Secteur extractif : le Cameroun suspendu de l’ITIE

L’annonce de suspension a été faite le 1er mars 2024 par l’Initiative pour la Transparence dans le secteur des Industries Extractives (ITIE).

Malgré les efforts déployés par le Cameroun pour améliorer la disponibilité des données sur les paiements des entreprises du secteur extractif et les revenus gouvernementaux, l’ITIE exige une meilleure implication de la société civile.

Selon RFI, le Cameroun obtient un score global « assez faible. Cette organisation internationale veille à ce que les ressources naturelles des pays membres soient exploitées de façon transparente et au bénéfice des citoyens. Son conseil d’administration exprime « sa vive préoccupation » concernant la société civile et rappelle que le Cameroun pour respecter ses engagements dans la mise en œuvre de la norme ITIE « doit protéger les acteurs de la société civile contre des actes de harcèlement, des intimidations, ou des persécutions s’ils expriment leurs opinions sur la gouvernance des secteurs gaziers, pétroliers, miniers ».

« Des faiblesses sont notées dans l’engagement de la société civile dans l’EITI et dans sa capacité à utiliser le processus pour influencer la prise de décision publique. Ces défis sont liés à un manque de responsabilité de la majorité des représentants de la société civile au sein du groupe multipartite (MSG) et à des problèmes de gouvernance plus larges », peut-on lire dans le document de l’ITIE.

La prochaine validation du Cameroun interviendra en avril 2027 et le pays devra apporter des mesures correctives à une vingtaine d’exigences. En plus de cela, il faudra que l’ensemble des acteurs du processus se soient appropriés une compréhension claire de la norme 2023, qui est plus exigeante sur des questions comme la propriété effective ou encore les questions de transition énergétique.

« Je suis très attristé par cette suspension de notre pays de l’ITIE, la deuxième du genre en moins de trois ans. Je suis d’autant plus triste que j’ai modestement contribué avec le Ministre Abah Abah, à l’entrée du Cameroun dans cette initiative (Londres 2007) mais surtout parce que l’affaire GLENCORE fait partie des motifs, alors même que nous avons formulé des propositions qui auraient pu éviter ça. En fin de compte l’opacité dans la gestion de notre industrie extractive n’est que résultante d’une corruption systémique. Espérons qu’avec ceci, ils iront chercher les noms des fossoyeurs de notre pays chez GLENCORE », s’est exprimé Me Akere Muna.

Cameroun : les exploitants miniers de l’Est rencontrent le gouvernement

Pr Fuh Calistus Gentry, ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique par intérim a présidé une réunion avec les acteurs suscités.

Les exploitants miniers exerçants dans la région de l’Est était en réunion le 17 janvier 2024 avec le Pr Fuh Calistus Gentry. Cette rencontre avait pour objectif d’améliorer la production de l’or au Cameroun et augmenter les réserves nationale. A l’issue de cette séance de travail, ces derniers ont été invités à migrer vers la petite mine en adoptant le système par Lixiviation « Carbon In Leach » .
Selon le ministère des Mines, il  s’agit d’un système clos, moderne et adapté qui permet de contrôler la production de l’or dans les carrières. Ils devront au préalable présenter dans les plus brefs délais des déclarations sur l’honneur des quantités produites au sein de leurs structures respectives.
Un Comité mixte de suivi de projet constitué des Géologues, de la Brigade Nationale et Ingénieurs des Mines a été mis en place a cet effet.
Précisons que le Secrétaire Général du MINMIDT, le Délégué Régional du MINMIDT de la région de l’Est, les Délégués Départementaux et plusieurs responsables dudit Ministère ont pris part à cette rencontre.
Cette assise intervient alors que le Cameroun pense la réforme de son système minier. Le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique par intérim (Minmidt), Fuh Calistus Gentry, a signé, le 22 décembre 2023, un communiqué « interdisant désormais toute activité minière artisanale et artisanale semi-mécanisée au-delà de 30 m de profondeur ». D’après le membre du gouvernement, la mesure vise à protéger et préserver l’environnement et à prévenir tout risque d’éboulement et les pertes en vies humaines associées.
D’après la loi portant nouveau Code minier promulguée le 19 décembre 2023 par le président de la République, Paul Biya, « l’activité minière artisanale doit se concentrer à une profondeur maximale de 10 m en utilisant des méthodes et procédés ne mettant en œuvre que la motricité humaine ».
Aussi, de nombreux projets miniers sont en cours au Cameroun. Il s’agit entre autres : de l’exploitation du minerai de fer de Kribi-Lobé, du gisement de fer de Mbalam-Nabeba, et du fer de Bipindi- Grand Zambi. Ces projets, décrits comme ayant d’importantes retombées sociales, structurelles et économiques, comprennent la construction d’une usine d’enrichissement du fer et la mise en place d’une ligne de chemin de fer de 540 kilomètres entre Nabeba au Congo et le port de Kribi, entre autres.

Cameroun : vie et mort du ministre en charge des Mines Gabriel Dodo Ndoké

Le ministre des Mines et du développement technologique, Gabriel Dodo Ndoké est décédé ce samedi 21 janvier 2023 à l’hôpital de la CNPS.  

C’est à l’hôpital de la Caisse nationale de prévoyance sociale à Yaoundé, que celui qui occupait le poste de ministre des Mines et du Développement technologique a tiré sa révérence. Les premiers signes de malaise débutent aux environs de 23h hier soir et Gabriel Dodo Ndoké est conduit conscient à l’hôpital de la caisse.

Vers minuit, pendant qu’il est pris en charge par le personnel médical, son état s’aggrave et il est victime d’un arrêt cardiaque. Dès lors, toutes les tentatives des médecins pour le réanimer ne donnent aucun résultat et c’est très tôt ce matin qu’il rend l’âme. Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de son décès.

Après l’annonce du décès de ce ministre, les gendarmes ont aussitôt encerclé ses services, sis à l’immeuble Rose à Yaoundé. Selon plusieurs confrères, les forces de l’autre ont pris position à l’immeuble Rose, et scellé le cabinet du ministre, selon les usages en vigueur. Ces usages sont préventifs à la fouille et au vol de documents stratégiques, au bureau du ministre, et même l’argent liquide et les bons de carburant.

Âgé de 51 ans, Gabriel Dodo Ndoke était, après Manaouda Malachie le ministre de la Santé publique, le ministre le plus jeune. Il était à la tête du ministère gestionnaire des plus grands du Cameroun, notamment l’exploitation du fer de Mbalam dans l’Est du pays. Un gigantesque chantier qui devrait rapporter des milliers de milliards de francs CFA au Cameroun, avec en amont, la construction d’un long chemin de fer.

Gabriel Dodo Ndoke, c’est l’histoire d’un homme arrivé à la tête d’un département ministériel hautement sensible et qui a vu passer plusieurs de ses aînés, tous successivement originaires de la région de l’Est.

Gabriel Dodo Ndoké est un haut commis de l’Etat qui a intégré l’administration camerounaise par le corps des inspecteurs des Impôts le 08 juillet 2002. Diplômé de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) de Yaoundé, il était jusqu’à sa nomination en janvier 2019, secrétaire général du ministère des Domaines, du cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf).

Cet ancien élève conseiller principal de jeunesse et d’animation à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) de Yaoundé, promotion 1998-2000 est en outre titulaire, entre autres, d’une licence en droit privé francophone, d’une maîtrise en droit privé général, du diplôme d’études supérieure spécialisée en administration fiscale et du diplôme d’études approfondies en droit des affaires.

La mort de ce ministre des Mines et du Développement technologique, après celle de la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Clémentine Ananga Messina, le 22 août 2022, poussera peut-être le président Paul Biya a procédé (enfin) à un remaniement ministériel.

Affaires : le Quebec en quête d’opportunités au Cameroun

Depuis le 28 septembre 2022, la province francophone du Canada dispose d’un Bureau économique à Douala.

Conquérir le marché sous-régional. C’est le but de cette opération. Ce Bureau a pour objectif principal, d’explorer et de promouvoir de nouvelles pistes de partenariat et opportunités de business entre ces deux pays de la sous-région Cemac (Communauté économique des États de l’Afrique centrale) et le Québec.

Concrètement, il s’agit de prospecter les marchés camerounais et gabonais afin de dénicher des débouchés pour l’expertise Québécoise. Expertise portant essentiellement sur le secteur minier, les infrastructures, les Ntics, les télécommunications, l’agro-industrie (volet transformation), les services, l’éducation, électromécanique, ou la mécanique automobile et l’électronique etc.

« L’expertise québécoise c’est le secteur minier, l’infrastructure, le numérique, les télécoms. On cherche vraiment des partenariats avec des entreprises locales dans ces secteurs. Mon rôle c’est d’être le point de contact, le point focal, en aidant les entreprises québécoises qui veulent venir au Cameroun. Mon rôle c’est aussi d’aider les entreprises camerounaises en leur trouvant des partenaires fiables au Québec », a expliqué Sandra Gouadjio (photo), l’attachée aux affaires économiques de la nouvelle représentation.

À moyen terme, le Québec va également étendre son intérêt vers les quatre autres pays de la Cemac (Tchad, Rca, Congo et Guinée Équatoriale).

Cameroun-Est : les activités minières sont suspendues

Djadaî Yakouba, préfet de la Kadey a ordonné hier 27 juillet 2022 l’arrêt des activités suscitées dans la zone réputée aurifère de Kambélé.

Un arrêté instruisant la cessation de toute activité minière dans la zone réputée aurifère de Kambélé, dans la périphérie de Batouri, région de l’Est. La note a été signé le 27 juillet 2022 par le préfet de la Kadey.

Entre autres raisons évoquées par l’autorité administrative, les morts récurrentes de personnes par noyade et éboulement, du fait du non-respect des prescriptions environnementales en la matière, et les menaces de dégradation de la route nationale numéro 10, du fait de l’obstruction du lit des cours d’eau par les coulées boueuses.

Cette localité est en réalité impliquée depuis plusieurs mois dans la mort de plusieurs personnes en quête de matière précieuse.

 Par exemple, la localité minière de Belita, dans le département de la Kadey a vécu un drame le 9 juin 2022. En effet, cinq personnes y ont péri sur une mine d’or artisanale, suite à un éboulement de terrain.

Pour rappel, selon les pointages du Foder, entre 2013 et avril 2021, pas moins de 157 personnes, dont des enfants, ont perdu la vie sur les champs miniers du pays. À en croire la même source, 25% de ces décès sont dus aux éboulements de terrains et autres noyades consécutifs à la non-réhabilitation des sites miniers par les exploitants.

Cameroun : l’exploitation minière de Lobe à Kribi va rapporter 23 milliards de F par an

Gabriel Dodo Ndoke, ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique vient (06 mai 2022 Ndlr) de signer avec la société Sinosteel Cam SA au Palais des Congrès de Yaoundé, une convention minière relative à l’exploitation du gisement de fer de Lobé à Kribi.

D’après la convention, la mise en exploitation de cette réserve devrait aboutir à l’extraction par l’entreprise de 10 millions de tonnes de minerai par an à 33% de fer. L’exploitation de cette mine, qui va rapporter environ 23 milliards de F au Cameroun par an, va s’étendre sur 50 ans.

L’enveloppe ainsi projetée, qui ne tient pas compte « des impôts de droit commun et des dividendes au titre des 10% des parts gratuites de l’État » dans la société d’exploitation (disposition du Code minier de 2016), apprend-on, est principalement constituée des revenus issus de la taxe ad valorem (14 milliards de FCFA, dont 3,5 milliards de FCFA pour les communautés locales).

L’on y retrouve également 4,7 milliards de FCFA annuels au titre de la taxe à l’exportation, 2,8 milliards de FCFA au titre des 1% de la production revenant à l’État dans le cadre du contrat de partage de production, ou encore 1,4 milliard de FCFA pour renflouer le compte spécial de développement des capacités locales destiné aux communautés, qui a été institué par le Code minier de 2016.

Le financement de ce projet estimé à environ 424 milliards FCFA se fera à 70% par un prêt de la banque de Chine, à 10% de parts de l’Etat et 20% d’actionnariat. Les activités principales sont l’exploitation minière et la construction d’une aciérie. Les emplois directs qui seront créés grâce à ce projet sont estimés à 684, accompagnés de milliers d’emplois indirects induits par le développement des activités de l’entreprise.

 

Le Forum d’investissement en Afrique est en cours

Cette 3è édition se tient virtuellement du 15 au 17 mars 2022.

Ce sont plus de 300 investisseurs qui y participent. Les secteurs qui attendent les investissements sont : l’agriculture et l’agroalimentaire, l’éducation, l’énergie et le climat, les soins de santé, les minéraux et les mines, les technologies de l’information et de la communication et les télécommunications, ainsi que l’industrialisation et le commerce.

« L’Afrique est résiliente, les économies africaines se remettent bien des effets de la pandémie. Les opportunités d’investissement en Afrique n’ont pas changé, et le continent  reste le lieu de choix pour l’investissement, pour obtenir des retours importants sur l’investissement », a souligné le président Adesina, lors de son discours d’ouverture.

 « Aujourd’hui, au moment où nous nous réunissons, nous avons environ 42 projets d’une valeur de 48 milliards $, avec différentes opportunités d’investissements ».

Lancé en 2018, le forum d’investissement en Afrique est une plateforme multipartite et multidisciplinaire qui fait avancer les projets de partenariat privé et public-privé vers la bancabilité. Elle permet également de lever des capitaux et d’accélérer les transactions jusqu’à la clôture financière.

Le forum est une initiative fondée par huit institutions partenaires : Banque africaine de développement, Africa 50, la Société financière africaine, la Banque africaine d’import-export, la Banque de développement de l’Afrique australe, la Banque de commerce et de développement, la Banque européenne d’investissement et la Banque islamique de développement.

Initialement prévu pour se dérouler en décembre 2021, en Côte-d’Ivoire, ce forum avait été reporté en raison de l’apparition du variant omicron, l’une des formes les plus contagieuses du coronavirus.

Cameroun : une réflexion pour accroitre les compétences dans le secteur minier

Des experts du secteur minier se sont retrouvés le 26 août dernier dans la salle de conférence de l’UNESCO à Yaoundé. La rencontre avait pour thème : « Développement des compétences pour l’emploi dans le secteur minier ».

Il s’est agi entre autres de présenter les compétences existantes dans le secteur des mines ; d’identifier les besoin en compétences du secteur ; de sensibiliser les acteurs sur le dispositif juridique en matière de formation professionnelle ; de proposer des recommandations qui serviront à la formulation de la stratégie nationale de développement des compétences du secteur…

Cette rencontre thématique était une initiative du ministère de l’Emploi et de la formation Professionnelle. « Le Cameroun dispose d’importantes ressources naturelles dont l’exploitation et le développement auront des retombées positives sur l’économie. En effet, l’industrie minière est créatrice d’emploi et permet également de procéder aux transferts des technologies et génère des revenues importantes. Il est prévu comme action gouvernementale pour le développement dudit secteur qu’un ensemble de projets et programmes intégrés axés sur la valorisation optimale des ressources minières du pays et mettant en œuvre des grands projets d’extraction de première génération dont le démarrage n’est pas encore effectif. Il faut que les experts de ce secteur exprime réellement leurs besoins», a déclaré le ministre de l’industrie et de la formation Professionnelle, Issa Tchiroma Bakary

Les travaux de cet atelier ont été subdivisés en cinq exposés notamment sur le dispositif de formation professionnelle ; un portrait du secteur des mines ; sur des projets d’exploitation minière : le rôle de l’UNESCO.

 « L’UNESCO est là pour accompagner tout ce processus à travers la formation technique et professionnelle des jeunes et des différents ministères concernés par cette initiative qui est porteur pour un développement durable », a signifié Yvonne Matuturu, chef secteur science humaine et sociale bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique centrale.

Cette rencontre thématique a réuni les membres du gouvernement, les entreprises du secteur des mines et des partenaires techniques et financier.

Cameroun: Boko Haram exécute 13 Camerounais dans l’Extrême-Nord

Les faits se sont déroulés dans la localité de Toumboum-Kare où les assaillants après avoir regroupé tous les habitants dans une cour, ont choisi et exécuté froidement leurs victimes

Treize paysans camerounais ont été exécutés dans la nuit de dimanche, 14 février, à lundi, 15 février 2016, par de présumés membres de la secte islamiste Boko Haram dans la localité de Toumboum-Kare (Extrême-Nord), a-t-on appris de sources sécuritaires.

Venus du côté nigérian de la frontière, les assaillants ont regroupé les habitants de la localité dans une cour avant d’en choisir leurs victimes et de les exécuter froidement et de disparaître dans le noir.

Ce drame survenait quelques heures seulement après qu’un véhicule de l’armée, en opération, a sauté sur une mine sur la route Kerawa-Goshi reliant le pays au Nigeria.

L’explosion qui s’en est suivie a fait douze blessés dont un mort, un lieutenant-colonel du Bataillon d’intervention rapide (BIR), par ailleurs commandant de la zone sud de l’«Opération Alpha».

Le Cameroun a perdu près de 150 personnes, civils et militaires confondus, depuis le début de l’année à la suite des incursions de Boko Haram sur son territoire.

Selon un bilan officiel du gouvernement, les méfaits du mouvement jihadiste ont tué 1098 civils, 67 militaires et 3 policiers camerounais entre 2013 et début 2016 au cours de 315 incursions, 12 accidents sur mines et 32 attentats-suicide de Boko Haram dans l’Extrême-Nord.


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A la découverte des enfants chercheurs d’or de Bétaré-Oya au Cameroun

Dans cette ville située à l’Est du pays et réputée pour son sous-sol riche en or, des centaines de mineurs vont dans les mines plutôt qu’à l’école

Une voiture tout-terrain soulève un gros nuage de poussière rougeâtre. Au bout de la route en terre, une jeune femme apparaît, bébé sur le dos et bassine sur la tête. Un petit garçon en haillons la suit, une pelle à la main. Apparaissent ensuite deux petites filles vêtues de robes fleuries délavées et portant des seaux sur la tête et un homme, deux pelles à la main. Tous avancent sur une piste avant de s’engouffrer derrière de hautes herbes. Il est 7 heures du matin à Bétaré-Oya, une ville de 60 000 habitants dans l’est du Cameroun, réputée pour son sous-sol riche en or.

Comme chaque matin, Edouard Ngozo, enseignant à la retraite reconverti en fabricant de briques, voit passer « des centaines et des centaines d’enfants » qui vont dans les mines d’or plutôt qu’à l’école. Un phénomène qui existe depuis plusieurs années et qui prend de l’ampleur. Ainsi le directeur de l’école publique, Dieudonné Moussa Kombo, dit avoir vu ses effectifs diminuer de moitié en un an : seulement 540 élèves inscrits en septembre 2014 contre 1 180 pour l’année scolaire 2014-2015.

Parcourir les chantiers
Au village Nguégué, le petit Ramsa fait partie de ces enfants qui ne savent pas à quoi ressemble une salle de classe. A 8 ans, il préfère parcourir les chantiers, à la recherche de l’or. Il ne parle pas un mot de français. Simplement vêtu d’un caleçon, pelle à la main, Ramsa creuse, sous une chaleur de plomb. Il ramasse de petits graviers et de la terre qu’il déverse sur un tapis vert d’à peine un mètre de longueur et quelques centimes de largeur. Son cousin Ibrahim, 19 ans, qui n’est jamais allé à l’école non plus, y verse de l’eau. Ensemble, ils lavent. Ils répètent plusieurs fois le même geste.

« Après le lavage, des toutes petites graines d’or restent dans le tapis et nous l’assemblons pour les vendre », explique Ibrahim. Venus au chantier à 7 heures, ils ne retourneront chez eux qu’au coucher du soleil, autour de 17 heures. Fadimatou, s ur aînée de Ramsa, ne regrette pas de ne pas savoir lire ni écrire. L’or lui apporte assez d’argent, dit-elle, dans un français approximatif. « Nos parents nous ont élevés avec l’argent de l’or », justifie-t-elle.

A quelques mètres d’eux, deux jeunes garçons d’à peine 10 ans s’approchent d’un trou rempli d’eau. Ils se baissent et se mettent à creuser. Si, à l’époque de leurs parents, il fallait creuser au hasard des vastes étendues de terre, la tâche a été « facilitée » à la jeune génération. Depuis 2007, des entreprises chinoises exploitent de manière « artisanale et mécanisée » l’or de Bétaré-Oya. Ce n’est qu’après le passage des engins que les habitants viennent y chercher d’éventuels restes d’or. Et les enfants sont les plus nombreux.

Dix heures de travail pour un gramme
« Ils sont attirés par l’obtention de l’argent facile grâce à l’or, regrette Simon Yellem, proviseur du lycée technique de Bétaré-Oya, un établissement qui compte 600 élèves. Nous ne pouvons que les sensibiliser sur le bien-fondé de l’école. »

Ayant été recalé à l’examen du baccalauréat probatoire, le jeune Prosper Sanda n’est pas retourné sur les bancs du lycée cette année. Il a préféré les chantiers d’or où il lui arrive de rassembler l’équivalent de dix bûchettes, soit un gramme d’or, au bout de dix heures de travail. La bûchette est vendue 17 000 francs CFA (plus de 10 euros). De quoi faire saliver dans cette région où une personne sur deux vit avec moins d’un euro par jour.

Malgré une interdiction préfectorale en juillet 2012, des enfants en âge d’être scolarisés continuent d’accéder aux sites miniers. « « Ventre affamé n’a point d’oreille » : le vrai problème, c’est la pauvreté, qui rend carrément nulle la sensibilisation », s’inquiète Simon Etsil, sous-préfet de Bétaré-Oya, qui promet d’organiser, dans les prochains jours, une énième descente sur le terrain.


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Le Cameroun se dote d’un logiciel pour garantir la fiabilité des titres miniers

C’est l’aboutissement d’une convention de partenariat signée entre le Projet de renforcement des capacités du secteur minier (Precasem) et l’INC

Le Cameroun dispose d’un nouveau logiciel de transformation des coordonnées pour l’attribution des titres miniers. Il a été officiellement remis au ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique, Emmanuel Bonde, le 23 février dernier à Yaoundé, par les experts de l’Institut national de la Cartographie (INC). C’est l’aboutissement d’une convention de partenariat signée entre le Projet de renforcement des capacités du secteur minier (Precasem) et l’INC.

Le but de cet outil est de garantir la fiabilité et la précision du positionnement des titres miniers, et partant la transparence dans le secteur.

Selon le coordonnateur du Precasem, Guillaume Sosthène Menanga, il va également contribuer à la modernisation d’un cadastre minier qui permette aux utilisateurs d’avoir des documents sécurisés et bancables. Le ministre Emmanuel Bonde n’a d’ailleurs pas caché sa satisfaction.

«Je me félicite de la disponibilité de cet outil, gage de précision dans les titres miniers que nous attribuons. C’est le début de la sécurisation dans le secteur minier. Il permettra de développer une mine solide et une industrie minérale durable», a-t-il indiqué. Au cours de la cérémonie, les experts de l’INC ont présenté la méthodologie utilisée pour l’élaboration du logiciel, ainsi que ses fonctionnalités.


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Bareja Youmssi: « Le Cameroun doit se doter d’une stratégie dans le secteur minier »

Titulaire d’un PHD en Sciences géologiques, Bareja Youmssi, Camerounais de 43 ans, est l’actuel Directeur du développement et de la stratégie de la Société équatoriale des mines du Gabon

Bareja Youmssi, Camerounais âgé de 43 ans, est titulaire d’un PHD en Sciences géologiques obtenu à la suite d’études menées en Russie, en Suisse et aux Etats-Unis. Il a travaillé pour des multinationales comme Renova et Vale et impliqué dans l’ouverture de bureaux de ces dernières sur le continent (Ethiopie, Zambie, RDC). Depuis 2013, il travaille au Gabon où il a été invité pour apporter son expérience dans la compagnie nationale créée par le président Ali Bongo, la Société équatoriale des mines. Il y occupe les fonctions de Directeur du développement et de la stratégie. Grâce à ses compétences et ses réseaux, il a pu très rapidement, avec d’autres, faire décoller, cette entreprise. C’est ce géologue d’expérience que nous avons rencontré; il parle de la part du secteur minier en Afrique Centrale, des défis et perspectives pour son pays. L’ancien élève du Collège Polyvalent Fotso Victor à Bandjoun (Ouest-Cameroun), nourrit l’espoir de mettre un jour son savoir faire et son expérience au service de son pays.

Quel est le rôle de la géologie dans un pays?
Je commencerai d’abord par vous donner la définition de la géologie: La géologie est la science qui traite de la composition, de la structure, de l’histoire et de l’évolution des couches externes de la terre, et des processus qui la façonnent. Son rôle peut être économique, stratégique, sécuritaire et scientifique. La géologie nous permet de connaître le sol d’un pays, qui peut être à la fois sédimentaire, magmatique ou métamorphique. De nos jours, quand on parle de géologie, on fait allusion aux ressources minières et pétrolières liées à un sol bien précis car les frontières géologiques ne correspondent pas toujours aux frontières administratives d’un pays.

Pouvez-vous nous dessiner la carte minière du Cameroun?
Malheureusement le Cameroun ne figure pas parmi les pays dits miniers. Notre sous-sol est peu exploré car peu d’importance a été accordée par le passé au secteur minier. La préférence ayant été donnée au pétrole par nos colonisateurs pour des raisons stratégiques. La carte minière du Cameroun n’est pas assez riche. Il existe-et nous l’avons tous lu dans les livres de géographie-des gisements de bauxite de Fongo Tongo, Minim Martap et de Ngaoundal, des gisements de cobalt et de Nickel de Lomié, des gisements de fer de Mbalam, de Nkout et des mamelles de l’or alluvionnaire dans les zones du Lom, de Mbéré et du Mayo Rey, des pierres précieuses et des terres rares.

Qu’en est-il de l’Afrique centrale?
En Afrique centrale, les seuls pays qui émergent dans les mines c’est le Gabon et le Congo Brazzaville. Le Gabon avec notamment son manganèse à Moanda qui produit 20% de la consommation mondiale en manganèse, il faut souligner que le basin protérozoïque de Franceville regorge d’énormes ressources en manganèse. Le Gabon est aussi connu pour son potentiel en gisement de fer (Belinga, Lobi Lobi, Mont Mbila, Boka Boka et Milingui). Le potentiel en or dans ce pays est très élevé avec une production artisanale qui tourne autour de 500 kg l’année. Le Gabon est aussi la terre de l’uranium. On se rappelle des gisements de Mounana aujourd’hui mis sous quarantaine pour des questions de fuite radio active. Les pierres précieuses, terres rares, phosphates, potasse font aussi partie du potentiel minier du Gabon. Le Congo Brazzaville a un potentiel minier dans le fer, l’or, le cuivre et la potasse. La République centrafricaine est connue pour son potentiel en diamant et uranium et la Guinée Equatoriale a des indices d’or. Par contre, le Tchad est très peu connu sur son potentiel minier.

Plusieurs grands projets miniers se profilent à l’horizon dans la sous-région Afrique centrale. Notamment celui de l’exploitation du fer de Mbalam. Le Cameroun est-il prêt à les conduire?
Le gisement de fer de Mbalam n’a pas été découvert aujourd’hui comme d’autres gisements tels que la bauxite. Le Cameroun doit se doter d’un plan stratégique de développement du secteur minier. Vous savez, il n y a pas d’aventure dans ce domaine et cela nécessite des investissements énormes. Il y a des questions préalables. Quel rôle veut jouer le Cameroun dans le développement du projet minier sur son sol ? Est ce que le Cameroun veut y prendre part ? Voudrait-on voir les opérateurs faire tout, c’est-à-dire, même les constructions des infrastructures sans lesquelles les projets ne peuvent avoir lieu ? Mballam est aujourd’hui confronté à ces questions. D’abord l’opérateur actuel qui détient le permis sur Mballam a-t-il les capacités techniques et financière pour développer ce genre de projet ? Ce sont des questions que le Cameroun devait se poser au départ avant d’octroyer le permis à cet opérateur.

Est-ce que le Cameroun a les compétences pour tirer profit de ce grand projet?
Peut être ! Mais avons-nous assez de patriotes pour défendre les intérêts du pays comme il le faut, sans penser à leurs propres intérêts surtout au moment où il faut négocier les contrats et discuter des termes de la convention minière ? Je ne le pense pas.

A votre avis, pourquoi ce projet tarde à décoller ?
Le projet tarde à décoller parce que l’opérateur actuel n’a pas de capacité financière de mettre en route un si vaste projet. Le Cameroun aussi n’a aucune stratégie dans ce sens là notamment sur son implication dans la construction du chemin de fer et du port minéralier qui devraient considérablement diminuer le coût d’investissement chez l’opérateur et lui faciliter la tâche de lever les fonds pour la construction de la mine.

On estime à 554 millions de tonnes, les réserves du minerai de bauxite à exploiter dans la partie septentrionale du Cameroun. N’est-ce pas exagéré ?
C’est insignifiant au vu des infrastructures qu’il faut construire autour de ce projet. Avec une telle réserve, le projet n’est pas économiquement rentable. Les gisements de bauxite doivent être en milliards de tonnes. Ces projets ne sortiront pas du sol de sitôt. La difficulté de la bauxite, c’est sa transformation qui nécessite trop d’énergie. Cette énergie coûte très chère au Cameroun. La Guinée qui regorge des potentiels énormes en bauxite a vu plusieurs majors comme Vale, Rio Tinto, Bhp, renoncer aux projets de bauxite dans ce pays.

Au début des années 2000, les autorités camerounaises ont délivré deux permis miniers, pour des projets d’exploitation Cobalt-nickel-manganèse. Pourquoi ces projets tardent-ils à prendre corps?
Le projet de Geovic nickel cobalt est assez complexe. C’est un gisement d’origine latéritique qui est assez difficile à transformer. Peu sont des usines qui transforment ce genre de minerais. La Rdc a les mêmes problèmes pour son gisement de nickel dans le Kassai oriental qui est aussi d’origine latéritique: depuis 20 ans, il n’y a pas de preneur. Les minerais de nickel tels que nous le voyons au Canada avec Inco en Afrique du Sud avec Lonmin Platmin, etc, sont des sulfites et sont facilement transformables malgré la profondeur où on va les chercher.

Pouvez-vous, au cas par cas, nous dire ce que gagne le Cameroun dans les permis d’exploitations minières déjà octroyés. Il s’agit notamment des accords avec la société Geovic pour l’exploitation du nickel, cobalt et manganèse à Nkamouna (Lomié) ; avec la société C and K Mining Inc pour l’exploitation du diamant et des substances annexes à Mobilong (Yokadouma) ; et des trois permis d’exploitation octroyés pour l’exploitation du calcaire et du marbre.
Le Cameroun gagnerait si les travaux de recherches sont réellement effectués. La connaissance géologique d’un pays est très importante. Plus les permis sont délivrés, plus les travaux sont effectués, plus on a de la chance de découvrir d’autres gisements. Et ce sera bénéfique au Cameroun. L’octroi des permis de recherche est assujetti à des paiements de certains frais. Il y a également les taxes superficielles qui sont payées annuellement, des royautés payées quand la mine est en production ; il y a la création des emplois, le développement communautaire. Par ailleurs, pour avoir plus d’information sur les clés des accords, il faut avoir la copie des conventions minières signées avec des opérateurs au moment de l’obtention des permis.

Que représente actuellement la part des mines dans le Produit intérieur brut (PIB) du Cameroun?
0,1% ! Il n’y a pratiquement pas de revenus venant de ce secteur.

Pourquoi en Afrique les ressources (pétrolières et minières) ne profitent pas assez aux populations ?
La mauvaise gouvernance, la corruption et le manque de sérieux dans les négociations des contrats miniers sont les principales causes.
La Guinée est le plus grand pays exportateur de bauxite en Afrique, mais paradoxalement l’un des plus pauvres du continent.

Comment le Cameroun peut faire pour bénéficier au maximum de ses mines ?
Il ne faudra surtout pas mal négocier les contrats miniers ; il faudra avoir une bonne gouvernance, éviter les coûts de production élevés, bien analyser le contexte politique, éviter la corruption, et impliquer la communauté locale et la société civile dans ces différents projets.

Que proposez-vous pour intéresser les nationaux dans ce secteur d’activité ? Est-ce une question de moyens ou de vision ?
Le développement des projets pétroliers et miniers nécessite beaucoup d’argent. Il faut avoir accès à cet argent. Chose qui est difficile aux nationaux même s’ils ont des compétences. L’Etat en tant que régulateur doit déterminer une bonne vision du développement des activités liées au pétrole et aux mines. L’Etat doit soutenir les Pme (Petites et moyennes entreprises, ndlr) en leur attribuant des crédits à des coûts bas.

Y a-t-il des centres de formation aux métiers des mines au Cameroun ?
Il y a l’école des mines à Maroua et certaines universités au Cameroun ont des départements de géologie.

Pourquoi malgré toutes les ressources (pétrolières et minières) que possède l’Afrique, les gouvernants ne mettent-ils pas l’accent sur la formation des jeunes dans ces secteurs pour utiliser ensuite la main d’ uvre locale ?
Ce n’est pas une priorité pour eux. Le pétrole et les mines ont été toujours considérés comme des secteurs très stratégiques pour des pays africains. Conséquence, peu de gens ont des informations dans ces secteurs. Pis, les fonds générés par ces secteurs le sont de manière peu orthodoxe.

Bareja Youmssi
Journalducameroun.com)/n

Extrême-Nord: Un soldat tué dans l’ explosion d’une mine posée par Boko Haram

Un soldat des forces de défense camerounaises a été tué et trois autres grièvement blessés dans l’explosion d’une mine vendredi matin

Un soldat des forces de défense et de sécurité camerounaises a été tué et trois autres grièvement blessés dans l’explosion d’une mine vendredi matin dans l’Extrême-Nord du Cameroun, un acte attribué aux combattants de la secte islamiste nigériane Boko Haram qui mène des attaques marquées par des tueries et des prises d’otages dans cette partie du pays, a appris Xinhua de sources sécuritaires.

Le drame s’est produit dans une zone proche de la frontière avec le Nigeria, d’après ces sources faisant état de l’ infiltration du territoire camerounais par les combattants islamistes qui, en dépit de lourdes pertes subies dans les combats avec l’armée camerounaise, continuent de multiplier leurs attaques.

« Ils ont posé des mines entre Maltam et Fotokol. Lors du passage d’un véhicule civil ce matin, une mine a explosé. Le chauffeur du véhicule a aussitôt alerté le BIR (Bataillon d’ intervention rapide, unité d’élite de l’armée, NDLR) qui a dépêché une équipe sur les lieux. Celle-ci a été victime d’une autre explosion. Un caporal a été tué et trois autres grièvement blessés », a rapporté un membre de ces forces joint vendredi matin par Xinhua. La localité de Fotokol, à la frontière nigériane, est une des zones de conflit où l’armée camerounaise, présente depuis des mois par un dispositif renforcé et lourdement équipé dans le Nord, tente d’enrayer la menace de Boko Haram.

Les membres de Boko Haram ont posé des mines sur le terrain emprunté par les forces de défense camerounaises
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L’exploitation artisanale des mines suspendue au Cameroun

Accusant les producteurs de faire de fausses déclarations, le ministre des Mines et de l’Industrie a pris une décision qui suspend la délivrance des permis pendant six mois

Le Cameroun veut voir clair dans sa production nationale de métaux. C’est à cet effet que le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minimidt), Emmanuel Bondé, a suspendu, depuis le 14 mai 2014, la délivrance, le renouvellement et toute transaction sur les activités d’exploitation minière artisanale sur toute l’étendue du territoire. Le système étant déclaratif au Cameroun, le ministère accuse les producteurs de présenter de faux chiffres sur l’état réel des ressources extraites dans les régions aurifères.

« Quand nous avons regardé l’ampleur des fosses au sein desquelles est issu l’or, et les déclarations de plusieurs opérateurs, il est apparu un très grand gap qui faisait comprendre que les déclarations n’étaient pas conformes à la réalité », explique Jean-Kisito Mvogo, coordonnateur du secrétariat national du processus de Kimberley et par ailleurs directeur des Mines au Minimidt chez nos confrères du quotidien gouvernemental.

« Nous avons vu des dégradations sur la Kadey, où une population d’hippopotames estimée à 40 individus notamment sur la zone de Lala, est maintenant réduite à deux ou trois individus qui viennent de manière intempestive et ne vivent donc plus là »,a-t-il -ajouté pour souligner l’impact environnemental de l’exploitation minière artisanale au Cameroun.

C’est donc pour faire face à ce désordre, évaluer « les pertes » et avoir une vue d’ensemble des activités minières dans la région de l’Est en particulier et partant, sur tout le territoire national, que Emmanuel Bonde a pris cette mesure. Reste maintenant à vérifier qu’elle sera effectivement appliquée sur le terrain.

Les permis sont suspendus pour une période de six mois renouvelable
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Mines: Le gouvernement camerounais envisage de faire du CIMEC un évènement constant

Le gouvernement semble se rallier à l’une des recommandations de la rencontre qui était d’en faire une manifestation pérenne

Le gouvernement semble d’avis de faire de la Conférence et l’exposition internationale sur les mines un évènement permanent, peut-on conclure du bilan de l’évènement fait pas le secrétaire d’Etat aux mines et à l’industrie, Fuh Calistus Gentry. « Le Cameroun devient rapidement un leader de la scène minière en Afrique. Notre intention est de faire de cette conférence un évènement annuel où les acteurs proches du domaine peuvent se rencontrer, discuter et faire avancer leurs projets. Nous essayons de faire du Cameroun un centre d’excellence en matière de négociation minière en Afrique et le premier essai a été impressionnant », a-t-il commenté dans une interview publiée le 5 juin 2013 par le quotidien officiel Cameroon-tribune. Propos qui semble en droite ligne être une réponse favorable du gouvernement à la recommandation faite durant l’évènement d’en faire une manifestation permanente. « Ce qui a retardé la maturation de la plupart de nos projets miniers, c’est le manque d’industries pertinentes associées à la mine comme les laboratoires ou des entreprises de forage. La conférence a été l’occasion pour tous ces acteurs de se retrouver ensemble dans le cadre de discussions et je crois que c’était enrichissant », a ajouté monsieur Calistus

A la fin de la rencontre, plusieurs autres recommandations ont été formulées dont la mise en place des facilités visant à encourager l’implantation des laboratoires d’analyse, de susciter et encourager la mise en place des société de sondage et de forage, de poursuivre la mise en uvre d’un cadre juridique incitatif. La grande question réside aujourd’hui sur la capacité des acteurs nationaux à capitaliser les enseignements tirés de l’évènement. Sur le sujet, peu de garanties existent, les résolutions de forums terminant très souvent dans des tiroirs de l’administration. Une manière de faire qui devrait évoluer dans un contexte où le projet de développement du pays intègre la mine mais aussi les exigences de durabilité.

Le gouvernement camerounais envisage de faire du CIMEC un évènement constant

Cameroun/Mines: Sundance Ressources obtient sa convention

L’entreprise australienne et le gouvernement camerounais sont tombés d’accord sur les termes de leur collaboration pour l’exploitation du fer de Mbalam

La compagnie australienne Sundance Ressource a annoncé avoir signé jeudi 29 novembre 2012 avec le gouvernement, la convention minière sur le projet de fer de Mbalam situé à l’est du pays. La convention qui repose dans un document de plus de 200 pages détermine les conditions fiscales et légales qui vont encadrer l’intervention de Camiron la filiale au Cameroun de Sundance, dans la zone d’exploitation. « C’est un évènement historique pour le peuple camerounais, Sundance et Hanlong et pour tous ceux qui ont travaillé dur à la mise en uvre de ce projet. Sundance est présent au Cameroun depuis 2006 et nous tenons à dire merci au président Paul Biya qui s’est impliqué personnellement dans ce projet. Le peuple camerounais bénéficiera des retombées de ce projet grâce à la pertinence avec laquelle leur gouvernement l’a conduit », a expliqué Georges Jones le Président Directeur Général de Sundance. La signature de cette convention n’est pas encore le permis d’exploitation minière, mais c’est un grand pas pour les actionnaires de Sundance qui l’attendaient avec impatience. Dans l’accord de cession avec la Chine, l’obtention de la convention minière était une étape décisive du processus. Pour le représentant de Hanlong, c’est aussi une étape décisive. « Nous félicitons toutes les parties qui ont conduit ce projet, et nous sommes aujourd’hui dans l’optique d’entrer rapidement dans la phase opérationnelle de ce projet. Côté gouvernement camerounais, on n’a pas de déclaration. Le Premier ministre qui participait à l’évènement s’est contenté d’adresser ses félicitations à l’équipe Sundance Hanlong. La convention minière il faut le rappeler fixe juste le cadre d’intervention de Camiron qui sera la structure exécutive de Sundance au Cameroun. Elle devra encore faire l’objet d’une ratification parlementaire avant que le président ne puisse signer un décret de permis d’exploitation minière. Le passage au parlement devrait cependant être une formalité.

Quel rôle pour les députés?
Au cours de la session parlementaire en cours consacrée en principe au budget, les députés ont obtenu deux faveurs. Le premier est la prorogation (3 mois) de leur mandat et le deuxième est d’avoir obtenu la réduction de la caution pour se présenter à la députation, de 3 à 1 million de Fcfa. En outre, le parlement majoritairement composé de députés membre du RDPC, le parti du Président Paul Biya, se met rarement en contradiction avec ses projets. Or il est aujourd’hui certain que pour une raison ou une autre, Paul Biya a présidé plusieurs réunions relatives à ce projet. Chez Sundance, on fait savoir que la convention n’est pas très différente du mémorandum d’entente signé en Avril 2012 dernier avec le secrétaire général des services du Premier ministre, Louis Paul Motaze. Un document dans lequel il était question que le gouvernement reçoive 2,5% de royalties sur le projet. La convention devrait avoir une durée de 25 ans, le gouvernement camerounais devrait aussi avoir 10% des parts dans le projet avec possibilité de passer à 20% s’il y met les moyens. Quant aux conditions fiscales elles devraient tourner autour de 25% et 30%, qui sont conformes aux pratiques internationales, bien que largement en deçà de la législation fiscale nationale (38,5%). Sur la gestion du passif environnemental qui sera inévitable, c’est le noir total. Au-delà de ces débats, la signature de cette convention minière est pour les autres actionnaires de Sundance, la garantie de toucher jusqu’à 1,2 milliards de dollars contre cessions de leurs part. Dans les derniers jours de la négociation, le gouvernement s’est octroyé les services de BMCE Capital dirigé par le camerounais Serges Yanic Nana, pour le conseiller sur les aspects financiers du projet et coordonner l’équipe des conseils.

Sundance Ressources obtient sa convention au Cameroun

Secteur minier/FMI – BM: Hypocrisie, duplicité et cupidité au Cameroun

Par Dieudonné Essomba, cadre au minepat, ingénieur statistiques hors échelle, économiste

Le deuxième forum minier, organisé conjointement par le gouvernement et la Banque Mondiale, s’est tenu à l’Hôtel Hilton du 29 au 31 Mai 2012. Le Forum était axé sur la démarche optimale à suivre pour concrétiser la stratégie de développement du secteur minier au Cameroun. Notre pays dispose d’importantes réserves de mines solides, mais si on exclut le cas particulier du pétrole, la contribution du secteur minier reste marginale avec moins de 1% du PIB. L’activité se réduit à l’exploitation artisanale de quelques pierres et métaux précieux faite de manière informelle. Le Forum a parcouru un grand nombre de problématiques liées à l’exploitation minière, et notamment la gouvernance, le cadastre, la fiscalité, les normes, l’environnement, la cogestion des mines entre pays voisins et les conflits relatifs à l’exploitation minière. Un accent particulier a été mis sur la transparence dans la répartition des ressources entre l’Etat, les collectivités territoriales décentralisées et les communautés riveraines. Si on peut se féliciter de la grande variété des thèmes développés et du grand nombre d’informations auxquelles on a eu accès et qu’on peut naturellement retrouver sur les sites dédiés à la Banque Mondiale, le forum a cependant dégagé quelques points polémiques.

Le premier a porté sur le lancinant désir des organisateurs à évacuer toute observation non conforme avec leurs idées. Après le premier jour où les participants ont pu poser quelques questions de fonds, le forum a dérivé vers l’exposé de cours magistraux où des modérateurs sommaient de manière comminatoire les participants de limiter leurs interventions à poser quelques questions « claires et précises », dans un rapport d’étudiants/professeur. Une démarche qui a fait sortir des gongs le professeur Ombiono, indigné que le forum soutienne mordicus que les multinationales ne sont pour rien dans les guerres alors que selon lui, leur rôle est considérable. Le second point est l’exagération de l’importance de la gouvernance dans l’attractivité des capitaux, une mythologie qui ne résiste ni au bon sens, ni aux faits. De toute évidence, les capitaux internationaux cherchent où s’investir avec bénéfices et la gouvernance ne fait nullement partie de leurs préoccupations. Exception faite des expropriations qui ne relèvent pas, à proprement parler, de la gouvernance, mais des postures stratégiques dans le concert des Nations, il est même douteux qu’elle leur apparaisse comme une priorité : ceteri paribus, on les voit davantage attirés par des gouvernements autoritaires que les régimes politiques transparents. Les multinationales occupent de préférence des niches qu’elles comptent exploiter sans être gênées par l’action des syndicats, la législation sociale ou les contrôles parlementaires. De tels régimes leur offrent des garanties policières pour faire victorieusement face aux demandes des populations pour de meilleurs salaires et une distribution plus équitable des revenus. En outre, elles n’aiment pas la concurrence et ne s’implantent dans un marché étroit que sur l’assurance d’y jouir d’un monopole de fait : pour maintes situations, les pays africains attireraient davantage les IDE en leur promettant de telles garanties qu’en ouvrant largement leurs frontières. Il est vraiment amusant de voir la bureaucratie de Brettons Woods parler de gouvernance et d’environnement pour séduire les investissements quand on connaît la répulsion de ces structures pour les syndicats, les contrôles parlementaires ou les mouvements écologistes ! Par ailleurs, le refus de traiter du comportement réel des multinationales transforme notre stratégie minière en un document romantique. De fait, les multinationales, bras armé des pays industriels et émergents, engagés dans un duel à mort, regardent d’un sourire amusé ce spectacle de clowns. Que peut bien leur faire un forum ? A la moindre opportunité d’investissement rentable au Cameroun, elles viendraient y mettre la main et imposer leur implacable logique par la corruption, le chantage, les menaces, le financement des coups d’Etat, des assassinats ou des guerres civiles.

Le troisième qui est les plus grave est un dévoiement manifeste des objectifs de croissance du Cameroun et une réorientation de notre économie portée davantage sur l’économie de traite. Ceci transparaît dans cette fixation de la participation des citoyens qui traduit le fait que les ressources doivent être partagées équitablement. Or, cette démarche est économiquement erronée : l’exploitation moderne des mines constitue des enclaves technologies lourdes n’ayant aucun rapport avec l’économie locale, autre que celle de distribuer les revenus directs. En fait, les mines ne constituent que le premier segment des filières de production dont l’essentiel se situe à l’extérieur : ainsi, le minerai extrait au Cameroun ne représente même pas 10% de la valeur totale des biens finaux qui en découlent. Les minerais ont donc pour vocation première d’aller alimenter la valeur ajoutée d’autres systèmes productifs, ne laissant au Cameroun que des miettes. C’est précisément pour cela que l’exploitation minière apparaît davantage comme l’expression des stratégies extérieures que nous ne pouvons que subir. Dans ces conditions, une politique minière ne peut constituer en soi une stratégie de développement. Elle s’inscrit plutôt dans l’ancienne politique de valorisation des exportations visant à renforcer les équilibres extérieurs telle que la balance de paiements. Son plus grand intérêt est de fournir des devises c’est-à-dire un pouvoir d’achat extérieur qui permet au pays de s’approvisionner à l’extérieur. Tout dépendra alors des choix stratégiques que le gouvernement aura à opérer :

– on peut utiliser ces devises pour la consommation, c’est-à-dire l’achat de biens domestiques (voitures, maisons, etc.) qui permettent d’améliorer le niveau de vie des populations de manière spectaculaire, avec l’assurance que le pays tombera dans une misère plus grande sitôt que les ressources se tarissent. C’est généralement cette démarche de distribution des ressources minières qui suscite des frustrations diverses, ingrédient principal des guerres civiles liées à l’exploitation minière.
– on peut aussi recycler ces devises pour financer les infrastructures. Cette démarche très répandue est meilleure que la première, mais elle peut se révéler très dangereuse lorsque les ressources se tarissent. En effet, l’entretien des routes, des chemins de fer ou des aéroports coûtent cher en devises. L’entretien d’un réseau d’infrastructures peut devenir trop coûteux lorsque les ressources viennent à tarir, entraînant leur abandon et leur délitement. C’est d’ailleurs la situation au Cameroun, où l’agriculture d’exportation et le pétrole ont permis naguère de mener un grand nombre de réalisation (routes, réseaux électrique, réseaux d’eau, etc.) qu’on a toutes les peines du monde à maintenir à l’état.
– on peut enfin utiliser ces ressources pour développer un processus d’import-substitution, autrement dit, pour construire une industrie locale qui réduit les besoins d’importation. C’est la seule politique viable et c’est elle précisément qui est condamné par le FMI et la Banque Mondiale à travers la logique de partage, de non intervention de l’Etat et d’ouverture des frontières.

Le Forum Minier et, une semaine plus tôt, la campagne du FMI pour obliger le Cameroun d’arrêter les subventions au carburant montrent une fois de plus l’extrême emprise de ces deux institutions dans la gouvernance du Cameroun. Alors que la France est décriée par tous les révolutionnaires, très peu de Camerounais dénoncent cette anomalie et c’est à peine si on peut entendre un Babissakana. Que ce soit dans les interdictions faites au Cameroun, les orientations de notre politique nationale, rien ne se fait au Cameroun sans que le FMI et la Banque Mondiale donnent leur accord. Ce n’est plus une aide c’est une véritable garde à vue. L’intervention de ces deux institutions a déjà eu une terrible conséquence politique de nature à ébranler le Cameroun sur ses assises : de fait, l’indicible cauchemar qui frappe actuellement le Cameroun, avec un Premier Ministre, des Secrétaires généraux de la Présidence et des ministres en prison vient de cette immixtion absolument abominable dans notre gouvernance, avec le désir du Chef de l’Etat de mener subrepticement l’achat d’un avion présidentiel au motif qu’il fallait cacher l’achat au FMI et à la Banque Mondiale ! On ne voit pas raisonnablement sur quelle théorie, quelle expérience ou quel bon sens on se fonde pour croire que le FMI et la Banque Mondiale pourraient développer le Cameroun. Le sous-développement est une problématique très complexe qui depuis 90 ans, a échappé à tous les grands théoriciens y compris les Prix Nobel qui s’y sont cassés les dents. L’idée qu’une clique de fonctionnaires internationaux tirant leur savoir on ne sait d’où, puisse venir réaliser ce qui échappe encore à la science économique est proprement effrayant.

Pourtant, ces institutions ont des missions précises. Par exemple, le FMI a pour mission de fournir des crédits aux pays qui connaissent des difficultés financières mettant en péril l’organisation gouvernementale du pays, la stabilité de son système financier ou les flux d’échanges de commerce international avec. Même s’il conditionne l’obtention de ses prêts à la mise en place de réformes économiques, sa vocation est par essence un dépannage momentané et non une installation définitive Et chaque fois qu’il a outrepassé ces missions essentielles de dépannage momentané, son action s’est toujours soldée par un échec. Dans son livre Quand le capitalisme perd la tête, Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’Economie soutient que le FMI a été responsable de la longue crise d’Argentine. De même, dans son livre The Globalisation of Poverty, Michel Chossudovsky impute au FMI l’éclatement de la fédération yougoslave. Même la guerre ivoirienne trouve ses sources dans l’action du FMI.

Mais alors que cette institution se prend pour l’alpha et l’omega de la science économique, un rapport du Bureau Indépendant d’évaluation du FMI (BIE) concernant la période (2004-2007) a dénoncé l’impotence intellectuelle du FMI qu’il expliquait par une pensée dogmatique, l’enfermement doctrinaire, une confiance aveugle dans la capacité des marchés à réguler l’économie, un découplage entre l’analyse macroéconomique et l’analyse financière, ainsi que de graves lacunes de sa gouvernance interne. Mais par-delà ces limites, la sédentarisation du FMI au Cameroun a permis de transformer ses antennes locales (représentants permanents, chargés de mission, etc.) en une bureaucratie relais disposant des intérêts propres, soucieuses de leurs carrières, disposant d’un vif esprit corporatiste et surtout, désireuses de survivre à tout prix. La bonne réalisation des objectifs qui leur sont assignés pouvant se conclure par l’interruption des activités et la fin de leur gagne-pain, il n’y a pas lieu d’en attendre un zèle adéquat pour qu’ils mènent rapidement les missions à leur terme. Et on verra bien que par diverses man uvres, ces « experts » tenteront d’allonger indéfiniment leur mandat : à cet effet, ils susciteront des réseaux de relations au sein des administrations et des « sociétés civiles », générant une classe particulière de citoyens qualifiés de « points focaux » qu’ils entretiennent habilement par des subsides de toutes natures : multiples invitations à des séminaires suivis d’un per diem, gestion des manifestations engageant beaucoup d’argent, intégration à des groupes d’études, nomination à la tête des programmes qu’ils financent, financement des campagnes médiatiques de dramatisation de la misère et des publications hagiographiques de leur action.. C’est précisément cette bureaucratie qui n’accepte pas la moindre critique dans les forums. Des administrations pérennes se bâtissent autour de la thématique, des fortunes immenses se créent et la confusion s’installe. On finit par ne plus savoir où on en est, mais on peut être sûr d’une chose : l’objectif de cette nouvelle bureaucratie n’est pas de réaliser sa mission à la perfection, mais d’obtenir des demi-succès qui légitiment son existence tout en justifiant la poursuite de son l’action. D’ailleurs, les réseaux qu’elle crée et greffe dans la haute administration ne manqueront pas de faire pression sur leur mandataire, soit pour poursuivre l’action en l’état, soit pour la réformer dans les aspects purement formels.

Casser le cordon ombilical qui lie le FMI/BM au CamerounLa sédentarisation du FMI et de la Banque Mondiale est liée à une mauvaise architecture de notre économie. En effet, celle-ci se caractérise par une demande explosive des biens importés qu’alimentent la croissance démographique, l’amélioration du niveau intellectuel et l’urbanisation, tous facteurs qui tordent le profil de consommation au profit des biens manufacturés. Mais les exportations requises en échange de ces importations n’évaluent qu’avec parcimonie, avec notamment le cacao relativement instable, le café abandonné, le coton presque oublié ou le pétrole finissant. Et même si on arrivait à exploiter nos minerais, le seul résultat serait une amélioration temporaire de la marge de man uvre et du niveau de vie, mais sans résoudre le problème de fond. En fait, celui-ci ne serait que déplacer dans le futur. Dans cette condition, il n’existe pas d’autres solutions que de produire le maximum possible de biens manufacturés sur notre territoire, de manière à limiter cette pression à la demande extérieure qui est précisément la cause de notre déficit structurel des balances extérieures et de l’étouffement du taux de croissance. Autrement dit, qui justifie la présence permanente de la Banque Mondiale et du FMI. Mais cette import-substitution qui se révèle une exigence vitale ne peut pas se faire sans un mécanisme de protection contre la brocante européenne et la pacotille chinoise qui détruisent toute possibilité de survie d’une entreprise. C’est précisément pour cette raison que la Monnaie Binaire constitue la seule alternative viable.

Le monde est impitoyable pour les peuples naïfs et complaisants : c’est la terrible leçon de l’Histoire. La confiance aveugle que les Camerounais accordent aux rêves mirifiques brandis ou encouragés par le FMI et la Banque Mondiale peut nous donner un sentiment de fausse sécurité, mais ces mensonges vont nous ronger jusqu’à l’os. On ne développe pas un pays avec des rêves, du bavardage ou des appels magicoreligieux. La haine que nous éprouvons pour la vérité nous rattrapera un jour dans toute sa nudité et toute son horreur.


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Industrie minière et Environnement: La difficile conciliation

Lors du récent forum minier au Cameroun, de nombreuses présentations ont montré à souhait l’importance qui doit être accordée à cette problématique

Une des problématiques importantes du forum minier qui s’est achevé le 31 mai dernier, aura été celui de la conciliation entre développement de l’industrie minière et respects des considérations environnementales. Dans son approche, le gouvernement n’a pas encore défini un cadre clair et unique relatif à la préservation des environnements tant physiques, que socio-économiques. Un des problèmes soulevés aura été celui du chevauchement entre des zones attribuées à des entreprises minières, et celles qui sont protégées pour la conservation. Prenant la parole sur le sujet, le Centre pour l’environnement et le développement (CED), a remis sur la table des discussions, la nécessité de suspendre l’attribution de nouveaux permis en vue de voir clair dans les différentes situations. « L’expérience en matière d’exploitation forestière montre que très souvent, le gouvernement semble négliger ces aspects et après, de gros conflits ne manquent pas de survenir. Pour éviter d’avoir à gérer les même contraintes qui se soldent souvent par des procédures coûteuses et difficiles à gérer pour l’Etat, il est important de bien appréhender la situation de manière étendue avant », a expliqué Samuel Guiffo, le responsable de cette organisation.

Le besoin de renforcer la capacité à comprendre la chaine des valeurs.
Même si un cadre légal clair n’existe pas encore, le gouvernement semble se préoccuper des questions environnementales. La principale exigence actuellement est la réalisation d’une étude d’impact par des cabinets d’études agrées. A la suite de cette étude d’impact, les audiences foraines sont réalisées et donnent la possibilité à toute personne intéressée de venir faire entendre une quelconque prétention. Mais la démarche du gouvernement ne semble pas suffisante. Selon certains experts, posséder un cadre légal ne suffit pas. Il faudrait encore avoir l’expertise pour clairement identifier la chaine des valeurs devant servir de contrepartie pour les impacts environnementaux. De plus, le gouvernement semble déjà, en matière forestière, manquer de personnel et n’a pas présenté une issue pertinente de suivi des activités minières et de leur impact sur l’environnement. « Il faut pour chaque projet une bonne étude de base du projet, pour avoir un aperçu clair et net des enjeux qui existent. Ensuite il faut discuter avec les communautés locales pour avoir une idée de ce que cela pourra entrainer comme conséquences et enfin discuter en tenant compte du maximum d’exigence dans la transparence. Le Cameroun pourra ainsi avoir une exploitation minière durable », a expliqué Brendan Schwartz, un des responsables du réseau de lutte contre la faim (RELUFA), au Cameroun.

. Et de travailler avec toutes les parties prenantes
Pourtant et au-delà du débat, des entreprises se disent prêtes à tenir compte des normes environnementales. « Nous avons travaillé et continuons de le faire, pour éviter au maximum les aires protégés. C’est pour nous une préoccupation réelle. Nos équipes sont ouvertes pour s’y mettre avec l’administration, les organisations de la société civile et les populations concernées », a expliqué David Meehan, le Directeur des Opérations pour Sundance Resources, l’entreprise opérant sur le fer de Mbalam. Selon ce responsable, la question environnementale pourra aller au-delà de la convention minière. « Comme je l’ai dis dans ma présentation, nous consacrerons 0,5% de nos bénéfices nets à la gestion des problèmes environnementaux et communautaires », a-t-il expliqué. Une position louable mais à surveiller selon le RELUFA. « C’est une bonne nouvelles, mais les communautés doivent aller plus loin encore, la question est de savoir ce à quoi équivalent les 0,5%. Il faut s’assurer que leur valeur permettra de combler la dégradation causée sur les différents environnements concernés par le projet. Et pour cela, il faut un travail concerté et surtout une communication permanente entre les différentes parties prenantes. Selon des expertises internationales, près de 60% des exploitations minières sont à ciel ouvert causant une défiguration permanente du territoire due aux procédés d’exploitation. Le principal problème dans une mine est la gestion des déchets. (79 tonnes de résidus miniers sont nécessaires à la production d’une once d’or). L’une des résolutions du forum minier aura été de travailler avec la société civile, les communautés riveraines et tous les experts, pour s’assurer que l’exploitation par le Cameroun de ses mines, n’aura pas les mêmes lacunes environnementales que celle des forêts.

L’activité minière a un impact réel sur l’environnement
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Industrie minière: Encore de nombreux défis

C’est la grande leçon qui peut être tirée à l’issue du deuxième forum minier du Cameroun ayant pris fin le 31 mai 2012 dernier

Même si ce n’est pas le discours officiel, le Cameroun semble s’engager dans le chemin de l’industrie minière en faisant face à de nombreux défis. Clôturant le deuxième forum minier organisé dans le pays, les participants ont retenu 21 résolutions, dont certaines en rapport avec le premier niveau de la chaine des valeurs des industries minières. L’évènement a permis finalement au secteur minier camerounais de mettre à jour le chemin qu’il y a encore à parcourir. A la tête de tous les défis, celui de mettre en place un cadre d’industrialisation minière qui puisse être durable. Une autre grande leçon apprise de ce deuxième forum aura été celui des difficultés à concilier investissements et développement durable. Dans son approche, le gouvernement n’a pas encore clairement défini un cadre légal unique de gestion de tels conflits. A l’heure actuelle, de nombreuses zones d’exploration minière chevauchent des aires protégées par exemple. Prenant la parole sur le sujet, le patron du centre pour l’environnement et le développement (CED), a remis sur la table des discussions la nécessité de suspendre l’attribution de nouveaux permis et de voir clair dans les différentes situations. «Nous ne disons pas qu’il faut bloquer le processus d’exploitation des mines, loin de nous cette idée. Ce que nous disons c’est que le processus d’identification des sources potentielles de conflit doit se faire en amont de l’attribution des titres miniers. Si tout le monde connait les risques cela ne posera pas problème puisque l’accord aura été total. Mais lorsque les uns découvrent les risques plus tard, chacun cherche la disposition contractuelle, légale ou réglementaire qui le protège, et c’est le début des problèmes avec son lot de positions tranchées», a expliqué Samuel Guiffo, le responsable de cette organisation.

Entre opportunités et contraintes
Le forum aura été aussi le lieu des perspectives encourageantes. «L’exploitation des ressources en vue de la transformation, de la croissance et du développement structurel de l’Afrique est possible. Une des pistes de solution est de soutenir la petite exploitation. C’est d’ailleurs un des axes de la vision minière africaine. Des pays comme la République Démocratique du Congo et même le Zimbabwe, montrent à souhait, l’importance des petits artisans dans le secteur de la mine. Certes cela prendra peut-être plus de temps, mais à l’arrivée, le continent aura un secteur minier maitrisé et pourra prétendre à en tirer tous les profits », a fait savoir Olivier Maponga, expert économiste de la commission onusienne des affaires économique pour l’Afrique, alors qu’il présentait la vision africaine. A l’optimisme, d’autres acteurs ont opposé la nécessité d’être réalistes et de se mettre résolument à l’apprentissage des implications du secteur. « Les défis du développement minier sur le plan de la chaine des valeurs sont nombreux. Le rôle critique des Etats s’accroit concernant la mise en place d’un cadre favorable, au développement socioéconomique durable s’appuyant sur le secteur. Les compagnies luttent pour accéder à de nouvelles ressources, mais maintiennent leurs préférence pour les pays stables et transparents et enfin le rôle de la société civile prend une importance croissante. Voilà aujourd’hui les enjeux à prendre en compte pour tirer d’une vision minière, toute sa pertinence. L’Afrique dont fait partie le Cameroun connait encore de nombreuses disparités. C’est un processus qui ne peut finalement aboutir que dans une approche d’ensemble. Les capacités seront renforcées plus rapidement », a fait savoir Gothard Walse, un expert de la Banque Mondiale.

L’engagement de l’Etat et de ses partenaires
De nombreuses entreprises présentes se sont dites très sensibles aux questions soulevées, et ont promis de renforcer leur implication en termes de responsabilité sociétale. «Je ne crois pas qu’il puisse être possible de réaliser de grandes choses, sans avoir à se confronter à des intérêts divergents, cela n’est pas possible. Ce que j’ai apprécié moi, c’est le fait que nous ayons pu nous exprimer tous. Dans notre compagnie nous restons ouverts à toutes les discussions et nous sommes sensibles aux préoccupations des uns et des autres.», explique pour sa part David Meehan, le directeur des opérations de l’entreprise Sundance Resources, en quête d’un permis d’exploitation du fer de Mbalam. Le gouvernement s’est montré sensible à ces réflexions. Prenant cela à son compte, il s’est promis au rang des résolutions, de renforcer le cadre de concertation avec toutes les parties prenantes dans le processus du développement minier. « Pour ce qui est de ma part, je ferai en sorte que les résolutions de ce forum ne restent pas dans les tiroirs. Notre stratégie de développement aujourd’hui passe inévitablement par les mines. C’est pour cela que nous invitons tous ceux qui ont une expertise dans le domaine, à se joindre à nous afin que nous puissions conduire ce processus de manière optimal. Il y va de l’intérêt de tous les camerounais », a indiqué Fuh Calistus Gentry, le secrétaire d’Etat au mines en fin des travaux.

De nombreux participants au forum minier de Yaoundé
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Forum minier: Des divergences sur la vision stratégique camerounaise

La logique de placer les investissements étrangers au c ur du processus du développement minier a été diluée par la présentation de solutions alternatives

Prenant la parole pour le début des travaux de réflexion et de partage d’expérience dans le cadre du deuxième forum minier qui a débuté à Yaoundé la capitale camerounaise le 29 mai 2012 dernier, l’administration camerounaise a présenté sa stratégie du développement du secteur minier. Une stratégie présentée en deux temps, d’abord par le directeur des mines et de la géologie, et ensuite sur un autre aspect, par un responsable du ministère de l’économie et du plan. Dans sa présentation, le directeur des mines a orienté la réflexion vers les opportunités que présentait la mine au Cameroun. « Le pays connait une croissance soutenue, il est au c ur d’un potentiel énorme de développement sous régional, il accorde des avantages fiscaux, il est en cours d’adhésion à des processus de transparence comme l’ITI ou encore celui de Kimberley et enfin bientôt seront des grands projets, notamment routiers, et énergétiques. Cela en fait pays idéal pour investir dans le domaine des mines », a fait savoir monsieur Maurice Mouaffo. Le responsable camerounais a, au passage, présenté les contraintes du secteur, dont l’insuffisance des ressources humaines qualifiées et celle d’infrastructures de transport. Un aspect que le gouvernement a dit prendre au sérieux. L’occasion aura été ainsi donnée de présenter le plan ferroviaire national. Un projet très ambitieux de près de 15 000 milliards de FCFA soit 1,2 fois le produit intérieur brut (PIB) du pays, à réaliser dans les 13 prochaines années. Même si le gouvernement semble fier de son plan minier, il n’empêche que la logique de le confier à des investissements étrangers de manière principale ne fait pas l’unanimité.

«Moi je les entends causer et je suis un peu surpris. De quoi discutons-nous ici, de la manière dont le Cameroun doit faire pour s’adapter aux exigences des investisseurs étrangers ? C’est mon impression en tout cas. On ne peut pas prétendre développer une stratégie minière de grande envergure, alors qu’on intervient à aucun moment du processus. Nous manquons de capacités tant au repérage, à l’exploration et aussi à l’exploitation. D’un autre côté, nous avons un plan d’élimination des contraintes, les grands projets, qui passent par l’aide des bailleurs de fonds. Cela réduit notre marge de man uvre. Une solution pour ma part, serait de discuter comment améliorer l’artisanat minier et le faire grandir jusqu’au stade de l’industrie», explique pour sa part Dieudonné Essomba, un expert de la macro économie camerounaise. La situation ne semble pourtant pas prête de s’améliorer. Dans son exposé sur les tendances du secteur minier en Afrique et dans le monde, le professeur Magnus Ericsson, a fait savoir que malgré son potentiel énorme, l’Afrique toute entière ne présentait que 10,2% de l’activité minière mondiale. Ce qui la place en difficulté dans le processus de négociation avec de gros investisseurs, bien outillés et très calés sur les objectifs. Il fera aussi savoir qu’au-delà des différents cadres que l’on peut mettre en place dans les pays, le travail industriel de la mine est devenu très couteux. Pourtant le secteur semble avoir de beaux jours devant lui. « Les minerais sont utilisés dans tous les segments de l’économie aujourd’hui, que ce soit pour les industries mécaniques, les technologies de pointe ou le développement de l’urbanisation à l’échelle universelle », a expliqué le professeur Magnus. La solution semble désormais venir non pas des stratégies nationales, mais des regroupements sous régionaux et même régionaux. La vision du régime minier de l’Afrique a ainsi été présentée par Olivier Maponga. Une vision qui donne la possibilité et des outils aux pays du continent, de pouvoir discuter avec les investisseurs de manière plus pertinente, mais surtout qui devrait permettre sur la base des programmes régionaux comme le REMAP en Afrique centrale, de mobiliser les ressources internes afin de pouvoir espérer de parvenir à un développement minier endogène.

Une vue des travaux au Hilton de Yaoundé
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Ressources extractives: Yaoundé, capitale internationale des mines

La capitale camerounaise accueille dès ce mardi un forum minier qui réunira le gouvernement, la société civile, le secteur privé extractif, la Banque mondiale et de nombreux experts

Tout un forum consacré au secteur minier. Voilà le pari que veulent tenir les autorités camerounaises. L’objectif général de la rencontre est de stimuler le dialogue entre les intervenants de ce secteur au Cameroun. Au-delà des échanges, la rencontre de Yaoundé devrait permettre de confirmer les engagements des différentes parties prenantes du secteur minier. Il sera également question de donner aux participants un accès à des expertises et expériences tant internationales, que régionales et nationales « dans la perspective du développement minier au Cameroun ». Le principal résultat attendu est que le secteur minier au Cameroun puisse être appuyé dans les orientations stratégiques de son développement. Le forum devrait s’articuler autour des débats et discussions qui seront suivis d’une série de questions -réponses. Ses organisateurs le veulent ouvert aux membres du gouvernement, le secteur privé, la société civile et les partenaires au développement, mais l’évènement devrait aussi pouvoir être ouvert aux médias, étudiants, ou responsables de collectivités décentralisées intéressés par le sujet. Pour les étudiants particulièrement, le forum sera une occasion pertinente de se renseigner sur les possibilités d’emplois offertes par le secteur des mines. Aussi, les entreprises minières présentes au Cameroun pourront communiquer sur leurs projets et programmes respectifs.

Une occasion de renforcement des connaissances
Pour ce qui est des enseignements concrètement attendus, les différentes parties prenantes pourront prendre connaissance des différentes expériences de stratégie minière. Le Cameroun aura l’occasion d’opposer la sienne aux pratiques pertinentes reconnues à l’international. La rencontre devrait aussi permettre d’avoir une idée de la chaine de valeur dans les industries extractives. On pourra y avoir des renseignements sur le cycle de vie d’une mine, la gestion de l’artisanat minier, la gestion des titres miniers, notamment le processus qui va de l’attribution des permis d’exploration à la négociation des contrats d’exploitation. Parce que les projets miniers ont un impact sur leurs environnements physiques et humains, des discussions seront aussi faites sur la manière de concilier exigence de développement des opportunités minières et protection de l’environnement. Dans le même registre, des échanges concerneront la gestion des conflits sociaux dans le cadre de l’exploitation ou l’exploration minière. L’on s’appesantira par ailleurs sur les mécanismes de partage des revenus du secteur minier. Un des moments importants du forum sera celui des échanges sur la transparence dans les matières extractives. Le Cameroun, toujours en quête d’un statut de conformité auprès de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), aura une fois encore l’occasion de présenter sa situation et aussi de recueillir des avis ou d’autres expériences, en vue de renforcer sa candidature lors de son ultime évaluation prévue pour octobre 2013. Enfin, le forum devrait permettre de pouvoir discuter au-delà des revenus que génèrent les projets miniers, de leurs contributions effectives au développement des pays qui en ont le potentiel.

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Exploitation minière au Cameroun: Un réseau parlementaire inquiète les opérateurs

Le comité technique en charge de la gestion intégrée des ressources forestières et minières s’est prononcé pour une suspension des permis chevauchant les aires protégées

A l’issue de ses travaux le 23 avril dernier, le comité technique de suivi des recommandations du forum (CTSF) sur la gestion intégrée des ressources forestières et minières qui examinait la question des chevauchements entre permis miniers et aires protégées a suggéré des propositions qui inquiètent les opérateurs du secteur. Le comité qui est constitué de parlementaires, des représentants des bailleurs de fonds et de la société civile, a proposé entre autre solutions au problème que « Les permis miniers chevauchant les aires protégées fassent l’objet d’un redécoupage, afin de préserver l’intégrité des aires protégées, dans le respect de la loi. » Parmi les autres résolutions du comité, il est question que «les nouvelles attributions de permis dans les zones des aires protégées soient suspendues, jusqu’à ce qu’un mécanisme de consultation soit mis en place avec les autres ministères chargés de la gestion des ressources naturelles, afin de s’assurer du respect des lois sectorielles.» Si la proposition de ce groupe de travail est retenue, ce serait au total 28 permis miniers et pétroliers qui seraient concernés. Le comité a tenu cependant à préciser que pour les permis déjà donnés, « les compagnies recevront, quand cela sera possible, des espaces en compensation ». Des représentants de Camiron, la filiale camerounaise de l’entreprise Sundance Ressources, attributaire d’une licence d’exploration de fer dans la localité de Mbalam à la frontière avec le Congo ont fait part de leurs inquiétudes. « Si des investisseurs sont au courant de telles orientations, cela risque d’être dur de les convaincre d’apporter leurs capitaux. Il faudrait donc trouver une solution rapide à cette situation », a expliqué Arend Van Der Goes, un des responsables de la firme lors des travaux.

Le responsable a de quoi s’inquiéter. Depuis la disparition tragique de son staff dirigeant à la suite d’un crash d’avion, Sundance Ressources peine à trouver des investisseurs pour l’accompagner dans le projet d’investissement chiffré à 4 000 milliards de FCFA. L’entreprise a signé un mémorandum d’entente avec les Chinois de Hanlong, mais ces derniers ont fixé un cahier de charge rigide. Camiron devrait avoir un permis avant le mois de mai 2012. Une tâche désormais délicate, avec la fin de la session parlementaire de mars et complexe si des risques de considérations environnementales viennent s’ajouter. Autre partenaire à l’exploration qui s’est prononcé sur la question, CAMINEX, la filiale du groupe Affero Minning, titulaire d’un titre d’exploration à Djoum dans le sud du pays. « Pour ce qui est du fer par exemple, lorsqu’on tombe sur une zone à forte densité d’exploitation, il est difficile de la compenser par une autre, donc du coup les responsables devront faire des arbitrages importants, entre le besoin de se développer ou de protéger la nature », a expliqué Serges Tekem de CAMINEX. La société civile elle, se veut conciliante. « Le but n’est pas de porter préjudice à l’exploitation des richesses du sous-sol ou de la forêt. Il est question ici d’attirer surtout l’attention des décideurs sur le fait qu’un projet minier aussi lucratif qu’il soit ne doit pas occulter le fait qu’il a des revers sur le long terme, qu’il faut pouvoir identifier et encadrer. Sinon après cela devient difficile surtout dans un contexte actuel où on a du mal à mettre en place la responsabilité sociale des entreprises » a expliqué Brendan Schwartz du réseau de lutte contre la faim (RELUFA). D’ici à ce que les réflexions du groupe deviennent des mesures opérationnelles, il risque de s’écouler du temps. Et pendant ce temps, de nombreux sites d’exploration seraient devenus des sites d’exploitation. Risque alors de s’ouvrir un conflit de règle difficile à arbitrer.


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Interview de Lee Soo Won, secrétaire chargé des affaires économiques à l’ambassade de Corée au Cameroun

« Au Cameroun, nous allons construire des centres de formation notamment dans le secteur minier »

L’ambassade de Corée du Sud au Cameroun vient de faire parler d’elle à travers un somptueux spectacle donné au palais des Congrès de Yaoundé. Quelle signification vous donnez à cette dernière sortie?
Je suis ému. Cet événement a été un énorme succès pour l’ambassade de Corée qui vient juste de rouvrir ses portes au Cameroun. Vous savez, notre défi était de réussir l’organisation de ce concert, d’autant plus que nous venions de perdre un responsable quelques jours avant l’arrivée. Il s’agissait avant tout de relever un défi et surtout de rendre hommage à ce compatriote.

Cette sortie vient à la suite d’autres actions conduites par votre représentation diplomatique, en l’occurrence le parrainage de l’association des anciens boursiers camerounais de Corée ou le lancement à la Crtv d’une série télévisée coréenne. Qu’est-ce qui explique cette offensive coréenne en terre camerounaise?
Vous savez, les relations entre le Cameroun et la Corée ont été établies depuis les années 60. Jusqu’au début des années 90, nous gardé les relations cordiales et pacifiques. Or, la crise économique des années 90 a frappé de plein fouet la Corée. Elle s’est vue obligée de fermer certaines de ses représentations diplomatiques à travers le monde. Par conséquent, l’ambassade a fermé ses portes au Cameroun. Il ne s’agit pas là d’une décision anodine. Nous savons tous que le Cameroun regorge de nombreuses ressources naturelles. Au regard de l’importance que revêt le pays sur la scène internationale, nous avons décidé d’installer à nouveau nos bureaux à Yaoundé et renforcer nos rapports bilatéraux.

Depuis 1998, l’ambassade de Corée est restée fermée. Aujourd’hui vous êtes officiellement réouvert. Comment comprendre un tel revirement de situation?
En réalité, la Corée n’a jamais gelé ses rapports avec le Cameroun. La Corée était représentée ici grâce à un consulat qui travaillait durant cette longue période où l’ambassade était fermée. Si nous revenons cette fois ci, c’est parce que nous avons à faire. Nous sommes venus travailler. Bien sûr, nous allons au-delà du simple travail d’un consulat.

Lee Soo Won
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Pour la cérémonie de réouverture solennelle de votre ambassade, la Compagnie de danse est venue de la ville métropolitaine d’Incheon (Corée). Pourquoi la danse et pas autre choses pour redémarrer?
Il s’agissait pour nous de partager avec les citoyens Camerounais la beauté de la culture coréenne. Le public a répondu massivement et la satisfaction se lisait sur de nombreux visages à la fin du concert. Nous avons compris que l’idée de faire venir le « Inchean metropolitan city dance theatre » était la meilleure. Nous allons davantage inviter d’autres groupes culturels coréens.

Quels sont les principaux axes qui pourraient animer la coopération culturelle entre la Corée et le Cameroun?
Des danseurs camerounais sont allés faire leurs preuves en Corée. Très bientôt, des touristes coréens seront au Cameroun. Bien évidemment, ils auront à faire beaucoup de découvertes.

La Corée du Sud attend certainement beaucoup du Cameroun. Dans quels domaines par exemple? Les Camerounais sont également flattés par une meilleure connaissance de la Corée. Qu’entendez – vous faire pour satisfaire les attentes?
Le Cameroun regorge de nombreuses ressources naturelles qui peuvent être exploitées par la Corée à plusieurs titres. Par exemple, la Corée est à la pointe de la technologie, mais elle est très pauvre en ressources naturelles. A coup sûr, il y aura à coup sûr des échanges. Le Cameroun peut également bénéficier de plusieurs méthodes de développement.

Parlant des projets déjà réalisés par la Corée au Cameroun, on peut citer en passant la construction de la route reliant Bafoussam à Foumban. Quels sont les projets prévus à court, moyen et long terme prévus pouvant davantage consolider ce partenariat?
A court terme, nous allons construire des centres de formation notamment dans le secteur minier. Il y a quelques temps le gouvernement coréen essayait d’identifier les domaines dans lesquels il pouvait apporter son soutien et son assistance au Cameroun. Le travail est en cours. Nous voulons savoir à quel niveau les camerounais ont besoin de notre soutien et expertise. Une les besoins identifiés, des fonds seront alloués via le programme Koica (Agence coréenne de coopération internationale). Elle aura pour buts de renforcer les capacités professionnelles des fonctionnaires et formes des futurs dirigeants. A long terme, nous travaillerons selon les calendriers à établir, puisque nous venons de commencer.

S’il vous est demandé de conter brièvement l’histoire de la relation entre la Corée et le Cameroun, que diriez- vous?
Nous avons toujours entretenu d’excellents rapports avec le Cameroun.


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