Yaoundé : accusé de séquestrer des femmes à la maternité, l’hôpital central réagit

Selon le responsable de cette formation sanitaire,  seule une dame est détenue à la maternité pour factures impayées. Il parle de manipulation suite aux informations diffusées vendredi dernier, annonçant une dizaine de mères et de bébés détenus dans cet hôpital.

Vendredi, 03 août 2018. Des journaux camerounais annoncent que 10 mères sont séquestrées depuis plusieurs semaines à la maternité de l’hôpital central de Yaoundé avec leurs nouveau-nés, pour factures impayées. L’information fait très vite l’objet de commentaires sur les réseaux sociaux. La réaction de la formation sanitaire indexée ne se fait pas attendre.

Le Dr Pierre Joseph Fouda, directeur de l’hôpital central de Yaoundé, a organisé une conférence de presse le même 03 août 2018 pour apporter des clarifications sur cette information, qui a fait la une de plusieurs quotidiens privés. Dans  sa déclaration, il a affirmé : «  L’hôpital n’est pas une prison. Il y a une seule femme dans le service de maternité de l’hôpital central qui est dans une situation d’insolvabilité après son accouchement. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux sont des fausses images ».

Pourtant, dans l’après-midi du jeudi 02 août, des journalistes se sont rendus au service maternité de l’hôpital central de Yaoundé, après avoir vu des images des femmes qui venaient d’accoucher circuler sur les réseaux sociaux. D’après le quotidien Le Jour du vendredi 03 août, dix mères de bébés ont été gardées dans une chambre communément appelée « Kossovo » par ce qu’elles n’ont pas pu solder leurs factures, dont les montants varient entre 200.000 et 300.000 francs CFA. Certaines parmi ces mamans y ont passé deux mois, dans des conditions inhumaines. « On dormait sous les lits de l’hôpital avec nos bébés  pour manque d’espace. On ne nous permettait pas de sortir pour aller acheter de quoi manger, lorsqu’on avait faim, on était obligé de solliciter l’aide des vigiles », a témoigné l’une d’elles.

Ces mamans séquestrées auraient été libérées dans l’après-midi de jeudi, suite à la publication des photos d’elles sur les réseaux sociaux.

Tristes antécédents

La séquestration des femmes dans les hôpitaux publics de Yaoundé pour factures impayées est une pratique courante. En 2013, cinq dames avaient été détenues à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé au quartier Ngousso pour les mêmes raisons. C’est après un fort tapage médiatique qu’elles avaient été libérées. En 2015, un autre fait divers avait défrayé la chronique à l’hôpital central de Yaoundé. Il s’agissait d’une détenue de la prison centrale de Yaoundé pendant sa grossesse. Conduite à l’hôpital central pour accoucher, la dame n’avait pas été prise en charge,  personne ne s’étant porté garant pour déposer une caution de 17500F.Cfa pour le kit d’accouchement. Après plusieurs heures de travail, cette détenue a rendu l’âme. Suite à cette histoire rocambolesque, les responsables d’hôpitaux ont reçu des instructions du gouvernement de prendre en charge toutes les femmes qui viennent accoucher avant d’exiger de l’argent.

Mais, les responsables d’hôpitaux dénoncent surtout la mauvaise foi des patients qui refusent parfois de solder leurs factures après avoir été pris en charge. Pour le directeur de l’hôpital central, les gens ne paient pas les factures non pas  parce qu’ils n’ont pas d’argent, mais  à cause de leur irresponsabilité. Plusieurs pensent qu’une fois qu’ils ont été soignés, ils n’ont plus le devoirde régler leurs factures alors que les hôpitaux publics ont besoin de ces moyens pour fonctionner.

 

Douala: Laquintinie se dote d’une nouvelle maternité

Ce nouveau service de l’établissement hospitalier a été inauguré le lundi 22 février 2016 par le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda

Le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda a inauguré le 22 février dernier, la nouvelle maternité de l’hopital Laquintinie de Douala. Ce nouveau pavillon qui constitue l’innovation de la structure sanitaire est le fruit d’une coopération avec le privé. Nommé « Ashanti Diamant» (une combinaison de noms d’une poupée bienfaitrice des femmes enceintes et référence aux noces de l’hôpital qui va sur ses 80ans), cet équipement aura pour but d’améliorer la qualité et la disponibilité des soins à la mère et à l’enfant.

Un don indispensable au vu des statistiques actuelles. sur cinq mille naissances l’on parle de sept cents femmes décédées en couches. De plus, l’on apprend que cent bébés sont perdus toutes les mille naissances. Des chiffres qui illustrent à souhait, l’importance de « Ashanti Diamant » qui a bénéficié du concours de partenaires privés ayant apporté 85% des dépenses nécessaires à son édification et à sa fourniture en matériels.

Le don en question est une infrastructure de trois niveaux, bâtie à côté de l’ancien emplacement du même service. Sur un immeuble d’un étage, 65 lits y seront disponibles pour tout type d’accouchements, qu’ils soient ordinaires ou difficiles. Fritz Ntonè Ntonè, le président du comité de gestion de l’hôpital Laquintinie, a loué la réussite de ce partenariat public-privé, qui a permis de mettre la matérialisation d’un tel projet.


Droits reservés)/n

Protection de l’enfance: L’Unicef augmente son enveloppe au Cameroun

Le fonds passera de 50 millions de dollars de la période 2008-2012 à 73 millions de dollars pour 2013-2017

Cet effort financier est justifié par les responsables de la représentation nationale de cet organisme onusien. Pour eux, cet accroissement des fonds alloués est motivé par la volonté d’accélérer les efforts pour aider le Cameroun à améliorer la situation préoccupante de ses enfants dont près de la moitié pour les moins de 18 ans sont affectés par une pauvreté endémique qui touche environ 40% de la population totale. En vue d’un plaidoyer fondé sur des preuves, il envisage de  » mettre en place des moyens pour promouvoir la collecte de données et les initiatives de politique sociale ».

Statistiques
Le constat établi montre que, en matière de santé, plus de 122 sur 1.000 enfants âgés de moins de 5 ans décèdent chaque année dans ce pays d’Afrique centrale « de causes qui auraient pu être évitées ». « 60,3% des enfants de 6 à 59 mois souffrent d’anémie, de même que 39,5% des femmes en âge de procréer », reconnaissent les autorités sanitaires nationales elles-mêmes dans la dernière enquête démographique de santé (EDS) publiée en 2011. Sans compter que le nombre d’enfants allaités exclusivement au sein de 0 à 5 ans a baissé de 24% en 2004 à 20,2% en 2011, des taux de malnutrition élevés sont déplorés. « Sur le plan national, 32,5% d’enfants de moins de 5 ans sont touchés par la malnutrition chronique ; 14,1% souffrent de malnutrition chronique sévère ; 5,6% souffrent de malnutrition aiguë et 1,9% de malnutrition aiguë sévère », s’inquiète l’Unicef. Il rapporte par ailleurs que seuls 70% des enfants sont enregistrés à leur naissance dont 57,6% en milieu rural et 85,7% en milieu urbain. « Les plus vulnérables sont les enfants qui travaillent et les enfants de la rue ». En outre, souligne-t-il aussi, « 80% des enfants incarcérés sont en détention provisoire pour des infractions relativement mineures et non-violentes ». Sans oublier que « le travail des enfants touche 31% des enfants âgés entre 5 et 14 ans » et que « le repassage des seins (..) est une pratique courante dans toutes les régions du Cameroun (1/4 des filles et les jeunes femmes en sont victimes) ».

D’autres faiblesses au plan éducatif révèlent d’énormes disparités entre les sexes
« Bien que les effectifs soient élevés dans les écoles primaires, les filles sont les moins scolarisées par rapport aux garçons. Dans trois régions du Nord (Nord, Extrême-Nord et Adamaoua), les différences entre les sexes dans les écoles avoisinent 30% en faveur des garçons ». Pour l’Unicef, en plus de ce problème, 40% de filles qui commencent le cycle de l’enseignement primaire obligatoire et gratuit abandonnent l’école avant d’arriver au cours moyen II. « A l’échelle nationale, poursuit-il, 25 enfants sur 100 sont inscrits à l’école maternelle, mais dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord, ce chiffre baisse à 3-6 enfants sur 100 seulement », selon l’Unicef. Les enquêtes font également ressortir un manque criard d’infrastructures dans les écoles primaires, avec « seulement 2 écoles primaires sur 5 ont accès à l’eau potable et seulement 1 école sur 3 dispose des toilettes ». C’est pour apporter un appui conséquent à toutes ces problématiques que l’Unicef Cameroun augmente son apport dans le pays.

L’Unicef augmente son financement au Cameroun