AfricAvenir International: 30 années de combat pour préserver le patrimoine africain

Un programme septennal a été mis en place par la fondation du Pr. Kum’a Ndumbe III. Objectif, accompagner les africains dans la réappropriation de leur mémoire

La fondation AfricAvenir International a mis sur pied un programme intitulé l’Afrique et les africains: de l’origine de l’humanité à la renaissance au 21e siècle. Contribution au dialogue international, au développement endogène et à la paix durable. Cette initiative a pour objectif d’accompagner les africains dans la réappropriation de leur mémoire.

Le programme se décline en sept projets d’une durée d’exécution de sept ans. Le premier dessein est de préserver et transmettre la mémoire collective africaine. Ce, à travers la publication de témoignages recueillis depuis plus de 20 ans auprès des personnes ayant vécu la colonisation. «Je me suis rendu compte que tout ce qu’on enseignait sur nous était sur la base des archives que les Européens ont confectionnées. A travers le travail mené avec des collègues d’université entre 1981 et 1985 auprès de vieux qui avaient entre 80 et 100 ans aux quatre coins du Cameroun, on a recueilli le regard des Camerounais sur l’histoire du Cameroun», explique le fondateur de AfricAvenir International, le Pr. Kum’a Ndumbe III, dans une interview publiée par le quotidien national, édition du lundi 14 septembre 2015. Ce projet a obtenu le soutien de la Gerda henkel stiftung, un partenaire allemand, pour l’édition en langues locales, en français et en anglais. «Nous allons mettre tout cela par écrit et sur CD et mettre ça à la disposition des universités, des écoles, et de la population» poursuit le Pr. Kum’a Ndumbe III.

Le deuxième projet consiste à éduquer par le cinéma. Il est question de rassembler des films réalisés par des «cinéastes africains et d’ascendance noire» sur la mémoire collective du continent. A cet effet, la fondation possède déjà une collection de 150 films.

Dans une 3eme mesure, AfricAvenir International compte promouvoir l’héritage scientifique et culturel de l’Afrique. Il s’agira de rappeler que les Africains ont souvent été à la base de la science. «Ici on va enseigner les théorèmes de Pythagore et de Thalès. Or, on a déjà fait la démonstration qu’ils étaient élèves de savants noirs. La question est donc de savoir ce que les africains ont légués scientifiquement à l’humanité. Il s’agit de collectionner cet héritage soit qu’on a oublié et enterré, soit que les autres utilisent mais en refusant de dire qu’ils tiennent ça des Africains», indique le Pr. Kum’a Ndumbe III.

D’autres projets sont intégrer dans le programme mis sur pied par la fondation. Il s’agit de la réhabilitation, l’extension et la digitalisation de la bibliothèque Cheikh Anta Diop, sacrée « Meilleure Bibliothèque Privée du Cameroun » au cours d’une cérémonie tenue le 26 juin 2015 à l’Institut Goethe de Yaoundé. La réfection et l’agrandissement du siège de la fondation, situé à Bonabéri à Douala, sont également prévus avec ouverture d’une branche à Yaoundé. Afric avenir international prévoit aussi le lancement d’un programme de master et de doctorat axé sur le Leadership management in african affairs.

La fondation AfricaAvenir International souhaite à travers ce programme, permettre à l’humanité de redécouvrir l’Afrique. Une visée que poursuit la fondation, créée par le Pr Kum’a Ndumbe III, depuis près de 30 ans.


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