Cameroun : procès contre le maintien illégal en fonction de 18 DG de sociétés publiques le 7 septembre 2021

Le Conseil constitutionnel doit dire sur le maintien en fonction de plusieurs Directeurs généraux et adjoints  au-delà de la limite de leurs mandats.

Les DG des sociétés publiques sont nommés par le président de la République pour un mandat de trois ans renouvelable deux fois. Soit maximum 9 ans. Mais, le leader du Front des démocrates camerounais (FDC) constate que 18 Directeurs généraux ont dépassés la limite de temps prévu à leurs fonctions. Denis Emilien Atangana a saisi le Conseil Constitutionnel par une requête. Ce 26 août 2021, l’instance en charge de veiller au respect de la constitution programme l’audience y relative le 7 septembre 2020.

Le FDC invite le Président du Conseil Constitutionnel à sommer le Président de la République et les Conseils d’administration mettre fin aux fonctions de 18 Directeurs Généraux et Adjoints des entreprises publiques ayant expiré leurs mandats de 9 ans selon la loi 2017/011 du 12 juillet 2017 sur les établissements publics.

Ci-dessous la liste des 18 DG visés par la requête du leader du FDC :

Nominations des Pca/Dg/: les lettres du Sgpr ne dédouanent pas les dirigeants publics (Viviane O. Biwolé)

La spécialiste en gouvernance publique décrypte les correspondances attribuées au secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh et dans lesquelles ils rappellent au Premier ministre et au ministre délégué au Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe)  que les nominations des Pca, Dg et Dga dans les établissements publics relèvent du pouvoir exclusif du chef de l’Etat.

Nous avons assisté le week-end du 18 août 2019 à une pléiade de messages via divers canaux web, au sujet de deux lettres adressées au Premier Ministre, au Ministre en charge du Consupe et attribuées au SGPR. Si l’authenticité de ces lettres peut être questionnée au regard des différences graphiques et chromatiques pour des correspondances provenant d’une même institution, elles ont suscité des débats divers qui autorisent que je m’y intéresse. Certains questionnent l’auteur de ces instructions prétextant leur oppositions avec les lois N°010/2017 et 011/ 2017 du 12 juillet 2017. D’autres y voient une contradiction entre les dispositions des lois et celles de la Constitution au sujet de la nomination des dirigeants publics. Si ces considérations sont peu fondées, elles induisent une vraie question, celle de savoir si les lettres du SGPR dédouanent la responsabilité des dirigeants restés en poste alors que leurs mandats sont échus.

  1. Des considérations peu fondées

S’agissant de l’auteur des instructions, la mention « sur hautes instructions du Chef de l’Etat » peut vouloir dire deux choses. La première est que le Président de la République  aurait donné au SGPR des instructions expresses sur cette question. La deuxième possibilité est qu’il s’agit d’une diligence du SGPR au regard de la délégation permanente qu’il aurait reçue du Chef de l’Etat dans ce domaine.  Dans les deux cas, ce sont les responsabilités du Chef de l’Etat qui sont exercées.

En ce qui concerne la prétendue contradiction entre les dispositions des lois et celles de la Constitution au sujet de la nomination des dirigeants publics, il n’en est rien. Aucune disposition des lois n’ôte au Chef de l’Etat sa prérogative de nommer les dirigeants publics et mandataires sociaux. Toutefois, ces lois, qui accordent une importance au respect scrupuleux des mandats, consacrent la délégation de pouvoirs du Chef de l’Etat aux Ministres et PCA pour gérer les cas de vacances de postes (décès, mandats arrivés à échéance) en vertu de l’article 10 alinéa 2 de la Constitution. Cet article stipule que le Président de la République peut déléguer certains de ses pouvoirs au Premier ministre, aux ministres ou aux hauts fonctionnaires. Il n y’a donc pas de contradiction entre les lois et la constitution.

2. Une vraie question : les lettres du SGPR dédouanent-elles les dirigeants publics ?

NON ! Les arguments évoqués ici s’appuient exclusivement sur l’analyse des textes. Les lettres du SGPR ne dédouanent pas les dirigeants publics qui prendraient des actes de gestion alors que leurs mandats sont échus ; ce d’autant que la loi prévoit que ces actes soient frappés de nullité. En effet, il n’existe aucun cadre juridique qui légitime cette protection éventuelle comme c’est le cas pour les fonctionnaires. Le Statut Général de la Fonction Publique en son article 39 sur l’obéissance du fonctionnaire dispose à son alinéa 2 que le fonctionnaire ne peut exécuter une instruction manifestement illégale qu’en cas de de réquisition expresse de sa hiérarchie, ce qui transfère la responsabilité de l’acte posé au supérieur hiérarchique. Ici, les dirigeants publics et mandataires sociaux ne sont pas régis par les dispositions du Statut Général de la Fonction Publique. En l’état actuel des textes qui encadrent le fonctionnement des entités publiques, aucune disposition ne prévoit des cas de réquisition pour des instructions visiblement illégales.

Cameroun: le bureau politique du Rdpc proroge les mandats jusqu’au congrès

Au cours d’une réunion tenue jeudi 03 novembre 2016 au Palais de l’Unité, cette instance du parti majoritaire a mis un terme au suspens qui régnait sur le sujet depuis le mois de septembre

Le mandat du président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) est prorogé. Conformément aux textes du Rdpc, cette prorogation a été effectuée jeudi, 03 novembre 2016, par le bureau politique du parti au pouvoir. L’instance a également prorogé ses propres mandats, ceux du comité central et organisations annexes.

Les mandats de toutes ces instances ne peuvent être renouvelées que lors du congrès ou alors prorogés par le bureau politique qui n’a pas fixé de limite pour ces prorogations. Celles-ci vont donc rester valables jusqu’au prochain congrès de ce parti dont la date n’a pas encore été fixée.

Pour le secrétaire à la communication du Comité Central, les différentes menaces sécuritaires et la conjoncture économique imposent d’attendre « encore un peu » pour tenir ledit congrès. Jacques Fame Ndongo, puisqu’il s’agit de lui, a insisté sur la légalité et la légitimité des résolutions prises par le bureau politique.

La réunion de jeudi a également permis au président de féliciter la direction du parti et les organes de base pour les victoires enregistrées ces dernières années.

Dans son rapport, le secrétaire général Jean Nkuete a évoqué la mise en place des délégations permanentes régionales et départementales, d’un secrétariat à la formation politique et à la prospective ainsi que de l’Académie du parti.

C’était la première rencontre de cette instance après les victoires obtenues par le Rdpc aux différentes élections organisées depuis le congrès, (présidentielles, sénatoriales, législatives et municipales).

Des 19 membres désignés par le congrès de 2011, seuls Janvier Mongui Sossomba, Ayang Luc, indisponibles, Marafa Hamidou Yaya, détenu à la prison secondaire de Yaoundé et Delphine Medjo, décédée, n’étaient pas présents à cette réunion.

Paul Biya, président national du Rdpc (Photo archive).
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