Extrême-Nord: l’armée tchadienne se déploie vers Mora

L’armée tchadienne est arrivée mercredi à Mora, une localité camerounaise située au sud de Fotokol dans la région de l’Extrême-Nord

L’armée tchadienne est arrivée mercredi, à Mora, une localité camerounaise située au sud de Fotokol dans la région de l’Extrême-Nord. Les soldats tchadiens, qui sont arrivés au Cameroun depuis la mi-janvier, continuent d’appuyer les forces camerounaises engagées dans la lutte contre Boko Haram.

C’est dans la journée du 25 mars que les troupes tchadiennes, qui ont quitté le territoire nigérian et avancent en direction du sud camerounais sur l’axe Fotokol-Maroua, sont arrivées à Mora. Un déploiement stratégique pour le général Ahmat Dari, commandant des troupes tchadiennes aux côtés des forces camerounaises: «J’ai laissé la moitié de ma troupe à Gambaru et je suis venu voir dans les parages parce qu’il est frontalier aussi avec le Cameroun, plus au sud. C’est toujours pour traquer ces bandits armés».

En attendant de nouveaux combats, les troupes passent leurs journées à surveiller l’ennemi et au maintien de l’ordre. Le colonel Jacob Kodji, qui commande les troupes camerounaises dans le nord du Cameroun, assure que les troupes sont prêtes et n’attendent que les ordres: «Ils ont fait un déplacement dans le cadre de leur mission tel que c’était prévu par la hiérarchie et pour le moment ils se trouvent à Mora. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait comme on dit, donc les hommes sont en attente et ils veillent».

Le chef d’état-major général de l’armée tchadienne, le général Brahim Seid Mahamat qui s’est rendu à Mora ce jeudi en visite d’inspection, est confiant: «Le moral est très haut, ils sont fiers d’eux-mêmes, ils n’attendent que les instructions. Le fait qu’on laisse des gens à Gambaru et qu’on amène des gens par là, ça fait partie de notre stratégie militaire».

Des soldats tchadiens déployés à la frontière avec le Nigéria, dans l’Extrême-Nord du Cameroun
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Attaque d’un car de transport dans l’Extrême Nord, des personnes enlevées et égorgées

Les passagers d’un car de transport en commun ont été enlevés dimanche entre Koza et Mora, non loin de la frontière nigériane

Vingt Camerounais ont été enlevés dimanche 8 février dans l’Extrême-Nord du Cameroun par des combattants de Boko Haram, qui ont ensuite exécuté douze d’entre eux, selon des témoignages concordants recueillis lundi par l’Agence France-presse.

«Ma femme se trouvait parmi les personnes enlevées. Elle et quatre autres femmes ont été relâchées – peu après le rapt. Ils ont tué douze hommes», a indiqué sous couvert de l’anonymat un habitant de la région. [i «Nous avons appris que trois autres femmes avec qui ils [les islamistes] sont allés au Nigeria ont été aussi libérées»] par la suite, portant le nombre de personnes libérées à huit, a-t-il ajouté.

Selon une source sécuritaire en poste dans la région, les voyageurs kidnappés se trouvaient à bord d’un autocar qui a été intercepté par les islamistes nigérians. «Le car venait de Koza et se rendait à Mora», deux villes situées à quelques dizaines de kilomètres l’une de l’autre, près de la frontière nigériane, a précisé une source sécuritaire. «De simples citoyens sont régulièrement enlevés dans la région sans que cela émeuve personne, selon la même source. Certains sont souvent libérés lorsque leurs familles négocient, alors que d’autres sont tués.»

Des sources communautaires parlent de 30 personnes se trouvant à bord du car.

Selon l’agence de presse Xinhua, l’enlèvement serait survenu à Tourou, à la suite d’une attaque au cours de laquelle 9 soldats ont été blessés la veille à Kerawa, dans la même région, rapportent des sources sécuritaires.

En décembre dernier, 13 passagers d’un car reliant Mora à Kousseri, ville camerounaise frontalière de la capitale tchadienne N’Djamena, sont morts égorgés par les islamistes de Boko Haram lors d’une embuscade qui avait épargné 6 femmes se trouvant dans le même véhicule.

Voisine d’Achigachia où la secte islamiste nigériane a mené une attaque sanglante contre un camp militaire où une dizaine de soldats camerounais avaient tués fin décembre, la localité de Tourou a aussi été le théâtre d’une autre incursion de Boko Haram où 50 enfants de 10 à 12 ans ont été enlevés et jamais retrouvés, y compris environ 80 maisons incendiées et 150 boeufs emportés mi- janvier. La veille, également dans l’Extrême-Nord, l’armée camerounaise a repoussé une nouvelle attaque islamiste à Kerawa où 9 soldats ont été blessés, annoncent par ailleurs les sources sécuritaires contactées par Xinhua.

Ces nouvelles incursions de Boko Haram surviennent moins d’une semaine après une attaque massive contre Fotokol le 4 févier qui a fait plus de 300 morts dans les rangs des assaillants, contre 7 soldats camerounais, 16 militaires et plus de 80 civils, selon un bilan communiqué à Xinhua. « Les gens de Boko Haram bénéficient de nombreuses complicités au sein des populations qui vivent à la frontière. Ce sont elles qui leur fournissent des informations concernant les positions et les mouvements de l’armée. C’est pourquoi les incursions se multiplient »,a témoigné une source villageoise jointe au téléphone. Des sources sécuritaires font également état de nombreuses infiltrations à Maroua, la principale ville de l’Extrême-Nord où un enfant de 10 ans a été arrêté habillé d’une ceinture d’ explosifs destinée à faire exploser une école publique la semaine dernière, un acte terroriste similaire qu’une femme s’était aussi engagée à commettre au marché.


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Les 84 jeunes adeptes de Boko-Haram arrêtés « avaient été vendus par leurs propres parents »

L’armée camerounaise poursuit ses enquêtes en vue de retrouver les parents

Récupérés lors d’un important coup de filet ayant permis l’arrestation de 30 formateurs présumés après la découverte d’un camp d’entraînement de Boko Haram le week-end écoulé dans le Nord, l’armée camerounaise poursuit ses enquêtes en vue de retrouver les parents de 84 jeunes garçons « vendus » par ceux-ci à la secte islamiste nigériane, annonce-t-elle.

Pris en charge dans une garnison de gendarmerie de la région l’Extrême-Nord, principalement touchée par les attaques de Boko Haram sur le sol camerounais, ces enfants âgés de 8 à 12 ans sont presque tous Camerounais, originaires de Mora, une localité de cette région proche de la frontière avec le Nigeria, rapportent les sources sécuritaires.

Seulement deux d’entre eux sont ressortissants nigérians.

En cours de formation depuis environ un mois, ils « avaient été vendus par leurs propres parents » à Boko Haram et se trouvaient répartis dans « trois centres d’entraînement » localisés entre cette localité et une autre, Petté, en vue de participer aux activités de déstabilisation menées par cette organisation terroriste jusqu’ ici pour des motifs non avoués contre le Cameroun, d’après les premiers éléments d’enquête communiqués à Xinhua par une source proche du dossier.

« Dès que l’enquête sera bouclée, leurs parents seront convoqués pour expliquer pourquoi ils ont vendu leurs enfants à Boko Haram », a avancé cette source.

Depuis 2013, plus de 3.000 jeunes Camerounais originaires du nord du pays ont été enrôlés par la secte islamiste nigériane, pour certains de force et pour d’autres contre le versement d’ argent, à en croire des estimations faites par des sources indépendantes.

Prises dans l’étau de l’offensive des forces de défense et de sécurité camerounaises qui fait régulièrement subir de lourdes pertes à cette organisation terroriste lors de ses tentatives répétées de prendre le contrôle de certaines localités, une partie de ces recrues a pu faire défection et revenir au pays, à en croire des sources sécuritaires et familiales.

Contrairement aux gamins, les 30 formateurs de Boko Haram arrêtés lors du coup de filet opéré dans la nuit de vendredi à samedi à Mora et Petté, eux-mêmes de nationalité camerounaise, ont été mis sous les verrous, où ils attendront d’être fixés sur leur sort, a en outre appris Xinhua.

Ces enfants sont presque tous Camerounais
Reuters/Siegfried Modola)/n

Abba Boukar, polémique autour d’un sénateur cumulard

Maire de la commune de Mora dans l’Extrême Nord, Abba Boukar, qui n’a pas assisté à la session ordinaire de la Chambre haute, est vu comme démissionnaire, préférant son fauteuil municipal

Le Journal camerounais « Le Messager » a titré à la une de son édition du 18 mars 2014 : « Démission : Le maire de Mora claque la porte du Sénat ». Faits avancés par le quotidien pour justifier cette affirmation, l’absence de ce dernier à l’élection du bureau exécutif de la Chambre haute du Parlement camerounais.

En effet, lors de l’assemblée plénière élective du 17 mars 2014, sur les 100 sénateurs que compte la chambre, sept étaient absents. Six se sont excusés à l’avance en donnant procuration à certains de leurs pairs tandis qu’un seul, Abba Boukar, n’a pas jugé utile de respecter cette procédure.

Le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, dans son édition du 19 mars 2014, a indiqué qu’au secrétariat général du Sénat, on n’a encore été notifié d’aucune démission par le concerné.

Les faits semblent pencher vers un inconfort de Abba Boukar à la jeune chambre. Elu député de Margui-Wandala dans l’Extrême-Nord du Cameroun en 1972, il ne se départira de son écharpe d’honorable qu’en 2007. En cette année-là, après avoir remporté les législatives et les municipales, il optera, conformément à un texte sur le non cumul des mandats, de conserver la mairie de Mora au détriment de l’Assemblée nationale.

C’est son suppléant, Abba Malla Boukar, qui héritera de son siège à l’hémicycle. A l’issue des élections sénatoriales d’avril 2013, il sera élu à la Chambre haute, cumulant avec ses fonctions de maire de la commune de Mora, qu’il dirige alors depuis 33 ans.

Il préfèrerait ainsi continuer à diriger sa mairie désirant qu’on ne lui colle jamais « l’appellation d’ancien maire », comme l’indiquait en 2013 le Journal régional Le Septentrion, pour celui qui est par ailleurs président de la section Rdpc dans le Mayo-Sava. A Mora, ironise le journal Le Septentrion, Abba Boukar a pris le surnom de « Jacques Chirac ».

En l’état actuel de la législation camerounaise, il faudra toutefois tirer au clair cette situation de cumul de fonctions sénatoriales et municipales.

Le code électoral du 19 avril 2012, en son article 162, alinéa 2, qui traite des incompatibilités des députés, les mêmes que celles des sénateurs, dispose : « Le mandat de député est également incompatible avec celui de sénateur, avec les fonctions de maire, de délégué du gouvernement auprès d’une communauté urbaine, de président du conseil régional [.] ».

Le règlement intérieur du Sénat camerounais, qui a été adopté le 10 juin 2013, précise : «Pour le cas des Sénateurs nommés, le décès, la démission ou la nomination à une fonction incompatible conduit à un remplacement du sénateur concerné par un décret du président de la République. »

El Hadj Abba Boukar, maire de Mora et sénateur de la République
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Cameroun: Suite à l’incendie du lycée de Mora, la session spéciale du BEPC se tiendra du 3 au 6 juillet

Au total, 2411 candidats issus de douze sous-centres sont concernés

Dans une déclaration faite à la presse le 21 juin 2012 par Alain Blaise Bisse Béa, directeur des Examens, des Concours et de la Certification au ministère des Enseignements secondaires, l’on apprend que deux décisions importantes ont été prises le mercredi 20 juin dernier par Louis Bapès Bapès, chef de ce département ministériel. Ces décisions sont relatives à l’incendie qui a consumé, le lundi 18 juin dernier, les copies corrigées du Brevet d’étude du premier cycle (BEPC) au lycée de Mora dans le département du Mayo Sava, région de l’Extrême-nord. Le premier texte ministériel crée une session spéciale du BEPC. L’examen se déroulera dans douze sous-centres de cette région et ne concerne que ceux dont les candidats ont perdu leurs copies corrigées dans le sinistre. Le second texte fixe le calendrier de cette session spéciale. Les postulants composeront du mardi 3 au jeudi 6 juillet dans les douze sous-centres disséminés dans cinq des six départements de la région de l’Extrême-Nord : le Diamaré, le Logone et Chari, Mayo Danay, Mayo Kani, le Mayo Tsanaga. Chaque candidat concerné composera dans son sous-centre d’origine, c’est-à-dire là où il avait passé l’examen lors de la session ordinaire.

Selon les responsables du Minesec, l’échéance du 3 juillet, tout en permettant aux examinateurs de parfaire l’organisation de l’examen, laisse suffisamment de temps pour informer les candidats et les remobiliser. Pour ce faire, une stratégie de communication a été élaborée et implique les autorités administratives, les chefs du village, la communauté éducative, les parents, les médias, etc. S’agissant particulièrement de l’organisation, tout est planifié d’après le Minesec. L’élaboration des corrigés s’effectuera entre le 4 et 6 juillet. Les copies seront transférées aux centres de corrections le 7 juillet. Les examinateurs auront quatre jours pour corriger les copies (du 9 au 11 juillet). Les résultats, eux, seront connus le 14 juillet. Précision importante : le douzième sous-centre d’examen de la session spéciale c’est bien Velé et non Zouvoul comme précédemment publié par le Minesec. Par ailleurs, les candidats ayant présenté la session ordinaire dans le département du Mayo Sava, dont Mora est le chef-lieu, ne sont nullement concernés par cette reprise. Leurs copies ayant été envoyées ailleurs, pour correction.

Suite à l’incendie du lycée de Mora, la session spéciale du BEPC se tiendra du 3 au 6 juillet

Cameroun: 2411 candidats vont reprendre le BEPC dans l’Extrême-Nord

Selon un communiqué officiel, leurs copies déjà corrigées ont été détruites dans un incendie dont les causes n’ont pas encore été identifiées

[c ] Le Ministre de l’Enseignement Secondaire annonce qu’un incendie s’est produit au Lycée de Mora, chef-lieu du département du Mayo Sava dans la soirée du Lundi 18 Juin 2012. Le bloc administratif dudit établissement était entièrement consumé par des flammes ainsi que les copies corrigées de 12 sous centres de BEPC session 2012 de l’Extrême Nord. 2411 candidats à cet examen sont concernés par ce sinistre dont les causes restent à établir. Le Ministre de l’Enseignement Secondaire tient à rassurer toute la communauté éducative qu’une session spéciale de cet examen sera programmée dans les plus brefs délais pour éviter une année blanche aux candidats concernés. [c Communiqué]

2411 élèves de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, vont ainsi devoir repasser l’examen du Brevet d’Etude de Premier Cycle(BEPC) des enseignements secondaires, selon un communiqué du ministère en charge de ce secteur de l’enseignement, et lu sur les ondes de la radio d’Etat (CRTV).

Alain Blaise Bisse Biya, le responsable des examens officiels au sein de ce ministère a apporté des précisions sur ce fait divers. « Ce sont des copies qui étaient déjà corrigés et qui attendaient qu’on reporte juste les notes pour homologation. Il s’agit de 336 candidats du lycée classique de Maroua, qui font Allemand. Toujours pour le même lycée il s’agit des candidats qui font arabe, ils sont 213 », a expliqué le responsable. D’autres sous-centres sont aussi concernés, notamment celui de Soulédé (207 candidats), le sous-centre de Tchatibali, celui de Guéré, Fotokol, Garé, Hroua, Zouhvoul. Le plus gros des candidats qui reviendront seront ceux du lycée bilingue de Maroua, plus de 800 candidats sont concernés.

Les responsables de l’administration n’ont pas été précis sur les causes de l’incendie ni sur l’ampleur des dégâts. La date de la session spéciale organisée reste aussi inconnue, mais ne devrait pouvoir logiquement ne pas se dérouler avant la fin de l’examen de probatoire en cours. Les responsables du ministère n’ont pas aussi dit si l’examen spécial concernait toutes les disciplines pour tous les candidats dont les copies ont été brulées. Les communautés sont appelées à mobiliser les élèves afin qu’ils reprennent ces examens. Une opération difficile, dans une région où chaque effort à l’endroit de l’école porte un coup sérieux à l’épargne déjà très faible des ménages. Remobiliser des candidats qui partent parfois de très loin dans les villages pour venir dans les écoles risque de ne pas être facile.

2411 candidats vont reprendre le BEPC dans l’Extrême-Nord