Cameroun : Paul Atanga Nji met en garde les gouverneurs sur une éventuelle marche de Maurice Kamto et ses militants

En prélude aux manifestations annoncées le 29 septembre 2020 par la Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le ministre de l’Administration territoriale ordonne aux   patrons administratifs des régions du Centre, du Littoral et de l’Ouest d’interpeller tous les organisateurs et participants.

Le ministre de l’Administration territoriale (Minat) prépare son « rouleau compresseur ». Dans une circulaire adressée ce 14 septembre 2020 aux gouverneurs des régions du Centre, du Littoral et de l’Ouest, Paul Atanga Nji donne des instructions fermes au sujet de la marche annoncée par le parti politique MRC. Marche qui vise à « chasser Paul Biya du pouvoir ».

Le Minat réitère l’interdiction de cette initiative. Au motif de son « illégalité » et du risque de propagation de la pandémie du Covid-19. Et donc, si malgré tout, la manifestation venait à se tenir, le ministre autorise les gouverneurs à procéder à l’interpellation et garde à vue administrative des manifestants et des organisateurs. Ceux-là qui ont lancé les mots d’ordre de manifestations par écrit sur les plateaux ou antennes TV et radio ou par
voie de réseaux sociaux.

Concernant l’organisation des élections régionales dont le MRC conteste la tenue en raison notamment  de la crise dans les régions anglophones, le ministre Paul Atanga Nji s’oppose à toute perturbation du processus. Celui-ci demande aux gouverneurs  de veiller au  maintien de l’ordre sans la moindre complaisance avant pendant et après l’élection des conseillers régionaux le 6 décembre prochain.

Marche du MRC: les forces de l’ordre n’ont fait usage d’aucune arme à feu à Douala [gouvernement]

Les ministres de la Communication et de l’Administration territoriale ont donné une conférence de presse le 26 janvier.

En face des hommes de médias dans la nuit du 26 janvier, le ministre de l’Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji assure que « les forces de l’ordre n’ont fait usage d’aucune arme à feu à Douala, toute information contraire est de la pure manipulation ». Le ministre de la Communication, Réné Emmanuel Sadi lors de la conférence de presse a d’ailleurs salué le professionnalisme des forces de l’ordre face à la «bravade des [manifestants] à l’encontre des institutions républicaines»

117 interpellations

Le gouvernement dément ainsi les informations selon lesquelles Célestin Djamen et Michelle Ndoki auraient été touchés par balles lors de la marche du MRC à Douala. Le MINAT indique par ailleurs que le « Le MRC court le risque d’être dissout, et ses activités interdites sur tout le territoire camerounais [et] les personnes interpellées à Yaoundé, Douala, Bafoussam, Mbouda seront traduites en justice ». Ils sont 117 personnes interpellées et placées en garde à vue à ont 62 à Yaoundé, 42 à Bafoussam et 13 à Mbouda.

Une traduction devant les tribunaux qui repose sur le caractère illégal des marches (interdites par les autorités administratives) et le vandalisme par une centaine de personnes à l’ambassade du Cameroun à Paris. Pour Paul Atanga Nji, « le MRC a franchi la ligne rouge. La mansuétude du gouvernement n’est pas la faiblesse, la loi s’appliquera dans toute sa rigueur ». Il poursuit «Le leader du MRC s’est installé dans une logique de je m’en fous, bientôt il pourra se retrouver dans la case de si je savais ».