Népotisme à la Beac : les ministres de finances suspendent le recrutement à polémique

A l’issue d’une rencontre à Yaoundé le 6 octobre 2022, le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) a décidé selon Jeune Afrique d’arrêter le processus.

Les ministres des Finances de la zone CEMAC ont décidé le 6 octobre, de suspendre ce concours et qu’un cabinet international soit recruté pour auditer le processus, informent nos confrères de Jeune Afrique.

En effet, à la faveur de la réunion du comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale tenue le 6 octobre à Yaoundé, il a été décidé de la suspension «immédiate» du processus de recrutement des agents d’encadrement supérieur, et du recrutement d’un cabinet d’audit international sur la base des termes de référence validés par le comité ministériel pour démêler le vrai du faux, avant toute reprise du processus « qui sera finalisé en se fondant sur les critères liés au mérite, à l’équilibre sous régional et au genre».

Rappel

Le recrutement de 45 cadres supérieurs à la BEAC fait polémique depuis bientôt deux mois.  En effet, le président de l’UMAC, Hervé Ndoba cite les incidents significatifs qui sont de nature à altérer la crédibilité du concours de recrutement des agents de la BEAC.

Selon la présidence de l’UMAC, la publication des premiers résultats de ce concours faisait apparaître des situations et exemples dont il est certain, du moins, qu’ils portent indubitablement et gravement préjudice à l’image de la BEAC. De façon triviale, Abbas Mahamet Tolli est accusé d’avoir fait recruter 13 de ses cousins issus d’un même patriarche sur les 30 places d’admissibilité réservées au Tchad.

Au vu de ces éléments, « je vous instruis de surseoir, de manière immédiate, à ce processus de recrutement », avait exigé Hervé Ndoba dans sa correspondance.

Il va plus loin. « De même, je vous rappelle que l’intégration des ressources humaines les plus qualifiées, aux fins d’assumer les tâches dévolues à la Banque Centrale par les Chefs d’États de la CEMAC, doit obéir à des impératifs alliant nécessairement mérite, égalité des chances, transparence et exigence permanente de compétence », écrit le PCA au gouverneur de la BEAC.

Abbas Tolli avait réagi suite à cette sortie du PCA. « Je voudrais regretter que vous n’ayez fourni aucune illustration des situations et exemples censés porter préjudice à l’image de la Banque, situation qui m’aurait permis de vous donner de plus amples explications sur de prétendus incidents qui auraient émaillé le déroulement de ce concours, qui au demeurant n’est pas encore arrivé à son terme », poursuit-il.

Abbas Mahamat Tolli évoque, les principes de subsidiarité et de bonne gouvernance qui régissent les interrelations entre le Gouvernement de la Banque et ses organes décisionnels. L’article 1.4 du Statut régissant les Agents d’Encadrement Supérieur donne compétence au Gouverneur pour recruter, nommer et révoquer le personnel dont la nomination ne relève pas du Conseil d’Administration. Le gouverneur cite aussi, les articles 32, 33 et 34 des Statuts de la BEAC définissent les missions et les prérogatives du Conseil d’Administration.

Le cabinet de recrutement

Le Cabinet de recrutement AfricSearch s’est dédouané. Il a indiqué que, selon l’appel d’offres qui lui a permis d’être le recruteur, il avait pour missions durant cette première phase, conformément au cahier de charges, « d’accomplir les tâches suivantes : concevoir les épreuves d’évaluation écrites pour les 4146 candidats présélectionnés par la BEAC ».

Aussi, « organiser et assurer le déroulement des épreuves écrites au siège et dans les six représentations de la BEAC ; procéder au dépouillement et à la correction des épreuves ; transmettre les résultats dans leur intégralité, des épreuves écrites au Gouvernement de la banque ».

« Nous tenons à porter à votre connaissance que tous les résultats ont été transmis par AfricSearch à la BEAC dans leur intégralité. La liste et le choix des candidats retenus pour la seconde phase de la mission ne figuraient pas dans notre mandat et ne sont pas du ressort du cabinet ».

Népotisme à la BEAC : Africsearch, le cabinet de recrutement donne sa version des faits

Dans une correspondance adressée le 1er août 2022 au gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, le président du Conseil d’administration (PCA) de la banque ordonne la suspension du processus de recrutement de cadres d’encadrement supérieur.

À travers une correspondance adressée à « Jeune Afrique », signée le 04 aout 2022 par Africsearch, le cabinet de recrutement donne sa version des faits.

« En réponse à l’article publié en ligne le 03 août 2022 par votre journal, relatif au concours de recrutement des Agents d’Encadrement Supérieur (AES) de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), dans lequel le cabinet Africsearch a été cité, nous souhaitons apporter les précisions suivantes », a mentionné Africsearch dans sa lettre.

Le cabinet AfricSearch, indique que, selon l’appel d’offres qui lui a permis d’être le recruteur, il avait pour missions durant cette première phase, conformément au cahier de charges, « d’accomplir les tâches suivantes : concevoir les épreuves d’évaluation écrites pour les 4146 candidats présélectionnés par la BEAC ».

Aussi, « organiser et assurer le déroulement des épreuves écrites au siège et dans les six représentations de la BEAC ; procéder au dépouillement et à la correction des épreuves ; transmettre les résultats dans leur intégralité, des épreuves écrites au Gouvernement de la banque ».

Avec cet éclaircissement le cabinet tient à se laver du soupçon de népotisme qui actuellement salit la BEAC selon son PCA. « Nous tenons à porter à votre connaissance que tous les résultats ont été transmis par AfricSearch à la BEAC dans leur intégralité. La liste et le choix des candidats retenus pour la seconde phase de la mission ne figuraient pas dans notre mandat et ne sont pas du ressort du cabinet ».

Par ailleurs, « le dépouillement, la correction ainsi que la compilation des notes ont été effectuées dans la transparence, avec tout le professionnalisme dont notre cabinet a toujours fait montre dans la mise en œuvre de ses activités depuis 26 ans ».

 Rappel

Le recrutement de 45 cadres supérieurs divise la BEAC.  En effet, le président de l’UMAC, Hervé Ndoba cite les incidents significatifs qui sont de nature à altérer la crédibilité du concours de recrutement des agents de la BEAC.

Selon la présidence de l’UMAC, la publication des premiers résultats de ce concours fait apparaître des situations et exemples dont il est certain, du moins, qu’ils portent indubitablement et gravement préjudice à l’image de la BEAC.

Au vu de ces éléments, « je vous instruis de surseoir, de manière immédiate, à ce processus de recrutement », a écrit Hervé Ndoba dans sa correspondance.

Il va plus loin. « De même, je vous rappelle que l’intégration des ressources humaines les plus qualifiées, aux fins d’assumer les tâches dévolues à la Banque Centrale par les Chefs d’États de la CEMAC, doit obéir à des impératifs alliant nécessairement mérite, égalité des chances, transparence et exigence permanente de compétence », écrit le PCA au gouverneur de la BEAC.

Abbas Tolli avait réagi suite à cette sortie du PCA. « Je voudrais regretter que vous n’ayez fourni aucune illustration des situations et exemples censés porter préjudice à l’image de la Banque, situation qui m’aurait permis de vous donner de plus amples explications sur de prétendus incidents qui auraient émaillé le déroulement de ce concours, qui au demeurant n’est pas encore arrivé à son terme », poursuit-il.

Abbas Mahamat Tolli évoque, les principes de subsidiarité et de bonne gouvernance qui régissent les interrelations entre le Gouvernement de la Banque et ses organes décisionnels. L’article 1.4 du Statut régissant les Agents d’Encadrement Supérieur donne compétence au Gouverneur pour recruter, nommer et révoquer le personnel dont la nomination ne relève pas du Conseil d’Administration. Le gouverneur cite aussi, les articles 32, 33 et 34 des Statuts de la BEAC définissent les missions et les prérogatives du Conseil d’Administration.

Cameroun : une société de méchants (Dr Richard Makon)

Le mal ne triomphe que là où il y a abondance de méchants, et démission généralisée des gens de bien. C’est connu !

Ce qui l’est aussi, c’est que le Cameroun est gangrené par le mal, sous ses divers visages (népotisme, favoritisme, clientélisme, tribalisme, corruption, vol, pornographie, sorcellerie, etc.),  parce que les camerounais sont de grands méchants, jaloux de la « réussite », du « succès » et des « mérites » des autres.

La preuve, il n’y a qu’à voir l’acharnement avec lequel nous nous employons à détruire la réputation difficilement construite par nos frères, saboter les œuvres patiemment bâties par nos sœurs ! Nous sommes un Peuple de mécréants et de jaloux ! Et la jalousie, rappelons-le, est l’expression la plus courante de la sorcellerie.

Notre société a horreur de gens brillants, des porteurs de lumières, des gens de distinction qui rayonnent dans leurs domaines professionnels ou dans leurs activités. Qui plus est, lorsque ces personnes ne se laissent pas castrer politiquement, et décident de garder un minimum de liberté de parole critique. Une chasse à l’homme est immédiatement engagée…

Regardez les humiliations subies par les Jean-Marc ELA, Fabien EBOUSSI BOULAGA,

Manu DIBANGO que nous « célébrons » aujourd’hui ? Beaucoup d’autres compatriotes, en ce moment, subissent la même violence de l’AMN (Association des Méchants de la Nation).

Nous les gens ordinaires nous croyons leur échapper, mais pour combien de temps encore ? Lorsqu’ils n’auront plus de brillants à détruire, nous deviendrons leurs proies, même par défaut. Les méchants ne se reposent pas !

Ailleurs où l’on célèbre et vante les champions nationaux, à  défaut de les bâtir, au Cameroun on traque toute personne qui a osé s’extraire de la gadoue de la médiocrité, de l’armée des ignorants, pour se construire sa petite place au soleil, pour se hisser à l’horizon des lumières.

C’est pour cela que notre société s’acharne, a contrario, à élever les contre-modèles. Sous le couvert du pouvoir discrétionnaire, on n’accorde le marché public qu’au plus nul des soumissionnaires, de même on nomme toujours le plus incompétent, très souvent un illettré notoire, au-dessus de personnes brillantes et/ou compétentes, pour briser leur capacité à résister à l’oppression, à contester l’incurie, à s’insurger contre l’ignominie.

Le jour où dans ce pays on a présenté un « FEYMAN » à la télévision nationale, à une heure de grande audience, comme le modèle achevé de réussite dans notre société, parce qu’il avait réussi l’exploit d’extorquer de l’argent à des hommes d’affaires saoudiens et « loué » un jet privé, ce jour-là on n’a pas seulement pendu la méritocratie haut et court, mais l’on a aussi voué l’école, le travail acharné, la compétence et l’effort aux gémonies.

Le favoritisme, le tribalisme, le népotisme et les autres formes de sectarisme ne sont que des figures de notre méchanceté. Un pays qui stagne dans la pauvreté est d’abord un pays de sorciers. Et aucune émergence, aucun développement, n’est possible dans ces conditions, où nul n’a le droit de s’échapper de la caverne, de sortir de « la grande nuit » d’avant la vie !

Le développement n’est possible qu’avec une culture de progrès et de l’excellence, une promotion de la compétence et du mérite. Toutes choses qui sont contraires à la jalousie, à  la méchanceté et à la sorcellerie qui s’accommodent mal de la lumière. C’est d’ailleurs pourquoi les villages de sorciers sont toujours pauvres, salles et obscurs, comme de nombreux quartiers de notre pays.

Nous avons urgemment besoin d’un EXORCISME COLLECTIF ! Mais déjà, à ton niveau, si le succès ou le mérite de ton frère t’enlève le sommeil, il est temps pour toi de demander de l’aide…

Par le Dr Richard Makon

Afrique: la trahison des « intellectuels » africains

Par Jean-Claude Djereke

Quand Diouldé retourne au pays, après plusieurs années en Hongrie, il n’est pas seulement nanti d’un diplôme en électricité. Il a aussi quelques idées qui, pense-t-il, peuvent contribuer à la transformation de son pays.

Une fois sur le terrain, il constate cependant qu’il est impossible de s’exprimer et d’agir librement (le dictateur Sâ Matraq, qui a fait construire un camp de concentration, règne par la terreur et la répression), que le pays est miné par la corruption, le népotisme, le clientélisme et l’opportunisme et que certaines personnes ayant achevé des études secondaires ou supérieures participent à la destruction du pays.

Au début, Diouldé essaie d’être irréprochable, de bien accomplir sa tâche, bref de vivre en conformité avec ses principes mais, dans un environnement où l’honnêteté est de plus en plus perçue comme un délit, il finit par faire comme tout le monde, c’est-à-dire ne pas arriver à l’heure au travail, détourner les deniers publics, accumuler villas, voitures, femmes et argent, rançonner le petit peuple, etc.

C’est ici que se dévoile la signification du titre du roman: « Les crapauds-brousse ». Pourquoi l’auteur a-t-il choisi ce titre? Alors que la légende peule (l’ethnie de Tierno Monénembo) considère le crapaud comme un être parfait, Diouldé, Gnawoulata (riche trafiquant), Daouda (exerçant dans la police politique) et d’autres personnages brillent par leur laideur morale. En effet, bien qu’ils soient prompts à critiquer le régime dictatorial de Sâ Matraq, ils ne se privent jamais de « boire comme des fous, manger comme des vicieux de l’appétit, dévoués au festin comme s’il n’y avait plus que cela ».

Bref, la seule chose qui semble intéresser Diouldé et ses compagnons, c’est une vie de divertissement (au sens pascalien du terme) et de futilité. On comprend dès lors pourquoi Josiane (un autre personnage du roman) ne se montre guère tendre à leur égard en affirmant: « Eux qui auraient dû être la Solution, ils ne l’étaient en rien. C’était plutôt eux, le problème, à la lumière de la vérité. » Josiane ne comprend pas qu’eux, qui « étaient nés dans cet océan de belle misère, dans ces merveilleuses contrées d’enfants meurtris, mais encore vierges et promis à la Grande uvre du Futur », ne soient que « des fêtards insouciants ».

Pour moi, le principal message de l’auteur à l’Afrique se trouve dans ces paroles de Josiane: ce n’est pas en dansant et en buvant indéfiniment que nous changerons la situation de l’Afrique Excepté le Nigérian Wole Soyinka (qui séjourna plusieurs fois en prison pour avoir fustigé les différents despotes de son pays), le Camerounais Mongo Beti (qui ne ménagea ni Amadou Ahidjo ni Paul Biya coupables à ses yeux d’avoir vendu le Cameroun à la France), le Kenyan N’Gugi Wa Thiongo (que Daniel Arap Moi jeta en prison à cause de ses écrits jugés subversifs) et d’autres figures iconoclastes, ceux qu’on appelle intellectuels (un abus de langage, selon moi) semblent être le problème no 1 de l’Afrique dans la mesure où ils se sont compromis et prostitués avec des régimes violents et incompétents, dans la mesure où ils sont plus soucieux de leur petit confort que de l’amélioration des conditions de vie et de travail du petit peuple, dans la mesure où leur seule obsession est de ressembler et de plaire à leurs maîtres occidentaux.

En un mot, si l’Afrique est en faillite, si elle tourne en rond depuis cinq décennies, c’est d’abord et avant tout, parce que ceux qui étaient censés la protéger et la défendre contre les prédateurs extérieurs ont failli à leur mission, parce que ces derniers ont trahi les espoirs que leurs peuples avaient placés en eux. Sur ce point, je suis parfaitement en accord avec Tierno Monénembo. Nous divergeons par contre sur le mot « intellectuel ». Je n’appellerais pas n’importe qui « intellectuel »; je fais le distinguo entre intellectuel et diplômé.

Pour le dire autrement, être bardé de diplômes ou enseigner dans une université ne signifie pas nécessairement qu’on est intellectuel, car un intellectuel n’est pas qu’un « penseur de métier ». Il ne se contente pas de produire un savoir ou de faire connaître la pensée de telle ou telle personne. Ce qu’on attend aussi de lui, c’est qu’il soit un lanceur d’alerte, qu’il « dénonce publiquement ce qui ne va pas dans la société » ou qu’il « soit retourné devant l’injustice et l’oppression » (Paul Nizan dans « Les chiens de garde », Marseille, Agone, 1998).

Dans « Les crapauds-brousse », c’est dans leurs salons ou autour d’un verre de bière que Diouldé et ses amis attaquent le régime policier et liberticide de Sâ Matraq. Une fois sortis de ces lieux-là, ils se taisent alors qu’il y a tant de choses qui pourraient susciter leur colère et révolte. Pourquoi? Parce qu’ils ont peur d’être arrêtés et incarcérés, parce qu’ils ne veulent pas risquer leur vie ni celle de leurs proches, parce qu’ils n’ont pas envie de provoquer l’ire du dictateur. Or, écrit Edward Wadie Said, « l’intellectuel, au sens où je l’entends, n’est ni un pacificateur ni un bâtisseur de consensus, mais quelqu’un qui engage et qui risque tout son être sur la base d’un sens constamment critique, quelqu’un qui refuse, quel qu’en soit le prix, les formules faciles, les idées toutes faites, les confirmations complaisantes des propos et des actions des gens de pouvoir et autres esprits conventionnels.

Non pas seulement qui, passivement, les refuse, mais qui, activement, s’engage à le dire en public. » Il ajoute: « Le choix majeur auquel l’intellectuel est confronté est le suivant : soit s’allier à la stabilité des vainqueurs et des dominateurs, soit – et c’est le chemin le plus difficile – considérer cette stabilité comme alarmante, une situation qui menace les faibles et les perdants de totale extinction, et prendre en compte l’expérience de leur subordination ainsi que le souvenir des voix et personnes oubliées. » (Edward W. Said, « Des intellectuels et du pouvoir », Seuil, Paris, 1996).

C’est cette solidarité de l’intellectuel avec la collectivité qui conduit naturellement le sociologue Pierre Bourdieu à parler de « l’intellectuel collectif ». Celui-ci, explique-t-il, « peut et doit remplir d’abord des fonctions négatives, critiques, en travaillant à produire et à disséminer des instruments de défense contre la domination symbolique qui s’arme aujourd’hui, le plus souvent, de l’autorité de la science ». Pour Bourdieu, un intellectuel digne de ce nom ne peut « se réfugier dans le petit monde académique, où (il) s’enchante (lui)-même de (lui)-même, sans être en mesure d’inquiéter qui que ce soit en quoi que ce soit » (P. Bourdieu, « Contre-Feux 2 », Paris, Raisons d’agir, 2001).

Paru en 1979 chez Seuil, le roman « Les crapauds-brousse » joue ainsi dans le même registre que « La Vie et demie » de Sony Labou Tansi ou « Les Soleils des indépendances » d’Ahmadou Kourouma en ce qu’il est critique vis-à-vis de la gouvernance des Africains après le départ du colon. Certains lecteurs n’ont pas tardé à identifier Sâ Matraq à Sékou Touré. Il est vrai que l’homme du « non » à de Gaulle mena la vie dure à ses opposants mais la dictature ne sévissait-elle qu’en Guinée à cette époque-là? Et puis, la Côte d’Ivoire, le Congo-Brazzaville, le Cameroun, le Tchad et le Togo d’aujourd’hui sont-ils différents de la Guinée d’alors?


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