L’Eglise Evangélique Luthérienne au Cameroun ouvre la pastorale aux femmes

Les trois premières femmes pasteures ont été ordonnées le dimanche 06 mai 2012 à la cathédrale du millénaire à Ngaoundéré

C’est en fait la concrétisation d’un v u qui date du synode ordinaire tenu en Juin 2007 à Bankim, une localité de la région de l’Adamaoua. Les femmes chrétiennes engagées de l’Eglise Evangélique Luthérienne au Cameroun (Eelc) estimaient siéger aux côtés de leurs frères en christ comme célébrantes au ministère de la parole et du sacrement. Ce v u s’est finalement concrétisé le 06 mai 2012, après de longues années d’hésitations. Les dames Maina née Adda Jeannette, Rita Florentine épouse Dewa et Nock Eliane épouse Djobdi ont reçu des mains de Thomas Nyewe évêque national de cette église, la bénédiction divine, rentrant de ce fait dans la grande famille des serviteurs de Dieu. Une ordination officielle qui arrive après cinq longues années de tergiversation sur la question de l’entrée des femmes au ministère pastoral, longuement contesté par les dits « conservateurs de l’église », catégoriquement réfractaires au changement tel que l’ont exprimé ces femmes. « Cela servira davantage d’exemple et d’encouragement à nos cons urs qui veulent servir le seigneur au même titre que les hommes. Elles pourront désormais avoir des ambitions de célébrer des cultes et participer à la sainte cène sans qu’on ne leur rappelle des interdits qui ne sont que des restrictions purement simulées pour mettre les femmes à l’écart », faisait savoir l’une des heureuses élues du jour. Mais il faut tout aussi retenir parmi celles-ci, qu’une a été recalée pour des raisons officielles de « dispositions pratiques ». L’eelc entend donc par cet acte s’ouvrir à un plus large spectre et donner la possibilité à tous ceux qui auraient la vocation à servir leur seigneur de le faire. Ce que pense normal un pasteur qui n’a pas caché son point de vue sur l’entrée des femmes dans le ministère pastoral : « Personnellement, il me semble que l’interdiction de Paul s’explique par le contexte culturel de l’époque (peut-être qu’à Corinthe, à l’époque de Paul, voir une femme parler en public pouvait faire penser à d’autres cultes animés par des prostituées sacrées?) En effet, d’un point de vue théologique Paul est contre la discrimination sur le sexe ou l’origine quand il dit « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ »».

Boycott
Le conseil synodal extraordinaire qui avait pour but de réconcilier les différentes tendances séparées de l’Eglise s’est réduit à la relecture pure et simple du règlement intérieur. L’une des parties constituées pour siéger à la réconciliation au sein de cette famille religieuse a simplement fait constater son absence sur le lieu de la tenue de ce conseil extraordinaire. En rappel, il y a quelques années, l’Eelc a fait l’objet d’une querelle intestine entre une fraction qui optait pour le basculement de la dénomination de l’Eglise en « Eglise Evangélique et luthérienne au Cameroun » au lieu de « Eglise Evangélique et luthérienne du Cameroun », ancienne dénomination rayée lors du synode ordinaire de Bankim en 2007. Depuis lors, deux camps se sont créés et entretiennent une bataille farouche. Malgré l’intervention des pouvoirs publics, le problème n’a toujours pas trouvé de solution viable. Même les multiples gestes de réconciliation se sont avérés plus tard n’être que de simples jeux de mascarade. La tourmente qui est loin d’être terminée se rapporterait selon quelques indiscrétions à une affaire tribale où Gbaya et Tikar se battent à couteaux tirés.

3 femmes ont été ordonnées à l’Eglise Evangélique Luthérienne au Cameroun
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Cameroun: L’Eglise Evangélique Luthérienne fragilisée

Le conseil synodal qui s’est tenu à Ngaoundéré a planché sur les activités de cette église, mais aussi sur les questions des tendances

L’EELC traverse actuellement l’une des pires crises de son histoire. Tout est parti selon l’évêque national, le révérend Dr. Thomas Nyiwé, de la crise provoquée par le mouvement de dissidence en juillet 2009 au synode tenu à Bankim et qui persiste à ce jour malgré la réconciliation des deux parties. Pendant plus d’un quart d’heure, lors de l’ouverture du conseil synodal de l’EELC, le maître des céans a étalé la vie de l’église et les activités qui y sont menées. Par la même occasion, il a adressé des encouragements à certains, non sans rappeler d’autres à l’ordre.

Dans la nuit de mercredi 24 à jeudi 25 novembre dernier, des individus sans foi ni loi se sont introduits dans la cathédrale du Millénaire de l’Eglise Evangélique Luthérienne au Cameroun au quartier Norvegien et ont prêté le flanc à des actes d’abomination. L’expression n’est d’ailleurs pas assez forte pour qualifier ce que ces adeptes de l’antichrist y ont fait. Imaginez-vous que, non contents d’emporter micros et autres guitares, ils ont détruit tous les hauts-parleurs, cassé les pieds de micro, mis les bancs sens dessus-dessous. Le pire c’est qu’ils ont transformé l’église en wc en urinant et en déféquant dans ce lieu sacré. Un acte qui transforme leur sale besogne en une véritable profanation d’un lieu sacré. Qu’on dérobe du matériel dans une église ou dans une mosquée on en a déjà entendu parler mais qu’on y vide le contenu de ses intestins et de sa vessie, c’est bien là un signe palpable que l’être humain a atteint le summum de la perversion. Cette abomination est intervenue à trois jours de l’installation de l’évêque de la région centre, laquelle s’est déroulée dans de bonne condition. Il convient de rappeler qu’en l’espace de six mois, c’est le troisième coup de vol dans cette cathédrale. Dans ces conditions, L’EELC aura telle la quiétude nécessaire alors que ses fils sont dans une opposition feutrée, marquée par des clivages ethniques qui ont pris le pas sur la diffusion la foi? Rien n’est moins sûr.

L’évêque national de l’Eglise Evangélique Luthérienne au Cameroun (EELC) s’est voulu clair face à un schisme qu’il dit voir poindre à l’horizon. Pour lui, l’adhésion à l’église est libre et le retrait l’est également. Les dissidents sont libres de partir quand ils veulent et comme ils veulent, mais il leur a interdit de faire usage de l’appellation Eglise Evangélique Luthérienne au Cameroun (EELC) car ce nom, bien qu’ancien, reste incorporé dans le patrimoine historique et ne saurait de ce fait être utilisé par une autre association religieuse. Ces travaux qui se tiennent quelques jours seulement après la profanation de la cathédrale luthérienne ont remis sur la table ce dossier encore brûlant. L’Eglise Evangélique Luthérienne au Cameroun, consciente du fait qu’elle n’a pour adversaire, ni la chair, ni le sang, s’en est remise au Seigneur qui est le seul et le juste juge. Pour l’évêque national de l’EELC, le révérend Dr. Thomas Nyiwé, les profanateurs n’ont ni attaqué ni le clergé, ni même l’église en tant qu’institution, mais plutôt Jésus-Christ qui en est le Père. Pour cela, la journée du 6 décembre a été déclarée comme journée de prière pour l’unité au sein de l’EELC. Une prière de foi qui pourra ébranler les murs de la division. Les actes de profanation sont inadmissibles dans la maison de Dieu. L’Eglise est véritablement dans l’impasse et les autorités publiques devraient reprendre la main, un peu comme ce fut le cas pour l’Eglise Fraternelle Luthérienne du Cameroun (EFLC) du Dr Goyek.

Le révérend Dr. Thomas Nyiwé, évêque national de l’EELC
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