«New Generation», 1ère promotion: 142 jeunes camerounais sur le terrain

Formés à la culture du cacao et du café pendant trois ans, ils ont reçu leur diplôme à Yaoundé, à l’occasion de la clôture du forum international relatif au programme

A la clôture du Forum international New Generation tenu du 08 au 09 août 2016 à Yaoundé, la capitale camerounaise, le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC) a remis des diplômes de fin de formation à 142 jeunes nouvellement impliqués dans la culture du cacao et du café au Cameroun. Trois années de formation s’achèvent donc pour les nouveaux lauréats.

L’évènement y relatif, placé sur le thème : « Cacao-Café, filières d’opportunités pour les jeunes », précède le festival annuel du café, Festicacao2016. Un Forum qui a rassemblé les jeunes du programme New Generation -dont le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a salué la « positive attitude »– ainsi que des acteurs camerounais, africains et européens, tant du secteur public que privé.

Ces 142 jeunes ne démarrent pas leur vie de cacaoculteur ou de caféiculteur avec seulement un diplôme en poche mais sont aussi désormais à la tête d’une plantation qui a déjà démarré. En effet, dès le départ, pour être accepté dans le programme de formation New Generation du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), chaque postulant devait, entre autres, disposer de 3 hectares (ha) de terres « propices » aux cultures du café et du cacao pour ceux qui résident au Cameroun et 7 hectares pour ceux de la diaspora à qui le programme de formation s’est également ouvert.

1478 jeunes en formation depuis 2012
Une fois intégrée au programme, « New Generation encadre chaque jeune pendant 3 ans et lui apporte tout », déclare Omer Maledy, secrétaire général du CICC. « Tout sauf la force de travail car nous ne leur donnons pas d’argent pour payer la main d’ uvre. La main d’ uvre c’est la leur, c’est leur investissement, c’est leur business », précise-t-il.

Durant trois ans, ces jeunes ont suivi au total 245 sessions de formation sur l’agro système du cacaoyer, la conduite de leur pépinière et de leur exploitation, l’utilisation des intrants, mais aussi des formations sur l’entreprenariat agricole, la comptabilité, la conduite des opérations post-récoltes. A chacun d’entre eux, il a été remis un kit de production contenant : sachet, semences, cabosses sélectionnées, bâches, boutures, intrants, pulvérisateur et équipement de protection, arrosoirs, etc. Avec un coaching individualisé d’encadreurs, formateurs et agronomes dont-ils bénéficiaient, sans oublier l’accompagnement du CICC dans la démarche de la commercialisation.

Ainsi, quatre ans après le démarrage du programme New Generation, en 2012, ce sont 1 478 jeunes qui ont été ou sont en formation. Notamment 1 248 dans la filière cacao et 230 dans le café. Le Cameroun compte aussi 2 885 hectares (ha) supplémentaires de plantations, dont 2 655 ha en cacao et 234 ha en café, a souligné Omer Maledy.

« Au départ, nous voulions que 200 jeunes entrent dans le programme chaque année. Mais en août, alors que démarre notre 5ème campagne, ils sont 455 au lieu de 200 car beaucoup de jeunes sont demandeurs. On a doublé les effectifs initiaux du projet. Et on a une liste d’attente de plus de 800 jeunes. », expliquait le secrétaire exécutif du CICC, ajoutant que sur les quatre ans, seulement 40 se sont désistés –« On s’est trompé dans le casting »– et 180 ont été radiés car « ils n’ont pas suivi les règles « .

Une dynamique au-delà de New Generation
Mardi, à la clôture du forum de Yaoundé, chacun s’est félicité du succès du programme du CICC. Les représentants des filières cafés et cacao du Togo, du Gabon, de la Côte d’Ivoire, de la Sierra Leone ont témoigné avoir pris exemple au programme pour développer des initiatives similaires chez eux. A l’occasion, Philippe Ngathe Kom du ministère de la Formation a évoqué la mise en place de centres de formation aux métiers non-agricoles en zone rurale ainsi que la création, d’ici 2019, de centres de formation dans l’agro-industrie ainsi que des centres de réparation de machines agricoles « car on ne peut pas travailler plusieurs hectares de cacao à la machette », a-t-il reconnu.

Des filières créatrices d’emplois directs et indirects
« En célébrant la jeunesse du cacao, on célèbre le cacao dans sa diversité », a souligné pour sa part Jean-Marc Anga, directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao (ICCO) et défenseur du programme New Generation, présent à Yaoundé.

Et ce dernier, tout comme Michael Ndoping, directeur général de l’Office national du café et du cacao (ONCC) camerounais, ou encore Simon Bassanaga, agronome et formateur des jeunes du programme New Generation, d’énumérer les très nombreux métiers et emplois qui peuvent se développer dans toute la chaîne de production et de valeur de ces filières : « abatteur d’arbres » (une activité soulignée par les jeunes comme constituant une vraie difficulté car ils ne sont pas équipés ou formés), « cabosseuses », « pisteurs », « exportateurs », « réparateurs de machines », mais aussi « chocolatiers » pour le marché local, voire garde d’enfants pour libérer les femmes cacaocultrices.


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