Cameroun – massacre de Ngarbuh : les militaires impliqués devant la barre ce 17 décembre 2020

Au Tribunal Militaire de Yaoundé ce jour, deux soldats et un gendarme vont répondre de la tuerie qui avait coûté la vie à plusieurs civils à Ngarbuh  dans la région du Nord-Ouest le 14 février 2020.

Le sergent Baba Guida, le gendarme Sanding Sanding Cyrille et le soldat de première classe Haranga Gilbert sont devant le Tribunal Militaire de Yaoundé ce 17 décembre 2020. Ils sont suspectés d’avoir commis des bavures dans la nuit 14 février 2020 à Ngarbuh  dans la région du Nord-Ouest.

La tuerie, dit-on au cours d’un échange de coups de feu entre militaires et groupes armés, a coûté la vie à plusieurs civils et occasionné de nombreux blaisés. Les principaux suspects avaient été arrêtés  suite à une enquête instruite  par le Chef de l’Etat Paul Biya.

Les résultats de l’enquête ont relevé que  trois femmes et 10 enfants ont été tués par des militaires et des membres d’un comité de vigilance et que pour dissimuler leur bavure, les militaires avaient ensuite incendié le village. Alors que des organisations telles que les Nations Unies et HRW  évoquent une vingtaine de morts.

 

Cameroun-Massacre de Ngarbuh : ouverture du procès le 17 décembre à Yaoundé

L’enquête confiée au juge d’instruction du Tribunal militaire est bouclée et les charges signifiées aux inculpés.

Le procès des militaires impliqués dans le massacre de Ngarbuh va s’ouvrir le 17 décembre 2020 au Tribunal militaire Yaoundé. C’est ce que renseigne l’audience criminelle du Tribunal militaire prévue ce jour-là.

Trois soldats avaient été inculpés pour leur participation présumée à une opération militaire au cours de laquelle dix enfants et trois femmes ont été tués à Ngarbuh, un petit village dans la région du Nord-ouest du Cameroun.

Après avoir défendu un incendie involontaire, le gouvernement avait reconnu – sous la pression de la France notamment –  la responsabilité directe de l’armée dans ce drame. C’était en avril. Trois militaires, dont deux soldats de rang et un sergent, vont être tenus pour responsable de ce drame qui avait provoqué grand émoi à travers le pays.

En juin, le porte-parole du ministère de la Défense révèle que lesdits militaires ont été inculpés d’ « assassinats », de « violation de consignes » et de « destruction et d’incendie ».  Ils seront à la barre dès décembre.

D’après des sources, les 18 civils impliqués dans cette opération aux côté des militaires sont toujours en fuite.

Cameroun-Massacre de Ngarbuh : quatre militaires inculpés

Ils vont répondre de leur responsabilité dans la mort de plusieurs civils, le 13 février 2020 dans la région du Nord-ouest du Cameroun.

Trois militaires ont été placés en début de semaine sous mandat de dépôt à la prison militaire de Yaoundé, a affirmé le porte-parole du ministère de la Défense du Cameroun à des média français.

Ils sont notamment accusés « d’assassinat », dans le meurtre de plusieurs civils en février 2020 à Ngarbuh, dans la région du Nord-ouest.

Ceci dans le cadre de la guerre contre les séparatistes armés qui fait rage entre le régime de Yaoundé et plusieurs groupes sécessionnistes.

Cette mise en accusation intervient près de deux mois après les conclusions du rapport d’enquête commandité par le président de la République après d’intenses pressions internationales.

Ce rapport mettait en cause le rôle de trois militaires : deux ayant conduit les opérations sur le terrain, appuyés par des civils armés et le commandant du Bataillon d’infanterie motorisée basée à Ntubaw, non loin du village Ngarbuh.

Cette opération dans la nuit du 13 au 14 février 2020 avait conduit à la mort de plusieurs civils. Le gouvernement a reconnu la tuerie de 13 civils, dont 10 enfants tandis que des organisations internationales dont l’Onu, ont évoqué 23 civils tués.

Cameroun- Richard Bona : « je suis prêt à accompagner le gouvernement sur des actions louables »

Dans une interview accordée à la BBC le 16 mai 2020, le bassiste de renommée planétaire, à la verve  généralement  hostile vis-à-vis du pouvoir de Yaoundé,  se dit  prêt à accompagner certaines de ses actions.

C’est connu qu’il n’y a pas de tempo entre Richard Bona et le pouvoir de Yaoundé. Mais en temps de crise sanitaire et sécuritaire,   l’artiste né le 28 octobre 1967 à Minta, dans le département de Haute-Sanaga est prêt à collaborer avec le gouvernement. « Si le gouvernement fait des actions qui sont propres, des actions louables, j’y participerai avec plaisir pour aider les populations. Ce n’est pas du tout une position partisane », précise-t-il.

Basé aux Etats-Unis,  le célèbre artiste- bassiste et musicien- suit attentivement les développements de l’actualité dans son pays d’origine le Cameroun. C’est ainsi qu’il n’a pas manqué de se prononcer sur les sujets  tels que la gestion de pandémie du Covid-19 et le récent massacre de Ngarbuh qui a fait officiellement 23 morts dans la région du Nord-ouest.

 « Les autorités camerounaises avaient initialement démenti les accusations quant à l’implication des soldats sur ce massacre jusqu’au point où on a vu le ministre de la Communication y aller et dire: ‘‘il n’y a pas eu 23 morts à Ngarbuh’’. Carrément. C’est ce déni qui fait beaucoup plus mal. Quand on pense que 30 ans après la chute du mur de Berlin, force est de constater que les régimes autoritaires n’ont toujours pas disparu. Le Cameroun en est la preuve», a déclaré Richard le 16 mai dernier sur la BBC.

Le massacre du 14 février lui a d’ailleurs inspiré une chanson dont le titre est : « Ngarbuh ». Un chef d’œuvre comme il sait en produire, dont il invite les camerounais à savourer en méditant sur l’avenir du Cameroun.

Massacre de Ngarbuh : René Emmanuel Sadi tente d’expliquer sa communication désastreuse

Entre déni, contre-vérités et fausses informations, le ministre de la Communication du Cameroun se défend d’avoir voulu désinformer l’opinion au lendemain d’un raid de l’armée qui a fait une dizaine de victimes civiles.

Sur la sellette après avoir été contredit par les conclusions du rapport d’enquête sur les évènements de Ngarbuh, région du Nord-ouest du Cameroun, René Emmanuel Sadi a essayé d’expliquer sa sortie manquée.

Dans une communication – du 28 avril à Yaoundé – où il garde le ton haut face à une opinion qui l’accuse d’avoir tenté de dissimuler la vérité sur ce massacre, le ministre de la Communication du Cameroun  se dresse contre ces « voix » qui ont dénoncé « des mensonges proférés naguère par le gouvernement au sujet desdits événements ».

A ces « pourfendeurs d’obédiences diverses et qui sont toujours les mêmes » le ministre Sadi répond qu’il n’y a eu aucune intention de désinformer sur le massacre de Ngarbuh.

Il se justifie : « lorsque le Gouvernement s’exprime sur des sujets brûlants d’actualité, il le fait toujours de bonne foi, jamais dans le but de désinformer ou de travestir les faits, mais, bien au contraire, dans le souci de livrer au public, et en toute transparence, la bonne information ».

Pour ce diplomate de formation, « au Cameroun comme ailleurs sans doute, les informations sont recueillies auprès de sources qui bénéficient de la meilleure présomption de fiabilité, elles sont ensuite recoupées, avant d’être rendues publiques, afin de limiter autant que possible les marges d’erreurs susceptibles de les altérer ».

Pourtant, quatre jours après que des lanceurs d’alerte ont révélé que l’armée avait délibérément tué plusieurs civils dans une opération punitive pour leur soutien aux séparatistes, le ministre de la communication avait   « dénoncé ces allégations mensongères et outrancières » et avait prétendu « restituer les faits ».

Faits sous la forme d’une opération militaire contre un camp de « terroristes » qui avait fait cinq victimes, femme et enfants, du fait d’un incendie déclenché par les combats entre l’armée et les séparatistes.

Non seulement les conclusions du rapport trouvent une dizaine de morts civils, mais il confirme l’acte délibéré des soldats.

Mais pour René Emmanuel Sadi qui est loin de faire amende honorable, « la Commission d’Enquête Mixte ne dit pas le contraire de ce qu’affirmait le Gouvernement le 18 février 2020, à savoir, pour l’essentiel », à savoir : « à aucun moment, le gouvernement n’a occulté le fait qu’il y ait eu des morts parmi les civils ».

Tuerie de Ngarbuh : Maurice Kamto questionne les résultats de l’enquête

Pas satisfait des conclusions de l’enquête du chef de l’Etat sur le massacre de Ngarbuh, village de la région du Nord-Ouest, le président du MRC relève ce qui lui parait être des zones d’ombre à éclaircir.

Maurice Kamto rame à contre-courant du satisfecit quasi-général qui se dégage de la publication des résultats de l’enquête du massacre de Ngarbuh. Pour le Prof, le rapport d’enquête ne rend pas compte sur tout ce qui s’est passé dans la nuit du 14 février à Ngarbuh. Dans un communiqué signé le  22 avril dernier, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun pose quelques questions qui d’après lui auraient rendu l’enquête exhaustive.

Maurice Kamto demande :

  • Combien de personnes au total ont-elles été massacrées le 14 février 2020 ?
  • Combien de maisons ont-elles été brûlées ?
  • Qui sont ceux, dans l’armée, au sein des institutions de l’Etat, dans l’administration, au sein de la société civile, ont ordonné, supervisé, couvert et/ou tenté de manipuler l’opinion nationale et internationale ?
  • Que sont devenues toutes les personnes arrêtées arbitrairement et torturées par les services au motif fallacieux qu’elles auraient collaboré avec les organisations de défense des droits de l’homme ayant dévoilé les crimes et l’implication de l’armée ?
  • Qui finance et entretient les miliciens supplétifs enrôlés par le commando de Ngarbuh?
  •  Qui a instrumentalisé la communauté Fulani et à quelles fins?
  • Qu’en est-il des autres cas de tuerie ou de massacres de civils dans les régions anglophones?

En l’absence des réponses à ces questions,  Maurice Kamto demande toujours  «L’ouverture d’une enquête internationale sur les massacres de Ngarbuh et tous les autres massacres de civils, aussi bien dans le conflit armé en cours dans les régions anglophones que dans la région de l’Extrême-Nord, où l’armée combat la secte extrémiste Boko Haram»

Massacre de Ngarbuh : les Etats-unis se réjouissent de la publication du rapport

Les américains font partie de ceux qui, après la tuerie du 14 février 2020, avaient demandé que toute la lumière soit faite sur cette attaque.

Dans un tweet le 21 avril 2020, l’ambassade des Etats-unis à Yaoundé s’est félicité de la publication du rapport sur les évènements du 14 février à Ngarbuh, dans la région du Nord-ouest.

« Nous nous réjouissons de la démarche de transparence à propos de l’attaque du 14 février à Ngarbuh, avec la publication du rapport d’enquête », a fait savoir la représentation américaine au Cameroun.

Les Américains disent accueillir « la décision de demander des comptes aux personnes soupçonnées d’avoir mené cette action et d’avoir tenté de la dissimuler ».

Les Etats-unis font partie des partenaires du Cameroun qui avaient demandé des comptes au gouvernement. Washington avait alors exigé une enquête impartiale sur ces évènements.

Crise anglophone : le gouvernement reconnaît un massacre de l’armée

La présidence de la République admet une bavure de soldats qui a couté la vie à une vingtaine de personnes le 13 février 2020 dans la région du Nord-ouest en proie à une crise séparatiste.

Bavure connue sous le nom de « massacre de Ngarbuh ».

Ci-dessous, l’intégralité du communiqué de la présidence de la République du Cameroun.

communique_ngarbuh_fr_21.04.2020

Cameroun-Massacre de Ngarbuh : des militaires aux arrêts

Deux colonels et sept hommes de rang sur la sellette. Des Bororos armés seraient en fuite.

Une commission d’enquête partie de Yaoundé quelques jours après le massacre a entendu plusieurs militaires en poste dans la région du Nord-ouest du Cameroun.

Le groupe constitué, entre autres, d’éléments de la Sécurité militaire (Semil) avait pour mission de faire la lumière sur ce qui s’est passé à Ngarbuh le 14 février 2020.

D’après des informations que journalducameroun a eues du mal à confirmer, sept militaires de rang et deux colonels ont intéressé les enquêteurs.

Les premiers éléments d’enquête indiquent qu’il y a bien eu un accrochage entre l’armée et des séparatistes dans la zone.

Seulement, un groupe de militaires accompagnés de Bororos armés ont décidé de mener plus tard une opération punitive contre un village soupçonné d’aider les séparatistes. Ceci à l’insu de leur commandement.

Les combattants Bororos qui ont participé à cette opération seraient par ailleurs en fuite. Les soldats et les deux officiers supérieurs ont été transférés à Yaoundé.

Le 14 février 2020, à Ngarbuh petit village de la région de l’Ouest du Cameroun, une attaque fait des morts. 22 selon l’Onu, dont 14 enfants.

L’armée est accusée du massacre. Le gouvernement se défend et pointe une opération contre une base séparatiste qui a abouti à la mort de 7 « terroristes ». L’incendie qui serait déclenché à la suite des combats a brulé des maisons et tué cinq personnes.

Ce que dément un récent rapport de Human Right Watch qui accuse des militaires et des Bororos armés d’avoir mené une opération punitive contre un village. Le Bilan de l’On fait état de 21 morts, dont 13 enfants et une femme enceinte.

Dans une réponse à ce rapport, le gouvernement a annoncé le 28 février, la création d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Elle a huit jours pour rendre sa copie.

Cameroun : Human Rights Watch accusé de complicité avec les terroristes

S’exprimant sur  le récent rapport de l’ONG des Droits de l’homme à propos du massacre de Ngarbuh dans le Nord-ouest,  le ministre de Communication a rejeté le contenu de ce document. René Sadi dénonce sa partialité et les accointances entre son auteur et les milieux terroristes.

L’Organisation non gouvernementale « Human Rights Watch » a publié le 25 février 2020, un rapport accablant contre les Forces de défense et de sécurité, intitulé : «Cameroun : Massacre de civils dans la région séparatiste.»  Le document accuse les militaires et des membres de l’ethnie peule Mbororo d’être à l’origine de la mort d’une vingtaine de personnes, dont une femme et treize enfants dans la nuit du 14 février dernier à Ngarbuh dans le Nord-ouest du pays. Deux jours après la sortie de ce rapport, la réponse du gouvernement par le biais de son porte-parole.

L’Etat du Cameroun rejette en bloc les allégations d’Human Rights Watch et rappelle que le président de la République a instruit une enquête qui fera la lumière sur ce drame. « Alors que l’enquête est en cours, l’ONG « Human Rights Watch », à l’instar de plusieurs autres groupes revendiquant le statut d’activistes politiques ou de défenseurs des droits humains, s’est empressée de publier un bilan erroné de ce regrettable incident, tout en décrivant avec force détails et de façon fantaisiste, les péripéties supposées de l’enchaînement des faits, ainsi que les auteurs présumés, sans avoir effectué la moindre descente sur le terrain, ni une quelconque investigation », s’insurge le ministre camerounais de la Communication.

Le gouvernement accuse l’ONG  Human Rights Watch d’avoir pris parti pour « les terroristes sécessionnistes ».  René Emmanuel Sadi révèle à ce sujet que : « le Gouvernement camerounais détient en effet depuis quelques jours, des preuves irréfutables établissant des liens entre d’une part, Madame Ilaria Allegrozzi, présentée comme chercheuse senior au sein de l’ONG « Human Rights Watch », auteur du rapport biaisé incriminant les Forces Armées Camerounaises, et d’autre part, de nombreux terroristes sécessionnistes qui mettent régulièrement à sa disposition et à sa demande, depuis le début de la crise dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des photographies, des vidéos, ainsi que des informations sur leurs diverses abominations, afin que celles-ci servent plutôt d’arguments à charge contre nos Forces de Défense et de Sécurité. »

 

Ilaria ALLEGROZI

La preuve en conviction serait des échanges téléphoniques entre Ilaria Allegrozzi l’auteur du rapport, et le nommé NFOR YACUBU, dont l’interpellation a eu lieu le 24 février tel que l’indique le ministre de la Communication. « Plusieurs de leurs échanges par messages téléphoniques, cette dernière demande au terroriste, alors présenté comme un spécialiste du trucage d’images destinés à la propagande sécessionniste, au-delà de tous les crimes, violences et trafics illicites auxquels il se livre au quotidien, « de lui fournir autant que possible, en les fabriquant de toute pièce, des documents visuels, photographies et vidéos, montrant les Forces Camerounaises de Défense et de Sécurité en train de commettre des violences sur des civils» », témoigne René Sadi.

Il conclut en disant : « Voilà donc comment fonctionne cette terrible usine à mensonges montée par Madame Ilaria ALLEGROZI, et dont « Human Rights Watch » se sert de façon ignoble, dans un objectif de stigmatisation systématique des Forces Armées Camerounaises, et partant, de déstabilisation de nos Institutions ».