La décision du gouverneur de la Beac survient à la suite d’une demande d’autorisation présentée par ladite banque le 16 septembre 2015
La Banque des Etats d’Afrique centrale (Beac) vient d’autorisée la filiale camerounaise de la banque Ecobank transnational incorporated à exercer des activités d’émission de la monnaie électronique par la mise en place d’une carte «Visa prépayée».
Selon une décision du gouverneur de la Beac, Lucas AbagaNchama, Ecobank dispose de six mois pour se conformer aux dispositions du cadre réglementaire.
«A défaut de l’utilisation effective de cette autorisation dans un délai de six mois, celle-ci devient caduque», indique ladite décision.
L’autorisation accordée à Ecobank survient à la suite d’une demande faite par la structure auprès de la Beac. Laquelle a été validée par le Comité technique en charge de l’évaluation des dossiers de demande d’autorisation d’émission de monnaie électronique.
Ecobank devra apposer sa dénomination sociale et son logo sur «toute publicité» effectuée au sujet de la carte Visa prépayée.
Les professionnels du secteur et des cadres de la Banque des Etats d’Afrique Centrale clôturent ce mercredi un séminaire sur la question à Yaoundé la capitale camerounaise
Pour la monnaie électronique, ça devrait bientôt être la fin de la confusion en Afrique centrale. Plusieurs professionnels du secteur de cette sous-région et des cadres de la BEAC, sont réunis à son siège à Yaoundé au Cameroun depuis hier mardi 7 juin. Objectif de la rencontre, adopter les textes définitifs qui devront organiser les opérations d’argent liées à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il s’agit de bien encadrer l’activité, en vue de garantir la confiance du public dans la monnaie électronique et par conséquent, de contribuer à la préservation de la crédibilité du système financier de la zone, conformément à nos attributions, a fait savoir le Vice gouverneur de la Banque centrale sous régionale qui présidait l’ouverture des travaux. L’adoption de ce cadre réglementaire intervient au moment où la BEAC s’est fixée de nouveaux objectifs. Renforcer le taux de bancarisation encore estimé très faible dans la sous-région. Le gouvernement monétaire central veut faire passer ce taux de 6,5% actuels, à 20%. Le deuxième objectif est celui de promouvoir l’usage des moyens de paiements scripturaux pour le règlement des transactions commerciales et financières. Enfin, la banque centrale voudrait améliorer des courroies de transmission de la politique monétaire à travers un approfondissement du secteur bancaire et financier. Au sein de cette institution, on pense que la monnaie électronique, peut y jouer un rôle important. Elle pourrait être d’un appui essentiel, dans la stratégie visant à multiplier les outils financiers adaptés aux populations qui ne possèdent pas toujours de comptes bancaires. Les experts du domaine pensent ainsi, que la forte pénétration du portable dans les pays de la sous-région et l’existence d’opérateurs qui offrent déjà ce type de service dans ses différents pays membres, constituent des acquis majeurs.
Fin certaine de l’opacité
Cette ambition fait cependant face à de nombreuses contraintes. L’une des plus importantes est de s’assurer qu’il y a respect des objectifs de la politique monétaire de la sous région. L’exemple le plus couramment vu aujourd’hui est celui des transferts de crédits à une personne qui remet de l’argent à un tiers. Une opération qui bien que banale, comporte en soi un risque. Si le crédit transféré correspond au montant payé pour l’avoir il n’y a pas de problème. Mais lorsque le crédit implique par exemple des bonus de communication offerts par l’opérateur de téléphonie, une somme d’argent non existante risque d’être mise sur le circuit monétaire. Même si les individus ne le ressentent pas directement, cela participe à la création d’écart entre l’argent effectivement mis en circulation et la quantité définitive exigible sur le marché. D’autres contraintes sont relatives à la sécurisation des fonds du public remis en contrepartie de l’émission de monnaie électronique et enfin la garantie de la confiance de ce même public dans la monnaie électronique émise. Le cadre réglementaire qui devrait être adopté intervient dans un contexte où peu de choses étaient définies. A l’heure actuelle coexistaient encore un règlement de la commission bancaire sous régionale (COBAC) et un autre de la BEAC qui se contredisent sur certains points. Toujours relativement à ces textes, on relève qu’ils manquaient des textes d’application. Et surtout, plusieurs de ces textes sont dépassés par rapport à la pratique des émissions de monnaies électroniques aujourd’hui en cours. Les textes adoptés devront ainsi permettre de compléter et renforcer le règlement de l’union monétaire d’Afrique centrale (UMAC), en vue du remplacement des textes de la COBAC et de la BEAC. Un autre aspect des textes validés ces jours, est leur adaptation aux innovations technologiques et juridiques efficientes. Une fois le nouveau cadre réglementaire définitivement adopté, les opérateurs du secteur devraient être fixés sur l’organe sous-régional en charge de la délivrance des autorisations d’exercice et sur les délais et la procédure de demande d’agrément. Sur la date effective d’entrée en vigueur de ce nouveau cadre réglementaire, le Vice gouverneur s’est refusé de donner des dates précises. Cela fera l’objet d’un examen ultérieur et les différentes personnes concernées seront informées en temps pertinent, pour pouvoir s’adapter a-t-il fait savoir en substance.
Photo de famille des participants au séminaire de validation du cadre règlementaire régional sur la monnaie électroniquejournalducameroun.com)/n