Justice : Une enquête ouverte en France sur la fortune du président Paul Biya

Après une enquête préliminaire, une suite sera donnée à la plainte déposée par l’Union pour une Diaspora Active

Il y a quelques semaines la cour de cassation française, l’équivalent de la cour suprême au Cameroun, a décidé que de telles plaintes étaient désormais recevables, si les organisations qui les soumettaient pouvaient justifier que la lutte contre les détournements constituait l’objet principal de leur existence. La plainte de cette association est dans la droite ligne de celles déposées ces dernières années par plusieurs associations comme Transparency international visant trois chefs d’Etat africains : Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema de Guinée-Equatoriale et le défunt chef d’Etat gabonais Omar Bongo. Selon des sources proches du dossier, ce sont les mêmes personnes qui auraient récidivé, en portant une nouvelle plainte sous le couvert cette fois d’une nouvelle organisation aux contours modifiés. En attendant de connaître le contenu exact de la plainte, les éléments du recel de détournement dont le chef de l’Etat camerounais est accusé, n’ont jamais pu être clairement démontrés. Répondant à des questions sur le sujet, Célestin Djamen, le principal initiateur de ces plaintes indiquait que sa plainte s’appuyait sur des articles du journal satirique français « Le Canard enchainé » datant de 1984 et face auxquels les autorités camerounaises n’avaient pu apporter des justifications cohérentes. Célestin Djamen a aussi indiqué avoir mené sa propre investigation, et affirme aussi s’appuyer sur les déclarations du président de la rose croix Amorc, Raymond Bernard, qui avait « reconnu que l’Organisation souveraine du temple initiatique (Osti) à Paris, avait reçu de M. Paul Biya 40 millions de F français à l’époque».

La réaction du gouvernement attendue
La plainte n’a aucune chance d’aboutir dans l’immédiat à une condamnation personnelle de Paul Biya, en raison de l’immunité de fonction qui le protège. Mais cette plainte est de nature a rendre les rapports compliqués entre Paris, et un autre de ses partenaires africains, à savoir le Cameroun. L’ouverture de ce type de procès pourrait ne pas que mettre en difficulté des dirigeants africains ou des membres de leurs familles. Côté camerounais, on attend encore les réactions officielles. Face à la plainte des différentes organisations successives, le gouvernement par la voix de son nouveau porte parole et aussi les hauts responsables du Rassemblement démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) sont à chaque fois montés au créneau pour rejeter en bloc les accusations qualifiées de manipulations orchestrées par des ennemies du Cameroun et du président Paul Biya dont « le rôle pour le développement » du Cameroun est indéniablement reconnu tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de son pays. Leurs nouvelles attitudes face à ce revirement de situation de la justice française sont très attendues. Une chose demeure constante cependant, près de 24 ans après, il n’a jamais été clairement prouvé, que le président Biya possédait des biens qu’il aurait obtenu en détournant de l’argent du contribuable camerounais. L’enquête qui vient de s’ouvrir est déjà très complexe.

Paul Biya, Président du Cameroun
Centre média Onu)/n