Cameroun: Eric Elouga jette un regard critique sur Madame Monsieur saison 3

Le Rédacteur en chef des magazines Nyanga et Weekend Sports et Loisirs, Eric Elouga, analyse les 20 premiers épisodes de la saison 3 de Madame Monsieur mettant en avant les points qui laissent à désirer dans la série.

La saison 3 de Madame Monsieur va sans doute connaître un énorme succès, en surfant sur la notoriété établie sur ses deux premières saisons et la hype suscitée par quelques gros noms annoncés au casting. Et c’est tant mieux, pour la visibilité et l’aura que cela apporte au cinéma camerounais à l’international, sans parler des carrières qu’elle ouvre tant aux acteurs qu’aux technico-artistiques (j’ai déjà un œil sur Salem Kedy, l’assistant réalisateur dont les projets solo sont annoncés et que j’attends particulièrement). Mais une fois cela dit, il faut bien reconnaître que cette saison, sur la base des 20 premiers épisodes vus (donc le tiers de la série), est aussi la moins qualitative de cette saga à succès.
La réalisation; la qualité d’image est toujours aussi propre et belle. La direction photo est correcte, la lumière bien exploitée, le matériel de tournage assurément de qualité. Je suis moins convaincu par le travail sur les couleurs qui était excellent en saison 1, moyen bon en saison 2 et très moyen cette fois, où l’on a parfois risqué le « too much ». entre les acteurs qui ont abusé d’huiles entre les deux saisons, les couleurs des coiffures à la limite de l’agressif, et les trop brusques changements d’un plan à l’autre entre des tons jaunes, orange, violet, mauve, chaque fois très flashy.
Mais le vrai hic de l’aspect technique c’est une réalisation bien trop classique et paresseuse qui ne recherche jamais d’effet, ni à surprendre visuellement. On a presque toujours des plans fixes, quelques plans séquences ci et là, des dialogues en champ-contrechamp et des plans de coupe répétitifs (sans qu’on en comprenne toujours la logique). Les amateurs de cinéma savent pourtant que si on parle de « valeurs de plan » ce n’est pas seulement une question de format, d’angle ou de technique.
C’est surtout parce que les plans racontent une partie de l’histoire. Selon comment on filme, des personnages ou des situations sont plus mis en valeur ou en dévaleur et cela donne une échelle hiérarchique des arcs narratifs, voire une indication des émotions recherchées. En restant aussi « neutre » dans la façon de filmer, la réalisation de la série met ainsi tout au même niveau, et par conséquent est obligée de dérouler son histoire par le scénario plutôt que par le scénario et l’image. Du coup, le fameux scénario qu’en est-il ? Là encore, ce sont les montagnes russes, avec bien plus de chutes que de sommets.
Les personnages: théoriquement le format sériel est plus propice au développement de personnages, puisqu’on les suit sur la durée. L’avancement de l’intrigue est ainsi d’autant plus palpitant qu’en parallèle, il voit les différents protagonistes évoluer. Force est de constater qu’au bout de trois saisons, les personnages de Madame Monsieur stagnent, et pour certains régressent.
Pour citer quelques exemples : Kim qui pleurniche toujours autant pour un rien alors que les épreuves des saisons 1 et 2 sont censées l’avoir durcie. Sophie devait être plus zen et épanouie après sa séparation d’avec Bill, la voilà plus vindicative et remontée que jamais. Paul après 5 ans de prison redevient le même manœuvrier avec les mêmes ruses et la même complicité (aux velléités de rédemption cycliques).
Le père Mbarga hier aristocrate guindé affecte désormais le ton et l’attitude des pères du village. Certains personnages se contredisent même comme madame le commissaire qui fustige ses éléments véreux et deux épisodes après accepte l’enveloppe de Mbarga pour libérer des faussaires, etc etc
L’intrigue: je continue à chercher le principal fil conducteur de cette saison, celui qui trouve vient chercher 10.000 ib. En lieu et place d’une grande histoire nourrie par de petites (les fameux arcs narratifs), on se retrouve avec l’enchevêtrement de sous-intrigues étalées comme de la confiture sur une tartine trop grande, et ensuite refermées sans qu’on ne sache réellement ce qu’on voulait y montrer.
La plus emblématique qui me vienne à l’esprit c’est cette histoire de mannequinat d’enfant sur cinq ou six épisodes qui m’a surtout donné l’impression de vouloir mettre en avant un personnage à la sexualité ambiguë (et ses droits) mais sans rien apporter scénaristiquement au final.
Au-delà de cette absence de fil conducteur, les ficelles scénaristiques sont tellement grosses qu’on en devine souvent la chute à l’avance et qu’on peut même déjà imaginer la fin de certaines intrigues. Le seul vrai twist réussi jusqu’ici est la paternité de Mbarga sur l’enfant de son fils. Bien joué les scénariste ! Mais une aussi belle carte je ne l’aurais pas sortie aussi vite, ni amenée aussi brusquement.
Comme lors de la saison 2, il y a encore des problèmes de cohérence, surtout dus au fait qu’on néglige les détails, or le diable se cache toujours dans les détails. Ca va des petits détails pas trop graves, comme les vendeurs de poisson feymen de la sœur de Sophie qui se présentent comme des pisciculteurs mais lui vendent du bar (alors que le bar n’est pas un poisson d’élevage), à des détails plus problématiques comme Anna qui est venu tout déballer à Mme Mbarga y compris son mariage frauduleux arrangé par M. Mbarga avec son notaire, mais curieusement deux scènes après quand Bill revient après sa rencontre avec le faux mari et croit que c’est ce dernier qui est à l’origine dudit mariage truqué, sa mère est subitement amnésique. Et des trous comme ça il y en a tous les trois épisodes au moins.
Par ailleurs, ces affaires de gangstérisme et de sorcellerie, franchement…. Madame Monsieur a construit son succès sur sa différence assumée d’être une telenovelas à la Camerounaise, basée sur les dynamiques et interactions de couples dysfonctionnels.
Vouloir insérer à tout prix les recettes de Ma Belle-mère n’est pas nécessaire et rend certaines scènes inutilement kitch. Sans parler des placements de produits pas subtils pour un sou qui montrent que le côté business a clairement pris le pas sur le côté show.
L’acting : c’est la seule réelle satisfaction que je trouve jusqu’ici. Avec un matériau plutôt pauvre, on a encore de belles interactions entre personnages, des échanges agréables et maîtrisés. Certaines scènes m’ont vraiment fait rire sans forcer. Les nouveaux personnages apportent. Ils sont introduits avec intelligence ; souvent ce sont eux qui font avancer l’intrigue, et même si certains sont extrêmement clichés, dans l’ensemble je ne boude pas mon plaisir. Même Daniel Nsang a qui j’ai reproché d’être inexpressif et stéréotypé dans son jeu les premières saisons, s’est amélioré.
Les dialogues sont plutôt bons, et la qualité des acteurs arrive à bien les rendre (quelques fautes de langue par ci par là mais bon, même dans la vraie vie nous en faisons donc ça passe). Exception faite peut-être des enfants dont le jeu n’est vraiment pas très bon, ce qui peut se comprendre beaucoup en sont sans doute à leur première expérience.
J’espère juste que tel un moteur diesel, la série en est au tour de chauffe et que les 40 épisodes à suivre viendront faire mentir certains points de cette première analyse.
PS: l’arrivée de M. Bretelles à la fin l’épisode 21 comme Végéta dans les films DBZ c’était plutôt kiffant !!!!! « 

Cameroun: Victor Tonyé Bakot n’est plus archevêque de Yaoundé !

L’évêque d’Ebolowa, Mgr Jean Mbarga, le remplacera de manière provisoire

Selon un communiqué de la nonciature apostolique signé lundi 29 juillet 2013, Victor Tonyé Bakot renonce à sa charge apostolique. Démission acceptée par le Saint siège, sur la base du droit Canon qui stipule que L’Évêque diocésain qui, pour une raison de santé ou pour toute autre cause grave, ne pourrait plus remplir convenablement son office, est instamment prié de présenter la renonciation à cet office. Il sera remplacé à ce poste par l’Evêque d’Ebolowa, nommé administrateur apostolique à l’archidiocèse de Yaoundé.

Aucune raison n’est avancée pour justifier la démission et l’acceptation de celle-ci par le Saint siège. Mais on est en droit de penser que la multiplication des « affaires » autour de cet homme d’église, censé prêcher par l’exemple, a eu raison de lui. Ces dernières semaines, il est cité dans des affaires de malversations, notamment dans une histoire qui le met aux prises avec la famille d’Albert Roland Amougou pour le contrôle de la société immobilière La Foncière. Revelé par le journal La Nouvelle, cette information pour laquelle des protagonistes sont en prison, vient s’ajouter à un conflit larvé avec les autochtones Emveng de Mvolyé, qui l’accusent de brader leurs terres. En avril dernier, ces derniers ont décidé de perturber les assises de la 38e Conférence épiscopale nationale avant d’être maîtrisés par la police. Quelques mois plus tôt, c’est une correspondance adressée au Rev. Père Martin Brida qui avait mis le feu aux poudres, à propos de la trop grande présence des bamilékés à l’Université Catholique d’Afrique Centrale. A ce propos, le rassemblement des jeunes patriotes a écrit une lettre au St Père pour informer des dérives politiques de l’archevêque de Yaoundé, Mgr Victor Tonyé Bakot, qui risque de mettre le feu au Cameroun par ses élans tribaux.

Né en 1947 à Makomol dans le Nyong et Kele, il a été ordonné prêtre en 1973 et Archevêque de Yaoundé en 2003, il y a tout juste 10 ans !

Victor Tonyé Bakot n’est plus archevêque de Yaoundé

Engelbert Mbarga: « Le Cameroun aura fort à faire face au Togo et la Rdc »

Le consultant de la CRTV, par ailleurs sélectionneur de l’équipe nationale junior, analyse le jeu des sélections présentes à la Can

Après avoir vu évoluer toutes les équipes, quelle est, selon vous, la sélection qui vous a le plus impressionné jusqu’à présent?
Ce n’est pas facile à dire parce que bien évidemment, tout le monde attend la Côte d’Ivoire, et cette dernière s’en est sortie difficilement face au Togo. Certaines personnes avaient les yeux rivés sur la Gambie, même si ce n’était pas mon cas parce que l’effet de surprise ne jouera plus. Car la Zambie a été secouée par l’Ethiopie. Et finalement, le Ghana, qui est également annoncé comme l’un des favoris, a été tenu en échec par une belle équipe de la République démocratique du Congo (Rdc). Le match que je considère comme le plus intéressant est celui entre la Tunisie et l’Algérie, où chacune des deux équipes a eu sa mi-temps et a montré beaucoup d’enthousiasme. La très surprenante équipe d’Ethiopie a, dans un football plein de dynamisme, posé des problèmes à la Zambie. Pour l’instant, ce n’est que le premier match, il n y a pas vraiment eu une équipe qui sort du lot au vu de la première journée. La deuxième journée nous montrera les équipes qui montent en puissance et certainement la plupart des équipes expérimentées savent que ce n’est pas lors du premier jour qu’il faut être à 100%, c’est lors des derniers matches.

Une mission d’espionnage d’un collège d’entraîneurs camerounais séjourne en ce moment pour superviser les futurs adversaires du Cameroun notamment la Rdc et le Togo. Que peut faire le Cameroun face à ces adversaires en mars?
Déjà la Can, c’est la Can. Nous n’y sommes malheureusement pas et on ne peut pas juger les absents parmi les présents. Si vous me demandez la place du Cameroun, c’est celle qui est dans nos c urs, c’est-à-dire championne. La même question posée aux Sénégalais aura la même réponse. Malheureusement, la compétition est impitoyable. Seules quelques équipes se qualifient et les autres sont condamnées à regarder les autres jouer, en attendant la prochaine étape. La question effectivement est pertinente, mais il est difficile d’y répondre parce qu’on ne sait pas dans quel état seront ces équipes après la Can. Il y en a certainement qui vont être boostés par leur performance de la Can. Il y en a qui vont être démolies. J’ai peur pour le Togo par exemple, connaissant Adebayor et consorts, s’il passe à côté de la Can, il n’y a aura plus d’équipe après la Can. La Can pour eux sera dramatique. Il aurait même valu pour ce genre d’équipe de ne même pas aller à la Can. Quant à la Rdc, elle a un potentiel énorme. De toutes les façons, ces équipes peuvent être prises au sérieux au vu de ce qu’elles ont déjà montré. Déjà à cette Can, il n’y a personne qui se laisse marcher dessus et les éliminatoires vont être sérieuses pour toutes les équipes. Je crois que nous avons fort à faire et avons de ce fait besoin d’être à 100% pour affronter ces différentes équipes.

On constate un faible engouement des spectateurs malgré le cadre somptueux des stades. Pourquoi la Can ne traîne pas les foules ?
Parce qu’on est là dans un pays qui a ses traditions. L’Afrique du Sud a longtemps vécu en autarcie et lorsque vous y arrivez, on vous demande comment est l’état des terrains. Ce sont des gens à la limite qui ne cherchent pas à savoir ce qui se passe de l’autre côté. Pour eux, le football africain n’est que sud-africain. Vous voyez l’engouement des clubs sud-africains dans les compétitions de la Confédération africaine de football (Caf). Ils privilégient les compétitions locales, qui génèrent plus d’argent et de foule. C’est dont une mentalité sud-africaine. Si cette compétition s’était jouée dans un pays comme le Nigeria, le Mali ou encore l’ Angola, on aurait vu plus des gens dans les stades. Pour être aussi réaliste, ce ne sont pas les Sud-Africains qui devraient toujours remplir les stades, parce que chaque équipe devait drainer une nombreuse foule de supporters et malheureusement le pouvoir d’achat de l’ensemble des africains ne leur permet pas d’effectuer ce genre de voyage, parce que les stades étaient pleins en Coupe du monde. Ce ne sont pas les Sud-Africains qui les ont remplis.

Engelbert Mbarga: « Le Cameroun aura fort à faire face au Togo et la Rdc »
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Angèle Mbarga: «Nous recevons des SOS de femmes d’ Afrique et du Maghreb»

La responsable de l’association Fibrome Info France parle des origines, des objectifs et des chantiers de son association

Comment est née l’association Fibrome Info France?
J’ai été confrontée à titre personnel à cette maladie en 2009 et opérée en 2010. C’est suite à ma propre expérience que j’ai créée l’association. La détresse dans laquelle je me trouvais a été l’élément déclencheur et le principal catalyseur de la naissance de l’association. En pensant à la solitude et à la souffrance des autres femmes confrontées à cette maladie, la création de l’association s’est imposée à moi.

Pour nous donner un ordre d’idée, combien de femmes vous ont contacté l’année dernière?
Près de 1500 femmes nous ont contactés l’année dernière par le biais de notre site internet. Nos statistiques de l’année 2012 seront rendues publiques au cours du premier trimestre 2013.

Quel est le profil, notamment ethnique, des femmes qui vous contactent?
Pour répondre à votre question, je peux simplement vous dire que les deux patientes symboles de notre campagne de sensibilisation sont noires. Elles ont été confrontées aux fibromes pour l’une à 21 ans et pour l’autre à 22. Parmi les femmes qui nous ont contactés au cours de l’année 2012, la plus jeune est âgée de 19 ans. Compte tenu du taux de prévalence des fibromes chez les femmes afro-caribéennes, je vous laisse deviner l’origine ethnique de cette jeune femme. Nous recevons également des SOS de l’étranger, émanant notamment de femmes vivant en Afrique et au Maghreb.

Avez-vous mis en place un club de parole pour qu’elles communiquent entre elles?
A l’association, les femmes sont encouragées dès le premier contact à parler de leur vécu. Pendant nos réunions, les femmes se rencontrent et partagent collectivement leurs expériences.

Quel bilan faites-vous de l’année écoulée?
Notre premier bilan effectué au début de l’année 2012, nous a alerté sur la détresse et l’isolement des femmes qui souffrent de fibromes. La campagne de sensibilisation que nous lançons le 18 janvier, est la caisse de résonance du bilan que nous faisons de l’année qui vient de s’écouler. C’est notre manière d’apporter une réponse concrète au déficit d’information et de sensibilisation des femmes sur cette pathologie, qui touche selon un rapport de l’ANSM, anciennement AFSSAPS, 30 à 60% de femmes.

Vous organisez le 18 janvier prochain une Campagne de sensibilisation nationale. Pouvez-vous nous donner les grandes lignes de cette journée?
Le lancement de notre campagne de sensibilisation sera marqué le 18 janvier par une lecture de témoignages d’adhérentes de l’association, suivie d’une table ronde-débat au cours de laquelle les femmes débattront avec les médecins autour de cette pathologie. Notre campagne se poursuivra tout au long de l’année 2013, notamment dans les établissements médicaux partenaires auprès desquels nous mettrons à la disposition des femmes des dépliants d’information. En parallèle, l’association organisera des journées d’information et de sensibilisation portes ouvertes.

Un mot sur vos partenaires ponctuels pour la journée de sensibilisation et surtout sur ceux qui vous accompagnent au quotidien?
C’est sous le parrainage du Professeur Hervé Fernandez, Président et coordonnateur de plusieurs rapports officiels sur les fibromes, que nous lancerons notre campagne. Nous comptons parmi nos soutiens, une soixantaine de gynécologues, chirurgiens obstétriciens et radiologues que nous mettrons à contribution tout au long de la campagne.

Vous êtes d’origine camerounaise et on sait que le fibrome touche beaucoup les femmes noires. Avez-vous pensé à faire une action dans votre pays?
Sur le principe, je ne suis pas contre l’idée de mettre en place des actions de sensibilisation au Cameroun et plus globalement dans d’autres pays. En ce qui concerne le Cameroun, dans la mesure où je ne sais pas comment fonctionne le système de santé et les hôpitaux camerounais, j’aurai cependant besoin d’être aiguillée. Le concours d’interlocuteurs locaux me serait indispensable pour identifier et mobiliser médecins et autorités sanitaires en charge des questions de santé publique.

Pour terminer, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Le Cameroun est mon pays d’origine; même si je n’y vais pas souvent, j’y suis attachée. Yaoundé est la seule ville du Cameroun que je connais à peu près bien. Sur le plan personnel, je suis en couple; je n’ai pas d’enfant. Avant la création de l’association, j’étais consultante en outplacement dans un cabinet de conseils. Je compte désormais me consacrer entièrement à l’association.

Angèle Mbarga, présidente de Fibrome Info France
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Colloque directeur de France Diversité Populaire le 08/12 à Paris

Interview du Dr Mathieu Mbarga Abéga, journaliste et écrivain camerounais, par ailleurs président de l’Observatoire International des Minorités et de l’association France Diversité Populaire

Dr Mathieu Mbarga Abéga, pouvez-vous nous présenter l’association France Diversité Populaire
J’ai créé en 2005 et avant les autres, l’Association France Diversité Populaire, pour lutter contre les saloperies humaines, notamment, les injustices, la jalousie, la haine de l’autre et la division entre communautés de France. Des saloperies humaines qu’on trouve, hélas partout dans notre planète. Les objectifs de notre Association sont de consolider le lien socioculturel et intergénérationnel, informer, former et éduquer les jeunes de la minorité visible, ou issu de l’immigration en France et aussi de faire de l’initiation à l’engagement politique, parce que les jeunes de la minorité visible ne votent toujours pas en France, soit par manque d’information, soit par manque d’intérêt voire les deux et enfin de lutter en termes de prévention contre les comportements discriminatoires de plus en plus rependus en France.

Le colloque directeur de votre Association a lieu ce 8 décembre 2012 à l’Assemblée Nationale à Paris, êtes-vous prêt?
Je suis prêt depuis plus deux semaines, pour deux raisons essentielles : La première raison tient du fait que les Noirs Francophones de France se réunissent que très rarement dans un haut lieu comme celui de l’Assemblée Nationale à Paris, pour plaider leur cause auprès de la classe politique française. La deuxième raison est que je suis un intellectuel dynamique et un passionné des causes justes. C’est pourquoi il est capital que mes actes sur le terrain, alors même que je ne bénéficie d’aucune subvention de l’Etat français, soient connus du grand public.

Pourquoi avoir choisi le racisme comme thème général de votre colloque directeur?
Le racisme : un obstacle pour l’intégration de la minorité Visible en France, est la thématique définitive de notre colloque directeur qui se tient pendant une journée ce 08 décembre 2012 à l’Assemblée Nationale à Paris. J’ai choisi ce thème pour deux raisons : la première raison en est que les comportements discriminatoires sont en augmentation de 11% ; selon une étude de Aida, une Agence de travail temporaire et du Professeure Jean-François Amadieu de l’université Paris I. La deuxième raison, est par mon souci de clarté, j’interpelle avec force la classe politique et civile de France sur le racisme. Il s’agit de savoir dans quelle société voulons-nous vivre aujourd’hui en France ? Et ce, au moment où on constate avec stupeur que notre société est caractérisée par des conflits et des risques sans précédents. Elle n’est pas devenue plus pacifique en France ou ailleurs que des actes de discriminations opposants des cultures et des systèmes politiques différents entravent par exemple, l’épanouissement harmonieux des populations de France, comme on l’a vu à travers les discours pendant la présidentielle française de cette année. C’est à l’Etat Français et à la gouvernance socialiste actuelle de donner les réponses extrêmement précises sur ce problème national, parce qu’aucune nation ne peut se développer en étant divisée.

Le programme de votre colloque directeur, prévoit un hommage spécial à Olivier Stirn, ancien Ministre de la Coopération, pourquoi ce choix?
La direction de notre association a tenu à rendre un hommage spécial à Olivier Stirn, parce que c’est humaniste convaincu, il est un des seuls européen à avoir rendu visite à Nelson Mandela, quand celui-ci était encore en prison en Afrique du Sud, il a rédigé la loi J. Kennedy, qui a permis l’entrée des Noirs Américains dans les universités américaines, Français d’origine juive, sage, très brillant et généreux, il a le mieux qu’il a pu, conseillé la première génération des chefs d’Etats africains et est un des rares homme politique Français qui a traversé la cinquième république. Enfin comme moi, il déteste toute forme de conflits entre personnes.

Dr Mathieu Mbarga Abéga, journaliste et écrivain camerounais
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Quels sont les partenaires de l’Association France Diversité Populaire en 2012?
Nous n’avons pas de partenaires officiels.

Votre association existe depuis quelle année et quel est son bilan?
L’Association France Diversité Populaire a vu le jour en 2005, elle est la première à avoir créée en France « Les Trophées des Leaders de la Minorités Visibles », pour récompenser Les Noirs en général et la diaspora africaine qualifiée de France. Son bilan est très positif, avec des publications, la tenue des colloques, de séminaires, l’animation des ateliers pédagogiques à Paris.

Avez-vous l’impression de faire bouger les choses à travers votre combat dans le monde associatif ?
Ma production intellectuelle, considérable est connue en France et en particulier dans les milieux intellectuels et de la classe politique française. Mon premier livre ( Minorités Visibles : Intégration Quasi Impossible en France , Ndlr) paru à Paris en 2008, a servi de base de réflexion du discours de la politique générale sur l’intégration et de l’immigration, de l’ancien président Nicolas Sarkozy. A travers ce discours mes réflexions ont brillé par leurs originalités.

Pour terminer, un mot sur votre calendrier 2013?
Je ne peux vous donner un calendrier précis des activités de notre association en 2013, parce que j’ai l’habitude de parler des réalisations tout en informant la presse et non des projets.


Engelbert Mbarga: Le Mexique est une équipe redoutable

L’entraîneur adjoint des Lionceaux du Cameroun évoque le match des huitièmes de finale face au Mexique

Quelle lecture faites-vous du match gagné (1-0) face à l’Uruguay?
Notre équipe était dos au mur. Il fallait une victoire ou rien et dans ces cas là la tension est à son comble. Il faut être costaud et les gars l’ont été. Il y a eu quelques réaménagements au niveau du onze entrant; ça fait partie de la gestion des effectifs dans une compétition. Mais je crois que le plus important dans ce match était de réapprendre à gagner. Finalement nous sortons d’une poule assez difficile où il y a eu beaucoup de matches nuls et ou les rares victoires n’ont pas dépassé un but d’écart.

Le match face à l’Uruguay a été trop tendu, pourquoi?
Les deux équipes étaient sous la menace d’une élimination et la plupart des joueurs avaient les nerfs à fleur de peau; de plus les uruguayens voulaient le nul et se sont énervés dès qu’ils ont pris un but. Ils ont distribué pas mal de coups.

On va dire que le Cameroun a gagné ce match à l’Italienne, en jouant trop tactique. Était-ce un choix délibéré?
Après les deux premiers matches, il fallait une réaction en termes de résultat. Il était important de réapprendre à gagner; sans les fioritures qui nous ont couté cher lors des deux matches précédents.

En l’absence de Franck Kom, suspendu, comment le Cameroun va-t-il s’organiser au milieu de terrain, pour contenir les assauts des Mexicains?
Franck Kom, c’est la tour de contrôle au milieu. Dommage, mais une équipe ne se bâtit pas seulement autour d’un ou deux éléments. Il faut s’adapter en permanence en fonction de la tournure des événements.

Comment les Lionceaux vont-ils aborder le match face à Mexique?
Le Mexique joue très bien, c’est une équipe redoutable. Nous irons jouer avec nos moyens. Dans la phase qui va démarrer, il faudra être aussi fort dans la tête qu’habile techniquement et tactiquement.

Le fait de jouer en altitude est-il un gros handicap pour le Cameroun?]
L’altitude c’est à Bogota, partout ailleurs c’est normal. Les joueurs donnent parfois l’impression de manquer de souffle mais on n’a pas le choix.


Un mot sur l’ambiance générale dans la délégation camerounaise…
C’est cool. Tout le monde est content. Il nous reste à être satisfait. Nous devons féliciter ces joueurs qui ont bravé l’enjeu et l’altitude pour arracher cette qualification qu’ils ont eux mêmes compliqué. Au niveau du staff technique, le coach tient à ce qu’on n’encombre pas leur esprit afin qu’ils se concentrent uniquement sur le jeu. Les autres aspects ne les intéressent pas.

Quelle équipe vous a fait forte impression au premier tour?
L’équipe colombienne.

Qu’est-ce qui fait la force de cette équipe? Le soutien populaire ou la qualité de jeu?
La Colombie joue très bien et avec le public, ils sont encore plus forts. C’est un jeu technique avec du mouvement et de la vitesse, des individualités tout y est. Ils ont tout explosé sur leur passage y compris les champions d’Europe. C’est un adversaire qu’il faut aborder de manière spéciale.

Engelbert Mbarga, entraîneur adjoint des Lionceaux du Cameroun
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Engelbert Mbarga: Aborder le match face au Portugal sans complexe

L’entraîneur adjoint des Lionceaux analyse le match face à la Nouvelle Zélande et affiche les ambitions du Cameroun pour les prochains matches

Quelle analyse faites-vous du match face à la Nouvelle Zélande?
Beaucoup de frustration dans ce match que nous n’avons pas bien abordé en première mi temps en faisant le jeu de l’adversaire avec une utilisation abusive et inappropriée de longs ballons ; ce qui fait que nous avons presque gâché notre première manche. D’ailleurs nous offrons nous mêmes l’égalisation a l’adversaire bien que ça fasse partie du jeu. En deuxième mi-temps nous avons enfin développé notre jeu et dominé complètement l’adversaire sans parvenir à concrétiser soit par maladresse soit à cause de la grande classe du gardien adverse. Ce match laisse un gout d’inachevé et comme on dit dans le jargon, nous n’avons pas su finir le travail. Cela dit on a quand même vu de très bonnes choses en deuxième mi-temps et ça c’est encourageant pour la suite.

Maintenant que vous avez regardé jouer le Portugal et l’Uruguay, quelle appréciation faites-vous du jeu de vos futurs adversaires?
Nous avons pu voir nos adversaires évoluer. C’est clair que les futurs matches seront d’un autre calibre. Nous aurons certainement beaucoup plus de travail défensif à accomplir au vu de la qualité technique en face mais je crois que nos gars avec beaucoup plus de confiance et un peu plus d’efficacité peuvent tirer leur épingle du jeu dans cette poule.

Comment les Lionceaux du Cameroun vont-ils aborder leur prochain match?
Il faut aborder le Portugal sans complexe. Ils vont ouvrir le jeu et à nous d’en profiter mais il faudra toujours rester vigilants chaque fois qu’ils auront le ballon, les gêner et déployer notre jeu autant que possible.

L’absence d’Edgar Salli, principal atout offensif des Lionceaux pendant la Can, ne cause t-il pas un préjudice aux Lionceaux? Comment avez-vous appris à jouer sans lui ?
Quand on perd un joueur comme Salli Edgar, vous dire que c’est une petite perte serait un gros mensonge. Car il s’agit quand même du meilleur joueur de la dernière CAN. Maintenant, il faut savoir qu’une équipe ce n’est pas un joueur mais un ensemble de joueurs et le travail de l’entraineur consiste à rendre cet ensemble dynamique et non pas figé sur un, deux ou trois éléments.

Quand on sait que selon les règlements de la Fifa, après publication des listes des joueurs, on ne peut remplacer qu’un joueur blessé. A t-il été facile de remplacer Edgar Salli par Yann Song’o?
Nous avons simplement entamé une démarche simple. La Fécafoot a écrit à la Fifa pour obtenir le remplacement d’Edgar Salli, cela a été accordé.

Jusqu’où peut aller le Cameroun dans cette compétition?
Si nous nous battons et que nous réussissons à sortir des poules c’est déjà bien, ça c’est l’objectif immédiat.

Un mot sur l’ambiance générale en Colombie dans les stades et en dehors.
Ce que nous vivons en Colombie est incroyable. Toute la Colombie vibre au rythme de la compétition. Les gens sont chaleureux. Ils ont tous le sourire. Toute la Colombie est en maillots jaunes, les jours de matches. Ils nous demandent Roger Milla ou Samuel Eto’o. Ici à Cali les drapeaux du Cameroun flottent partout et quand notre escorte passe les gens applaudissent à tout rompre. Figurez vous que nous ne sommes qu’à une Coupe du monde junior et lors de la première journée à Cali tous les 60 000 tickets étaient vendus alors que l’équipe de Colombie joue à Bogota. Les joueurs et encadreurs du Cameroun n’ont pas trouvé ou s’asseoir pour assister au deuxième match. J’ai déjà fais les Jeux olympiques, quatre CAN junior, voici ma troisième Coupe du monde junior, je n’ai jamais vu ça.

Engelbert Mbarga
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La présidentielle 2011: Qui sera le prochain président du Cameroun?

Par Dr. Mbarga-Abéga, modernisateur de la politique africaine de la France

Paul Biya sûrement ! Raisons invoquées : c’est grâce à lui que le Cameroun est un havre de paix, depuis sa prise de pouvoir en 1983. Pour ceux qui ne l’auront pas compris, Paul Biya incarne pour le Cameroun la paix tant à l’intérieur du pays qu’aux frontières. C’est pourquoi le peuple camerounais lui en est reconnaissant, oubliant même la situation économique catastrophique du pays. L’histoire retiendra aussi, qu’on apprécie ou non Paul Biya, que c’est grâce à sa sagesse que le Cameroun a évité de justesse une guerre civile avec son puissant voisin le Nigeria, dans le conflit frontalier de l’Île de Bakasi, qui opposait les deux pays. Le Cameroun lui doit d’autres réalisations : l’instauration du processus de démocratisation en cours, la création du RDPC, son parti politique majoritaire dans le pays. Quand bien même l’opposition camerounaise manque de moyens d’action, la liberté d’expression est en amélioration au Cameroun depuis les années quatre vingt-dix. Aujourd’hui, il n’y aurait pas officiellement de prisonniers politiques au pays de Paul Biya. Telles sont les raisons, pour lesquelles les braves Camerounais vont votés massivement pour Paul Biya, mais aussi, parce qu’ils ont peur de voir un aventurier prendre la direction des affaires du Cameroun en 2011. C’est pourquoi depuis des mois, au Cameroun comme à l’étranger où se trouve une communauté camerounaise, on entend, au sein des organes du parti RDPC, dans les bars et les restaurants et même dans les rues de Yaoundé et de Douala, les sympathisants du RDPC, parti de la majorité présidentielle, chanter en ch ur: « Paul Biya est une valeur sûre pour le Cameroun », ou encore, « laissez Paul Biya, finir ses mandats, présents et futurs». Ces exhortations ne sont pas uniquement celles des partisans pur sucre du RDPC, de Paul Biya, certains observateurs étrangers affirment que la stabilité politique des jeunes Etats africains est seule gage du développent économique à long terme de l’Afrique subsaharienne.

Le nouveau Président face aux urgences de la société camerounaise en crise
S’il est vrai que la stabilité politique et le processus de démocratisation demeurent, à ce jour, des acquis historiques du Cameroun, les chantiers en cours et les réformes qui attendent le nouveau chef d’Etat, issu de la présidentielle de 2011, sont titanesques :
-instaurer dans l’urgence la bonne gouvernance et la démocratie économique
-préparer l’alternance politique pour garantir la stabilité des institutions du pays en cas de vacance du président de la république
-sortir le Cameroun du marasme économique actuel
-lutter contre la corruption qui plombe l’économie du pays et abîme son image tant à l’intérieur qu’à l’étranger. Les Camerounais toute classe sociale confondue sont à ce jour considérés comme étant des corrompus et des voleurs de grand chemin
-réformer en profondeur l’éducation nationale et socioculturelle, la santé publique, la recherche scientifique
-renforcer et étendre la formation spécialisée des jeunes et des femmes, parce que l’avenir appartient aux métiers des services
-respecter scrupuleusement et faire respecter les droits de l’homme en terre camerounaise
-lutter contre la pauvreté, la démagogie, la fuite des cerveaux et l’insécurité galopante dans le pays. Sur le plan international, le nouveau président devrait également revoir la politique extérieure de son pays. Le Cameroun a aujourd’hui une politique étrangère assez bien conduite sur le plan théorique, mais un peu vacillant sur le plan pratique, par exemple, les antennes diplomatiques du Cameroun à l’étranger ne font pas assez la promotion commerciale de leur pays à travers le monde.

Ces antennes assurent le service minimum, notamment la bonne marche des services consulaires. S’agit-il d’un manque de moyens financiers et humains ou d’un déficit de motivation de la part des responsables de ces antennes diplomatiques à l’étranger ? Pourtant, à l’ère de la mondialisation, les antennes de la diplomatie extérieure du Cameroun devraient impérativement être une véritable vitrine des richesses économiques et socioculturelles du pays. Mais, curieusement, le Cameroun prend beaucoup de retard dans son développement économique y compris dans le domaine où, traditionnellement, il aurait pu être le « premier de la classe ». Il en est ainsi de la situation du Camerounais de la diaspora. Le Cameroun officiel, depuis des années, n’a pas de projet ambitieux pour ce dernier. Pourtant le dynamisme du Camerounais de la diaspora aurait pu, comme cela se fait déjà au Mali et au Sénégal, contribuer à l’épanouissement du Cameroun. Ce pays a pourtant besoin de l’effort financier et physique de ses filles et fils pour son indispensable développement économique. Malheureusement le cynisme de certains responsables camerounais, à qui l’Etat aurait donné les moyens pour faciliter le retour des investisseurs camerounais de la diaspora, bloque tout. Le Camerounais de la diaspora est toujours un sujet de mépris sur la terre de ses ancêtres. A cause du mauvais vouloir des autorités politiques, en général, il n’a pas la double nationalité, ni le droit de vote à l’exemple des Algériens, des Maliens et des Sénégalais de la diaspora. Il est tout simplement condamné à être un mauvais Camerounais qui vit et travaille à l’étranger, par conséquent, qu’il vive ou qu’il crève dans la rue, les autorités politiques de son pays d’origine n’en ont rien à faire.

La pauvreté du Camerounais d’aujourd’hui
Le Camerounais d’aujourd’hui vit la pire tragédie de la pauvreté de son histoire récente. Dans ce riche pays de l’Afrique Centrale, la pauvreté est présente partout, sauf dans la classe dirigeante et l’élite. Et rien ou presque ne rassure aujourd’hui les Camerounaises et les Camerounais sur leur avenir et celui de leurs enfants. C’est un drame insupportable pour les Camerounais qui avaient pourtant fait beaucoup d’efforts ; des études et des formations, afin de travailler et de gagner leur vie au pays sans avoir, pour raisons économiques, à s’expatrier en courant le risque de perdre leur vie sur les mers et océans. Une tragédie inconsolable pour les dynamiques Camerounais qui, malgré leurs conditions de vie extrêmement difficiles en terre camerounaise, mettent toujours leur espérance dans le président Paul Biya, qui dirige le pays depuis 1983. Leurs convictions : « les années écoulées ont permis au président Paul Biya, d’instaurer une stabilité politique durable dans un Cameroun divisé, malgré les apparences », maintenant, « grâce aux accords de coopération économique que Paul Biya signe avec les pays développés comme ce fut le cas en 2010 avec le Brésil, le président Paul Biya va sortir le Cameroun de sa pauvreté actuelle ». Pourtant, en fermant depuis des années la porte du développement économique du pays, la classe politique et l’élite en ont fait non seulement un pays qui se ferme sur lui-même depuis plus de vingt ans, mais qui donne l’impression d’être gouverné au jour le jour. Au Cameroun, il n’y a plus des plans quinquennaux qui permettaient le développement global et spécifique des régions – de plans quinquennaux qu’on vient, dit-on, de rétablir. Aujourd’hui, l’image du Camerounais dans son pays comme à l’extérieur, est en général, celle « d’un perroquet bavard qui colporte des rumeurs toujours contre son pays ou son compatriote ». A l’inverse de l’image du Camerounais des années 1970, qui imposait le respect et la fierté tant au Cameroun qu’à l’étranger. Mais au-delà des réformes indispensables que le Cameroun doit impérativement poursuivre et de la crise économique que connaît le pays, on peut se demander si un accord de coopération signé entre le Cameroun et le Brésil, pour relancer le développement économique du pays de Paul Biya, peut enfin entraîner une révolution profonde dans la mentalité des Camerounais, dans un pays où l’on a vu les êtres humains se transformer en véritables monstres de pilleurs des richesses nationales, faisant exploser toutes les limites de la corruption. Les Camerounais que nous avons rencontrés au Cameroun et en Europe voudraient le croire de toutes leurs forces. Mais, ils rappellent que le mental des Camerounais d’aujourd’hui demeure très réceptif à la corruption, particulièrement répandue dans le pays.

Le nouveau président issu de la présidentielle camerounaise de 2011, et le gouvernement d’union nationale devraient impérativement former le Camerounais de demain, une tâche difficile qui réclame des efforts ambitieux : politiques, intellectuels, spirituels et matériels. Le Cameroun a quelques atouts économiques pour surmonter les obstacles actuels, mais on ne connaît pas à ce jour les réserves pétrolières, ni celles des pierres précieuses, du gaz, du bois et du cacao de ce pays, qui compte dix huit millions d’habitants. Pendant que les Camerounais, demandent dans l’urgence la nourriture et la paix, mais, ils implorent aussi leur Dieu pour que cessent la mauvaise gouvernance, la corruption, l’insécurité, la pauvreté et le manque d’éthique qui retardent considérablement le développement global du Cameroun. Le président Paul Biya, adoubé par le RDPC, son parti politique majoritaire dans le pays et le fait qu’il n’a pas d’adversaire politique susceptible de le battre, est sûr de sa réélection en 2011. Ce dernier sollicite l’aide de la communauté internationale, pour la reconstruction économique de son pays. La présence de l’ex-président brésilien Lula à ses côtés, pour la signature d’un accord de coopération économique, l’année dernière, au Brésil, lui laisse également espérer le soutien d’autres chefs d’Etat des pays développés, pour consolider la modernisation indispensable, au Cameroun qui vient.
Sans démagogie !


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Cameroun: Interview du ministre du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana

«Le gouvernement se réserve le droit de saisir la commission européenne. Et n’exclut pas d’appliquer le principe de réciprocité»

Qu’est ce qui vous emmène à Douala ce 09 janvier ?
Depuis le début de l’année la Commission européenne a décidé d’utiliser un nouveau système de contrôle des exportations dénommé Import Control Exportation (ICS), c’est un règlement qui accroît les coûts de transports pour des marchandises en provenance des ports étrangers à cette communauté et le Cameroun est concerné. En quelques mots cette mesure non seulement elle pèse sur les coûts des transports mais en plus les chargeurs doivent produire un ensemble de documents dont la réalisation se situe entre 25 dollars us pour certains et 40 dollars us pour d’autres. Le chef du gouvernement nous a donc demandé ainsi qu’a monsieur le ministre des transports de venir à Douala, pour rencontrer les armateurs locaux et étrangers dans le but de voir comment on peut alléger cette charge financière.

Par rapport à ce conflit est-ce la première démarche que le gouvernement entreprend ?
Permettez-moi d’abord de dire qu’il n’y a pas de conflit, la Commission européenne et de façon globale l’Union européenne sont des partenaires privilégiés de notre pays, seulement sur la question que j’ai évoqué plus haut nous avons des petites divergences de vue essentiellement sur la mise en uvre et non sur le fondement de la décision car le Cameroun reconnait la souveraineté de l’Union européennes. S’agissant de votre question, sur haute instruction du premier ministre chef du gouvernement nous avions en son temps adressé un courrier à nos partenaires européens, nous leur demandions de sursoir à la perception des frais liés à la mise en uvre du règlement de cette prescription en attendant l’issue de la concertation que nous entrevoyions avoir avec eux ; malheureusement notre demande n’a pas reçu de réponse, nous avons constaté simplement l’effectivité de la décision depuis le 1er janvier 2011.

Qu’allez-vous faire à présent ?
Vous me donnez là l’occasion de rappeler un ou deux principes de base de la politique de l’état du Cameroun sous l’impulsion de monsieur le président de la république son excellence Paul Biya, ce principe est le dialogue, le partenariat secteur public / secteur privé, c’est la clé de voûte du système économique camerounais. Nous sommes des partenaires et nous pensons que la règle d’or dans le partenariat c’est le dialogue, le dialogue et la concertation, c’est dans ce cadre que le gouvernement s’est permis d’interpeller l’Union européenne à la suite de l’adoption par la Commission européenne de ce règlement qui fait débat. Qu’allons-nous faire ? Nous attendons avec impatiences les éléments de réponse qui vont être apportés.

Concrètement qu’est ce qui fait problème dans cette réglementation?
Il y a d’un coté en ce qui concerne les opérations à l’import naturellement le problème de la lutte contre la vie chère qui est un principe essentielle, voire même une discipline du gouvernement de la république, mais aussi fondamentalement puisqu’il s’agit des cargaisons à l’exportation simplement le problème de la compétitivité de nos produits, si on rajoute des coûts nous ne pourrons pas faire face à la concurrence, l’ambition qui est de voir notre pays devenir émergent pourrait être remise en cause et dans les affaires un sous est un sous, certains diront ce n’est que 25 dollars ou 40 si en plus il y a des pénalités c’est intenable.

Et si l’Union européenne ne s’exécute pas?
Nous sommes convaincus que nous trouverons une solution, au nom de l’équité et de la transparence il faut des concertations pour s’accorder sur le coût de la marchandise afin de trouver le juste prix, par conséquent le Cameroun demande la suspension immédiate de la perception supplémentaire, par ailleurs si le consensus n’était pas trouvé entre les deux parties le gouvernement se réserve le droit de saisir la commission européenne pour la mettre face à ses responsabilités et n’exclut pas d’appliquer le principe de réciprocité.

Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre camerounais du commerce
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Visite du délégué général à la sûreté nationale à Ngaoundéré

Lors de sa visite de travail à Ngaoundéré, Martin Mbarga Nguélé a sifflé la fin de la récréation dans les rangs de la police

Mercredi 27 octobre 2010, il est 16 heures et 58 minutes lorsque l’avion militaire ayant à son bord le délégué général à la sûreté nationale s’immobilise sur le tarmac de l’aéroport de Ngaoundéré. Au bas de la passerelle, les autorités administratives conduites par le gouverneur de la région, les autorités policières et politiques. Après Maroua et Garoua dans la partie septentrionale du pays, le tour revenait ainsi à la Région de l’Adamaoua d’accueillir Martin Mbarga Nguélé qui poursuit la visite des services déconcentrés de la sûreté nationale à travers le pays. Vaste de 63 000 km2, la Région de l’Adamaoua, de par sa situation géographique de ville carrefour entre le Nord et le Sud du pays et de zone frontalière est en proie à une insécurité sans cesse grandissante.

Très tôt ce jeudi matin du 28 octobre 2010, la place de l’indépendance a été prise d’assaut par les populations de la métropole régionale de l’Adamaoua. Après les formalités protocolaires d’usage, place aux allocutions. D’abord, le mot de bienvenue du secrétaire général auprès de la communauté urbaine de Ngaoundéré qui a relevé pour s’en féliciter, les efforts effectués au sein de la police à l’instar de la récente implantation du corps des ESIR à Ngaoundéré qui a considérablement contribué à réduire la criminalité. Il a également émis quelques doléances au rang desquelles on peut citer la dotation des policiers en équipements matériels et logistiques appropriés, l’achèvement de la construction de la clôture de la délégation régionale de la sûreté nationale dans l’Adamaoua, l’équipement du centre hospitalier de la police et l’octroi d’une ambulance médicalisée, l’implantation de nouveaux postes de police de proximité dans certains quartiers etc.

Pour sa première sortie dans la partie septentrionale du pays depuis sa récente nomination à la tête de la police, Martin Mbarga Nguélé a frappé du poing sur la table. Dans un discours musclé, le patron de la police camerounaise n’a pas hésité de dénoncer les pratiques malsaines récurrentes dans les services de police. Il a ainsi relevé les agissements indignes de certains agents qui se livrent aux rackets et arnaques de toutes sortes, aux gardes à vue abuses et injustifiées, aux tracasseries multiples et variées sur la voie publique ainsi qu’à la divulgation du secret professionnel entre autres. Des déviances qui nuisent et discréditent ce corps d’élite que devrait être la police. Il a en effet demandé à tous ses collaborateurs un retour prompt à l’ordre, en mettant en exergue le respect de la déontologie et des droits de l’homme. Je ne saurais admettre que l’image de la police soit ternie par quelques éléments égarés qui ont raté leur vocation. Je suis venu dire à tous ceux et à toutes celles qui tenteraient de verser dans cette indiscipline de se remettre en cause et de se rattraper pour tourner définitivement et rapidement le dos à ces comportements déviants et inadmissibles qui seront sanctionnés avec la plus grade énergie a-t-il martelé.

Voilà qui vient remettre au goût du jour les différentes formes d’abus d’autorité observées ça et là dans les actes de ceux qui se veulent garants de l’ordre public. La situation est d’autant plus grave que les policiers ne se sont pas encore véritablement appropriés du code de procédure pénal en vigueur depuis le 1er janvier 2007. A cela vient se greffer la corruption ambiante qui est devenue la norme dans les procédures d’enquêtes policières. C’est donc un véritable challenge qui attend Martin Mbarga Nguélé dans sa politique d’assainissement du corps qu’il chapeaute. Après avoir visité les différentes unités de la police installées dans la ville de Ngaoundéré,Martin Marga Nguélé a tenu une séance de travail avec les forces vives de la région au cours de laquelle il a appelé les populations à une franche collaboration avec les populations. « Pas de police sans population » a-t-il déclaré. Après Ngaoundéré, le délégué général à la sûreté nationale a quitté l’Adamaoua pour la région de l’Est à Bertoua.

Martin Mbarga Nguélé est en tournée dans tout le pays
CRTV)/n