Constructions anarchiques: le Cameroun en alerte maximale

A l’occasion de la célébration couplée des journées mondiales de l’urbanisme et de la ville, lundi à Yaoundé, le Mindhu a invité les gestionnaires des villes à agir pour améliorer leur physionomie

Face au phénomène de constructions anarchiques au Cameroun, le ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) tire une fois de plus la sonnette d’alarme. «L’heure n’est pas aux réjouissances. La physionomie de nos cités ne nous le permet pas. Il est temps de mettre en uvre des stratégies efficaces pour le développement harmonieux des villes camerounaises», a déclaré Jean Claude Mbwentchou lundi, 02 novembre 2015, au cours de la célébration couplée des journées mondiales de l’urbanisme (JMU) et de la ville (JMV) tenue à Yaoundé. L’évènement était placé sous le thème: «Des villes conçues pour vivre ensemble». Ces mots du Minhdu, qui présidait la cérémonie y relative, s’adressait aux gestionnaires des villes.

A la base du problème
A Yaoundé et à Douala, par exemple, il y a des quartiers où la planification semble avoir été faite avant l’arrivée des populations, et d’autres où tout s’est développé dans l’anarchie. Résultat, certains se retrouvent dans les marécages et à la moindre averse, les maisons sont inondées. En cause, le fait que les derniers documents de planification urbaine aient été élaborés au cours des années 80, explique le coordonnateur national du Programme de gouvernance urbaine au Minhdu, Sipliant Takougang.

Il manquait un cadre juridique permettant aux maires de contrôler la manière dont les populations s’installent. C’est en 2004 que la loi régissant l’urbanisme a été promulguée.

Un nouvel espoir?
Malgré l’anarchie existant à certains endroits, tout n’est pas perdu. D’après Sipliant Takougang, la restructuration pour les quartiers tracés qui n’ont pas d’écoles, de formations sanitaires, de marchés, est envisageable.

En second lieu, il y a la rénovation. C’est une opération nécessaire dans les bidonvilles où l’on est parfois obligé de casser pour reconfigurer. Et sur le terrain, le Minhdu est à pied d’ uvre à travers le Programme participatif d’amélioration des bidonvilles mené en collaboration avec Onu-Habitat. Il a été entamé à Yaoundé (Nkolbikok), Kribi et Bamenda.

Le Mindhu travaille également au désenclavement des quartiers à travers le Projet de développement des secteurs urbains et de l’approvisionnement en eau (PDUE). Outre le ministère de l’habitat en charge des orientations, sont aussi interpellés: les communes d’arrondissement et les délégués du gouvernement.

Les constructions anarchiques se portent bien à Douala.
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Autoroute Yaoundé-Nsimalen: sur l’état d’avancement des travaux, «20%» à l’affiche!

L’insuffisance des études d’avant-projet détaillé, le non-respect du planning de travail et les problèmes d’expropriation ont été soulevés jeudi à la 3ème session du comité de pilotage interministérie

La 3ème session du comité de pilotage interministériel a eu lieu jeudi, 10 août 2015, dans le village de Toutouli situé dans l’arrondissement de Yaoundé 4ème. Deux membres du gouvernement ont pris part à ces travaux. Il s’agit notamment du ministre des travaux publics (Mintp), Patrice Amba Salla, vice-président dudit comité, et du ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Jean Claude Mbwentchou.

Selon le Minhdu, les travaux du comité de pilotage avaient pour but d’évaluer la progression des travaux de construction de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen. Dans son propos préliminaire, il a déploré quelques déficiences qui expliquent le faible taux de réalisation de l’ouvrage, 20% pour un taux de consommation des délais de 40%, un an après le début des travaux.

En cause, «D’abord le non-respect du planning de travail, l’insuffisance des études d’avant-projet et les problèmes d’expropriation et de libération des emprises», a expliqué le Minhdu. Des handicaps qu’il faut pourvoir corriger au plus vite.

En marge de la tenue des assises, une visite a été effectuée sur le site du chantier de l’autoroute par les membres du comité.

Le Minhdu et le Mintp ont pu évaluer la profondeur des zones marécageuses qui entravent l’évolution des travaux de construction. Celles-ci n’avaient pas été identifiées lors des études d’avant-projet. «La solution de remblai proposée en phase d’étude va prendre deux ans et demi de consolidation. Mais là nous proposons une autre solution qui prendra seulement sept à huit mois afin d’avancer plus vite», a indiqué le chef de la mission de contrôle qui assure que des «des solutions ont été prises pour que nous ne perdions plus de temps. Les travaux seront terminés en 2019».

Toutefois, des travaux de terrassement sont déjà visibles sur le chantier de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, et les cinq premiers kilomètres de tracé se dessinent, ont pu constater les deux membres du gouvernement sur le terrain.


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