La liste des membres du MRC déférés à la prison centrale de Yaoundé mardi

Le Tribunal militaire de Yaoundé a inculpé mardi une centaine de militants du MRC, parti politique sorti deuxième au terme de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier. Ceux-ci seront détenus à la prison de Kondengui en attendant leur procès.

Sept chefs d’accusation sont portés à l’encontre d’une centaine de militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) interpellés le 26 janvier en marge d’une manifestation publique pacifique. Maurice Kamto et une centaine d’autres militants de son parti sont poursuivis pour « hostilité contre la patrie », « rébellion de groupe », « insurrection », « incitation à la révolte », « perturbation de la circulation des personnes et des biens ».

La liste des personnes déférées à la prison centrale le 12 février

  • Maurice Kamto
  • Penda Ekoka Christian
  • Ndzongang Albert
  • Fogue Tedom Alain
  • Kingue Paul Eric
  • Abbe Abbe Philippe Gaston
  • Assolefack Cyrille Momo
  • Anoumedem Pierre
  • Ahmed Abdourahmane
  • Chomssem Foadjo Felicien
  • Djimeli Yili Eric
  • Djoumessi Kenfack Cedric
  • Djoko Talo Bertrand Nagor
  • Djoko Jean Claude
  • Djouazing Jules Noel
  • Eyengue Nzima David Fidel
  • Fautier Souop Alain Josue
  • Foudjin Kamdem Guy Merlin
  • Djomou Kuate Marcelle
  • Gbetnkom Mohamed Nadin
  • Homsi Jean Baptiste
  • Jouonmegne  Emmanuel
  • Kameni Mathias
  • Kamegne Epse Noutchang Georgette Laure
  • Kamdem Dibel
  • Kouam Kamguia Franck
  • Kondjang Kondjang Charles
  • Kengnegne Kauche Epse Fondjo Elise
  • Kouyoue Pele Henri
  • Kengne Vo Umbi Andre
  • Ngankam Fozing  Romaric Landry
  • Guiadem Epse Tchuinkam Nziko Florence
  • Ndefo  Gache
  • Enow Tambi Francis
  • Mekoulou  Eric
  • Nyamsi Jean
  • Nadjo
  • Toukam Pascal
  • Nintidem Cresence
  • Youmbi Serges
  • Nguiekom Kuitche Blandine Carme
  • Puengue Neuyim  Pierre
  • Megaptche Poumda Ghislain
  • Mongang Kangang Patrie
  • Nana Paul
  • Siewe Eric
  • Tiogning Littbarski
  • Metago  Olga
  • Moumeni Christian Marcel
  • Pufong Victor
  • Ndongla Jaures
  • Tchamago  Clement
  • Sighomnwe Joseph
  • Tchopa Theodore
  • Longmene Mfogha Armand Blaise
  • Pemha Nina
  • Tamo Bonhtchueng
  • Muthaga Sylvanus Thuh
  • Ngahana Yokam Eugene
  • Tchokote  Leopold
  • Tatsinkou Lonkeng Narcisse Valerie
  • Nkakapen Tagne  Charly Steve
  • Kom Fotso
  • Ngangue Duhamel
  • Ngadeu Raphael
  • Wafo Jasmin
  • Momo  Kevin Steve
  • Nzokou Desire
  • Ngono Modeste
  • Kamgaing Jacques
  • Yangoua  Armand
  • Twengoue Ghislain Herriot
  • Kouokap Gilles
  • Yimeli  Sylvain
  • Njufack Stephane
  • Zonkeu  Yannick
  • Samiratou Matcheundem
  • Ngondjeu Roland
  • Fotsin Kuekoudoum Talla
  • Wapi Roger
  • Njamen Celestin
  • Nguimetsop Adele
  • Ombanolil Charles
  • Kouam  Guy Laurent
  • Ngankam  Pierre Gaetan
  • Ndiagnda Eric Bertrand
  • Fouelefack Tsamo Denis Christian
  • Tajiogue Demanou Aubin Romeale
  • Tiomo Michel
  • Mbuenga Manga Herve Romeo
  • Takafo Dongmo Antoine Arnaud
  • Ifubeh Andreas Tangang
  • Djoumessi  Leon Thomas
  • Dasi Kamsu Valdez
  • Tchouaffa Nouka  Jean Bonheur
  • Djiotig Fomekong Franck Xavier
  • Tsanang Kuete Medard Florien
  • Leugoud Taboue Verlaine
  • Nzega  Serge Kevin
  • Noukeu Kwedji Achille
  • Ngaketcha Franck Judiciaire
  • Atso Julienne Christelle
  • Ngandjui Jean
  • Djiekou Mouaffi Jean Paul
  • Touko Thomas
  • Emga  Pierre
  • Tchokomani  Raphael
  • Nitcheu Victor
  • Mouaffi Jean Claude
  • Kegne  Ambroise
  • Tsiedwo Felix
  • Kuimo Marie Colette
  • Konga Rigobert
  • Tene  Andre
  • Gatchuessi Dieudonne
  • Soh Joseph
  • Kamdoum Takam Maxime
  • Foulifack Ngadang Eugene
  • Magne  Marthe
  • Guiakam Jean Raymond
  • Membot  Isabele
  • Nonkam Kamga Epse Tumamo Anne Marguerite
  • Kalassi Alain Plycarpe
  • Seugoua Ekeu Franck Roland
  • Takam  Eric Michel
  • Sah Marius
  • Nana Roger
  • Tiayo Tenkeu Roger
  • Simo Maxime Boris
  • Ngueyap Epse Pone Anne
  • Kadjiekamte Aubin Raoul
  • Fopoussi Tocfjeu Evariste Constantin
  • Dongue Rodrigue Eric
  • Nsiyip Mete  Leatare
  • Kuebatcha  Jean Salvador
  • Moyo Kengne Lionel
  • Tallah Emmanuel
  • Dafem Roger
  • Tefouet Thouangang Clement
  • Foaling Fotso Georges
  • Tchakui Tchatchoua Valery
  • Tanetsing Takamgo Um Idrice
  • Momo  Brice Bienvenu
  • Nyayo Ngueutmen Michael Ulrich
  • Magatsing
  • Datchoua  Engelbert Lebon
  • Yemga  Serge
  • Ngaleu Annick
  • Kamto  Thierry
  • Mefo  Lucienne
  • Nana  Serge Branko
  • Ebohi Parfait
  • Nofouhio Tchio Jose Junior
  • Nzali Ngandjouong Mitterand
  • Fezeu  Pierre
  • Tchuiya Njiowou Agnes Flore
  • Tchapock Raoul

 

-Deux libérations-

Deux membres du MRC ont été libérés mardi. Il s’agit des avocats André Marie Tassa et Alphonse Ngaliembou. Le président du Barreau des avocats avaient appelé à leur libération. D’autres militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun seront présentés au Tribunal militaire ce mercredi.

Article lié: Yaoundé: Maurice Kamto et les membres du MRC gardés à vue entament une grève de la faim

Cameroun : Maurice Kamto déféré à la prison centrale de Kondengui

L’opposant a été mis sous mandat de dépôt ce 12 février, après une audience au Tribunal militaire de Yaoundé. Avec lui, une centaine de ses partisans arrêtés le 26 janvier.

Après sa cellule du Groupement spécial des opérations (GSO) de la police où il était détenu depuis le 28 janvier, Maurice Kamto sera désormais un pensionnaire de la prison centrale de Kondengui.

Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) y a été conduit nuitamment le 12 février. Ceci, après la première audience au Tribunal militaire de Yaoundé où  il a été inculpé pour insurrection et hostilité contre la patrie.

L’on se souvient que le 30 janvier, la justice lui avait signifié les charges qui pèsent contre lui. Il s’agit notamment de : hostilité contre la patrie, rébellion de groupe, insurrection, incitation à la révolte, perturbation de la circulation des personnes et des biens.

C’est à l’issue de la « Marche blanche », organisée par le MRC le 26 janvier que Maurice Kamto a été arrêté avec une centaine de ses partisans.

Le MRC protestait contre ce qu’il appelle le « hold up » électoral d’octobre 2018. C’est au cours de cette élection présidentielle que le candidat du MRC est arrivé deuxième. Maurice Kamto conteste les résultats.

Fête de la jeunesse : Maurice Kamto délivre son message depuis sa cellule

 

Le président du Mouvement pour le renaissance du Cameroun (MRC) a délivré son message ce 10 février aux jeunes à l’occasion de la fête de jeunesse qui se célèbre le 11 février.

Maurice Kamto a saisi cette occasion pour dénoncer son arrestation ainsi que celle de ses camarades. Le président du MRC s’est également indigné contre la gestion de la crise anglophone, le scandale du retrait de la CAN; et le « hold up électoral » dont il se dit victime.

Maurice Kamto a par ailleurs accusé le régime d’alimenter le discours tribal. « Retenez-le, le tribalisme est l’arme qu’utilisent ceux qui n’ont pas d’arguments pour défendre le bilan de 36 ans de corruption et de détournements de fonds généralisés », a-t-il lancé.

Il est également revenu sur la sortie du ministre Jean de Dieu Momo, pour condamner  » avec la dernière énergie le discours irresponsable d’un membre du gouvernement qui a pris sur lui de stigmatiser avec une violence inouïe un groupe ethnique, faisant un parallèle avec une page triste de l’humanité que fut le génocide du peuple juif ».

Onu : la Commission du droit international s’insurge contre l’arrestation de Maurice Kamto

L’instance, via son président, appelle au respect des droits fondamentaux du professeur Maurice Kamto, détenu au Cameroun depuis le 28 janvier.

Les membres de la Commission du droit international ont récemment saisi le secrétaire général de l’Onu au sujet de l’arrestation de Maurice Kamto, classé deuxième au terme de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier au Cameroun. Dans une correspondance signée du 30 janvier, Eduardo Valencia-Ospina, le président de la Commission, rappelle la place qu’a occupée Maurice Kamto au sein de ladite instance.

Maurice Kamto, indique-t-il, a été président de la Commission onusienne du droit international. Ce, de 2011 à 2012. Avant cela, l’homme politique camerounais y a assumé les fonctions de rapporteur spécial pour le sujet « Expulsion des étrangers », de 2004 à 2016.

« Les membres de la commission appellent les autorités camerounaises à assurer pleinement et immédiatement le respect des droits fondamentaux de Maurice Kamto et à lui garantir un procès équitable. »Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a été arrêté le 29 janvier à Douala, en marge d’une série de manifestations organisée par son parti pour contester les résultats de l’élection présidentielle, dont il s’auto-proclame vainqueur, et la poursuite des conflits liés à la crise anglophone. D’autres cadres du MRC ont également été arrêtés dans le cadre des mêmes manifestations. Plusieurs autres ont été blessés lors de ces rassemblements.

Article lié : Yaoundé: Maurice Kamto et les membres du MRC gardés à vue entament une grève de la faim

 

Communication gouvernementale : Emmanuel Sadi, un diplomate peu diplomate

Le nouveau ministre de la Communication cherche encore ses marques dans une administration désormais en pointe dans la défense et la préservation des intérêts du pouvoir de Yaoundé.

Comment faire du Tchiroma sans faire du Tchiroma ? René Emmanuel Sadi croyait avoir trouvé la formule lorsqu’il annonce le 8 janvier (seulement 4 jours après avoir été nommé ministre de la Communication) : « notre mission n’est pas de verser dans la propagande, mais de convaincre nos compatriotes du bien-fondé de la politique définie par le chef de l’État ». Le nouveau ministre qui dézingue implicitement son prédécesseur. Des observateurs jugent l’attaque peu diplomatique pour cet ancien diplomate.

L’homme est en effet un produit de l’Institut des relations internationales du Cameroun. Après un passage au ministère des Relations extérieures et à l’ambassade du Cameroun au Caire, René Emmanuel Sadi est nommé en 1985 Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République.

Succéder à 10 ans d’exubérance

Très proche du président Paul Biya depuis lors, le ministre plénipotentiaire va occuper des postes prestigieux et d’influence. Le dernier étant celui de ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, du 9 décembre 2011 au 2 mars 2018, date à laquelle il est mis à la périphérie des affaires. Nommé ministre chargé de mission à la présidence de la République.

De nouveau à la tête d’un département ministériel avec portefeuille depuis le 4 janvier 2019, René Emmanuel Sadi semble montrer qu’il en veut. Au point de tacler son prédécesseur Issa Tchiroma Bakary accusé, à tort ou à raison, d’avoir été un peu trop vocal et exubérant durant les 10 années passées à ce poste.

Toujours est-il que le ton est donné. René Emmanuel Sadi veut rompre avec une certaine idée de la communication gouvernementale. « Au ministère de la Communication, nous avons une responsabilité majeure dans la vie nationale. Il s’agit de travailler à la défense de l’administration et de la politique définie par le président de la République. Pour cela, il s’agit de donner plus de visibilité à cette politique, de mieux la faire connaître à la population ». Issa Tchiroma a dû apprécier ce manque de tact de la part du diplomate.

Sortie manquée

Les évènements vont rapidement donner l’occasion à René Emmanuel Sadi d’endosser pleinement le rôle de porte-parole du gouvernement et d’éprouver sa nouvelle philosophie de la communication gouvernementale. Pas de tour de chauffe donc pour l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (âgé aujourd’hui de 71 ans) qui, le 26 janvier dernier, doit mettre sur pied une communication de crise.

Ce jour-là, le ministre Sadi tient une conférence de presse façon Issa Tchiroma Bakary dont il veut se démarquer. Mais il apparaît très effacé à côté d’un Paul Atanga Nji (actuel ministre de l’Administration territoriale) électrisé par son désir d’en découdre avec les marcheurs du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto.

De cette première sortie (manquée ?) dans ses nouveaux habits de porte-parole du gouvernement, l’on ne retiendra que cette déclaration : « aucun coup de feu à balle réelle n’a été tiré » par les forces de l’ordre sur les manifestants. Dans son style, cet originaire de Yoko (département du Mbam et Kim, Centre) réussit à éviter les coups de menton et la truculence qui étaient devenus si familiers à l’ancien occupant du poste.

Mais pour quelques jours seulement. Car le 1er février, René Emmanuel Sadi, se fend d’une sortie qui va laisser une partie de l’opinion baba du cortex.

Ne pas assumer la propagande

Appelé à communiquer sur les évènements qui ont abouti à l’arrestation de l’opposant Maurice Kamto et au cours desquels deux journalistes en couverture sont arrêtés et détenus au secret, le nouveau « Mincom » déclare sur les antennes de RFI : « les journalistes ne sont pas au-dessus des lois. Les deux journalistes n’ont certes pas commis des délits de presse, mais ce sont des citoyens qui ont participé à des manifestations non autorisées. Je peux vous garantir qu’ils passeront également à l’audition, devant les juridictions compétentes. Et ce sont ces juridictions compétentes qui vont statuer sur leur sort ».

Tollé dans l’opinion, où certains se prennent à regretter une époque de la communication gouvernementale. Mais René Emmanuel Sadi peut-il vraiment communiquer pour le pouvoir en place sans flirter avec la propagande ? Pour l’heure, ce n’est pas gagné.

Yaoundé: Maurice Kamto et les membres du MRC gardés à vue entament une grève de la faim

Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun est par ailleurs attendu au tribunal ce vendredi 1er février.

Lundi dernier, le leader du MRC a été interpellé à Douala par les forces de l’ordre alors qu’il se trouvait dans la résidence d’Albert Dzongang, l’un des militants influents de son parti. Il avait été conduit par les forces de l’ordre à Yaoundé où il a été mis aux arrêts avec plusieurs de ses partisans.

Son arrestation est intervenue deux jours après son arrivée à Douala. Il s’y était rendu pour s’enquérir de l’état de santé de deux cadres de son parti blessés alors qu’ils participaient à une « Marche blanche » organisée par son parti malgré l’interdiction des autorités.

Le Gouvernement avait réagit lors d’un point de presse. Il avait démenti l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre à Douala.

On dénombre à ce jour plus de 200 partisans du MRC aux arrêts sur toute l’étendue du territoire.

Transférés à Yaoundé, ils sont incarcérés au GSO, à la Police Judiciaire au Secrétariat d’état à la défense ainsi qu’au GMI de Soa.

Les chefs d’accusation retenus contre Maurice Kamto sont : Trouble à l’ordre public, hostilité contre la patrie, rébellion de groupe, insurrection, incitation à la révolte.

Il doit comparaître ce vendredi 1er février au tribunal militaire de Yaoundé.

Crise sociopolitique au Cameroun: « la solution ne pourra être trouvée qu’à travers le dialogue » Union européenne

Maja Kocijancic, la porte-parole du Service européen pour l’action extérieure a appelé jeudi, les différentes parties impliquées dans la crise sociopolitique que traverse le pays à un « dialogue dans un contexte serein et inclusif ». 

A travers un communiqué rendu public ce jeudi soir, Maja Kocijancic, précise aux acteurs politiques camerounais que la situation actuelle du pays peut trouver une solution durable à travers un « dialogue, dans un contexte serein et inclusif, où les libertés fondamentales et l’état de droit sont respectés »  

Dans son communiqué, Maja Kocijancic  dresse un constat des événements corollaires aux marches blanches organisées samedi dernier par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Le faisant, la porte-parole de la diplomatie européenne dénonce « un usage disproportionné  de la force par les forces de sécurité ainsi que de multiples arrestations dont celle de Maurice Kamto, leader du MRC qui au fil du temps s’est érigé en principal parti de l’opposition du pays ».

Dans le même temps,  elle ne manque pas de revenir sur les incidents violents causés par des opposants contre certaines ambassades du Cameroun à l’étranger.

Samedi le 26 janvier dernier, bravant l’interdiction des autorités, les militants du MRC ont tenu des marches dites « marches blanches » sur toute l’étendue du territoire. Percevant ces marches comme un acte de défiance, les forces de sécurité ont « violemment » repoussé les manifestants.

Dans la ville de Douala, où l’événement aura eu plus d’écho, les forces de sécurité auraient blessé par balle deux hauts cadres du MRC dont Célestin Djamen et l’avocate Michèle Ndocki. Réagissant à ces événements,  le gouvernement avait démenti l’usage des armes à feu à Douala.

Il est aussi à préciser qu’après avoir appris que des cadres de son parti avaient été blessés par « balles », Maurice Kamto qu’accompagnait Christian Penda Ekoka, le président du Mouvement Agir s’étaient rendus dans l’après midi samedi à Douala pour s’enquérir de la situation de ces militants hospitalisés.

Toutefois le président du MRC et son compagnon ne reviendront à Yaoundé que lundi après avoir été interpellés à Douala dans le domicile d’Albert Dzongang l’un de ses lieutenants. Plusieurs griefs sont portés à son encontre. Trouble à l’ordre public, hostilité contre la patrie , rébellion de groupe, insurrection, incitation à la révolte, en sont quelques uns.

Lors de la mise sous presse de cet article, des sources concordantes annonçaient sa comparution vendredi 01er fevrier au Tribunal militaire de Yaoundé. Dans le même temps il, ainsi que les autres militants de son parti auraient entamé une grève de la faim au GSO à Yaoundé où ils sont incarcérés.

 

 

 

Cameroun : les charges retenues contre Maurice Kamto

Trouble à l’ordre public, hostilité contre la patrie, rébellion de groupe, insurrection, incitation à la révolte, etc. Tels sont les griefs portés à l’encontre de ce leader de l’opposition.

Le gouvernement a finalement retenu pas moins de huit charges contre Maurice Kamto. 48h après son arrestation. Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) est encore détenu à Yaoundé dans une cellule du Groupement spécial d’opérations (GSO), une unité d’élite de la police nationale.

Ses avocats ont pu avoir accès à lui en fin de journée. Ils ont ainsi pu prendre connaissance des charges qui pèsent contre ce leader de parti d’opposition.  Notamment : trouble à l’ordre public, hostilité contre la patrie, rébellion de groupe, insurrection, incitation à la révolte, perturbation de la circulation des personnes et des biens, etc.

Avec lui, 67 militants et soutiens, dont Albert Dzongang, Paul Éric Kingue, l’artiste Valsero, Célestin Djamen ; ou encore Christian Penda Ekoka, ancien conseiller à la présidence de la République. Cependant, selon ses avocats, ce n’est pas moins de 200 militants qui ont été arrêtés à travers le pays.

C’est au total 67 personnes arrêtées dans le cadre des manifestations organisées par le MRC samedi 26 janvier dernier. Les charges retenues contre ces militants sont notamment, « manifestations, réunions illégales, rébellion de groupe », etc.

Le MRC a organisé samedi dernier ce qu’il a appelé « la marche blanche » pour revendiquer la victoire à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018; et contre la crise anglophone. Manifestations interdites par le gouvernement. Des échauffourées qui en ont découlé, Maurice Kamto et ses partisans ont été arrêtés le 28 janvier à Douala et à Yaoundé.

Me Claude Assira: «D’autres Kamto sont dans toutes les villes du Cameroun, prêts à prendre le relais»*

Selon les informations reçues dans la soirée du 28 janvier 2019, Maurice Kamto, Albert Nzongang ainsi que près de cent autres personnes plus ou moins apparentées au parti politique MRC auraient été arrêtés par les forces de l’ordre à Douala, capitale économique du Cameroun. Ils auraient été conduits sous bonne escorte à Yaoundé, capitale politique.

Les faits reprochés seraient relatifs à une participation aux « marches blanches » auxquelles le MRC avait appelé contre l’avis des autorités publiques le 26 janvier 2019 pour dire non à ce qu’il qualifie de « hold-up électoral » en référence à la victoire du président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis trente-sept ans à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.

Les personnes arrêtées sont censées être mises à la disposition des autorités de poursuites à leur arrivée à Yaoundé. Celles-ci devront, au terme des interrogatoires, décider si elles ouvrent une procédure pénale à leur encontre ou non et le cas échéant, pour quels chefs. A priori, les faits mis à leur charge seraient constitutifs d’insurrection et de destruction des biens, en référence à la fois à la marche dans certaines villes du Cameroun et à la mise à sac des représentations diplomatiques du Cameroun en Europe.

Il n’en fallait pas plus, dans un climat politique déjà suffoquant pour raviver les plaies et la discorde politique dont s’échappent toujours des miasmes et relents de tribalisme difficiles à dissimuler de quelque côté qu’on se situe.

Si pour certains, ces arrestations sont absurdes, excessives, risquées et disproportionnées, ils expliquent qu’elles ne constituent qu’un deux poids deux mesures, le pouvoir ayant fait montre d’une mansuétude complice à l’égard de ceux qui par leurs actions ou omissions privent depuis si longtemps un peuple d’eau, d’électricité, d’infrastructures routières, hospitalières, scolaires, universitaires, de conditions de vie plus décentes, etc. Ils prétendent en outre que ce sont ces mêmes protégés par qui notre pays a été humilié aux yeux du monde entier avec le « glissement » intempestif de la date de la CAN mais qui continuent à plastronner au plus haut sommet de la hiérarchie de l’Etat et à bénéficier d’avantages indus sous les ors de la République outragée.

Dans le même temps, pour d’autres, les Kamto et autres ont bien cherché ce qui leur arrive aujourd’hui. Pour eux, l’élection présidentielle close, il faut savoir passer à autre chose. Le Cameroun a tellement de défis sécuritaires, économiques, de développement et autres qu’il ne pourrait se permettre de vivre indéfiniment sur les rancœurs d’une élection présidentielle mal digérées par les « perdants ». En plus, s’en prendre aux représentations diplomatiques du Cameroun à l’étranger est un acte de sauvagerie et de barbarie qui ne peut être préjudiciable qu’au peuple pour qui on dit hypocritement se battre.

Ce faisant, ils ne font d’ailleurs souvent que relayer le discours officiel.

Tels sont les éléments du problème et l’état des argumentaires en présence qui méritent une analyse aussi objective que l’urgence et la gravité de l’instant puissent permettre.

PROLEGOMENES

Tout d’abord, au lendemain de sa démission le 1er décembre 2011 du gouvernement où il avait été pendant sept années consécutives et ininterrompues ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Maurice Kamto va créer en 2012 le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun qui très rapidement, apparaît comme une machine redoutable pour la conquête du pouvoir politique. Aussitôt, en riposte, certains partisans du régime en place vont décider de faire feu de tout bois quitte à user de moyens peu orthodoxes. Ils vont ainsi entreprendre de discréditer leur ancien allié d’abord en tentant en pure perte de lui imputer des faits de détournements de deniers publics puis, plus tard, en lui accolant une suspicion qui deviendra irréversible de parti ethnofasciste centré sur la seule personne de son leader originaire de Baham, un village des Hauts-plateaux de l’Ouest du Cameroun.

Faisant fi de toutes ces insinuations, bon an mal an, ce parti va bousculer l’establishment et contester la hiérarchie antérieure souvent avec quelques coups d’éclat y compris contre le RDPC, le parti au pouvoir, dans ses bastions séculiers. Que ce soit aux sénatoriales ou lors de la campagne pour l’élection présidentielle d’octobre 2018, le MRC fait preuve d’une détermination qui finit par en effaroucher plus d’un.

Pourtant le 8 octobre 2018, moins de vingt-quatre heures après la fermeture des bureaux de vote, c’est avec surprise et ahurissement que le monde entier va écouter le discours particulièrement offensif d’un M. Kamto, se proclamant avec culot seul et unique vainqueur du scrutin présidentiel de la veille. La guerre qui jusque-là était sourde entre des belligérants qui cachaient leurs escarmouches derrière les claviers et écrans de téléphones mobiles ou d’ordinateurs éclate alors au grand jour.

Malheureusement le passage devant la Conseil constitutionnel dès le 16 octobre 2018 qui aurait pu constituer l’ectoplasme permettant aux plaies de se cautériser n’a fait qu’accroître l’amertume. L’impéritie de cette juridiction était congénitale du fait de son inhabilité à siéger objectivement, plusieurs de ses membres entretenant de façon ostentatoire des liens incestueux avec le parti du président candidat. La proclamation de P. Biya comme vainqueur par cette instance a définitivement libéré les taureaux. Depuis lors, M. Kamto ne cesse de revendiquer une victoire qu’il dit lui être acquise et a appelé ses partisans à défendre sa victoire par tous les moyens légaux. Ces moyens ont consisté à ce jour en des rassemblements, des manifestations, des communications et des marches. Ces moyens sont tout à fait légaux. L’ennui c’est que, l’autorité publique administrative ou politique doit, au minimum ne pas s’y opposer. Or, le pouvoir a entrepris depuis plusieurs mois d’interdire toutes les manifestations publiques en raison de risques de troubles à « l’ordre public », notion floue et nébuleuse au contenu variable selon l’auteur de la demande de manifestation. C’est donc ainsi qu’a été interdite la nouvelle manifestation prévue le 26 janvier 2019, soit plus de quatre mois après l’élection présidentielle contestée pour protester contre le « hold-up électoral » allégué.

Comme c’est très souvent le cas en matière de libertés publiques, les interdictions de pure convenance sont vite foulées aux pieds et, c’est cette bravade qui va finir par devenir le fondement sur lequel les autorités feront reposer des accusations de manifestations illégales, de rébellion ou d’insurrection. Les interpellations du 28 janvier 2019 n’ont pas échappé à ce schéma. Mais, pour autant, quelle (s) infraction (s) pénale(s) peuvent être mises à la charge des personnes interpellées?

LA DISCUSSION JURIDIQUE

À titre préliminaire, au plan de la stratégie politique, on peut s’interroger sur la capacité des autorités publiques camerounaises à gérer les conflits internes. Manifestement, elles ne semblent pas avoir retenu la jurisprudence Agbor Balla puisqu’à l’occasion de l’interpellation de ce leader anglophone, elles se sont délibérément privées d’un interlocuteur pondéré, susceptible d’être écouté sur le terrain. Des sympathisants déroutés, sans repères et parfois survoltés ont ainsi la possibilité de donner libre cours à leurs instincts refoulés. Beaucoup d’observateurs estiment que la crise anglophone n’aurait sans doute pas connu sa tournure dramatique actuelle sans la rupture du fil du dialogue du fait de l’arrestation et de l’incarcération pendant près d’une année de Félix Agbor Balla. Ce faisant, les autorités prennent encore le risque mortifère de laisser à eux-mêmes des partisans d’une cause ou d’un parti à la dérive et accessibles à toutes les formes d’irrédentisme à l’intérieur du triangle national.

Le plus préoccupant pour les droits et libertés fondamentales c’est que notre droit pénal ne prévoit la privation de liberté qu’en cas de suspicion de participation à une infraction pénale en qualité d’auteur, de coauteur, de complice ou de receleur. Or, celle-ci semble difficile voire impossible à caractériser en l’espèce contre les mis en cause.

  • S’agissant des atteintes supposées à la sûreté intérieure de l’Etat

Des atteintes à la sûreté intérieure de l’état seraient établies à raison de la participation des personnes interpellées à la manifestation illégale du 26 janvier 2019.

Au nombre de ces atteintes, la qualification qui semble la plus proche des faits est celle de l’insurrection.

De fait, aux termes de l’article 116 du code pénal, « est puni d’un emprisonnement de 10 à 20 ans celui qui dans un mouvement insurrectionnel provoque ou facilite le rassemblement des insurgés par quelque moyen que ce soit ».

D’une part, la définition de cette infraction ne frappe pas sa clarté. D’autre part, puisque la Constitution du Cameroun prévoit la liberté de manifestation qui est d’ailleurs consacrée par la loi de 1990, l’illégalité de la manifestation du 26 janvier 2019 ne pourrait résulter que du fait pour les organisateurs d’être passés outre l’interdiction de l’autorité administrative.

Soit. Cela étant, personne ne se pose la question de savoir si l’interdiction par les autorités administratives est elle-même légale. Dans un pays qu’on se targue de présenter comme un État de droit, non seulement les autorisations ne s’accordent pas de façon arbitraire et à la tête du client, mais surtout, il existe une instance, une institution qui généralement est un tribunal indépendant et impartial qui peut examiner le recours du citoyen mécontent. Une telle institution existe-t-elle au Cameroun? Pas à ma connaissance. Résultat des courses, le citoyen qui a des griefs contre l’administration qui lui a refusé un droit n’a de choix qu’entre subir indéfiniment la violation de ses droits ou se révolter. La question morale qui devra alors tous nous interpeller est celle de savoir si la violation d’une interdiction arbitraire peut ou pas être considérée comme légitime quand l’injustice est avérée. À chacun d’y répondre selon sa conscience.

Je voudrais, sur ce point précis, terminer mon analyse en rappelant que ni les mis en cause, ni les autres participants n’ont jamais commis quelque autre infraction que ce soit sur le sol Camerounais. Ils n’étaient ni armés, ni menaçants et ne s’en sont pris ni aux biens ni aux personnes.

Par ailleurs, la liberté de manifester ne pose pas comme principe la pertinence ou la légalité de la réclamation. M. Trump a été régulièrement élu en novembre 2016 aux États-Unis d’Amérique. Cela n’a pas empêché que des « Latinos », des associations de minorités et des associations de femmes manifestent en toute légalité contre cette élection pourtant régulière. De même, combien de projets de loi ou même de lois déjà adoptées ne donnent lieu en France à des manifestations publiques qui ne sont qu’un moyen d’expression de la liberté de pensée et de la liberté d’opinion consacrées par de nombreuses constitutions modernes. L’autorité administrative ne peut, sans violer ces droits, faire indéfiniment entrave à des libertés publiques octroyées par la Constitution au motif qu’une manifestation ne lui paraîtrait pas pertinente. Même dix ans après, M. Kamto a le droit de protester contre ce qui lui paraît injustifié. Lui en refuser le droit constituerait, ni plus ni moins un abus de pouvoir. En outre, il appartient à l’autorité publique d’encadrer les manifestations en prenant les mesures à la fois dissuasives et répressives pour éviter les débordements. Mais une interdiction est une aberration dans un Etat de droit. Enfin, sur le terrain du simple pragmatisme, combien de temps peut-on tenir à tenter de contenir un peuple qui, à tort ou à raison exige de s’exprimer pacifiquement ?

  • Quant au saccage de l’ambassade de France

Le droit pénal Camerounais consacre la responsabilité pénale uniquement à raison d’un fait personnel. Cela veut dire que l’agent doit lui-même avoir accompli les éléments matériels de l’infraction. J’ai personnellement du mal à voir comment M. Kamto et tous les autres membres interpellés le 26.01 peuvent être tenus pour responsables de dégradations qui se sont déroulées à 5.000 km d’eux ! Certes, dans certains cas exceptionnels, il faut le dire, l’auteur purement intellectuel pourrait être poursuivi si sans avoir participé à la réalisation matérielle, il a inspiré l’infraction et a donné des instructions pour qu’il soit commis. Ici, il n’y a pas de spéculation possible. La charge de la preuve appartient à celui qui invoque ces instructions.

Dans les discours de M. Kamto, sans ses écrits pourtant fermés et sans concession, il faudrait pouvoir établir l’allégation univoque d’instructions visant à la destruction des ambassades. Il ne fait l’ombre d’aucun doute, sur la foi des témoignages directs reçus qu’il s’était agi d’un mouvement spontané de personnes qui, après une marche dans les quartiers nord de la capitale parisienne ont entrepris de se rendre à l’ambassade dès que l’information leur est parvenue que telle occupation avait prospéré en Belgique voisine. La vue des images de manifestants pacifiques blessés par les balles de la police à Douala relayées par les réseaux sociaux ont aussi incontestablement joué le rôle de détonateur. Ces actes, comme du reste toutes les violences, d’où qu’elles viennent sont impardonnables et les auteurs doivent recevoir les condamnations qu’ils encourent. Mais, de grâce, que l’émotion consécutive ne nous fasse pas perdre de vue les principes élémentaires du droit pénal sur lesquels repose notre démocratie et qu’il convient plus encore qu’auparavant de rappeler ici: la responsabilité pénale est une responsabilité pour un fait personnel….

Il ne sert à rien de chercher à masquer les carences et abus en tentant d’exorbiter artificiellement le champ de la responsabilité. Les problèmes doivent être attaqués au fond. Sinon, ce serait mettre un emplâtre sur une jambe de bois.

D’autres Kamto sont dans toutes les villes du Cameroun, prêts à prendre le relais. Pour notre paix, pour un Cameroun plus fraternel, tendons-nous la main, écoutons-nous, parlons-nous. Aucune autre attitude n’est viable.

Claude Assira, Avocat au Barreau du Cameroun

*Le titre est de la rédaction

Cameroun : Maurice Kamto arrêté par la police

Le président du MRC a été interpellé à Douala, dans le domicile d’Albert Dzongang, l’un de ses lieutenants. D’autres cadres du parti sont également aux arrêts.

Le suspense aura duré plusieurs heures. La police a quadrillé le maison d’Albert Dzongang à Douala, dans laquelle se trouvait Maurice Kamto, le président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).

Après avoir maintenu la tension pendant des heures, les forces de l’ordre ont finalement investi ledit domicile et les occupants arrêtés. Maurice Kamto et Albert Dzongang notamment. Ils sont conduits à la direction de la police judiciaire de Douala.

Dans l’intervalle, Alain Fogue, trésorier général du MRC et homme fort du parti ; est interpellé et conduit à la police judiciaire de Yaoundé. Idem pour Valsero et Paul Eric Kingue.

Quant à Michelle Ndocki, et Célestin Djamen, blessés lors de la manifestation de samedi 26, ils sont  extraits de l’hôpital général de Douala où ils suivaient des soins pour un commissariat de la ville.

Le samedi 26 janvier, le MRC a organisé des manifestations contre ce qu’il qualifie de « hold-up électoral » et contre la crise anglophone. Maurice Kamto estime en effet être le vainqueur de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.

Ces manifestations ont provoqué des échauffourées avec la police. A la suite de quoi, le gouvernement a averti que le MRC pourrait être dissout.

Cameroun : Maurice Kamto et Albert Dzongang encerclés par la police

Le président du MRC est reclus au domicile d’Albert Dzongang à Douala depuis plusieurs heures. Une force mixte police/gendarmerie encercle la maison. Des partisans de Maurice Kamto sur les lieux. Un camion anti-émeutes déployé. Selon des témoins surplace, des coups de feux auraient été tirés et la forces de l’ordre tentent d’investir le domicile. 

Dans l’intervalle, Alain Fogue, trésorier général du MRC est en garde à vue à la police judiciaire de Yaoundé. Valsero et Paul Eric Kingue, proches collaborateurs du président du MRC également détenus. 

Maurice Kamto appelle les camerounais à poursuivre la lutte pour le départ de Paul Biya

Accueilli à Douala par une foule en liesse cet après-midi, le Président du Mrc a tenu un discours dans lequel il encourageait les personnes adultes à rejoindre le mouvement afin de laisser un avenir certain aux plus jeunes.

Le professeur Maurice Kamto s’est adressé aux manifestants ce 26 janvier à Douala. Il a tenu à appeler ceux qui sont encore dans l’hésitation à se lever. Maurice Kamto a commencé par remercier toutes les populations de « Yaoundé, Douala, Bafoussam, Dschang, Mbouda et ceux de toutes les autres localités du pays qui sont sorties massivement pour montrer que nous sommes là ».

Accompagné de Penda Ekoka et Albert Dzongang, il a encouragé les victimes tombées au cours des manifestations de ce jour, à qui il a rendu visite auparavant. « Au moment où je vous parle, au moins quatre personnes sont dans les hôpitaux sur qui on a tiré à balle réelle. Mais rien ne doit nous arrêter », a-t-il proclamé. Il a ajouté : « Notre lutte vient de franchir un nouveau palier à partir du moment où les gens ont consenti à faire des sacrifices aussi élevés ainsi que leurs vies ».

Le président du Mrc invite par ailleurs les camerounais à se lever, « parce le temps de rester calme parce qu’on croit avoir à faire à des dirigeants responsables ». Ayant compris que ceux-ci ne comprennent que le langage de la force, et qu’ils sont prêts à poursuivre la violence, il a proclamé la fin de leur règne.

« Ceux qui entretiennent la mort au Nord-Ouest, qui ont fait le hold-up électoral, qui se nourrissent du sein des camerounais, ne doivent pas triompher », a-t-il déclaré tout en indiquant que cette journée est un point de départ. Son discours était approuvé par des cris de ralliements des manifestants qui l’ont ensuite assuré de leur soutien et soumission.

Les partisans du Mrc étaient mobilisés ce samedi autour de la grande marche du parti organisée pour dénoncer le hold-up électoral et la crise dans les régions anglophones. Plusieurs villes du Cameroun étaient concernées. Des leaders d’opposition ont apporté leur sutien à cette initiative. C’est le cas de Kah Walla qui a dénoncé la violation des droits de l’Homme de la part des forces de l’ordre qui ont voulu y mettre fin.

Grande marche du MRC : Maurice Kamto et Penda Ekoka en route pour Douala

Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun et Penda Ekoka, le président du mouvement AGIR ont pris la route ce samedi matin pour Douala. Ils y vont pour s’enquérir de la situation des militants du MRC blessés par les « balles » de la police  pendant qu’ils protestaient ce samedi matin, lors d’une marche interdite par les autorités.

Les deux leaders ont pris cette initiative après avoir appris que Célestin Djamen, militant du MRC avait été « atteint par des balles tirées par la police » pendant les marches blanches qui se déroulaient ce matin dans la capitale économique du pays.

Célestin Djamen aurait été blessé alors qu’il se trouvait à la tête d’un groupe de manifestants dans l’arrondissement de Douala 5ème, au lieu dit Rond Point Petit Pays. Selon une source sécuritaire, la blessure de la victime ne résulte pas d’une balle reçue. Les forces de l’ordre auraient voulu l’embarquer et ce faisant, par maladresse, un fer du pick-up lui aurait causé cette entaille à la jambe .

Une autre blessée, Me Ndoki, première vice-présidente du Mrc. Elle aurait été atteinte à la cuisse alors qu’elle se trouvait devant l’hôpital général de Douala.

Selon un tweet du Dr Agbor Balla Felix Nkongho « elle a reçu quatre balles  d’un officier de police à.  En plus, elle affirme que cet officier de police l’a suivi sur une longue distance alors qu’elle courait pour lui tirer dessus. Elle suit actuellement un traitement dans un hôpital . »

Yaoundé : le préfet du Mfoundi interdit la « Grande marche » du MRC

Jean Claude Tsila rappelle, dans un communiqué du 24 janvier, que les toutes manifestations à « caractère vindicatif » restent interdites.

Le préfet du département Mfoundi prend les devants, à 48h de la « Grande marche » annoncée par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Dans un communiqué rendu public ce 24 janvier, Jean Claude Tsila met en garde : « les manifestations à caractère vindicatif demeurent interdites sur l’ensemble du département du Mfoundi ».

Le patron du département qui abrite la ville de Yaoundé, capitale siège des institutions, réagit ainsi à l’annonce par le président national du MRC Maurice Kamto, d’une « Grande marche pacifique sur l’ensemble du territoire national » le 26 janvier prochain pour protester contre le « hold-up électoral ». Maurice Kamto estime en effet être le vainqueur de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, qui a vu la victoire du président Paul Biya.

Le préfet Jean Claude Tsila invite les habitants de la capitale « à faire montre comme par le passé, de maturité, de patriotisme et de civisme et à ne point prêter le flanc à ces mots d’ordre à tous le moins irresponsables et séditieux ». Le MRC prévoit une autre marche de protestation le 23 février.

Cameroun: Maurice Kamto confirme la fin de sa coalition avec Akere Muna

Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto, a confirmé  mardi dernier que sa coalition avec Akere Muna n’était effective que pour l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Il a par ailleurs indiqué que les deux partis se sont séparés il y’a longtemps.

Maurice Kamto a confirmé cette information la semaine dernière lors d’une conférence de presse tenue au siège de son parti à Odza, à Yaoundé. Toutefois , il n’a pas écarté la possibilité de travailler à l’avenir avec le leader du Mouvement «Now ».

«Soyons clairs, notre coalition a été formée en vue de l’élection présidentielle et Akere Muna vous l’a dit lui-même. Je respecte sa décision (de se séparer après les élections) mais nous sommes toujours prêts à travailler avec lui », a déclaré Maurice Kamto.

« Nous ne savons pas s’il créera un parti politique et participera aux élections municipales et législatives, mais nous restons ouverts », a t-il ajouté.

La déclaration de  Maurice Kamto intervient quelques semaines après qu’Akere Muna ait indiqué qu’il était entré dans une coalition avec Maurice Kamto juste pour l’élection présidentielle. Akere Muna avait aussi confirmé avoir pris ses distances vis à vis des déclaration  faisant de lui un membre de la « coalition gagnante » après les élections.

En rappel, le 8 octobre, Maurice Kamto a déclaré qu’il «avait frappé et marqué le penalty». A travers cette rhétorique, l’homme politique affirmait qu’il avait remporté les élections du 7 octobre. Il faut préciser que cette annonce avait été faite avant la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel.

 

Cameroun : Maurice Kamto prévoit des manifestations le 26 janvier

Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a fait cette annonce lors de la cérémonie des vœux du Nouvel an à la presse qui s’est tenue le 15 janvier à Yaoundé.

Le professeur Maurice Kamto a annoncé des manifestations sur l’ensemble du territoire national le 26 janvier prochain. Ces manifestations visent à protester l’incapacité du gouvernement à résoudre la crise anglophone et le un hold-up électoral.

Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun a réuni la presse le 15 janvier au siège de son parti à Odza à Yaoundé pour présenter ses  voeux de nouvel an à la presse. Au cours de cette cérémonie, il a déclaré qu’il n’abandonnera jamais son combat pour la démocratie au Cameroun. «Si je dois mourir, je mourrai en combattant pour la démocratie au Cameroun. Nous allons tous nous rassembler pour protester», a promis Maurice Kamto, appelant ses militants à faire entendre leurs voix.

En décembre 2018, Maurice Kamto avait annoncé la tenue des mouvements de villes-mortes dans les villes et villages du pays au mois de janvier. Aucune manifestation n’a été observée depuis le lancement de cet appel. Mais cela ne semble pas entamer la détermination du leader du Mrc. Il a assuré que cet appel sera suivi par ses militants. Maurice Kamto a ajouté qu’il est prêt à descendre dans la rue, même s’il doit marcher seul.

Cameroun : le MRC prépare sa monture pour les législatives et les municipales

Le parti du Professeur Maurice Kamto sera bel et bien au rendez-vous des prochaines élections municipales et législatives au Cameroun. Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun a confirmé l’information à nos confrères de Jeune Afrique.

Fini le temps des doutes et des tergiversations, le MRC sera de la partie pour les prochaines élections législatives et municipales au Cameroun. Selon Jeune Afrique qui a lâché l’information, même si le parti que dirige Maurice Kamto poursuit son « Plan national de résistance » contestant les résultats proclamés par le Conseil Constitutionnel à l’issue de la dernière élection présidentielle, les législatives et municipales sont une priorité.

« Notre priorité est certes le plan national de résistance, mais nous continuons de fonctionner comme un parti normal. En conséquence, comme c’est le cas dans tous les autres partis, nous préparons sereinement les prochaines échéances électorales », a expliqué Olivier Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto a nos confrères de J A. D’ailleurs, les responsables du parti s’activent déjà sur le terrain afin d’être prêt pour ce rendez-vous important dont l’enjeu est la bataille pour le contrôle du parlement et des communes du pays.

A en croire Jeune Afrique,  la vice-présidente adjointe des femmes du MRC, Me Michelle Ndoki, et Christian Penda Ekoka, conseiller de campagne de Maurice Kamto, se sont rencontrés le week-end dernier à Douala, afin d’échanger sur des stratégies à déployer. L’objectif sera certainement de devenir le premier Parti opposant au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais.

Pour l’instant, la date des élections législatives et municipales au Cameroun n’est pas encore connue, les inscriptions sur les listes électorales ont débuté le 2 janvier dernier.

 

Cameroun : Messanga Nyamding et Maurice Kamto au tribunal ce 8 janvier

Le professeur Messsanga Nyamding y est notamment attendu pour présenter au juge l’élément de preuve qui montre Maurice Kamto en pleins ébats sexuel avec un jeune homme.

C’est à coup sûr l’une des affaires les plus attendues de ce début d’année sur le plan judiciaire au Cameroun. Pascal Messanga Nyaming est appelé ce mardi 8 janvier à la barre pour répondre de ses actes. Il y a été notamment  contraint par Maurice Kamto, le président du MRC qui a déposé une plainte pour diffamation.

Le cadre du RDPC doit en effet répondre de ses propos selon lesquels « Maurice Kamto est homosexuel ». L’enseignant de L’Iric avait affirmé sur le plateau d’Afrique média et de vision 4 qu’il est en possession d’une vidéo montrant le président du MRC en pleins ébats sexuels avec un jeune homme. Des propos que Maurice Kamto avait très rapidement balayé en brèche sur le plateau de la Grande Interview de Canal 2 avant d’annoncer une plainte pour diffamation.

Si pour l’instant, rien n’a encore été filtré sur le déroulement des choses du côté du tribunal, pas sûr que la journée finira ainsi. A en croire Bibou Nisack, le porte-parole de Maurice Kamto  qui s’était exprimé sur sa page Facebook concernant cette affaire, l’audience se tiendra à la chambre correctionnelle du Tribunal de Première Instance de Yaoundé Centre Administratif.

Cameroun : Pascal Messanga Nyamding attendu au tribunal de première instance

L’annonce a été faite par le porte-parole de Maurice Kamto, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle. Messanga Nyamding doit notamment répondre de ses propos indiquant qu’il est en possession d’une vidéo montrant le professeur Kamto en pleins ébats sexuels avec un jeune homme.

Comme annoncé par le professeur Maurice Kamto lors de la campagne présidentielle, Pascal Messanga Nyamding est appelé à répondre devant la justice. Le cadre du RDPC comparaîtra le 8 janvier devant un tribunal. L’annonce a été faite par Olivier Bibou Nisack, porte-parole de Kamto.

Le professeur Messanga Nyamding y est notamment convoqué pour répondre de ses propos selon lesquels « Maurice Kamto est homosexuel ». L’enseignant de L’Iric avait affirmé sur le plateau d’Afrique média et de vision 4 qu’il est en possession d’une vidéo montrant le président du MRC en pleins ébats sexuels avec un jeune homme. Des propos que Maurice Kamto avait très rapidement balayé en brèche sur le plateau de la Grande Interview de Canal 2 avant d’annoncer une plainte pour diffamation.

A en croire Bibou Nisack qui s’est exprimé sur sa page Facebook, « La première audience sur la plainte avec constitution de partie civile est programmée pour le 8 janvier 2019 à la chambre correctionnelle du Tribunal de Première Instance de Yaoundé Centre Administratif ».

Il ajoute, « Vivement que les bizarreries observées dans certaines des trois procédures initiées jusqu’à présent et les faisant traîner artificiellement et anormalement depuis le 4 Octobre 2018 prennent fin, pour que la justice soit dite une bonne fois pour toutes .»

Rappelons que Messanga Nyamding avait affirmé dans les médias qu’il montrerait la vidéo en question si jamais il était traduit en justice.

 

Cameroun : échec du projet de villes mortes de Maurice Kamto

L’homme politique Maurice Kamto avait appelé les francophones du Cameroun à observer une demi-journée villes mortes les lundi, en solidarité aux souffrances des ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le mouvement est resté jusqu’ici ignoré.

Si elles avaient adhéré au projet de président du Mouvement pour la renaissance (MRC), les populations camerounaises, ou tout au moins ses sympathisants, observeraient un arrêt d’activités chaque lundi, durant les mois de novembre et décembre.

La réussite de ce programme aurait donné  une plus grande ampleur aux villes mortes qui ont lieu chaque lundi dans les régions anglophones. Sur place, aucun commerce, ni aucune structure n’est ouvert durant les heures de la journée. Les sécessionnistes – qui veillent d’ailleurs au respect de leur mot d’ordre – tentent ainsi de faire pression sur le gouvernement camerounais afin qu’une réponse satisfaisante soit apportée à leurs griefs.

Tel était l’objectif poursuivi par Maurice Kamto. Dans un message-vidéo datant du 26 novembre dernier, l’homme politique avait appelé les francophones à s’indigner contre le traitement infligé contre les anglophones. Ce, par des actes concrets. « Je demande aux populations des régions francophones de mettre en œuvre avec engagement et détermination les mesures suivantes : pour le reste du mois de novembre et jusqu’à la fin de décembre, d’observer une demi-journée sans activités, villes et villages morts, tous les lundi à partir de 13h, afin d’amener le pouvoir à prendre, sans plus tarder, les mesures nécessaires pour engager la résolution de la crise qui ravage les régions concernées. Du 1er au 15 janvier 2019, si aucune mesure significative n’est prise par le pouvoir, la durée des villes et villages morts sera étendue à une journée entière comme dans les régions anglophones »

Le programme de Maurice Kamto ne s’arrête pas là. Il prévoit également de gigantesques marches dans tout le pays, chaque samedi, à partir du 16 janvier 2019, si le pouvoir en place continue de recourir à l’option militaire en zone anglophone. Seulement, depuis l’annonce de ce plan, il y a deux semaines, le Mrc n’a entrepris aucune action pour mobiliser les foules autour de cet objectif. Maurice Kamto a quant à lui disparu de la scène publique.

 

 

Maurice Kamto appelle les francophones à s’indigner contre le traitement infligé aux anglophones

Le candidat du Mrc à la présidentielle 2018 a appelé,via une vidéo, les francophones à s’insurger contre les la réponse militaire apportées par le gouvernement aux revendications sécessionnistes.

« J’en appelle à la solidarité et à l’indignation d mes compatriotes francophones par rapport au sort de leurs frères et sœurs des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Je voudrais souligner à leur intention que ce qui se passe dans cette partie de notre pays nous concerne tous directement », a indiqué le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc).

Plus d’un mois après le scrutin du 7 octobre 2018, Maurice Kamto, désormais leader de l’opposition, multiplie des sorties publiques qui ont pour effet de le maintenir au-devant de la scène. Il revient cette fois-ci avec un message aux ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, deux régions en fronde contre le régime de Yaoundé depuis deux ans.

Les ressentiments des populations de cette partie contre un système qui les a marginalisés a laissé place à des revendications sécessionnistes auxquelles le pouvoir en place a répondu par des actions militaires. Un conflit armé a depuis lieu dans cette partie du pays sous le regard quasi indifférent des ressortissants des huit régions du pays.

« Le socle de notre combat politique est l’édification d’une République fraternelle et solidaire dans le cadre d’un Cameroun solidaire. C’est pourquoi, la mort ou la souffrance d’un compatriote, quelque soit son lieu de résidence ou d’origine,  doit nous concerner comme s’il s’agit de nous-même. Ne nous laissons pas aller à l’indifférence ambiante dont on ne se réveille souvent que lorsqu’on est devenu soi-même victime de l’inacceptable », souligne Maurice Kamto.

Il appelle les francophones du pays à poser des actes concrets de solidarité aux anglophones. Notamment, en observant une démi-journée sans activités, villes et villages morts, tous les lundis à partir de13h, faire parvenir des dons divers en faveur des familles affectées par la crise en cours.

Maurice Kamto appelle par ailleurs à des marches pacifiques sur toute l’étendue du territoire, tous les samedis, si le gouvernement continue à recourir à l’armée dès janvier.

Maurice Kamto appelle les francophones à s’indigner contre le traitement infligé aux anglophones

Maurice Kamto, vainqueur autoproclamé de la présidentielle 2018, a appelé les francophones à s’insurger contre les violences en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il s’est exprimé lundi dans une vidéo postée sur sa page Facebook.

« J’en appelle à la solidarité et à l’indignation d mes compatriotes francophones par rapport au sort de leurs frères et sœurs des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Je voudrais souligner à leur intention que ce qui se passe dans cette partie de notre pays nous concerne tous directement », a indiqué le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc).

Plus d’un mois après le scrutin du 7 octobre 2018, Maurice Kamto, désormais leader de l’opposition, multiplie des sorties publiques qui ont pour effet de le maintenir au-devant de la scène. Il revient cette fois-ci avec un message aux ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, deux régions en fronde contre le régime de Yaoundé depuis deux ans.

Les ressentiments des populations de cette partie contre un système qui les a marginalisés a laissé place à des revendications sécessionnistes auxquelles le pouvoir en place a répondu par des actions militaires. Un conflit armé a depuis lieu dans cette partie du pays sous le regard quasi indifférent des ressortissants des huit régions du pays.

« Le socle de notre combat politique est l’édification d’une République fraternelle et solidaire dans le cadre d’un Cameroun solidaire. C’est pourquoi, la mort ou la souffrance d’un compatriote, quelque soit son lieu de résidence ou d’origine,  doit nous concerner comme s’il s’agit de nous-même. Ne nous laissons pas aller à l’indifférence ambiante dont on ne se réveille souvent que lorsqu’on est devenu soi-même victime de l’inacceptable », souligne Maurice Kamto.

Il appelle les francophones du pays à poser des actes concrets de solidarité aux anglophones. Notamment, en observant une démi-journée villes-mortes sur l’étendue du territoire tous les lundis, faire des dons divers en faveur des familles affectées par la crise en cours, via la Fondation Ayah, étendre les journées villes-mortes sur 24h si le gouvernement ne posaient pas d’actes concrets pour résoudre la crise anglophone.

Maurice Kamto appelle par ailleurs à des marches pacifiques sur toute l’étendue du territoire, tous les samedis, si le gouvernement continue à recourir à l’armée dès janvier.

Cameroun : les premiers mots de Maurice Kamto à son retour d’Addis Abeba

Le président du MRC a été accueilli à sa descente d’avion à l’aéroport international de Douala par les milliers de partisans. Il s’est immédiatement dirigé au siège de son parti politique pour prononcer un discours de circonstance.

« Je suis profondément touché par l’accueil que vous m’avez réservé dés ma descente d’avion. Je suis extrêmement touché. » Tels sont les premiers mots du professeur Maurice Kamto devant des milliers de partisans venus attendre à l’extérieur du siège du Mouvement camerounais pour la renaissance (MRC ) à Douala.

« Je ne suis pas venu vous donner le résultat de mon déplacement à Addis Abeba, car ce n’est pas le moment. Je suis venu apporter ma compassion à tous les camarades qui ont subi les violences à causes de notre combat. Je puis vous rassurer, je n’abandonnerais jamais !  » a expliqué le deuxième des dernières élections présidentielles devant une foule surexcitée.

Maurice Kamto a ensuite attiré l’attention de ses partisans sur les intentions de tribalisme qu’on prête dans les réseaux sociaux au MRC : « ne répondez pas aux attaques dont vous êtes victimes, ne faites pas de violences, ne manifestez jamais sans déclaration de manifestation. Je vous ai dit la dernière fois, je ne marcherais jamais sur les cadavres pour entrer à Etoudi. Restez mobiliser, le combat continue » a martelé l’ancien ministre délégué à la justice.

Maurice Kamto était entouré lors de son allocution par les lieutenants de son comité stratégique de campagne, notamment Albert Nzongang, Celestin Djamen, Alain Fogué. Concernant les élections législatives et municipales à venir, Kamto n’est pas passé par quatre chemins : « les même causes produisent les mêmes effets ! » Une façon de dire qu’il ne s’engagera pas dans cette autre élection si les conditions ne sont pas profondément revues pour le déroulement d’une élection transparente.

Cameroun : libération d’une dizaine de militants du MRC

Les concernés ont été interpellés mardi alors qu’ils prenaient part à une manifestation publique du Mrc au rond-Point Nlongkak.

Dix-neuf militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) arrêtés mardi, ont été remis en liberté ce jour. L’information est révélée par le porte-parole de Maurice Kamto, Bibou Nissack,  « Les 19 résistant(e)s pacifiques, détenus à la Police judiciaire mardi, dorment en ce moment chez eux. Ils viennent tous d’être mis en liberté dans le courant de 2h du matin » a-t-il posté sur Facebook ce mercredi.

Ils ont été interpellés en même temps que des hauts cadres de ce parti politique, notamment : Maurice Kamto, Emmanuel Simh, Alain Fogue Tedom, Penda Ekoka, etc.

Ces dernier, après quelques heures passés dans les locaux de la police judiciaire, avaient été reconduits au domicile de Maurice Kamto, le principal opposant du président Paul Biya au terme du récent processus électoral. La résidence située au quartier Santa Barbara a immédiatement été placée sous surveillance policière.

 

 

Cameroun: Maurice Kamto placé en résidence surveillée

Le président du MRC se trouve dans sa résidence à Yaoundé où il est surveillé par les éléments de la police camerounaise. Il y a été conduit après une brève arrestation.

La police aurait procédé à l’arrestation de hauts cadres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) ce mardi. Maurice Kamto, Penda Ekoka, Alain Fogue, Emmanuel Simh, tenaient une manifestation au Rond-point Nlongkak au moment des faits.

Ils protestent contre la victoire de Paul Biya à l’élection présidentielle du 7 octobre. Selon eux, le processus électoral qui a abouti à la réélection du chef de l’Etat a été entaché de fraudes et d’irrégularités.

Les personnes interpellées ont été conduites à la Direction de la police judiciaire. Pendant ce temps, au siège de l’Assemblée nationale, se tenait la cérémonie d’investiture du président Paul Biya.

Ils ont été libérés quelques heures après leur arrestation et conduit au domicile de Maurce Kamto. Une forte mobilisation de policiers et gendarmes est observée sur place.

Hier lundi, 5 novembre, des messages sur les réseaux sociaux annonçaient une grande manifestation du Mrc à l’esplanade du stade Omnisport de Yaoundé. Quelques heures après la circulation de cette information, les forces de l’ordre ont investi les lieux. Cette place prise d’assaut les militants du Mrc se sont déportés vers le Rond point Nlongkak où ils ont été arrêtés.

 

 

Manifestation : une quarantaine des partisans du MRC arrêtée à Bafoussam

Plusieurs partisans de Maurice Kamto, candidat malheureux lors de la dernière présidentielle au Cameroun ont été interpellés ce dimanche 5 novembre à Bafoussam lors d’une manifestation publique contre la réélection de Paul Biya.

Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto lors de la présidentielle, a annoncé la nouvelle de l’arrestation d’une quarantaine de militants du MRC dimanche à Bafoussam.  Selon lui, les personnes arrêtées sur place ont passé la nuit de dimanche dans les cellules de la Direction régionale de la police judiciaire de l’ouest et aussi à la Gendarmerie de Bafoussam ll (Lafe).

Ils ont été interpellés lors de la marche pacifique du MRC à Bafoussam pour la contestation de la victoire du président Paul Biya à l’issue du dernier scrutin présidentiel. Un mouvement engagé moins de deux semaines dans les villes de Douala et Yaoundé, qui s’est soldé sur l’arrestation d’une cinquantaine de personnes «  Après avoir été réprimés avec une rare violence durant leur marche pacifique, ils ont fait l’objet d’arrestations encore plus musclées. Nous ne les abandonnerons pas et continuerons les démarches amorcées par les avocats et autres en vue de leur libération » a indiqué Bibou Nissack sur sa page Facebook.

Recompte des votes : ce que Cabral Libii propose à Maurice Kamto

Cabral Libii a, via un poste Facebook, manifesté à l’appel lancé par Maurice Kamto pour une mutualisation des forces de l’opposition pour la cause. Chacun devrait mettre à la disposition des autres les procès verbaux dont il dispose.

Cabral Libii, le candidat du parti Univers lors de la présidentielle camerounaise de 2018, se dit intéressé par la proposition de Maurice Kamto de recompter les votes du récent scrutin. Après avoir appelé dans un premier temps ses partisans à se mobiliser pour les prochaines législatives et municipales, il a répondu dimanche, 04 novembre, à l’appel lancé par le candidat du MRC.

S’il trouve la proposition de Maurice Kamto « digne d’intérêt », il précise tout de même la démarche qu’il convient d’utiliser pour atteindre ce résultat. « Je suppose que ses PV à lui, il n’aura pas à les recompter, il l’a déjà fait… Il reste tout juste à dire à l’opinion nationale et internationale combien de PV [procès verbaux] il a à sa disposition.
S’il faut recompter sur la base des PV exclusivement stockés en ce moment par l’administration et Elecam, il y a lieu, compte tenu du contexte, de douter de leur authenticité le cas échéant … » affirme Cabral Libii.

« Toutefois une démarche mutualisée permettrait que les candidats de l’opposition rassemblent les PV qu’ils ont chacun à sa possession (Nous-11 Millions de Citoyens- avons déjà 13662 PV). Cela permettrait de savoir combien de PV sont exclusivement à la disposition d’Elecam ou de l’administration. Le recompte croisé serait alors plus transparent et plus crédible.Une bonne méthode peut sans nul doute, faire éclore la vérité des urnes. Tout est encore question de mutualisation » précise le leader du mouvement 11 millions de citoyens.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Maurice Kamto appelle les autres candidats de l’opposition à le rejoindre pour revendiquer le recompte des votes de la présidentielle par un organisme international indépendant. Cabral Libii est pour l’instant leader de l’opposition a se montrer favorable à la démarche de Maurice Kamto.

S’exprimant sur la question via sa page Facebook, Serge Espoir Matomba avait rejeté la proposition du candidat du MRC. Pour lui, cette offre illégitime cache des visées sournoises, l’objectif désormais ce sont les prochains scrutins.

Atanga Nji aux forces de l’opposition : «Désormais nous n’allons tolérer aucun désordre»

Ainsi s’est exprimé le Minat mardi pour appeler les opposants camerounais au respect des lois liées aux manifestations publiques.

Le ministre camerounais de l’Administration territoriale (Minat), Atanga Nji, se montre menaçant envers les opposants camerounais. « Le processus électoral est terminé », leur a-t-il lancé vendredi en guise d’avertissement  avant d’indiquer que toutes les manifestations doivent désormais « de nouveau » être autorisées.

La menace ouverte d’Atanga Nji s’adresse à tous les candidats– même ceux n‘ayant pas participé à l’élection présidentielle- mais surtout à Maurice Kamto dont un épilogue des actions parait dans la déclaration d’Atanga Nji.

Le Cameroun connait quelques tensions depuis le 8 octobre, date à laquelle Maurice Kamto s’était déclaré vainqueur de du scrutin du 7 octobre. Même si le gouvernement avait répondu à cela en mettant en l’exhortant au respect de la loi, la présence des policiers et gendarmes dans les domiciles et quartiers généraux des opposants avait, lui, auguré une répression certaine.

Plusieurs manifestations des candidats – Maurice Kamto et Cabral Libii et Jean Michel Nintcheu- ont par ailleurs été interdites. Loin de se laisser intimider les principaux opposants à Paul Biya multiplient des initiatives pour exprimer leurs contestations. Cabral Libii a reporté pour la troisième fois sa conférence de presse. Maurice Kamto a, quant à lui, appelé les populations à investir les locaux de certaines administrations ainsi que le pont du Wouri en guise de manifestation.

« L’administration a, jusqu’alors, fait preuve de retenue. Il est toutefois de mon devoir de prévenir que désormais nous n’allons tolérer aucun désordre. Toutes les tentatives de troubles à l’ordre public seront traitées avec la plus grande fermeté. A ma connaissance, la qualité d’ancien candidat à l’élection présidentielle ou membre d’un parti politique ne confère aucune immunité », fait savoir le Minat.

Paul Eric Kingue : « Nous rejetons les résultats qui vont sortir du Conseil constitutionnel »

Le directeur de campagne de Maurice Kamto a annoncé d’autres actions à venir pour faire valoir la victoire du candidat du Mrc à la présidentielle camerounaise.

Le Conseil constitutionnel a rejeté jeudi le recours de Maurice Kamto, lequel demandait l’annulation du scrutin dans sept des dix régions en s’appuyant principalement sur des irrégularités des procès-verbaux de dépouillement pour justifier sa contestation. Les onze juges de cette institution ont unanimement déclaré cette requête non fondée.

L’équipe de Maurice Kamto n’entend pas s’arrêter là. Il n’est pas question pour eux de reconnaitre la victoire du président Paul Biya, 85 ans dont 36 passés au pouvoir. « Nous rejetons en bloc la décision que Monsieur Clément Atangana et ses amis ont prise. Que les Camerounais sachent que les choses vont commencer maintenant parce que nous sommes dans un Etat de droit. Nous allons vous dire qu’est ce qui va se passer, on va prendre le temps de nous retrouver dans notre quartier général, de discuter et de programmer quelque chose. Pour ce qui me concerne et pour ce qui concerne Maurice Kamto, nous rejetons en bloc tout ce qui vient d’être fait et nous rejetterons en même les résultats qui vont sortir de ce Conseil constitutionnel, qui, je dis, reste une excroissance du Rdpc », a déclaré Paul Eric Kingue avec cette véhémence qui lui est coutumière.

Paul Éric Kingue a assumé le rôle de directeur de campagne de Maurice Kamto à l’élection. Deux jours avant le vote du 7 octobre, il avait appelé les sympathisants et militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) à protéger même « physiquement » leurs votes. Il ne fallait pas, faisait-il valoir, que la victoire de leur challenger puisse être volée.

Cette victoire, Maurice Kamto l’a revendiqué dès le 8 octobre, soit un jour seulement après le déroulement du vote. La nouvelle lui avait immédiatement valu le courroux de membres du gouvernement qui criaient au non-respect de la loi. Seul le Conseil constitutionnel peut déclarer le vainqueur  d’une élection, avait-on opposé au constitutionnaliste Maurice Kamto.

A coup de conférences de presse données quasiment tous les deux jours, Maurice Kamto est resté et a fait la Une des journaux camerounais. Son contentieux lui-même a animé presque tous les débats aussi bien sur la toile que sur les places publiques, tant il était attendu.

Maurice Kamto est apparu serein durant les trois jours que son affaire a été entendue par les 11 sages du Conseil constitutionnel. Il contestait les votes multiples des militaires déployés dans les régions anglophones du Cameroun, le non retrait par Elecam des bulletins de vote de Akere Muna avec lequel il était parvenu à une coalition un jour avant le scrutin, entre autres.

« On peut être déçu par la réponse du Conseil constitutionnel aux réponses que le Mrc lui a posé. La question n’était pas de savoir si les arguments apportés par le Mrc étaient bons ou mauvais. La question était de savoir si le processus électoral au Cameroun en 2018 était conforme aux normes internationales ou aux lois internes. Nous disons non et nous avons pu apporter des éléments de preuves et des éléments de droit qui attestaient que malheureusement le standard électoral camerounais est encore très loin des standards internationaux connus et même des standards africains »,  déclare Me Emmanuel Simh, vice président du Mrc.

Le Conseil constitutionnel a jugé que Maurice Kamto n’avait pas assez justifié sa requête.

 

 

Maurice Kamto devant le Conseil constitutionnel : « ce peuple m’a donné majoritairement sa confiance »

Ainsi s’est exprimé le candidat du Mrc mercredi, pour mettre un terme aux plaidoiries de ses conseil devant les 11 magistrats du Conseil constitutionnel. L’intégralité de son propos.

 

Monsieur le président du jury,

Honorables membres du conseil constitutionnel,

Mon nom est Kamto Maurice. Je suis né le 15 février 1954 à Bafoussam. Bafoussam indique un lieu géographique au Cameroun. Suivant notre nomenclature ethnique au Cameroun, je suis Bamiléké. Mais je me suis toujours considéré comme camerounais avant toute chose. D’abord en raison de mon itinéraire personnel parce qu’après avoir commencé mes études primaires et secondaires à Bafoussam, je les ai poursuivies à Douala. J’ai poursuivi mes études universitaires à Yaoundé. J’ai forgé tout au long de ce parcours, des amitiés solides venant d’autres régions du Cameroun et ces liens sont demeurés à ce jour. J’ai dans ma propre famille des lignées entières qui vont dans d’autres régions du Cameroun dont je n’ai nul besoin de les citer ici.

Certains auraient voulu que je vienne ici m’excuser de mes origines ethniques. Que non ! Parce que je pose depuis plusieurs années dans ce pays : « Qui d’entre nous a choisi de naître là où il est né ? » Il m’est arrivé durant la campagne de dire « dites-le ». Dites-moi au Sud. Si pour être Bulu il faut passer un concours, dites-moi quel concours alors, je veux le passer pour devenir moi aussi Bulu.

Non, honorables membres du conseil,

Vous ne devez pas laisser que la pollution qui a enfumé et intoxiqué des mois durant la période d’avant la campagne et celle pendant la campagne encore plus postérieure à la campagne, étouffe notre cher et très beau pays. Je ne vais pas m’excuser d’être camerounais parce que je suis camerounais.

D’aucuns auraient voulu que je m’excuse d’avoir travaillé comme ministre de la République avec le président actuel, président sortant, M. Biya Paul.

Je confirme devant votre conseil que j’ai soutenu ma thèse de doctorat d’Etat à l’université de Nice un vendredi et le dimanche j’étais à Yaoundé parce qu’un jeune camerounais de 49 ans venait d’accéder au pouvoir et je sentais qu’il était de mon devoir de venir lui apporter mon plus grand soutien.

Je ne vais pas m’excuser d’avoir été ministre de son gouvernement parce que j’ai donné le meilleur de moi-même là où il m’a placé et sur les dossiers qu’il a bien voulu me confier.

D’aucuns auraient voulu que je m’excuse d’avoir démissionné de son gouvernement, d’avoir formé un parti politique et de m’être présenté comme candidat face à lui. Non, je ne m’en excuserai pas. D’abord, parce qu’en tant que citoyen de ce pays, j’en ai pleinement le droit mais aussi et surtout parce je crois très profondément que nous sommes à une phase de l’histoire de notre pays où il faut que nous ayons le courage de dire qu’il y a un temps pour toute chose et que si ce président de la République aime comme je le crois son pays, il doit au fond de lui-même, savoir qu’il a donné le meilleur de lui-même et qu’il n’a plus grand-chose à offrir à ce pays. Alors, il serait criminel pour ceux qui entonnent ces cantiques-là de faire croire qu’au Cameroun, il y a une seule et une seule personne pour conduire la destinée du Cameroun. Ce serait d’ailleurs dramatique parce qu’alors je me demande le jour où, comme nous tous il sera rappelé, pour ceux qui croient à Dieu, ce qu’il adviendrait de notre pays.

Honorables membres du conseil constitutionnel,

Mes conseils vous ont exposé, munis de preuves irréfutables, les raisons pour lesquelles l’élection présidentielle du 07 octobre dernier doit être annulée, notamment dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord, du Nord, du Nord-Ouest, du Sud, du Sud-Ouest, ainsi que dans certaines autres localités.

Au moment où m’échoient l’honneur et le privilège de prendre la parole devant votre auguste juridiction, je regarde le faste de votre cour et j’espère contempler, à l’issue de cette audience, le lustre de votre décision. Mais en même temps, je ne puis m’empêcher de  penser aux 25 millions de nos compatriotes qui, à cet instant même, ont le regard tourné vers le sommet de cette colline orgueilleuse où vous êtes appelés à écrire une page décisive de l’histoire nationale.

Honorables membres du conseil constitutionnel, lorsque le 08 octobre dernier, au lendemain du scrutin présidentiel de la veille, j’ai revendiqué la faveur des urnes, je me fondais sur les résultats sortis des bureaux de vote.

Dans l’Adamaoua, j’ai gagné dans les arrondissements de Bankim et de Tignère. Dans la ville de Ngaoundéré, l’abstention était très élevée.

Dans le Centre, j’ai remporté dans quatre des sept arrondissements que compte la capitale à savoir : Yaoundé 2, Yaoundé 3, Yaoundé 5 et Yaoundé 6.

A l’Est, en dehors de la ville de Bertoua où j’étais en deuxième position, tous mes représentants étaient chassés des bureaux de vote partout ailleurs.

Dans l’Extrême-Nord, aux environs de 22h, les informations de terrain m’avaient donné vainqueur dans les arrondissements de Touloum, Guidiguis, Moulvoudaye, Dziguilao, dans le Mayo-Kani ; Kalfou, Datcheka, Mvélé, Kai-Kai, dans le Mayo-Danay. Dans le Diamaré, le Rdpc a décidé de mettre hors des bureaux de vote, par la force, nombre de nos représentants et jusqu’à 17h30, moins de 20% d’électeurs s’étaient déplacés pour voter. Dans le Mayo-sava, j’étais en tête après le décompte des voix. Dans le Mayo-Tsanaga, malgré le fait qu’une bande armée s’est emparée des bureaux de vote pour bourrer les urnes, des actes contre lesquels plusieurs de mes représentant s ont été séquestrés à la gendarmerie pour avoir osé protester, je talonnais le candidat du Rdpc après le dépouillement des votes.

Dans le Littoral, je gagnais largement dans toutes les villes du département du Mungo, dans la ville de Douala et je venais en troisième position dans la Sanaga-Maritime.

Dans le Nord, je gagnais largement dans les arrondissements de Mayo-Oulo, de Demsa et dans celui du Faro-et-Deo.

Dans le Nord-Ouest, il n’y a pas eu d’élections comme mes avocats l’ont clairement montré.

A l’Ouest, dès 21h, nous avions tous les résultats sauf le département du Noun où nous gagnions partout avec une très large majorité dans la Mifi.

Dans le Sud, nous n’avons pu avoir aucun résultat. Tous mes représentants ayant été exclus des bureaux de vote, pourchassés comme des criminels, molestés sans aucun recours. Il faudra d’ailleurs qu’un jour on se penche sur la question du statut du représentant du candidat ou d’un parti dans les bureaux de vote car voilà des personnes qui sont la clé de vote dans notre système mais qui ne jouissent d’aucune protection, qui peuvent être jetés dehors, emprisonnés sans pour autant bénéficier d’aucune protection.

Monsieur le président du conseil constitutionnel,

Honorables membres du conseil,

La victoire et la défaite sont les deux issues possibles d’une guerre comme le succès et l’échec, celles de toute confrontation ou de toute compétition. Je n’ai jamais pensé qu’il m’était impossible de perdre l’élection présidentielle du 07 octobre dernier. Seulement, je me suis efforcé de mettre toutes les chances de mon côté, allant à la rencontre des populations camerounaises dans leurs lieux de vie au plus profond du pays. J’ai dû pratiquer souvent les épreuves des routes impraticables et dangereuses pour les atteindre. J’ai partagé leur quotidien dans leurs habitations précaires, leur manque d’eau potable, leur non accès à l’électricité qui plonge leurs vies dans les ténèbres la nuit venue. Leur misère a bouleversé ma conscience. Partout, je leur ai dit ce qu’on allait faire ensemble pour mettre un terme à cette situation. Ces populations ont réalisé que je peux me battre pour elles, souffrir avec elles. Je me suis promis de ne faire l’économie d’aucune énergie au fond de moi, me disant que si au soir du 07 octobre je n’étais pas choisi pour être le prochain président de la République de ce pays, j’aurai néanmoins donné au peuple camerounais toute ma foi et ma sincérité. Ce peuple m’a compris et m’a donné majoritairement sa confiance.

Honorables membres du conseil constitutionnel, ceci n’est pas qu’un contentieux électoral. Il s’agit d’un contentieux historique entre un Cameroun aplati, qui depuis les origines cherche à se redresser, et le Cameroun de l’arrogance régnante, méprisante, sûre de son fait. Je tends l’oreille et j’entends les protestations qui parcourent le pays y compris là où l’on a imposé aux urnes avec une brutalité sans précédent de dire qu’elles se sont exprimées à 100% en faveur du candidat Biya Paul. Ceci n’est pas qu’un contentieux constitutionnel. Il s’agit aussi du contentieux d’un système électoral que vous ne pouvez pas laisser prospérer encore parce qu’il mène à coup sûr notre pays tout droit vers la tragédie des règnes sans fin, aveugle sur leur propre épuisement et sourd au cri de détresse d’un peuple essoré, à la dignité arrachée qui désespère et qui demande : « Ne sommes-nous pas vos compatriotes ? » Pour la situation de guerre qu’il a laissé s’installer et prospérer dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le candidat président sortant Biya Paul n’a pas gagné et ne pouvait pas gagner l’élection présidentielle du 07 octobre dernier dans un tel contexte dans lesdites régions. Par le tribalisme orchestré par les servies de l’Etat qui instillent la haine dans les veines de la société camerounaise pour détruire le vivre ensemble, la cohésion nationale et ultimement, notre Nation si fragile, sans que ne bronche le candidat président sortant, la preuve est faite que la volonté du candidat Biya Paul de se maintenir au pouvoir par tous les moyens et à tous les prix est au-dessus de toute chose y compris du Cameroun même. Car je ne peux pas comprendre que le président de la République se taise devant ce déferlement de haine. Où allons-nous avec le repli identitaire ? Parce que ça fait partie de sa fonction constitutionnelle de garant de l’unité du Cameroun et n’interpelle personne ni des hautes personnalités de l’Etat qui se livrent à cet exercice dangereux pour notre pays ni au service de l’Etat qui s’y prête. Je ne peux pas le comprendre.

On comprend dans ces conditions que l’élection présidentielle du 07 octobre se soit transformée en un piteux spectacle de sauvagerie électorale où Elecam, les responsables du Rdpc, l’administration, voire la justice et les forces de sécurité se sont surpassées pour voter à la place des électeurs. Comme leur besogne n’était pas sans reproche, les informaticiens ont pris la relève pour se substituer aux urnes et ont réparti les voix et les pourcentages de vote suivant des prévisions de longue date où il était décidé que le candidat Biya Paul devra être élu coûte que vaille avec un score supérieur à 70%. Ces données sont dans les lieux publics depuis de longs mois déjà. Je passe les faux sondages qui se couplent aux faux observateurs de Transparency International inventé pour la circonstance. Ce pourcentage dévolu au vainqueur que le Rdpc vous demande de consacrer circule depuis plus d’un an déjà. Jamais je n’avais imaginé qu’un candidat qui règne sur le pays sans partage depuis 36ans, prendrai le risque de la destruction de notre patrie pour se conserver au pouvoir. Si telle avait été ma conviction, je n’aurai pas fait acte de candidature parce que rien n’est plus cher à mes yeux que l’unité, la paix et le bonheur de notre pays et de notre peuple. Mais puisque cette élection a montré que jamais le régime en place depuis un demi-siècle n’acceptera que se déroule dans notre pays le jeu démocratique qui garantit l’alternance pacifique au pouvoir, il s’impose à moi et j’en suis sûr, à de nombreux autres compatriotes camerounais, l’impérieux et noble devoir de résistance à la spoliation perpétuelle de notre liberté et de notre droit légitime au libre choix de nos dirigeants.

Madame et messieurs les membres du conseil constitutionnel, j’en appelle à vos consciences de mères et de pères voire de grands parents. Le moment est venu de donner une chance à nos enfants voire nos petits-enfants, à la jeunesse camerounaise qui s’est exprimée massivement comme jamais avant lors de cette élection et qui a exprimé son désir profond d’avoir un président de la République. Ne tuez pas son rêve en cautionnant les fraudes massives et barbares, les exactions et les corruptions électorales sans précédent, par lesquelles on veut étouffer sa voix.  Vous pousseriez cette jeunesse à une plus grande désespérance qui ait toujours de la désolation et du deuil. Le peuple camerounais est debout et nul ne le privera plus de la liberté pour laquelle nombre de fils et de filles de ce pays ont donné leurs vies pour que nous soyons là aujourd’hui debout et que la parole nous soit accordée. Le peuple camerounais est debout et comme je lui ai déclaré partout où je suis allé à sa rencontre, jamais je ne le trahirai. Ici et maintenant, je renouvelle mon engagement à me tenir à ses côtés jusqu’à ce que se lève le jour nouveau que cette terre de douleur appelle depuis si longtemps.

A ses côtés je me suis engagé pour Manga, Bouba, Ntanga, Atangana, Njoya, Wamba, Ekoka, Essoka, Ndifor, Agbor, Mbele, Mbezele, Hamadou, Salifou … Mon combat est un combat est un combat pour le plus petit, ceux qu’on ne voit jamais, qui souffrent et se taisent et qui doivent maintenant venir à la  lumière. Face à la tragédie qui se déroule dans les régions anglophones du pays, j’ai proposé inlassablement ce qui demeure à mes yeux la seule voix de sortie de cette crise, un dialogue sincère et inclusif. L’on m’a accusé de complicité avec les sécessionnistes.

Tout au long de ma campagne électorale, j’ai tendu la main à chacun et à tous parce que je fais la politique  sans haine aucune ni le moindre désir de revenge. On m’a craché dessus en m’accusant d’arrogance. Lorsque sur la base des chiffres sortis des urnes dans les zones du pays où l’élection s’est déroulée de façon à peu près acceptable le 07 octobre dernier, j’ai déclaré que j’avais eu la faveur des urnes, on m’a répondu par un discours de haine, méprisant et menaçant, parfois en me promettant le pire. L’inaptitude irrémédiable à l’ouverture, au dialogue, au respect d’autrui est malheureusement inscrite dans le patrimoine génétique de ce régime.

Un écrivain a dit : « Quand vous avez pour seul outil un marteau, pour vous, tout est un clou et donc votre réflexe est de cogner ». Mais ne viendra à bout de ma détermination à tenir mon engagement de fidélité aux camerounais. Le peuple camerounais est mon seul directeur de conscience. Il est mon seul patron. Il m’a vu à l’œuvre. Quand bien même tout était fait pour qu’il ne me voie pas et qu’il ne m’entende pas. Il m’a éprouvé de différentes façons. Il m’a fait l’honneur de m’investir comme son premier choix dans les urnes le 07 octobre dernier.

Honorables membres du conseil constitutionnel, ceux qui depuis des années clament, arrogants et méprisants,  qu’après Biya ce sera Biya, fourbissent des armes de guerre dans un complot macabre contre le peuple camerounais et la Nation camerounaise. N’acceptez pas d’être l’instrument du passage forcé du candidat président sortant pour un septième mandat. Ce serait un véritable désastre pour le Cameroun. Vous devez dissipez les nuages qui s’amoncellent à l’horizon de notre pays en prenant le courage de rendre la seule décision qui s’impose au regard des actes et comportements qui ont entaché irrémédiablement le scrutin du 07 octobre dans de nombreuses circonscriptions administratives du pays, et notamment dans les 07 régions visées dans notre requête. A l’heure de votre verdict, la victoire sera celle de la justice qui apaise la victoire ; celle de votre haute et précieuse juridiction qui aura fait montre de courage, d’indépendance et de patriotisme ; celle du peuple camerounais ultimement, peuple camerounais espérant qui aura été récompensé dans sa patience.

Je ne demande qu’une chose, que la volonté de ce peuple qui n’a pas accordé son choix majoritaire au président sortant soit respectée et que le candidat qu’il a investi de confiance pour assumer les fonctions de président de la République pour le mandat qui va s’inaugurer bientôt soit établi dans sa victoire par le conseil constitutionnel et ce sera justice.

Je vous remercie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Madame et messieurs les différents membres du conseil constitutionnel, permettez-moi de dire que nous souhaiterions que nous gardions une certaine tenue à ce débat. Ce qui est en jeu ici est suffisamment important et grave pour que nous nous permettions d’accepter qu’il y ait une dissipation due à la gesticulation et de véhémence. Il n’est pas digne qu’un confrère traite l’autre de non-sens. On peut être en désaccord, on doit les exprimer dignement devant vous. C’est à vous seuls d’apprécier. Vous avez dit une chose importante, monsieur le président, les moyens et la preuve. Deux choses différentes en droit.

Les moyens sont les articulations juridiques sur la base desquelles on fait une contestation ou une proclamation. La preuve ce sont les éléments factuels que l’on apporte au soutien des moyens. Ces éléments peuvent être apportés à tout moment. Lorsque le rapporteur a présenté son rapport, il a effectivement évoqué le fait que, sur tel ou tel autre point, il n’y avait pas d’éléments de preuves. Il nous revient et il n’y a aucune limitation dans le temps quant au moment où l’on produit des éléments de preuve au soutien d’un moyen juridique. Je ne sais pas qui le fait le plus souvent mais, dans les conditions où nous étions en train de prouver à votre conseil que les élections ne se sont pas déroulées régulièrement dans les régions concernées. Si vous le permettez M. le président, et sans préjudice du droit de la partie adverse quand vous lui donnerez la parole, de faire valoir son point de vue, nous souhaiterions, par rapport à la question soulevée par Me Simh au départ, si votre conseil le veut bien, qu’il réponde et en tout état de cause, que l’on laisse la poursuite de cette procédure et nous permette effectivement de vous montrer en quoi les élections ne sont pas passées régulièrement dans les régions concernées.

 

Contentieux post-électoral : l’impartialité du Conseil constitutionnel en débat

L’institution a débuté ses travaux ce mardi avec l’examen des recours déposés par la coalition autour de Maurice Kamto.

Le bâtonnier Yondo Black a, dès l’entame de l’audience mardi, annoncé les couleurs. Il demande la réclusion de six des onze juges qui composent le Conseil constitutionnel, parmi lesquels le président Clément Atangana. Cette requête vise à éviter un conflit d’intérêt.

Le plaignants estiment que les juges dont ils demandent la réclusion entretiennent quelques liens avec le parti au pouvoir, le Rdpc, ou exercent d’autres fonctions nominatives. Toutes choses qui pourraient avoir un impact sur leur jugement.

Le conseil de Maurice Kamto a également demande, dans une autre démarche, que le Conseil constitutionnel se déclare incompétent pour entendre de leurs recours. Il pointe du doigt l’impartialité de la juridiction dont les onze membres sont nommés par le président de la République, candidat à sa propre succession à cette élection.

La coalition autour du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a souhaité que le Conseil constitutionnel transfère le dossier devant la Cour suprême.