Elle prévoit la suppression du poste de premier ministre et met fin au gouvernement d’union nationale
Les Zimbabwéens ont approuvé à 94,5 % la nouvelle Constitution ouvrant la voie à une élection qui devrait opposer le président sortant, Robert Mugabe, à son rival, Morgan Tsvangirai, selon les résultats diffusés mardi 19 mars par la commission électorale. Le « oui » au texte, soumis samedi 17 mars à référendum et qui réduit les pouvoirs du président et supprime le poste du premier ministre, l’a emporté avec plus de 3,079 millions de voix, tandis que 179 489 électeurs ont dit « non ». Près de six millions d’électeurs pouvaient s’exprimer, et la participation a été légèrement supérieure à la moitié du corps électoral. Le texte avait le soutien affiché du président Robert Mugabe, 89 ans, au pouvoir depuis 33 ans, et de son adversaire et Premier ministre de cohabitation, Morgan Tsvangirai.
Pour les deux hommes, le référendum est seulement la première étape avant le difficile cap des élections générales prévues cette année, peut-être en juillet 2013, pour mettre fin au gouvernement d' »union nationale » imposé sous la pression diplomatique en 2009 pour éviter une guerre civile. Le référendum dont le relatif bon déroulement a été salué par les Etats-Unis et les observateurs régionaux de la SADC (sommet de l’Afrique australe), mais a aussi été terni par des violences isolées visant l’opposition à M. Mugabe et une équipe de la BBC, ainsi que des arrestations de membres du parti de M. Tsvangirai.
Un référendum sous fond de suspicion
Trois assistants du premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai ont été arrêtés dimanche 17 mars par la police, au lendemain d’un référendum constitutionnel censé relancer la démocratie au pays de Robert Mugabe, a-t-on appris auprès de son entourage.Trois responsables de l’équipe du premier ministre ont été arrêtés a indiqué une source travaillant avec M. Tsvangirai, opposant de toujours à M. Mugabe. Les motifs de ces arrestations n’ont pas été précisés. Il s’agit de Thabani Mpofu, Anna Muzvidziwa et Felix Matsinde qui ont été interpellés à leurs domiciles par des policiers en civil. M. Tsvangirai a beau être Premier ministre, beaucoup de ses partisans continuent de vivre dans la peur, de même que des militants des droits de l’homme.