Roger Mondoué: Homme de culture et scientifique ambitieux

Le directeur des éditions harmattan Cameroun a les projets plein la tête pour positionner sa maison en modèle de la promotion de la culture

Un portrait d’Aimé Césaire trône sur son bureau logé dans les locaux des éditions Harmattan à Yaoundé. Pour Roger Mondoué, c’est une idole. Avec son discours sur le colonialisme, cet écrivain mythique et homme de culture est selon lui, le meilleur lecteur de la situation que vivent actuellement les pays africains. Amoureux de lecture, ce Camerounais de 41 ans dirige la maison d’édition Harmattan-Cameroun depuis sa création en novembre 2006. Après avoir transmis ses connaissances dans près d’une dizaine d’établissements secondaires au Cameroun en tant qu’enseignant vacataire, Roger Mondoué s’atèle depuis quatre ans à redonner à ses compatriotes le goût de la lecture. En mettant en pratique la ligne directrice de la maison Harmattan qu’il partage fort aise: ce sont les idées qui transforment la société. Ce produit de l’université de Yaoundé I (doctorat en philosophie) déclare avoir des projets prometteurs pour établir une sorte de révolution et ramener la culture parmi les préoccupations majeures au Cameroun et même en Afrique. Quelques résultats sont déjà perceptibles. Les locaux abritant le siège ont été réaménagés, donnant place à un espace pouvant accueillir un nombre impressionnant d’ouvrages. Une salle de spectacle pour permettre aux différents acteurs de la culture de se produire. Si les rayons de la bibliothèque comportent aujourd’hui près de 30 000 titres, le directeur et ses employés ambitionnent atteindre les 100 milles dans quelques années. Un résultat qui ne peut s’obtenir qu’en venant à bout des obstacles en en acceptant quelques sacrifices. Il nous arrive plusieurs fois de travailler les dimanches. La structure fait également face au capital humain insuffisant et aux coûts élevés des salaires, pourtant on est encore une jeune société et nos moyens sont limités, déplore-t-il.

Pourtant celui que ses collaborateurs qualifient de robot du travail croie en l’avenir de la maison harmattan ainsi qu’en celle de son pays. Le Cameroun soutient-il, a beaucoup plus de potentialités que de problèmes. Notre pays est jeune, donc en construction. L’avenir va se jouer chez nous et c’est ça qui compte, tient à préciser celui qui pense que le Cameroun a des problèmes de souveraineté. Deux prix de meilleur éditeur camerounais pour la seule année 2009, l’Harmattan est également nominé dans la catégorie meilleure maison d’édition par l’Association Etoile d’or. Un parcours qui permet à son dirigeant d’affirmer que la structure se porte plutôt bien. Surtout que de janvier à fin juin 2010, ils ont reçu environ 150 manuscrits.

Marié et père de deux garçons, Roger Mondoué est surtout un nomade qui vit entre deux villes Dschang et Yaoundé. Sa famille réside dans la première et il y dispense des cours à l’université de la 2e. Son ouverture d’esprit ainsi que son humilité le prédisposent à jouer au scrabble avec ses amis pendant ses quelques moments libres. Quand il ne s’occupe pas des multiples associations dont il est membre. En travaillant par exemple à obtenir des dons en ouvrages afin de les distribuer dans des lycées et universités. Ce mordu de culture se veut un scientifique pour qui les problèmes d’origines cataloguent les individus et ralentissent la croissance d’un pays. Il explique tout de même avoir deux origines. Biologiquement, je suis de Batcham dans les Bamboutos et culturellement je suis Bamoun puisque j’ai grandi à Foumbot, argue celui qui nourrit le rêve de voir créer une bibliothèque dans chacune des mairies de son pays. Celui qui affectionne aussi les sorties en boîtes de nuit souhaite par ailleurs voir le président Paul Biya mettre en place pendant son règne, une bibliothèque nationale de référence.

Roger Mondoue, boulimique du travail
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