Cameroun, UPC: les infiltrés du sommet!

Par Charly Gabriel Mbock

L’Union des Populations du Cameroun (UPC) vient de clôturer la Semaine des Martyrs 2016. Nos autorités administratives, religieuses et traditionnelles ont accompagné cette commémoration aux divers plans sécuritaire, spirituel et moral. De nombreux patriotes camerounais toutes religions, toutes régions et toutes sensibilités politiques confondues, se sont reconnus dans cette valorisation de l’esprit de sacrifice et du patriotisme national.

Que toutes ces personnalités en leurs grades et qualités, en soient sincèrement et très humblement remerciées.

Tout laisse en effet penser qu’autant certains s’acharnaient naguère à occulter et à gommer la mémoire de la nation, autant les Camerounais mesurent la gravité des torts que leur cause l’amnésie institutionnelle; et plus ils se persuadent que la mémoire est la semence de l’avenir pour tout peuple qui rêve d’identité nationale et de souveraineté.

De nombreuses marques de soutien, des félicitations parfois, ont donc confirmé qu’au-delà de son statut partisan, l’Union des Populations du Cameroun inspire intimement le quotidien de nombreux Camerounais, et que l’UPC demeure « une manière d’être Camerounais » (Louka Basile).

C’est pour toutes ces raisons que par devoir d’information, nous voudrions saisir l’opinion nationale de ce que certains personnages, militants présumés de l’UPC, trament ces derniers temps contre ce patrimoine collectif qu’est ce Mouvement nationaliste.

Depuis bientôt un an en effet, l’UPC est la cible de nombreuses infiltrations. Ce n’est pas nouveau, direz-vous, ce parti en ayant une longue et triste expérience depuis sa création en 1948. Cette fois cependant, les infiltrations sévissent à des niveaux insoupçonnés : car c’est au sein même de la Direction que les Infiltrés s’activent.

Ces entrepreneurs de la déstabilisation endogène de l’UPC présentent des caractères communs : ils n’ont pas de base militante, et aucun d’eux ne se donne la peine de s’en constituer une. Leur militantisme se limite aux réunions d’instances où ils se montrent aussi fertiles en critiques que stériles en propositions ou projets mobilisateurs. Loin du terrain et de ses contraintes, ces « Inspecteurs de travaux finis » grenouillent au sommet des instances dirigeantes de l’UPC et, en véritables mouches du coche, diligentent l’imposture en se positionnant sur le travail que d’autres font patiemment et courageusement sur le terrain. C’est leur esprit de positionnement opportuniste que viennent de trahir des désignations incongrues perpétrées en dehors de toute procédure appropriée. D’où la floraison de « décisions » et de nominations qui circulent et dont le but, pour leur signataire, est de se constituer une clientèle de parachutés, dirigeants décrétés, sans base mais impatients de donner des ordres aux militants de base.

Nous savons désormais que ces « fonctionnaires » de l’UPC ne savent fonctionner qu’en salon, ne peuvent fonctionner que dans un bureau où ils n’auront surtout pas à « mouiller le maillot » en côtoyant la Base dont ils ignorent tout. Ils ont pris l’habitude de donner des instructions et de prescrire des directives. Nostalgiques des bureaux feutrés et du ronflement des climatiseurs, ils fuient les réalités du terrain mais persistent néanmoins à brasser du vent : dans l’UPC aussi, ils veulent prendre des décrets, donner des ordres.

Aucun d’eux n’attendait manifestement que malgré l’adversité dont elle a coutume, l’UPC ait pu remonter sa fragmentation d’hier. Les Infiltrés n’attendaient pas que l’UPC ait pu se reconstruire une image porteuse d’avenir, où la créativité et la mise en perspective se conjuguent avec la respectabilité et la pugnacité, loin de la jactance de l’UPC des claviers d’internet, cette Cyber UPC où des upéçologues de buvettes prennent les injures qu’ils multiplient pour des arguments politiques.

Comme par hasard, la plupart de ces Infiltrés du sommet sont bien connus des services de police, de gendarmerie et des tribunaux : les uns pour des braquages et des vols de voitures, les autres pour des livraisons fictives de marchés publics. Les membres de ce Club des Infiltrés ont en effet des dossiers judiciaires sensibles et des poursuites en cours. Il s’en trouve même qui ont déjà des mandats d’arrêts. Sauf que, curieusement, ils sont toujours en liberté. En fait il s’agit de liberté conditionnée, la contrepartie négociée étant de saper les nouveaux efforts d’organisation, de reconstruction et de relance de l’UPC. Véritables otages de leurs turpitudes, nos Infiltrés se savent  »tenus ». Car on les  »tient » quelque part. L’UPC pourrait donc leur servir de rançon, véritable monnaie d’échange pour leurs sursis judiciaires personnels.

Certains n’ont même pas réussi à convaincre leurs propres conjoints de la sincérité de leur engagement à l’UPC. Lesdits conjoints ne se sont donc pas seulement éloignés de la maison UPC : par indignation et révolte, et sans doute à leur .c ur défendant, ils sont allés s’inscrire dans un autre parti politique. Ils ne nient certes pas en privé d’avoir aussi faits leurs gentils petits calculs personnels, mais ils soulignent qu’au vu et au su des intentions malsaines de leurs conjoints, ils n’ont pu tolérer de les voir aussi obstinément revendiquer des prérogatives de préséance dans cette UPC même qu’ils ont consenti de torpiller de l’intérieur, sous l’effet du chantage judiciaire dont ils sont l’objet. Ces conjoints expliquent donc leur défection et leur escapade.politique par des raisons de sécurité personnelle et de survie familiale : mettre au moins les enfants à l’abri de la disette, face aux mauvais vents qui ne tarderaient pas à souffler, et qui soufflent peut-être déjà sur leurs bienaimés conjoints englués dans des affaires scabreuses.

Le crime dont ces Infiltrés accablent le Secrétariat Général de l’UPC est d’avoir fermement pris l’option de restituer l’UPC à la Base, conformément aux résolutions du Congrès des 6 et 7 juin 2014. Quand on sait que pour les Pères Fondateurs la Base est  »la boussole » de l’UPC, on se rend compte que le Club des Infiltrés ne cède plus à un simple parasitisme politique, mais qu’il se livre à de l’anti upécisme actif.

Personne ne devra cependant les accuser d’être des traîtres. Que non : on ne trahit qu’une cause à laquelle on avait préalablement adhéré. Les Infiltrés du sommet prouvent au quotidien qu’ils n’ont jamais sincèrement adhéré aux idéaux de l’UPC, et qu’ils ne sont pas disposés à se les faire expliquer. Aussi ont-ils résolu de torpiller les efforts de refondation de l’UPC en fracassant la  »Boussole ».

D’où les déjections qu’il est arrivé aux upécistes de subir en plein Comité Directeur : « Ça va sortir comme ça va sortir! » (Victor Onana). Il y avait donc urgence physiologique! L’insalubre salissure de notre petite nature a donc fini par gicler, et publiquement, à la grande indignation des Membres du Comité Directeur désormais obligés de se boucher le nez.

Il est pourtant connu que tous ceux qui ont tenté de casser l’UPC ont fini par se casser quelque chose. Son immortalité tient de ce que l’UPC finit toujours par assister aux obsèques de ceux qui programmaient de l’enterrer.

L’action des Infiltrés du sommet étant violemment dirigée contre la Base, c’est à cette Base militante qu’il revient de se rappeler que c’est elle la Boussole de l’UPC ! C’est à elle de donner le sens de la navigation patriotique; car tout militant de conviction sait, pour l’avoir appris des Pères Fondateurs, que l’UPC n’est  »pas un parti d’États-majors ». L’on ne s’y attribue pas, et l’on ne s’y arroge pas de préséances administratives ou protocolaires. L’UPC fonctionne par le principe du mandat. Et tout mandataire mérite son mandat auprès des mandants que sont les Camarades, pour la consolidation de la Base militante.

Or voici que les Infiltrés du sommet sont, comme par hasard, presque tous des personnages sans base militante crédible; aucun des dirigeants qu’ils prétendent être n’est à jour de ses cotisations statutaires. Tous espéraient tromper la vigilance des militants! Les militants leur disent déjà que c’est plutôt eux qui se sont trompés de parti politique. Car contrairement à certaines formations politiques personnalisées, l’UPC n’a jamais eu de  »Président national ». L’UPC n’a jamais été dirigée par un individu, mais toujours par une instance. C’est la raison même du principe de collégialité que ses Pères Fondateurs ont privilégiée, chacun avec un rôle bien connu et à bien comprendre comme tel. Par ailleurs, les Infiltrés auraient pu comprendre que lorsqu’on a brigué une fonction à un Congrès et qu’on a été élu à ladite fonction, il devient à tout le moins politiquement indécent de convoiter avec autant de violence la fonction élective d’un autre élu du même Congrès.

La rage de positionnement personnel ou la détestation ne justifie pas tout. Et il va bien falloir trouver autre chose comme accusation que d’insinuer que tel ou tel a tendu la sébile pour dégoter je ne sais quoi de l’on ne sait qui. Cette insinuation est d’autant plus ridicule et dépassée qu’elle nous vient de ceux qui, Infiltrés du sommet, prouvent au quotidien qu’ils sont entretenus et au service de ceux qu’ils prétendent dénoncer. L’UPC est une institution. C’est un parti de gouvernement, pas un parti gouvernemental. Cela signifie que nécessairement besoin de sortir des sabres et des injures, l’UPC travaille pour conquérir le pouvoir et gouverner le Cameroun. Comme telle, elle s’appuie sur les lois de la république et puise son inspiration de sa base militante, seule habilitée à lui garantir la légitimité.

Les Infiltrés du sommet veulent donc bien régenter l’institution UPC, pourvu qu’il n’y ait pas de loi qui les contraigne, et surtout pas de légitimité à rechercher auprès des populations. Dans leurs impatiences de préséance et de régence, ils s’activent dans deux directions qui sont autant d’impasses : d’un côté en dehors de toute base politique, donc hors légitimité, de l’autre au mépris des statuts de l’UPC, donc hors légalité. A croire que par leur ignorance ou leur mépris des textes de l’UPC et partant des lois même de la république qui protègent lesdits textes, le Club des Infiltrés recherche le pouvoir de gouverner sans textes et sans lois, pour ainsi dire hors-les lois.

De racolage en racolage, ils sollicitent tous ceux qui leur semblent avoir choisi de faire de la division de l’UPC leur fonds de commerce politique. Car l’opinion trouve curieux que des dirigeants flottants de l’UPC agitent l’unité de l’UPC au sommet alors qu’ils sont réputés incapables de prendre racine dans un quelconque Comité de Base. Le discours sur l’unité de l’UPC ne leur sert donc que de cache sexe : personne, croient-ils, ne verra qu’ils sont politiquement nus, et statutairement nuls, pour défaut d’ancrage militant à la base.

La vérité est que leur discours enflammé sur l’unité de l’UPC n’est que la récitation d’un des paragraphes de leur ordre de mission. Ils permettent néanmoins de constater ce qui semblait jusqu’ici nous échapper : ce n’est pas l’UPC qui est divisée; mais des individus se réclamant de l’UPC s’affrontent sur l’UPC dans le but d’alimenter la thèse des divisions – qui sert si bien leurs intérêts privés. Chacun de ces missionnaires cherche ainsi à domestiquer une UPC de son propre cru, au bénéfice de ses appétits individuels. Mais comme aucun ne réussit à courber l’UPC auxdits appétits, tous se déchirent à sa porte et, inversant leur passif, déclarent l’UPC déchirée.

Pris dans leur propre illusion, ils viennent de tirer de leur chapeau un nouveau lièvre qu’ils ont pompeusement baptisée  »la Grande UPC ».

Cette fiction est, comme par hasard, l’ uvre de ceux qui ont fumé leur cigare politique des deux bouts, et à qui l’opinion ne reconnaît plus que leur grande compétence de nuisance. Don Quichotte était moqué pour être entré en guerre contre des moulins à vents. Les promoteurs du donquichottisme politique à travers  »la Grande UPC »supposent qu’il en existe une  »petite ». Personne ne les croit dupes de leur propre supercherie : ils savent depuis longtemps que l’UPC n’a pas besoin d’adjectifs. Mais faute d’avoir pu organiser une base politique pour l’UPC, ils ne voient l’UPC que par ces sommets où ils se placent eux-mêmes.  » La Grande UPC  » est donc celle qui, pour confirmer sa grandeur, investira par exemple  »le Grand » Woungly Massaga comme candidat aux prochaines élections présidentielles! C’était donc la raison de son agressivité de ces dernières années! On voit bien qu’il couvait un fantasme politique sous la forme d’un programme en trois points :  » Moi d’abord; Moi ensuite et Moi enfin.  »!

Le 23 Septembre 2016, nous étions à Lolodorf où Louka Basile, Secrétaire Général de l’UPC, a installé une section régionale de l’UPC, la  »Section Félix Roland Moumié  ». Il a fallu qu’un militant insiste à la fin de la cérémonie pour rappeler aux upécistes rassemblés que nous étions bien à Lolodorf, et que c’était le village natal de.Ngouo Woungly Massaga! C’est suite à cette insistance polie qu’on a enregistré quelques applaudissements polis. Quand on a aussi efficacement organisé sa base politique et qu’on y est aussi silencieusement célèbre, on ne peut être que le candidat naturel de  »la Grande UPC » du sommet! La Base upéciste, elle, ne se laissera sans doute plus impressionner par des personnages sans base politique connue.

Les Infiltrés du sommet et leurs Parachutés ne sont donc pas à leur premier moulin à vent; tenons pour assurer qu’ils ne seront pas à leur dernier fiasco. En effet, comme les fois précédentes, les officiants de cette nouvelle pantalonnade veulent plutôt attirer l’attention sur eux, offrir du vent à brasser à d’autres Don Quichotte de la politique et, ce faisant, priver la base militante des énergies et des intelligences dont elle a besoin pour s’organiser comme force d’alternance politique. Cette man uvre est l’une des plus pernicieuses que les fossoyeurs de l’UPC aient entreprises ces dernières années : car sous prétexte de rechercher une unité dont l’UPC a certainement besoin comme toutes les organisations du monde, les Infiltrés du sommet désorganisent plutôt la base upéciste.

L’unité par le sommet s’avère un miroir aux alouettes et, de plus en plus, fonctionne comme un cliché qui ne sert, pour l’heure tout au moins, qu’à retarder et à fragiliser la base militante, le seul socle fiable sur lequel l’UPC puisse valablement et efficacement reposer.

Quand l’ignorance des règles de fonctionnement d’une institution se double de méconnaissance malveillante, ce qu’on pouvait généreusement prendre pour une simple erreur de mise à niveau s’établit comme forfaiture délibérée. C’est dans ce registre qu’il convient de ranger la cabale entretenue sur la tribalisation de l’UPC, cabale en cours sous le terme de  »débassaisation ».

Cet étonnant procès poursuit un seul objectif : éloigner  »les Bassa » de toute responsabilité à la direction de l’UPC. Les Infiltrés du sommet en constituent les premiers procureurs. Les ténors de cette croisade tribaliste reconnaissent que si l’UPC n’est pas et ne saurait devenir un patrimoine ethnique, c’est tout de même certaines ethnies connues qu’on y retrouve prioritairement, à des degrés d’engagement divers. Ce n’est donc pas l’engagement de ces ethnies dans l’UPC qui ferait problème. Mais les Infiltrés du sommet tiennent à tirer les marrons du feu avec la patte du chat : que ceux qui portent l’idéal de l’UPC contre vents et marées s’écartent et n’apparaissent plus dans les organes dirigeants de l’UPC malgré le travail qu’ils auront abattu.

Les statistiques révèlent que ceux qui agitent cette incongruité ne sont même pas encore membres d’un Comité de base dans leur localité. Ils militent dans une UPC des fonctions administratives, pas dans l’UPC des actions militantes sur le terrain. Ils veulent commander ceux qui travaillent sans s’estimer obligés, eux, de présenter le moindre état de service dans la mise en place des structures de l’UPC. Leur anti upécisme revient à comploter contre la reconnaissance du militantisme de base.

A les écouter, les camarades de Lolodorf, d’Edéa, de Ngog-Mapubi, de Ngambé, de Ndôm, etc. ont commis le crime de travailler d’arrache-pied pour créer une section régionale de l’UPC ! C’est pourtant le même crime de patriotisme que vont bientôt commettre les camarades de Mvengue, de Nanga Eboko, de Garoua ou de l’Extrême-Nord, etc… C’est ce travail fait par d’autres que les Infiltrés tiennent à parasiter en parfaits saprophytes. Et lorsque les Délégués de ces structures de base viendront au Congrès de l’UPC, ils devront certainement élire tous ceux qui n’auront rien fait chez eux, au seul nom de la détribalisation de l’UPC! Les Infiltrés du sommet leur demanderont donc de les porter au sommet du parti, sur leurs têtes, contre les intérêts locaux de ceux qui ont efficacement implanté l’UPC chez eux, et dont les Délégués sont les mandataires au Congrès!
Tel est le calcul : récolter où l’on n’a pas semé, l’unique véritable compétence reconnue aux Infiltrés du Sommet. Car c’est leur personne qui importe à leurs yeux, pas la consolidation de la base upéciste sur le territoire national. Les Infiltrés du sommet travaillent ainsi contre l’installation de l’UPC dans nos régions, départements et arrondissements.

Mais paradoxalement, ils  »nomment » des Coordonnateurs régionaux et départementaux. Quelle intelligence politique peut-on supposer à des mythomanes qui, par anti upécisme actif, se nomment généraux sans aucune troupe .Et quel militantisme reconnaître à des individus qui, incapables d’implanter l’UPC dans leurs localités d’origine, s’acharnent à diriger l’UPC implantée par d’autres, dans d’autres régions et départements. Quel crédit politique m’accorder à moi, si je tiens à diriger une formation politique de la dimension de l’UPC sans chercher en même temps à organiser et à installer ne serait-ce qu’un Comité de Base dans mon arrondissement d’origine ou de résidence.

En revanche, personne ne peut prétendre de bonne foi que Samuel UM Nlénd, Secrétaire à l’Organisation, ou Louka Basile, Secrétaire Général aient jamais hésité d’aller installer une structure de l’UPC dans une région du Cameroun, quelle qu’elle soit. Bien au contraire, ils ont pris leurs bâtons de pèlerins pour se rendre où il faut, afin de galvaniser les troupes que les Infiltrés du sommet s’activent à démobiliser par leurs multiples man uvres de diversion.

Une vérité s’impose : ce n’est pas la réussite de l’UPC qui préoccupe les membres du Club des Infiltrés; la plupart perçoivent leurs récompenses et reçoivent leurs compensations ailleurs; leurs indemnités de nuisance se calculent à l’efficacité comme à la gravité de leur sabotage. Ce n’est pas un hasard si ceux qui s’opposent aussi farouchement à la restitution de l’UPC à la base se hâtent de solliciter  »exceptionnellement » tous ces personnages flottants dont l’enracinement à la base est inexistant. Sans oublier ceux qui, à Accra ou en Guinée Conakry, en Angola ou au Congo, se sont distingués par des jeux troubles qui leur permettaient de faire emprisonner ou expulser certains de leurs camarades, quand ils n’en faisaient simplement pas assassiner d’autres.

Le tribalisme, dénonçait Ruben Um Nyobe, est  »l’un des champs les plus fertiles » de la politique africaine. Tenant le plus grand compte de la valeur socioculturelle de nos ethnies, il rejeta l’étiquette de  »détribalisateur » que certains voulaient lui coller. Mais il l’affirmait aussi sans équivoque :  »nous n’avons pas le droit de nous servir de l’existence des ethnies comme moyens de luttes politiques ou de conflit de personnes. » (Lettre à André-Marie Mbida). Seule notre capacité d’implantation de l’UPC dans nos localités et dans nos familles culturelles respectives fera de l’UPC de  »chez nous » une UPC du genre que nous donnons l’impression de convoiter chez  »les autres ». Mais il semble que jusqu’ici, nous parlons plus de l’UPC que nous ne faisons de l’UPC. Nous nous en revendiquons à grandes déclamations mais sans assumer les sacrifices que son implantation implique.

Dans l’UPC encore plus qu’ailleurs, la foi sans les uvres est morte. L’on devrait donc sans doute saluer certaines régions du Cameroun pour les uvres de foi militante que leurs populations y réalisent, souvent au mépris de leur survie.

De de point de vue, la débassaisation de l’UPC n’est rien de moins qu’une trouvaille de mauvaise foi pour le nouveau procès de l’incompréhension ourdi par les Infiltrés du sommet. Mais en déclenchant ce procès, ces Infiltrés du sommet découvriront bientôt qu’ils se sont portés plainte à eux-mêmes pour militantisme insignifiant et dérisoire. Chacun voit bien en effet, à regarder les militants de l’Océan, de la Sanaga Maritime et du Nyong et Kellé, qu’ils ne jouissent d’aucun avantage matériel qu’on puisse leur envier. C’est leur constance inégalée dans le sacrifice et le renoncement qui garde l’UPC vivante dans leurs localités. Or ni le sens du sacrifice, ni le renoncement patriotique ne sont des valeurs tribales; sauf à vouloir absolument nous convaincre que ces valeurs sont déjà le monopole de certaine tribu du Cameroun! Auquel cas, au lieu de diaboliser ceux qui semblent en avoir fait la règle de leur vie militante, l’on devrait courageusement s’inscrire à cette dure école du sacrifice et du renoncement. Qui convoite une bouche édentée n’a qu’à casser ses propres dents, dit le proverbe : Njôn i tane bé maèk.

La leçon finale nous vient de Ruben Um Nyobe : l’UPC devra accueillir les compatriotes camerounais,  »non en fonction des déclarations spectaculaires, mais à la lumière de l’action menée dans le respect des principes directeurs de l’UPC dont la porte reste toujours ouverte à tous ceux qui auront librement accepté de se joindre à nous dans les conditions prévues par nos statuts.(.) Ils doivent se mettre à l’idée qu’ils ont beaucoup plus à apprendre de la masse des militants qu’ils n’ont à apprendre à cette masse. Ils commettraient une erreur grave s’ils venaient dans le mouvement avec l’arrière-pensée de se poser en  »militants au sommet » (Lutte unie sur tous les fronts.).

La marche de l’UPC est donc complexe. Aucune pensée linéaire ne saurait prétendre en livrer une analyse définitive. A chacune de ses étapes, ce Mouvement produit ses  »fingon » et ses  »dikokon ». Dans le cas des Infiltrés du sommet, les détails de certains dossiers pourraient sortir, non plus  »comme ça va sortir », mais avec méthode, pour que les militants de l’UPC sachent de quoi leur UPC souffre depuis 2015. Les populations du Cameroun dans leur ensemble devront aussi bien savoir, puisqu’au-delà des choix privés et des postures circonstancielles des uns et des autres, la plupart des Camerounais voient dans l’UPC l’idéal collectif et national d’union, de souveraineté et de bonne gouvernance.

En attendant, la Base militante de l’UPC retient que c’est à elle qu’il appartiendra de prendre ses responsabilités statutaires.


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Message de clôture de la semaine des martyrs Ekite, 17 septembre 2016

Par Basile Louka, Secrétaire Général de l’Union des populations du Cameroun (UPC)

Hommage aux martyrs tombés ici et ailleurs pour l’indépendance et la réunification du Cameroun. Ils sont pour notre nation, la graine d’où fleurissent la dignité retrouvée, la fierté reconquise et le chemin ouvert à l’espérance.

Pendant trois décennies, trois longues décennies, trois trop longues décennies, les compagnons de lutte et les familles orphelines de ces martyrs ont dû porter un deuil silencieux, comme si le Cameroun avait honte de ceux qui se sont battus pour lui.

Aujourd’hui où la parole s’est libérée, la même question se pose, hélas, encore: si le Cameroun n’a pas usurpé sa place dans le concert des nations libres, de qui sont ces martyrs qui dorment dans la broussaille, dans l’indifférence de la république et dans l’oubli total de l’Etat ?

Un Etat du Cameroun, réunifié et souverain, c’était justement la revendication proclamée de ces milliers d’hommes et de femmes, l’objet de leur lutte acharnée, même sans arme. Pourquoi le fruit de l’indépendance se sent-il si peu héritier des luttes pour l’indépendance ?

La lutte pour l’indépendance et la réunification constitue, avec la résistance à la colonisation, les briques de base de notre nation. Le Cameroun a besoin d’un Etat réconcilié avec l’histoire de la nation, un Etat qui sache exprimer la reconnaissance de notre peuple envers les artisans de l’indépendance et de la réunification.

Ceux qui sont morts ici le 31 décembre 1956 sont tombés sous les balles de l’armée coloniale française. L’Etat du Cameroun doit demander à la France de reconnaître ses crimes coloniaux et de reconnaître la guerre qu’elle a menée contre l’indépendance de notre pays. La vérité permet la réconciliation, et donne des fondements solides à l’amitié. La France et l’Allemagne, qui se sont fait tant de fois la guerre, ont su le montrer avec éclat aux yeux du monde.

Ceux qui sont morts ici le 31 décembre 1956 étaient alors des militants et sympathisants de l’UPC. Leur sacrifice les élève à une autre dimension, ils sont aujourd’hui des martyrs de la nation, de toute la nation. C’est avec une profonde satisfaction que nous accueillons parmi nous les militants des autres formations politiques qui ont bien voulu répondre à notre sollicitation fraternelle.

Le sang versé par les patriotes est une semence de patriotisme disait Ernest Ouandié. Le sang des patriotes ne demande pas de vengeance, l’UPC n’est pas un parti de vengeance, L’UPC n’a de revanche à prendre contre personne.

Quelques individus ont pu, ici ou là, se couvrir du manteau de la lutte pour l’indépendance pour assouvir des haines personnelles ou nourrir des jalousies. De ce lieu de mémoire, symbole s’il en est des nobles idéaux poursuivis par les nationalistes camerounais, nous exprimons tous nos regrets à tous ceux qui ont pu un jour, subir une injustice au nom de l’UPC.

La réconciliation nationale a besoin d’une volonté politique partagée et d’un sentiment renforcé d’appartenir à la même communauté nationale. Voilà pourquoi l’UPC appelle le président de la République à organiser un dialogue national. Le dialogue raffermit la fraternité, ce n’est ni une compétition électorale, ni un coup d’Etat. Les objectifs d’un tel dialogue sont à nos yeux doubles :

* Un Cameroun réconcilié, capable de promouvoir son identité par la restauration et la valorisation de son histoire

* Un Cameroun plus fort, en mesure d’affronter les défis auxquels il fait face : le défi de sa sécurité, le défi de son développement économique et social, le défi de la démocratie et de la stabilité.

Oui au dialogue pour un Cameroun réconcilié, oui au dialogue pour un Cameroun plus fort, oui au dialogue pour une démocratie réelle et durable !

Et que vivent à jamais dans la mémoire de la nation les martyrs de l’indépendance et de la réunification !

Lire aussi : Semaine des martyrs, message du 13 septembre 2016 à Mom-Dibang


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Le paradoxe des martyrs du Cameroun

Par Hermann Kenfack

Au Cameroun, un homme (André Blaise Essama) croupi en prison pour « destruction des biens publics » ; d’autres par contre le présente comme un « visionnaire » ; d’autres disent encore qu’il est un activiste qui se fait « voix des sans voix ». Il y a dans ces trois index un vrai cul-de-sac dans la réflexion citoyenne qui ne traduit en réalité que ce qu’il convient de nommer le paradoxe des martyrs du Cameroun. Comparaison n’est pas raison, mais les lois de la critique d’un système, en s’appuyant sur des sources extérieures à ce système, ont plus d’objectivité. Nous mettrons donc en regard ici, deux situations pour le moins similaire : la destruction de la statue de Leclerc au Cameroun et la destruction de la statue de Cecil Rhodes en Afrique du Sud.

André Blaise Essama est-il coupable de « destruction de biens publics » ?
Dans son réquisitoire, les autorités de la république du Cameroun avaient requis 6 mois d’emprisonnement ferme pour un homme qui comparaissait pour la première fois. Ce qui apparaît ici est la volonté manifeste des autorités de tuer une révolution qu’ils sentaient venir. Il fallait qu’A.B.E servent d’exemple pour tout autre camerounais qui voudrait purifier le Cameroun des vestiges de la domination occidentale. En Afrique du sud, les autorités du pays ont requis la démolition manu militari de la statue de Rhodes.

Au Cameroun, tout seul, A.B.E est allé décapiter et renverser l’icône de Leclerc pour ensuite diffuser les images de son exploit solitaire sur les réseaux sociaux. En Afrique du Sud, les populations (majoritairement jeunes) sont allées massivement ensemble vandaliser la statue de Cecil Rhodes en y jetant des excréments et en exigeant durant des jours sur place pour qu’elle soit démolie par les autorités elles-mêmes. Au final, A.B.E est arrêté et condamné pour avoir détruit un bien public, alors qu’en Afrique du Sud, la jeunesse est saluée par les médias et par certaines autorités, pour avoir contraint tactiquement les autorités à démolir elles-mêmes la statue de Rhodes. Au demeurant, A.B.E a effectivement détruit un bien public ; mais il l’a fait pour libérer le public des chaines de sa propre histoire. Ainsi, A.B.E a eu raison d’avoir tort ; et puisque les autorités se sont rangées du côté de son tort, le peuple doit désormais se ranger du côté de la raison qui a mobilisé A.B.E.

André Blaise Essama est-il un « visionnaire » ?
Dans un pays comme le Cameroun où il y a un manque total de vision, toute entreprise qui marque les esprits reçoit le cachet et le titre de « visionnaire » ; ne dit-on pas qu’au pays des aveugles les borgnes sont rois ! Un visionnaire, nous dit le dictionnaire, est une « personne douée d’une imagination lui permettant de pressentir l’avenir ». Sur la base de cette conception, le visionnaire se découvre à sa société par une forme de discours expressément logique dans lequel il présente des faits qui adviendront plus tard ; ou alors le visionnaire se découvre par sa société bien plus tard au moment où on constate que ce qu’il avait dit ou fait étaient le signe avant-gardiste de ce qui est finalement arrivé de manière manifeste et totale.

Devant cette conception, peut-on dire que A.B.E est un visionnaire ? Annonce-t-il la fin de la présence des icônes coloniales dans nos rues et le début d’une véritable reconnaissance des héros nationaux du Cameroun ? La question trouvera mal sa réponse sans verser dans une forme d’émotion citoyenne qui est le ciment de l’échec de la révolution citoyenne justement. Si on regarde en Afrique du Sud, on constate que l’élection des icônes de Nelson Mandela a conforté le peuple dans la lutte contre les icônes de Cecil Rhodes. Mais au Cameroun, les héros nationaux n’ont pas de visages, ou quand ils en ont, ils sont mal fait et laidement sculpté de manière à ce que personne ne veuille s’y ressembler où même y faire un selfie.

Nous sommes tentés de dire qu’A.B.E a mis la charrue avant les b ufs, qu’il se serait battue pour la construction de la mémoire des héros nationaux avant la démolition des vestiges de la colonisation. Mais nous n’aurions pas raison d’accuser A.B.E de s’être mal pris, car son action est une véritable révolte de citoyen même si elle n’a pas encore le vêtement de la révolution citoyenne. On peut donc conclure objectivement qu’A.B.E est en effet un visionnaire qui nous parle par ses actes. Il a perçu un avenir qui lui paraissait irréalisable avec les chaines que représentent l’histoire du colonialisme et ses vestiges dans notre pays ; et pour entamer la construction de cet avenir, il a compris qu’il fallait démolir les icônes et les vestiges visibles des anciens et ignobles tortionnaires.

Conscient du fait que les populations camerounaises souffrent d’un immobilisme congénital à leur soi-disant indépendance il a compris que mobiliser les foules pour démolir est un schéma normal et classique et ne marcherai donc pas dans le contexte camerounais ; alors il a fait l’inverse : A.B.E a démoli la statue du général Leclerc pour mobiliser le peuple. Et c’est en cela qu’il est un visionnaire ; car il nous montre qu’au Cameroun, il ne faut pas suivre les schémas classiques, il faut innover dans l’activisme et l’action citoyenne. On ne peut donc pas dire que les populations d’Afrique du Sud sont mieux lotis qu’A.B.E car le contexte de l’action politico-civile est très différent dans les deux cas.

André Blaise Essama est-il « la voix des sans voix » ?
S’il n’est un secret pour personne que le peuple camerounais est muselé depuis 1958 par différentes ruses et méthodes allant du clientélisme des citoyens jusqu’à l’assassinat des leaders et en passant par la corruption, la division ethno-politique et la torture, on ne peut pas nier que ce même peuple porte en lui des maux et des mots qu’il a essayé maintes fois de vomir avec, à chaque fois, des échecs cuisant (1958, 1975, 1984, 1992, 2008). Ces vomis que le peuple camerounais n’a pas encore crachés la torture en son ventre et les coliques le rendent frêle et incapable de toutes révolutions. Le Camerounais lambda veut la paix et le développement mais il a peur de lutter physiquement pour la paix et travailler durement pour le développement. C’est dans cette lutte physique qu’A.B.E s’est engagé, car décapité Leclerc (même si c’est ce n’est que sa statue) est un acte physique hautement symbolique dans la lutte pour la paix. En posant cet acte, A.B.E exprime à haute voix ce que nombre de Camerounais pense en silence, et le buzz de ses actions sur les réseaux sociaux camerounais en sont la preuve manifeste.

André Blaise Essama est-il un martyr ?
Le martyr nous dit-on est une « personne qui endure de grandes souffrances au nom d’un idéal moral ou politique au point d’y sacrifier sa propre vie ». Est-ce que A.B.E rempli les trois critères du Martyr : grandes souffrances, idéal politique et sacrifice de vie ? En fait, l’incarcération de A.B.E s’est déroulée dans ses conditions dès pénibles où il était humilié, affamé et torturé par ses geôliers. Ses souffrances sont à mettre donc à l’actif du martyre, quand on sait que la privation de liberté dans un contexte d’innocence devant le peuple même si coupable devant la loi est une des plus grandes souffrances qu’il soit. Du point de l’idéologie politique, celle d’A.B.E ne fait l’ombre d’aucun doute et on comprend pourquoi les autorités camerounaises qui restent sous le joug de l’occident ont mal à pâtir avec lui. Enfin, dans son combat, A.B.E à sacrifier sa vie personnelle, familiale et sociale pour embrasser un destin citoyen et national qui lui a déjà réservé des revers douloureux et qui lui promet d’autres encore plus surprenant.

Au demeurant, la démarche d’A.B.E est à saluer et à suivre. A.B.E montrent à sa manière un chemin à suivre et s’y engagement physiquement lui-même. Les revers de la justice ne lui jamais fait perdre son sourire, preuve que son combat est noble et lui vient de son amour pour son pays. Il faudrait désormais qu’une force citoyenne composée de la jeune génération prenne sa suite et travaille à libérer la mémoire de notre histoire. Un travail qui consistera à poser des actes physiques qui seuls sont capables de mobiliser le peuple.


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Aux martyrs camerounais du 08 août 1914

Par Patrick Kouoh

Le mois d’août de l’année 1914 est selon plusieurs contemporains le mois de tous les malheurs comme l’année elle-même au Cameroun. L’histoire du Cameroun retiendra également même si nos archives semblent les ignorer quelque fois que Rudolf Douala Manga Bell et Martin Paul Samba furent parmi les hommes les plus illustres du Cameroun. Ils furent exécutés le même jour par les allemands.

Ils ont courageusement dit non à la colonisation Allemande et furent froidement fusillés ou pendus en cette épouvantable journée du 8 Août 1914.

Ils ont courageusement dit non au protectorat Allemand et furent effroyablement fusillés ou pendus en ce sanglant 8 Août 1914.

Ils ont dit non à l’expropriation des terres du Cameroun et furent froidement fusillés ou pendus en ce mémorable 8 août 1914.

Ils ont dit non au travail forcé, non à l’esclavage, non à la domination de l’homme par l’homme.

Non à l’indigénat qui fit de nos compatriotes des sous-hommes, des épaves humaines.

Ils ont refusé la soumission abjecte, l’humiliation quotidienne, et l’abominable chosification.

Ils ont refusé l’horrible déshumanisation du peuple camerounais orchestrée par L’Allemagne.

Ils ont dénoncé la suprématie d’une race par rapport à une autre. Ils ont, au prix de leur vie refusé la hiérarchisation inique de la couleur de la peau.

Ils sont morts en martyrs assassinés au Cameroun le 8 Août 1914 par les Allemands, parce qu’ils ont dit non à l’ensauvagement de notre pays.

Ces résistants se sont opposés à la colonisation et à l’annihilation de notre beau pays.

Nos martyrs ont refusé que leurs compatriotes fussent chosifiés et animalisés et ont payé leurs rebuffades au prix de leur vie.

Mebenga M’Ebono plus connu sous le nom de Paul Martin Samba, la patrie t’est reconnaissante, tu fus fusillé par les allemands avec effroi .Que ton nom soit glorifié. Tu prononças ces mots passés à la postérité avant ta lâche et cruelle exécution.  » Tuez-moi, mais vous n’aurez plus jamais le Cameroun  ».

Henri Madola Chef supérieur de Kribi (Grand Batanga) tu fus fusillé par les Allemands. Que ton nom soit magnifié.

Ngosso Adolphe Din, secrétaire et cousin de Rudolph Duala Manga Bell. Tu fus pendu par les Allemands à la sauvagerie inégalée parce que n’écoutant que ton courage, tu t’élevas contre l’expropriation des terres du plateau Joss et leur projet immonde d’Apartheid urbain
Rudolf Duala Manga Bell, tu fus pendu et victime de la barbarie Allemande pour les même raisons que Ngosso Adolphe Din. Avant ta pendaison, tu tins ces propos passés eux aussi à la postérité:  »Dieu que J’implore, que ce sol ne soit plus jamais foulé par des Allemands ».

Vous êtes  »les martyrs de 1914 », les plus célèbres mais beaucoup d’autres furent assassinés parce qu’ils s’opposèrent à l’oppression Allemande.

Chers martyrs, vous n’êtes pas sans savoir que notre pays fut partagé en deux comme un gâteau en 1916 au sortir de la guerre, une partie revenant à la France, et une autre à l’Angleterre. Vos bourreaux allemands défaits lors de la première guerre mondiale furent obligés de céder notre beau pays aux puissances alliées qui le mirent sous tutelle Française et Anglaise. On déshabilla tout simplement Pierre pour habiller Paul. On Balkanisa éhontément le Cameroun. Les mêmes causes produisant les mêmes effets.

D’autres résistants aussi intrépides et indignés que vous émergèrent et exigèrent la réunification des deux Cameroun balkanisés et son indépendance.

L’histoire étant un éternel recommencement, ils furent eux aussi assassinés:
– Ruben Um Nyobé, fusillé comme un fauve dans la forêt de Boumyebel par la soldatesque Française. Son cadavre fut coulé dans du béton.

– Son successeur Ernest Ouandié qui se définissait comme le président du Cameroun dans le maquis, fusillé sur la place publique de Bafoussam.

– Félix Moumié son successeur, empoisonné à Genève par les services secrets Français.

– Osendé Afana, décapité, summum de la barbarie : Sa tête fut exhibée en public à Mouloundou.

Mebenga M’Ebono plus connu sous le nom de Paul Martin Samba,
Rudolph Duala Manga Bell-Jemea! Jemea! Jemea na te na o kwedi
Ngosso Adolphe Din- Jemea! Jemea! Jemea na te na o kwedi

Henri Madola

Martyrs anonymes

J’ai le c ur plein de culte et d’adoration pour vous. En ce centenaire commémoratif, courageux résistants, le peuple Camerounais dans son entièreté salue votre action de résistants, vous glorifie et vous sacralise.

Rudolf Duala Manga Bell et Martin Paul Samba sont exécutés par les allemands.
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Les martyrs du Cameroun honorés à Bruxelles

De nombreux Camerounais de la diaspora se sont retrouvés pour une série d’activités visant à rendre hommage à des martyrs à l’instar des personnes tombées lors des émeutes de la faim de février 2008

L’information a été relayée samedi dernier dans l’après-midi par Radio Contact dans son flash d’information de 18 heures. En introduction, le présentateur annonce que des Camerounais ont déposé une gerbe de fleurs devant les locaux de l’ambassade du Cameroun à Bruxelles. Que s’était-il passé, pourquoi une gerbe de fleur, se demandaient de nombreux curieux qui aussitôt arrivés sur les lieux avaient constaté que ladite gerbe avait été déplacé par les autorités consulaires.

C’est que, des Camerounais de la diaspora, soutenus par certains amis du Cameroun d’origines diverses, sous la coordination du Mouvement de février 2008, étaient devant l’ambassade du Cameroun dans le cadre de la célébration de la semaine des martyrs en mémoire des victimes des émeutes de la faim qui ont ensanglanté le Cameroun du 25 au 28 février 2008.

Il s’agissait selon les organisateurs venus des quatre coins de la Belgique, du Luxembourg et de la Hollande, d’informer publiquement les populations belges sur les différents cas de violations des droits humains au Cameroun et attirer leur attention sur le climat délétère qui règne actuellement au Cameroun.

La marche, non encadrée par la police, la date étant déplacée conformément au programme pour déjouer toute perturbation selon les organisateurs, démarre plus précisément à 14 h 30 min par un chant de ralliement en pidgin (un argot populaire, sorte d’anglais et de français utilisé par de nombreux locuteurs au Cameroun, ndlr)

Le même refrain est repris par tous et quelques curieux d’origine belge qui s’activaient à imiter les manifestants. Sur la grande porte de l’entrée principale des locaux de l’ambassade du Cameroun à Bruxelles, sont collées des photos de victimes des émeutes qui ont secoué le Cameroun du 25 au 28 février 2008 au Cameroun.

D’autres images illustrant les atrocités commises par les forces de l’ordre lors de ces événements sanglants sont distribuées aux passants, ce qui crée quelquefois des bouchons le long de l’Avenue Brugmann.

Selon les organisateurs de cette manifestation, des actions sont prévues pour les jours à venir et la vaste campagne d’information sur la situation du Cameroun continue. La cérémonie devant l’ambassade du Cameroun à Bruxelles s’est achevée par le chant de l’hymne national du Cameroun

L’évènement annoncé du 8 février au 8 mars 2014 à Bruxelles et Rabat au Maroc est une commémoration des personnes tuées par les différents pouvoirs successifs au Cameroun.

Le samedi 8 février 2014 dès 19 heures, une soirée de recueillement a eu lieu à la rue de Mérode n° 64 à 1060 Saint-Gilles. Un hommage spécial a été rendu à Junior Mbeng assassiné lors des émeutes de février 2008 ainsi que plusieurs autres victimes

La Messe d’action de grâce quant à elle a eu lieu le dimanche 2 mars à la Rue du Docteur De Meersman 12 à Anderlecht. (Eglise notre Dame Immaculé) de 10 à 13 heures.

C’est dans une ambiance de chansons religieuses noyées dans un récit pathétique que plusieurs participants ont commémoré les morts et les personnes victimes des émeutes de février 2008 au Cameroun. Au menu : quelques témoignages sur les circonstances qui ont précédées l’assassinat des jeunes camerounais et le sort réservé à tous ceux qui croupissent encore dans les cellules des prisons camerounaises.

Le 6 mars, une délégation constituée des organisateurs de la semaine des martyrs était au parlement européeen où elle a eu une séance de travail avec le Député Marc Tarabella du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates.

De cette rencontre, il ressort que cet élu européen portera les différentes revendications au parlement Européen. Le député Marc Tarabella aura une séance de travail avec Monsieur Louis Michel du Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe et les autres Groupes, le cas du Cameroun sera introduit en procédure d’urgence et sera traité s’il est validé par les différents groupes parlementaires en avril prochain à Strasbourg lors de la dernière séance ordinaire du parlement européen.

Il est question ici de revenir sur le cas des personnes assassinées au Cameroun en février 2008 lors des émeutes de la même année. Des personnes disparues et le cas de Paul Eric Kingué.

Et la journée du 8 mars?
Le point ultime des activités, cette année à Bruxelles, a été en dehors du dépôt de la gerbe de fleurs à l’ambassade du Cameroun à Bruxelles et d’autres activités commémoratives, la grande conférence qui a eu lieu le 8 mars de 16 à 20h à l’hôtel Sleep Well

Il est précisément 16h quand l’ambiance est aux retrouvailles dans la salle Schuman. On retrouve parmi les participants, des invités venus de France, de la Hollande, du Luxembourg, sans oublier Madame Marie Arena, Sénatrice belge à qui l’honneur reviendra d’ouvrir les travaux. Tous sont venus donner de leur contribution au bon déroulement des travaux.

Les participants se sont rendus devant l’ambassade du Cameroun en Belgique pour déposer une gerbe de fleurs
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Au niveau des participants, on dénombre plusieurs personnalités de la société civile et politique à l’instar de Kadji Elie, président du Cebaph, Marie Arena, Sénatrice belge, Guy Fokou, le Secrétaire du Mrc Benelux, Hubert Ducarme, du Groupe de Soutien à Paul Eric Kingue, le cinéaste Jean Marie Teno, Jacky Essome, la maman de Junior Mbeng, assassiné lors des émeutes le 25 février 2008 à Douala, Mamadou Ouattara (Représentant du Rdr en Belgique),Clovis Mbikay ,Président Régional Europe de l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo, l’écrivaine Edvige Laure Kameni de Toulouse, etc.

Tous ont répondu patriotiquement à l’appel du Mouvement de Février 2008. Le Dr Christopher Fomunyoh s’étant excusé.

En trois heures d’intenses échanges entre le public et les intervenants, les participants venus du Luxembourg, de la France et l’Allemagne ont participé à cette rencontre qui portait sur le thème « Honneurs à nos martyrs de la liberté  »

Dans son allocution d’ouverture de la conférence, la sénatrice belge Marie Arena insistera sur le fait qu’on ne peut pas balayer d’un revers de la main toutes les formes d’injustice commis quelque part qu’importe le pays.

Tous les intervenants ont été unanimes sur le fait qu’il est nécessaire de garder le fil de l’histoire. Ne pas balayer d’un revers de la main des cas de violations des droits humains en Afrique. Hubert de Luxembourg du groupe de soutien à Paul Eric Eric Kingué ira encore plus loin dans son témoignage tout en affirmant qu’au nom de ceux qui sont morts parce qu’ils voulaient leur bien-être et ceux des populations camerounaises, au nom de ceux qui en souffrent encore aujourd’hui et dont les plaies ne cicatriseront jamais, que le groupe de soutien à Paul Eric Kingue dont il est le porte parole, demande solennellement aux autorités en charge de l’affaire Paul Eric Kingue au Cameroun, que justice lui soit enfin rendue pour qu’il puisse continuer le combat qu’il a entrepris contre la misère qui n’en finit pas d’écraser ses concitoyens.

Le film évènement
Une très forte émotion s’est emparée de l’assistance à la fin de la diffusion du film intitulé » Une feuille dans le vent » de Jean-Marie Teno. En 55 minutes. L’émotion était tout simplement insoutenable.

Dans ce film, Ernestine Ouandié, fille de Ernest Ouandié raconte sa vie dramatique : sans père et avec une mère qui la rejette, le poids du silence et l’échec de ses recherches de la vérité sur l’assassinat de son père en 1971 par les autorités camerounaises…

L’auteur du documentaire présent dans la salle a pu donner de nombreux éclaircissements sur les conditions de réalisation de son documentaire.

L’on retiendra en substance que cette rencontre à la fois riche en enseignements et en information restera gravée dans l’histoire du Cameroun avec pour corollaire la prise de conscience de la diaspora progressiste camerounaise. Les organisateurs ont convenu de la prochaine étape de cette série d’activités à savoir la vaste campagne d’information sur l’assassinat des martyrs camerounais. Une plainte est même envisagée en Belgique…Une des victimes de ces émeutes de février 2008 se trouvant au moment des faits sur le territoire.

Une conférence a été organisée avec des personnalités. La sénatrice belge Marie Arena y a pris part.
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