Ils ont été mis en garde jeudi, dans un communiqué signé du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Baraky, sous peine de sanction conformément à la réglementation en vigueur
Le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a mis en garde jeudi, 27 août 2015, certains médias nationaux, qui «s’adonnent ouvertement et de manière récurrente à des attaques diffamatoires et parfois injurieuses contre des pays étrangers et leurs dirigeants officiels».
Dans un communiqué lu en mi-journée sur les ondes de la radio nationale, le porte-parole du gouvernement a rappellé le principe de non-ingérence du Cameroun dans les affaires intérieures des autres Etats, la loi du pays interdisant par ailleurs tout outrage et les médias ne pouvant être exonérés de cette obligation, «y compris pour des raisons professionnelles liées au respect de l’éthique et de la déontologie du métier de journaliste».
Issa Tchiroma menace, en cas d’inobservation de ces principes, de recourir au «droit de faire usage de ses prérogatives de régulation conformément à la réglementation en vigueur».
Cette mise en garde au moment où le Conseil national de la communication (CNC), organe de régulation placé sous l’autorité du Premier ministre, multiplie des avertissements, par spots interposés, contre les dérives médiatiques dans la guerre que le Cameroun mène actuellement pour la sécurité à l’Extrême-Nord, à l’Est t sur toute l’étendue du territoire national.
Elle coïncide également avec la montée des critiques dans certains médias privés contre des puissances occidentales, dont certains voient la main derrière les tentatives de déstabilisation du pays.
L’un des cas patents de cette «lutte contre l’impérialisme occidental» est la chaîne de télévision privée Afrique Media, suspendue pour un mois par le CNC et dont les bureaux ont été scellés depuis trois semaines à Douala et Yaoundé, métropoles économique et politique du pays.
La chaîne panafricaine qui s’est délocalisée en Guinée Equatoriale et au Tchad, est accusée de «récurrence des dérapages professionnels», ses panélistes ayant régulièrement «proféré des accusations non justifiées et des appels à la haine susceptibles de porter atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et pays étrangers».