Le Cameroun veut collecter 190.000 litres de sang pour ses militaires

Le Cameroun a besoin de 190 000 litres de sang pour ses militaires, et les pénuries forcent le personnel médical à restreindre les transfusions, sauf dans les cas critiques, selon les autorités

Au Cameroun, les raids de la milice djihadiste Boko Haram, et les affrontements résultant de l’insécurité persistante en Centrafrique font que les hôpitaux appellent aux dons de sang.

Le ministre camerounais de la Santé, André Mama Fouda Omgba, est clair: le Cameroun a besoin de 190.000 litres de sang pour ses militaires, et les pénuries forcent le personnel médical à restreindre les transfusions, sauf dans les cas critiques.

Parmi les jeunes qui ont répondu à l’appel du ministre à donner leur sang: l’étudiant Tokam René, 22 ans. « Nous ne pouvons pas porter des bombes. On ne peut pas prendre des armes et lutter contre Boko Haram, mais on peut participer au combat en offrant notre sang aux militaires », explique-t-il.

Fadimatou Iyawa, 16 ans, entend venger la mort de trois parents, tués par des kamikazes de Boko Haram. « Je suis une Camerounaise, et cet engagement civique reflète mon patriotisme. C’est ma façon à moi de réagir face à Boko Haram », dit-elle.

Lionnel Koungaba du Conseil national de la jeunesse (CNYC), qui organise également la collecte de sang, se dit satisfait de la participation du public. Déjà, plus de 200 jeunes ont répondu à l’appel, note-t-il.

Une ombre à ce tableau: les dons de sang sont vérifiés, et il s’avère qu’en moyenne, entre 10 à 13% sont inutilisables, car contaminés par l’hépatite B. Et dans un peu plus de 5% des cas, le donneur était séropositif. Néanmoins, cette campagne de sensibilisation ne peut que porter des fruits, la population du pays étant en pleine expansion. Le Cameroun compte aujourd’hui environ 23 millions d’habitants, soit le double d’il y a 25 ans.


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Nouvelle attaque de Boko Haram dans l’Extrême Nord

Trois militaires ont été blessés dans une attaque survenue mercredi dans le village Sandawadjiri, située à quelques kilomètres de la frontière nigériane

Trois militaires camerounais ont été blessés mercredi dans une attaque attribuée aux islamistes nigérians de la secte Boko Haram dans l’extrême-nord du Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria, a-t-on appris de source policière. Trois militaires ont été blessés ce jour (mercredi) vers 16 heures après avoir été attaqués par des Boko Haram, a affirmé sous couvert d’anonymat un commissaire de police en poste dans la région de l’extrême-nord. L’attaque s’est produite côté camerounais, dans le village Sandawadjiri, situé à quelques kilomètres de la frontière nigériane, selon ce commissaire. Les militaires camerounais avaient interpellé deux personnes suspectées d’être des Boko Haram. Pendant qu’ils les conduisait à pied dans leur base (de Sandawadjiri), d’autres Boko Haram sont venus, également à pied, pour délivrer leurs camarades, a-t-il expliqué. Ils ont tiré sur les militaires, blessant trois d’entre eux, a-t-il ajouté.

Cette nouvelle attaque intervient alors que l’armée camerounaise poursuivait mercredi le déploiement d’importants renforts dans la région de l’extrême-nord, frontalière du Nigeria, pour faire face à la menace Boko Haram.Ce déploiement est mal perçu par les Boko Haram. Ils menacent d’enterrer des mines dans la région pour faire sauter les convois de nos forces de sécurité et de défense, a confié une source sécuritaire de la région. Près de 1.000 soldats vont être déployés en renfort dans la zone de Waza (800 km au nord de Yaoundé), où dix Chinois ont été enlevés récemment, tandis que plus de 1.000 autres sont en cours de déploiement dans la zone de Kousseri (900 km au nord de Yaoundé), selon des sources concordantes.

Dans la nuit du 16 au 17 mai, des Boko Haram avaient attaqué une base d’ouvriers chinois à Waza, tuant un militaire et enlevant 10 Chinois, ce qui avait entrainé la suspension des travaux de construction d’une route et le départ des Chinois de la ville. Le Cameroun qui partage plus de 2.000 km de frontière avec le Nigeria subit de plus en plus d’attaques ciblées des islamistes armés. Le déploiement de l’armée camerounaise intervient moins de deux semaines après le sommet de Paris du 17 mai consacré à la lutte contre Boko Haram, qui a réuni notamment les présidents des pays de la région dont le Cameroun. La rencontre avait débouché sur l’adoption d’un plan de guerre contre Boko Haram, qualifié de menace majeure pour la région.

Dans la nuit du 16 au 17 mai, des Boko Haram avaient attaqué une base d’ouvriers chinois à Waza
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