Mali: l’imam Mahmoud Dicko suspecté de faire l’apologie du terrorisme

Tout commence par un entretien accordé à la presse locale où, l’imam, bien que condamnant les attaques terroristes, y voit aussi une punition divine

Polémique au Mali. Tout commence par un entretien accordé à la presse locale par le très affable imam Mahmoud Dicko – aussi président du Haut conseil islamique du Mali, instance qui fédère les principales associations musulmanes du pays. L’imam Dicko y parle de l’attaque terroriste contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako, de celles de Paris et de Tunis, les condamnent, mais derrière lesquelles il voit aussi une punition divine. Sa sortie suscite de très nombreux commentaires au Mali.

Dans l’entretien, l’imam Mahmoud Dicko, commence par l’attaque de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, qui pour lui est « un acte condamnable ». Et il poursuit : « L’être humain est sacré. La religion musulmane ne dit à personne de tuer en son nom ». Jusque-là, pas de problèmes.

Mais l’imam Dicko déclare un peu plus loin : « Nous devons tirer les leçons des attentats à Paris comme à Bamako, Tunis ou ailleurs dans le monde. » Il y voit également une punition divine : « Dieu est en colère. Les hommes ont provoqué Dieu. Ils ont demandé et exigé même la promotion de l’homosexualité. »

Pour des journaux locaux, pour des Maliens, c’est la phrase de trop. Le procureur général près la cour d’appel de Bamako, par exemple, parle d’« apologie du terrorisme, ce qui est inacceptable ».

« L’attaque du Radisson Blu de Bamako, comme celles de Paris, n’ont d’autres justifications que la haine qui profite à la bêtise humaine », signe de son côté un éditorialiste malien.

La polémique risque de se poursuivre. Ce mercredi par exemple, une association malienne soutenant l’imam Mahmoud Dicko envisage de monter à son tour au créneau.

Mahmoud Dicko, le président du Haut conseil islamique, au stade du 26-Mars, à Bamako, le 12 août 2012.
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Mali: prise d’otages à l’hôtel Radisson de Bamako, assaut en cours

L’action se déroule dans la capitale malienne. Il y aurait 170 otages selon des informations du groupe hôtelier. Déjà trois personnes mortes. Des tirs ont été entendus tôt ce matin

Une prise d’otages est actuellement en cours dans ce grand hôtel huppé de la capitale malienne. Il y aurait 170 otages selon des informations du groupe hôtelier. Trois personnes sont mortes. Un groupe d’hommes est monté dans les étages. Des tirs ont été entendus tôt ce matin. Le quartier est bouclé par les nombreuses forces de sécurité maliennes et étrangères.

En heure locale et temps universel
11h : « Notre objectif est de neutraliser » les terroristes sans faire de victimes, selon le ministère malien de la Sécurité qui dirige les opérations. Les trois morts n’étaient pas des otages, ils ont été tués à l’arrivée des assaillants. Tout se passe encore à l’intérieur de l’hôtel. Ibrahim Boubacar Keïta, en visite au Tchad, a décidé d’écourter sa visite.

10h55 : davantage d’otages sont en train d’être libérés, les chiffres sont en évolution.

Video :

10h40 : le GIGN malien, force d’élite de la gendarmerie, est sur place, selon une source diplomatique française à l’AFP.

10h30 : De nombreux ressortissants étrangers, français, turcs et chinois, parmi les otages. Une dizaine de personnes a été évacuée. Les autorités maliennes viennent de confirmer la mort de trois personnes dans l’hôtel. L’assaut a été donné.

10h10 : deux femmes évacuées par les forces de sécurité.

10h : des riverains et habitants de Bamako témoignent sur RFI du calme qui règne habituellement dans ce quartier qui abrite plusieurs sièges de grandes entreprises.

9h53 : outre des policiers et militaires maliens, des forces spéciales de la gendarmerie sont sur place, où étaient également visibles des membres de la force de l’ONU au Mali, la Minusma, et des forces françaises Barkhane, selon un photographe de l’AFP présent sur les lieux.

L’ambassade américaine a rapidement recommandé à ses ressortissants de rester à l’abri et à rester informés.

9h32 : incertitudes sur le nombre de preneurs d’otages qui pourraient être une dizaine, selon un haut responsable des services de sécurité à l’agence Reuters. Le groupe d’hommes est arrivé en criant « Allah Akhbar », témoignent la même source.

9h30 : « Nos équipes de sécurité sont en contact constant avec les autorités locales afin d’apporter toute l’aide possible pour rétablir la sécurité dans l’hôtel. A ce stade, nous n’avons pas d’autres informations et continuons de suivre la situation de près », fait savoir le groupe Rezidor dans son communiqué.

9h : il y aurait environ 170 otages retenus dans les étages : « 140 clients et 30 employés », précise le groupe hôtelier Rezidor dans un communiqué, qui ajoute que les assaillants seraient au nombre de deux. Les coups de feu ne sont plus entendus de l’extérieur.

8h30 : Une fusillade est actuellement en cours à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, grand hôtel cossu du quartier ACI 2000 (un peu à l’ouest du centre ville) qui compte 190 chambres. Les faits se déroulent à l’intérieur du bâtiment.

Selon les informations de RFI sur place, un groupe d’hommes est arrivé à bord d’un véhicule munie d’une plaque diplomatique avant de pénétrer dans l’hôtel et monter dans les étages, jusqu’au 7e étage où ils se sont mis à tirer. Il s’agirait d’une tentative de prise d’otages.

Les forces de police prennent position devant l’hôtel Radisson Blu de Bamako, ce 20 novembre 2015.
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L’hôtel Radisson, bien connu dans la capitale malienne, accueille une clientèle étrangère, comme par exemple les équipages de compagnies aériennes.

Le quartier est totalement bouclé par une forte présence policière et militaire.


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Un migrant camerounais coincé en plein désert malien

Pour Paul, l’interminable route vers l’Europe s’est arrêtée à Kidal, dans le nord du Mali. Le Camerounais de 23 ans se retrouve coincé au carrefour des trafics transsahéliens

Réunis à Malte, une cinquantaine de pays européens et africains ont tenté, hier, de trouver une solution à la crise migratoire. Pour Paul, l’interminable route vers l’Europe s’est arrêtée à Kidal, dans le nord du Mali. Le Camerounais de 23 ans se retrouve coincé au carrefour des trafics transsahéliens.

Kidal. De notre correspondant
La voix est éraillée, le souffle court. Ses yeux sont rougis par la fatigue. Il est 23 h, Paul vient de terminer son service dans la gargote qui l’emploie sept jours sur sept, à Kidal, dans le nord du Mali. « Mon «grand frère», qui est le gérant ici, garde l’argent de mon salaire. Quand la somme sera réunie, il m’a promis un «visa payé» pour l’Europe », explique-t-il, convaincu.

« Un voyage qui ne se raconte pas… »
« En transit » depuis bientôt sept mois dans cette ville en plein désert, le jeune migrant clandestin dit avoir vécu « un voyage qui ne se raconte pas », depuis Douala, au Cameroun, son pays natal. 2 500 km de calvaire, sur les 5 000 km qui le séparait de l’Europe au départ.

Il évoque, dans la douleur, les conditions de son périple. « Nous sommes partis en janvier. J’avais réuni environ 1 000 € pour le voyage. Nous avons traversé, avec d’autres migrants, le Nigeria, puis le Niger, en car, jusqu’à Tamanrasset, en Algérie. À chaque frontière, à chaque barrage, nous avons dû laisser nos téléphones portables, nos habits, tous nos biens et notre argent à des policiers corrompus. »

Les voyages, souvent nocturnes, passent par les plaques tournantes du trafic d’êtres humains aux frontières. Manfé, au Cameroun. Kano, au Nigeria. Arlit, au Niger.

Confiés à des passeurs peu scrupuleux, Paul et ses compagnons de route découvrent alors l’enfer de la traversée du désert. « J’ai vu de nombreux cadavres, des hommes et des femmes morts de soif après avoir été abandonnés par leurs passeurs. Nous avons été systématiquement battus et brimés. Un ami a été tué à coups de poignard sous mes yeux. »

Ceux qui parviennent à échapper à la mort atterrissent dans le Sud algérien. Souvent, sans un sou. « Quand vous arrivez à Tamanrasset, vous intégrez le ghetto du pays dont vous êtes originaire. On vous confisque votre sac. Les chefs de ghetto proposent de travailler comme man uvre sur des chantiers pour gagner un peu d’argent et pouvoir repartir. On peut empocher jusqu’à 5 € par jour. »

Sur le conseil d’un autre migrant camerounais, Paul traverse la frontière et passe au Mali. Il échoue dans le bastion des rébellions touarègues, en plein conflit entre groupes armés et gouvernement malien. Le détenteur d’un « bac +2 en gestion à l’Essec de Douala » commence alors un travail de commis de cuisine et serveur.
[b « Systématiquement battus »

« Je pense qu’il me faut environ 2 300 € pour pouvoir rejoindre la côte méditerranéenne via l’Algérie, le Maroc ou la Libye, puis payer ma place sur un bateau pour faire la traversée », calcule le voyageur, qui admet ne pas savoir combien de temps il lui faudra pour réunir cette somme.

Malgré les risques de naufrage et de noyade qui planent sur les embarcations de fortune des migrants en Méditerranée, Paul veut poursuivre son chemin coûte que coûte. « Quand on est parti, on ne peut plus reculer. Même si on voit les gens mourir à la télévision. » Selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés, près de 3 500 migrants ont péri en tentant la traversée de la Méditerranée au cours de l’année 2014. Un record qui n’effraie pas le clandestin. « De toute manière, je suis piégé par ma propre vie. Si je reste au Cameroun, je suis piégé. Si je pars, je suis piégé. Je préfère échouer à l’extérieur que d’échouer dans mon pays. »

« Je suis piégé par ma propre vie »
Réussir en Europe n’est pas garanti. Paul le sait, il l’entend au téléphone avec des amis qui vivent déjà sur place. « Il y en a qui osent nous dire que ce n’est pas la peine d’essayer de venir. D’autres nous disent que chacun a sa chance. Certains gagnent de l’argent, certains vivent dans des conditions de vie misérables. Les plus chanceux font vivre leur famille restée au pays. »

L’un de ses grands frères a réussi à obtenir un visa en France, où il s’est marié et travaille comme informaticien. Il envoie de l’argent au Cameroun quand il y parvient. « Même si c’est 300 € par an, c’est déjà beaucoup. » Ceux qui n’ont pas eu cette chance ont fini « en prison ou dans des camps où la vie est terrible », lui dit-on.

Sur son téléphone, Paul montre les photos que son frère poste régulièrement sur Facebook. Il y pose sur les Champs-Élysées, dans un canapé confortable, en compagnie de ses enfants. Paul a les yeux qui brillent, « même si cette bonne situation est loin d’être à portée de main ».

Le retour au Cameroun, sans argent pour nourrir sa famille, serait synonyme de honte. « Je suis issu d’une famille nombreuse. On y vit avec moins d’un dollar par jour. Les jeunes comme moi doivent souvent arrêter leurs études pour trouver du travail. Mais du travail, il n’y en a pas. Il arrive souvent qu’on ne mange rien du tout. »

S’il parvient à surmonter les nombreuses épreuves qui l’attendent avant de toucher le sol européen, Paul espère « poursuivre des études de gestion. Ou trouver un boulot. N’importe lequel. Bref, essayer de construire ma vie. »

Paul dit avoir vécu «un voyage qui ne se raconte pas».
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Le président malien IBK entame une visite de deux jours en France

Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé mardi soir à Paris, avec une forte délégation ministérielle. Au menu de cette visite, un entretien à l’Elysée, ce mercredi 21 octobre 2015

Le président malien est en visite d’Etat pour deux jours à Paris. Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé mardi soir à Paris, avec une forte délégation ministérielle. Au menu de cette visite, un entretien à l’Elysée, ce mercredi 21 octobre, des rencontres officielles avec le président du Sénat, le ministre de la Défense, une intervention à la Sorbonne, puis un diner d’Etat.

Deux temps forts également jeudi, avec l’ouverture d’une conférence des bailleurs de fonds sur la relance économique du Mali et un déplacement près de Verdun, dans l’est de la France, où reposent des soldats maliens de la Première Guerre mondiale.

Ce n’est pas la première visite du président IBK à Paris depuis son élection en 2013 mais cette fois-ci il sera reçu avec tous les fastes d’une visite d’Etat. Une visite qui sera l’occasion pour Paris d’appuyer le processus de paix au Mali, en accompagnant la mise en uvre de l’accord signé en juin dernier.

L’appui affiché par Paris est politique vis-à-vis du Mali qui est qualifié de partenaire «fidèle», mais aussi financier. La France doit annoncer d’ici demain une nouvelle enveloppe, d’environ 300 millions d’euros en prêts et dons pour la période 2015-2017.

Une annonce qui sera faite à l’occasion d’une conférence pour la reconstruction et la relance du Mali au siège de l’OCDE en présence d’Ibrahim Boubacar Keïta, qui sera exceptionnellement entouré des représentants des groupes du nord du pays qui ont signé l’accord de paix. Une affiche symbolique, pour une conférence qui mettra les régions du Nord au c ur du débat.

Après l’ouverture de cette journée le président IBK prendra la route de Douaumont près de Verdun. Il rendra hommage aux Maliens tombés pour la France. Une visite à connotation aussi très personnelle, l’arrière-grand-père du président IBK a été tué durant la Première Guerre mondiale.

Les attentes au Mali
«Nous nous félicitons de ce qui se profile», déclare un haut responsable malien. Tout comme lui, dans les milieux officiels, on souhaite ardemment le renforcement des relations entre la France et le Mali. Il y a eu, on le reconnaît, des moments d’incompréhension, notamment au sujet de la gestion de la crise du Nord, mais une page se tourne.

Le gouvernement malien note que si, par exemple, les rebelles du Nord seront présents à Paris lors de la visite d’Etat du président IBK, ils ne seront pas invités au dîner réservé aux délégations officielles.

Bamako en profitera pour demander à la France de l’accompagner dans le processus de paix. Il faut mobiliser d’énormes moyens pour la reconstruction, et Paris est un allié incontournable. L’expertise française en matière de lutte contre le terrorisme intéresse également le Mali, qui demandera le renforcement de la coopération bilatérale dans ce domaine.

Autre attente du Mali au cours de cette visite: que les investisseurs français prennent de plus en plus la direction du Mali. Les portes leur seront désormais plus ouvertes que jamais, affirme Bamako.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keita (d) lors de son arrivée en France, le 20 octobre 2015.
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Mali: le Nord touché par une mystérieuse fièvre meurtrière

Dans un communiqué, la Coordination des mouvements de l’Azawad lance l’alerte et appelle à l’aide les organisations humanitaires présentes dans le pays. Au total, déjà une centaine de morts

Dans un communiqué, la Coordination des mouvements de l’Azawad lance l’alerte et appelle à l’aide les organisations humanitaires présentes au Mali. Elle évoque des cas de «fièvre mortelle de nature inconnue» sévissant dans plusieurs localités du Nord où ces groupes armés sont présents, dans les régions de Tombouctou et Gao. Au total, ces fièvres auraient fait une centaine de morts, selon la CMA.

Plusieurs pistes sont possibles pour mettre un nom sur cette «fièvre» non identifiée. La première, c’est le paludisme. «On a noté depuis maintenant plusieurs semaines une forte augmentation de cas de paludisme, explique Sarah Château, la chef de mission de Médecins sans frontières au Mali. Et on associe pour l’instant cette fièvre à l’augmentation de cas de paludisme dans la région. Il y a vraiment une augmentation de la pluviométrie. On a encore dans la ville de Tombouctou des zones avec des eaux stagnantes tellement il y a eu une forte pluie et une population qui n’est pas habituée à ces cas de paludisme. Donc qui n’a pas encore les réflexes pour le traiter quand il est encore simple.»

En conséquence, MSF a renforcé ses équipes dans le cercle de Tombouctou pour prendre en charge les cas de paludisme. Le chef d’une autre ONG médicale présente dans la zone et qui ne souhaite pas être cité avance quant à lui une autre hypothèse: la méningite.

Plusieurs cas ont été décelés dans la région de Tombouctou depuis le mois d’août. Pas question, rappelle cette source, de parler d’épidémie pour le moment, mais l’augmentation des cas incite à une vigilance accrue.

Cette fièvre non identifiée aurait fait une centaine de morts. Ici, des gens font la queue pour obtenir une aide médicale, dans la région de Tombouctou, en juin 2015.
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Mali-Cameroun: l’accord sur la libre circulation abrogé, le visa réinstauré

Les ressortissants des deux pays doivent désormais se munir d’un visa d’entrée, ce qui n’était pas le cas depuis 1964, du temps des anciens présidents Modibo Keita et Amadou Ahidjo pour le Cameroun

Les ressortissants des deux pays doivent désormais se munir d’un visa d’entrée, ce qui n’était pas le cas depuis 1964, année de sa suppression, du temps des anciens présidents Modibo Keita et Amadou Ahidjo pour le Cameroun.

L’accord qui a supprimé le visa entre le Mali (Afrique de l’Ouest) et le Cameroun (Afrique Centrale) a été abrogé mardi, 08 septembre 2015, à Yaoundé. Le visa est désormais obligatoire après 51 ans de libre circulation des personnes entre les deux Etats.

La mesure est entrée en vigueur hier mardi. Si le visa devient obligatoire, il est cependant gratuit.

Les porteurs d’un passeport diplomatique ou de service ainsi que certaines catégories professionnelles comme les sportifs sont exonérés de visas.

Le ministre camerounais des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbodjo, en expliquant le contexte de cette signature a indiqué à notre correspondant que c’est dans le cadre d’un ajustement notamment dans des engagements vis à vis de la CEMAC mais aussi au regard du contexte sécuritaire.

Selon des sources diplomatiques, le fonctionnement de la convention de 1964, avait des failles pouvant mettre en péril la sécurité des deux pays eu égard de l’essor des mouvements terroristes à l’intérieur ou à leurs frontières.

Pour le ministre malien des affaires étrangères, cette décision n’entache en rien la qualité des relations entre le Cameroun et le Mali.

Un consulat du Cameroun devrait être ouvert à Bamako prochainement, alors que le consulat du Mali à Douala devrait être incessamment transféré dans la capitale camerounaise.


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AfroBasket messieurs 2015: entrée réussie pour le Cameroun

L’équipe du Cameroun a effectué une belle prestation mercredi, 19 août, à Radès en Tunisie, face au Mali ( 70-56) dans le second match du Groupe C en première journée de l’AfroBasket

Entrée réussie pour Kenneth Kadji sur la scène internationale en raison d’une belle prestation dans la victoire du Cameroun face au Mali 70-56 dans le second match du Groupe C en première journée de l’AfroBasket 2015 disputé ce mercredi à Radès, Tunisie.

Kadji qui est sorti du banc a réussi la moitié des tirs à mi-distance de son équipe, terminant meilleur marqueur du match avec 17 points.

Tournant du match: Le Cameroun qui a eu du mal à rentrer dans la partie est revenu au score 23-23 grâce à Jeremie Nzeulie.

Ensuite ce fut le tour de Gaston Essengue de convertir un tir à deux points qui a permis au Cameroun de prendre l’avantage pour quelques instants. Ce qui n’a pas privé le Mali d’un avantage de 3 points à la mi-temps sur le score de 28-25.

Un panier à trois points de NZeulie redonne l’avantage au Cameroun dans le 3ème quart, montrant la voie à Kadji qui ajoute six points d’affilés. Le Cameroun ne sera plus rattrapé dans ce match.

La Stat qui ne ment pas: La mauvaise circulation de balle du Mali, soldé par seulement 8 passes décisives, leur a porté préjudice. A cela il faut ajouter les 19 pertes de balle et le mauvais pourcentage de tirs (29 %).

Le héros du match: Nzeulie a non seulement réalisé une bonne performance offensive, mais aussi calmé les ardeurs offensives du Mali grâce à son agressivité défensive.

Chute: A moins que les Maliens ne fassent une meilleure prestation, leurs chances dans le Groupe C sera vraiment limitée en tenant compte que l’Egypte et le Cameroun qui ont livré un match attrayant sont déjà en tête du ce groupe avec une victoire chacune.

Pendant que le banc du Cameroun a marqué plus de la moitié des 70 points de son équipe, celui du Mali a été inexistant avec seulement 16 points dont 10 de Boubacar Sidibé.

L’entraîneur du Mali a beaucoup à faire pour remettre son équipe sur le bon chemin.

Jeremy Nzeulie marque un panier pour le Cameroun
Fiba)/n

Orange va lancer un service de transfert d’argent au Cameroun en 2015

Le groupe français des télécommunications lancera le service « Afrimarket » à travers son service Orange money.

Le groupe français, Orange, l’un des opérateurs leaders en matière de télécommunications, a annoncé qu’il procédera au lancement de son service de transfert d’argent dénommé « Afrimarket » au Cameroun et au Mali en 2015 à travers son service Orange money.

Selon une mise à jour de Pyramid Research, l’industrie en charge du contrôle des communications globales, le service permet des paiements directs à partir de l’Europe par les émigrés pour les achats de tous les jours (produits alimentaires, fournitures d’écoles) à l’intention de leurs parents et de leurs familles qui vivent en Afrique.

À l’issue de la transaction, le bénéficiaire est informé par un Sms sur le paiement du produit et sur sa disponibilité pour le transport et la livraison.

Ce nouveau service d’Orange intitulé, « Afrimarket » sera mis en uvre au Cameroun et au Mali après les expériences [« encourageantes »] obtenues dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest, tels que la Côte d’ivoire, le Togo, le Sénégal et le Bénin, des pays qui ont une forte diaspora à l’étranger dont les contributions financières sont essentielles pour la survie des membres de leurs familles et de leurs autres parents restés en Afrique, d’après Orange.

Capture d’écran du site afrimarket.fr, réalisée le 27 octobre 2014
Journalducameroun.com)/n

Sénatoriales 2013 au Cameroun: Kamto force Biya à rejouer son jeu préféré

Par Maurice Nguepe, Secrétaire Général de l’Organisation Jeunesse Africain

Depuis sa démission du gouvernement et son élection à la tête du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), l’auteur de «L’Urgence de la pensée», Maurice Kamto, a, en moins d’un an, contribué à changer le paysage politique camerounais. Après être entré dans l’histoire comme l’artisan de la rétrocession de l’île de Bakassi au Cameroun, le président du MRC dont le passage au gouvernement a raffermi l’expérience dans la gestion des dossiers et des procédures politico-administratives de l’État, et dont la maîtrise des dossiers internationaux en fait l’un des hommes politiques qui pourront restituer au Cameroun sa respectabilité internationale, est désormais au centre de toutes les attentions au moment où, dans le triangle national, on l’appelle déjà le Barack Obama du Cameroun.

Le parti politique qu’il dirige, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a initié une formation politique à ses jeunes membres qui occupent d’ailleurs des postes de responsabilité à tous les niveaux. Sans tambour ni trompette, le MRC, qui a fait le pari de réaliser le changement dans la paix, suscite l’adhésion progressive des personnalités traditionnelles, des intellectuels, des jeunes de tous bords et des opérateurs économiques qui pensent à raison que le système en place n’a jamais su les protéger. À l’origine de cet engouement, son projet de société reposant sur cinq piliers qui vont de la défense des valeurs fondamentales de la république (liberté, égalité et justice) à l’instauration d’un système de pension retraite pour tous et d’une couverture sanitaire universelle, en passant par la production des richesses, la solidarité nationale entre les régions, la réorganisation du système scolaire et le pacte stratégique avec la diaspora.

La nouvelle dynamique inspirée par Maurice KAMTO et le MRC a donc de quoi redonner espoir à un peuple dépassé et désorienté par plus trente ans de gabegie et de perte de valeurs. L’appel à la prise de conscience politique des masses, doublé de la formation de celles-ci, a fait tache d’huile et mis le gouvernement et le régime à mal. L’origine de l’organisation des sénatoriales avant les municipales et les législatives est à chercher dans ce contexte. En effet, en faisant élire, en avril 2013, les Sénateurs par un collège de conseillers municipaux au mandat expiré depuis juin 2012, le régime mettait en place la phase 1 de la stratégie de torpillage du MRC. La nomination de Marcel Niat Njifenji à la tête du Sénat représente la phase 2.

Comment comprendre ce jeu? On sait que depuis 1990, le régime de Yaoundé a toujours considéré les régions d’origine des leaders politiques comme leurs bases électorales. Cette vision régionaliste et tribale de la politique lui a longtemps permis de créer la division et le découragement des masses à travers la promotion spectaculaire d’autres ressortissants de la région d’origine des leaders politiques influents. C’est le jeu politique le plus permanent du système Biya. Pour montrer en quoi il consiste, on peut en retracer quelques moments forts et en dégager les règles:

1. 1991, l’UNDP de Samuel Eboua bénéficie d’une vaste adhésion des populations dans la région du grand Ouest (Littoral, Sud-ouest, Nord-ouest et Ouest). Le pouvoir, inquiété, encourage Bello Bouba Maigari qui débarque Samuel Eboua de la tête du parti à l’issue du Congrès des 4 et 5 janvier 1992 à Garoua. Samuel Eboua, insatisfait, crée le MDP qui disparaît à sa mort. La mobilisation populaire dans le grand Ouest faiblit et le grand Nord (Adamaoua, Nord, Extrême-nord) se rallie massivement à l’UNDP. Fidèle au principe de diviser pour mieux régner, le régime copta Hamadou Moustapha et Issa Tchiroma au gouvernement. Bello Bouba ne résista pas lui aussi à la tentation d’y entrer et perdit de ce fait sa posture d’opposant. Depuis lors, le grand Nord est suffisamment émietté et ne saurait plus servir de base à une force politique soudée pouvant mobiliser les masses populaires.

2. La prise de l’UNDP par Bello Bouba ressemblait, en 1992, à un hold up, encouragé par le pouvoir pour contrer la mobilisation populaire dans le grand Ouest (Littoral, Sud-Ouest, Nord-ouest et Ouest), ce qui irrita les populations de cette région. Le SDF de John Fru Ndi, originaire Bamenda, devint alors l’alternative, et c’est la dynamique du changement inspirée par ce parti qui suscita désormais l’adhésion massive des populations. Le régime rejoua le jeu et nomma un autre ressortissant de Bamenda, Simon Achidi Achu, Premier ministre, le 9 avril 1992 afin de freiner l’adhésion en masse au SDF. Lorsque la mobilisation populaire en faveur du SDF baissa, le jeu se termina et le Premier ministre perdit son poste le 19 septembre 1996. Le même Achidi Achu n’a-t-il pas été réutilisé dans le jeu pour contrer John Fru Ndi aux sénatoriales du 14 avril 2013 et consacrer ce que plusieurs analystes ont considéré comme étant la mort politique de ce dernier?

3. 2012-2013, avec la nouvelle dynamique portée par Maurice Kamto et le MRC, le régime a repris le jeu dont les règles n’ont ni changé ni évolué. Conscient de la force montante du jeune parti, ce n’est pas pour faire honneur à la région de l’Ouest ou pour rééquilibrer les forces politiques nationales que Paul Biya a nommé Marcel Niat Njifenji président du Sénat. L’objectif est, au contraire, de disperser les adhésions au MRC, créer la confusion et calmer les rancoeurs pour un temps, le temps des élections municipales et législatives. Nul doute que Marcel Niat Njifenji pourra être éjecté le moment venu, si jamais il est établi que le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) faiblit dans sa capacité à mobiliser les masses.

Comme on le voit, on peut changer les joueurs et les pions, mais le jeu est toujours le même, à savoir un ensemble de stratégies de division des forces politiques dans la perspective de la conservation du pouvoir. Jamais la modernisation des institutions républicaines n’en est le but ultime. L’actuel président du Sénat fait donc partie du jeu et se prête volontiers comme un pion aux mains du joueur Biya, de la même manière que l’ont fait Simon Achidi Achu, Bello Bouba, Issa Tchiroma, et la liste, construite en plus de trente ans, est longue. Maurice Kamto et le MRC sont donc au c ur de la reconfiguration de la carte politique du Cameroun. Le défi de ce parti est dès lors de trouver le moyen de contrer ce jeu, de le rendre caduque, ce que ni l’UNDP ni le SDF n’ont pu faire en leur temps.

Pour le contrer, son approche pédagogique et socio-communicative sera certainement d’une grande utilité. Il importe aussi que les populations camerounaises y participent en prenant conscience de ce que l’opposition politique, en laquelle elles ont bien souvent placé leurs rêves et leurs espoirs, ne s’est jamais divisée d’elle-même. Le pouvoir l’a divisée en nommant à des postes pompeux des concurrents aux leaders politiques à l’effet de semer le doute. La responsabilité populaire dans l’échec de la révolution camerounaise est à voir dans le découragement qui a fait suite à ce doute. Plus que l’opposition politique, ce sont donc les populations camerounaises qui devront surtout reconsidérer leur vision en s’armant d’un esprit téméraire pour ne plus se laisser abuser de façon répétitive par des promesses sans lendemain et des nominations à grand renfort médiatique. Elle doivent dès lors cesser de tomber dans le piège du pessimisme et s’inscrire massivement sur les listes électorales afin de faire valoir leurs voix, sachant que la biométrie offre des chances que celles-ci soient comptabilisées et reconnues.

C’est maintenant qu’il faut préparer le grand tournant de l’histoire du Cameroun.

Maurice Nguepe, Secrétaire Général de l’Organisation Jeunesse Africain
M. N.)/n

Mali: La situaton se dégrade à Kidal

Le MNLA a revendiqué dimanche l’arrestation à Kidal de plusieurs personnes accusées d’être des espions « à la solde de l’Etat malien ».

La tension régnait depuis plusieurs jours dans la capitale de la huitième région du Mali, occupée depuis plus d’un an par des groupes armés. Les éléments du MNLA qui ont repris le contrôle de la ville depuis l’intervention militaire française du début d’année redoutent un assaut des troupes maliennes, tenues à l’écart par le groupe indépendantiste. Les prochaines élections ont renforcé l’enjeu de la libération de la ville et du retour de l’administration malienne.

Des officiers maliens arrêtés
Selon plusieurs sources, la situation s’est largement détériorée ces dernières heures. Plusieurs personnes ont été accusées par le MNLA d’être des « espions » à la solde de Bamako. Elles auraient été arrêtées dont des militaires. Le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) a revendiqué l’arrestation d’au moins huit capitaines de l’armée malienne à Kidal. « Plusieurs dizaines de personnes » ont été interpellées, les enquêtes à leur sujet continuent. « Les militaires maliens et les personnes liées aux services de renseignements maliens seront considérés comme des prisonniers, annonce un représentant du mouvement indépendantiste touareg. Ils sont détenus à la gendarmerie du MNLA de Kidal. Les autres seront libérés », assure cette source. Dans le même temps, la population noire de la ville se sent de plus en plus menacée. Plusieurs témoignages font état du pillage de deux commerçants Songhaï, de peau noire, ce samedi, par des hommes du MNLA. « C’est faux, aucune boutique ni aucune maison n’a été pillée», affirme le MNLA, qui ajoute que le mouvement ne remettra « en aucun cas en cause notre légitimité avec ce type d’actes irresponsables ».

La population « noire » se terre
Le groupe armé rappelle qu’il entend éviter tout affrontement entre les populations et qu’il compte assurer la sécurité des personnes de teint noir. Reste que selon plusieurs témoignages, de Songhaï mais aussi de Touaregs noirs, nombreux sont ceux qui se sentent menacés et n’osent plus sortir de chez eux. RFI a joint un doyen de la communauté songhaï. Il est caché avec ses proches, la peur au ventre, dans sa maison. Il témoigne que « depuis 6h30 du matin, des groupes du MNLA ont envahi tous les quartiers de Kidal, en ramassant toutes les peaux noires, en leur disant qu’ils soutiennent le gouvernement de Bamako, donc ils vont les enfermer tous et ils vont les rapatrier sur Gao». Il ajoute que cette situation dure depuis trois jours et que « actuellement, tout le monde est caché dans les maisons ». Les membres du groupe dissident, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), ont offert leur protection. Selon le témoin de RFI, ils sont venus armés jusqu’aux dents et ont laissé un numéro de téléphone où les joindre en cas de problème.

La situaton se dégrade à Kidal
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Mali: L’élection présidentielle annoncée pour le 28 juillet prochain

Cette annonce a été faite à l’issue d’une session extraordinaire du conseil des ministres qui s’est tenue hier lundi 27 mai

Le conseil des ministres réuni lundi en session extraordinaire a adopté le projet de décret portant convocation du collège électoral pour le 28 juillet prochain à l’ occasion de l’ élection du président de la République du Mali, a-t-on appris de sources officielles. En cas de second tour, la date du 11 août a été retenue. Le même Conseil extraordinaire des ministres a précisé que l’élection aura lieu sur «toute l’étendue du territoire national», ainsi que dans les représentations diplomatiques et consulaires du Mali à l’extérieure. Le texte fixe également les dates de la campagne électorale officielle. Elle sera ouverte le dimanche 7 juillet, à 0 h, et sera clause le 26 juillet, à minuit.

Concernant l’organisation de ce scrutin, le ministère malien de l’Administration territoriale est chargé de l’organisation matérielle. La délégation générale aux élections est pour sa part chargée de la bonne tenue du fichier électoral. La Commission nationale électorale indépendante (Céni), enfin, a pour tâche de veiller à la moralité du scrutin. La campagne électorale, à l’ occasion du second tour s’ il y a lieu, est ouverte le lendemain de la proclamation des résultats définitifs du premier tour. Elle est close le vendredi 9 août 2013 à minuit, conclut le communiqué.


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Belgique: Des donateurs pour le renouveau du Mali en conférence

Plusieurs pays et chefs d’Etats sont réunis ce 15 mai à Bruxelles pour des assisses qui permettront de remettre le Mali sur de bons rails

C’est en tout 80 pays, dix chefs d’Etats qui prennent part ce mercredi 15 mai en Belgique à la conférence des donateurs sous le thème « ensemble pour le renouveau du Mali ». Cette réunion internationale a pour objectif d’apporter des financements pour redonner du souffle au pays. Lors de ce sommet, les autorités de Bamako vont passer une sorte de grand oral et devront justifier que l’aide internationale est fondamentale pour une relance du pays. Le président par intérim, Dioncounda Traoré et le gouvernement vont présenter un plan de développement pour les deux prochaines années estimé à 3,9 milliards d’euros. La moitié prise en charge par le Mali, l’autre par les bailleurs de fonds. Les principaux étant la Banque mondiale et l’Union européenne qui doit contribuer à hauteur de 520 millions d’euros. La France, en première ligne dans cette crise, doit s’engager sur une enveloppe de 280 millions d’euros. Deux milliards d’aide qui doivent servir à gérer l’urgence: reconstruire par exemple à Gao, Tombouctou et Kidal des réseaux d’eau et d’électricité efficaces. A moyen terme, Bamako veut injecter des fonds dans les structures d’éducation et de santé et tout faire pour relancer également l’administration dans le nord du pays.

Toutefois les bailleurs de fonds craignent que les financements soient en partie détournés. Pour les rassurer, Bamako s’est donc engagé à faire voter rapidement une loi pour lutter contre la corruption. Quant à l’élection présidentielle prévue en juillet et qui doit coûter 80 millions d’euros, elle est déjà financée, notamment par la France. Et si elle n’est pas un préalable au déblocage des deux milliards d’euros, elle sera néanmoins suivie attentivement par tous les partenaires.

Des donateurs pour le renouveau du Mali en conférence
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Mali: Entrée en piste des drones Predators!

Face à l’arsenal militaire impressionnant des jihadistes du Nord Mali, les forces coalisées engagent des drones Predators américains pour mieux débusquer l’ennemi et l’anéantir

Un week-end violent dans la lutte contre le terrorisme au Nord du Mali. En milieu de semaine dernière, Gao est attaqué par des infiltrés, ensuite deux attentats à la voiture piégée ont lieu à Kidal et Tessalit, visant les forces armées maliennes, françaises et africaines. Puis Tessalit entre jeu, précisément la localité de Il Khalil, où des combats entre rebelles touaregs du MNLA et les arabes du Mouvement Arabe de l’Azawad, qui accusent les premiers d’exactions sur leurs populations. Du reste, le MNLA dément cette allégation affirmant plutôt avoir eu affaire à des combattants du Mujao. Au même moment, la traque contre les jihadistes se poursuit dans les montagnes rocailleuses de l’Adrar des Iforas, où les français ont effectué des frappes aériennes, ce dimanche 24 février. Autant dire que les choses se corsent. Et la guerre s’accélère au Nord du Mali. Pour mieux faire face à cet ennemi sournois, perfide, retranché dans un terrain qu’il maîtrise, entre sables, dunes et monts, il faut une surveillance et du renseignement. Fort de leur expérience en Afghanistan, les Américains ont donc déployé les redoutables drones Prédators depuis une base aérienne au Niger au Nord du Mali.

A quoi servent les drones Predators?
Ces petits appareils longs et fins ont deux fonctions. La surveillance et l’attaque. Leur particularité et qu’ils sont pilotés depuis le sol. Drone, signifie « faux bourdon » en anglais et pour l’instant, au nord du Mali, ces drones ne feront pas usage des missiles dont ils sont équipés, mais seront seulement utilisés pour espionner les combattants islamistes au Mali, selon Washington, qui a jugé bon d’en envoyer. Au total, une centaine de personnels militaires américains sont déployés au Niger pour l’intervention de ces drones. Alors qu’une base militaire américaine pourrait être installé là.

Ces drones pourraient-ils changer le visage de la guerre au Nord du Mali?
Alors que les combats au sol tournent au massacre, les drones Predators permettront de localiser rapidement la position de combattants islamistes et donc de frapper pour détruire leurs arsenaux militaires ou leurs abris éventuels. C’est donc une arme puissante face à la stratégie de guérilla au sol des islamistes. Le Président Frnaçois Hollande avait même déclaré que leur usage pourrait changer les choses dans la guerre contre les jihadistes au nord du Mali ? Sommes-nous déjà dans la phase ultime de l’opération Serval ?

Entrée en piste des drones Predators au Mali
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Mali: Au Nord, la guérilla a commencé…

Les derniers évènements à Gao, les deux attentats suicide et les combats sporadiques entre l’armée et des éléments djihadistes font craindre une « afghanisation » du Mali

Depuis quelques jours, et après le repli des islamistes, une nouvelle guerre a commencé au Mali et bien plus sournoise qu’elle n’apparaît. Guérilla ou guerre d’usure, voilà le nouveau mode d’affrontements opérés par des djihadistes en cavale, ou tout simplement fondus dans la population.

Si l’armée française a repris de nombreuses villes, la stratégie était de se retirer pour laisser place aux Africains; Mais au moment où ces derniers sont postés à Kidal, l’armée malienne tente de sécuriser Gao, la grande ville du Nord, devenue un sanctuaire de combats depuis ce week-end.

Difficile de prévenir les attentats suicide. Leur caractéristique étant de surprendre l’ennemi. Ainsi, un adolescent de 15 ans se fait exploser non loin d’un poste de gendarmerie à Gao. Des méthodes que l’on croyait appartenir au Moyen Orient seul, à des milles de nous. Mais les diaristes veulent faire régner la terreur : «Vendredi dernier, un homme s’est fait exploser dans un attentat suicide visant des militaires maliens, blessant légèrement l’un d’entre eux. L’attentat a été revendiqué par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali, y multipliant les exactions». Un message clair pour dire à l’armée malienne qu’ils sont toujours là. Ils ont tout simplement changé de visage, d’apparence et de méthodes. «Vous vous demandez où sont les djihadistes ? Où ils se sont évaporés ? Certainement pas dans la nature. Mais ils sont chez eux, assis tranquillement à échafauder d’autres attaques», rapporte un proche de la présidence.

Il reste donc, la prudence, le renseignement et l’implication des populations locales des villes partiellement libérées. Oui partiellement. Car François Hollande l’a bien précisé dans son discours à Bamako, «le terrorisme a été repoussé mais n’a pas encore été vaincu». Guérilla, poses de champs de mines, attaques surprises de convoi, voilà les nouvelles armes de terroristes, décidés à installer un climat de peur au nord du Mali. Dans ce cas précis, l’Etat d’urgence doit être renforcé, les unités africaines doivent très rapidement devenir opérationnelles et les populations vigilantes.

Image d’illustration
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La triple humiliation au Mali, par Père Ludovic Lado

«Si la survie de l’Occident passe par une re-colonisation de l’Afrique et la mainmise sur ses ressources naturelles vitales, cela se fera sans état d’âme»

A la faveur de la récente visite de François Hollande au Mali où il a été accueilli en héro et libérateur, suite à l’intervention militaire française, j’ai relu avec un certain intérêt un article publié dans Les Afriques du 14 juin 2012 sous le titre « Les africains sont-ils nuls en stratégie ? ». L’auteur, un cadre malien installé à Bamako, y rapportait les propos d’un professeur de géostratégie canadien sur la nullité de l’Afrique et des Africains en géostratégie. A la lecture de ce texte, on est tenté de s’écrier, « encore un autre Blanc donneur de leçons aux Africains ! » Mais, une fois que l’on a avalé son orgueil de nègre sermonné par un Blanc, on regarde la réalité en face, notamment celle qui est en train de se dérouler sous nos yeux au Mali, et on est tenté de s’exclamer : « Et s’il avait raison ! » Par exemple, sur le problème, plus que actuel, de la géostratégie militaire en Afrique, il disait : « Aujourd’hui, les pays comme les Etats-Unis, la France ou le Royaume Uni peuvent détruire, en une journée, toutes les structures d’une armée africaine sans envoyer un seul soldat au sol. Rien qu’en se servant des satellites, des missiles de croisières et des bombardiers stratégiques.

A mon avis et je crois que je rêve, si les pays africains se mettaient ensemble, et que chacun accepte de donner seulement 10% de son budget militaire à un centre continental de recherche et d’application sur les systèmes de défense, le continent peut faire un pas de géant. . Ne croyez pas que je rigole. Il ne faut jamais être naïf. Si la survie de l’Occident passe par une re-colonisation de l’Afrique et la mainmise sur ses ressources naturelles vitales, cela se fera sans état d’âme. Ne croyez pas trop au droit international et aux principes de paix, ce sont les faibles qui s’accrochent à ces chimères . Les Africains, que nous sommes, sauront-ils tirer toutes les leçons de la triple humiliation vécue au Mali ? Il y a d’abord l’humiliation au niveau national. Le Mali ! Voilà un pays africain qui était en passe de devenir une référence en matière d’alternance démocratique depuis l’effervescence politique des années 1990s. Mais après le coup d’Etat du 22 mars 2012, on a soudain eu la forte impression que ce pays venait de reculer de deux décennies ! Le Président démocratiquement élu venait d’être chassé du pouvoir pour « incompétence » stratégique par un militaire qui, lui-même, n’avait aucune solution de rechange. Pendant que le désordre politique et militaire s’installait à Bamako, des bandes armées intégristes gagnaient et occupaient le terrain au nord du pays. Voilà le premier niveau d’humiliation, qui, au-delà la complexité de la situation, signale l’incapacité effective des gouvernants africains à protéger leur pays. Voilà un pays, qui comme tant d’autres pays africains, n’a pas les moyens militaires de défendre l’intégrité de son territoire national. Voilà un pays humilié par son incapacité à se prendre en charge. Les livres d’histoire nous apprennent que pendant les deux dernières guerres mondiales qui ont déchiré l’Europe, tout le monde devenait militaire, y compris les prêtres. A l’époque, le service militaire était obligatoire pour tous ! Certains pays africains l’avait adopté pendant un temps aux lendemains des indépendances. Au regard de la situation du Mali qui reflète celle de nombre de pays africains, surtout de l’Afrique francophone, n’y a-t-il pas lieu de restaurer le service militaire? Un pays à la merci des bandes armées n’est pas un pays souverain.

Il y a ensuite l’humiliation au niveau sous-régional. Quand Sanogo s’installe au pouvoir, ATT jette l’éponge et la CEDEAO, qui venait à peine de se remettre de la crise ivoirienne, s’active comme elle peut pour installer un gouvernement intérimaire civil. La menace djihadiste est réelle et il faut agir vite. L’Union Africaine se tourne vers les Nations Unis qui, elles, envisagent sérieusement l’option militaire, sur fond de tentatives de négociations africaines sur le terrain. L’option militaire, oui ! Mais avec quels moyens ? La CEDEAO a peut-être les hommes mais elle n’a pas les moyens militaires et financiers. Voilà la seconde humiliation ! Le Mali se tourne vers la France. Pas vers d’autres organisations sous-régionales africaines, mais vers la France. C’est toute l’Afrique qui échoue à aider le Mali à reconquérir son intégrité nationale. Ineffectivité ou inefficacité des forces africaines sous-régionales ? Quoi qu’il en soit, c’est toute l’Afrique qui s’est montrée incapable de défendre le Mali, de se défendre elle-même, de se prendre en charge. A quoi donc servent tous ces sommets régionaux et sous-régionaux sur la sécurité, si elles ne peuvent déboucher sur une stratégie d’ensemble pour protéger les pays africains de telles invasions barbares. Mais la stratégie, c’est l’art d’anticiper. Là encore les dirigeants africains n’ont pas été à la hauteur des défis de l’heure. D’où la troisième humiliation, celle infligée par la France.

Je suis de ceux qui, malgré eux, ont soutenu l’intervention française au Mali, pour des raisons pragmatiques, mais un pragmatisme de la servitude. En effet, il fallait choisir entre les Français et les djihadistes, entre la françafrique et l’intégrisme. Planifiée et conduite par les Français sollicités par les dirigeants maliens, cette intervention révèle au grand jour la situation pathétique du continent africain. La France s’est jetée à l’eau avec le Mali, mais sans l’Afrique. Aujourd’hui, la France seule a près de 4000 soldats sur le terrain au Mali, pendant ce temps toute la CEDEAO peine à réunir le même effectif. Il a fallu faire appel à 2000 soldats tchadiens habitués au terrain du sahel. Pendant ce temps les autres sous-régions africaines ne bougent pas. Nos dirigeants semblent dépassés par les événements sur leur propre terrain désormais confortablement occupé par la France, le big brother ! Que serions-nous sans le big brother ? Les Maliens en sont réduits à dire « Merci, Papa Hollande ! ». Pendant ce temps les Africains trinquent dans les bars et les bistrots en fustigeant le néocolonialisme. La liberté a un prix, et ceux qui ne sont pas prêts à le payer sont contraints à la servitude. Comme disait un de mes enseignants « colonisé parce que colonisable ». Plus de 50 ans après les indépendances, voilà le Mali qui accueille un chef d’Etat Français en héros et libérateur, voilà Yahi Boni qui pleure de joie à la nouvelle de l’intervention française.

Avons-nous reculé ou avancé ?
Quand cesserons-nous de nous comporter comme des grands enfants incapables de s’organiser pour se prendre en charge. La France n’a fait qu’occuper le vide créé par la somme de nos irresponsabilités nationales, sous-régionales et continentales. Il n’y a pas à s’étonner qu’elle exploite cette position au maximum pour ses intérêts. En effet, les Maliens doivent s’apprêter à payer le prix de cette intervention pendant longtemps. Ce pays peut oublier le mot « souveraineté », pendant longtemps. On annonce une éventuelle force onusienne ; la France annonce son retrait au profit d’une force africaine. Et vous avez dit force africaine ? Les Européens s’engagent à former l’armée malienne. Tout cela prendra du temps, sans compter que les djihadistes ne sont jamais loin. A long terme, la solution durable ne sera qu’africaine, d’abord au niveau national avec la justice sociale et les armées dignes de ce nom, ensuite au niveau sous-régional avec des forces capables de voler au secours des Etats démocratiques menacés, et enfin au niveau continental. Pour conclure, je reviens à notre expert en géostratégie évoqué en introduction : « J’espère vraiment qu’un jour, dit-il, les Africains auront conscience de la force de l’union, de l’analyse et de l’anticipation. L’histoire nous démontre que la coexistence des peuples a été et sera toujours un rapport de force. Le jour où vous aurez votre arme nucléaire comme la Chine et l’Inde, vous pourrez vous consacrer tranquillement à votre développement. Mais tant que vous aurez le genre de dirigeant que je rencontre souvent, vous ne comprendrez jamais que le respect s’arrache par l’intelligence et la force ». Le problème est que nous ressemblons un peu trop à nos dirigeants, et de ce fait nous les méritons ! Qu’est-ce qui ne va pas avec nous, les Africains ?

Père Ludovic Lado, Directeur de l’Institut de la Dignité et des Droits Humains d’Abidjan

Can 2013: Le tableau des demi-finales est connu

Les Eléphants ont été éliminés par les Super Eagles. Les demi-finales opposeront ce mercredi le Mali au Nigeria et le Ghana sera face au Burkina-Faso

Eliminée en quarts de finale de la Can 2013 par un Nigeria supérieur (1-2), la Côte d’ivoire ne pourra pas ramener au pays un trophée qu’il chasse depuis 1992. Interrogé avant la compétition par nos soins, Robert Nouzaret estimait que la frustration de ce manque de titre pouvait peser lourd dans les chaussures ivoiriennes. C’est sûrement ce qu’il s’est passé car les Ivoiriens ont été largement dominés ce dimanche. Drogba s’est créé une belle occasion à la 34e avant d’offrir une passe décisive à Tioté (50e). Moins rayonnant qu’à son habitude, Yaya Touré a tout de même fait chauffer les gants d’Enyeama à la 67e. Ce fût à peu près tout pour les Eléphants qui n’ont jamais trouvé la solution pour contrer l’excellent Moses (Chelsea). Après ce match, d’un très bon niveau, le Burkina-Faso a éliminé le Togo. A défaut d’être spectaculaire, le dernier quart de finale de la Can a au moins souri à l’équipe qui s’est montrée la plus entreprenante dans le jeu. Opposé à une pâle formation du Togo, le Burkina Faso a attendu la prolongation et un but de Pitroipa (105e) pour accéder au dernier carré de l’épreuve (1-0 a.p.). Quelle que soit l’issue de leur demi-finale face au Ghana, le 6 février, les Etalons sont assurés de faire au moins aussi bien qu’en 1988 lorsqu’ils avaient terminé 4e du tournoi.

Samedi dernier, lors du deuxième quart de finale de la journée, les vuvuzelas se sont tus, pendant la séance de tirs au but. Devant leur public du Moses Madhiba Stadium, les Sud-Africains ont laissé s’échapper leur Can, celle dont ils organiseront les demi-finales sans y participer. Incapables de faire la différence en deux heures de jeu (1-1), les Bafana Bafana ont dû s’en remettre à une dangereuse séance de tirs au but. Le gardien Soumalia Diakité y a imposé tout son talent, écartant les tentatives de Furman et Mahlangu avant que Majoro manque le cadre (1-3). Pour le Mali, l’aventure se prolonge jusqu’à la fin de semaine. Au terme d’une rencontre où les Maliens ont été globalement dominés, ils se sont offert le droit d’affronter le Nigeria en demi-finale.

Le premier quart de finale a souri aux Ghanéens. Les Blacks Stars, éternels favoris de la Can, se hissent pour la quatrième fois consécutive dans le dernier carré de l’épreuve. Contrairement aux apparences, l’homme de la rencontre se nomme toutefois Fatau Dauda. Le portier ghanéen s’est montré décisif devant Heldon (55e), Platini (59e), Djaniny (81e) et Heldon de nouveau (90e+2). Finalistes en 2010, les Ghanéens ont fini troisièmes en 2008 et quatrièmes l’année passée. Après leur victoire poussive (2-0) face au Cap-Vert ce samedi, les voilà à nouveau parmi les quatre derniers candidats à la victoire finale cette année. Mais que ce fut dur pour les Ghanéens, face à ce formidable petit poucet du Cap-Vert, révélation du tournoi, qui a encore joué crânement sa chance et n’aurait pas volé de poursuivre l’aventure. Mais ce seront bien les hommes de James Appiah qui continuent leur parcours. Ils défieront le Burkina-Faso mercredi prochain. Auteurs d’une prestation sans relief sur la pelouse de Port-Elizabeth, les Ghanéens se sont appuyés sur deux hommes pour construire leur succès. Entré en début de seconde période, Mubarak Wakaso a inscrit un doublé. En état de grâce dans son but, le gardien Abul-Fatawu Dauda a lui repoussé avec brio les assauts des Requins bleus. Ces deux joueurs sont clairement sortis du lot chez des Black Stars sans inspiration et incapables de mettre du rythme dans cette rencontre.

Le tableau des demi-finales de la Can est connu

20ème sommet de l’UA: 50 millions de dollars pour le Mali

C’est l’une des résolutions des assisses qui se sont refermé hier à Addis Abeba en Ethiopie

La 20e assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine s’est clôturée hier lundi 28 janvier au soir à Addis Abeba. A la clé de ces assisses qui ont débuté dimanche 27 janvier 2013, la confirmation de financement de l’UA de 50 millions US dollars pour les opérations de paix au Mali. Cette donation est qualifié d’ un fort message que l’Afrique est en train de prendre ses problèmes dans ses propres mains par Hailemariam Dessalegn, président en exercice de l’institution continentale et Premier ministre de l’Ethiopie. Il remplace d’ailleurs Boni Yayi à ce poste. Réunis sous le thème panafricanisme et renaissance de l’Afrique, une quarantaine des chefs d’Etats de l’Afrique se sont penchés, pendant ce rendez-vous de deux jours, sur les conflits d’actualité dans le continent, notamment celui du Mali, celui de la République démocratique du Congo et celui de la République Centrafricaine.

Une conférence des donateurs aura lieu ce mardi pour collecter des fonds pour financer les opérations militaires au Mali. Selon les experts, les besoins du financement, évalués à 460 millions de dollars soit environ 253 milliard de francs CFA, pour les opérations de la MISMA, la mission internationale de soutien au Mali dirigée par l’Afrique. Le président de l’UA a annoncé qu’ils vont être étudiés pendant la conférence. En ce qui concerne l’économie africaine qui est sur une bonne voie, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays africains ont réfléchi sur l’accélération d’intégration et la transformation pour maintenir la croissance et à long terme, pour rendre l’Afrique intègre, prospère, centrée sur l’Homme et en paix avec elle-même. Pour fêter le jubilé d’or de l’UA, les dirigeants africains ont également décidé d’organiser un sommet spécial le 25 mai 2013, à l’occasion du 50e anniversaire de la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), qui s’est transformée en UA en 2002.

50 millions de dollars pour le Mali
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Mali: Tombouctou sous contrôle des forces françaises et maliennes

La prise de l’aéroport de cette ville s’est faite sans aucune résistance de la part des islamistes

Selon des sources maliennes, des soldats français et maliens contrôlent depuis ce lundi matin les accès et l’aéroport de Tombouctou à l’issue d’une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit. D’après le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major des armées à Paris, les forces françaises et africaines contrôlent désormais la Boucle du Niger entre les deux bastions islamistes de Tombouctou (situé à 900 km au nord-est de Bamako) et Gao (1.200 km au nord-est de la capitale malienne). Nous contrôlons l’aéroport de Tombouctou. Nous n’avons rencontré aucune résistance. Il n’y a aucun problème de sécurité en ville, a t-il ajouté. La man uvre conjointe des forces françaises de l’opération Serval et des forces maliennes a été réalisée en 48 heures et s’est déroulée avec un appui de patrouilles d’avions de chasse français. Le groupement tactique interarmées (GTIA) 21, venant de l’axe Diabali, Néré, Goundam a saisi l’aéroport de Tombouctou. Dans le même temps, un largage de parachutistes avait pour objet de bloquer les exfiltrations ennemies tandis qu’un groupement aéromobile à bord d’hélicoptères était engagé en appui de ces deux forces.

Déjà samedi 26 janvier 2013, c’était le bastion islamiste de Gao, à 1.200 km au nord-est de Bamako, qui était tombé au cours d’une opération de l’armée française, des membres des forces spéciales bénéficiant d’un appui aérien s’emparant d’abord de l’aéroport et d’un pont stratégique. Le maire de cette ville, qui avait été « contraint de la quitter » lors de l’arrivée des islamistes en mars 2012, a regagné la ville. Lors de la prise de l’aéroport de Gao et du pont sur le Niger, plusieurs groupes terroristes ont été détruits ou chassés vers le nord. D’après des habitants de Gao, il y a eu un bref échange de tirs du côté nord de la ville, qui a opposé des militaires maliens, appuyés par les forces françaises, et des terroristes. La ville de Gao, la plus grande du nord du pays, était occupée depuis fin mars 2012 par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao).

Tombouctou sous contrôle des forces françaises et maliennes
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Can 2013: Victoire impérative des Léopards de la RDC face aux Aigles maliens

Avec seulement deux points à son compteur, les hommes de Claude Le Roy sont condamnés à battre les poulains de Patrice Carteron pour se qualifier en quart de finale

L’équation est désormais simple, les Léopards de la RDC (2 points) sont obligés de s’imposer ce lundi 28 janvier face aux Aigles du Mali (3 points) pour se qualifier en quart de finale. Les deux matches de la dernière journée se jouent à la même heure. A 17h, TU, la RDC reçoit le Mali à Durban alors que le Ghana défie le Niger à Port Elisabeth. Dans ce groupe B, toutes les équipes gardent encore leur chance de qualification. Maintenant que les hommes de Claude Le Roy viennent d’échouer là où tous les Congolais espéraient l’emporter facilement, de nombreux observateurs commencent à s’adonner à leurs sempiternels calculs, comme ils en ont l’habitude. Les Congolais savent désormais qu’ils n’ont plus qu’un choix : gagner. Les léopards doivent absolument l’emporter parce qu’un match nul offrirait la qualification aux Maliens. Autre chose : le nul concédé au Niger par la RDC peut servir de déclic pour le Mena du Niger qui peut créer la surprise en battant les Black Stars. Cela n’est pas impossible pour une sélection aussi soudée, aussi coriace et aussi volontaire qui n’a rien à perdre et qui joue le « kamikaze » trouble-fête. Pareil scénario compliquerait la vie aux Congolais et même aux Maliens.

Pour l’ancien sélectionneur du Cameroun Pierre Lechantre, il verrait bien la RDC sortir de ce groupe B plutôt homogène. « Depuis le début de la Can, je ne me régale pas vraiment. Sauf avec la RDC. Elle joue bien, de manière offensive. On sent la patte d’un entraîneur qui a su combiner la fantaisie du football africain et une certaine rigueur tactique. » Un avis que partage un autre coach du Cameroun, Denis Lavagne, qui a croisé la RDC avec les Lions indomptables le 2 juin dernier à Yaoundé en qualifications pour la Coupe du Monde 2014 (1-0). « Les Léopards m’avaient fait plutôt bonne impression. On sent qu’il y a plusieurs joueurs de cette sélection qui évoluent ou qui sont passés par le TP Mazembe. Les automatismes sont évidents. Les attaquants sont vifs, comme Mputu ou Mbokani et sa défense est athlétique. Cette équipe peut sortir de ce groupe ». Une chose est certaine, le match de ce soir sera aussi celui des deux techniciens français. Parce qu’on s’est aperçu que les matches se suivent sans se ressembler. A l’ouverture de la Can, les téléspectateurs se sont régalés avec le jeu emballant et d’un niveau technique très élevé. Les deux formations (ghanéenne et congolaise) ont étalé une partie de haute portée technique, fait des accélérations et de beaucoup de créativité. Les Congolais ont non seulement opposé une farouche résistance, mais aussi ont dominé littéralement le jeu sans réussite hélas. Face au Niger, ils ont péché par manque de réussite et parfois de maladresse dans le dernier geste. Seront-ils plus en réussite face au Mali ?

Un million de dollars
Du côté des Aigles du Mali, après la victoire face au Niger, ils ont perdu 1-0 contre le Ghana lors de la 2è journée. Cette défaite complique un peu la tâche du capitaine Seydou Keïta et ses coéquipiers qui sont désormais condamnés à gagner leur troisième et dernier match de poule contre la RDC pour être sûrs de se qualifier pour les quarts de finale. La mission ne s’annonce pas facile, mais rien n’est encore perdu pour le capitaine Seydou Keïta et ses coéquipiers qui gardent intactes leurs chances de qualification. Côté Congolais, le moral est au beau fixe. Le secrétaire général aux Sports de la RDC, Barthelemy Okito, a déclaré, vendredi 25 janvier à Radio Okapi, que le gouvernement congolais a déjà décaissé un million de dollars américains pour la participation des Léopards au premier tour à la Can sud-africaine. Il a ajouté qu’avant la compétition, le trésor public avait déboursé d’autres montants pour la préparation des Léopards au Maroc, en Afrique du sud et à Oman. Sur les deux millions de dollars américains prévus au départ, le gouvernement a mis à la disposition de la délégation congolaise la moitié de cette somme. «En dépit de tout ce changement, chaque joueur a perçu 25.000 $US représentant la prime de participation ainsi que 15.000$US comme prime de match, a raison de 5.000$US par rencontre, tel que convenu avec les délégués des joueurs conduits par le capitaine Trésor Mputu», a déclaré Barthelemy Okito. Il a précisé que l’entraîneur Claude Leroy a touché le double de la somme tandis que ses adjoints Sébastien Migné ont perçu un peu moins. Maintenant place au jeu.

Victoire impérative des Léopards de la RDC face aux Aigles maliens
Radio Okapi)/n

Mali: Scission du groupe islamiste Ansar dine

Les islamistes Touaregs d’Ansar Dine, viennent de se scinder en deux. Les dissidents affirment vouloir négocier

Le groupe islamiste Ansar Dine, qui fait régner la terreur depuis 10 mois à Tombouctou, Kigal et Gao au Nord du Mali, aux côtés des combattants d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), vient de se scinder en deux. Des dissidents touaregs islamistes ont créé leur propre groupe, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA). Dans un communiqué relayé par l’AFP, le MIA affirme qu’il se démarque totalement de tout groupe terroriste, condamne et rejette toute forme d’extrémisme et de terrorisme et s’engage à les combattre. Dans le même document le nouveau groupe a montré sa volonté d’aller vers une solution pacifique de la crise au Mali. Le MIA demande à Bamako et à Paris un arrêt des hostilités pour entamer le dialogue après le début le 11 janvier de l’intervention militaire française au Mali pour aider l’armée malienne à reconquérir le nord du pays, devenu en 2012 un sanctuaire pour les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda et où ils ont commis de nombreuses exactions au nom de la charia. Le secrétaire général du MIA a dit qu’ils occupent la région de Kidal, à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako, près la frontière nigérienne, est Alghabasse Ag Intalla, issu d’une des grandes familles touareg de Kidal. Toute cette situation fait affirmer au spécialiste à André Bourgeot, spécialiste du Mali interrogé par les confrères du journal Le Point que l’intervention française au Mali crée aujourd’hui une nouvelle situation politique qui se manifeste par la scission au sein d’Ansar Dine. Pour lui l’avènement du MIA modifie inévitablement les rapports de force politiques dans le nord du pays.

Ansar Dine qui signifie «compagnons du chemin», est un groupe islamiste dirigé par Iyad ag Ghali, un des principaux chefs de la rébellion touareg de 1990 à 1995.C’est lui qui s’était rendu en décembre dernier à Ougadougou pour négocier avec la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) l’arrêt des combats. Or, coup de théâtre, un mois plus tard, le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, décide contre toute attente de reprendre les hostilités. Ce groupe, apparu en mars 2012, est l’un des principaux groupes participant à l’insurrection malienne de 2012, avec le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) ce dernier étant fortement marginalisé depuis la fin juin 2012.

Scission du groupe islamiste Ansar Dine au Mali
afp)/n

Mali: 3 mois d’Etat d’urgence en plus

Les dix premiers jours arrivés à terme, le gouvernement a tenu un Conseil extraordinaire pour prolonger l’Etat d’urgence en vigueur depuis le 12 janvier dernier

Dans le but d’assurer le bon déroulement des opérations qui se passent actuellement au Mali, l’état d’urgence a été prolongé de trois mois, a annoncé le gouvernement dans un communiqué. La décision a été prise ce lundi lors d’un Conseil des ministres extraordinaire. Cette décision vient du fait que le gouvernement entend au mieux garantir « le bon déroulement des opérations militaires en cours pour la libération des régions occupées de notre pays et la nécessité d’instaurer » et « maintenir un climat social serein dans tout le pays commandent la prorogation de l’état d’urgence sur l’étendue du territoire national ». a indiqué le gouvernement dans un communiqué. L’état d’urgence, instauré le 12 janvier, deux jours après l’offensive surprise lancée par des groupes islamistes armés, a donc été prolongé de trois mois. Pour rappel, l’état d’urgence interdit les réunions publiques, rassemblements, manifestations de rues et tout ce qui est de nature à troubler l’ordre public.

A Gao et Tombouctou, au plus dans un mois
Sur le front, la situation évolue favorablement aux troupes maliennes et leurs alliés français. Elles sont rentrées dans les villes de Diabali et Douentza sans rencontrer de résistance sur le terrain. Les militaires de l’opération «Serval» ont d’ailleurs quitté Diabali, après l’avoir rendue aux forces maliennes, et vise désormais les deux grandes villes de la partie nord du pays. Le chef d’état major de l’armée malienne, le général Ibrahima Dahirou Dembélé, a affirmé sur les ondes de RFI que «si les appuis sont conséquents, cela ne dépassera pas plus d’un mois pour Gao et Tombouctou». Gao (1 200 km de Bamako) et Tombouctou (900 km de la capitale) sont deux des principales villes du vaste Nord du Mali, contrôlé depuis plus de neuf mois par des groupes islamistes armés, qui ont multiplié les exactions.


afp)/n

Dioncounda Traoré: « Le Mali est en guerre! »

A l’occasion du 52è anniversaire de la fête de l’Armée malienne, le Chef de l’Etat adresse un message aux forces armées et de sécurité

Officiers Généraux,
Officiers Supérieurs,
Officiers Subalternes,
Sous officiers,
Militaires du rang des Forces armées, de sécurité et paramilitaires,

Le 52ème anniversaire de notre grande armée intervient à un moment où le Mali est en guerre
Le Mali est en guerre !
Le Mali est en guerre à son corps défendant.
Le Mali est en guerre parce que des aventuriers de l’International islamiste nous l’imposent.
Le Mali est en guerre parce que des djihadistes partisans d’une idéologie moyenâgeuse veulent soumettre notre Peuple.
Le Mali est en guerre parce que le terrorisme et le crime organisé transnational veulent sanctuariser notre pays pour menacer la paix et la sécurité universelle et pour déstabiliser le monde libre.
Le Mali est en guerre parce que les Maliennes et les Maliens n’ont pas pour vocation de renoncer à la liberté, à la démocratie, à l’intégrité de leur territoire ni à la forme républicaine et laïque de leur pays.
Le Mali est en guerre parce que le peuple malien est conscient de ses obligations sous régionales, régionales et internationales.
Notre pays est donc en guerre ; une guerre qui sera sans doute coûteuse et épuisante. Mais nous ne faisons pas la guerre par plaisir ; nous la faisons par devoir et par nécessité.

Le 11 janvier dernier, je le répétais dans mon adresse à la Nation : « La guerre n’est pas notre choix. Notre choix, c’est la paix, encore la paix et toujours la paix. Mais, si on nous impose la guerre, nous la ferons et nous porterons une riposte cinglante et massive à nos ennemis ».

C’est ce que nous faisons, avec l’appui de nos amis, en particulier la France, qui a été prompte à réagir quand nos positions ont été attaquées par l’adversaire dans le secteur de Konna. Les troupes françaises se battent à nos côtés dans les airs et sur terre ; elles se battent à nos côtés pour la liberté, pour la démocratie et par solidarité pour notre peuple meurtri.

En ces moments particulièrement graves, je veux remercier, en votre nom à tous le Président François Hollande, le Gouvernement français et l’ensemble du peuple français. Le Mali n’oubliera jamais cette grande marque d’amitié ainsi que cette fraternité de sang et d’armes qui ouvrent de nouvelles pages des relations Franco-Maliennes, et des relations entre la France et l’Afrique.

En ces heures tragiques qui coïncident avec la commémoration du 52ème anniversaire de la création de notre Armée nationale, j’ai une pensée particulièrement émue pour ce jeune officier français, pilote d’hélicoptère, tombé sur le théâtre des opérations. A sa famille, à ses compagnons ainsi qu’aux autorités françaises, je voudrais dire ceci : « Le sacrifice du Lieutenant Damien BOITEUX ne sera pas vain.

Il est tombé pour le Mali ; il est mort pour la France ; il est mort en défendant la liberté, la démocratie, il est mort en défendant le monde civilisé. L’idéal pour lequel le Lieutenant Damien BOITEUX a consenti le sacrifice ultime continuera d’être une source pour abreuver notre détermination à mettre hors d’état de nuire, les ennemis de la liberté ».

Lieutenant Damien BOITEUX, sachez que des dizaines de petits Damien BOITEUX ont vu le jour au Mali depuis votre tragique disparition et ces petits Damien qui vont se multiplier en progression arithmétique perpétueront votre nom à travers l’espace et à travers le temps jusqu’à la fin des jours.

Par la même occasion, je voudrais m’incliner devant la mémoire de tous les soldats maliens morts au combat et présenter mes très sincères condoléances à leurs familles. Ils sont tombés sur le champ de l’honneur ; ils sont tombés pour le Mali ; ils sont tombés pour la Mère-Patrie qui leur sera à jamais reconnaissante.

Aux blessés de guerre qui sont dans nos différentes formations hospitalières, je souhaite un prompt rétablissement. J’exprime la compassion de la Nation face aux souffrances des populations victimes collatérales des opérations militaires en cours.

Officiers Généraux,
Officiers Supérieurs,
Officiers Subalternes,
Sous-officiers,
Soldats,

Notre Armée nationale est engagée sur plusieurs fronts pour contenir, pourchasser et écraser définitivement les djihadistes obscurantistes qui veulent nous ramener dans les ténèbres de l’Histoire. Nous nous battrons avec opiniâtreté pour faire échec à ce dessein maléfique. Mais nous ne sommes pas seuls au combat. Outre la France qui s’est portée à notre secours aux premières heures de la nouvelle agression que nous avons subie, toute la Communauté internationale est à nos côtés.

La liste est particulièrement longue des pays qui s’engagent à nous fournir qui des troupes, qui de la logistique, qui du renseignement et d’autres types de soutien. Depuis deux jours nous avons commencé à accueillir les premiers contingents de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) à qui je souhaite la plus fraternelle des bienvenues en terre africaine du Mali.

Je veux exprimer la gratitude de mon pays à la CEDEAO, à l’Union Africaine, à l’Union Européenne, aux Nations Unies, aux partenaires bilatéraux et multilatéraux pour leur engagement ferme et combien rassurant à nos côtés. Que l’ensemble des pays engagés dans la large coalition internationale contre Al-Qaïda et la nébuleuse criminelle qu’il satellise trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude ainsi que notre reconnaissance sans bornes.

Chaque pays qui envoie des troupes au Mali, de la logistique ou quelque autre moyen que ce soit, tout en contribuant à dessiner les contours d’une victoire rapide, participe à l’avènement d’un espace sahélo-saharien débarrassé du terrorisme, du narcotrafic et du crime organisé.

Les évènements de ces derniers mois ont montré à quel point il est indispensable de se doter d’une armée performante, républicaine et moderne. Avec courage et abnégation, nous avons engagé des réformes afin que nos Forces de défense et de sécurité puissent jouer pleinement leurs missions régaliennes. C’est dans cet esprit qu’ont été adoptés de nombreuses mesures législatives et réglementaires. Ainsi, l’Assemblée Nationale a voté plusieurs textes dont la Loi portant création du Comité Militaire de Suivi des Réformes des Forces de Défense et de Sécurité.

Pour mieux renforcer notre outil de défense, le Gouvernement envisage cette année 2013 l’adoption d’une loi portant Orientation et Programmation militaire prenant en compte les besoins de formation d’organisation et d’équipement de l’Armée.

Dans la même dynamique, et soucieux de doter nos Forces de Défense et de Sécurité de moyens adéquats leur permettant d’assurer pleinement leurs missions naturelles, le Gouvernement a inscrit dans la Loi des finances 2013 une hausse appréciable du budget ordinaire consacré à la Défense. De même, une dotation spéciale est mise en place pour l’effort de guerre.

Le rééquipement et le réarmement moral passeront par les reformes appropriées des différents compartiments de nos forces armées. L’importante réforme que nous envisageons à partir de 2013 visera à moderniser et à accroitre l’efficacité opérationnelle de nos Forces de Défense. Cette réforme est appelée à se poursuivre, avec comme axes majeurs la professionnalisation des effectifs, la modernisation des équipements et l’amélioration des conditions de vie et de travail des Hommes.

A ce propos, je voudrais saluer la générosité spontanée de nos compatriotes qu’ils soient opérateurs économiques, cadres et agents des administrations d’Etat, des sociétés et entreprises publiques, parapubliques et privées, qui ont compris qu’en aidant l’Armée nationale, c’est le pays tout entier qu’ils aident.

J’encourage toutes les initiatives citoyennes qui sont de nature à accompagner la montée en puissance de nos Forces Armées et de Défense, qu’elles prennent la forme du don du sang, des dons en nature et en espèces ou même sous forme d’expression artistique, culturelle ou sportive.

Mes chers compatriotes,

Nos forces armées ont besoin de nous. Elles ont besoin de nous sentir à chaque instant à leurs côtés, elles ont besoin de notre soutien permanent et de notre solidarité sans faille. Cette union sacrée que je ne cesse d’appeler de mes v ux, nous la leur devons. Nous la leur devons parce que nous sommes des patriotes, nous la leur devons parce que eux ont choisi de donner leur vie pour nous tous.

Unissons-nous comme un seul homme autour de nos vaillants soldats. Aidons les, aidons les par tous les moyens. Et pendant la reconquête du Nord quand le hasard des combats les conduiront dans vos villages ou dans vos villes donnez – leur à boire, donnez – leur à manger car pour vous libérer ils n’auront pas eu parfois le loisir de boire suffisamment ou de manger à leur faim.

Nos forces engagées au front ont besoin de nos prières et de nos bénédictions ; elles ont besoin de nous savoir unis et soudés dans l’épreuve pour remplir convenablement leur mission hautement patriotique.
Je ne doute pas un seul instant, que chaque Malienne, chaque Malien, jouera sa partition pour la grande symphonie de la victoire.

Mes chers compatriotes,

Le Gouvernement de la République a été amené par la gravité des périls et des menaces, à décréter l’Etat d’urgence.
Il s’agit d’une mesure qui n’a pas pour objectif de restreindre délibérément les libertés mais de protéger les citoyens maliens et leurs hôtes contre le terrorisme dont chacun d’entre nous connait les méthodes.

Je vous demande d’accepter les petits désagréments pouvant résulter de l’application de cette mesure. Nous veillerons à ce que tout se passe dans le strict respect de la loi.

Officiers Généraux,
Officiers Supérieurs,
Officiers Subalternes,
Sous-officiers,
Soldats, du Mali, d’Afrique et du monde,

Demain nous commémorons le 52ème anniversaire de la grande armée malienne. Puisse ce jour marquer le début d’une épopée glorieuse pendant laquelle vous écrivez quelques unes des plus belles pages de l’histoire universelle.
Cette guerre vous la gagnerez. Nous la gagnerons ensemble au nom de la civilisation et de la démocratie.

Tous ensembles vers Gao, Tombouctou et Kidal !! !

Que Dieu vous protège et vous bénisse !

Dioncounda Traoré
journaldumali.com)/n

Mali : La population satisfaite de l’intervention des forces françaises

L’intervention de l’armée française aux cotés des militaires maliens, le vendredi dernier, a suscité chez les Maliens un sentiment de soulagement et de satisfaction

En ce samedi 12 janvier règne un calme dans le quartier de populaire de Lafiabougou en commune IV du district de Bamako. La panique qui s’était emparée de la capitale a fait place à la sérénité après la reprise de Konna grâce à l’intervention de l’armée française.
Adama Koné a le transistor collé à l’oreille pour écouter attentivement les derniers développements de la situation au nord du Mali. Il s’arrache ainsi du groupe engagé dans un débat passionné sur le même sujet. Ici le soulagement est le sentiment le plus partagé après l’intervention prompte et efficace de la France auprès des forces armées maliennes pour arrêter la percée des islamistes à Konna. « La France a tout simplement sauvé le Mali dont l’existence était menacée après la débâcle de Konna. Merci la France », soupire Sékou Konaté qui avoue avoir passé une nuit blanche le jeudi dernier après la prise de Konna. Mamadou Traoré n’en dit pas moins. La France, explique t-il, a déjà rempli son contrat en stoppant net les fous de Dieu. L’armée malienne ne pouvait pas faire face à leur force de frappe. Même s’il reconnaît le caractère salvateur de l’intervention française, Zakaria Traoré n’en développe aucun fantasme. Il félicité d’abord les militaires maliens qui ont accepté de mourir pour sauver la patrie. Avant de juger l’intervention française comme une reconnaissance du sacrifice des tirailleurs qui sont morts pour libérer la France pendant la deuxième guerre mondiale.

Ouf !
Sylvain ne s’embarrasse d’aucune honte car il est convaincu qu’aucune armée africaine ne pouvait arrêter ces islamistes puissamment armés. Quant à l’intervention française, il la voit comme la réparation d’un tort que la France avait causé au Mali en décidant d’enclencher la guerre en Libye. Assise à l’ombre d’un hangar à quelques encablures du  » grin », la vieille Fanta partage le point de vue Zakaria. Elle pense que l’appui des militaires français à l’armée malienne est un hommage à son défunt mari qui a défendu la patrie française et perdu un frère à la guerre mondiale. Chauffeur de son état, Mamadou Camara domicilié à Dravéla estime que Mali est un grand pays qui ne peut pas être lâché par le bon Dieu. Pour lui, les prières dites dans les mosquées du pays ont été exaucées. Optimiste, le jeune chauffeur croit dur comme fer qu’avec l’assistance française et l’arrivée prochaine des forces africaines, le Mali va bientôt recouvrer son intégrité territoriale.


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Mali: La France en renfort de l’armée malienne

C’est dans le cadre de l’opération baptisée Serval, lancée vendredi dernier, qui a pour but de mettre un coup d’arrêt brutal à l’avancée des groupes djihadistes vers le Sud du pays

Selon des sources militaires, les raids du dimanche 13 janvier 2013 lancés par l’armée française ont causé une vraie débandade chez les djihadistes. La frappe a été menée par quatre rafales qui ont bombardé des cibles dans la ville de Gao et ses alentours. Des camps d’entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques utilisés par les islamistes ont aussi été détruits. D’après de nombreux témoignages recueillis au téléphone, touchés au plein c ur de leur dispositif militaire les islamistes sont en train de fuir la Cité des Askia. En effet l’intervention de la France a débuté vendredi 11 janvier 2013 dans l’après midi. Il y a eu un raid héliporté dans la région de Konna. Durant cette mission conduite par des hélicoptères d’attaque Gazelle des forces spéciales, quatre véhicules des islamistes du nord du Mali ont été détruits. Puis, dans la nuit de vendredi à samedi, quatre mirages 2000D de l’armée française ont effectué des frappes dans le Nord du Mal. Et malgré la perte d’un pilote d’hélicoptère de l’armée française mortellement blessé, une compagnie du 2e régiment d’infanterie de marine s’est rendue samedi au Mali en renfort des militaires déjà sur place.

Le coup de pouce de la CEDEAO
Après le lancement de l’intervention militaire par les troupes française, la sous-région appelle à la mobilisation pour voler au secours du Mali. Le chef d’Etat de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, qui préside la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a autorisé l’envoi immédiat de troupes pour épauler l’armée malienne dans son offensive contre les Islamistes.Les premiers soldats de la force de la Mission internationale de soutien (MISMA) pourraient être aux côtés des troupes maliennes ce dimanche a confirmé le ministre ivoirien de l’Intégration africaine, Ally Coulibaly. Et pour répondre à cette demande de mobilisation, le ministre sénégalais des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye a annoncé samedi soir, l’envoi par son pays de 500 soldats au Mali dans le cadre du contingent de la CEDEAO. Le Burkina Faso, le Niger et le Nigéria ont aussi annoncé l’envoi chacun d’un contingent d’au moins 500 soldats pour prêter main forte au Mali en vue de repousser les islamistes.

Tout ceci est la résultante de l’accélération du processus de mise en uvre de la résolution 2085, laquelle a été présentée par la France et adoptée le 20 décembre 2012 dernier. Elle autorise notamment le déploiement d’une force ouest-africaine de 3 300 militaires au Mali. La France entend poursuivre ses opérations au Mali ce lundi 14 janvier, avec des renforts qui sont attendus aujourd’hui, notamment des hélicoptères Tigre. Pendant ce temps le Mujao (Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest) a menacé dans un communiqué de frapper le c ur de la France.

La France en renfort de l’armée malienne
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Mali: Dioncounda Traoré fait appel à l’Onu et à la France

Cette demande d’aide survient après que l’armée malienne ait repris le contrôle sur les villes de Konna et Douentza tombées aux mains des islamistes

Selon des diplomates, le président malien par intérim Dioncounda Traoré a demandé l’aide militaire de la France pour repousser une offensive des groupes armés islamistes. Ceci après des consultations au Conseil de sécurité en urgence jeudi 10 janvier dans l’après-midi sur le Mali. Lequel conseil dans une déclaration adoptée ce même jeudi par ses 15 pays membres, a demandé un déploiement rapide de la force internationale au Mali devant la grave détérioration de la situation sur le terrain. La demande d’aide malienne est contenue dans deux lettres, adressées l’une au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et l’autre au président français François Hollande.

Dans sa lettre il a appelé les Etats membres à aider les forces de défense et de sécurité maliennes à réduire la menace représentée par les organisations terroristes et les groupes affiliés qui contrôlent le nord du pays. Selon l’ambassadeur français auprès de l’ONU Gérard Araud, pour le moment, le Conseil a envoyé un message pour dissuader les terroristes d’avancer vers le sud du Mali, en direction de la capitale Bamako. Si ce message n’est pas entendu, a-t-il ajouté, le Conseil pourrait se réunir de nouveau ce week-end pour réagir plus fermement. La survie du gouvernement malien et la protection des civils sont désormais en jeu, il est donc urgent d’agir contre cette menace. Pour l’ambassadeur français, la percée des islamistes, qui ont pris jeudi la localité de Konna, peut être interprétée comme soit une démonstration de force dans le cadre de la négociation politique, soit une décision d’avancer vers le Sud avant l’arrivée de la force africaine. Le déploiement de cette force de quelque 3.000 hommes a été autorisé par le Conseil de sécurité le 20 décembre mais prendra dans les faits plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Les décisions françaises seront annoncées à Paris demain 12 janvier 2013 et le gouvernement malien a annoncé que le président Traoré s’adressera ce vendredi à la Nation.


Django Cissoko, nouveau Premier Ministre du Mali

Il a passé plus de 40 ans à servir dans l’administration malienne. C’est dire que celui qui vient d’être nommé à la Primature connait les arcanes du pouvoir.

Muni de son DEA en droit international et relations internationales à la Faculté de Droit et de Sciences politiques de l’Université de Caen, de son diplôme de l’Institut International d’administration publique de Paris et de son doctorat de 3ème cycle de Droit public, à la faculté des Sciences économiques de l’Université de Rouen, Diango Cissoko est entré dans la fonction publique en 1971 en qualité d’administrateur civil.

De 1971 à 1984, il est tour à tour directeur des services pénitentiaires, puis de la prison centrale de Bamako, de la Fonction publique et du personnel, directeur de cabinet du ministre du Travail et de la Fonction publique et enfin membre de la Commission nationale de réforme administrative. En décembre 1984, quand il fait son entrée au gouvernement au poste de ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Diango Cissoko a déjà une belle expérience derrière lui. Mais c’est en devenant Secrétaire général de la Présidence de la République avec rang et prérogatives de ministre en février 1988 qu’il se retrouve au c ur du pouvoir. Pour de nombreux observateurs, personne ne connait autant les rouages de l’administration et le fonctionnement de l’Etat au Mali que le nouveau Premier Ministre. Cette fonction de ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, il l’occupera à plusieurs reprises et ce pendant plus de vingt ans. En même temps que, par intermittence, les postes de Gouverneur suppléant du FMI, de la Banque Mondiale, de la Banque islamique de développement (BID), de la Banque Africaine de Développement (BAD), du Fonds africain de développement (FAD), et Gouverneur de la Banque Mondiale pour le compte de l’Etat Malien.


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Sous la Troisième République, M. Cissoko opère son grand retour dans les deux premières institutions de la République, le 13 novembre 2002, comme Directeur de Cabinet du Premier ministre avec rang de ministre, avant de retourner en janvier 2008 à la Présidence de la République comme Secrétaire général, toujours avec rang de ministre. Diango Cissoko n’est pas seulement un administrateur mais aussi enseignant. Il a servi au sein de plusieurs grandes écoles de la place dont l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), l’Ecole Nationale d’Ingénieurs (ENI). A son actif également une vingtaine de publications portant entre autres, sur le droit pénal général et la science pénitentiaire, la justice, la fonction publique, la science administrative et la rédaction administrative («Rédaction administrative » Déc 2005). Cet ouvrage a été honoré du prix Malouet 2006 par l’Académie des sciences morales et politiques de l’Institut de France. Diango Cissoko, Médiateur de la République de Mai 2011 à ce jour, est Officier de l’Ordre National du Mali. Le nouveau Premier Ministre de Transition du Mali aura fort à faire pour rassembler la classe politique autour de lui et former un gouvernement dans lequel se reconnaissent toutes les composantes de la société malienne. Son expérience des hommes et de la marche de la chose publique sera certainement un atout pour mettre les Maliens ensemble et enclencher définitivement le processus de résolution de la crise que traverse le pays depuis dix mois. Un défi que l’homme, âgé de 63 ans a, selon ses anciens collaborateurs, tous les moyens de relever.

Intervention militaire au Mali: Le nord entre crainte et espoir

L’imminence de l’intervention armée inquiète de plus en plus les Maliens. Au nord du pays, c’est la peur d’un lendemain difficile, mais aussi la joie d’en finir qui prévalent

L’intervention de la force internationale au nord Mali se précise chaque jour un peu plus. Si chez les islamistes qui occupent ces régions depuis dix mois, c’est la panique qui semble régner, du côté des habitants, la joie mêlée d’incertitude qui domine. La population se prépare à faire face et met tout en uvre pour minimiser les effets collatéraux.

Abri et provisions
A Gao comme à Tombouctou, les habitants attendent avec impatience la venue des troupes étrangères qui doivent les libérer du joug des islamistes armés. Pour ne pas se retrouver démunis pendant le conflit qui pour eux est inévitable, ils s’organisent comme ils peuvent. Nombreux sont ceux qui ont préparé des cachettes pour leurs familles, avec le nécessaire pour survivre, eau et nourriture ainsi que des médicaments. Pour certains, c’est l’option de l’exode temporaire qui prévaut. Des dizaines de familles ont encore quitté le Nord en car ou en pirogue ces derniers jours pour rejoindre les régions de Mopti et de Ségou ou encore les pays frontaliers. D’autres encore se préparent pour une traversée du fleuve. Ainsi, de Niafunké, cercle de Tombouctou, ils sont des dizaines à se diriger vers Gourma Rahouss situé de l’autre côté du fleuve pour se mettre à l’abri. « Nous réparons nos pirogues pour la traversée du fleuve avant l’arrivée des forces étrangères. On ne sait pas quelle tournure cette guerre prendra finalement » témoigne un habitant à Niafunké. Dans cette partie forestière (Gourma Rahous) de la ville ou vivent une centaine d’éléphants, ce ne sont pas les endroits pour se cacher qui manquent. « Là-bas nous serons un peu en sécurité » ajoute notre interlocuteur.

Panique chez les occupants
Mais certains, des jeunes pour la plupart ont décidé de rester pour assister l’armée et la force extérieure pour la libéralisation de leur ville. « Nous préférons mourir par les balles que de continuer à vivre l’humiliation avec ces bandits transformés en islamistes. Nous sommes en train d’acheter tout ce dont nous pourrons avoir besoin pendant trois semaines environs afin de les stocker pour les repas quotidiens » affirme un habitant de Tombouctou. A Gao, les informations circulent pour sensibiliser sur les mesures à prendre en cas d’attaque et les lieux à éviter, car cibles potentielles de bombardement. Pendant ce temps, la sérénité semble avoir abandonné le camp des occupants. Au sein des jeunes combattants du MUJAO comme d’Ansar Dine, la panique s’est installée et on s’affole au moindre bruit pendant que des avions de reconnaissance survolent sans cesse leur « territoire ». Bintou Touré raconte que « le mardi dernier un avion a survolé Niafunké. Les éléments de MUJAO et d’Ansar Dine présents se sont vite débarrasser de leur tenue avant de s’évaporer dans la nature ». Elle ajoute aussi que certaines familles commencent à convaincre leurs enfants de quitter le Mujao qui s’effrite depuis l’annonce d’une intervention militaire.

Dans le Nord Mali, des familles font les provisions en prévision des attaques armées
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Mali: L’Europe participera-t-elle à l’intervention militaire?

La question sera débattue ce 15 novembre dans la capitale française, au cours d’une rencontre entre les chefs de la Diplomatie et de la Défense

Alors que les troupes africaines affinent les derniers détails, à Paris se prépare une réunion qui doit réunir dix ministres, Affaires étrangères et Défense, de cinq pays européens – France, Allemagne, Pologne, Italie, Espagne. Cette rencontre a lieu dans la foulée du sommet africain d’Abuja qui a proposé d’envoyer pendant un an une force combattante de 3.300 soldats africains au Mali pour reconquérir le nord du pays, aux mains de groupes islamistes armés. Cette décision a été entérinée ce mardi par l’Union Africaine. Les chefs de la diplomatie française et allemande, Laurent Fabius et Guido Westerwelle, avaient appelé le 10 novembre dernier l`UE à soutenir le déploiement d’une force internationale au Mali face à « l’urgence de la situation ». En réponse à leur requête, un Conseil des ministres des Affaires étrangères doit se réunir le 19 novembre prochain à Bruxelles, au cours duquel il sera question de la Mission européenne d’entraînement des forces africaines au Mali (EUTM-Mali). Cette dernière est prévue pour compter entre 200 et 400 militaires européens, et être opérationnelle dès janvier, selon des sources françaises. Et « si l’Europe parvient par cette opération militaire au Mali à renforcer les capacités africaines de reconquête du Nord Mali, ce sera une réalisation concrète de l’Europe de la Défense », souligne un conseiller de M. Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense . Il s’agira d’une « vraie opération militaire », affirme-t-on au Quai d’Orsay, même si ce sera une mission « non-combattante ». « Les Européens ne vont pas au conflit, ne vont pas tirer, même s’ils sont peut-être amenés à devoir se défendre. Mais on est bien sur une optique militaire avec des gens qui seront armés, sur un territoire étranger pour stabiliser et reconquérir le nord d’un pays », dit encore ce conseiller.

Il ne manque plus que l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU pour que se concrétise l’intervention militaire tant attendue. La décision devrait être officialisée fin novembre ou début décembre. Les pays de l’Afrique de l’Ouest ont insisté ce mardi sur le fait que l’armée malienne et les pays de la zone étaient « prêts » pour cette opération. « Lorsque l’Onu donnera son feu vert, le déploiement pourra commencer immédiatement », a affirmé Kadré Désiré Ouedraogo, président de la Commission de la Cédéao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest). En dépit du volontarisme affiché, de nombreuses questions subsistent sur les délais nécessaires à la mise sur pied de la force, sur sa composition, et sur le consensus réel des pays de la zone concernant la nécessité d’une intervention armée au Mali. Puissance régionale incontournable mais réticente à une intervention internationale à ses portes, l’Algérie a indiqué mardi soir qu’elle prendrait « les mesures appropriées » pour assurer la défense de ses intérêts et la protection « maximale » de ses frontières qui seront fermées en cas d’intervention. François Hollande, lors de sa conférence de presse le 13 novembre à Paris, a déclaré que son pays n’interviendra « en aucun cas elle-même » au Mali, rappelant que la France s’était engagée à « soutenir logistiquement » les pays africains pour mettre un terme à l’occupation du nord du Mali par des « groupes terroristes ».

L’Europe participera-t-elle à l’intervention militaire au Mali?
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Mali: 3.300 soldats seront déployés par La Cedeao

L’annonce a été faite lors de la conclusion du sommet extraordinaire qui a réuni les dirigeants de la structure sous régional à Abuja au Nigéria

Depuis dimanche 12 novembre 2012, les pays de l’Afrique de l’Ouest ont convenu de déployer 3 300 soldats pour aider à reprendre le contrôle du nord du Mali. Une partie du pays, où les extrémistes islamistes se sont imposés il y a un peu plus de six mois. Ce déploiement qui va durer un an va intervenir dès validation par l’ONU du projet d’intervention élaboré par les experts africains, onusiens et européens réunis à Bamako la semaine dernière. A cet effet Alassane Ouattara actuel président de l’organisation a dit espérer une approbation pour fin novembre ou début décembre du conseil de sécurité, qui permettrait aux troupes d’être sur le terrain quelques jours plus tard. Les troupes viendraient essentiellement du Nigeria, du Niger et du Burkina Faso. Il pourrait aussi y avoir une contribution venant d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest et de certains pays non-africains en renfort d’environ 5000 militaires maliens. Le Tchad risque aussi d’être présent bien que jusqu’ici le pays n’ait pas encore donné sa réponse.

Selon le communiqué final de la réunion extraordinaire, les dirigeants africains ont adopté un plan appelé «Concept harmonisé des opérations pour le déploiement de la force internationale conduite par l’Afrique». Ce plan doit être transmis à l’ONU avant le 26 novembre, via l’Union africaine. Dans ce document qui a été publié pour l’occasion, le dialogue reste l’option préférée pour la résolution de la crise politique au Mali. Toutefois, en ce qui concerne la situation sécuritaire, l’usage de la force s’avère indispensable contre les réseaux terroristes et de criminalité transnationale qui menacent la paix et la sécurité internationales. D’ici là, les négociations se poursuivent, notamment à Ouagadougou, entre les autorités burkinabè et une délégation du groupe islamiste armé Ansar Dine. Il faudra également régler la question du financement de cette éventuelle intervention militaire. Depuis que des combats ont éclaté dans le nord du Mali en janvier dernier entre les forces gouvernementales et les rebelles liés à al-Qaïda, le pays est confronté à des problèmes de sécurité ainsi qu’à des problèmes économiques, politiques et humanitaires.

Le Mali est coupé en deux depuis des mois
ouest-france.fr)/n

La diplomatie au service de l’intervention militaire au Mali

La communauté internationale tente de convaincre le groupe touareg Ansar Dine de lâcher ses alliés d’al-Qaida

Les négociations avec une partie des islamistes qui contrôlent depuis sept mois le nord du Mali en y appliquant une charia brutale ont-elles franchi une nouvelle étape ce week-end? Oui, si l’on en croit les premières informations ayant filtré d’une rencontre, samedi, au Burkina Faso avec des responsables d’Ansar Dine, l’un des trois groupes extrémistes implantés dans la région. Pressé par le président burkinabé, Blaise Compaoré, de rompre avec ses alliés djihadistes d’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) et du Mudjao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest), Ansar Dine a affirmé à Ougadougou son «indépendance» et sa volonté de «négocier» pour la paix. La veille, des représentants du mouvement s’étaient également rendus à Alger, qui pousse une solution négociée au Mali. Selon le quotidien algérien El Watan, «il n’est pas exclu» que ces nouveaux pourparlers «débouchent rapidement sur une prise de distance publique par rapport à Aqmi et au Mujao». Paradoxalement, cette ouverture diplomatique ne remet pas en cause l’intervention militaire activement préparée par les pays de l’Ouest africain, soutenus sur le plan logistique par la France et les États-Unis, pour rétablir l’autorité de Bamako au nord du pays et éradiquer al-Qaida de la région. Au contraire, elle pourrait même l’aider.

Indispensable soutien algérien
Les partisans d’une opération militaire, France en tête, sont en effet conscients que l’utilisation de la force ne sera efficace que si elle s’appuie sur des alliés locaux, capables de pérenniser dans le temps les effets de l’intervention. C’est-à-dire, concrètement, d’empêcher la reconstitution d’un sanctuaire terroriste dans la région. Si Ansar Dine – mouvement composé de Touaregs maliens, contrairement à ses alliés Aqmi et Mudjao qui s’appuient sur les djihadistes étrangers – accepte de rentrer dans le rang, la partie militaire n’en sera que plus facile à jouer. Quel que soit leur résultat, les négociations avec Ansar Dine et son chef, Iyad ag Ghaly, facilitent également le versant diplomatique de l’affaire malienne. Acteur incontournable de la crise, l’Algérie n’a jamais été très favorable à l’intervention militaire. Citant une source algérienne «autorisée», El Watan estime que l’objectif d’Alger est aujourd’hui de «remettre les Touaregs dans le jeu politique, isoler et affaiblir les terroristes en prévision de leur traitement en termes sécuritaires».

Le soutien à l’intervention internationale du grand voisin algérien, de son armée, de ses services de renseignements et de sa longue expérience avec le GIA (Groupe islamique armé), l’ancêtre d’Aqmi, est jugé indispensable par ceux qui planifient l’opération. Washington et Paris travaillent main dans la main à son ralliement. Que les promesses du mouvement djihadiste soient ou non suivies d’effets, les autorités algériennes auront en tout cas été au bout de leur démarche vis-à-vis d’Ansar Dine, avec qui elles entretiennent des liens. Elles pourraient se considérer désormais libres de changer leur position.

La diplomatie au service de l’intervention militaire au Mali