Comprendre la guerre civile au Cameroun

Le Cameroun est une nation en guerre ! La démocratie n’a pas trouvé de démocrate au Cameroun !

Pendant plus de cinq décennies entre 1961 et 2016, la grande majorité des anglophones du pays se sont demandé, avec une angoisse croissante, si la trajectoire de la société correspondait à leur sentiment d’appartenance et à leurs aspirations les plus profondes à l’indépendance.

Les développements politiques et économiques de cette période ont constamment soulevé des arguments opposés. En 1965, le Premier ministre de l’État du Cameroun occidental – la moitié anglophone du pays qui avait accepté en octobre 1961 de rejoindre l’ancien Cameroun oriental pour créer une république fédérale indépendante de deux États – a été sommairement démis de ses fonctions et remplacé  par une personne désignée par le gouvernement fédéral à Yaoundé.

Les citoyens se sont beaucoup gratté la tête, mais les novices politiques de la capitale de l’État, Buea, ne pouvaient pas vraiment comprendre ce qui s’était passé et quelles seraient les conséquences à long terme.

Certaines manifestations ont été enregistrées dans la presse d’État indépendante, mais la majorité dans l’ouest du Cameroun a préféré rester avec l’expérience fédérale.

En 1972, un référendum est organisé pour valider l’annulation de la constitution fédérale adoptée à Foumban en 1961 et établir la République Unie du Cameroun.  Il s’agissait d’une consultation nationale dans laquelle les citoyens de l’Etat fédéré de l’Ouest Cameroun (Cameroun occidental) étaient minoritaires et le résultat positif de ce référendum ne reflétait pas nécessairement la volonté des citoyens de l’Etat.

Le Cameroun est devenu un État unitaire, mais le seul résultat non annoncé a été une augmentation du nombre de Camerounais anglophones qui se sont plaints discrètement du caractère intenable de l’expérience.

Encore une fois, la majorité silencieuse semblait disposée à voir à quoi ressemblerait une République unie compte tenu du temps. La décennie suivante a été marquée par une série d’actions éducatives et économiques qui ont renforcé le sentiment croissant des Camerounais anglophones qu’ils avaient fait la mauvaise affaire et qu’ils étaient réduits à des citoyens de seconde classe.

 Premièrement, les étudiants qui se sont qualifiés pour l’université au Cameroun ont rapidement réalisé que le choix de cours d’anglais dans la seule université du pays était très limité.  Beaucoup ont commencé à chercher à l’étranger des opportunités de formation continue, quittant le pays sans aucun amour perdu pour le Cameroun.

Ceux qui sont allés à Yaoundé et ont travaillé pour survivre dans un milieu très francophone, se sont vite souvenus des mots utilisés pour les décrire : « anglo-fou » ;  « Anglo-con » ;  ou tout simplement « les Anglos ».  Le ressentiment a pris racine !

 Sur le plan économique, l’action du gouvernement a encore renforcé les sentiments de rejet et ce que beaucoup considéraient comme une incompatibilité culturelle croissante.  Les institutions vénérées de l’ouest du Cameroun ont été soit fermées, soit absorbées par des institutions apparentées de l’est du Cameroun qui ne semblaient pas disposer des mêmes instruments de responsabilité.

Celles-ci comprenaient : l’Office de commercialisation des produits – une structure qui a été créée pour s’assurer que les agriculteurs du pays ne soient pas victimes des fluctuations du marché international des produits de base – qui a été absorbée et finalement détruite par l’ONCPB ;

La Cameroon Bank qui a été transférée à Yaoundé et définitivement fermée ;  l’aile mobile – une force de police hautement disciplinée qui était le joyau de la couronne du système d’application de la loi – qui a tout simplement été dissoute ;  le Département des travaux publics, PWD – l’unité chargée de s’assurer que les investissements dans les infrastructures de transport sont correctement entretenus – a été transformé et essentiellement dissous.

D’autres étaient la Commission d’enquête mandatée par la Constitution qui s’assurent que les ressources de l’État étaient utilisées au profit de l’État et qu’aucun fonctionnaire téméraire du gouvernement n’avait accès aux deniers publics.

Ne peut pas abuser de sa charge pour son profit personnel ;  la Cameroon Power corporation (Powercam) – l’entité énergétique qui s’est développée de manière structurée et stratégique avec l’économie – qui a été fermée et remplacée par un système qui a rapidement démontré son incapacité à répondre aux besoins croissants des citoyens et de l’économie ;  des unités d’inspection des véhicules et d’inspection sanitaire qui, respectivement, ont veillé à ce que les véhicules circulant dans le pays soient toujours en état de marche et que les espaces publics respectent les normes d’hygiène les plus élevées possibles.

Les hôpitaux et les écoles devaient fonctionner de manière optimale, avec des enseignants et des professionnels de la santé parmi les professionnels les plus respectés de l’État.

Dans ces secteurs et d’autres, les anglophones ont constaté une baisse de la qualité de vie et des services publics avec une inquiétude croissante. En 1982, le premier président de la République démissionne de ses fonctions et nomme son premier ministre pour lui succéder à la magistrature suprême.

Certains citoyens anglophones avaient espéré que, dans l’esprit des accords de Foumban qui ont produit la constitution fédérale, le pouvoir passerait à un anglophone.  Beaucoup ont été profondément déçus quand cela s’est avéré ne pas être le cas, mais ont tenu leurs bras pour voir ce que le nouveau président ferait pour rappeler Foumban à l’esprit.

Non seulement il n’en a rien fait mais, en 1984, sans recourir à aucune forme de consultation publique, il a déclaré unilatéralement la fin de l’État unitaire et rendu le pays à ce qu’il était en 1960 : la République du Cameroun !  Cette décision a fourni l’engrais qui allait dynamiser le mouvement latent qui avait toujours réclamé l’indépendance du Southern Cameroons – le nom du Territoire sous tutelle des Nations Unies devenu West Cameroon après la Conférence de Foumban.  La notion de république indépendante d’Ambazonie est née avec l’annonce de « la République du Cameroun ».

Ses partisans pensaient que M. Biya avait retiré le Cameroun francophone de l’union, le rendant à l’entité qui avait obtenu son indépendance de la France en 1960. De nombreux membres du mouvement ont commencé à faire valoir leurs arguments auprès de l’Union.  l’ONU et l’Union africaine et « célèbrent » maintenant ce qu’ils considèrent comme la restauration de leur pays à son statut d’avant 1961.

Les Ambazoniens sont restés une force politique négligeable qui a de nouveau perdu de son élan en 1990 alors qu’il semblait que la démocratie – qui avait augmenté au Cameroun anglophone avant et immédiatement après l’indépendance – arriverait enfin dans le pays.

 La montée en puissance du Social Democratic Front, fondé par John Fru Ndi avec le soutien initial de l’élite anglophone, semblait être la panacée aux maux qui s’étaient installés dans la société nationale : corruption endémique, stagnation économique, mauvaise infrastructure, dégradation de la santé et de l’éducation, et augmentation de l’ethnicité et du tribalisme en politique.

La démocratie n’a pas trouvé de démocrate au Cameroun !  Tout cela s’est avéré être un mirage et la réalité s’est rapidement installée, avec un glissement lent et régulier vers un régime à parti unique et l’effondrement de la justice et de la responsabilité, deux éléments cardinaux de toute démocratie.

 Le début de la deuxième décennie du millénaire actuel est venu avec ce qui semblait être une tentative déterminée du gouvernement d’assimiler et de francophoniser le Cameroun anglophone.  Le président de la république a semblé le confirmer lors de ce qui a été présenté comme un sommet de la paix à Paris en novembre 2019.

Des magistrats et des enseignants ainsi que des administrateurs et des responsables de l’ordre public maîtrisant peu ou pas l’anglais ont été déployés dans les deux régions anglophones.  En 2016, les habitants des deux régions se sont sentis fatigués d’essayer d’être des Camerounais avec tous les droits de citoyenneté.

Les syndicats d’enseignants et d’avocats ont tenté d’engager des pourparlers avec le gouvernement, mais ont été rapidement qualifiés de «terroristes», arrêtés et emprisonnés.  Le 1er octobre 2017, des manifestations de masse, avec des manifestants portant des « plantes de la paix », ont été violemment réprimées, certains ayant été abattus.

 Cela a servi d’appel à l’action dont les Ambazoniens avaient besoin et lorsque le chef de l’État, en novembre 2017, a annoncé à son arrivée à Yaoundé d’un sommet à Abidjan, l’envoi de l’armée pour régler le soulèvement dans les régions anglophones,  le pays est entré dans la guerre civile !

 Des milliers de personnes sont mortes, des centaines de milliers ont été déplacées à l’intérieur et dans les pays voisins, des villages ont été rasés et, malgré les affirmations contraires de Yaoundé, la guerre est finie.  N’est nulle part en vue.

 Des esprits bien informés ont soutenu qu’il s’agissait d’une guerre pour le cœur et l’esprit des anglophones ;  l’armée est le mauvais instrument auquel recourir et ne peut jamais gagner la guerre.  Ce qui semble faire défaut, c’est la volonté politique de le reconnaître et d’agir en conséquence.  Les balles transpercent le cœur, ne le gagnez pas.  Quelqu’un en autorité devrait en prendre note !  « 

  Mon commentaire : il a voulu être sommaire.  Mais cela suffit pour comprendre le problème de l’anglais.  Certains modérés du NOSO ne le diront jamais officiellement mais les Ambazoniens ont eu raison de porter les armes contre le système Biya ;  surtout après que ce système a violé, agressé et tué de nombreux manifestants pacifiques en octobre 2016 et octobre 2017.

Discours à la nation du 31 décembre 2016: ce que les Camerounais attendent

Par Fridolin Nke

Au vu de ce qui se passe à Bamenda et à Buea, quel paradigme unificateur Paul Biya doit-il mobiliser pour répondre aux attentes du peuple camerounais ? À mon humble avis, c’est à cette question que le Président de la République entreprendra de répondre dans son Discours à la nation le 31 décembre 2016. Les Camerounais attendent du Chef de l’État deux choses principalement : d’abord qu’il corrige les 5 erreurs du Gouvernement dans cette crise sociale (I); ensuite qu’il trouve des solutions durables aux frustrations des Camerounais en prenant des décisions dans le sens de la réconciliation et du renforcement de la gouvernance, en somme qu’il mette en place un Nouveau pacte Républicain (II).

I- Les erreurs du Gouvernement
1- Un gouvernement qui n’anticipe pas suffisamment sur les problèmes des gouvernés.
J’ai écouté plusieurs acteurs syndicaux et politiques qui ont confié avoir tenté, depuis plusieurs années, sans succès, d’attirer l’attention du Gouvernement sur les frustrations croissantes de nos frères du Sud-Ouest et du Nord-Ouest et du risque de radicalisation des consciences dans cette partie du pays. Malheureusement, les Ministres de la République leur ont répondu ce que vous savez : « Vous allez faire quoi ? » Comment on appelle cela, sinon la loi du plus fort ? Or, à la base du sentiment national il y a la communication entre ses différents acteurs en présence. Mais on sait aussi que la communication charrie des phénomènes de violence et d’exclusion. C’est parfois ce qui, paradoxalement, atteste aussi de la vitalité d’un vivre-ensemble qui se construit et se renouvelle ad vitam aeternam. Le consensus seul ne suffit pas ; il faut éprouver l’unité en permanence.

2- La réaction des autorités de l’Université de Buea : le diktat des Recteurs
À quoi reconnaît-on une dictature aux 20eet 21esiècles ? C’est, entre autres, à l’absence de Discours des officiels de haut rang dans les amphis et la présence d’escadrons de la mort dans les campus. C’est parce qu’il en est pleinement conscient que le Chef de l’État a réformé l’institution universitaire au Cameroun, avec des lois et décrets qui encadrent juridiquement leur fonctionnement. Or, tout le monde a vu les images choquantes des étudiantes, en plein campus de l’Université de Buea, mangeant la merde sous la contrainte de quelques mammifères au goût empesté portant des armes. Les responsables de cette université ont violé les articles 40, 41, 42 et 43 du Décret No 93/027 du 19 janvier 1993 Portant Dispositions Communes aux Universités (sur la police générale à l’Université). Ce recours systématique à l’excès de pouvoir devient de plus en plus la norme dans les universités camerounaises. Le 02 juin 2016, des enseignants ont été suspendus sur la base des faits imaginaires et à la suite d’un Conseil de discipline où les articles 20, 21, 23 et 24, du Décret No 93/036 du 29 janvier 1993 Portant Organisation Administrative et Académique de l’Université de Yaoundé 1 ont été violés au vu et au su de tous. Lorsque l’universitaire entretient un tel sentiment d’omnipotence, il ne rêve de rien de moins que du pouvoir suprême.

3- Les menaces et les intimidations des ministres et la ligne rouge de la sécession
Le peuple est le ressort de la loi et, quelle qu’elle soit, la parole d’une partie du peuple est sacrée. Le bonheur de celui-ci est tributaire des sacrifices consentis par ses membres et des compromis qu’ils ont su négocier tout au long de leur histoire. Il faut donc que ceux qui sont aux commandes des institutions républicaines convoquent des arguments logiques, politico-économiques, éthiques et historiques pour contrer les forces persuasives des sécessionnistes, qu’on ne doit jamais taire par le bruit de la gâchette ou l’épouvantail de la prison. Car, lorsque le sentiment de marginalisation se répand comme une trainée de poudre dans une population, la rhétorique martiale et le recours systématique à la force armée sont contreproductifs. Il faut dialoguer, sans tabou.

Pendant cette crise, certains responsables du Régime ont convoqué le fameux « que force revienne à la loi » présidentiel qui date des émeutes de la faim de février 2008.Le principe éthico-juridique « que la force revienne à la loi » vaut-il son pesant d’or lorsque les citoyens se sentent gouvernés par la loi du plus fort ? Or, précisément, nos frères de Buea et Bamenda disent que Yaoundé a compromis le consensus à base de l’unification des deux entités fédérés en 1972 et que les lois qui en ont découlé doivent être réformées.

D’autres ont soutenu que mobiliser l’argument de la sécession c’est faire du chantage à l’État et que brûler le drapeau national est crime inouï, impardonnable. Au fait, qu’est-ce qu’une négociation, sinon un dialogue où chaque partie prenante tâche de dissimuler les termes crus de son chantage à travers une série d’euphémismes de bon aloi ? La question du séparatisme n’est pas propre au Cameroun. Quoiqu’étant un État fédéral, le Canada a ceci de particulier qu’il est, avec le Cameroun, l’un des deux pays bilingues français-anglais au monde. Au Canada, l’enfant terrible c’est le Québec francophone. Il a organisé plusieurs fois un référendum sur sa sécession, sans succès, parce que le Gouvernement fédéral a toujours réussi à conquérir le c ur de la majorité des Québécois.

Par ailleurs, brûler un drapeau est un acte politique qui peut heurter notre chauvinisme, mais qui ne manque pas de nous interpeller par rapport à la qualité de notre patriotisme et à notre sens de l’empathie. C’est de la parturition laborieuse de la République du Cameroun, notre avenir commun, dont il est question dans cet acte radical. La question de la sécession est consubstantielle à la constitution historique de notre pays. Un État démocratique qui a un passé fédéral travaille à faire sentir à ses membres le risque suicidaire qu’ils encourent dans les aventures sécessionnistes et à cultiver dans leurs c urs l’amour de la patrie unifié comme l’unique garantie de la paix et de la prospérité de leurs communautés respectives. Arrêtons donc de trembler lorsqu’on entend parler de sécession ! Cessons aussi d’en fantasmer comme si c’était l’unique ingrédient qui fait mijoter notre épanouissement individuel !

4- L’instrumentalisation des partis politiques et la mobilisation des militants
Les partis politiques n’avaient rien à faire dans cette histoire. La preuve que la politisation à-tout-va des débats au Cameroun va nous conduire un jour dans l’abîme… Il y a des charognards politiques qui aiment à profiter du bain de sang pour s’acharner sur les débouilles de leurs concitoyens. J’en sais quelque chose. En 2005, j’ai mené avec succès des négociations formelles et informelles entre les leaders des grévistes, dont je faisais partie, et le gouvernement (le Minader et le Minesup actuels étaient mes interlocuteurs privilégiés) au cours de la grève des étudiants organisée par l’Addec. Une chose m’a frappé particulièrement. Outre les arguments xénophobes et/ou tribalistes entendus, certains hommes politiques qui ne voulaient pas que la grève cesse instrumentalisaient certains leaders qui se mettaient à faire dans la surenchère. Des acteurs sont allés jusqu’à nous proposer des armes. Comparez mentalement le prix d’une kalachnikov avec les revendications estudiantines de l’époque et vous pouvez imaginer la réponse que je leur fis. Donc, dans notre contexte, la déstabilisation est toujours à prévoir lorsqu’il y a des revendications dans les universités.

5- La solution gouvernementale de la xénophobie institutionnalisée
La CATTU Cameroon Teacher’s Trade Union demande « le retrait immédiat des salles de classe de tous les professeurs qui contribuent à la francophonisation de sous-système anglo-saxon d’éducation ». Comme réponse gouvernementale, le Minesec a entrepris le redéploiement des enseignants, suivant leur appartenance linguistique. Ce qui se passe là est très grave ; c’est suicidaire pour l’intégration et la coexistence pacifique de toutes les tribus et cultures de notre pays.

Lisez par exemple ces autres revendications : « la priorisation d’ouverture des écoles normales des parties anglophones aux ressortissants de ces régions ; un refus de voir les élèves et enseignants francophones de s’initier sur les élèves anglophones ; retrait des enseignants francophones et du personnel administratif du même profil à l’université de Bamenda ; aucune soumission des étudiants francophones au concours d’entrée à l’École normale supérieure de Bamenda, etc. » Ces exigences m’étranglent d’épouvante.

Ainsi, à défaut d’être traité avec respect et considération – ce qui est leur droit absolu, – mes frères exigent désormais que leur ascendance shakespearienne imaginaire fût inscrite dans la constitution ! En français facile, on ne peut pas interdire à un citoyen de postuler à une institution dans son pays au nom de la défense de la langue.

II- Vers un Nouveau pacte Républicain :
Advenant que Paul Biya cède totalement à ces ultimatums, tout l’édifice de l’unité et de l’intégration nationale qui avait été bâti depuis la Réunification s’écroule. Il ne peut pas non plus ignorer les revendications vitales de Buea et Bamenda. Le Président de la République doit envisager des solutions dans l’immédiat, à très court terme et à court terme.

1/ Ce qui peut être fait dans l’immédiat: Le peuple camerounais attend des annonces fortes pour répondre aux frustrations légitimes des frères du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, sans prêter le flanc aux man uvres visant à miner subtilement l’unité et l’intégration nationale. Il faut donc : a/ Identifier et indemniser tous ceux qui ont subi des dommages matériels : les morts, les blessés, notamment les nommés Nwana Sama Bernard et Mme Kubui, la militante de 33 ans partiellement brûlée vive ; b/ Libérer tous les détenus et déclarer l’amnistie des grévistes ; c/ Sanctionner ceux qui ont fait boire la merde aux étudiantes et étudiants ; d/ Mettre en place un programme gratuit de formation au français et à l’anglais de tous les cadres des administrations publiques et instaurer un service militaire obligatoire pour les jeunes entre 18 ans et 25 ans en vue de l’enracinement des valeurs républicaines et le sacrifice pour la patrie ; 6- Accélérer la mise en place des Grandes réalisations, notamment la construction du Barrage de la Mentchum et autres projets d’envergure.

2/ À très court terme : préserver les acquis et initier un dialogue interculturel Est-Ouest : On ne peut pas revenir au fédéralisme, encore moins à la République unie du Cameroun, simplement parce qu’on ne construit pas un pays à grands renforts d’anachronismes. Parmi nos compatriotes, il y en a qui utilisent leur pactole de malheur, produit de leur compromission, de leur concussion et de leur pillage des deniers publics, pour corrompre les médias, certaines hommes politiques de l’Hexagone et les businessmen des droits de l’homme pour nous imposer la face hideuse de leur malédiction carcérale. Ils prennent des airs présidentiels et nous convient à entrer dans l’Histoire à reculons. Détournons-nous-en ! Les revendications de nos frères de l’Ouest doivent d’abord être réévaluées d’un point de vue théorique et doctrinal. Au cas contraire, on va naviguer à vue. Car, comme le souligne fort pertinemment Daniel Bougnoux : « Le sentiment national ne tombe pas du ciel et résulte partout d’une laborieuse genèse ».

3/ À court terme : a/ Les réformes qui s’imposent : Au niveau législatif : Légiférer pour aboutir à l’élection des gouverneurs, des responsables régionaux, des Maires centraux, etc. Au niveau de la justice : Organiser des États généraux de la Justice qui réuniraient tous les intervenants de la Common Law et du droit romano-civiliste pour harmoniser les procédures et repenser l’application des règles de droit dans notre pays. Au niveau de l’enseignement supérieur : En 2013, j’ai conduit une étude pour le compte du Ministère des affaires étrangères français, à travers FEI, sur les systèmes éducatifs et sur l’employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur de 15 pays : Benin, Burkina-Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Ghana, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.

De cette expérience, je propose que le Chef de l’État convoque les travaux du Secrétariat Permanent Conseil de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et Technique pour une Deuxième Réforme universitaire au Cameroun, qui devrait aboutir à la création et la réorganisation des curricula, à une professionnalisation systématique des parcours de formation universitaires et à l’élection des Recteurs et des Doyens et Chefs de Départements dans les Université d’État en vue d’une meilleure gouvernance universitaire.

b/ Une décentralisation effective : Il faut accélérer la décentralisation. Une véritable politique de l’« équilibre régional » passe par un développement équitable de toutes les dix régions.

Toutes les régions doivent bénéficier des montants identiques et des politiques doivent être mises en place pour favoriser l’attractivité des régions sous-peuplées.

c/ La déclaration des biens : La décentralisation est un outil de la bonne gouvernance. Elle rime avec rationalisation, transparence et reddition des comptes. Le préalable est que les responsables des structures qui bénéficient du transfert des budgets, tels que répertoriés dans l’article 66 de la constitution du 18 janvier 1996 et la Loi n° 003/2006 du 25 avril 2006 relative à la déclaration des biens et avoirs, doivent indiquer publiquement ce qu’ils ont avant et après leur mandat.

d/ La réduction de la taille du gouvernement : Enfin il faut remodeler le gouvernement de manière à prendre ne compte les enjeux des événements de Bamenda pour garantir une meilleur représentativité de toutes les composantes culturelles de notre pays et apporter une nouvelle dynamique économique dont nous avons besoin.

Notre responsabilité dans cette affaire.

Quant à nous, citoyens, sacrifions-nous pour que vive notre idéal patriotique.

Si vous assumez des responsabilités dans la République et que l’anglais ou le français vous effraient, achetez un dictionnaire bilingue et faites quelques séjours d’immersion dans l’une des zones linguistiques qui vous intéressent ! Car, dorénavant, les Ministères de la culture et du Tourisme doivent travailler de concert pour une mobilité culturelle et sociale efficiente.

Si par la force des choses vous êtes un responsable universitaire unilingue, recyclez-vous ! Surtout ne pensez pas que lorsque, dans un Campus de l’Est, un enseignant « francophone » consacre 30 minutes à présenter une synthèse en langue anglaise d’un cours qui dure deux heures, c’est pour s’attirer les faveurs des « ladies ».Ne le muselez pas !

Vous, élèves et étudiants « francophones », cessez de vous plaindre lorsque l’enseignant s’exprime en anglais ! Si vous aspirez à de hautes fonctions, si vous voulez réussir dans le monde qui vient et que l’anglais vous rebute, sachez que vous représenterez un danger potentiel pour notre pays : lisez Shakespeare et forcez l’amitié avec les « men »et « women », à la limite soyez leur « Bamenda »!C’est tout à votre profit.

Si vous ne parlez pas le français, alors allez l’apprendre !
Chers lecteurs, le Cameroun est une utopie. Cette belle utopie, c’est notre AVENIR. Exigeons ce possible des lointains comme le ciment de l’unité et de l’intégration nationale.

Pour qu’advienne La République du Cameroun !


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Le chef de l’Etat fatigué!

Par Abdelaziz Mounde

Pourquoi nous devons convaincre le président de laisser dignement cette affaire ? Comme je l’ai écrit dans une lettre publique au chef de l’Etat, la Nation lui sera éternellement reconnaissante s’il décide d’aller se reposer.

La République n’est pas une monarchie. Elle a besoin d’alternance et de nouvelles alternatives et énergies. Il y’en a par millions dans notre pays et au sein de sa diaspora.

Le souffle n’y est plus. 33 ans de discours, de cérémonies de v ux, ça use !

L’énergie est rare. Les coupures d’électricité au moment des discours sont un signe !

Ce matin encore, le président aura beau nous donner des rendez-vous, défier son monde, faire des paris. C’est cuit mais ce n’est pas encore refroidi !

Il aura beau promettre 20 francs par-ci, 2000 francs par-là, ce n’est plus à la mesure de ses années au zénith.

Il est fatigué, qu’il songe à tirer dignement sa révérence. Nous sommes fatigués, songeons à tourner de manière cohérente la page !


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Capitaine Robert Djinebo, être militaire, c’est appartenir à la Nation!

Par Vincent Sosthène Fouda, président national du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie (MCPSD)

18h, samedi le 17 octobre, mon téléphone a sonné. puis un brouillard, un silence! Boko Al Haram a attaqué dans une guerre sans visage et a donné encore plus pour moi un visage à ces centaines, ces milliers d’hommes et de femmes qui tombent. Le capitaine Robert Djinebo est mort. Né le 26 juin 1981 à Garoua, marié depuis 7 ans et papa de deux charmantes filles. C’est en 2006 qu’il achève sa formation à l’EMIA de Yaoundé. Il est aussitôt affecté à Bertoua, puis à Bakassi. L’armée camerounaise l’enverra faire un stage en Chine et à son retour il est affecté à Limani où il a donc trouvé la mort hier.

C’était un ancien de l’Université de Ngaoundéré, un camarade de plusieurs au Lycée Bilingue de Bafoussam et de Garoua.

Beaucoup se souviennent de lui à Bakassi où il a passé 4 ans, construisant, casant, conseillant, intégrant. Il a conduit de nombreuses missions en mer.

Oui sur vos livres d’or glorifiant la mémoire de nos morts
Je vous invite à y mettre le sien
Pleurons toutes les ignorances de rage et de remords
Cet enfant était le mien
Ils sont nos enfants et ceux de toutes les haines de toutes les guerres
Ces enfants ont signé leur engagement au prix de leur sang sous les yeux de leurs frères
Mais n’entendez-vous pas l’appel de nos morts?
Sous les aires d’une bien triste fanfare
Chantée comme une messe solennelle
Leurs chants se mélangent en un bien triste requiem au respect de l’étendard
Soldats tombés pendant toutes les guerres, à la sale guerre
Nous n’ignorons plus le prix de votre souffrance
Victimes de votre temps, sang versé pour notre délivrance
Aujourd’hui pour votre mémoire, la Nation entière pour un souvenir éternel
Martyrs de tous les temps et de tous les régiments
Vous qui tombez loin des vôtres, en des terres lointaines
Sur des terrains minés de la main de l’homme et de la haine.

Capitaine Robert Djinebo, vous n’êtes pas mort avec vos soldats, comme hier vos frères d’armes, vous n’êtes pas morts pour rien. Car vous vous êtes sacrifiés pour une grande cause. Vous avez défendu les plus belles valeurs de notre pays. Même quand nous nous posons la question de savoir pourquoi, pourquoi, nous répondons inlassablement, c’est pour le Cameroun que nous mourons, que vous mourez.

Cette mort tragique nous rappelle les risques très réels auxquels nos courageux hommes et femmes qui portent l’uniforme font face pour défendre les libertés qui nous sont chères. Pour assurer notre sécurité et celle des nôtres.

Oui, avec ces visages qui disparaissent jour après jour, nous voyons de nouvelles preuves de la violente menace que constitue Boko Al Haram. Plus que jamais, il est essentiel que, de concert avec les 256 ethnies de ce pays, en Etat et en Nation, nous poursuivions la campagne visant à stopper la propagation de la haine et de la mort dans notre pays.

Au nom du MCPSD, j’offre mes plus sincères condoléances à la famille du Capitaine Robert Djinebo, à ses amis et à sa famille élargie, les Lamé de Garoua, je pense aussi à cette grande famille composée des hommes et des femmes des Forces armées camerounaises.

Capitaine Robert Djinebo, vous étiez un ami personnel, avec mes enfants vous nous avez accueilli à Maroua le 23 août 2015, vous étiez un professionnel accompli, apprécié de tous. Votre sacrifice ne sera pas oublié.

Muette et sourde est l’étroite demeure, profond est le sommeil de ceux qu’on y ensevelit. Robert, toutes tes espérances sont à jamais éteintes; le soleil dardera ses rayons sur ta tombe; mais tu ne sentiras pas leur chaleur.

Va, ô toi le défenseur de nos frontières et de nos valeurs, emporte avec toi nos bénédictions!

Vincent Sosthène Fouda.
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Elie Lade: l’hommage de la nation à un héros pas si ordinaire

Par Marie Claire Nnana

Le chef de l’Etat, chef des Armées a décidé, selon nos informations, de décorer à titre posthume l’inspecteur de police principal Lade Elie, qui a entrepris, au péril de sa vie, de désarmer les kamikazes qui ont perpétré les attentats de Mora dimanche dernier, faisant 5 morts. Une décision qui tomberait, si elle se vérifiait, comme la reconnaissance officielle de l’Etat à un héros dont le nom s’inscrira désormais au panthéon de la nation, à côté de ceux d’autres martyrs, dont le sacrifice est célébré et entretenu. Ce faisant, Paul Biya envoie un message clair, et montre la voie à suivre: cette guerre sans merci contre Boko Haram ne sera pas gagnée sans l’engagement, la collaboration pleine et entière de toutes les forces vives. Et lorsque celles-ci s’impliquent jusqu’au sacrifice suprême, elles doivent recevoir l’hommage des héros.

Il faudra donc continuer à rendre hommage aux héros ordinaires de cette guerre d’usure. En scrutant, avec du recul, Kolo Fata, Fotokol, Kerawa, Maroua et Mora , localités jusque-là paisibles mais toutes subitement gangrenées par la morsure terroriste et son lot de violences, de sang et de morts, les Camerounais ont dû se rendre à l’évidence : le combat contre l’obscurantisme sera long et difficile. Et il faudra décidément de la patience, de la foi en notre armée et en nos dirigeants, de la cohésion et encore de la cohésion, pour en venir à bout. En Europe, les nationalistes et les séparatistes jalonnent encore leurs pays d’explosion. Au Nigeria, au Kenya, au Mali, au Niger, au Tchad, au Yemen, en Syrie, les djihadistes sèment quotidiennement la terreur. Pourtant la vie doit continuer.

En déclarant à notre pays cette guerre étrange, sans champ de bataille défini, sans codes, sans ennemis identifiables, et pire, sans motivation sérieuse et justifiable autre que «l’éducation occidentale est sans objet», les théoriciens de Boko Haram, s’ils existent et leurs émules, se donnent une longueur d’avance. Car aucun pays, aucune armée normalement constituée ne sait trouver la parade immédiate contre un ennemi qui joue à la perfection un jeu macabre, le jeu des ombres.

Pourtant, face à cette hydre, le Cameroun est loin d’être désarmé. Le caractère spectaculaire et mortifère des attentats charrie certes de fortes doses d’adrénaline et est de nature à ébranler le moral des populations. Mais l’émotion ne saurait faire oublier que le Cameroun dans cette bataille dispose d’armes de poids à faire valoir, aux plans militaire et sécuritaire, cela dit sans forfanterie aucune. Ce qui se passe dans cette conjoncture si particulière, c’est que les terroristes profitant de l’homogénéité physique et humaine entre l’est du Nigeria et le nord du Cameroun, jouent à leur jeu favori: ceinturer les adolescents de bombes et les faire exploser dans les marchés pour provoquer des électrochocs dans l’opinion, semer la peur-panique. A vrai dire, ces attentats, aussi durs qu’ils puissent paraître à nos esprits et à nos c urs ébranlés, ne traduisent pas du tout un rapport de force en faveur de la barbarie terroriste. Ils sont simplement destinés, et c’est la raison d’être même du terrorisme, à faire du bruit et à semer la terreur. Comme un cancer qui vous ronge jusqu’à la moelle, mais dont votre médecin possède la thérapie, et qu’il vous applique, lentement, mais sûrement.

Alors, de grâce, ne jouons pas le jeu de barbares. Le véritable risque consiste pour les Camerounais à sombrer dans la peur et le doute, ou à banaliser cette infâme violence qui s’abat injustement sur nos frères; au point de nous y habituer. Pire, au point de l’oublier. Il paraît évident que la meilleure manière pour nous tous, citoyens ordinaires et moins ordinaires, de rester présents et concernés, dans cette guerre, et d’exprimer notre solidarité avec le chef des Armées, les soldats, et nos concitoyens de l’Extrême Nord, c’est en dehors des milliers de prières élevées ici et là, de fêter les nombreux succès qui jalonnent néanmoins cette terrible nuit. C’est la voie pavée par le chef des Armées qui n’a de cesse de magnifier la bravoure des soldats, et aujourd’hui le courage d’un officier de police. Ainsi donc, le moindre attentat déjoué, la moindre information fournie par des patriotes, la moindre tentative d’auto-organisation des populations en groupes de vigilance et d’auto-défense, doit être connue, amplifiée, soutenue, célébrée.

Et que dire des hommes et femmes de l’ombre dans la vie ordinaire, mais projetés soudain à la lumière et à l’admiration de tous par leurs actes spontanés d’héroïsme? Que dire de ces fonctionnaires, paysans, étudiants, chevaliers au grand c ur, qui n’hésitent pas à payer de leur vie pour sauver des dizaines d’autres, alors qu’ils ont le loisir de fuir la mort à toutes jambes? Nous avons envers ces héros un devoir d’hommage sans aucun doute. Même lorsqu’ils sont morts, car ils meurent au nom de la dévotion patriotique. C’est le cas de Lade Elie, inspecteur de police principal, mort pour le Cameroun, dont nous avons devons tous être fiers, et dont la famille éplorée doit recevoir les marques concrètes de cette reconnaissance. C’est le cas d’autres anonymes, qui fournissent des informations précieuses à l’Etat, qui persuadent les jeunes de rester à l’écart de ce funeste commerce, qui prêchent une pratique apaisée de la religion. Sachons partout les reconnaître, et les magnifier. La grande Histoire du Cameroun s’écrit aussi avec les actions remarquables des hommes simples, comme Lade Elie, qui s’inscrivent dans la prospérité comme des modèles. Des héros.

L’homme qui a évité le pire à Mora, l’inspecteur de police principal Elie Ladé.
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Attentats à Maroua: lettre ouverte au président Paul Biya

Par Jean Claude Ndjamen

La barbarie perpétrée par Boka Haram hier à Maroua, cette ville de notre cher pays dont on sait depuis ses habitants un attachement inestimable à la paix, me pousse à vous écrire directement bien que ce soit par le truchement des réseaux sociaux que votre régime sait pourfendre à dessein lorsqu’ils déclinent de la part de vos administrés de l’intérieur ou de la diaspora des messages qui ne servent pas votre gloire incontestée qui n’a nullement besoin davantage de communication politique; vous avez la certitude de votre toute puissance et vous l’avez d’ailleurs proclamée lors du point de presse à l’occasion de la visite de François Hollande, votre homologue français.

Excellence, s’il fallait faire allégeance plus que depuis ma tendre jeunesse lorsque défilant les 11 février comme les 20 mai au lycée comme à l’université ou encore lorsque secrétaire général des Camerounais de Dakar au Sénégal, membre de droit de l’organisation des cérémonies relatives à la fête nationale camerounaise, imprésario circonstanciel pour le Cameroun à chaque fois par devoir, mais surtout par amour pour mon pays, à votre sommité dont nul ne discute la finesse et encore la toute puissance prouvée à travers une longévité et la capture « des puissants d’un soir ou d’un moment ».

Bien que je sois parmi ceux qui critiquent fermement votre bilan à la tête du Cameroun en 32 ans de règne sur le plan notamment du développement et même de la démocratie et de la justice sociale, j’avoue à mon propre détriment que l’événement de Maroua, ce tristement et funeste événement qui vient de nous coûter en pertes humaines, bien moins que dans d’autres circonstances me dira-t-on mais qui soulève des questions de fonds, m’oblige en âme et conscience, m’autorise et commande à vous écrire simplement pour vous dire que l’heure est grave.

Je lisais ce soir mon ami frère, confrère Abdelaziz Moundé vous suggérant de parler car il n’a pas tort, votre parole relève du mythe de l’Etat et par conséquent est sacrée. Je ne le commenterais pas. Il a été succinct, clair et précis.

Je vous écris pour ma part pour vous dire excellence que le problème Boko Haram appelle désormais une réponse pas simplement militaire mais globale au sens où Marcel Mauss a pu penser les faits sociaux comme étant totaux et forcément interdépendants si l’on met en relief divers facteurs.

Je vous suggère de convoquer le parlement et de faire voter des lois qui ne permettront plus une gestion au cas par cas du problème mais appelleront une réponse globale car Maroua est une ville symbole et la méthode utilisée (les mendiants) illustrent les aptitudes de l’ennemi qui testent chaque jour un peu plus et sondent notre capacité à anticiper.

Maroua, une ville dont les habitants sont majoritairement musulmans, frappée grâce à une ruse islamiste qui autorise vis à vis des mendiants beaucoup de générosité et d’altruisme pour espérer le salut.
Excellence, le salut du Cameroun c’est la paix. On vous a fait crédit sur ce thème et à défaut d’avoir réussi à incarner un président juste et bâtisseur, le mot paix a été cité des milliards de fois pour vous créditer de notre confiance dans un environnement où la guerre était légion. Vous n’aurez donc été un grand président que si vous préservez le Cameroun de toute pénétration des gens de peu de foi qui ensanglantent le monde entier au nom d’une croyance pourtant d’un modèle mafieux inacceptable.

Je crains de dire désormais qu’il s’agit d’une guerre de civilisation. Mais puisque je le dis, la réponse doit être sociologique c’est-à-dire de civilisation. Ce n’est pas une question identitaire religieuse camerounaise. Les morts de Maroua sont d’ailleurs comme bien de victimes de cette secte malsaine des musulmans.

Excellence, le Cameroun doit faire une trêve sur les considérations religieuses et autres. C’est un problème sociologique. Il faut que désormais de façon encadrée le Cameroun n’ait que des Camerounais dont la seule religion c’est le Cameroun.

Nous devons interdire la mendicité, la burqa.
Excellence ne laissons pas infiltrer davantage nos villes. N’ayons pas peur des récriminations liées à la bien-pensance.

Gouverner c’est prévoir. Laissez-vous soutenir dans toutes les initiatives même restrictives de libertés qui permettraient de capturer en amont ces malfaiteurs.

Je n’aime pas votre bilan mais alors je vous voterais en 2018.
Combattons ces monstres, excellence, l’unité nationale vous sera acquise. Plus que des mots, des mesures fortes.

Vive le Cameroun.


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Adresse à la Nation le 20 mai 2013 par Dr Vincent-Sosthène Fouda Essomba Président de MCPSD

Par Dr Vincent-Sosthène Fouda Essomba

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers compatriotes,

Camerounais dans les villages, les campagnes et les villes, Camerounaises et camerounais de l’intérieur du pays comme de la diaspora, voici venu le moment de célébrer ensemble l’unité de notre pays, unité cquise après de longues luttes menées par de valeureux fils de ce triangle de 360 communes, de 10 régions, Cameroun soudé autour de ses 256 ethnies.

Camerounaises, Camerounais, peuple fier et debout, voici le moment de nous dresser à nouveau avec dignité pour écrire la page de l’histoire qui va nous instruire dans la maturité des pays célébrant le siècle de liberté. Le Cameroun, divers comme nous montre l’histoire de notre faune, de notre flore, de nos cultures, de nos hommes et de nos femmes, n’est jamais aussi fier et debout que quand il est uni ; C’est ce que le peuple camerounais dans son ensemble nous a montré en octobre 1961 en se reconstituant comme un seul et même pays. Voilà la trame commune de notre destin collectif qui ne devrait souffrir d’aucune contestation 53 ans après.

The 53 anniversary of our independence is one invite to a more fundamental question which is the one of the consolidation of our national unity. Do the Cameroonians today, those who contrive the Cameroon of tomorrow have the concern and the will to live together, the urge to share a common fate which, already has a long past since the trip of the Carthaginian Hannon, who in the Fifth century before Jesus Christ reached Mount Cameroon – Down from the Tank of the Gods. Here is our common story at our feet, to draw tomorrow’s furrow, by following the fertile tracks of the young shoots put into the earth on May 20th, 1972 with the birth of the Unitarian State.

Camerounais des Monts Mandaras comme de Campo, vivre ensemble exige l’acceptation de règles communes, de valeurs partagées. Les valeurs expriment l’adhésion à une conception analogue de l’individu, de la famille, de la société. Les règles déclinent ces valeurs de démocratie, de respect de l’Homme, de tolérance et de liberté. Voilà ce à quoi conduit la construction d’un Etat-Nation et la mise en place des Institutions devant régir ce vivre ensemble. Nos valeurs sont nées et se sont affirmées à travers notre histoire, celle portée au grand public par Engelbert Mveng, Adalbert Owona et les autres. Le Cameroun uni ce sont ses grandeurs et ses parts d’ombre, ses épreuves et ses réussites. Elles participent de l’identité nationale.

But the national unity does not only come down to a reference to the past which has built our Nation state. Yes, our country is not a big mausoleum, even if it was the temple of all our great men; the story of our country is not a nostalgic recital or an ode to conservatism. The Unity of our country is primarily a long eagerness, a dynamic movement which calls up to the gathering in the pure synthesis of the traditions from our land, the hand stretched and the glance high. Yes, in this 53th anniversary, let us open big arms to all our girls, to all our sons from the inside as from the outside, let us give the hand to all those who share the will to build a common future with us in this national triangle. Our unity is a carrier of hope, ambition and vision.

Cameroungeneration2011.com

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers compatriotes,

Camerounais dans les villages, les campagnes et les villes, Camerounaises et camerounais de l’intérieur du pays comme de la diaspora, voici venu le moment de célébrer ensemble l’unité de notre pays, unité cquise après de longues luttes menées par de valeureux fils de ce triangle de 360 communes, de 10 régions, Cameroun soudé autour de ses 256 ethnies.

Camerounaises, Camerounais, peuple fier et debout, voici le moment de nous dresser à nouveau avec dignité pour écrire la page de l’histoire qui va nous instruire dans la maturité des pays célébrant le siècle de liberté. Le Cameroun, divers comme nous montre l’histoire de notre faune, de notre flore, de nos cultures, de nos hommes et de nos femmes, n’est jamais aussi fier et debout que quand il est uni ; C’est ce que le peuple camerounais dans son ensemble nous a montré en octobre 1961 en se reconstituant comme un seul et même pays. Voilà la trame commune de notre destin collectif qui ne devrait souffrir d’aucune contestation 53 ans après.

The 53 anniversary of our independence is one invite to a more fundamental question which is the one of the consolidation of our national unity. Do the Cameroonians today, those who contrive the Cameroon of tomorrow have the concern and the will to live together, the urge to share a common fate which, already has a long past since the trip of the Carthaginian Hannon, who in the Fifth century before Jesus Christ reached Mount Cameroon – Down from the Tank of the Gods. Here is our common story at our feet, to draw tomorrow’s furrow, by following the fertile tracks of the young shoots put into the earth on May 20th, 1972 with the birth of the Unitarian State.

Camerounais des Monts Mandaras comme de Campo, vivre ensemble exige l’acceptation de règles communes, de valeurs partagées. Les valeurs expriment l’adhésion à une conception analogue de l’individu, de la famille, de la société. Les règles déclinent ces valeurs de démocratie, de respect de l’Homme, de tolérance et de liberté. Voilà ce à quoi conduit la construction d’un Etat-Nation et la mise en place des Institutions devant régir ce vivre ensemble. Nos valeurs sont nées et se sont affirmées à travers notre histoire, celle portée au grand public par Engelbert Mveng, Adalbert Owona et les autres. Le Cameroun uni ce sont ses grandeurs et ses parts d’ombre, ses épreuves et ses réussites. Elles participent de l’identité nationale.

But the national unity does not only come down to a reference to the past which has built our Nation state. Yes, our country is not a big mausoleum, even if it was the temple of all our great men; the story of our country is not a nostalgic recital or an ode to conservatism. The Unity of our country is primarily a long eagerness, a dynamic movement which calls up to the gathering in the pure synthesis of the traditions from our land, the hand stretched and the glance high. Yes, in this 53th anniversary, let us open big arms to all our girls, to all our sons from the inside as from the outside, let us give the hand to all those who share the will to build a common future with us in this national triangle. Our unity is a carrier of hope, ambition and vision.

Chers compatriotes, camerounaises, camerounais, le fanion de la division s’agite de plus en plus dans notre pays, que ce soit du côté du pouvoir avec ses thuriféraires apôtres voraces et peu soucieux du devenir de nos enfants que de groupuscules souvent difficilement identifiables mais qui font beaucoup de dommages à notre unité et à notre économie. C’est à nous, à vous peuple camerounais de faire barrage à ces forces. Sachez que l’incertitude politique est une menace réelle pour la stabilité économique et institutionnelle dans notre pays. Personne ne peut vouloir investir dans un pays au lendemain incertain ; Voilà pourquoi nous appelons chaque jour le pouvoir en place à rendre public le calendrier électoral pour chacune des élections devant avoir lieu dans notre pays pour rassurer les uns et les autres, la population et les investisseurs. Nous savons par ailleurs que toute sécession comme l’appellent certains mouvements dans notre pays nous entrainerait dans une très longue spirale d’instabilité et un long cycle de violence dont personne aujourd’hui ne peut assurer le prix.

Pour Cameroun Generation 2011, la principale raison qui doit nous inciter à promouvoir l’unité nationale réside dans ce que nous avons à réaliser ensemble, tous les jours, au quotidien.

Cameroon is a great human success which draws the envy of many nations around us. We have proven that it is possible for people from different languages and culture to live together in harmony and respect for others.

Il faut éviter que la fin d’un règne devienne un alibi pour les partisans du «tout sauf la reprise en main de notre pays par ses filles et fils ». Notre avenir est notre lien commun ! C’est le moment de l’affirmer haut et fort.
Oui chers compatriotes, ce désir d’affirmation est encore plus fondamental aujourd’hui quand nous regardons ce que les pays de plus petite taille que le nôtre ont fait de leur richesse, de leur vouloir vivre ensemble et du génie de leurs populations. Ce désir d’affirmation de notre unité nationale est encore plus fondamental quand nous regardons comment se construisent les grandes structures politiques et économiques comme l’Union Européenne. Je vous invite à un sursaut patriotique salvateur et ce sursaut est à la fois celui de toutes les filles et tous les fils de ce pays mais, il est surtout celui de la société que nous devons construire –

Cameroun Génération 2011 aimerait être là avec vous dans cette noble invite que la Nation souveraine et républicaine adresse à ses enfants en les associant aux choix essentiels de leur société. Oui, c’est la caractéristique ô combien noble de ce que nous nommons la démocratie et qui est un principe universel – sanctionné par les élections libres et transparentes, émanation de la volonté du peuple. A vos côtés, chers compatriotes, hommes et femmes en civil et en tenue, hommes des campagnes et des villages, hommes et femmes des villes et des cités, nous sommes capables de nous tendre la main pour un dialogue franc et encadré par nos institutions. Le moment est venu de satisfaire le désir de savoir où nos acteurs politiques du pouvoir comme de l’opposition veulent vous conduire. Quel Cameroun nous proposons-vous ?

Cameroun Génération 2011 vous apporte déjà une ébauche de réponse parce que nous voulons vous voir imaginer comment votre propre destin s’écrit dans cette vaste et noble proposition afin que vive,
La Paix
Le travail
Et la Patrie
Vive le Cameroun debout et fier pour toujours !

Dr Vincent-Sosthène Fouda Essomba
nkul-beti-camer.com)/n

Discours d’investiture de Paul Biya, président du Cameroun

Discours prononcé ce 03 Novembre 2011 à l’Assemblée Nationale

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Président de la Cour Suprême,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames, Messieurs,
Chers compatriotes,

Qu’il me soit d’abord permis de remercier Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale pour ses paroles de bienvenue et ses encouragements au début de ce nouveau mandat.

Dans ce Temple de la démocratie, je tiens également à remercier une nouvelle fois les Camerounaises et les Camerounais de m’avoir renouvelé leur confiance. Il va sans dire qu’elle sera pour moi un précieux soutien moral dans l’exercice des lourdes responsabilités qui seront les miennes au cours des prochaines années.

Le serment que je viens de prêter devant vous, c’est-à-dire « devant le peuple camerounais » selon les termes de l’article 7 de notre Constitution, revêt, à mes yeux, une haute valeur symbolique. Il exprime d’une part une fidélité absolue aux institutions de la République et a d’autre part valeur d’engagement personnel de remplir les obligations qui sont celles du Chef de l’Etat, telles que les définit notre Loi Fondamentale.

Je m’engage donc personnellement et solennellement à exercer ces hautes responsabilités pour le bien du peuple camerounais, comme je l’ai fait par le passé.

Mesdames et Messieurs les Députés,

Ainsi que j’ai eu l’occasion de le dire au lendemain de la proclamation des résultats, je ne me dissimule pas l’étendue et les difficultés de la tâche à accomplir durant ce nouveau mandat. J’en ai exposé les grandes lignes au cours de la campagne électorale. Mais, je souhaite revenir devant vous sur certains points auxquels j’attache une importance particulière.

Au fil du temps, notre système démocratique s’enracine, se consolide et se perfectionne. L’activité de l’Assemblée Nationale en est une bonne illustration. Elle est le théâtre, en commissions ou en séances plénières, dedébats sérieux – parfois très vifs – qui témoignent de la vitalité de l’institution. Loin d’être une simple « chambre d’enregistrement », elle joue un rôle essentiel dans notre vie démocratique. Elle doit continuer dans cette voie. Je
suis heureux d’avoir cette occasion d’en féliciter son Président et tous ses membres.

L’Assemblée Nationale sera bientôt épaulée par le Sénat. Le pouvoir législatif sera alors exercé par un Parlement complet où les collectivités territoriales décentralisées seront, elles aussi, représentées. Par ailleurs, le processus de décentralisation, qui se poursuit de façon satisfaisante, sera mené à son terme avec un transfert complet des compétences et la mise en place des conseils régionaux prévus par notre Loi Fondamentale. Nous disposerons en conséquence d’une architecture assurant aux citoyens une meilleure participation à la vie publique, avec un bon équilibre entre l’Etat et les collectivités décentralisées. Il nous faudra également installer le Conseil Constitutionnel qui est un organe essentiel pour le fonctionnement de nos institutions.

De façon générale, nous pouvons, je crois, nous féliciter des progrès accomplis sur la voie de la démocratie. Des dispositions ont été prises pour garantir la régularité et la transparence des élections. L’exercice des libertés publiques et le respect des droits humains sont de mieux en mieux assurés. Certes, la critique systématique, par certains, de l’action gouvernementale n’a pas disparu, mais la volonté d’établir un dialogue constructif paraît gagner du terrain. C’est bon signe et j’espère que nous pourrons ainsi trouver des espaces d’entente sur les problèmes d’intérêt national.

Mais je dois dire que les comportements individuels ne sont pas toujours en harmonie avec la solidarité qui devrait être la marque d’une société démocratique. Trop souvent, l’intérêt personnel prend le pas sur l’intérêt général. Cet état d’esprit est à l’origine de ces dérives sociales que sont la fraude, la corruption, voire la délinquance.

Même si le chômage, la pauvreté et les inégalités peuvent expliquer en partie le déclin de la morale publique, nous devrons réagir avec encore plus de fermeté contre ces comportements délictueux auxquels il convient d’ajouter la conduite inadmissible de certains automobilistes irresponsables qui causent de véritables hécatombes sur nos routes.

Nous nous devons en effet de continuer à bâtir une République exemplaire en luttant contre la corruption, en consolidant la démocratie.

Dans cette perspective, je tiens à réaffirmer ma volonté de perfectionner sans répit notre système électoral. En deux décennies, beaucoup a été fait pour la tenue d’élections libres, transparentes et régulières ; nul ne peut valablement douter de ce que ceux qui exercent le pouvoir au Cameroun tiennent leur légitimité du peuple souverain. Si les progrès accomplis dans le domaine de la démocratie électorale sont indéniables, il n’en demeure pas moins que certains réglages sont à faire au niveau de notre organe électoral en vue de son meilleur fonctionnement. Aussi restons-nous, aujourd’hui comme hier, à l’écoute des suggestions et des recommandations.

La République exemplaire que nous bâtissons est une République ouverte aux critiques constructives, sans revendication du monopole de la vérité. La République exemplaire est une République de liberté, de tolérance et de civisme. Et je dois dire que je compte sur la participation de tous et de chacun, notamment des jeunes et des femmes, pour impulser la Nouvelle Dynamique dans tous les secteurs d’activités, pour mener à bien la mission qui m’a été confiée.

J’en viens maintenant à ce qui sera sans doute l’une des grandes affaires de ce septennat, c’est-à-dire l’accélération de la relance de la croissance

Mais auparavant, jetons, si vous le voulez bien, un regard en arrière. Il n’y a pas si longtemps, notre gestion budgétaire se caractérisait par de nombreux dérapages. Nous peinions à assurer le versement régulier des salaires et pensions des agents de l’Etat et le service de la dette. Les contraintes de l’ajustement structurel limitaient nos ambitions. Nous devions négocier pour atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE.

Aujourd’hui, nous avons remis de l’ordre dans nos finances publiques. L’allègement de notre dette nous a donné de nouvelles marges de man uvre. Nous disposons désormais d’une vision à long terme qui fixe les étapes de notre marche vers l’émergence et de la stratégie pour la croissance et l’emploi qui nous guidera pendant les prochaines années. Bref, nous savons où nous allons et sommes libres de nos choix.

La récente crise économique et financière, même si elle n’a pas remis en cause les fondamentaux de notre économie, a freiné notre élan au moment où nous nous apprêtions à lancer nos grands projets agricoles, miniers, énergétiques et infrastructurels. Je suis heureux de pouvoir dire maintenant que, malgré un contexte mondial encore marqué par la morosité et par d’inhabituelles convulsions, la plupart de ces projets vont prochainement prendre corps et transformer radicalement l’économie de notre pays.

Je ne crois pas nécessaire de revenir en détail sur ces projets que j’ai souvent évoqués. J’estime toutefois utile d’insister sur certaines actions que nous allons entreprendre parce qu’elles conditionnent l’accélération de la relance de notre croissance :

Parlons d’abord de l’agriculture, au sens large, qui fait vivre la majeure partie de notre population. Comme je l’ai dit à Ebolowa et à Maroua, nous devons faire notre « « évolution agricole » et nous la ferons. En stimulant toutes nos productions, nous assurerons non seulement notre sécurité alimentaire mais aussi l’accroissement de nos exportations et la réduction de nos importations. Il nous faudra pour cela sortir des sentiers battus, changer de méthodes et mettre en uvre des moyens modernes. Un seul exemple : réaliser, au Cameroun ou dans le cadre de la CEMAC, un vaste programme de production d’engrais à la mesure des besoins de notre agriculture.

Quelques mots à présent sur l’énergie. Vous savez l’intérêt que j’y attache. Vous n’ignorez pas non plus les désagréments que la pénurie d’électricité peut provoquer pour nos populations mais également pour notre industrie, qui a perdu du terrain pour cette raison.
Nos projets sont désormais en bonne voie. Les barrages de Lom Pangar, Memve’ele, Mekin et les centrales qui leur sont associées, seront une réalité dans les prochaines années. D’autres suivront avec l’aménagement du cours de la Sanaga. Le cauchemar des pénuries sera alors derrière nous. Il convient toutefois de s’interroger sur l’origine des défaillances que nous avons connues. Entre projets mal gérés et engagements non tenus, les responsabilités devront être établies.

Le problème du déficit d’énergie réglé avec le renfort de l’exploitation de nos gisements de gaz et l’apport des centrales thermiques, nous allons pouvoir relancer nos industries à partir de nos ressources minières et agricoles. Nous serons ainsi en meilleure position pour transformer nos matières premières, avec le double avantage d’obtenir un surplus de valeur ajoutée et de réduire nos importations. Nous aurons alors une industrie digne de notre pays.
L’agriculture, l’énergie et l’industrie ont pour dénominateur commun un réseau d’infrastructures adapté à une économie en expansion. Ce réseau a été amélioré de façon visible dans la période la plus récente. De nouveaux projets de routes, d’installations portuaires, de lignes de chemin de fer, de télécommunications et de liaison par fibre optique sont en cours de réalisation ou sur le point de l’être. Ils permettront non seulement de faciliter les échanges, mais aussi de rompre l’enclavement et par là même de conforter l’unité nationale.
Mais, me demanderez-vous, comment financer des investissements aussi considérables ? Il sera en priorité fait appel aux investisseurs privés nationaux et étrangers. Si les projets sont bien étudiés et rentables, l’accord pourra être trouvé. Nous nous tournerons également vers les Etats amis qui nous font confiance. Enfin, nous pourrons avoir recours à notre propre budget d’investissement et à l’épargne de nos concitoyens. Qui n’a pas été impressionné par la facilité avec laquelle notre grand emprunt a été souscrit ?

Je voudrais maintenant aborder le volet social de cette intervention.

Il faut avoir le courage de le reconnaître, les conditions de vie d’une partie de notre population sont très difficiles, particulièrement dans les zones rurales et à la périphérie des centres urbains. Ce sont pour la plupart des petits paysans, des chômeurs, des jeunes qui n’ont pu trouver d’emploi, des retraités ou des personnes âgées sans ressources. Notre pays ne fait pas exception en Afrique. Même dans les pays développés, la pauvreté s’étend.

Une création de richesses insuffisante, une forte démographie, un environnement international défavorable et un mode de développement inadapté, telles sont les raisons principales d’une situation qui rejette dans l’exclusion des centaines de millions d’individus dans le monde. Au Cameroun, qui n’est peut-être pas le plus mal loti, nous nous efforçons de trouver des solutions à la mesure de nos moyens.

Le chômage, véritable fléau social, est le mal le plus difficile à combattre. L’Etat crée des emplois publics selon ses possibilités. Au cours des dernières années, il a intégré des milliers de jeunes dans la fonction publique, notamment dans l’armée et les services de sécurité, l’enseignement et la santé. Actuellement, le recrutement de 25 000 diplômés que j’avais annoncé est effectif.

Mais, nous le savons, là n’est pas la vraie solution. C’est seulement la relance et l’accélération de la croissance qui permettront de régler progressivement le problème du chômage. Ce sont les grands projets et la révolution agricole qui ouvriront à beaucoup les portes de l’emploi. C’est la raison pour laquelle je m’engage, pour la part qui est la mienne, à les faire aboutir dans les meilleurs délais possibles.

Une autre dimension importante de la question concerne la professionnalisation de notre système éducatif. Cette mutation est en cours et l’on peut penser qu’elle donnera les résultats escomptés. Je ne m’étends pas sur l’effort particulier qui a été fait pour multiplier les établissements scolaires de divers degrés et étendre notre réseau universitaire. Vous en constatez comme moi les résultats. Je suis confiant qu’à terme nous en percevrons les dividendes au plan de l’emploi.

Faciliter l’accès aux soins de santé et aux médicaments de qualité est une autre façon d’améliorer les conditions de vie de notre population, surtout pour les plus démunis. Des progrès indéniables ont été faits à cet égard. Ils restent insuffisants. C’est pourquoi nous continuerons à ouvrir de nouveaux centres de santé et à apporter à nos formations hospitalières les équipements de pointe qui leur font défaut parfois. Dans toute la mesure du possible, nous étendrons la gratuité ou la réduction du coût des soins pour les pandémies ou les maladies infantiles. La mise en place, dans le cadre de notre système de sécurité sociale, d’un dispositif d’assurance maladie facilitera l’accès aux soins des moins favorisés.

Beaucoup reste à faire, c’est vrai, pour mettre à la disposition des Camerounais un approvisionnement suffisant en électricité et en eau potable, préalable indispensable pour assurer des conditions de vie et de santé acceptables. Je crois pouvoir dire qu’avec la réalisation des projets énergétiques que j’ai évoqués et le programme d’adduction d’eau qui a démarré, la situation, de ce point de vue, devrait s’améliorer considérablement.

L’habitat demeure la priorité de notre action. Le programme de construction de 10.000 logements sociaux sera réactivé, en concertation avec le secteur privé et les autres partenaires nationaux et internationaux.

Je serai bref s’agissant de notre politique extérieure, car vous en connaissez les grands axes : soutien aux idéaux des Nations Unies et aux objectifs de l’Union Africaine, maintien des rapports de bon voisinage avec les Etats de notre sous-région, appui à l’intégration au sein de la CEMAC, renforcement de notre coopération bilatérale avec les pays amis traditionnels. Par ailleurs, nous déploierons tous les efforts nécessaires pour obtenir une représentation équitable de l’Afrique dans les organes des Nations Unies et en particulier au Conseil de Sécurité. Nous soutiendrons également les initiatives en vue « d’humaniser » une mondialisation qui n’a pas tenu toutes ses promesses.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Président de la Cour Suprême,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames, Messieurs,

Voici l’essentiel de ce que je voulais vous dire alors que ce septennat commence. Il y a sept ans, dans cette même enceinte, j’affirmais devant vous que deux conditions devaient être remplies pour que nous puissions avancer dans la voie du progrès économique et social :

Premièrement, il était nécessaire que notre pays continue de vivre en paix et dans la stabilité, deuxièmement, il était indispensable que nous nous rassemblions au-delà des frontières partisanes pour mener à bien le grand projet de société qui fera du Cameroun un pays où il fera bon vivre pour tous. Ces conditions demeurent d’actualité. Mais je dois ajouter que les progrès accomplis au cours des dernières années doivent nous apporter un
surcroît de confiance dans notre avenir, un avenir de paix, de liberté, de prospérité et d’unité.

C’est à cet avenir que nous devons tous travailler. Ainsi, pour les nouvelles générations, nous aurons préservé nos acquis, tous nos acquis, dans la paix et la stabilité.
N’ayons pas peur de l’avenir. Tout dépend de nous, de notre détermination à servir notre pays.

Mes chers compatriotes,

En plaçant mon mandat sous le signe des Grandes Réalisations, je vous invite tous à faire montre de plus d’audace, de plus de créativité, de plus d’innovation. Vous, Camerounais de la diaspora en particulier, sortis des plus grandes écoles, exerçant vos activités dans des sociétés de rang mondial, vous qui excellez dans les domaines de pointe, le moment est venu de mettre votre expertise au service de votre pays.

En prêtant serment, ce jour, devant le peuple camerounais, j’ai la conviction que TOUS ENSEMBLE, Camerounais des villes et des villages, de l’intérieur et de l’extérieur, sans discrimination de quelle que nature que ce soit, nous pouvons, mieux, nous devons résolument transformer le Cameroun en un chantier de l’émergence, c’est-à-dire :

– en un pays qui crée des richesses et les redistribue de manière équitable,
– en un pays qui offre à tous des opportunités égales d’épanouissement,
– en un pays à la croissance économique forte et durable,
– en un pays à la sécurité alimentaire renforcée,
– bref en un pays du bonheur de tous et de chacun.

TOUS ENSEMBLE, nous pouvons, nous devons relever ce défi. Je m’y suis engagé. Vous vous y êtes engagés. Le peuple camerounais s’y est engagé. L’heure est à l’action.

Je vous remercie.

Vive la République !

Vive le Cameroun !

Message de Paul Biya à la Nation: L’union sacrée invoquée

Le président récemment réélu du Cameroun a invité ses concitoyens à tourner la page de l’élection et à joindre leurs forces pour l’avenir

Réponse voilée aux détracteurs
Paul Biya dont la réélection à la présidence du Cameroun a été confirmée par la Cour Suprême le 21 octobre dernier, s’est adressé à la nation mardi 25 octobre dans la soirée. Une première sortie depuis la proclamation des résultats. Le président Biya a tenu à faire entendre que sa présence de nouveau à la tête du pays, était le fait de la volonté du peuple. De manière souveraine, en toute liberté et en toute transparence, vous avez décidé de me confier à nouveau la charge de Président de la République, a fait savoir Paul Biya en tout début de son discours. Une réponse peut être, aux commentaires d’illégitimité qu’on attribue dans certains média locaux, à sa réélection. Il aussi présenté au passage le sens démocratique de sa présence à la tête de l’Etat aujourd’hui. Elu de la Nation tout entière selon les termes de notre Loi Fondamentale, je félicite tous mes compatriotes qui, quelles que soient leurs convictions, sont allés voter et ont ainsi accompli leur devoir électoral. En se rendant aux urnes dans le calme, ils ont, une fois de plus, manifesté leur sens des responsabilités et leur attachement à la démocratie, a-t-il ajouté. Sur l’apaisement, Paul Biya s’est voulu rassembleur, invitant le peuple camerounais suivre la « nouvelle dynamique », en vue de rendre effectif son programme des « grandes réalisations ». C’est ensemble que nous ferons des Grandes Réalisations, des Grandes Réussites, a-t-il fait savoir. Il a ainsi représenté des chantiers déjà évoqués lors de la campagne. Nous allons faire du Cameroun un pays émergent c’est-à-dire un pays doté d’institutions démocratiques consolidées, pourvu d’une croissance soutenue et durable, fondée sur la justice sociale a-t-il rappelé, ajoutant à cela le démarrage des grands travaux et la lutte pour l’égalité des genres.

Calmer une opinion publique divisée
Même s’il remercie au passage les militants de son parti et tous ceux qui l’ont voté, Paul Biya a fait savoir que désormais personne ne sera exclu de son projet de société. Où que vous soyez, quelle que soit votre place dans notre société, je vous demande de vous mobiliser pour qu’ensemble nous le relevions, ce défi, et que nous continuions à avancer dans la voie de la démocratie et du progrès social a-t-il déclaré. Le discours du président réélu du Cameroun intervient alors que depuis la confirmation de son élection, des messages de félicitation en provenance des autres pays tardent à arriver. Dans l’opinion publique générale au Cameroun, ils sont plusieurs à partager l’idée selon laquelle des puissances occidentales, l’Amérique et la France en tête, ne seraient malgré toutes les apparences, plus d’accord avec la présence de Paul Biya à la tête du pays. Après avoir déclaré que l’élection présidentielle au Cameroun s’était déroulée «dans des conditions acceptables», les portes parole de la France ont modifié leurs positions en parlant de «nombreuses défaillances et irrégularités», après la proclamation définitive des résultats. Une attitude appréciée par l’opposition, alors que du côté du régime au pouvoir, on exprime clairement de la gêne à accepter que «certains se croient obligés de donner des leçons». Paul Biya sans rentrer dans la polémique a semblé vouloir recentrer le débat en l’orientant vers l’avenir. Selon les chiffres proclamés par la Cour suprême, le président camerounais qui entame à 78 ans un nouveau mandat de 7 ans, l’a emporté avec 77,9% devant son principal challenger John Fru Ndi (SDF) (10,8%) et les autres 21 candidats

Paul Biya a été réélu Président du Cameroun avec 77,9% de voix
paulbiya2011.cm)/n

Armée camerounaise: De nouveaux Généraux nommés

Une dizaine de Généraux font leur entrée, quatre anciens occupent désormais des postes honorifiques

Dix officiers supérieurs promus aux rangs de généraux
Le président camerounais Paul Biya a procédé dans la nuit du vendredi 10 mars 2011 dernier, à des nomminations au sein de l’armée camerounaise. Une dizaine de colonels et de capitaines de vaisseaux, ont accédé au rang de général. Dans le même contexte, il y a eu des mouvements de postes entre généraux. Le capitaine de vaisseau Fouda devient ainsi contre-amiral. Le texte ne le demet pas de ses fonctions d’aide de camp, le président Paul Biya devrait ainsi être militairement assisté d’un officier ayant rang de général. Deux autres capitaines de vaisseaux, Mendoua Jean et Njine Djonkam Pierre, sont eux aussi, nommés au rang de contre-amiral. Enfin toujours dans la marine, le capitaine de vaisseau Nsola Jean Pierre est élevé au rang de contre-amiral, et devrait avoir en charge les opérations dans ce secteur de l’armée. Dans l’armée de l’air, c’est le Colonel MOMHA Jean-Calvin qui accède au rang de général. Trois colonels de l’armée de terre accèdent au rang de général de brigade. Il s’agit des Colonels Mahamat Ahmed, Tumenta Chomu Martin et Ebaka Hypolite. Quelques Etats-majors changent de chefs. Le général de division Baba Souley quitte les sapeurs pompiers pour l’Armée de terre; le général Jean Calvin Momha occupera les Airs, Le général Jean Mendoua nagera dans les eaux de la Marine à la place du vice Amiral Guillaume Ngouah Ngally qui devient Inspecteur général des Armées; le général de brigade Mahamat Hamed éteindra les feux chez les sapeurs pompiers, face collège de la Retraite à Yaoundé. Le président Paul Biya a également nommé un chef d’Etat major particulier. Ainsi, le colonel Emmanuel Amougou devient chef d’Etat major particulier du président de la République par intérim. Certains généraux en postes ont grandi d’un grade au moins. Yvo Desancio Yenwo (Sécurité présidentielle), Isidore Claude Obama et Simon Pierre Dagafounangsou passent Généraux de division pour la Gendarmerie, Baba Souley, Sali Mohamadou, Hector Marie Tchemo et Ngambou Isaïe pour l’armée de terre.

Quatre anciens Généraux mis hors échelle
Pour le quotidien officiel cameroon-tribune, ces mouvements s’inscrivent en droite ligne de la réforme annoncée des Armées par le président Biya. Le président Biya parlant de cette modernité des armées camerounaises lors du cinquantenaire de ce corps à Bamenda, disait qu’il « vise à moderniser et à accroître l’efficacité opérationnelle de nos forces de défense. » Selon Paul Biya, cette réforme est appelée à se poursuivre « avec comme axes majeurs le rajeunissement et la professionnalisation des effectifs, la modernisation des équipements et l’amélioration du cadre de vie des personnels militaires. » Certains média privés, Le Messager en l’occurrence, fait savoir que le président a finalement trouvé l’astuce necessaire pour mettre à la retraite certains généraux, dont l’omniprésence aurait été source de mécontentement au sein des forces militaires. En effet, un texte du chef de l’Etat, porte sur l’admission à la deuxième section des cadres d’officiers généraux des forces de défense, du général d’armée Semengue Pierre, des généraux de corps d’armée Nganso Sunji et Oumaroudjam Yaya, ainsi que du général de division Tataw Tabe James. Ils sont tous des véritables mémoires de l’armée camerounaise. Ces derniers parmi les plus gradés et les plus anciens de l’armée camerounaise, restent à la disposition du ministère de la défense, en raison de leur longue expérience et de leur longue expertise dans le domaine. Mais le fait est que cette élévation est interprétée par certains, comme une mise au garage.

Lors du cinquantenaire des armées camerounaises (ici à Bamenda), Paul Biya avait promis de moderniser ce corps
JJ. Ewong/Journalducameroun.com)/n

Discours de Paul Biya, président de la République du Cameroun, à Bamenda

A l’occasion de la célébration du Cinquantenaire de l’armée camerounaise

Your Excellencies, the Governor of the North-West Region, The Government Delegate to the Bamenda City Council, Traditional and Religious Leaders, My Dear People of the North-West Region, Ladies and Gentlemen, It is a great pleasure for me to be back in Bamenda. Your Region is my second home and this city in 1985 became the birthplace of the Cameroon People’s Democratic Movement (CPDM). I also bring you warm greetings from your sisters and brothers in Yaoundé. Thank you, Mr. Government Delegate, for your kind words of welcome. As Fon of Fons, I warmly salute the traditional rulers of the North-West Region. Your Region is remarkable for its economic dynamism, patriotic population and rich cultural values. Your sons and daughters have been in the forefront of our political history. You produced statesmen such as NGOM JUA, NGU FONCHA, TANDENG MUNA and NDE NTUMAZAH.

Celebrations of the 50th anniversary of independence started and will continue. These 50 years of stability and peace have taught us a wonderful lesson. Peace and stability are preconditions of political, economic and social development. I am confident that you will continue to respect national institutions, because citizens and the state must work together in order to build a prosperous nation. Nation-building requires patience, courage and determination.
Officiers,
Sous-officiers,
Officiers Mariniers,
Gendarmes, Gradés,
Soldats et Marins de l’Armée camerounaise,
Après Koutaba et Ngaoundéré où furent célébrés les 30èmeet 40ème anniversaires, je suis heureux de fêter avec vous ici à BAMENDA, le Cinquantenaire de l’Armée camerounaise. La ville de Bamenda se trouve en effet intimement liée à la naissance même de l’Armée camerounaise. Car il faut savoir que ce sont de jeunes officiers et sous-officiers originaires d’ici qui, au lendemain de la Réunification du Cameroun, constituèrent la 13ème Compagnie rattachée au 2ème Bataillon à Dschang, avec pour Poste de Commandement Bamenda. Pour ces raisons, la célébration du Cinquantenaire à Bamenda est en quelque sorte pour l’Armée camerounaise un retour aux sources. Le thème retenu pour cette célébration et que je cite: Armée camerounaise et Nation, cinquante ans de symbiose exemplaire au service de la paix, de l’intégrité territoriale et du développement, gages d’un Cameroun prospère et émergent
, ce thème, disais-je, constitue à lui seul un hommage solennel à nos Forces de Défense, au terme de 50 ans d’existence. Il exalte la valeur de notre Armée, son bilan particulièrement élogieux dans l’exécution de ses missions régaliennes, et son lien indissoluble avec la Nation. L’Histoire et les générations présentes et futures retiendront en effet que l’Armée camerounaise aura toujours été loyale et républicaine. Elle n’a jamais failli. Et à chaque fois que les circonstances l’ont exigé, elle a fait son travail, tout son travail et rien que son travail. Force est de reconnaître aujourd’hui, qu’en dépit de quelques incidents isolés, l’ordre public et la paix sociale règnent sur toute l’étendue du territoire national, que notre intégrité territoriale est préservée et que le Cameroun peut conduire sereinement son développement économique, social et culturel. Je tiens en particulier à saluer le courage et l’abnégation, mais aussi le sens des responsabilités dont nos Forces de Défense ont fait preuve tout au long du différend frontalier de Bakassi, lequel a connu un dénouement pacifique, grâce à la volonté de paix partagée des parties en cause et au soutien de la communauté internationale. Dans l’évolution de ce différend, la mission de notre Armée n’a pas toujours été facile. Elle s’est souvent effectuée au péril de la vie de nos soldats. Aussi, du haut de cette tribune, voudrais-je exprimer ma sympathie à tous les soldats blessés et accidentés au cours de ces 3 opérations. Je salue avec émotion la mémoire de ceux d’entre eux tombés au champ d’honneur pour la défense de la Patrie. Je tiens à assurer leurs familles que leur sacrifice ne sera jamais oublié. Pour récompenser le mérite et le sens du sacrifice dans les rangs, j’ai décidé de créer la Croix de la Valeur militaire, dont le premier contingent de récipiendaires vient d’être honoré devant vous. D’autres contingents suivront. Et pour perpétuer le souvenir de ceux qui sont allés jusqu’au sacrifice suprême, j’ai fait ériger des Monuments et des Stèles à travers le territoire national.


Officiers,
Sous-officiers,
Officiers Mariniers,
Gendarmes,
Gradés,
Soldats et Marins de l’Armée camerounaise,
L’importante réforme que j’ai entreprise en 2001 vise à moderniser et à accroître l’efficacité opérationnelle de nos Forces de Défense. Comme je m’y étais engagé, cette réforme est appelée à se poursuivre, avec comme axes majeurs le rajeunissement et la professionnalisation des effectifs, la modernisation des équipements et l’amélioration du cadre de vie des personnels militaires.
Dans le but d’apporter des réponses concrètes à ces préoccupations, j’ai décidé, s’agissant des statuts particuliers des personnels officiers et non officiers:
# De supprimer le 4ème échelon du grade de capitaine et de lieutenant de vaisseau, pour permettre un passage plus rapide des officiers subalternes à la catégorie d’officiers supérieurs.
# D’harmoniser les âges de départ à la retraite des personnels non officiers et des officiers subalternes de la Gendarmerie Nationale et des Armées. Pour ce qui concerne les conditions de vie des personnels militaires, j’ai décidé de mettre en uvre un Programme d’urgence de construction de logements pour militaires en activité et en même temps d’instruire le Ministre de la Défense de finaliser avec le Crédit Foncier les négociations devant aboutir à l’accès des militaires à la propriété immobilière.
# D’ordonner une étude urgente devant déboucher sur la création d’une Mutuelle des Armées, pouvant permettre une meilleure prise en charge des soins médicaux des personnels militaires.
# De revaloriser la prime d’alimentation à un taux plus compatible avec la conjoncture économique nationale actuelle.
# De créer un Secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants, Anciens Militaires et Victimes de guerre. Comme vous le voyez, en dépit d’une conjoncture difficile, je reste attentif à vos attentes et je puis vous assurer que le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour vous accompagner dans l’exercice de vos responsabilités.

Je suis bien conscient en effet que la mission qui vous incombe est parmi les plus difficiles. Mais elle est aussi exaltante, car rien ne vaut l’honneur de servir sous les drapeaux pour la défense de la Patrie. Quelles que soient les responsabilités qui vous seront confiées, vous devrez veiller au respect scrupuleux des valeurs qui gouvernent le métier des Armes: Le loyalisme sans faille aux institutions républicaines, la discipline et la rectitude morale et intellectuelle. J’ai la profonde conviction que, comme par le passé, vous saurez relever un tel défi. Même si, par définition, nos Forces Armées ont pour mission prioritaire d’assurer la paix et de défendre l’intégrité territoriale de notre pays, elles n’en participent pas moins à la création de conditions favorables à son développement. Le thème de cette célébration le rappelle opportunément. Car nous le savons bien, sans paix et sans sécurité, il n’est pas de développement possible. C’est donc le lieu pour moi, m’adressant particulièrement à nos compatriotes du Nord-Ouest, d’évoquer brièvement les efforts faits par l’Etat pour accélérer le décollage économique et culturel de votre belle région. S’agissant de l’amélioration des infrastructures routières, je n’ignore pas qu’elle ne répond pas encore aux demandes des populations. Pourtant, des travaux ont été réalisés pour relier Bamenda à diverses localités de la région. La voirie de votre capitale régionale a également été améliorée. En ce qui concerne la Ring Road dont je connais l’importance 5 pour l’économie locale, sachez que des négociations se poursuivent avec de grandes sociétés de travaux publics en vue de la réfection totale de cette voie qui permettra d’exploiter le potentiel agricole et pastorale de cette Région. Je puis vous assurer que la réhabilitation de votre réseau routier sera poursuivie. A moyen terme, il conviendra sans doute aussi d’envisager entre Bamenda et les régions voisines un axe routier mieux adapté aux exigences du développement de votre Région. De la même façon et pour assurer une fourniture satisfaisante d’énergie à votre région et mettre fin aux coupures incessantes, j’ai donné des instructions pour que l’on installe à Bamenda une centrale électrique dans le cadre du programme thermique d’urgence. Ceci ne nous empêchera pas, à plus long terme, de prévoir la construction d’un barrage hydro-électrique sur le cours de la Menchum. Mais le développement c’est aussi l’accession du plus grand nombre aux sciences et aux techniques. C’est ce que nous nous sommes appliqués à faire en ouvrant à l’Ecole Normale Supérieure Annexe de Bambili, en mars 2009, 18 départements couvrant autant de disciplines au niveau des 1ers et des 2èmes cycles de l’enseignement supérieur. L’offre de formation à l’ENSAB est désormais l’une des plus importantes du Cameroun. Elle accueille actuellement environ 3500 étudiants et pourra ultérieurement en recevoir davantage lorsque le programme d’extension des infrastructures en cours aura été mené à bien. Ainsi se trouve déjà posé le problème de sa transformation en université de plein droit, jouissant de l’autonomie que sa taille et son rôle justifient pleinement. That is why i am pleased to announce to you that I have decided to create the University of Bamenda! Je sais également que les infrastructures de santé ne sont pas encore à la hauteur des attentes des populations de votre région. Pour y répondre, j’ai instruit le Gouvernement de mettre à l’étude la construction d’un hôpital de référence dans votre capitale régionale j’ai bien dit une étude] et de faire aboutir ce projet dans les meilleurs délais possibles. Votre région dispose d’un Centre régional d’Hémodialyse fonctionnel. En 2011 sera construit un Centre régional d’Imagerie médicale. Comme vous le voyez, chers compatriotes du Nord-Ouest, les problèmes de votre région ne sont pas absents des préoccupations du Gouvernement. J’ai pour ma part la conviction que dans la mise en uvre de notre stratégie pour la croissance et l’emploi qui devrait nous mettre, au cours des dix prochaines années, sur la voie de l’émergence, votre région, avec ses ressources reconnues et sa population industrieuse, a un rôle important à jouer pour atteindre nos objectifs. Car nos objectifs sont communs. Et il est bien évident que, quelles que soient les spécificités de chacune de nos régions, ce n’est qu’en renforçant notre unité nationale que nous pourrons atteindre les objectifs élevés que nous nous sommes fixés. Notre diversité linguistique et culturelle est en effet une richesse quasi unique au Monde qui nous apporte des atouts supplémentaires. Sans rien renier de ce qui fait l’identité de chacun d’entre nous, rassemblons nos efforts au bénéfice de tous.


Avant de conclure et m’adressant à vous,
Officiers,
Sous-officiers,
Officiers Mariniers,
Gendarmes,
Gradés,
Soldats et Marins de l’Armée camerounaise,
En ce jour historique de la célébration du Cinquantenaire de l’Armée camerounaise, je veux dire mon estime et ma confiance à tous les membres de notre Armée, tous grades confondus, qui, au cours du temps, ont assuré et continuent d’assurer la défense de notre Patrie. Ils méritent au plus haut point notre reconnaissance.

My dear compatriots,
We are a great country: One people, one nation, one prosperous future. Do not be afraid of the future. Together, we will succeed and become an emergent nation. We must learn to see the coming decades as sources of hope and numerous aspirations. I promise you that in our programme of national development, no region, division, sub-division or village will be forgotten. My objective is to give hope to every person in our nation.Thank you very much. Long live to the North West Region, Long live Cameroon.

Cameroun: Paul Biya invite les anglophones à de nouvelles perspectives

Intervenant dans le cadre des 50 ans de l’armée, il en a profité pour faire un discours de campagne électorale en zone anglophone

De nombreuses promesses en attente
En visite en ce moment à Bamenda, principale ville de la région du nord-ouest du Cameroun, et principal foyer d’opposition en l’endroit du régime actuel, le président Paul Biya a joué la carte de l’appel au ralliement. Fait presque rare pour être relevé, c’est en anglais que le chef de l’Etat camerounais à débuté son discours. Une ouverture de prise de parole très saluée par l’assistance présente.

C’est un plaisir d’être de retour ici dans la ville de Bamenda (.) Je vous apporte le salut de vos frères et s urs de Yaoundé, je rends hommage aux autorités traditionnelles, votre région confirme son dynamisme économique, et son patriotisme.
Paul Biya

Le chef de l’Etat, a cité des grands noms de l’histoire du Cameroun originaires de cette ville, dont Ndeh Tumazah, opposant historique de l’UPC et récemment décédé en Angleterre. Le président camerounais dans une partie de son message a fait savoir que le pays ne pouvait se construire sans les anglophones. Reconnaissant les difficultés propres à cette région, il a promis que les autorités centrales n’avaient pas abandonné la partie anglophone, annonçant du même coup, de grandes interventions de l’Etat. L’amélioration de la route qui conduit à Bamenda et la construction très prochaine d’autres routes, en vue de désenclaver différentes localités de cette partie du Cameroun. Le chef de l’Etat a aussi fait la promesse de l’installation effective d’un groupe électrogène géant, en vue de faire face au déficit énergétique annoncé pour l’année 2011. Dans le même sens il y a eu l’annonce de la construction d’un barrage sur la Menchu, un fleuve de la région. Une étude sur la possibilité de construction d’un hôpital de référence aurait aussi été commandée au ministre de la santé. L’annonce la plus favorablement accueillie, aura été celle de l’ouverture d’une université dans la ville de Bamenda.

Paul Biya invite à l’union d’efforts pour avancer
De nombreuses personnes ont accueilli favorablement l’idée de l’ouverture d’une université dans cette région. Mais l’enthousiasme laisse aussi la place au scepticisme. Une annonce analogue avait été faite à Maroua en période de campagne présidentielle, il a fallu cinq ans pour voir l’université effectivement crée, et même, les infrastructures font encore défaut dans cette institution. En tenant un discours de fraternité et d’appel au ralliement, le président Biya prend à défaut beaucoup de ses collaborateurs, qui ont très souvent nié l’existence d’un problème anglophone.

Il est bien évident que, quelles que soient les spécificités de chacune de nos régions, ce n’est qu’en renforçant notre unité nationale que nous pourrons atteindre les objectifs élevés que nous nous sommes fixés. Notre diversité linguistique et culturelle est en effet une richesse quasi unique au Monde qui nous apporte des atouts supplémentaires. Sans rien renier de ce qui fait l’identité de chacun d’entre nous, rassemblons nos efforts au bénéfice de tous.
Paul Biya

Il a exhorté les anglophones en perte de confiance à l’endroit de leurs leaders politiques, mais convaincus de leur marginalisation, Paul Biya a proposé une union des forces et une association d’efforts, pour permettre au Cameroun d’évoluer.

Paul Biya et son épouse, le 8 décembre à Bamenda
JJ. Ewong/Journalducameroun.com)/n

Paul Biya aura-t-il convaincu les camerounais de Bamenda ?
Le chef de l’Etat a ainsi pris à contre pied, de regroupements politiques à tendance sécessionniste. A la suite de la réintroduction du multipartisme au Cameroun au début des années 1990, une partie de l’élite anglophone a commencé à s’organiser en de nombreuses associations et groupes de pression pour protester contre la position selon eux, subordonnée de la minorité anglophone, dans un État unitaire dominé par les francophones. Mis à part le SDF (Social Democratic Front) de John Fru Ndi, qui s’est présenté comme un parti ‘national’ plutôt qu »anglophone’, plusieurs regroupement ont très souvent fait par de leur volonté sécessionniste. Il s’agit des groupes majoritaires du CAM (Cameroon Anglophone Movement) et de l’AAC (All Anglophone Congress) qui ont appelé à un retour de l’État fédéral ainsi que de groupes plus radicaux comme le FWCM (Free West Cameroon Movement) et l’Ambazonia Movement de Fon Gorji Dinka, qui prônent la sécession.

Le refus persistant du gouvernement de Paul Biya de reconnaître l’existence d’un ‘problème anglophone’ et sa détermination à défendre l’État unitaire par tous les moyens possibles, y compris la répression, a amené l’Anglophone Standing Committee’ créé par l’AAC, devenu le SCPC (Southern Cameroun’s Peoples Conference), à adopter également une position sécessionniste.
Konings, un intellectuel camerounais

Plusieurs de ces groupes du fait de leur grand nombre, sont affaiblis et font aujourd’hui des annonces de moindre envergure. L’accueil que les populations de Bamenda vont réserver à ces annonces du chef de l’état est très attendue. Tout dépendra de la rapidité et de la manière avec laquelle les promesses du chef de l’Etat seront exécutées sur le terrain. Reste à savoir aussi si cela va suffire.

Passage des pompiers pendant le défilé, le 8 décembre à Bamenda
JJ. Ewong/Journalducameroun.com)/n

Cinquantenaire de l’armée au Cameroun, programme officiel

La célébration a lieu mercredi 8 et jeudi 9 à Bamenda dans le nord ouest

Mercredi 8 décembre 2010
11 h 00 – Arrivée de Monsieur le président de la République et Mme Chantal Biya à Bamenda (Up Station).
– Accueil par :
. Le gouverneur de la région du Nord-Ouest ;
. Le préfet de la Mezam ;
. Le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bamenda.
– Honneurs civils et militaires
11 h15 – Départ pour la résidence.
– Arrivée à la résidence
– Installation.
11 h 45 – Départ de la résidence pour la place des fêtes de Bamenda.
– Arrivée à la place des fêtes.
– Accueil par :
. le ministre délégué à la présidence, chargé de la défense.
– Honneurs militaires.
– Installation à la loge présidentielle
– Remise des décorations
– Mot de bienvenue du délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bamenda.
– Discours du chef de l’Etat, chef des armées.
– Défilé militaire.
Vers 13 h 30 – Fin du défilé militaire.
– Vin d’honneur.
Vers 14 h 30 – Départ de Monsieur le président de la République et Mme Chantal Biya pour la résidence.
– Arrivée à la résidence
– Installation.
16 h 30 – 18 h 30 – Audiences éventuelles.
19 h 30 – Réception offerte par les populations de la région du Nord-Ouest.
21 h 00 – Fin de la réception.
– Tir des feux d’artifice.

Jeudi 9 décembre 2010
10 h 50 – Départ de Monsieur le président de la République et Mme Chantal Biya de la résidence pour le monument aux morts.
11 h 00 – Arrivée au monument aux morts.
– Découverte de la plaque commémorative.
– Découverte de la statue.
– Dépôt d’une gerbe de fleurs
– Retour à la résidence.
11 h 30 – Départ pour l’aéroport de Bamenda-Bafut.
12 h 00 – Arrivée à l’aéroport de Bamenda-Bafut.
– Accueil par :
. le ministre délégué à la présidence, chargé de la défense.
– Honneurs militaires.
– Présentation de l’exercice interarmées
– Visite des stands des armées et de la gendarmerie nationale.
Vers 13 h 00 – Repas de corps.
Vers 14 h 30 – Départ de Monsieur le président de la République et Mme Chantal Biya pour la résidence
– Arrivée à la résidence.
– Installation
– Départ de Monsieur le président de la République et Mme Chantal Biya de la résidence pour l’héliport.
– Arrivée à l’héliport.
. Le gouverneur de la région du Nord-Ouest ;
. Le préfet de la Mezam ;
. Le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bamenda.
– Honneurs civils et militaires.
– Départ pour Yaoundé.
– Fin de la visite.

Logo du cinquantenaire de l’armée
Journalducameroun.com)/n

Cinquantenaire des armées: C’est ce mercredi 8 décembre le grand jour

Paul Biya présent sur les lieux de l’évènement depuis ce matin, tient ainsi sa promesse

Bamenda sous haute sécurité
La ville de Bamenda dans la région du Nord-ouest accueille dès ce jour la grande fête des armées camerounaises. Le président Paul Biya présidera lui-même la manifestation. Ces festivités sont placées sous le thème: Armée camerounaise et Nation, cinquante ans de symbiose exemplaire au service de la paix, de l’intégrité et du développement, gages d’un Cameroun prospère et émergent. Elles seront marquées par une prise d’armes, des décorations, un discours du président de la République, un défilé militaire, des feux d’artifices. Il est également prévu une cérémonie de dépôt d’une gerbe de fleurs au Monument consacré aux morts, une présentation de l’exercice dénommé « Golden Lion », un show aérien, une exposition ainsi qu’un repas de corps. Autant d’activités fortes en symboles. Bamenda est aussi la ville siège du Social Democratic Fund de (SDF) de John Fru Ndi, le principal parti d’opposition au Cameroun. La célébration du cinquantenaire de l’armée camerounaise avait été annoncée par le chef de l’État le 4 décembre 2009 à l’occasion de la cérémonie de triomphe des élèves officiers d’active des 31e et 32e promotions de l’École militaire interarmées de Yaoundé. Celle-ci (l’armée camerounaise), a été créée le 11 novembre 1959 par une ordonnance portant organisation générale de la Défense. Une création suivie de la mise sur pied de la gendarmerie nationale et de l’armée de terre (1er janvier 1960), de la marine nationale (décembre 1960) et de l’armée de l’air (1966). De nouveaux corps sont venus enrichir ce corps de profession, dont le Bataillon d’intervention rapide (BIR). Ce dernier corps a joué un rôle important dans la limitation du phénomène des coupeurs de route.

Une évolution mitigée pour l’armée camerounaise
L’armée nationale camerounaise nait dans des conditions difficiles. Le pays vient d’être indépendant et les divergences politiques font que le régime en place sur le conseil de l’administration française, est obligé de réprimer ce qu’on appelle aujourd’hui le maquis. L’armée a donc en ce moment une fonction de défense de la nation et de consolidation de l’unité nationale. Avec l’arrivée de Paul Biya, l’armée connaitra de profondes mutations dans son rôle, mais le concept de défense nationale avec pour corollaire la défense du régime en place restera de rigueur. Les forces armées camerounaises se retrouveront donc autant à Bakassi pour défendre le territoire face aux nigérians, autant qu’on la retrouvera dans le cadre de la répression des manifestations en 1990 et en 2008, lors des émeutes qui auront marqué ces périodes là. De l’armée camerounaise, on critique aussi la perte des valeurs militaires et le manque de clarté dans l’évolution de carrière. On constate une grave dégradation de la discipline dans nos forces de défense et de sécurité. Les causes de l’indiscipline sont connues. Elles sont liées au recrutement et à la formation, à la personnalité des chefs, à l’indifférence et à l’injustice envers les subordonnés, et à l’avancement. Concernant le recrutement, il n’ya plus de rigueur, ni d’enquête de moralité. Les jeunes sont des victimes du clientélisme et de magouilles ethnocentristes. Les jeunes filles sont objets de pratiques malsaines. Les jeunes ne bénéficient pas d’une élaboration claire du profil de carrières dans nos armées. Quant à l’avancement, il faut relever non seulement le procédé actuel basé sur le régime de punition ignorant le rendement, mais encore le système d’avancement à titre exceptionnel a fait savoir le Capitaine Guérandi, un ancien militaire camerounais, dans une interview accordée à certains médias récemment.

20 mai 2010 à Paris
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La réussite des actions de maintien de la paix
Pourtant l’armée camerounaise aura réussi au moins une de ses mutations, c’est son implication dans la cadre du maintien de la paix sur le plan international. La première génération de « soldat de la paix » ou du « militaire entrepreneur de la paix » naît, au Cameroun, en 1992, avec la premier contingent de soldats camerounais « bérets bleus », destinés à assister, sous le timbre des Nations Unies, de février 1992 à septembre 1993 la phase de Transition de l’Autorité des Nations Unies Cambodge (UNTAC). La mission du second contingent camerounais de militaires, conjointement au contingent de la police nationale, rejoint également Phnom -Penh et s’inscrit dans le même cadre et le même mandat d’observation et de surveillance. Le personnel militaire camerounais réintégrera le théâtre africain par cette mission peu signalée, assumée par les militaires camerounais sous le timbre spécial du Haut – Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). La mission humanitaire a pour champ d’action le Zaïre, actuelle RDC. Le Cameroun apporte son appui en y détachant un Officier de haut niveau, de grande expérience, le Colonel Joseph KALLA et en mettant ses infrastructures portuaires et aéroportuaires à sa disposition. S’agissant toujours de la Centrafrique, conformément à la décision du 21 mars 2003 à Brazzaville, sous le timbre d’une force de maintien de la paix de la CEMAC, un contingent de militaires camerounais a été pressenti pour être placé sous le commandement du Contre -Amiral Martin Mavoungou du Gabon. Le Cameroun participe, également aux opérations en cours de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC). Actuellement, un contingent de militaires camerounais assume la mission d’observation dans la région de Ituri (RDC). Au regard des problèmes de disponibilité des effectifs nationaux et, de suppléer à la carence des forces, il a été convenu d’inscrire ces déploiements nationaux dans une grande formation ou unité militaire à la dimension d’une brigade. C’est dans cette ambiance que toute la grande famille militaire est aujourd’hui en pleine symbiose à Bamenda, ou le président Biya n’a pas été depuis la création du RDPC. La fête prendra fin jeudi.

Les festivités ont lieu à Bamenda dans la région du nord ouest
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Message de Célestin DJAMEN à la Nation et à la Diaspora Camerounaise

Appel à un sursaut patriotique et républicain, création des comités de soutien

Mes chers compatriotes,

La dynamique pour le changement au Cameroun est en route. Ni les tentatives d’intimidation, ni la mise aux ordres des institutions de la République, ni l’ingéniosité des fraudes en préparation ne pourront stopper la dynamique engagée par le vaillant peuple Camerounais.
Aujourd’hui, avec les partenaires de l’opposition, nous parviendrons à conjuguer nos forces et nos idées pour mettre fin aux 28 années d’obscurantisme et de mépris de nos droits les plus élémentaires, à 28 années de kleptocratie, de médiocratie et d’autocratie. Je salue tout le peuple camerounais, qui se joint à nous dans ce combat qui mettra fin au système politique qui les prend en otage. Je salue mes compatriotes de la diaspora : sans vos apports et votre soutien, la douleur des Camerounais restée à l’intérieur aurait été insoutenable. Une de nos priorités sera d’établir le droit de vote des Camerounais de la diaspora et d’assurer à cette dernière une représentation égale aux dix autres régions du Cameroun à l’Assemblée nationale. La 11ème région sera celle de la diaspora, forte de plus de 2 millions de Camerounais qui trouveront enfin leur place dans la gestion des affaires de l’Etat. Vous serez donc dans cette optique représentés au Parlement par des représentants du Peuple et au Gouvernement par un Ministre d’Etat.
Pour relever ces défis et accompagner ce changement de demain, je vous invite à créer partout où vous êtes des comités pour nous soutenir, pour nous apporter des moyens logistiques et financiers indispensables pour porter cette dynamique de changement. Vous serez à travers ces comités de soutien au coeur du combat. Vos idées et vos contributions nous nourriront et guideront nos démarches sur le terrain. Soyez assurés que la fin de la dictature est proche et que ses jours sont comptés. Demain, vous pourrez enfin apporter vos talents pour l’immense tâche qui nous attend pour la reconstruction du nouveau Cameroun.
Je n’oublie pas nos Forces Armées sur qui pèsent tant de contraintes et de sacrifices, l’Armée de notre Nation qui a subi tant d’épreuves et de deuils. La grandeur de votre mission et de votre vocation comme vous nous l’avez toujours appris, est et demeure avant tout de servir non pas un dictateur en fin de règne, obsédé par la conservation de son Pouvoir coûte que coûte, mais bien au contraire la défense d’un territoire, de l’intérêt général d’une Nation magnifique et éternelle.
Je n’oublie pas non plus que vous aurez rarement l’occasion de vous payer des vacances a 900 000€ à la Baule, tandis que d’autres puisent allégrement dans les caisses de l’Etat et en toute impunité, l’appauvrissant ainsi chaque jour davantage, d’année en années. Pendant ce temps là vous vous battez douloureusement pour assurer des vacances à 900 FCFA à vos chers enfants. Notre Armée sera pour ainsi dire un facteur déterminant de changement dans un futur proche mais aussi un agent de préservation de la paix et de la concorde civiles dans notre pays.
Je n’oublie pas enfin les familles endeuillées ainsi que tous les compatriotes dont les immenses souffrances hypothèquent chaque jour, tout droit à l’espérance. Vous qui souffrez de maux divers et vous qui croupissez sous le poids de la misère méticuleusement orchestrée par le Pouvoir en place, j’émets un seul v u : gardez espoir et confiance. Ensemble nous allons engager le Cameroun sur la voie de la modernité, sur la voie de la rénovation et lancer ainsi les bases d’un avenir meilleur pour les générations futures. Je formule le voeu que 2010 soit pour notre jeunesse accablée et sacrifiée, que 2010 soit pour notre économie dévastée et décimée, qu’elle soit pour chaque Camerounaise et chaque Camerounais la fin du règne clanique, tribaliste, clientéliste et surtout le début de l’Espoir.

Chers compatriotes, ensemble disons : o bosso!
Vive la Liberté! Vive l’Alternance! Vive le Cameroun!
Que Dieu vous bénisse et bénisse notre cher pays, le Cameroun!
MERCI!

Candidat à la présidence de la République
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