Le phénomène des enfants mendiants est accentué au Mali et au Sénégal. Mis en cause, les maîtres d’écoles coraniques
Au lendemain de l’annonce de leur intention de réprimer la mendicité dans les rues de Dakar, les autorités sénégalaises ont fait procéder à l’interpellation de 175 personnes depuis le 28 août, jour d’entrée en vigueur de cette mesure. Parmi les personnes interpellées, figurent majoritairement des enfants mineurs, des jeunes « talibés », qui étudient dans les écoles coraniques. Ces enfants seraient près d’un million à faire la manche dans la rue. La police a également arrêté 7 maîtres coraniques, affirme RFI. On est d’abord interpellé par la nouvelle et puis on se demande si finalement ce n’est pas une option à considérer et à appliquer un peu partout. Un peu à l’instar du proverbe suivant : « La carotte ou le bâton », car chassez le naturel et il reviendra au galop.
Si bon nombre d’associations et ONG s’évertuent à faire du plaidoyer pour le droit des enfants, elles n’arrivent pas à enrayer le phénomène de la marée infantile, répandue dans les artères bamakoises ou dakaroises. Au feux rouges, entre les camions, sur les voies publiques, rien n’empêche ces intrépides gamins de quémander piécettes et nourriture pour ramener leur pitance au Maître. A travers l’interdiction de mendier sur les voies publiques, le gouvernement sénégalais veut surtout résoudre un problème, celui des enfants disciples de maîtres coraniques qui font la manche dans les rues, poursuit l’article de RFI. Oui, les mendiants sont pour la plupart de jeunes enfants soumis aux maîtres coraniques. Au Mali, ils sortent donc des médersas pour mendier toute la journée pieds nus sous la pluie parfois. Ces pauvres erres sont enfermés dans un système qui veut qu’ils rapportent une certaine somme au maître au risque d’avoir des coups de bâton. L’épreuve est terrible pour ces gamins qui devraient plancher sur les bancs de l’école mais qui aujourd’hui, ont fini par prendre goût aux rues et à s’exposer sans crainte à la violence du ciel.
Depuis le 28 août, la police a interpellé 7 maîtres coraniques, qui selon un responsable ont été déférés devant le parquet. C’est un véritable coup de filet, car ces dernières années, peu de maîtres coraniques soupçonnés de violences envers leurs élèves ont été traduits en justice. Une législation, voilà peut être ce qui manquait, car à défaut d’empêcher les marabouts d’envoyer les enfants dans les rues et les parents de les envoyer dans les écoles coraniques, une initiative noble et morale à l’origine, mais très vite détournée par la cupidité des soi-disants adorateurs d’Allah, aussi, la loi et les autorités légifèrent à présent. « Le dernier procès remonte à juin. Un marabout traduit devant les assises avait alors été condamné à un mois de prison ferme pour avoir roué de coups deux mineurs dans son école coranique. En avril un rapport de l’ONG Human Rights Watch avait dénoncé l’exploitation d’enfants maltraités, soi-disant au nom de la religion. Depuis, les bailleurs de fonds étaient devenus plus pressants. Selon le Premier ministre : « Le Sénégal est sous la menace de ses partenaires », qui estiment qu’il ne lutte pas de façon efficace contre la traite des personnes ».

Rfi.fr)/n