Cameroun : un homme conteste la pension alimentaire exigée par sa maitresse

Un père réfute les termes d’une décision de justice rendus à son insu ordonnant le versement mensuel de 100 mille francs à sa copine et mère de ses enfants mineurs.

Les faits sont rapportés par Kalara. C’est un homme débordé de colère qui s’est présenté devant le Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé. Ousmane s’oppose à une décision de justice rendue en 2021 à son insu. Ce jugement l’oblige à verser mensuellement à Mireille, son ex-compagne et mère de ses deux enfants, la somme de 100 mille francs représentant la pension alimentaire de ses gosses. Il dit avoir été en concubinage avec Mireille pendant 4 ans. Et que de leur idylle sont nés des enfants jumeaux, aujourd’hui âgés de 13 ans.

Ousmane déclare que la dame a mis fin à leur histoire d’amour lorsqu’elle l’a abandonné pour aller chercher fortune à Douala. Livré à son propre sort, il s’était occupé tout seul de la scolarité des jumeaux pendant trois ans alors qu’il n’était que temporaire dans une entreprise privée. Un jour, il a décroché un emploi de cadre au sein d’une société publique et sa vie a changé. C’est aussi en ce moment que sa vie familiale a basculé.

Informée de son ascension professionnelle, Mireille, avec qui il n’entretient plus aucune relation, a multiplié des scènes de jalousie dans son lieu de service, ce qui lui a valu des sanctions de la part de son patron. Non contente de fragiliser sa situation professionnelle, la dame a également saisi le ministre des Affaires sociales (Minas) pour se plaindre de son irresponsabilité.

Il se serait rendu au sein de cette administration pour répondre à une convocation de son ex, mais aurait trouvé les locaux fermés. Il dit avoir été reçu ce jour-là par un agent de la sécurité, qui lui aurait  conseillé de revenir quelques jours plus tard signé un procès-verbal d’accord avant la date de la prochaine audience. Il dit avoir été surpris deux jours plus tard de recevoir une sommation d’huissier de justice évoquant le non-respect d’un procès-verbal d’accord.

C’est ce document qui va terminer sa course devant la justice et donner lieu à la décision querellée rendue en son absence. Ousmane a expliqué au tribunal qu’il n’est pas à mesure de respecter cette exigence du tribunal pour la simple raison qu’il est non seulement malade, mais, qu’il a aussi d’autres engagements, notamment une épouse et les enfants.

 Allocations familiales

Pour sa part, Mireille a raconté qu’en quatre années de relation amoureuse avec Ousmane, elle était la pourvoyeuse des fonds de leur couple. À cette époque-là, elle avait un bon emploi et s’occupait intégralement des besoins de son chéri. En plus, pendant ce temps, elle l’a hébergé chez elle et l’assiste dans les bons et les mauvais moments. Ce qui l’exaspère le plus est le fait que le père de ses enfants l’a abandonnée lorsqu’elle a perdu son emploi. Il a épousé une femme de son village avec qui il vit actuellement. Déçue et abandonnée à son sort, la dame s’est rendue à Douala où elle a commencé à faire du commerce à la sauvette. «Cet homme est de mauvaise foi. Dès qu’il a eu son boulot, il a disparu», a-t-elle lancé avec une rage non contenue.

Elle soutient en outre que Ousmane ne veut pas montrer son lieu d’habitation aux jumeaux depuis qu’il s’est marié. Quand ils se rendent à son lieu de service, ils attendent pendant des heures avant d’être reçus par leur père. Ce qui attise davantage le courroux de Mireille, c’est le fait que leurs jumeaux ne bénéficient pas des allocations familiales bien qu’étant reconnus par leur géniteur.

En réplique à toutes ces accusations, Ousmane a déclaré au tribunal qu’il voulait récupérer les enfants pour qu’ils vivent avec lui et sa nouvelle famille, mais, leur mère s’est toujours opposée. L’affaire a été reportée au mois prochain pour la suite des débats, avec la comparution des témoins des deux parties opposées au procès.

Littérature : Haman Mana et Mireille Bisseck en territoire Bamiléké

Les deux journalistes présentent dans un beau livre les «Rois et Royaumes Bamiléké»

Les bamiléké ont fait ceci, les Bamiléké se comportent comme cela, etc. On y va de toutes sortes de préjugés pour qualifier, à tort ou à raison ce peuple. Peuple des Grass Field de la région de l’ouest Cameroun dont seule l’histoire en appelle pourtant au respect et à l’admiration. Un peuple chargé d’histoire et surtout de traditions, lesquelles sont transmises comme de fil à aiguille, de génération en génération. Ceci par des Fo, les chefs, à la tête des royaumes et gardiens de ces traditions.

Haman Mana et Mireille Bisseck, brillantes plumes de la presse camerounaise, ont fait plus que cela. Ils sont allés aux sources, à la rencontre des Fo eux mêmes. A peu près 150 royaumes et autant de rois, présentés en 236 pages, sur papier glacé. Le livre dévoile, département après département, la petite histoire fondatrice de chaque chefferie. L’on peut ainsi apprendre qu’à Fotouni il aura fallu La tête d’un homme, à Bandjoun c’était Le pouvoir en cadeau de noces, à Batoufam la chefferie est née pour l’amour d’une princesse, à Bapi les hommes sont venus du ciel, à Babone c’était Le petit caillou, à Bafoussam ce fût tant de richesses. Autant d’histoires, anecdotiques pour la plupart, qui initient le lecteur aux mythiques traditions ancestrales et identitaires des royaumes et peuples Bamiléké.

Une bibliothèque traditionnelle
Le beau livre, comme l’exige le genre, fait la part belle aux images. Dans leurs chefferies, ou en pleine cérémonie, les rois ont posé. Ici en compagnie de leurs épouses, là avec leurs Ntchinda, les serviteurs, et ailleurs avec leurs Nkamvu, les grands notables. Plus impressionnants encore, tous ces symboles de culte et de prestige qui entourent les Fo, allant du Ndop, étoffe de rassemblement aux peaux de panthères en passant par la queue de cheval, signe de bravoure. Toute la magie des chefferies de l’ouest transparait dans cette désormais bibliothèque culturelle et traditionnelle des peuples Bamiléké. Des visages naïfs comme celui du rois des Fondonera dans le département de la Menoua, « arrêté » en 2009 alors qu’il n’a que 14 ans, l’on en arrive aux plus avertis, le cas du Fo Tankoua Thomas, doyen des rois Bamiléké du haut de ses 105 ans, roi de Bamaha depuis 1940.

Il était temps que le pari soit tenu, ou mieux, que le défi soit relevé. « Rois et Royaumes Bamiléké » répond de fort belle manière à toutes les exigences des ouvrages du même genre, le fait, jusqu’ici d’auteurs d’ailleurs. Les photos portent les marques du bien connu Hugo Bebe et les plumes qui vont avec sont celles notamment de Mireille Bisseck, journaliste à la Cameroon Radio and Television (CRTV) et Haman Mana directeur de publication du quotidien « Le jour ». A sa casquette de journaliste, ce dernier joint désormais celle d’éditeur, à travers les Editions du Schabel, éditrice de « Rois et Royaumes Bamiléké ». L’ouvrage bénéficie en guise d’introduction, d’une profonde étude du Professeur Emmanuel Ghomsi, lequel plante un décor avec pour point de départ la déterminante époque coloniale. Dire que les Bamiléké et leurs rois y ont fortement participé !


Journalducameroun.com)/n

La Camerounaise Mireille Nemale est la première femme africaine à avoir obtenu un brevet supérieur de couture

« Il faut croire en Dieu et croire en ses potentialités »

Les abonnés de la chaîne panafricaine d’information Africa 24 connaissent sans doute ce nom, Nemale. Car son promoteur porte le même, Constant Nemale et sa maman dit de lui qu’il a bossé dur pour en arriver là. Bosser dur, croire en ses potentialités, être ouvert, humble et vrai. Sa plus grande fierté aujourd’hui est d’avoir réussi dans son domaine, la couture, et avoir élevé dignement ses enfants. Son souhait, que le gouvernement subventionne ce secteur d’activité. Voilà Mireille Nemale en quelques mots, mais vraiment en très peu de mots. Du haut de ses 61 ans, madame Nemale, née Ngounou l’année des évènements, a su braver toutes les dures épreuves qu’elle a connues dans sa vie, pour parvenir à sortir la tête de l’eau.

Un parcours
Aujourd’hui styliste – modéliste, designer, elle n’avait pas rêvé mieux de son Bafang natal dans l’ouest du Cameroun. Je suis née dans des bouts de chiffons, affirme-t-elle, car presque toute la famille comme sa mère faisait de la couture. Sur les quatre filles qu’a eu ma mère, trois sont couturières nous apprend t-elle. Après son CEPE et son CAP option tailleur suivi d’un CAP « couture floue », Mireille s’envole pour la France en compagnie de son mari étudiant à l’époque. Là, elle fréquente l’école supérieure de la haute couture de Paris, que l’on appelait la chambre syndicale. C’est de là que sont sortis entre autres grands couturiers, Givenchy, Christian Dior ou encore Jean Louis Cheret. Ce dernier fait d’ailleurs partie de son jury de sortie de l’école en 1972. Cette année là j’étais la seule et première femme africaine à avoir un brevet supérieur de couture. Elle retournera au Cameroun et 18 mois plus tard, un choc pour le moins traumatisant se produit. Mireille perd son mari. Elle n’a que 26 ans et attend la naissance de son troisième enfant. Le monde est comme bouleversé pour la jeune femme, le ciel lui est apparemment tombé sur la tête. Mais, elle est pleine de convictions. Chrétienne pratiquante de son état, elle ne baisse pas les bras et c’est désormais un dur défi pour moi de pouvoir élever les enfants toute seule. C’est ainsi donc qu’elle se jette à l’eau.

1973, elle est recrutée comme enseignante au CETIC d’Akwa sous Monsieur Griffoullère qui n’est pas resté indifférent à l’élogieux background de la dame. Elle y enseigne pendant près de quinze ans avant de devenir chef de travaux dans le même établissement, puis Inspectrice pédagogique provinciale de l’enseignement technique, poste créé. Un poste qu’elle occupe pendant une dizaine d’années avant d’être remplacée, mais reste cadre dans l’enseignement secondaire. En juin 2009, elle décide de prendre sa retraite, sans doute pour se consacrer à son autre grand projet et être plus proche de ses autres élèves, ceux de son centre de formation.

Mireille Nemale
Journalducameroun.com)/n

Le Nemale’s Center
Elle enseigne et crée un atelier de couture qui petit à petit fait son nid et est depuis 2004 devenu le Nemale’s Center. C’est un centre de formation en stylisme – modélisme, haute couture, décoration d’intérieur et évènementiel qui à ce jour a déjà formé près de 130 jeunes. La 11ème promotion du centre sortira en juin prochain, constituée d’une quarantaine de jeunes désormais aptes à mettre leur apprentissage au service de la communauté. A travers son centre, Mireille Nemale se donne pour mission principale l’insertion socioprofessionnelle des jeunes en zone urbaine par le biais de la formation en industrie d’habillement et décoration.
Commandeur de l’ordre national de la valeur, elle a reçu en octobre 2009 des mains du gouverneur de la région du littoral Fai Yengo Francis un diplôme de mérite camerounais qu’elle brandit fièrement au mur de son bureau, à côté de moult autres distinctions. Elle a récemment participé à la dernière édition du festival de mode Afric Collection, ainsi qu’au dernier Salon International de l’Artisanat du Cameroun (SIARC) où elle a décroché le prix de la meilleure artisane et un prix spécial pour tout son travail et sa carrière, fruits de son énorme talent et de sa créativité.

A ce stade de sa carrière, Mireille Nemale espère pouvoir trouver des partenaires à l’export. Elle travaille actuellement sur un projet d’inter-profession de la filière coton, textile et confection. J’exhorte mes compatriotes à y adhérer, mais aussi à contribuer à l’évolution de cette plate forme qui sera le porte-voix des acteurs du domaine. Il faut éviter de dénigrer les autres. Il n y a que Dieu pour juger. Mais regrette t-elle, c’est dommage que ce soit seulement maintenant que le Cameroun cherche à faire une plate forme pour ce secteur. C’est dommage que l’on ne puisse bénéficier de tous les produits que nous avons chez nous. Mère de trois enfants (la fille aînée est enseignante en France et la dernière vit aux Etats-Unis) elle n’a qu’un message pour les jeunes, le même qui m’a permis de tenir les coups durs de la vie, croire en ses potentialités.

Mireille Nemale, dans son bureau
Journalducameroun.com)/n