Prolifération des moustiques : attention à l’hygiène

Responsables de la transmission du paludisme, ces bestioles s’épanouissent dans des environnements insalubres. Certains comportements favorisent également la prolifération des moustiques.

Le Cameroun fait partie des pays d’Afrique subsaharienne les plus touchés par le paludisme. Cette situation est, en partie, due à son climat chaud et humide, mais aussi à des habitudes susceptibles de favoriser la prolifération des moustiques, particulièrement de l’anophèle femelle, agent vecteur de la maladie.

L’insalubrité dans et autour des maisons d’habitation est, par exemple, une niche pour les moustiques. Il est recommandé (surtout en saison pluvieuse) de vider les poubelles ; de se débarrasser des conserves inutilisées et des déchets plastiques ; de veiller à la bonne évacuation des eaux usées, des fosses, des rigoles, des marécages et de couper les herbes avoisinant les lieux d’habitation ou de travail, afin qu’ils ne soient pas ou plus des nids de moustiques.

Avec l’arrivée des pluies, si les ordures ménagères ne sont pas vidées au bon endroit et loin des habitations, elles représentent un facteur aggravant à l’invasion des moustiques dans certains quartiers. Eviter les zones marécageuses et assainir son lieu d’habitation ne suffisent cependant pas à tordre le cou aux moustiques et donc au paludisme.

Il est par ailleurs conseillé de faire bon usage des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) et d’utiliser des produits répulsifs, encore appelés insecticides, surtout si les moustiques sont trop envahissants.

Fermer volets et portes avant la tombée de la nuit ou mieux, installer des écrans grillagés pour portes et fenêtres font également partie des dispositions à prendre pour faire reculer au maximum le paludisme, encore appelée malaria.

Une hôtesse succombe de la malaria de retour du Cameroun

Cette employée de Brussel Airlines a succombé mercredi, 17 février 2016, à une forme extrêmement agressive de malaria cérébrale

« Inge venait de revenir de Yaoundé (capitale du Cameroun) après avoir été retardée sur place. Elle s’est sentie très fatiguée et avait mal au dos. Ensuite, elle s’est rendue à Kinshasa. Vendredi (12 février), elle s’est rendue chez son médecin. Elle avait un peu de fièvre. Le diagnostic? Les symptômes de la grippe… Le soir, elle a encore assisté à un spectacle de sa fille. Dimanche, elle s’est sentie mieux, mais lundi soir son état s’est empiré. Du coup, elle est retournée chez le médecin, qui a procédé à un examen sanguin « .

Mardi 16 février, le médecin l’a appelée dès le matin en lui disant qu’elle devait être hospitalisée d’urgence. Elle a été prise en charge par une équipe de l’Institut de médecine tropicale à Anvers. Mais il était déjà trop tard. Mercredi matin, l’hôtesse succombait à une forme extrêmement agressive de malaria cérébrale. Du côté de Brussels Airlines, on explique être « sous le choc ». « Il n’existe aucun vaccin contre la malaria, rappelle le porte-parole Wencke Lemmes-Pireaux. Le traitement préventif est lourd et a des effets néfastes pour la santé des personnes se rendant régulièrement dans des zones à risques ».

Les premiers symptômes de la malaria ressemblent à ceux d’une simple grippe, ce qui complique le diagnostic. «En cas de doute, nous demandons aux employés de contacter immédiatement l’Institut de Médecine Tropicale à Anvers, avec lequel nous mettons régulièrement à jour nos procédures ».

Chaque employé du personnel navigant reçoit un kit médical, avec notamment un produit anti-moustique. « On donne des consignes claires dans les pays à risque, comme le fait de mettre des longues manches, de se vêtir en clair et de ne pas sortir le soir. Mais le risque zéro n’existe pas. On voit difficilement ce qu’on peut faire de plus ». Chaque année, Brussels Airlines, qui a de nombreux vols vers l’Afrique où sévit le parasite, recense 2 à 3 employés touchés par la malaria. Mais c’est la première fois que celui-ci a des conséquences tragiques. « Inge nous accompagnait depuis les début de Brussels Airlines. On est sous le choc ».

De cas de malaria mortels restent rares parmi les équipages des compagnies aériennes. En juin dernier, une hôtesse de Turkish Airlines décédait dans des circonstances semblables après un vol à Lagos au Nigéria.

Cette hôtesse de Brussel Airlines meurt des suites du paludisme
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