De père camerounais, Eméné Nyamé a été élue miss Model of the World qui s’est récemment déroulé en chine
Sacre français, camerounais et algérien
Pour représenter la France lors de la 21ème édition de cette compétition, Géneviève de Fontenay, la patronne du concours Miss France, a choisi Éméné Nyamé, une jeune fille de 20 ans française de nationalité, mais née d’un père camerounais et d’une mère algérienne. Miss Model of the world est une élection internationale de miss, au même titre que Miss Monde ou Miss Univers, avec un degré inférieur de prestige. Cependant, il fait l’objet d’un casting très élevé. La jeune Éméné a été élue dans la nuit du jeudi 26 novembre 2009, à Shenzhen, en Chine, au terme de trois semaines d’une rude sélection. Cela faisait douze ans qu’une Française n’avait pas remporté ce titre. Le choix de la française d’origine camerounaise par Généviève de Fontenay avait surpris plusieurs habitués du milieu de ces évènements. Élue Miss Flandres en 2008, elle n’avait pas réussi à faire partie des 12 finalistes de l’élection de Miss France 2009, qui avait vu la consécration de Chloé Mortaud en décembre 2009.
Pourtant recalée à l’élection Miss France Je n’ai pas compris pourquoi elle n’était pas au moins dans les douze finalistes de miss France l’an dernier, regrette Geneviève de Fontenay, dont les experts français de la mode et de la beauté ont été obligés de reconnaître le flair. Il se dit déjà qu’elle ne manquera pas d’en faire la remarque à la production de miss France, qui désigne ces finalistes, avant le vote final du jury et du public, et qui avait écarté Éméné du titre. Sa victoire est d’autant plus réjouissante, qu’elle a remporté sa couronne, devant Derya Ximen (2ème), Miss Turquie et Iulia Galichenko (3ème) Miss Ukraine, deux pays où les femmes sont réputées être très jolies. Elle aura été couronnée devant près de 60 candidates, représentant toutes leurs pays. L’aventure est trop belle pour la jeune femme âgée de 20 ans pour 1m82. Il y a deux mois, elle rendait son écharpe de miss, pensant reprendre sa vie d’étudiante entre l’IUT de Roubaix et Bouvignies (près d’Orchies), où elle a grandi.
La miss et ses deux dauphinesmelty.fr)/n
Un retour est-il prévu au Cameroun d’origine?
Elle est la quatrième française à remporter ce titre, après Kao Arden (1989) Céline Cassagnes (1992) et Caroline Lubrez (1997). La première édition de l’élection Miss Model of the World a eu lieu en 1988 à Istanbul en Turquie. Depuis cette date, le pays a abrité 12 fois l’évènement. C’est depuis 2004 que la Chine a pris le relais. Une fois, l’évènement a fait un tour en Finlande. Quant à la jeune Eméné, elle rêve d’être mannequin. Elle pourrait retourner régulièrement en Chine. Elle doit terminer ses études a déclaré sa maman qui on peut l’imaginer est fière de la victoire de sa fille. Dans une semaine, Éméné sera à Nice pour coacher Aline Bourgeois (Flandres) et Astrid Ponchel (Artois-Hainaut). Reste une seule chose à savoir ; fera-t-elle un tour au Cameroun pour remercier ses ancêtres pour les jolis traits qu’ils lui ont légué? La question ne devrait pas manquer de lui être posée.
Olivia Ervi c’est les belles robes, les jolies fleurs, un parfum et bientôt, une ligne d’accessoires de mode!
Belles robes, jolies fleurs, tissus de très haute facture, marque de parfum, accessoires de mode. Olivia Ervi, racontez nous comment a commencé votre conte de fées ?
Mon conte de fées a commencé lorsque j’avais 6 ans. Je vivais avec ma grand-mère. Je réalise ma première jupe à 7 ans.
Votre premier défilé a été très bien accueilli notamment dans la presse. Parlez nous de votre collection en cours
la collection en cours a pour nom funny of flower. C’est la collection printemps été 2010 toujours dans un style année 20 et année 30.
Vous vivez et travaillez à Cannes. Hasard de la vie ou calcul commercial?
Vivre et travailler à Cannes est à la fois la recherche d’une certaine
tranquillité loin de Paris et aussi une stratégie commerciale.
Olivia Ervi lors d’un de ses défilésOlivia ervi)/n
Qui habillez-vous au quotidien?
J’habille toutes les femmes pour les grandes occasions et pour la vie de tous les jours avec des pièces d’hiver en laine froide, cachemire et autres petites pièces facile à porter.
Olivia Ervi c’est donc une marque, mais aussi une entreprise?
Oui, OLIVIA ERVI est une marque et bien sûr une entreprise puisqu’elle ne fait pas que des vêtements, mais aussi un parfum et bientôt une ligne d’accessoires.
Et le Cameroun, vous y retournez souvent?
Oui, je retourne souvent au Cameroun dès que j’ai l’occasion notamment pour des défilés. D’ailleurs j’y retourne bientôt pour les vacances.
Le meilleur souvenir que vous gardez de votre pays?
le meilleurs souvenir que je garde de mon pays c’est d’abord mon Bafoussam à moi. Cette odeur de poussière dès l’arrivée des premières pluies, la chaleur des gens et la bonne nourriture.
Olivia Ervi Olivia ervi)/n
Le kaba ngondo est une tenue camerounaise. Avez-vous déjà pensé à le vulgariser ici en France?
le kaba? pourquoi pas… ça pourrait être une bonne idée à développer.
Petite colle: Citez nous les noms des stylistes camerounais que vous connaissez! Quels sont vos rapports avec eux?
Quelques stylistes Camerounais que je connais: Imane Ayissi, Martial Tapolo, Anggy Haïf, Parfait Benhen, Jemann. Nous n’avons pas vraiment de rapport, pour la plupart, on ne c’est même jamais rencontrés.
Si on veut vous faire plaisir, on vous sert quoi à manger?
Pour me faire plaisir, on me fait un couscous gombo(rires).
Olivia Ervi, femme de tête ou femme enfant?
Olivia Ervi… Femme de tête dans ma vie professionnelle et femme enfant quant je suis à la maison chez maman.
Quel est l’accessoire que vous aimez le plus?
Mon accessoire fétiche, c’est toujours avoir le bon sac à main et la bonne paire de chaussures.
« funny of flower », sa nouvelle collection printemps-étéOlivia ervi)/n
« Quand la mode ignore les mannequins à la peau noire »
Depuis le 26 mai 2009, sur le site www.elle.fr, un des sites français de référence pour la mode, mais aussi le site du magazine qui depuis 60 ans prétend se battre pour la cause des femme, on peut lire un article intitulé l »Les 10 top de demain ». D’après la journaliste qui a écrit cet article ces 10 heureuses élues sont Sigrid Agren, Siri Tollerod, Kinga Rajzak, Karlie Kloss, Heidi Mount, Hanne-Gaby Odiele, Iris Strubegger, Edita Vilkeviciute, Anna Selezneva, Eniko Mihalik..
Cherchez l’erreur ?
Ou plutôt l’oubli ??
Ou bien le rejet ???
En effet toutes ces filles sont magnifiques et hantent effectivement les podiums de tous les créateurs et marques de luxe. et Rlles ont toutes la peau très blanche »(sic), un teint « de porcelaine »(sic) un visage « diaphane » (sic). Pour le magazine Elle une fille de type asiatique ou pire encore à la peau d’ébène ne peut être un top model ! Ça semble être un cauchemard alors que les Kinée Diouf, Jourdan Dunn, Aminata Niara, Georgie Badjel, Chanel Iman, promènent largement autant que ces tops au teint blanc leur peau chocolat lors des défilés des plus grands créateurs..
Est-ce de la part du Elle de l’inconscience ou de la provocation ? En tout cas un exemple flagrant de discrimination. Yves saint Laurent qui a tellement rendu hommage à la beauté noire, ne présentant aucune collection sans la présence d’une de ses égéries au teint sombre, doit se retourner dans sa tombe.
Cela montre en tout cas l’espèce de racisme inconscient du monde de la mode actuel. Si quelques grands créateurs comme Albert Elbaz (mais heureusement d’autres encore) utilisent les plus belles filles quelque soit leur couleur, il est aujourd’hui tellement plus difficile, à talent égal, quand on est un mannequin à la peau foncée de faire carrière, voir même simplement de travailler.
La beauté n’a-t-elle qu’une couleur ? la mode n’est-elle faite que pour de pâles européennes ?
Toutes les femmes achètent de la mode, beaucoup de femme africaines sont de vraies fashion victimes et achètent sans compter, il serait bien qu’elle puissent aussi se retrouver aussi dans les images de mode. Les lectrices du Elle sont beaucoup plus diverses que ses opinions, il serait souhaitable que cette diversité se retrouve un jour dans ses pages.
L’univers de la mode internationale compose depuis quelques années avec ce créateur camerounais
Natif du Cameroun, Imane Ayissi est arrivé en France en 1990. cet amoureux des tissus s’est taillé depuis une solide réputation de styliste dans la communauté afro-antillaise à Paris et au delà. Chaque année collections, défilés, shows, soirées… rythment la vie de cet artiste
On commence par vous dire ce qu’on sait de vous. Vous êtes camerounais, créateur de mode et très beau. Qu’avons-nous oublié ? (rires)
Vous avez oublié que je suis une personne humaine avant tout avec un caractère une histoire, des envies, des amis .etc. Je suis camerounais mais je vis et travaille surtout en France depuis de nombreuses années, je suis donc un mélange et une synthèse de plusieurs cultures. Très beau c’est gentil mais c’est un peu trop, c’est plus une question d’allure que de beauté. D’ailleurs je pense que la beauté est toujours liée à ce que « dégage » une personne et donc à sa personnalité plutôt que seulement son physique. Plastiquement on peut trouver bien plus beau que moi.
Danseur, styliste, mannequin, pour vous, ces trois métiers vont-ils de pair ou se complètent?
Ce sont des carrières très différentes, on n’a pas besoin d’avoir été mannequin pour être styliste, c’est d’ailleurs assez rare. Mais pour moi, dans la façon dont s’est déroulé ma vie et ça se complète, chaque métier débouchant à un moment sur un autre. Quand j’ai fais de la danse, le fait d’être dirigé par des chorégraphes ou des metteurs en scène (comme Patrick Dupond, Mia Frye, Pierre Jourdan, Georges Momboye.etc) vous oblige à une grande discipline et vous emmène dans des univers qui sont très inspirants pour la mode par exemple. De même quand en tant que mannequin on se retrouve entre les mains d’un très grand couturier ou créateur comme Gianfranco Ferré, Claude Montana ou Yves saint Laurent, c’est un travail physique mais aussi très mental. Si on sait observer on peut suivre et comprendre leur démarche et ça m’a beaucoup appris et aidé à comprendre ce qu’est profondément un vêtement, comment se construit une collection.etc.
Ecrivain aussi. Parlez nous de votre recueil et vos projets d’écriture
Mon premier recueil Millang mi Ngorè-Histoires du soir est un recueil de plusieurs contes imaginaires. Ecrire ce livre était pour moi une manière de revenir et réfléchir aux traditions africaines et de promouvoir la langue ewondo qui est aussi une belle langue mais qui est en danger, presque en voie de disparition, parce que pratiquement pas écrite. Les communautés qui la parlent la remplacent par des langues « internationales » comme le français ou l’anglais et ont même parfois honte de la parler. Evidemment aujourd’hui on doit parler l’anglais et le français pour pouvoir voyager, parler avec des étranger, mais ça n’empêche pas à coté de continuer à parler sa langue natale. Dans ces contes je me suis amusé à « parsemer » le texte en français de mots ewondo qui sont bien sûr traduits pour que les lecteurs francophones puissent les lire de manière agréable.
Pour revenir aux contes ça parle d’une Afrique magique, féérique et cruelle aussi. C’est une Afrique mythique qui n’a sans doute jamais existé et que j’ai en grande partie imaginé, c’est un prétexte pour parler de l’humanité dans son ensemble et de réfléchir aux réalités de notre quotidien. La préface avait d’ailleurs été faite par le sultan des Bamoun, SES Mbombo Njoya, qui notamment avec son musée est un grand défenseur de l’art et de l’histoire de cette région de l’Afrique. Prochainement va sortir un autre livre mais on en parlera à sa sortie.
Et vous écrivez aussi pour les médias?
Je ne suis pas du tout journaliste, mais parfois certains médias presse ou internet me demandent de réagir à des sujets d’actualité, ce que je fais avec plaisir en général, quand je pense que mon point de vue peut apporter quelque chose. C’est vrai quand on est artiste ou que l’on a une certaine notoriété on peut être un porte parole sur certains sujet et pour défendre certaine cause. J’avoue que j’y prend un certain plaisir, je pense que n’importe qui aime pouvoir donner son opinion. En revanche dès que l’on s’exprime dans les médias il faut évidemment réfléchir plus profondément, peser ses mots parce qu’elle peuvent reprises, interprétées.etc.
imane.ayissi.free.fr)/n
Êtes-vous conscients d’être l’un des stylistes camerounais les plus en vue ? quels sont vos rapports avec les autres stylistes camerounais?
Je connais très bien Blaz Design, bien sûr, chez qui j’ai débuté et pour qui j’ai fait pas mal de choses, et dont je respecte beaucoup le travail. C’est quelqu’un qui se bat beaucoup pour que des structures se mettent en place au Cameroun afin que la mode puisse s’y développer en tant qu’industrie et source de développement économique et pas seulement comme un amusement pour animer les soirées, ce à quoi se réduit souvent dans la tête des gens ce métier, ce qui ne fait pas avancer les chose. Bien sûr je connais d’autres stylistes au Cameroun qui sont tous différents dans leur style et leur talent. Je les croise dans des événements quand je suis au Cameroun, mais je travaille essentiellement à Paris et je n’ai donc pas vraiment de rapports professionnels avec eux. D’ailleurs je me place sur un plan international et je regarde la mode dans le monde entier à partir du moment où c’est intéressant et pas spécialement la mode camerounaise.
Est-ce que le fait d’avoir porté des vêtements des autres en tant que mannequin vous rend particulier en tant que styliste?
Ça ne me rend pas particulier mais comme je vous le disais juste avant, le fait d’avoir porté des vêtement de très grands créateurs et surtout d’avoir travaillé avec eux comme mannequin cabine et donc d’avoir assisté et participé aux essayages et retouches m’ont apporté une expérience unique. J’ai aujourd’hui un regard sur le vêtement et sur le rôle des matières qui vient directement de cette expérience, notamment dans la façon de construire et de structurer un vêtement en fonction du corps, de la manière dont on doit bouger dedans .etc. Ça m’a permis aussi de voir de nombreux styles et des manières de travailler très différentes, expérience que je n’aurais jamais eu en étant styliste dans ces maisons.
Chez les Ayissi, on connaît de nombreuses stars. On vous laisse les citer?
C’est à vous de les citer plutôt non ? (rires)
Je peux citer des noms de stars dans la famille Ayissi jusqu’à mon arrière grand-mère, et tous aussi talentueux, on n’aurait pas assez de place ici. Actuellement la plus grande star de la famille Ayissi c’est ma mère Julienne Honorine Eyenga Ayissi, qui fut la première Miss Cameroun, en 1960, l’année de l’indépendance.
Votre histoire peut susciter des vocations. Quels conseils donneriez-vous à un jeune homme ou une jeune femme qui veut faire ce que vous faites aujourd’hui?
Ça dépend dans quel domaine : Pour être mannequin il faut être conscient aujourd’hui qu’il ne suffit pas d’être jolie ou joli mais il faut avoir un physique spécial et quelque chose en plus. Aujourd’hui tout le monde veut être mannequin mais de toute façon il n’y en a qu’un petit nombre qui réussit, les besoins de l’industrie de la mode ou des cosmétiques ne sont pas infinis.
Pour la danse il faut surtout énormément travailler, c’est un métier bien sûr très physique mais aussi très intellectuel, il faut pouvoir entrer dans l’univers des chorégraphes. Pour être styliste, il faut bien sûr avoir un talent créatif, mais aussi technique et la mode est devenu un secteur très compliqué, où le marketing est aussi important que les aspects artistiques, donc aujourd’hui pour un jeune ça me paraît difficile de se lancer dans ce métier sans avoir fait une école de stylisme sérieuse.
Mais dans nos pays d’Afrique, pour tous ces métiers qui sont très valorisés et reconnus en Europe, il faut que les dirigeants des gouvernements apportent une aide à tous ces secteurs qui sont artistiques mais avec un important poids économique et symbolique. Par exemple est-ce normal qu’aujourd’hui le ballet national du Cameroun soit dirigé par des chorégraphes chinois ? Pour moi c’est presque insultant. C’est comme si on reconnaissait qu’il n’y a pas de talent au Cameroun alors que l’on a une jeunesse aussi douée et talentueuse qu’ailleurs, qui manque juste de structures éducatives pour permettre d’épanouir ces talents. La mode la danse c’est une manière de raconter l’histoire, les traditions d’un pays, qu’on ignore ou qu’on a oublié le plus souvent au Cameroun, et d’inventer en même temps le futur.