Cameroun : 3000 « enfants fantômes » reçoivent leurs actes de naissance à Nguélémendouka

Ils vont désormais jouir de leur droit à la citoyenneté en possédant cette première pièce qui justifie leur existence légale.

3000 enfants dits fantômes sortent ce jeudi 05 avril 2022 de leur inexistence légale dans la commune de Nguelemendouka, région de l’Est. Grâce à l’opération « Un enfant un acte de naissance », ils reçoivent des actes de naissance de la part du ministre de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff) Marie Thérèse Abena Ondoa. Cette opération financée par le budget dudit ministère vise à accorder aux enfants de 10 ans plus leurs droits à la citoyenneté. Elle découle d’un constat établi au terme des études et enquêtes menées au sujet des enfants fantômes.

En effet, selon le Bureau national de l’état civil, 1,6 millions d’élèves inscrits dans les écoles primaires et maternelles du Cameroun ne disposaient pas d’actes de naissance en 2019. La région de l’Extrême-Nord en comptait à elle seule 400 mille. La direction de la protection de la famille et des droits de l’enfant du Minproff fournit des statistiques plus actualisées. Selon elle, deux à trois millions d’enfants n’ont  pas d’actes de naissance au Cameroun. L’Extrême-Nord enregistre 42% de cas, le Nord 61%, le Sud-Ouest 56%, l’Est 58%…

Pour résoudre ce problème causé en majorité par l’irresponsabilité des parents, le Minproff a alloué une enveloppe budgétaire à l’établissement des actes de naissance. A travers l’opération « Un enfant un acte de naissance », le Minproff de concert      avec l’ensemble des communes travaillent à l’effet de sortir ces enfants de l’ombre. C’est ainsi que le ministère et le maire de la commune de Nguélémendouka Alex Mimbang ont signé une convention le 04 novembre 2021 à Yaoundé.

Les 3000 actes de naissance constituent la mise en œuvre de cet accord. L’action qui est la deuxième phase vient à la suite de l’établissement et de la remise de 561 actes de naissances aux enfants de la même commune.

La demande venant de presque toutes les 360 communes du pays, le Minproff ne s’arrête pas à Nguelemendouka qui est donc la commune pilote du projet. D’autres municipalités vont suivre. Il s’agit des communes comme Boyo dans le Nord-Ouest, Nganha et Mayo Darlé dans l’Adamaoua, Doumé à l’Est, Olanguina et Mbankomo dans le Centre.

Un proviseur suspendu pour avoir soustrait des frais d’examen

Le ministre de l’Enseignement secondaire suspend pour une période de quatre mois, le proviseur du lycée de Nguelemendouka.

Mathurin Ayek Mvomo, proviseur du lycée de Nguelemendouka, dans la région de l’Est, est suspendu pour une période de quatre mois pour avoir distrait les frais d’inscription des élèves de première et terminale aux examens de l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC).

«L’intéressé perd le droit à sa rémunération de base, pendant toute la période de la suspension, mais conserve la totalité de ses allocations familiales», indique le communiqué du ministre des Enseignements secondaires publié ce mercredi, 10 mai 2017.

Mathurin Ayek Mvomo est détenu à Abong Mbang depuis le début du mois suite à un mouvement d’humeur des élèves de troisième, puis de première et terminale, qui avaient soupçonné que le détournement de leurs frais. Le poteau rose est découvert lorsque le sous-préfet de l’arrondissement de Nguelemendouka demande à voir les listes provisoires et se rend compte que les noms de tous les candidats aux examens n’y figurent pas.

Est: Ils meurent asphyxiés dans un puits à Nguélémendouka

Louis Zeh, Olivier Etobok et Benjamin Nkoumkoum ont perdu la vie le 27 mai alors qu’ils tentaient d’aménager un vieux puits

Le drame s’est produit vendredi, 27 mai 2016, dans la localité de Nguélémendouka, département du Haut-Nyong à l’Est du Cameroun. Louis Zeh, 19 ans, Olivier Etobok, 38 ans et Benjamin Nkoumkoum, 34 ans sont morts asphyxiés dans un puits alors qu’ils tentaient d’aménager celui-ci.

C’est munis de leur moto-pompe que ces trois « débrouillards » sont sortis vendredi vers 8h, rapporte le quotidien national ce lundi 30 mai, avec pour objectif d’aménager un vieux puits d’une profondeur d’environ 25 mètres, situé à une soixantaine de kilomètres du centre urbain.

Louis Zeh et Olivier Etobok seront alors les premières victimes. Quelques minutes après le démarrage de la machine, « le gaz lâché par la machine a été trop fort, au point de faire succomber les deux complices », expliquent les riverains, qui constatent peu après 8h, leur disparition. Nkoumkoum Benjamin va ainsi tenter de leur porter secours en faisant une plongée dans la fosse, dans le but de recueillir les deux corps de ses frères. Ce dernier va alors se retrouver à son tour prisonnier du puits.

Informés, les autorités locales et la gendarmerie sont descendues sur les lieux. C’est samedi, vers 3h du matin que l’équation d’extraction a été appliquée et les trois corps inertes ramenés à la surface après près d’une heure de man uvre engagée par les sapeurs-pompiers. La gendarmerie a remis les corps aux familles pour inhumation.


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Est-Cameroun: deux responsables du lycée classique de Nguelemendouka détournent 2,3 milliards

Ce montant a été prélevé dans les frais de l’Association des parents d’élèves et enseignants (Apee), alors que certains professeurs de l’établissement revendiquent des mois d’arriérés de salaires

Le président de l’Apee, Ekanga Jean Paul et le collecteur des frais de l’association, censeur n°2 au sein du lycée classique de Nguelemendouka (département du Haut-Nyong, région de l’Est), Yiya Erick Désiré, ont distrait 2,3 milliards des fonds de l’Apee. Le proviseur Mathurin Ayek Mvomo, évalue à 2 274 750 FCFA, le manque à gagner, détourné par les deux responsables. Soit 1 319 000 F par le premier et 940 700 par le second. «C’est en janvier que nous avons constaté des blocages dans le paiement des salaires dus aux enseignants vacataires et aux enseignants en cours d’intégration», explique le proviseur, cité dans le quotidien national ce vendredi.

Après vérification, le proviseur constate un versement de 7 millions 461 mille 700 FCFA, qui n’ont jamais été totalement versés dans le compte ouvert à cet effet. «Ces fonds sont perçus par le collecteur et reversés par le président de l’Apee dans un compte. Sur les 12 décharges effectuées par le président, il y a eu quatre versements effectifs dans le compte qui ne représentent pas le montant réel», va-t-il ajouter. D’où un manque à gagner de près de 2,3 millions francs enregistré.

Face à cette situation, le proviseur a convoqué les deux mis en cause, pour le point sur l’état financier. Ils ont d’abord nié en bloc les faits, présentant des surfacturations et accusant dans la foulée le proviseur. Le sous-préfet a été saisi. Aucune solution n’ayant été trouvée, l’arbitrage du délégué départemental des enseignements secondaires a donc été sollicité.

Le 22 avril dernier, Messing Messing a présidé une réunion de crise au lycée classique. Les concernés reconnaissent finalement les faits. Ils ont aussitôt été suspendus de leurs fonctions et sommés de payer les fonds publics. Suite à cette situation, trois enseignants vacataires ont cessé de donner cours aux élèves, revendiquant des arriérés de salaires depuis des mois.

L’établissement, qui affiche la sérénité malgré tout, parle d’un taux de couverture de programme de 68% au mois de février. Quant à l’arriéré des enseignants restés en poste, tout sera régularisé dans les prochaines semaines, assure le proviseur.


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Festival International des films documentaires de Paris, le Cameroun fait parler de lui

Grâce à son film intitulé «Koundi et le jeudi national», la camerounaise Ariane Astrid Atodji a fait honneur à son pays

Du 24 mars au 5 avril 2011, le 33e Festival international de films documentaires a eu lieu au Centre Pompidou à Paris. Contrairement aux années antérieures, la production africaine était très peu présente au Festival Cinéma du Réel. « Il y avait peu de films africains qui nous sont arrivés cette année, regrette Javier Packer y Comyn, le directeur du Festival international de films documentaires. C’est une production qui est de plus en plus rare. D’autres festivals en France font un grand travail autour du cinéma africain, mais la production globale diminue. » Exception heureuse : « Koundi et le jeudi national » d’Ariane Astrid Atodji.

Dans son premier film, elle raconte avec des images bien cadrées et un calme appuyé l’histoire d’un village de 1 200 habitants à l’Est du Cameroun. Stupéfaite par la joie de vivre des villageois, elle a découvert leur recette miracle : les habitants acceptent de sacrifier un jour de travail par mois pour financer un projet collectif, une plantation cacaoyère. « Il y avait une joie certaine dans le village, cela m’a beaucoup frappée, parce que, il y a longtemps que je n’avais pas vu des gens comme eux : très contents de leur situation, ils ne se plaignaient pas, j’ai constaté qu’ils ne mourraient pas de faim. »

«Koundi et le jeudi national»
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La réalisatrice est née à Nguelemendouka, elle a grandi au Cameroun et a suivi les ateliers de cinéma du Goethe Institut de Yaoundé avant d’étudier à la LN International Film School de Yaoundé. La Camerounaise Ariane Astrid Atodji a réussi à produire et à présenter « Koundi et le jeudi national » au Cinéma du Réel. « Il n’y a pas de financement au Cameroun. J’avais la chance énorme de trouver un financement de la Goethe-Institut Kamerun. » Reste à savoir ce qu’un documentaire peut apporter à la société camerounaise. « Le public camerounais n’a pas cette culture de film documentaire, remarque Ariane Astrid Atodji. Il s’intéresse beaucoup plus à des histoires de fiction. Le film, je l’ai fait en pensant beaucoup plus au public à l’extérieur qui connaît le documentaire. Non seulement, on n’a plus de salles de cinéma au Cameroun, mais en plus, je pense qu’il n y’aurait pas de public, parce que les gens ne s’y intéressent pas. Ils disent : c’est quoi ce film documentaire ? Qu’est-ce qu’on en fait ? Honnêtement, l’idée de projeter ce film en salle au Cameroun ne m’est jamais venue.

Ariane Astrid Atodji a été primée à Dubaï en 2010
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