Cameroun : les inondations dictent leur loi à Douala

Les populations vivent le calvaire depuis plusieurs semaines.  De fortes pluies occasionnent des inondations dans plusieurs quartiers de la capitale économique.

 

 

Il ne fait pas bon vivre à Douala en ce temps de pluies abondantes. Les eaux pluvieuses ont envahi les habitations dans de nombreux  quartiers  tel Makèpè-Missoké.  « Ça nous a réveillées à quatre heures, c’est mon voisin qui m’a alerté », raconte Hummul Tsafack, à nos confrères d’Africaneuws.com. « Je me suis réveillé. Les téléphones portables étaient en charge, les ordinateurs des enfants comme vous voyez là, il y a les ordinateurs là-bas, qui sont tous dans l’eau, l’eau avait tout contaminé. L’eau était à cette hauteur comme vous le voyez sur mon rideau, l’eau atteignait un mètre de haut à l’intérieur de la maison. », ajoute la victime des inondations.

Joseph Magloire Olinga,  Directeur adjoint des études et de la protection de l’environnement à Douala fait remarquer à nos confrères de Myafricainfos que « Douala est située dans une zone qui est un bas plateau côtier sur des terres relativement basses, elle a des altitudes très basses couplées à une pluviométrie importante d’environ 4 000 millimètres par an ».

La capitale économique étant située à l’embouchure du fleuve Wouri, au bord de l’océan Atlantique, la ville portuaire de Douala subit l’influence des marées qui la rendent propice aux inondations. Mis à part cela, l’incivisme des populations donne plus d’allant à cette catastrophe naturelle. « Ce que l’on remarque ici, ce sont surtout des déchets, beaucoup plus de déchets plastiques parce que la population riveraine transforme le cours d’eau en décharge aquatique », explique Dider Yimkwa, environnementaliste.

Ces inondations avaient été annoncées par la direction de la météorologie logée au ministère des Transports dans un bulletin publié le 8 juillet dernier. Il annonçait qu’en raison de fortes pluies, certains départements dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord, du Littoral et du Sud-Ouest pourraient être plus touchés que d’autres. « Il y a donc risques d’inondations dans la plupart des localités énoncées, une destruction des biens matériels pouvant occasionnés d’autres incidents, des pertes dans le secteur agropastoral dues aux vents, soulèvement des particules de poussière », présageait le bulletin météorologique. Conseillant alors aux populations de suivre régulièrement l’évolution de la météo et de « respecter impérativement des consignes émises ».

Cameroun/Affaire Marafa: Deux journaux reçoivent des avertissements

La Météo et l’Anecdote ont reçu un avertissement du conseil national de la communication, qui leur reproche de publier des informations diffamatoires

Pour la première fois et depuis que « l’affaire Marafa » a débuté, le conseil national de la communication du Cameroun a averti des médias, qui, selon le conseil, se livraient à des publications injurieuses à l’encontre de certaines personnes qui semblaient soutenir l’ancien ministre d’Etat aujourd’hui prévenu et en détention, dans le cadre d’une affaire de détournement. « Le Conseil National de la Communication, après plusieurs rappels à l’ordre des directeurs de publication des organes de presse, exerçant ses prérogatives en matière de sanctions contenues dans le décret N° 2012/038 du 23 janvier 2012 portant réorganisation du Conseil National de la Communication, adresse un avertissement aux directeurs de publication du journal «la Météo» ainsi qu’à celui du journal « l’Anecdote » pour atteinte répétée à la vie privée de certains citoyens de la République. En cas de récidive, le Conseil National de la Communication sera dans l’obligation de suspendre la parution desdits organes de presse », peut-on lire dans un communiqué en date du 22 juin 2012 dernier. Au passage le conseil de la communication profite pour faire un rappel à l’ordre dans le traitement par les médias de l’affaire Marafa. « En même temps, le conseil national de la communication rappelle à tous les organes de presse qu’ils n’ont pas pour mission de se substituer aux instances judiciaires en organisant des procès populaires et publics, d’exposer la vie privée des individus, et surtout sans preuve à l’appui. Les dénonciations portant sur la vie privée des individus relèvent du droit et sont punies comme telles » a précisé le communiqué.

Depuis le début de cette affaire Marafa, de nombreux journaux ont lancé la bataille de l’opinion, avant même la bataille judiciaire. L’annonce d’une nouvelle lettre de Marafa est toujours accueillie comme un nouvel épisode de la série culte de télévision, « 24 heures chronos ». Entre ceux qui croient et ceux qui sont sceptiques ou carrément contre, les lignes de démarcation sont parfois serrées. Rien que pour la journée de lundi 18 juin, sur 10 journaux parus au Cameroun, 7 ont titré sur l’affaire Marafa, et pas toujours dans le même sens. L’ « il du sahel » suite à la sortie du ministre de la communication, n’a pas hésité à brandir des preuves sensées incriminer le ministre Tchiroma. En face, d’autres médias se positionnent contre monsieur Yaya. On n’hésite pas à procéder à l’injure masquée. Le journal L’anecdote, relatant les manipulations autour de l’affaire Marafa, dira qu’elles sont soutenues par ses « conquêtes », hommes comme femmes. Le journal La Nouvelle parle lui du club des « homos » de Marafa, illustrant la une d’une image significative, montrant l’ancien homme d’Etat nu autour de certaines personnalités. Difficile de comprendre ce qui est en jeu aujourd’hui dans ce contexte. Les opinions discutent sur le fait de savoir si oui ou non Marafa devait être arrêté, et personne ne semble vouloir examiner si les faits qui lui sont reprochés sont pertinents. Le pouvoir dans ce vaste jeu semblait avoir les mains liées. En réagissant pour la première fois dans ce désordre médiatique, il répond à la demande d’une bonne partie de l’opinion, qui s’interrogeait sur les débordements qu’avait pris l’affaire.

La Météo et l’Anecdote ont reçu un avertissement du conseil national de la communication
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Cameroun: L’affaire Marafa Hamidou Yaya met le régime sur la défensive

Présence de forces de l’ordre dans les villes, réactions médiatiques, manipulations de la presse, l’affaire Marafa est de loin celle qui a le plus bousculé le régime

Dans son édition du 31 mai 2012, le journal la Météo, très connu pour des révélations indiscrètes sur la vie politique camerounaise, fait savoir, que dans sa logique de récuser le juge en charge de son affaire, l’ex-ministre d’Etat et haut fonctionnaire Marafa Hamidou Yaya, aujourd’hui en détention provisoire dans le cadre de l’opération dite « épervier », se serait déshabillé, ce qui a provoqué la fuite du juge venu pour l’interroger dans sa cellule. Si cela reste un fait que Marafa récuse publiquement son juge d’instruction, il reste cependant difficile à prouver qu’il serait allé jusqu’à se déshabiller. L’article n’indique pas clairement s’il y avait des témoins, et comment l’information a filtré. De même il reste difficile de savoir pourquoi le Juge d’instruction s’est retrouvé seul avec le prévenu, sans la présence d’aucune autre personne (greffier, gendarme, avocats), qui puisse confirmer l’histoire. Jusqu’ici cependant, personne n’a encore contesté ce qui a été raconté, pourtant l’information fait l’effet d’une bombe au sein de l’opinion, qui consomme sans modération l’affaire Marafa, comme une série télévisée. « Si c’est vrai, c’est trop fort, parce que chez nous lorsque quelqu’un qui est plus âgé que toi se déshabille devant toi, c’est le signe de la malédiction et c’est trop grave », explique un curieux, qui lisait l’information devant un kiosque.

Cet épisode marque ainsi toute la singularité de l’affaire de Marafa. Depuis le début de l’opération épervier, son arrestation est celle qui aura le plus fait couler d’encre et de salives, avec au milieu le jeu de certains médias qui finalement, est un peu trouble, entre le devoir d’informer et la manipulation de l’opinion. Au sein du pouvoir, on ne néglige rien. De façon discrète mais effective, le niveau de sécurité notamment à Yaoundé a été levé. Pour ceux qui sortent ou circulent tard dans la nuit, ils peuvent se rendre compte de la forte présence de gendarmes à tous les grand carrefours de la capitale politique. A Garoua, principale ville de la région du Nord et fief de monsieur Marafa, la diplomatie secrète ne semble pas avoir marché. Des tracts pro Marafa continuent de circuler et un d’entre eux aurait été affiché sur le mur du domicile de Monsieur Tchiroma, l’actuel ministre de la communication, qui avait été envoyé pour apaiser les jeunes de cette partie du pays, et qui dans une des lettre du prévenu, est cité de manière négative. La police et la gendarmerie dans cette partie du pays, auraient reçu l’ordre d’entendre toute personne en possession des tracts au sujet de cette affaire. Dans son édition de 13 heures le 31 mai dernier, le journal radiodiffusé a consacré tout un commentaire à la lettre écrite par le ministre Fame Ndongo en charge de l’enseignement supérieur, deuxième étape d’une réaction de l’entourage de Paul Biya, depuis la publication attribuée à Marafa, de lettres « embarrassantes ». Marafa semble aujourd’hui avoir réussi une chose, celle de mettre le régime sur la défensive. Son activisme détourne l’attention à un tel niveau, que de nombreuses personnes au sein de l’opinion publique ne se demandent même pas s’il existe une chance qu’il ait détourné de l’argent. Selon la loi camerounaise, une somme public de 500 000 FCFA non justifiable est constitutif de détournement. Difficile pour un membre du gouvernement camerounais, même ceux qui sont aujourd’hui libre, de ne pas tomber dans cette contrainte.

La Une du journal La Météo du 31 mai 2012
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Revue de presse: l’Afrique ne doit rien attendre d’Obama

C’est ce qu’expliquent quelques journaux camerounais que nous avons feuilletés

L’investiture de Barack Obama en tant que 44ème président des Etats-Unis ? « L’événement a quelque chose de messianique » faisait déjà remarquer BEBELA dans l’éditorial de sa directrice de publication Henriette Ekwé. Et l’Afrique s’est mobilisé avec une ferveur excepionnelle pour le soutenir car, selon AURORE PLUS, « Barack Obama fait rêver les Africains au Sud du Sahara ». Mais le bihebdomadaire s’est posé la question à sa UNE, Que peut l’Africain de la maison blanche ? Une question qui a inspiré plusieurs rédactions. Pour la METEO, il ne faut pas oublier que Barack Obama est américain et qu’il a été élu pour défendre les intérêts de l’Amérique. D’après BEBELA, « de nombreux experts de la politique Américaine en Afrique sont formels sur le fait que : quelque soit l’origine raciale ou l’appartenance politique du président Américain, rien ne change sur le regard que pose les Etats-Unis sur le continent noir » écrit BEBELA. LA METEO se rappelle d’ailleurs qu’en fin du mois de Septembre 2008, « lors d’un débat télévisé qui l’oppose au sénateur Mc Cain, débat consacré à la politique étrangère, pas une fois, le mot Afrique n’a été prononcé ». Un « oubli » stratégique ? Peut-être peut-on le penser. Et il sera sans auncun doute amener à observer une certaine prudence sur gestion des affaires africaines car écrit encore LA METEO, « le président Obama aura à exposer le ventre mou de son passage à la maison blanche par la gestion des affaires africaines où le moindre faux pas, la moindre concession excessive en faveur du continent noir et disconvenue aux yeux du peuple américain pourrait lui être fatale. Son africanité ainsi que ses origines africaines pourraient être exploitées contre lui par ses détracteurs ». Une situation qui laisse pense à plus d’un que le nouveau président africain ne pourra donc faire ieux que ses prédécesseurs. « Quand les lampions (de la très médiatique cérémonie d’investiture de Barack Obama, Ndlr) se seront éteints, les relations économiques injustes de la mondialisation libérale reprendronts leurs droits. Le petit planteur de coton de Bobo-Diolassou et de Mora, se fera toujours écrasé par le planteur du sud des Etats-Unis, gavé de subventions qui se rira de naïfs qui croient que le libéralisme veut bien dire que la loi du marché exclut l’Etat » analyse BEBELA. Et AURORE PLUS d’appuyer : « Les perspectives sont celles-là pour l’Afrique qui misera sur les retombées de l’Agoa. Le global opportunité act est un rêve mort né. Le commerce avec les Etats-Unis ne rapportera pas à l’Afrique, surtout avec un baril de pétrole à 40 dollars ».
Des espoirs malgré tout


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Le pessimisme affiché par ces analystes de la presse camerounaise laisse tout de même place à un certain optimisme. AURORE PLUS croit savoir que quelques pays pourraient bénéficier de l’aide américaine : « peut-être quelques remises de dettes pour les bons élèves de la démocratie comme le Ghana ». Mais le journal rappelle tout de suite que « ce n’est pas avec lui (Barack Obama, Ndlr) que l’enveloppe de l’aide internationale au développement va croître ». Pour LA METEO cependant, la « seule note d’espoir, qui sonne d’ailleurs comme un bémol, la question de la présidence africaine Obama part avec de bases solides que le président Noir a cependant promis de renforcer. L’aide américaine pour l’Afrique passerait ainsi de 25 à 50 milliards de dollars pour combattre la tuberculose, la paludisme et le Vih/Sida ». Mais au-delà des retombées économiques qui, semble t-il, seront maigres, il y a ce sentiment de fierté que doit ressentir la race noir selon LA METEO qui écrit : « Il faut le souligner avec force, la victoire de Barack Obama aux élections présidentielles américaines impose au monde entier, un nouveau regard sur l’Afrique car, quoiqu’on dise, cette victoire a déjà changé quelque chose pour l’Afrique. Qu’on le veuille ou non, la race est une chose très sentimentale et très profonde ».
Si l’Afrique n’a pas grand-chose à attendre de Barack Obama, LA METEO pense que « L’Afrique a aujourd’hui, plus que par le passé, une responsbilité de portée universelle ; celle d’accompagner Barack Obama sur les sentiers de son changement. Au slogan ‘Yes we can’, l’Afrique doit répondre par ‘we must do’ ».


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