C’était au cours d’un point de presse donné ce jeudi 24 janvier par l’Ambassadeur du Cameroun en France, Lejeune Mbella Mbella, en présence du conseiller culturel et du chef du centre de communication
L’ambassade du Cameroun en France a invité la presse camerounaise et étrangère pour faire le point des préparatifs et énoncer les temps forts de la visite de travail et d’amitié que va effectuer Paul Biya en France du lundi 28 janvier au samedi 02 février 2013. L’ambassadeur, dans son propos liminaire, a situé cette visite « dans le cadre des relations anciennes que les deux pays amis entretiennent depuis des années. Relations qui reposent sur de nombreux accords ». Deux articulations majeures vont constituer les temps forts de cette visite. La première, politique, est la rencontre entre Paul Biya et François Hollande à l’Elysée pour « échanger à un très haut niveau sur la coopération exemplaire entre les deux pays », dixit Se Lejeune Mbella Mbella.
La deuxième articulation est économique et va se matérialiser par la rencontre entre le président Paul Biya et des chefs d’entreprises françaises réunies par le Medef (Mouvement des entreprises de France) international au Pavillon Gabriel à Paris. La rencontre permettra aux ministres et responsables gouvernementaux camerounais en charge des questions économiques et aux représentants du secteur privé, d’échanger avec des chefs d’entreprises françaises sur des questions importantes pour faire avancer leurs nombreux dossiers (investissements, participation aux projets structurants, environnement des affaires, difficultés rencontrées dans leur développement…) De nombreuses thématiques sont prévues: les projets structurants et leur financement, les priorités de la politique économique du Cameroun, diversification, croissance inclusive, développement régional… seront abordés. Une intervention du président camerounais est prévu, ainsi qu’un point de presse en compagnie de Michel Roussin, vice-président du Medef International. L’aspect économique de cette visite étant importante, la délégation officielle du président du Cameroun comprendra de nombreuses personnalités issues des milieux d’affaires comme les groupements patronaux, les chambres de commerce, les mouvements d’entrepreneurs et d’autres partenaires qui travaillent aux côtés du gouvernement pour la structuration économique du pays.
L’Ambassadeur du Cameroun en France, Lejeune Mbella Mbella, en compagnie du conseiller culturel (G) et du chef du centre de communication (D), ce 24 janvier 2013 à ParisGaby Photos)/n
La ministre camerounaise de la culture, Ama Tutu Muna défend la candidature de Yaoundé comme capitale du livre 2014
Quelles sont les spécificités qu’aujourd’hui vous défendez au niveau du Cameroun pour que l’Unesco demain désigne Yaoundé comme capitale mondiale du livre 2014?
De prime abord, le Cameroun offre la paix, la stabilité et c’est un pays bilingue historiquement. Donc vous retrouvez au Cameroun la partie francophone et la partie anglophone. Et puis, Yaoundé c’est une ville culturelle. C’est une ville qui regorge d’énormes reliques de la colonisation. Le musée national est un bâtiment historique et la ville est très cosmopolite. Car on y retrouve des ressortissants de nombreux autres pays africains. Donc c’est une terre d’accueil. Maintenant dans le domaine du livre, cette nomination n’aiderait pas seulement le Cameroun, elle aiderait la sous-région à donner de la visibilité par rapport à ce qui est déjà entrain d’être fait par rapport au livre, à susciter, à inciter les gens à être beaucoup plus conscients par rapport à la lecture, essayer de ramener le livre auprès des jeunes. Au vu tous ces éléments, la nomination est d’une importance capitale pour l’Afrique.
Quels sont les leviers au niveau du livre que peut activer le Cameroun pour faire de Yaoundé la capitale mondiale du livre 2014?
Déjà dans le domaine du livre, il y a un certain nombre de textes qui existent. Notamment, on a signé la convention de Berne sur la propriété intellectuelle, il y a un soutien par un décret du Président de la République pour la lecture. Dans l’organisation même du ministère de la culture, vous avez un département qui s’occupe de la lecture. Nous avons aussi un service rattaché qui est une centrale de lecture située en plein centre de la ville, ouvert à toutes les activités, non seulement la lecture, mais tout ce qui accompagne et qui est destiné à tout le monde, du jeune au vieux. Je pourrais aussi aller plus loin. Il y a des bibliothèques, des réseaux d’éditeurs, je veux aussi parler de la diffusion, qui est j’ose dire, l’une des plus développées dans la sous-région. En plus, en ce moment avec le ministère des Postes et Télécommunications, nous avons lancé le projet de la bibliothèque numérique.
Mme le ministre, par rapport aux dix autres villes concurrentes, quelles sont les chances de Yaoundé et quels sont ses soutiens?
Sur le plan stratégique, il n’est pas indiqué de parler d’autres pays. Donc, nous pensons que c’est l’Unesco qui déterminera quel pays sera choisi et nous attendons cela avec impatience.
Quelle est la place du livre au Cameroun?
La place du livre est très importante au Cameroun si vous regardez très bien dans le domaine de la bande dessinée ou dans le domaine même des écrivains où vous avez des auteurs très importants. Je n’ose pas les citer car ils sont nombreux. Au-delà même du livre, sur le plan de la communication, les journaux, vous savez ce que c’est, la prolifération des journaux au Cameroun, et vous avez aussi des images des gens qui restent devant les kiosques de journaux pour lire. Vous arrivez devant un kiosque, vous constatez qu’il y a vraiment un intérêt pour la lecture. Maintenant, le défi c’est comment le ramener dans les zones un peu reculées puisque le Cameroun est un pays essentiellement agricole, donc voilà un peu les défis qui se présentent.
Vous avez annoncé que dans quelques mois aura lieu une grande rencontre littéraire au Cameroun. Pouvez-vous nous en dire davantage?
Oui, nous avons prévu vers la fin de l’année le salon du livre. C’est l’occasion pour moi d’appeler tous les acteurs de ce secteur à se mettre ensemble afin qu’on puisse tenir ce salon du livre, et nous allons le pérenniser. Nous avons prévu après ce salon d’avoir une journée dédiée à la littérature et au livre.
Quel est l’état des préparatifs pour ce salon du livre? Savez – vous déjà combien de personnes vous attendez, Où aura t-il lieu?
Oui nous avons déjà planché sur un certain nombre d’éléments. Le lieu, nous sommes en train de le finaliser. Les deux lieux qui pourront être choisis seront soit l’esplanade du palais des sports, nous avons voulu le centraliser toujours dans la logique de cette prise de conscience et de rendre le livre toujours plus accessible. Je ne peux pas encore parler des participants. Mais je peux déjà dire que ce sera un salon national qui va abriter au moins 150 participants. Maintenant, en termes d’organisation, nous sommes en train d’envoyer une équipe ici pour travailler en synergie avec tous ceux qui sont dans la diaspora, mais sur le plan organisationnel, nous avons travaillé avec l’association des éditeurs, et donc, des maquettes sont déjà faites, des propositions, le dossier est pratiquement déjà bouclé.
Selon vous, quelles seront les retombées si Yaoundé est choisi ?
Ce n’est pas seulement Yaoundé qui va en profiter, c’est l’Afrique noire. Et cela va donner une autre image des auteurs, même africains. On ne parle pas beaucoup des auteurs noirs dans les autres pays africains. Donc, le monde entier sera vraiment tourné vers l’Afrique et il y aura une prise de conscience et je pense que dans la globalisation, peut-être que ça va apporter autre chose. J’ai travaillé sur un projet où je souhaitais qu’on traduise un livre en chinois. Imaginez – vous combien de chinois acceptent de lire le livre d’un auteur africain. Donc, voilà un peu les défis et voilà ce que cette nomination pourrait apporter pas seulement au Cameroun je le dis toujours, mais à l’Afrique toute entière.
Au-delà de cela, vous avez évoqué l’implication de la diaspora. Comment vous voyez cette implication et à quel niveau ?
Déjà nous travaillons avec une équipe ici, très restreinte de quatre personnes, Gaston Kelman avec d’autres auteurs.
A quoi consiste leur tâche?
Dans un premier temps, du lobbying, mais dès que nous sommes nommés, si c’est le cas, tout de suite nous entrons à la phase préparatoire et l’équipe va s’élargir en synergie avec l’équipe du Cameroun, maintenant pour la mise en place, le travail au quotidien et l’organisation de cette année spéciale.
Vous savez quand auront lieu les résultats ?
Au mois de juillet je crois !
Se L’ambassadeur du Cameroun en France et La ministre de la culture, lors de la rencontre avec les médias et les auteurs à ParisGaby Photo)/n
La basilique Ste Jeanne d’Arc du 18e à Paris a servi de cadre à ce concert qui a réuni un plateau d’artistes et de choristes
C’est dans une ambiance de recueillement que s’est déroulé jeudi 27 janvier le grand concert des chorales camerounaises. La basilique Sainte Jeanne d’Arc du 18e arrondissement de Paris a contenu de nombreux invités: corps diplomatique et assimilés, présidents d’associations camerounaises, artistes, personnel de l’ambassade du Cameroun en France et évidemment de nombreux camerounais.
Très peu de formalités – quelques discours: celui du curé, le père Mariusz et celui de l’ambassadeur, Se Lejeune Mbella Mbella – Et place a été donnée aux acteurs de la soirée. Artistes chevronnés à renommée internationale comme Manu Dibango, Jacques Greg Belobo, Arbosgaste Mbella, Emmanuel Djob, Noël Ekwabi et alvine Ava ont partagé l’autel, transformé en scène avec de nombreuses chorales et groupes camerounais comme le gospel Musango, le bantu Sun, la chorale des jeunes chrétiens pentecôtistes, l’association chrétienne des femmes, Esperance Dipita, Solarosa ou encore les femmes sawa. Ce plateau, composé de profils talentueux, d’artistes chevronnés, de choristes amateurs et des vocalistes du dimanche a servi un répertoire riche dans de nombreuses langues locales, en lingala, en anglais et en allemand. Et n’a pas laissé le public indifférent.
Esperance Dipita en prestationNoël Woumo / Jdc)/n
Organisé par l’ambassade du Cameroun en France, ce concert se veut un premier pas vers la (re)conquête de la diaspora camerounaise, très nombreuse en France et notamment en Ile de France (Paris et ses environs). Ce concert inaugure une série d’activités d’envergure que l’ambassade du Cameroun en France prévoit tout au long de l’année 2011 et auxquelles les camerounais et amis du Cameroun ne manqueront pas d’être invités a précisé Lejeune Mbella Mbella. Le concert a été organisé dans le cadre des manifestations des cinquantenaires de l’indépendance du Cameroun et sa réunification. L’idée du concert des chorales était de rassembler autour d’un projet cuménique et festif et montrer la diversité de la culture musicale du pays. Ce qu’a apprécié de nombreux invités non camerounais : Je n’entendais pas tout ce qui était chanté, mais j’ai aimé le tam-tam, le xylophone et cette façon de danser en chantant des chants religieux. On a presque du mal à imaginer qu’on parle bien de chorale. Ici en France, l’église n’est pas autant animée et je ne vous cache pas que je préfère une messe où on danse autant en chantant nous a confié à la sortie du concert Martine, fidèle de la basilique venue par curiosité avec sa famille. Et son mari Pierre-Lou de renchérir Mais vous avez tout au Cameroun. Je connaissais Manu Dibango, mais je ne savais pas qu’il y’avait des barytons au Cameroun. En plus performants, je suis étonné, vraiment !
Allocution de Se Lejeune Mbella Mbella, ambassadeur du Cameroun en FranceNoël Woumo / Jdc)/n
Coté camerounais, c’est la joie des retrouvailles en famille : Pourquoi attendre le cinquantenaire pour organiser une soirée entre nous. Regardez le nombre de camerounais dans la salle. J’en ai la chair de poule. Il faut que l’ambassade sache que c’est ce qu’on attend d’elle, tous les jours, ce genre de rassemblement affirme Christian T, ingénieur travaillant en banlieue parisienne. Je connaissais Manu Dibango à la télé, je suis contente de l’avoir vu et entendu, en plus il a l’air si simple, ça fait plaisir de voir comment on chante dans les églises dans le pays de ma mère, j’y suis jamais allé. Quentin qui tient ce discours, est venu avec sa maman et sa soeur Chimène: Ce que j’ai aimé, c’est voir ma mère chanter en douala quand les femmes de la chorale sawa ont chanté. Elle avait presqu’envie d’aller sur scène les retrouver, elle en pleurait. Elle nous a dit que ce sont les chants que sa mère lui chantait quand elle était petite. La satisfaction semblait générale au vu des applaudissements nourris et des reprises en ch ur des célèbres Sango Yesus cristo de Manu ou I believe de Greg Belobo sans oublier les reprises en commun des refrains d’Arbogaste Mbella Ntoné, véritable enchanteur de scène. Et bien sûr, les accompagnements de la salle lors des chants de chorale connus. La soirée animée par Le révérand pasteur Jean Pierre Zang et la journaliste Denise Epote s’est achevée sur une belle note de oh Happy day autour de toutes les chorales sur scène. Une belle fête en somme !