Abinamba Jeanne d’Arc : Miss Eco international pour le Cameroun

A 22 ans, elle vient de se faire couronner miss. Avec pour mission, faire rimer sa beauté à l’écologie afin de participer à la protection de la nature.

Samedi 19 février 2022. Cette date restera certainement à jamais gravée dans sa mémoire. C’est ce jour qu’Abinamba Jeanne d’Arc a vu son rêve devenir réalité. Être couronnée Miss Eco international 2022 pour le Cameroun.

La native de Bafia a ainsi l’honneur et à la fois la lourde tâche de défendre les couleurs du Cameroun à la grande finale prévue pour le 07 mars prochain en Egypte.

Par sa beauté conjuguée à ses prestations et l’éloquence de son projet, Jeanne d’Arc a pris le dessus sur ses 19 concurrentes. Et son charme au-delà de son sourire éclatant et son visage tout aussi reluisant, est le fruit d’un travail mené aussi intellectuellement que physiquement.

Audrey Bieme couronne la toute première Miss Eco int’l au Cameroun

Fille ainée d’une famille de quatre enfants, c’est très tôt qu’elle a développé un esprit protecteur. Et cette attitude a su lui coller à la peau jusqu’aujourd’hui.  Ce qui l’a motivé à œuvrer pour la protection de la nature.

« L’écosystème est réellement menacé. Mon but est donc en tant que Miss Eco international 2022 pour le Cameroun de changer les choses, » indique Abinamba Jeanne d’Arc.

Par ailleurs, sa posture d’ainée lui a appris et conféré le sens du leadership. Une expérience sur laquelle, la demoiselle de 22 ans veut s’appuyer pour conduire la barque de l’écologie.

Place donc au travail. La nouvelle miss est déjà attendue sur le front de la lutte contre la dégradation de la nature. Avec son équipe, elle sensibilise la société sur la préservation de la nature.

Un travail que la miss abat en soulignant les actions que l’homme pose, et qui contribuent à la polluer. Abinamba Jeanne d’Arc ne vient pas pour stopper mais pour proposer des alternatives. L’objectif pour elle est que tout le monde sorte gagnant ; la nature comme l’Homme.

Pour Miss éco, préserver la nature ne doit pas être contraignant. Chacun doit y voir son compte car pense-t-elle c’est pour le bien de la génération actuelle et future. Des hommes sains dans un environnement sain.

La beauté au service de la nature

Mais son premier défi reste d’aller au Caire porter très haut et loin les couleurs nationales. Et revenir au 237 avec la couronne de Miss Eco international. Un trophée qui pourra lui permettre de facilement réaliser ses projets en faveur de l’écologie.

L’animisme pour rendre à l’homme son humanité selon Gaston Paul Effa

Dans son dernier livre «Le Dieu perdu dans l’herbe» paru aux éditions Presses du Châtelet, l’auteur camerounais évoque sa rencontre avec l’animisme, auquel l’a initié Tala, une guérisseuse pygmée

«Auprès de mon arbre, je vivais heureux», chantait le poète Brassens qui savait transmettre les émotions profondes suscitées par la nature en général et les arbres en particulier. S’il pleut trop à Paris, s’il ne neige plus demain sur le mont Kilimandjaro ou si le troupeau pastoral se meurt en Ogaden et au Sahel, ne blâmons pas les cieux comme le faisaient nos ancêtres. Ce n’est pas la nature qui déraille. C’est l’homme moderne qui a oublié les lois du vivant et, par démesure et inconscience, provoque pollutions, gaspillages et écocides en tous genres.

A l’heure où la recherche à tout prix des profits dévoie totalement la planète, il serait temps de prêter attention à ceux qui ont inventé des écosystèmes viables et des manières de vivre si différentes de celles du consommateur globalisé que nous sommes devenus. Des alternatives existent mais, pour les atteindre, il nous faut d’abord changer de paradigme et amorcer une transformation intérieure. Le romancier et philosophe camerounais Gaston-Paul Effa a emprunté pour nous ce chemin en allant quêter la sagesse millénaire des peuples antiques.

Indispensable initiation
Fils de féticheur, confié à des religieuses alsaciennes installées au Cameroun qui l’envoyèrent poursuivre ses études à Strasbourg pour en faire un prêtre, Gaston-Paul Effa finit par abandonner la voie religieuse et se fit professeur de philosophie. Dans son dernier livre au charme énigmatique Le Dieu perdu dans l’herbe (ou L’Animisme, une philosophie africaine, éd. Presses du Châtelet), l’auteur évoque sa rencontre avec l’animisme, auquel il a été initié par Tala, une guérisseuse pygmée : «Plusieurs saisons, je m’étais immiscé dans l’intimité du peuple pygmée, comme on s’enfonce dans le paysage familier de la terre natale, avec un sentiment aigu de participation à la nature profonde de l’être au monde.»

Au c ur de la plus épaisse des forêts, Effa va se laisser prendre par la main pour réapprendre tout. Et surtout réactiver ses sens, car tout passe par les sens et non par la raison. S’asseoir dans l’herbe sans appréhension ni précipitation. S’adonner au silence pour remonter à la source d’une parole vivante et d’une relation respectueuse et sensible au monde et à soi-même. « Chez nous, les Pygmées, il ne suffit pas d’être au monde, il faut apprendre à naître. Nous appelons cela l’initiation. »

Loin du traité aride et jargonnant, Le Dieu perdu dans l’herbe fourmille d’évocations sensorielles et poétiques, de conseils pratiques, de proverbes éloquents et d’anecdotes touchantes.

Au fil de la lecture, une idée se fait jour : si l’humain est responsable de la situation dans laquelle nous sommes, ce même être humain est en capacité de donner en partage le meilleur de lui-même, surtout dans l’adversité. Ce qui nous fait le plus défaut, c’est une doctrine ou une philosophie politique à même de prendre le relais des grands discours de la modernité – libéralisme, socialisme, anarchisme, communisme, etc. – tout en plaçant au centre du débat la finitude de notre planète et la nécessité absolue de lutter contre la part sombre de l’homme, le désir de toute-puissance que les Grecs nommaient hubris.

Affranchir l’homme de ses démons
L’animisme pourrait-il remplir ce rôle ? Effa répond par l’affirmative. Ni religion ni philosophie, l’animisme est une compréhension neuve et fine de la nature. Un art de vivre, une invitation à penser sans raison, une pratique quotidienne qui nous apprend à mieux habiter le monde. L’animisme est surtout synonyme d’initiation, d’éveil de l’être tout entier qui ne passerait plus seulement par la raison. Face à notre monde agité et chaotique, l’animisme de Tala déploie sa tapisserie, nous invitant à retrouver l’aspect essentiel des choses, à réapprendre les gestes les plus simples comme respirer, contempler, imaginer, donner du temps au temps.

Instaurant un dialogue entre la philosophie occidentale et cette philosophie pratique d’inspiration pygmée, Gaston-Paul Effa décentre la perspective : et si une nouvelle révolution était en marche ? Et si, contrairement à l’idée reçue, c’était la Nature qui achevait d’humaniser l’homme. Longtemps ignorée, méprisée, cette pensée animiste – considérée par certains ethnologues comme le stade inférieur de l’évolution religieuse – pourrait nous servir de boussole. Mieux, en remettant l’homme à sa juste place, elle pourrait affranchir l’homme de ses démons et sauvegarder la planète.


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La mode et l’art pictosculptural s’invitent au Musée national

Les artistes camerounais Jean Michel Dissake et Ben Bon Binyoto présentent leurs uvres au grand public du 22 avril au 18 mai 2016 à Yaoundé

Des lianes aux formes attrayantes affichant des allures de sculptures, des pneus changés en vêtements, en parures. Il n’en fallait pas plus pour faire le charme de la cérémonie solennelle d’ouverture de la première édition de l’exposition « Âme nature ». Sous la pleine lune et le vent frais qui soufflait sur l’esplanade du Musée national de Yaoundé mercredi 21 avril 2016, le public a pu découvrir des uvres dotées d’une insoupçonnable originalité. De la prestation scénique des danseurs au défilé de mode en passant par la présentation de « sculptures », la soirée s’est voulu être un appel au retour à l’« africanité ».

Arborées par des modèles dont les peaux couleur ébène étaient recouvertes de peintures noire et blanche, 20 tenues du créateur Ben Bon Binyoto ont été présentées au cours d’une parade, le temps d’une trentaine de minutes. Au passage de chacune des créations de cette collection, des applaudissements se laissaient entendre ; un constat manifeste, révélateur de ce que le doigté du styliste a su faire l’unanimité. En 03 mois, l’auteur a su mettre en exergue son leitmotiv « African Way of life » qui se veut l’expression d’un besoin de réappropriation de la fierté de faire partie d’une terre riche de valeurs séculaires: l’Afrique. Ainsi, entre bambou, ébène, fibres végétales, caoutchouc et alu, Ben Boinyoto est parvenu à concevoir, réaliser des vêtements et accessoires remarquables.

Après la parade, toute l’attention de l’assistance était tournée vers l’artiste plasticien Jean Michel Dissake qui a présenté ses multiples réalisations disposées sur l’esplanade du Musée national de Yaoundé à travers une mise en scène signée Martin Ambara, dans un décor hors du temps. Des réalisations associant lianes, métal, peinture dont l’alliage fait de lui le précurseur d’un art nouveau: la pictosculpture. Son objectif, mener à la « résurrection de la nature morte », afin que l’immatériel puisse primer sur le matériel, la paix dominer la violence et l’amour embraser la haine.

Au terme de la soirée, c’est sous un air de satisfecit que l’assistance a quitté les lieux. » c’est un réel plaisir de savoir que des artistes africains et surtout de chez nous, sont en mesure de nous offrir un spectacle d’une telle envergure », a déclaré par exemple Yvonne Ndongo, une visiteuse.

Organisée par le Ministère des Arts et de la Culture (Minac) et la société Subsahara Group, l’exposition « Âme nature » repose sur l’environnement, le recyclage et l’impact de l’Homme sur la nature. L’expo qui ouvre ses portes ce 22 avril 2016 s’achèvera le 18 mai prochain. De quoi laisser du temps à tous de célébrer le beau sous un genre nouveau, de redécouvrir au c ur de l’âme de dame nature, des valeurs sûres.

« Âme nature », une histoire de retour aux sources.
DDGA)/n

Premiers Etats-Généraux de l’environnement au Cameroun

Ils s’achèvent le 28 octobre et devrait déboucher sur la formulation claire de propositions

Le Cameroun organise depuis lundi 24 octobre, et ce jusqu’au 28 octobre prochain, les tout premiers états-généraux de l’environnement. Lors de l’ouverture des travaux, le ministre de l’Environnement et de la Protection de la Nature (Minep) Hele Pierre a souligné l’urgence de revoir la politique environnementale actuellement en cours dans le pays : La solution envisagée, c’est la gestion durable, la promotion d’une économie verte, le transfert réel des technologies et la coopération internationale. Il sera donc question au cours de ces états- généraux, de contrecarrer les effets néfastes la forte diminution des ressources naturelles du Cameroun et l’émission toujours plus importante des gaz à effet de serre. Ces états-généraux qui regroupent les experts du domaine de l’environnement, les universités et les institutions de recherche, visent entre autre à : faire un diagnostic national de l’environnement et de la politique environnementale, attirer l’attention sur l’exploitation anarchique des ressources naturelles, confronter les expériences d’ici et d’ailleurs, apporter une réponse consensuelle à la manière de relever les défis actuels, établir une plate-forme de dialogue.

Il est attendu à la fin de la rencontre de Yaoundé la formulation claire de propositions et de mesures consignées dans un document qui servira de cadre de cohérence pour l’action publique en matière d’environnement et de développement durable. Déjà au plan national, le Cameroun a ratifié la déclaration de Yaoundé. Elle comporte entre autre l’adoption des politiques nationales harmonisées en matière de forêts, l’accélération de la mise en place des instruments d’aménagement, notamment des systèmes de certification reconnus internationalement, agréés par les États, ainsi que le développement des ressources humaines pour leur mise en uvre.

Sur le plan sous régional, le Cameroun a signé de nombreuses conventions telles que le Traité relatif à la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale. Il a pour but de mettre en place un cadre juridique global qui doit régir et consolider la coopération sous-régionale dans le domaine de la conservation et de la gestion durable des écosystèmes forestiers.

Premiers Etats-Généraux de l’environnement au Cameroun, du 24 au 28 octobre 2011
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