Affaire Mebara: Un ancien ministre témoigne en sa faveur

Selon Meva’a Meboutou ancien ministre des finances, l’ordre de payer la somme de 24 milliards venait d’un autre responsable

L’ordre de paiement n’était pas venu de Jean Marie Atangana Mebara
Les déclarations de Michel Meva’a Meboutou, ancien ministre des finances au Cameroun, ont eu un effet remarquable dans l’affaire opposant l’Etat du Cameroun à Jean Marie Atangana Mebara, ancien ministre et secrétaire général de la présidence de la république. Les personnes présentes,ont assisté à un véritable cours sur la dépense publique. Au centre des débats, le tribunal voulait savoir comment on engage la dépense publique : par une correspondance écrite ou oralement? L’ancien ministre a déclaré avoir signé en faveur de GIA International, le principal intermédiaire dans l’acquisition d’un avion présidentiel, un virement de 24 milliards de francs Cfa, sans avoir vu la moindre lettre-commande, simplement parce que l’ordre lui avait été donné de le faire, dans un délai de 72 heures, au cours d’une réunion présidée au palais de l’unité (présidence de la république) par le secrétaire général de l’époque, Marafa Hamidou Yaya. A la question du tribunal de savoir si les autorités camerounaises avaient été obligées de passer par un intermédiaire, monsieur Meva’a Meboutou a répondu qu’il n’avait pas été associé à ce débat. Ce témoignage semble remettre en cause l’implication de Jean Marie Atangana Mebara dans cette affaire dite de l’albatros, et rend encore plus difficile le procès. Ce témoignage de l’ancien ministre reste dans la même ligne que celui du directeur financier de la SNH lors de son passage dans une précédente séance. Mendim Meko’o dans son audition a confirmé le payement à Gia (la société intermédiaire chargée de l’achat de l’avion défectueux) de la somme de 29 millions de dollars et une somme de 2 millions de dollars à la CBC entre le 22 et le 26 août 2001. Or à cette époque, Monsieur Jean Marie Atangana Mebara n’était pas encore secrétaire général de la présidence de la république, tout comme l’a fait remarquer Meva’a Meboutou dans sa déposition.

Une affaire qui devient complexe
Au moins trois chefs d’accusation sont retenus contre Jean-Marie Atangana Mebara. Un concerne la somme de 15 milliards FCFA environ, versée en août 2001 à Gia International pour l’acquisition en faveur de l’Etat du Cameroun d’un aéronef neuf de marque Boeing Business Jet de deuxième génération (Bbj-2). L’ancien ministre d’Etat est accusé, d’une part, d’avoir fait rompre le « contrat » liant la Camair, qui menait l’opération pour le compte de l’Etat, et la société Gia International, le partenaire de la Camair ; et, d’autre part, d’avoir essayé de recouvrer la somme mise en jeu, « à des fins inavouées », par le truchement d’Assett Portfolio Management (APM). Le second chef d’accusation porte sur une somme de 4 milliards FCFA appartenant à l’Etat. Il est ici reproché à l’ancien secrétaire général de la Présidence et à « d’autres individus non encore identifiés » d’avoir essayé d’accaparer frauduleusement ladite somme en enjoignant la Société nationale des Hydrocarbures (Snh) de la transférer à la «Standard Chartered Bank Cameroun de New-York en remboursement des créances de Ansett sur la Camair». Le troisième chef met en cause, une nouvelle fois, Jean Marie Atangana Mebara, Patrick Marie Otele Essomba et « d’autres individus » et porte sur 1,5 milliard FCFA. Cette fois, les prévenus sont accusés d’avoir « obtenu frauduleusement » cette somme virée par la Snh dans le compte de la société APM. Il est indiqué qu’aucune trace de ce montant n’apparaît dans les livres comptables de la Camair, alors que son déblocage devait servir à payer des loyers de la Camair à Ansett. Il se pose le problème des traces de ces transactions. Plusieurs personnes sont impliquées dans cette affaire, dont Yves Michel Fotso ancien directeur de la Camair aujourd’hui en détention.

Jean Marie Atangana Mebara accusé dans l’affaire Albatros
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