RDC: division et colère au lendemain du massacre de civils

Trois jours de deuil national ont été décrétés en République démocratique du Congo, après la mort de 42 civils à Béni. Le président Kabila était lundi à Goma où se tient une réunion de sécurité

Le massacre de plusieurs dizaines de civils dans la nuit de samedi à dimanche à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), attisait lundi la contestation contre le président Joseph Kabila, alimentant un climat politique déjà tendu à quelques mois de la fin de son mandat officiel.

Dimanche, un porte-parole de l’armée a imputé cette tuerie aux rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF), accusés d’être les principaux responsables d’une série de massacres qui ont fait plus de 650 morts dans la région de Beni depuis octobre 2014.

M. Kabila était lundi à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, où se tient une réunion de sécurité. Il devait ensuite se rendre à Beni. Le Premier ministre Augustin Matata devait faire de même, accompagné d’une délégation d’officiers militaires.

Selon un nouveau bilan donné lundi par la société civile de Beni, ville de la province du Nord-Kivu, ce sont 51 civils qui ont été « tués à la machette ».

Un bilan contesté par les autorités. Dimanche, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende avait annoncé un bilan officiel de 36 morts. Quelques heures plus tard, le maire de Beni évoquait 42 victimes. Interrogé lundi, M. Mende estimait que la société civile avançait un bilan qui « n’est pas objectivement vérifiable ».

Lundi, au premier des trois jours de deuil national décrété par le gouvernement, alors que les drapeaux étaient mis en berne, les Congolais se montraient amers.

Dès dimanche, une centaine d’habitants de Beni avaient exprimé leur colère en scandant des slogans hostiles au gouvernement et au président Kabila qui avait promis, 72 heures plus tôt, de tout mettre en oeuvre pour « imposer » la paix et la sécurité à Beni.

Signe de défiance ultime, certaines familles ont même refusé de placer leurs défunts à la morgue, préférant « organiser leur deuil en privé et refusant que le gouvernement les enterre alors qu’il ne les avait pas sécurisés de leur vivant », déclarait lundi Teddy Kataliko, membre de la coordination de la société civile de Beni.

Inaction coupable
Côté politique, l’ambiance n’était pas meilleure lundi, certains opposants réclamant la démission du pouvoir en place.

Le Front citoyen 2016, une plate-forme opposée à tout report de la présidentielle – censée se tenir cette année, mais devenue hautement improbable – note « avec regret que le président Kabila et son gouvernement ont totalement échoué à ramener la paix dans cette région ». Par conséquent, conclut-il, le chef de l’État doit « démissionner ».

La plate-forme va encore plus loin. Elle suggère que M. Kabila « pourrait être le véritable responsable de l’insécurité » à Beni, afin de « pérenniser une terreur quasi-généralisée dans plusieurs coins du pays » alors que les « Congolais attendent la fin de son régime, et l’avènement de la première alternance démocratique au sommet de l’État ».

L’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, dénonce de son côté l’« inaction coupable de nos dirigeants », ajoutant sur Twitter: « Il est temps d’agir ».

Exilé à l’étranger depuis mai, officiellement pour s’y faire soigner, M. Katumbi, poursuivi par la justice congolaise, craint surtout pour sa sécurité, les autorités congolaises ayant promis de l’arrêter dès son retour au pays.

Dans le clan présidentiel, on proteste contre ces mises en cause. « Instrumentaliser à des fins politiciennes la plaie fraîche que porte encore Beni est tout simplement déplorable », a déclaré sur Twitter le président de l’Assemblée nationale et chef de la Majorité présidentielle (MP), Aubin Minaku.

Les Etats-Unis condamnent « dans les termes les plus forts cette horrible attaque et (continueront) de soutenir tous les efforts pour mettre un terme aux violences en cours dans l’est du Congo », a déclaré lundi Elizabeth Trudeau, porte-parole du département d’Etat.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat s’achève le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais l’opposition le soupçonne de man uvrer pour s’accrocher à son poste, quitte à reporter la présidentielle.

Le gouvernement congolais et la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) attribuent la succession de massacres de la région de Beni aux rebelles des ADF. Une thèse partiellement remise en cause par un récent rapport de l’Université de New York, selon lequel les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité, mais au côté d’autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l’armée régulière.

Des scènes de tensions à Béni alors qu’une victime est transportée à l’hôpital après des violences, le 15 août 2016.
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Des centaines de personnes massacrées par Boko Haram et brutalisées par les forces de sécurité

Par Amnesty International

Boko Haram a massacré près de 400 civils dans le nord du Cameroun. Les forces de sécurité, par une réaction brutale et des conditions de détention inhumaines, ont provoqué des dizaines d’autres morts, écrit Amnesty International dans un rapport rendu public mercredi 16 septembre.

Basé sur trois missions de recherche en 2015, le rapport intitulé Cameroun. Les droits humains en ligne de mire. La lutte contre Boko Haram et ses conséquences, décrit comment Boko Haram a tué au moins 380 civils depuis janvier 2014.

En réponse, les forces de sécurité camerounaises ont attaqué des villages, détruisant des maisons, tuant des civils et arrêtant plus de 1 000 suspects, dont certains n’étaient âgés que de cinq ans. Des événements graves, notamment la mort de 25 personnes en garde à vue, n’ont donné lieu à aucune enquête sérieuse. On est toujours sans nouvelles de plus de 130 personnes.

«Boko Haram a exporté sa violence au Cameroun, et les civils sont de plus en plus souvent en ligne de mire. Boko Haram a tué sans distinction, détruit des biens civils, enlevé des gens et utilisé des enfants pour des attentats-suicides. Ces crimes de guerre ont provoqué une peur et des souffrances indicibles chez les civils», a déclaré Alioune Tine, directeur pour l’Afrique centrale et de l’Ouest à Amnesty International.

Boko Haram a exporté sa violence au Cameroun, et les civils sont de plus en plus souvent en ligne de mire. Boko Haram a tué sans distinction, détruit des biens civils, enlevé des gens et utilisé des enfants pour des attentats-suicides. Ces crimes de guerre ont provoqué une peur et des souffrances indicibles chez les civils.

Alioune Tine, directeur pour l’Afrique centrale et de l’Ouest à Amnesty International: «Dans le même temps, tout en offrant une protection nécessaire aux civils, les forces de sécurité camerounaises ont commis de graves violations dans leur réponse aux atrocités de Boko Haram. Elles ont tué illégalement des civils ou ont utilisé la force de façon excessive. Des gens ont été arrêtés arbitrairement, et de nombreuses personnes ont été détenues dans des conditions inhumaines, ce qui a entraîné des dizaines de morts.»

Les crimes de guerre de Boko Haram
Depuis la mi-2014, les combattants de Boko Haram ont attaqué des dizaines de villes et villages dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, tuant et enlevant des civils, brûlant des centaines de maisons et pillant du bétail et d’autres biens.

Le 15 octobre 2014, au cours d’un raid, ils ont abattu ou égorgé au moins 30 personnes dans la ville frontalière d’Amchidé. Un témoin a déclaré à Amnesty International: «J’ai vu les combattants de Boko Haram brutalement trancher la gorge d’au moins deux de mes voisins».

Le 17 avril 2015, plus de 100 combattants de Boko Haram ont pris d’assaut la ville de Bia, tuant 16 civils, dont deux enfants.

Un témoin a raconté à Amnesty International comment les insurgés ont incendié plus de 150 maisons: «Quartier après quartier, ils ont tué des gens et ont tout brûlé.»

Depuis juillet 2015, une série d’attentats-suicides commis par des adolescentes qui n’avaient parfois que 13 ans ont fait plus de 70 morts. Trente-trois civils ont été tués et plus de 100 autres blessés dans trois attentats-suicides à Maroua, les 22 et 23 juillet 2015.

La réaction brutale des forces de sécurité
Depuis 2014, les forces de sécurité camerounaises ont arrêté et détenu plus de 1 000 personnes soupçonnées de soutenir Boko Haram. La plupart ont été arrêtées lors d’opérations de «ratissage» où les forces de sécurité ont encerclé des dizaines, voire des centaines, d’hommes et de garçons. La majorité d’entre eux sont détenus dans des conditions déplorables à la prison de Maroua. La surpopulation, l’insalubrité et le manque de soins de santé adéquats ont causé la mort d’au moins 40 prisonniers entre mars et mai 2015.

Quand Amnesty International a visité la prison de Maroua en mai 2015, il n’y avait pas d’eau courante et on dénombrait moins de 20 latrines pour plus de 1 200 personnes. Lors d’une visite dans un hôpital où des prisonniers malades se trouvaient à la même période, les chercheurs d’Amnesty International ont constaté que les patients, souffrant de malnutrition sévère, étaient logés dans une chambre crasseuse, avec au moins trois détenus à moitié nus dormant sur le sol, dont l’un dans ses excréments. Des travaux destinés à accroître la capacité de la prison ont été lancés, mais il faudra plusieurs mois pour les terminer.

Lors des opérations de sécurité, les militaires ont utilisé une force excessive ou meurtrière. À l’occasion d’une opération de ratissage, au moins huit personnes, dont un enfant, ont été tuées, et plus de 70 bâtiments ont été incendiés dans les villages de Magdeme et de Doublé, le 27 décembre 2014.

Un témoin a expliqué à Amnesty International: «Les soldats ont tiré dans la maison. Ma s ur et sa petite fille de sept ans ont été tuées alors qu’elles se cachaient sous le lit. Ma s ur a reçu une balle sur le côté droit de la tête, et sa fille a été touchée au cou.»

Des images et photos satellite confirment l’ampleur des destructions causées par les forces de sécurité et décrites par des dizaines de témoins.

Outre les morts et les destructions, au moins 200 hommes et garçons ont été arrêtés lors de cette opération. Ils ont été emmenés au siège de la gendarmerie de Maroua et enfermés dans deux pièces où beaucoup sont morts pendant la nuit. Près de trois mois après les faits, les autorités ont déclaré que 25 personnes avaient perdu la vie dans des cellules de fortune, mais n’ont pas révélé l’identité des victimes, la cause de leur mort, ou l’emplacement de leur corps. Alors que 45 des personnes arrêtées ont été emmenées à la prison le jour suivant, au moins 130 des hommes et des garçons arrêtés dans les deux villages sont toujours portés disparus.

«Il est inacceptable que, près de neuf mois après l’arrestation de 200 hommes et garçons, la plupart de leurs proches ne sachent toujours pas s’ils sont vivants ou morts. Une enquête approfondie, impartiale et indépendante est nécessaire pour déterminer ce qui est arrivé, et obliger les responsables à rendre des comptes», a déclaré Alioune Tine.

«Les attaques de Boko Haram sont épouvantables, et il faut faire plus pour protéger les civils et traduire tous les coupables de ces crimes devant la justice. Il est toutefois choquant qu’une armée censée protéger les civils contre Boko Haram ait elle-même commis des atrocités. Les crimes commis par toutes les parties doivent faire l’objet d’enquêtes immédiates et impartiales».

Complément d’information
Plus de 160 personnes ont été interviewées pour le rapport. Amnesty International a mené trois missions de recherche dans le nord du Cameroun en février, mars et mai 2015, ainsi que des recherches complémentaires de juin à août 2015. Les personnes interrogées sont des victimes et des témoins d’attaques perpétrées par Boko Haram et les forces de sécurité camerounaises, mais aussi des représentants du gouvernement (dont le ministre de la Justice), des membres des forces de sécurité, des journalistes, des défenseurs des droits humains, des diplomates, des travailleurs humanitaires et divers autres experts.

Au vu des éléments de preuve réunis jusqu’à présent, Amnesty International estime qu’un conflit armé interne a lieu dans la région-ledit conflit serait une extension de celui du nord du Nigeria-et que le droit international humanitaire doit par conséquent être appliqué.

Le 20 décembre 2014, les forces de sécurité ont attaqué des écoles coraniques de la ville de Guirvidig, arrêtant 84 enfants, dont 47 avaient moins de 10 ans et le plus jeune était âgé de cinq ans. Les autorités affirment que les écoles en question servaient de couverture à des camps d’entraînement de Boko Haram. Les enfants ont été détenus pendant plus de six mois sans avoir accès à leurs familles, avant d’être libéré en juin 2015.

Boko Haram se désigne désormais comme «Province de l’État islamique en Afrique de l’Ouest». Le président du Cameroun a déployé au moins 2 000 soldats du Bataillon d’intervention rapide (BIR) aux côtés des forces du Bataillon d’infanterie motorisée (BIM) pour lutter contre les violences de Boko Haram. En juillet 2015, Amnesty International a écrit aux autorités camerounaises pour solliciter des commentaires sur ses observations, mais elle n’a pas reçu de réponse.


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Témoignage sur les massacres de l’armée française au Cameroun

Par L’Association Kamerunaise des anciens résistants, Akar

Après la dissolution de l’Upc, le Kamerun a plongé dans un bain de sang imprévu, plus particulièrement dans les régions natales des principaux dirigeants de l’Upc à savoir: la Sanaga Maritime, région natale de Ruben Um Nyobe, secrétaire général, fondateur N°1 de l’Upc, la région natale de Dr Félix Roland Moumié, premier président national de l’Upc, Kingué Abel et Ouandié Ernest 1er et 2e vice-président de l’Upc et Kamsu Innocent, trésorier général de l’Upc. Viennent s’y ajouter les régions du Mungo, du Mbam, de Tcholiré, une partie du Centre et quelques villages du Nord etc.

Tous les Kamerunais confondus, soupçonnés d’être de l’Upc, de faire partie de la famille ou d’être amis d’un upéciste, étaient arbitrairement arrêtés. La majeure partie des capturés surtout ceux qui avaient des biens matériels et financiers étaient automatiquement exécutés sans aucun jugement et leurs biens pillés. Quand les prisonniers atteignaient un nombre de plus de 10, ils étaient considérés comme un encombrement inutile. Ils étaient soit brûlés vifs dans les fûts d’acide ou dans une maison de campagne, soit jetés dans une chute d’eau ou dans un fleuve les yeux bandés. Il y a eu également des cas ou des femmes, des enfants et des vieillards ont été regroupées, enfermés dans des maisons qui ont été ensuite incendiées.

Pour diaboliser davantage l’Upc, l’armée de domination française décapitait certain de ces responsables et exposait leurs têtes dans les principaux carrefours des villages et des villes. Non contente de cette exposition macabre, elle contraignait la population et surtout les membres des familles des victimes à cracher sur eux et à leur lancer les cailloux. Quel cynisme!

Vers la fin de l’année 1955, face à des poursuites et des tueries impitoyables et incontrôlables des citoyens par l’armée de domination française, les dirigeants de l’Upc et de ses organisations alliées réussissent à se retrouver en majorité et à s’exiler à Kumba de l’autre côté du fleuve Mungo, dans la partie du Kamerun sous la domination anglaise.

De 1955 à 1958, la chasse à l’homme Kamerunais et les tueries à grande échelle allaient sans cesse croissantes. Les citoyens étaient poursuivis jusque dans les Etats frontaliers du Kamerun, ceci sous le regard indifférent et complice de l’Onu sur qui l’Upc comptait vainement.
Face à ce calvaire du peuple Kamerunais tout entier, les dirigeants et militants de l’Upc en exil à Kumba sont obligés d’aboutir à la création du One Kamerun (OK) en 1957 avec pour mission de prendre la relève de l’Upc dissoute et de conduire la révolution sur toutes ses formes.

Les massacres perpétrés tous les jours par les forces de domination françaises ont continué leur cours dans notre pays et on abouti le 13 septembre 1958 à l’assassinat de Ruben Um Nyobe, secrétaire général fondateur principal de l’Upc avec 06 de ses 12 compagnons sans armes, dans leur cachette à Boumnyebel en Sanaga Maritime.

En 1959, l’Upc et le OK ont amèrement constaté:
.la non-réaction objective de l’Onu face au calvaire des Kamerunais, malgré les multiples pétitions et requêtes formulées et présentées à son assemblée générale où avaient participé personnellement les dirigeants de l’Upc et de OK.

.Que par ailleurs le Conseil de sécurité de l’Onu dont la France est un membre influent n’était autre chose qu’un état-major international de l’Occident pour la colonisation et l’exploitation abusive du Kamerun et du continent africain en général.

Ainsi, l’Upc et le OK, ne pouvant supporter les bras croisés les contraintes à l’exil, décident avec le soutien de la jeunesse, de la création d’une armée de riposte qui vit le jour le 10 juin 1959 sous la conduite du commandant Singap Martin et son adjoint Momo Paul. Cette armée dénommée «l’Armée de Libération Nationale du Kamerun» l’Alnk lance un mois après, des contre-offensives dont la première eut lieu le 27 aout 1959 dans la plupart des villes et villages du pays.

La guerre de libération nationale progressait de victoires en victoires dans les guérillas urbaines des grandes villes et dans les affrontements des combats rangés des campagnes. La riposte farouche de l’Alnk avait abouti à la libération de la grande partie de la région bamiléké qui est restée sous son contrôle de 1959 à 1962.
Les premières victimes dans les rangs de l’Anlk, furent des fusillés publics au poteau à Bafoussam. Il s’agit:

.du commandant Simo Pierre, membre fondateur de l’Alnk et commandant de la région de l’Ouest
.du commandant Fondjou, adjoint du commandant Simo Pierre
.de Kwetche, Tchouambou, Tabouguia, tous membres du bureau du commandement de l’Ouest.

C’est à partir de ce moment que l’armée française étouffée par la contre-offensive généralisée de l’Alnk dans la majorité des villes et villages du pays décrète la terre brûlée. Des camps de concentration sont construits, des villages entiers sont incendiés, les populations sans abri, sont bombardées au Napalm par des chasseurs venant tous les après-midis du Congo Brazzaville et du Tchad. Elle n’oublie pas de créer des oppositions africaines en commettant des crimes dans le village natal de Momo Paul et en les signant de Singap Martin et vice-versa.

Les camps de concentration, les carrefours des têtes coupées, les chutes d’eau, les ravins, les forêts et les montagnes suscités, ainsi que les fosses communes où des Kamerunais furent ensevelis sont pour la plupart restés intacts jusqu’à nos jours. En attenant les enquêtes les plus détaillées au moment opportun, les principales régions qui contiennent les plus grands sites, les plus grandes fosses sites, les plus grandes fosses communes et les carrefours publiquement renommés carrefour d’exposition des têtes en ce moment sont les suivantes.

A Douala
-une petite brousse proche de l’aéroport international surnommée bois des singes
-la petite forêt de Badabang aujourd’hui devenu un quartier mais moins peuplé
-les fleuves Wouri et Dibamba où ils jetèrent les citoyens tantôt assassinés, tantôt vivants, attachés dans les sacs vides du riz
-la petite île de Dibombari destinée à des exécutions clandestines etc.

A Yaoundé
-la petite montagne située derrière l’actuel hôpital des handicapés
-la brousse de Mbankomo à 20 km de Yaoundé sur la route Yaoundé-Douala

A Eseka
-la machine pour broyer les upécistes
-le ravin après le péage d’Eseka etc.
Dans le Moungo et le Haut Nkam
-Nkougna au pied du mont Lonako
-Le sommet du mont Manengouba
-Le flanc du mont Koupé
-La petite montagne mineral de Ndjoungo d’où présentement on exploite de la pouzzolane
-la chute Ekom Nkam dans le fleuve Haut-Nkam
-les montagnes de la Moumé et de Kékem

A Bafoussam
-la chute de la Mifi sur la route de Mbouda où ils jetèrent les citoyens les yeux bandés
-le carrefour des maquisards où il y eut l’exposition des têtes coupées
-le mont Batié
-Baham et Bahouang
-les rochers de Badenkop
-le lac perdu de Bangou
-les montagnes de Bachingou

Dans le Nde
-le fleuve Noun de Bagangté
-la ville de Tonga où ils enterrèrent les citoyens Kamerunais
-la chefferie de Bandrefam

Dans la Menoua
-l’ancienne gare routière de Dschang
-l’actuel marché de Fokoué qui est construit sur une fosse commune
-le marché de Bamendou etc.

Nous citons en plus quelques-uns des villages où les Kamerunais mouraient de famine par centaine chaque semaine, dans des camps de concentration.

Dans la Sanaga Maritime
-Ngambe
-Boumnyebel
-Bot Makak
-Ndom
-Edea
-Eseka
-Yabassi

Dans le Ndé
-Bazou
-Tonga

Dans la Menoua
-Fokoué
-Bamendou
-Bansoa
-Mbouda
-Bamedjeuh
-Santchou

Dans la Mifi
-Bamendjou
-Bagnem
-Badenkop
-Bangou
-Bandrefam
-Batié
-Baham

La fausse indépendance en question est gérée par la France à travers ses néo-colons installés au pouvoir au Kamerun.

Dans le Mbam
-Bokito
-Bafia
-Ombessa

Dans le Moungo
-Manjo
-Nlohé
-Penja
-Loum

Dans le Haut-Nkam
-Kékem
-Banja
-Moumé

Dans le Sud-Ouest
-Tombel et bien d’autres villes que nous citerons le moment venu.

Permettez-nous en plus de vous présenter une première liste non exhaustive ci-jointe des principaux dirigeants de l’Upc du OK et de l’Alnk assassinés par les Français pour la cause sacrée de la réunification et de l’indépendance du Kamerun.

C’est dans cette situation que le peuple kamerunais a continué une vie de calvaire et de l’enfer sur terre pendant plus de 12 années de lutte, de 1948 à 1960. Cette dernière année où, par la complicité voilée de ses alliés à l’Onu et au conseil de sécurité, qui à 90 % étaient patrons et uniques décideurs, la France s’arrange à nous tromper en accordant une sorte d’indépendance fictive à une partie de notre pays et en installant elle-même ses marionnettes au pouvoir.

La fausse indépendance en question est gérée par la France à travers ses néo-colons installés au pouvoir au Kamerun. Ahidjo installé dictatorialement par la force des armes devait s’organiser pour simuler une sortie du colonialiste Français par la grande porte et favoriser son retour par la petite porte. Cette présence «indirecte» du colonialisme Français dans la vie économique, politique et sociale des Kamerunais leur a posé de sérieux préjudices dont ils paient jusqu’à nos jours les pots cassés et les paieront encore pour très longtemps.

Un mois seulement après la proclamation illégale de la dite indépendance, la preuve de la confiscation de l’indépendance économique, politique et sociale par la France saute aux yeux de tous. Ahmadou Ahidjo immédiatement au pouvoir signe des accords militaires avec la France pour une longue durée en termes d’années.

C’est fort de ces accords que l’armée coloniale française a amplifié les massacres sans pitié de la population Kamerunaise, sans relâche jusqu’à la fin du régime d’Ahidjo en 1982 : soit en plus 22 ans de tueries aveugles sous la protection des ailes du néo-colonialiste Ahmadou Ahidjo. Ce qui fait au total 34 ans de massacre et de génocide de l’administration française au Kamerun, c’est-à-dire de 1948 à 1982.

La seconde preuve est le fait que la proclamation de l’indépendance le 1er janvier 1960 par Ahidjo qui était contre l’indépendance des Etats africains a eu lieu contre la volonté de l’Upc, seul demandeur de la réunification et de l’indépendance à l’Onu et à la France. Ceci étant, quelques jours après l’installation illégale d’Ahidjo par la France, la guerre contre l’Upc redouble d’intensité par les bombardements massifs de la Sanaga Maritime et de la région Bamiléké.

La stratégie de la France en matière de colonisation indirecte du Kamerun à partir d’une fausse indépendance dirigée par un gouvernement néocolonial, rentre ainsi en application par une guerre de terre brûlée dans plusieurs villes et villages du pays.

Les grands massacres mondialement connus après cette fausse indépendance sont les suivants:
1.L’incendie du quartier Congo en plein centre-ville de Douala qui s’est soldé par 600 morts en 1960. Ce jour de 13 heures à 15 heures le quartier Congo est encerclé, l’essence est pulvérisée par les hélicoptères sur les toits des maisons. Tous ceux qui ont l’occasion de s’échapper sont soit mitraillés par les soldats français et tchadiens soit massacrés par les flèches empoisonnées distribuées à nos frères trompés et corrompus du Nord. Les vieillards et les femmes portant les bébés au dos sont jetés sans pitié, vifs, soit dans les puits soit dans les WC. C’est précisément à 15 heures que les militaires accompagnés de nos frères nordistes ont commencé à mettre le feu de tous les côtés sur les maisons préalablement pulvérisées d’essence, tandis que la gendarmerie et la police sous la conduite du Commissaire Leroux abattaient les sorties du quartier. Un détachement des pompiers commandé par un bout d’homme français est arrivé cinq minutes après, accompagné de plusieurs citernes d’essence qu’ils ont pulvérisée sur les maisons en dur résistantes au feu.

2.Le «train de la mort» dont plus de 80 détenus sont morts en 1962 dans les wagons marchandises hermétiquement verrouillés entre Douala et Yaoundé.

3.Les massacres par bombardement au Napal des villages entiers de la Sanaga Maritime et du pays Bamiléké. Voici un témoignage d’un journal français dénommé L’événement du JEUDI 16 au 22 mai 1991 signé Pascal Krop citation: «Chers lecteurs lisez et méditez. La France à peu qu’au cours du grand déballage, elle donne les raisons profondes qui l’ont poussée à transformer l’Ouest du Cameroun en une boucherie humaine avec bien sur la complicité d’Ahmadou Ahidjo. Rien qu’entre 1962 et 1964, 300 000 à 400 000 camerounais ont été massacrés à Dschang. Foumban, Kumba, Bamenda, Bafang et autres. un vrai génocide type Shaba et Chatila au Liban».

4.Deux ans après l’assassinat barbare de Ruben Um Nyobe secrétaire général de l’Upc le 13 septembre 1958, suit l’assassinat du Dr Félix Roland Moumié président de l’Upc le 03 novembre 1960 neuf mois seulement après l’indépendance voilée octroyée parla France et l’Onu. Il est assassiné par empoisonnement de la main-rouge occidentale à Genève en Suisse par l’intermédiaire d’un prétendu journaliste nommé William Bethel.

5.L’assassinat du commandant Singap martin et du commandant Momo Paul chef et chef adjoint de l’Emg de l’Alnk en 1963.

6.L’assassinat du commandant Ntankeu Noé, chef d’état-major provincial du Littoral et ses adjoints fusillés publiquement au poteau électrique en 1964 en plein centre ville de Douala dans le quartier Congo préalablement incendié en 1960.

7.L’assassinat d’Osende Afana et ses compagnons, tous membres du secrétariat administratif de l’Upc. Sa tête coupée le 15 mars 1966 est emportée de Mouloundou à Yaoundé comme cadeau à Ahidjo.

8.Les massacres de Tombel qui se sont soldés par plus de 500 morts en 1967

9.Le procès du coup d’Etat et de la rébellion qui ont conduit à la condamnation à mort de Mgr Dongmo et à l’assassinat le 15 janvier 1971 de Ouandjé Ernest, deuxième vice-président de l’Upc, fusillé sur le poteau à Bafoussam avec son compagnon Wambo Le Courant.

10.Sans oublier l’incendie du village Saré du Mahoundé du Nord où le chef Amadou Mahoudere fut tué avec sa famille, ainsi que tous les habitants de son village. Celui-ci fut soupçonné d’être nationaliste, en concurrence avec Ahidjo. Devant ce soupçon Pierre Messmer gouverneur de la France d’outre mer de l’époque joue le tour en faveur d’Ahidjo et ordonne l’assassinat du chef et l’incendie de tout son village.

Voilà les quelque massacres après l’indépendance voilée du Kamerun en 1960, massacres bien connus de l’opinion internationale. Selon certaines sources à vérifier le moment venu, les premiers chiffres officiellement recensés des massacres et des morts de 1955 à 1960 s’élèveraient à plus de 1 420 000 victimes, sans compter ceux qui sont morts regroupés et calcinés dans les maisons, des morts par torture discrètes à des balançoires et des assassinats isolés commis par les soldats isolés, parfois pour s’accaparer des biens matériels et financiers. Quant à ce qui concerne les biens détruits ou volés, aucune idée pour le moment. Seuls les rescapés de chaque village auront dans l’avenir à les déterminer, chacun en ce qui le concerne.

Tout compte fait, on estime que des milliards de francs en espèces et des centaines de millions de maisons de bétail et des biens matériels des citoyens Kamerunais ont été pour la plupart volés et certains détruits par l’armée française de domination à chacun de leur passage criminel. Ici s’arrête pour le moment, la description de quelques massacres perpétrés après l’indépendance voilée du Kamerun et l’installation dictatoriale d’Ahidjo au pouvoir par les français.

On estime que des milliards de francs en espèces et des centaines de millions de maisons de bétail et des biens matériels des citoyens Kamerunais ont été pour la plupart volés et certains détruits par l’armée française de domination à chacun de leur passage criminel.

Les crimes contre l’humanité commis par les Nazis et dont les coupables sont jusqu’à ce jour recherchés à travers le monde entier, jugés et condamnés, sont-ils si différents de ceux perpétrés par l’administration coloniale française au Cameroun? La Haute Cour de Justice daignerait porter un regard plus attentif sur les frais ci-dessus exposés.

1-La situation misérable des rescapés anciens résistants de l’Upc et du OK sous le régime néocolonialiste représenté par Ahidjo puis par Paul Biya
Permettez-nous de vous certifier que les Anciens Résistants, rescapés des massacres ci-dessus décrits, qui ont tout sacrifié dans la lutte pour la réunification et l’indépendance du Kamerun ont été marginalisés premièrement par Ahidjo de 1960 à la fin de son régime en 1982, et présentement par Biya depuis sa nomination par la France en remplacement d’Ahidjo révoqué de ses fonctions en 1982. Quelque 20 % des veuves et un grand nombre d’orphelins sont encore vivants mais dans des conditions de vie économique misérables, car sans emploi.
Le régime Biya a bel et bien réhabilité les héros de l’indépendance, l’Upc et le OK mondialement reconnus comme seuls artisans et seuls détenteurs de l’histoire réelle du pays sont bel et bien ré-légalisés mais dans quelle condition de fonctionnement et dans quel style de démocratie?

Ce qu’on n’arrive pas à comprendre est que, ce même régime prend soin de la vie des anciens combattants de la libération de la France et ne songe à rien pour les anciens résistants de la libération du Kamerun qu’il gouverne. Bien au contraire, il ne rêve que de la destruction complète de ces partis martyrs au profit de la France en y créant des oppositions africaines. Ces partis qu’il devait pourtant entretenir comme ses diamants.

Tous nos anciens résistants, certains sortants d’un long emprisonnement et d’autres de plusieurs années d’exil, vivent aujourd’hui misérablement dans les rues du pays libéré au prix de leur sacrifice physique et du sang de leurs compagnons. Les handicapés, pieds et mains coupés par la guerre de libération nationale, ainsi que des traumatisés mentaux de la misère vivent leur vie alimentaire dans les poubelles d’Hysacam de chaque ville du Kamerun. Plus de 50 % des surmenés et des fous au Kamerun sont des anciens résistants de la lutte de libération nationale du Kamerun. Ils sont arbitrairement marginalisés et abandonnés dans les rues du pays par un régime qui s’engraisse des fruits du sacrifice de ces misérables libérateurs.

Ce qu’il faudrait savoir de plus est que les anciens résistants, les veuves et les orphelins de la guerre de libération du Kamerun qui sont encore solides ont passé 40 ans de leur vie dans des maquis, dans des prisons et en exil sans avoir la possibilité d’étudier comme ceux qui s’engraissent aujourd’hui en piétinant ces misérables héros pourtant recherchés avec la torche dans d’autres pays. Aujourd’hui le Kamerun face à la situation des sans diplômes et des sans emplois, les anciens résistants font partie à 50 % des chômeurs misérables du pays. Ils n’ont non plus d’habitation et font partie à plus 40 % des mendiants souvent rencontrés à des carrefours et devant la majorité des mosquées des villes et villages du pays à la recherche a tout prix du pain quotidien.

Le OK et l’Akar voudraient profiter du présent mémorandum pour lancer un appel pathétique aux organisations internationales, aux représentations diplomatiques et à toutes les bonnes volontés pour venir en aide aux anciens combattants de la libération du Kamerun qui meurent à petit feu dans les rues de notre pays.

2-La demande des pourparlers pacifiques avec la France pour réparation des préjudices subis par le peuple Kamerunais.
Depuis 1955 le peuple Kamerunais souffre, victime de multiples types de crimes contre l’humanité qui ont été commis dans leur pays par la France tant dans le passé que dans le présent.

Selon les constats en cours en ce 21e siècle, les peuples de la nouvelle génération n’ont plus besoin de la guerre qui ne fait que détruire. Ils ne sollicitent aujourd’hui en majorité que la vie dans la paix, l’amour et l’entente dans une franche collaboration entre les peuples, indifféremment des races, des convictions politiques ou religieuses.

Ce que nous devons en plus savoir concerne la présente génération inculte, dépourvue de formation et d’information comme notre génération primitive et inculte des années 40 à 50. La misère et la souffrance connues par les générations passées et relatées à la génération actuelle, plus la crise qu’endure celle-ci, constituent pour elle une vraie école de savoir et d’intelligence. Ces difficultés ont permis de savoir tout sur les causes profondes de centaines d’années de vie misérable, d’effusion de sang des innocents, de divisions, de guerres inter régionales et de pauvreté accrue d’un continent comme le nôtre, un continent pourtant reconnu comme un paradis sur terre dans le monde.

C’est dans le souci de sauver l’actuelle génération et celles à venir contre une prochaine guerre quelconque de vengeance et de destruction massive que la présente génération tient et exige l’abolition de la guerre en échange d’un rétablissement de la paix durable dans le monde. La présente génération condamne les crimes des nations de grande puissance contre les nations faibles comme le Kamerun et exige que justice soit faite.

S’agissant du cas précis du Kamerun, nos adversaires d’hier et d’aujourd’hui pensent que leur stratégie de division pour régner suffit pour effacer l’histoire de notre pays à partir de leur pratique des oppositions africaines. Ils croient que cette stratégie belliqueuse pratiquée au temps jadis serait meilleure pour la France et lui permettrait d’échapper aux faits de destruction de l’histoire de leur séjour criminel, de colonisation et d’exploitation féroce du peuple Kamerunais. Ils se trompent énormément sur le cas du. Si l’histoire des criminels des autres nations jusqu’aux crimes de guerre d’Italie il y a bientôt plus d’un siècle restent encore dans l’actualité du monde ce ne serait pas l’histoire du Kamerun et du continent africain qu’on considèrera facile à effacer 60 ans seulement après.

Que la France soit de bonne foi, manifeste de l’amour et favorise la paix entre les générations montantes des Français et des Kamerunais. La seule manière d’instaurer une paix durable entre ces deux générations reste les pourparlers et les réparations des crimes causés par la France au Kamerun de 1948 à 1982. Ces pourparlers auront pour but d’aboutir à un pacte durable qui servira de loi des aïeux conte la violence et la vengeance entre les Français et les Kamerunais, car des tonnes d’histoires écrites laissées par notre génération resteront jusqu’à la fin du monde.

La seule manière d’instaurer une paix durable entre ces deux générations reste les pourparlers et les réparations des crimes causés par la France au Kamerun de 1948 à 1982.

C’est pour certifier ici que l’histoire écrite ventilée déjà dans le monde en quantité par notre génération victime de cette barbarie, reste et restera ineffaçable par qui que ce soit.

Par conséquent le One Kamerun et l’Alkar voudraient profiter du présent mémorandum pour solliciter l’intervention des organisations compétentes de l’Onu et des Ong pour que justice soit faite dans un délai satisfaisant et que les crimes monstrueux causés par la France au Kamerun soient réparés. Les organisations auxquelles nous faisons allusion sont:
.le secrétariat Général de l’Onu
.l’organisation de l’Onu pour les droits de l’Homme
.Amnesty International
.Le HCR
.La croix Rouge et le Croissant Rouge
.L’Union Européenne
.L’Organisation de l’Unité Africaine

3-Appel aux jeunes, aux organisations de masse kamerunaises, françaises et du monde
Nous voudrions dans le souci de préparer et de protéger un avenir prospère de paix et de franche collaboration entre les présentes et futures générations kamerunaises et françaises, lancer un appel pour une réconciliation afin de barrer la voie à des futurs massacres dans une guerre quelconque de vengeance ou de ré-domination. Surtout que la France d’aujourd’hui est politiquement et socialement taxée d’ennemie juré de plus de 90 % de la population kamerunaise à cause de son passé colonial et de son action de domination indirecte actuelle. Domination qui constitue la principale cause de la pauvreté qui aujourd’hui affame et lue les kamerunais.

Le OK et l’Akar lancent un vibrant appel aux Etats africains, aux partis politiques au pouvoir et à l’opposition, aux organisations des jeunes français, aux organisations estudiantines, aux enseignants, aux journalistes et aux Ong de faire chacun à son niveau la pression sur le gouvernement français afin:
.que justice soit faite
.que les crimes commis contre l’humanité par la France au Kamerun soient réparés et ceci en faveur de la normalisation des conditions de vie des misérables victimes qui jonchent les rues de toutes les villes et villages du pays.

A noter ici que notre génération et nos survivants, victimes de ces crimes sont de bonne volonté pour sauver l’avenir grâce à nos expériences acquises de la souffrance du passé. Que cette génération disparaitra très bientôt en ce 21e siècle laissant tout à la disposition d’une génération de haine et de vengeance, non expérimentée. Nous sommes obligés de laisser l’histoire écrite et même le pot cassé aux futures générations du Kamerun, de la France et du monde entier en cas de disparition sans aucun arrangement.

4-La détermination du One Kamerun (OK) et de l’Association Kamerunaise des anciens résistants (AKAR)
Toujours dans l’intention et le souci d’apporter notre modeste contribution avant notre disparition complète, nous, membres de OK et de l’Akar, rêvons de la paix et de la justice dans le monde et plus particulièrement entre les peuples kamerunais et français. Le OK et l’Akar détenteurs exclusifs de la vraie histoire du pays, lesquels ont acharnement lutté côte à côte avec l’Upc, sacrifiant hommes, argent, biens et avenir pour l’indépendance et la réunification du Kamerun, restent foncièrement déterminés à mener cette lutte pacifiquement s’il le faut et démocratiquement jusqu’au bout à l’échelon national et international. C’est pour cette raison qu’ils envisagent en outre une séance de réconciliation nationale au Kamerun.

En attendant qu’une suite au présent mémorandum nous parvienne très bientôt, nous mettons à votre disposition ci-joint quelques-unes des premières preuves photographiques et un début de liste des principaux dirigeants politiques et militaires morts massacrés injustement par l’administration coloniale de la France pour la cause de la réunification et de l’indépendance de leur pays.

Vive la justice et la paix entre les uns et les autres dans le monde!

Fait à Douala le 25 mai 2001
Pour le Bureau de l’Akar
Le secrétaire par intérim de l’Akar, Djoko Paul

Les massacres de l’armée française au Cameroun.
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Les Nations unies et la France nous doivent la vérité pour la justice au Kamerun

Par Le Collectif Mémoire 60

Déclaration du Collectif Mémoire 60 au sujet des déclarations du président Hollande
Nous, membres du «Collectif Mémoire 60», prenons acte du courage politique et de l’honnêteté du président François Hollande, exprimés ce 3 juillet 2015 à l’occasion de sa visite au Kamerun, car après de multiples dénis de ses prédécesseurs, il est le premier chef d’Etat français depuis l’installation de la Ve République, à reconnaitre les massacres politiques perpétrés par l’Etat français au Kamerun lors de notre quête de l’unification et de l’indépendance totale. Il est heureux qu’aujourd’hui, la France entame le chemin qui lui permettra de regarder en face les Nationalistes kamerunais qui ont toujours assumé avec dignité et courage leurs responsabilités de Combattants révolutionnaires et leurs devoirs vis-à-vis de leur pays.

Au fait que s’est-il passé? L’Union des Populations du Cameroun (Upc), le premier parti politique au Cameroun créé le 10 avril 1948 à Douala revendiquait l’unification et l’indépendance. La France, puissance tutrice du Cameroun qui devait accompagner notre pays vers sa souveraineté nationale et internationale refusa de négocier ce passage avec l’Upc, qui fut taxée d’organisation «communiste». Afin d’installer le néocolonialisme au Kamerun, l’Etat français choisit d’écarter brutalement l’Upc de la scène politique nationale en perpétrant les mémorables massacres de Mai 1955. L’Upc interdite dès juillet 1955, ses militantes et militants pourchassés, subiront une répression sanglante et féroce. Dès lors l’Upc se sentit obligée, dans l’impréparation totale, de revendiquer l’unification et l’indépendance totale du Kamerun, les armes à la main. Même dans les maquis, Um Nyobé le leader de l’Upc, ne cessa d’appeler la France à la paix et aux négociations.

Les Nations unies demeurèrent tout autant silencieuses aux appels pacifistes des nationalistes. La France refusa tous ces appels allant jusqu’à assassiner Um Nyobè le 13 septembre 1958 à Boumnyebel. D’autres assassinats politiques de leaders kamerunais suivront. Notamment, Félix Moumié mourut, empoisonné au thallium à Genève en Suisse le 03 novembre 1960 par un agent de la «Main Rouge», organisation mafieuse émanant des services secrets français.

Ainsi, dans le souci de briser radicalement le Mouvement nationaliste kamerunais, la France plus tard, sous le couvert d’Ahmadou Ahidjo, pourchassa et tua des milliers de militantes et militants, de combattantes et combattants nationalistes dans les maquis, les villages et les villes du Kamerun de mai 1955 jusqu’aux premières années post-indépendance. Durant cette entreprise-obsession macabre anti-nationaliste abusivement baptisée «anti-communiste», la France confisqua plusieurs documents de cette période de notre pays, qui doivent aider à former aujourd’hui notre Mémoire historique, dont la fameuse serviette blanche d’Um Nyobe. Tout cela engendra un Contentieux historique entre la France et le Kamerun.

Cependant et indubitablement, la reconnaissance par le président François Hollande, d’une (répression) guerre injuste au Kamerun contre les indépendantistes, clôt définitivement le faux débat, de savoir qui était pour l’indépendance et qui était contre. En conséquence, d’autres qualificatifs collés aux nationalistes Kamerunais deviennent dorénavant insensés et caduques.

Fort de cela, le Collectif Mémoire 60 assure l’Etat français de sa disponibilité patriotique à uvrer à l’avancement de cette heureuse et nouvelle donne. Naturellement et avec d’autres compatriotes, nous l’encourageons vivement à poursuivre, dans les meilleures formes et les meilleurs délais le règlement de ce Contentieux historique entre la France et les patriotes kamerunais.

Le Collectif Mémoire 60 appelle donc les gouvernements français et kamerunais ainsi que les Nations unies:
. à la déclassification totale des archives liées à la période de lutte (de 1955 aux années 1970) en vue de connaître toute la vérité sur le rôle des personnes et des institutions intervenant dans la guerre d’indépendance et notamment l’assassinat de Ruben Um Nyobe, père de la nation;
.à la mise sur pied d’une commission mixte d’Etat franco-kamerunaise, d’historiens et chercheurs et des patriotes de divers horizons afin de faire un état des lieux (nombre de morts, liste des opérations, recensement des combattants nationalistes, etc.) de la période en question.

Le Collectif Mémoire 60 invite également les Kamerunais, les Africains et toute personne de bonne foi à se pencher sur cette question au c ur des luttes d’émancipation en Afrique et inscrite au patrimoine de l’Humanité du mouvement mondial pour la justice et la liberté.

Ont signé:
Ekambi Dibonguè David, président, ancien détenu politique à Tcholliré
Nono Théophile, secrétaire général.


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Burundi: Bras de fer entre le gouvernement et les médias indépendants

Cinq radios et une télévision indépendantes ont bravé interdiction du gouvernement de publier, commenter ou analyser des informations sur le massacre de Gatumba

Cinq radios et une télévision indépendantes ont décidé d’organiser, durant toute la journée de jeudi 22 septembre, une synergie des médias en vue d’appeler les Burundais à se mobiliser pour la paix et la sécurité, après le massacre perpétré dimanche à Gatumba, a expliqué Vincent Nkeshimana, vice-président de l’Association burundaise des radiodiffuseurs (ABR). Au menu, des journaux, des tables rondes et des débats en direct au cours desquels on a commenté et analysé le massacre de Gatumba et les nouvelles violences dans ce pays, sans tenir compte de l’interdiction gouvernementale.Nous osons espérer que ça ne va pas envenimer nos relations explique Vincent Nkeshimana. Nous osons espérer qu’en nous disant, vous en faites trop, ils ne nous disent pas que c’est mauvais de défendre la paix. Nous voulons bien comprendre ce qui les préoccupe, mais nous nous confirmons que nous nous engageons pour la paix, pour la sécurité, dans ce pays . Le gouvernement burundais n’a pas voulu, ou n’a pas pu, intervenir sur-le-champ. Les cinq radios ont organisé des tables rondes, des débats politiques concernant le massacre de Gatumba et la résurgence de la violence dans le pays depuis un an. Elles ont regroupé leurs rédactions et leurs programmes pour l’occasion.L’interdiction d’évoquer le massacre de Gatumba ne doit durer qu’un mois, c’est une décision du gouvernement qui doit être respectée. (..) la correspondance leur avait déjà été remise, mais malgré ça ils l’ont fait., a insisté la ministre burundaise de l’Information, Concilie Nibigira. Nous allons analyser ce qui s’est passé et prendre une décision a-t-elle déclaré. Pour le directeur de la station privée, Radio publique africaine (RPA), Eric Manirakiza, qui a déjà été plusieurs fois la cible des autorités: Il n’y a pas de sujets tabous dans ce pays. Le gouvernement connaît très bien la loi. S’ils veulent décréter un état de siège, qu’ils l’assument. Mais on ne peut pas accepter une décision illégale.

Tout est parti d’une accusation très grave, portée par le Conseil national de la sécurité burundais mardi 20 septembre 2011, par la bouche du ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana: Le Conseil national de sécurité déplore le comportement de certains politiciens et certains médias, qui voudraient profiter de cette situation pour semer la confusion, diviser la population et l’inciter à la confrontation. Le Conseil a alors recommandé d’interdire purement et simplement aux médias burundais de parler du massacre d’au moins 39 personnes ce 18 septembre 2011, à Gatumba, une commune de la périphérie de Bujumbura, tant que les enquêtes sont en cours. La décision est tombée très rapidement et a pris la forme d’une annonce du ministère de l’Information, interdisant tous les organes de presse audio-visuels et écrits de publier, commenter ou analyser, des informations en rapport avec les enquêtes en cours sur le massacre de Gatumba. Le communiqué du ministère de l’Information comporte une autre interdiction: Les émissions en direct à caractère politique sont suspendues durant le mois que vont durer les enquêtes sur le massacre de Gatumba. La mention vise en fait l’émission de débats avec les auditeurs Kabizi, diffusée par la RPA. Le, entre le gouvernement burundais et bras de fer est donc engagé les médias indépendants, qui accusent à leur tour le pouvoir, de profiter de l’occasion pour régler ses comptes.

Pierre Nkurunziza, le président burundais à Gatumba sur le lieu du massacre de plus de 30 personnes
rfi.fr)/n

Le Camerounais Jay Lou Ava s’offre le public du Maryland aux Etats-Unis

Il se produit dans un concert à la mémoire des massacres de Soweto de 1976

Le public Américain de Washington DC assistera au baptême de feu du virtuose Camerounais de la guitare, le 3 Avril 2010 au Strathmore Concert Hall Center de Rockville dans l’Etat du Maryland. Ce sera, à n’en pas douter, l’occasion rêvée pour le jeune prodige camerounais, de rentrer de plein pied dans la cour des grands, et avoir enfin une reconnaissance mondiale, somme toute méritée. A la faveur du 35ème anniversaire du massacre des enfants de Soweto, l’homme qui fait un vibrant témoignage de ces tristes évènements, en dédiant tout un album à cette cause: « Unforgettable Soweto », sera la tête d’affiche d’un grand Gala Concert, sous le co-patronnage des ambassades Sud-Africaine et Camerounaise de Washington DC, dans l’enceinte du Strathmore concert, un luxueux espace de 1976 places.

Né au Cameroun, Jay Lou Ava, de son vrai Jean Louis Israël AVA, fait ses premiers pas dans la musique en écoutant son père jouer de l’orgue. Cet instrument est très présent dans la famille car son père s’en est servi pour composer des cantiques religieux devenus des standards, et aussi l’hymne de la réunification du pays. L’univers est donc planté pour le jeune Jay Lou qui se mettra naturellement à l’orgue, et donne son premier concert à 14 ans devant un public de plus de mille personnes. Le jeune organiste s’intéresse aussi bien aux rythmes africains qu’aux diverses musiques du monde; et pour innover, il joue du Gospel aux balafons. Plus tard, par le biais de ses frères aînés jazzmen, il découvre Duke Ellington, Charlie Parker, mais surtout Wes Montgomery qui va fortement influencer la suite de sa carrière. C’est alors qu’on retrouve plus tard le jeune guitariste aux cotés de nombreux virtuoses, dont Manu Dibango. Il se fera connaître par la suite comme leader de plusieurs groupes scolaires, universitaires, et cabarets de Yaoundé à Paris, via Dakar où il aura dirigé l’inoubliable « Oyenga ».


Après un diplôme d’Ingénieur informaticien à Paris, il se consacre un peu plus à la musique, et devient membre de l’association des guitaristes de Paris. En marge de sa carrière personnelle, Jay Lou signe avec tout son génie des compositions et arrangements pour divers autres artistes de renom, parmi lesquels Donny Elwood (artiste de l’année 1996 au Cameroun, Cora Awards, prix de la francophonie…), et le groupe  » Macase  » (découverte RFI 2001). C’est sous la houlette de la TMS Productions, une firme de droit Américain, installée à Silver Spring, dans l’Etat du Maryland et dirigée par le Camerounais Thomas Mveng qu’il fait son entrée sur la scène américaine avec « Unforgettable Soweto » (2008). Commence alors une série d’apparitions dans les milieux du jazz Americain, au cours desquelles « the Genius », comme l’appellent beaucoup de ses fans, impressionne par sa dextérité et ses mélodies envoutantes, faites des sonorités africaines et latines. Avec les Ark Jammers, Jay Lou participe à plusieurs concerts de charité dont l’enfance déshéritée de Washington (FMI auditorium, et Duke Ellington Shool of the Arts),

Le style très métissé de Jay Lou est une fusion douce entre le jazz Américain et les mélodies africaines; ce qu’il appelle lui même le PAJ (lisez pédge) ou « Progressive Afro Jazz », la musique de l’Afrique contemporaine. Plusieurs de ses compositions sont utilisées dans les spots publicitaires pour diverses télés et radios, ou encore de films documentaires (« Protection du Bassin du Congo », « Cameroun, la démocratie en marche »). Assurément, le Gala du 3 Avril 2010 constitue un tournant décisif dans la carrière de Jay Lou. Aussi, en plus du public Américain, l’artiste invite le public Camerounais de Washington DC et même des environs à venir nombreux le soutenir.

Le Strathmore Concert Hall Center de Rockville