Le barreau du Cameroun dispose pourtant de moyens nécessaires pour créer deux ou trois centres de formation digne de ce corps de métier tant sur le plan déontologique que sur le plan professionnel des usages. Le fait d’avoir été au contact de plusieurs instances judiciaires me donne, en effet, une vision de la profession qui échappe à un avocat resté au Cameroun. En faisant le parallèle avec la France vous verrez que même lorsqu’on est déjà un avocat installé en France, on a l’obligation de valider des heures de formation obligatoires chaque année. Si vous ne les validez pas, vous courrez le risque de la radiation. Donc au-delà de la simple compétence ou au-delà de la simple probité dans l’exercice de la profession, on a une obligation de compétence qui se décline à travers cette obligation de suivi de formation permanente. L’on a un panel de personnalités qui sont vraiment des personnes ressources dans le domaine et qui dispensent des formations de manière permanente, tant au niveau des palais de justice qu’au niveau des centres de formation.

Me Armand Dongmo
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Y a – t – il beaucoup de Camerounais au barreau de Paris ?
Je crois que nous formons une bonne communauté aujourd’hui. C’est avec beaucoup de plaisir que je le remarque. C’est vrai que le barreau de Paris est le plus grand en France avec près de 25000 avocats, parmi lesquels on retrouve à peine 500 avocats camerounais. Par rapport aux autres pays africains, nous sommes un bon petit groupe et il serait souhaitable qu’à l’avenir celui-ci se renforce. On a l’avantage de voir des confrères qui prennent de bonnes initiatives comme Fabien Ndoumou qui est le représentant de l’ordre.

Donc vous ne les côtoyez pas tous ?
Ce serait prétentieux, vous savez chacun a ses habitudes. Il y’en a qui sont ouverts, d’autres un peu moins et peut être qu’à certains ma tête ne plait pas aussi (rires), donc j’essaie de rencontrer ceux avec qui le courant passe. Dans le même temps, on exerce une profession extrêmement prenante, on est obligé d’être là dès 8 heures matin et on rentre tard. Je travaille tout le temps y compris le week-end. Donc, si l’occasion de voir les autres se présente, on en profite à fond.

Aujourd’hui que vous vivez en France, qu’est ce qui vous manque du Cameroun ?
Tout! Vous savez, on a beaucoup d’enthousiasme à venir en France au départ et l’envie de découvrir, on a cette sensation de croire que l’air est meilleur chez le voisin. La France présente beaucoup d’avantages mais la chaleur du Cameroun nous manque, on est ici parce qu’on vient apprendre ce qu’il y’a de mieux, mais nous ne pouvons rejeter le triangle national.

Je repose la question différemment, si on doit vous faire à manger, qu’est ce qu’on vous fait ?
Rires. En bon prince de l’Ouest, je dis sans hésiter du bon Taro à la sauce jaune.

Me Armand Dongmo
Journalducameroun.com)/n