Cameroun: Ernest Dikoum nommé directeur général de la Camair-Co

L’ancien directeur régional de la compagnie Emirates pour le Sénégal et la Guinée, a été placé à cette fonction, lundi, en remplacement de Paul Nana Sandjo, limogé sur décret du chef de l’Etat

Paul Nana Sandjo n’est plus directeur de la Camair-Co. Deux ans après sa nomination, il laisse son siège à Ernest Dikoum, précédemment directeur régional de la compagnie Emirates pour le Sénégal et la Guinée. Ainsi en a décidé le président le président de la République, Paul Biya, qui a signé lundi, 22 août 2016, un décret qui entérine les résolutions du Conseil d’administration extraordinaire de la Camair-Co tenu ce jour à Yaoundé sous la présidence du ministre des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o. Le nouveau promu aura fait un plus de deux ans au poste (juin 2014 – août 2016).

Le 07 juillet 2016, Paul Nana Sandjo qui avait sollicité la certification de «dirigeant responsable» auprès de Autorité aéronautique civile nationale (CCAA), s’est vu opposer une fin de non-recevoir. «Je suis au regret de vous informer que votre candidature à cette fonction n’est pas acceptable du fait que vous avez fait office de dirigeant responsable pendant plus de 2 ans, mais la performance de sécurité de votre compagnie est restée préoccupante avec de nombreuses constatations d’audits de supervision de sécurité encore ouvertes, démontrant un encadrement insuffisant de la compagnie sur le plan technique», avait indiqué l’instance dans une réplique.

Moins d’un mois avant la suspension de Paul Nana Sandjo, le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, avait adopté le plan de relance de la Camair-Co proposé par Boeing. Lequel inclue l’acquisition de 14 aéronefs et une subvention financière de 327 milliards de FCFA sur une période de cinq ans.

Ce plan était la condition au déblocage des 35 milliards de FCFA, objet d’une convention de prêt signée en mi-juin 2015 avec un pool de banques.

«La dette qui est extrêmement lourde est estimée à près de 35 milliards de F CFA, dont une grande partie composée de fournisseurs dits bloquants pour lesquels la dette est exigible à court terme et dont le non-paiement peut à tout moment arrêter l’exploitation. C’est notamment le cas des loueurs d’avions, des fournisseurs de carburant, des services d’assistance au sol, des services de navigation aérienne.

A cette situation peu reluisante, il faut ajouter une flotte de cinq avions notoirement insuffisante aux plans quantitatif et qualitatif composée : d’un Boeing 777 le Dja, propriété de Camair-Co ; de 2 Boeing 737-700, loués ; de 2 MA 60, propriété de Camair-Co» avait expliqué le ministre des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o, dans une interview publiée le 21 juin par la presse publique.

Alors que le gouvernement camerounais se déployait pour permettre à la compagnie aérienne nationale de reprendre son envol définitif, une décision de l’autorité aéronautique était tombée, lui interdisant de voler vers l’Europe.

Il lui était reproché d’avoir envoyé à l’Agence européenne pour la sécurité de l’aviation un dossier incomplet, l’exposant alors à l’interdiction de desserte du continent européen.

Cette décision a été levée le 01er août, à l’issue d’une concertation tripartite entre le ministère des Transports, la Camair-co et la Cameroon civil aviation authority.

Un autre décret présidentiel, lu sur la radio nationale au journal de 17h, nomme le ministre délégué aux Transports, Mefiro Oumarou, comme président du Conseil d’administration. Il remplace à ce poste Edouard Akame Mfoumou également limogé ce lundi.

«Pour le président de la République, le redressement de Camair-Co est un impératif catégorique. Notre compagnie doit absolument reprendre sa place parmi le fleuron de l’économie nationale et parmi les plus grandes compagnies dans le monde. Monsieur le directeur général vous êtes un grand professionnel du transport aérien, vous avez une longue expérience, mettez-vous au travail et nous vous attendons aux résultats», a déclaré Edgard Alain Mebe Ngo’o à l’intention du nouveau directeur général.

Ernest Dikoum est le sixième directeur général nommé à la Camair-Co en l’espace de cinq ans. Pour rappel, la nouvelle compagnie aérienne du Cameroun a été lancée le 28 mars 2011.

Ernest Dikoum, photo d’illustration
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Les deux MA 60 achetés par le Cameroun auprès de la Chine réceptionnés à Douala

Les deux aéronefs qui vont être exploités par la Compagnie aérienne nationale ont été réceptionnés le 01er avril à la base aérienne 201 de Douala

Les deux avions de type MA 60 commandés par le Cameroun auprès du constructeur chinois Avic International Holding ont été réceptionnés hier, mercredi 01er avril 2015, à la base aérienne 201 de Douala, en présence du ministre délégué auprès du ministre des Transports, Mefiro Oumarou.

Les deux aéronefs, qui ont été commandés par le gouvernement camerounais pour la compagnie aérienne nationale, sont arrivés aux couleurs de la Camair-Co qui pourra ainsi agrandir sa flotte et lui permettre d’assurer une meilleure desserte des régions du Cameroun et d’autres villes dans la sous-région. Les gros avions «coûtent très chers» sur de courtes distances, a souligné le ministre délégué.

Les deux avions réceptionnés mercredi à Douala ont une capacité d’environ cinquante places chacun.

On se souvient que a commande de ces aéronefs avait suscité la polémique au sein de l’opinion publique camerounaise et de certains partis d’opposition en particulier qui jugeaient excessif le prix de vente de ces appareils: 34 milliards de F CFA contrairement au Congo Brazzaville qui aurait acquis le même modèle à 4 milliards de F CFA.

Pour sa défense, le constructeur, Avic, lors d’un voyage de presse organisé en Chine par ses soins, avait indiqué à des journalistes que ce prix comprenait également la maintenance des appareils et la formation des personnels. Les dirigeants d’Avic avaient également mis en avant la faible consommation de ces appareils (600 Kg de carburant par heure contre 2,5 tonnes de combustible pour un avion du même type).

Le Cameroun avait initié la commande de trois MA 60 lors de la visite de Paul Biya en Chine en juillet 2011. Le gouvernement chinois décida par la suite d’en offrir un gracieusement pour les 40 ans de la coopération bilatérale entre les deux pays. L’avion a été livré en novembre 2012. Ce premier MA-60 a ensuite été remis par les autorités camerounaises à l’armée qui s’en sert depuis pour de nombreuses missions.


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