Célébration de la journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition

Retour sur les rôles des femmes pendant cette douloureuse période

Comme tous les ans, le monde entier, principalement la communauté noire, s’est souvenu ce 23 août, de l’époque tragique voire inhumaine vécue par les ancêtres il y a plusieurs siècles. Date qui marque la célébration de la journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition. Une date qui n’a pas été adoptée au hasard, car c’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 que débute la révolte qui va conduire à l’abolition de la traite négrière. S’il est clairement établi que la traite négrière repose sur des objectifs économiques, il n’est pas superflu de s’appesantir un tout petit peu sur le traitement infligé aux filles et femmes à cette époque, dont on ne parle pas assez.

Cette journée vise à inscrire la tragédie de la traite dans la mémoire de tous les peuples (.), elle doit offrir l’occasion d’une réflexion commune sur les causes historiques, les modalités et les conséquences de cette tragédie, ainsi que, d’une analyse des interactions qu’elle a générées entre l’Afrique, l’Europe, les Amériques et les Caraïbes.
l’UNESCO

Femmes objets de tout genre
Lors du trafic des esclaves organisé par exemple dans les pays arabes au VIIé siècle de cette ère, nombreux sont les historiens qui indiquent que les esclaves noirs constituaient une main d’ uvre abondante, mais que ce sont surtout les femmes noires qui avaient plus de valeur marchande telles les nubiennes et Abyssines. Celles-ci étaient livrées à l’esclavage sexuel. Elles étaient également sollicitées comme mères, comme domestiques, afin de pouvoir effectuer les travaux quotidiens pour leurs maîtres. L’histoire nous apprend également que les femmes originaires du Soudan occidental étaient prises pour leur talent de cuisinière, en Afrique du Nord, contrairement aux nubiennes et abyssines dont les colons utilisaient plus comme concubines. Selon Edrisi, géographe arabe du XIIé siècle, les princes égyptiens désirent tous avoir des concubines. Elles étaient alors mises sur le marché du commerce sexuel de luxe, puisque réservées prioritairement aux personnes des couches aisées.


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Idem en Afrique noire
Nul besoin de rappeler que le continent africain a été marqué à tout jamais par la traite négrière, ses fils et filles arrachées de leur terre natale pour ce qu’on appelé à juste titre, «voyage sans retour». Les vestiges de cette triste période sont encore présents par exemple au Sénégal, notamment sur l’île de Gorée. Se rendre sur l’île, est devenue incontournable pour tout noir qui se retrouve au Sénégal. Le bateau qui quitte le port de Dakar pour l’île de Gorée accosté, impossible de ne pas ressentir l’atmosphère qui règne, une atmosphère chargée des siècles d’histoire dont on ressent comme si cela a eu lieu la nuit dernière. La maison des esclaves est en effet là, pour rappeler à notre mémoire, l’enfer vécu sur terre par les ancêtres. Hommes, femmes, filles et enfants étaient certes confinés dans des cellules séparées, mais ces cellules étaient si étroites qu’on devait pratiquement se marcher sur pieds. Les filles étaient séparées des femmes par exemple, à cause de leur valeur marchande plus importante, nous a-t-on expliqué sur place. Elles étaient vendues plus chères sur le marché, et plus les filles n’avaient pas encore eu de relation sexuelle depuis leur naissance, plus elles étaient coûteuses dans les enclaveries. A Corée, des négriers entretenaient des rapports avec des jeunes filles esclaves. Si elles tombaient enceintes, elles n’avaient plus d’intérêt et elles étaient aussitôt libérées.

Si la communauté noire peut célèbre l’abolition de l’esclavage, elle ne saurait oublier cette tragique époque, et le fait l’esclavage sexuel existe encore de nos jours, mais a juste pris une autre forme. C’est d’ailleurs ce que nous pouvons voir dans ce témoignage d’une jeune fille camerounaise âgée de 26 ans, parvenu à notre rédaction. Elle croyait avoir trouvé le bonheur en se rendant à Londres, en Angleterre. Lisez plutôt sa lettre dans notre rubrique Débats et Opinion.

Gorée, porte du voyage sans retour
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